La Chapelle de Sancenay à Oyé
Motif central du plafond de la chapelle - Cliquez pour agrandir
Située à environ 2 km d'Oyé, non loin de la route menant à Saint-Christophe, elle apparaît près des ruines du château des anciens seigneurs de Circaud. On l'appelle la chapelle des « Blancs ». Cette chapelle, vouée au culte catholique et aux « Blancs », catholiques vivant leur foi telle qu'elle était pratiquée avant le concordat de 1801 et les différents conciles ayant succédé, est un lieu de pèlerinage encore très fréquenté. Les ex-voto, paires de béquilles et autres témoignages remerciant la Vierge pour ses interventions miraculeuses attestent de la dévotion des habitants. La chapelle semble avoir été celle du Château, au début du XIe siècle, lorsque la Baronnie de Sancenay passa à la maison de Semur, par le mariage d'Hermangarde, d'Oyé, avec Geoffroy IV. Au milieu du XVe siècle, le château ayant été pillé, Jean Ier de Semur-Sancenay le restaura ainsi que la chapelle. Il en profita pour faire percer la ravissante porte basse latérale. Au XVIIe siècle, Catherine Chauvigny de Blot, épouse de Laurent de Tenay, seigneur de Saint-Christophe, fit décorer le plafond lambrisé, à caissons allongés. Elle y fit placer un motif central représentant les armes des Tenay et, aux angles, les monogrammes de sa famille et de celle de son époux. Les cent vingt panneaux constituant le plafond de la chapelle forment un décor gracieux et original, exécuté par le peintre hollandais Abram Graffe dont l'inspiration majeure est la piété mariale. Ce plafond est classé, en 1970, au titre des monuments historiques. Il est unique en Brionnais. On pense qu'il a été conçu pour un autre bâtiment car il est scié en de nombreux endroits pour s'adapter à la voûte. Le bâtiment a été de nouveau restauré au XVIIIe siècle (les pavés du sol, le clocher). C'est un édifice à nef unique, avec une longue travée de chœur dont le fond est constitué par un mur plat. La Vierge Marie est, en ce lieu, omniprésente : au-dessus de l'autel majeur, une grande toile, du XVIIe ou du XVIIIe vient, sans doute, de l'église d'Oyé. Elle représente le couronnement de la Vierge par les anges. À droite du transept, une peinture moderne, réalisée par Michel Bouillot, reprend le même thème. À gauche du transept, deux autres tableaux représentent des scènes familières de la bible. Au-dessus de l'entrée du chœur, un christ en bois polychrome du seizième est le frère jumeau de celui de Bois-Sainte-Marie. Comme il a été dit, au fond de la chapelle, outre de simples ex-voto, sont exposés les témoignages des guérisons miraculeuses. Un tableau remémore la guérison d'une jeune fille d'Oyé, en 1856. Gravement malade, paralysée, celle-ci ne s'alimentait quasiment plus jusqu'à ce qu'elle demande qu'on la conduise à la chapelle. Contre l'avis de ses parents, fortement opposés à cette « originalité », le curé, décide, contre « vents et marée », de l'emmener jusqu'au lieu saint. Arrivée à la chapelle, quasiment morte, elle retrouve vie et santé et revient, à pied, huit jours plus tard pour la célébration de l'office. On voit aussi un témoignage datant du XXe siècle, celui de Marcel Ravaud qui s'est mis à marcher en arrivant à la chapelle et jeta aussitôt, ses béquilles « aux orties ». Plus exactement il les accrocha sur le mur de l'édifice avec un mot de remerciement. Tous ces témoignages relèvent du culte marial. Article rédigé par Fabienne Croze, le JSL 14.09.2006.
Pour en savoir plus sur l'histoire de la chapelle
Ruines du château féodal d'Oyé à Sancenay
Pour en savoir plus sur la famille de Tenay et leurs armoiries
Pour en savoir plus sur les peintures de la chapelle
Un peintre et deux curés ou deux peintres et un curé ? Qui a peint le plafond de la chapelle de Sancenay à Oyé ? Une nouvelle interprétation
Photographies du plafond (69 photos)
Étude technique et état de conservation du plafond ornant la chapelle de Sancenay (commune d'Oyé), Saône-et-Loire. Préconisations pour sa conservation et sa mise en valeur. Rapport d'étude de Françoise Auger-Freige avec la collaboration de Thierry Palanque et rapport d'analyses de matière picturale et de toile prélevés sur bois avec la collaboration de Christian Morin (septembre 2017). Exemplaire à consulter sur place.
L'unique cloche de la chapelle de Sancenay [Dédicacée en 1821, son parrain est Louis Perrin de Daron, sa marraine Louise Catherine Perrin de Daron née à Paray-le-Monial le 4e jour complémentaire an XI - 21.09.1803, son frère Louis est né le 30 germinal an XIII - 20.04.1805. Leur père, Jean Perrin de Daron chevalier de Saint-Louis, est maire d'Oyé en 1825.]
Pour en savoir plus sur les Blancs et les anticoncordataires du Charolais-Brionnais
Oyez, oyez braves gens l'histoire d'Oyé et de ses châteaux
Le village d'Oyé en photo
L'église d'Oyé en photo
Les deux cloches de l'église d'Oyé [La cloche prénommée Adrienne Hélène, dédicacée en 1883, a comme parrain le baron Edmond Alphonse Léon Michon du Marais (1834-1917) fils d'Hélène Circaud propriétaire du château de Chaumont. Sa marraine est Isabelle Bonneau du Martray propriétaire du château d'Oyé et épouse d'Olivier de Jouvencel.]