Oyez, oyez braves gens l'histoire d'Oyé ...
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• Présentation
Nul ne sait, à l'heure actuelle quelle est la signification d'Oyé (bourg du canton de Semur-en-Brionnais), l'origine étymologique ni comment nommer ses habitants. Oyé est pourtant un délicieux village de 285 habitants, très représentatif du Brionnais. Site inscrit à l'inventaire des Sites Pittoresques du Département, c'est aussi le berceau de la race charolaise. Au XVIIIe siècle, les familles Circaud et Mathieu développent la commercialisation de cette race tant appréciée pour sa viande. Le patrimoine architectural de ce bourg, considérablement étendu, est exceptionnel. Seul le clocher de l'église est encore roman. On remarque plusieurs châteaux (le château de Chaumont *) et maisons hors du commun. Le " Sentier de l'imaginaire " est un circuit invitant les visiteurs à se déplacer de village en village afin de découvrir des œuvres d'artistes contemporains. Le musée " La Mémoire d'Oyé " recrée la vie passée avec justesse et réalisme : on oublie se trouver dans un musée. Y sont aussi exposées les magnifiques peintures de Bruno Schweitzer et les si gracieuses faïences de Christiane Anastassiou, tous deux habitants d'Oyé. On peut admirer la chapelle de Sancenay et son plafond de bois peint, tout à fait unique, les paysages, tellement harmonieux, les sentiers de randonnées balisées, le patrimoine architectural rural (les lavoirs, les murets de pierres sèches), la proximité du marché de Saint Christophe-en-Brionnais, tout est fait pour enchanter le passant. C'est un village particulièrement animé grâce au dynamisme de ses associations. Oyé est situé sur la route de Charolles à Saint-Christophe, courez-y vite ! © Copyright Le Journal de Saône-et-Loire 29.07.2003
(*) Château de Chaumont Tél. 03 85 25 80 76 : Château du XVI-XVIIIe siècle inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Il est le témoignage de la réussite d'un grand marchand du XVIIIe siècle, Jean Circaud de Chaumont, secrétaire du Roi au parlement et promoteur de l'élevage charolais. À voir sa grande salle aux étonnantes fresques représentant la vie de Saint Louis, sa chapelle voûtée de bois, son jardin à la française à l'exceptionnelle charmille taillée, longue de plus de 400 mètres. Se visite en août et lors des journées du Patrimoine.
• Château de Chaumont
Fiche établie en 1972 par Mme Oursel (AD71, 5FI 337/1, 7 pages).
Situation exacte : Au Nord-Est du bourg d'Oyé.
Dates de construction et principaux remaniements : Aile XVe siècle restaurée et quelque peu remaniée au XIXe s. ; logis XVIIe dont les ailes septentrionales ont été prolongées au XIXe s.
Propriétaire : le baron du Marais.
Destination actuelle : privée.
État de conservation : satisfaisant (restauration assez récente : vers 1940).
Protection : M. H. (Inv. Suppl. ou Cl.)
Le château de Chaumont fut édifié par la famille Circaud de Chaumont. La seigneurie fut acquise de l'abbé de Cluny par Andrault de Langeron, en 1658. (d'après Courtépée)
Une nouvelle construction fut alors édifiée par cette famille qui, en même temps, transforma en dépendances l'aile gothique du château, en respectant, fort heureusement, une partie du rez-de-chaussée de ce bâtiment, avec ses pièces voûtées du XVe siècle.
Le château passa, par alliance, en 1818, à la famille du Marais : Hélène Circaud épousa, à cette époque, le colonel baron du Marais [1]. Cette famille a conservé la demeure jusqu'à ce jour : on lui doit, vraisemblablement, une première restauration et agrandissement (gothique troubadour) au début du XIXe siècle (vers 1820), et une restauration générale des bâtiments, vers 1940, signalée par H. Soulange-Bodin qui, dans son ouvrage sur Les châteaux de Bourgogne, parle de "l'aile gothique en cours de restauration avancée, (contenant) une grande salle de 9 mètres environ de long sur 9 mètres de large et 7 m. 50 de hauteur", et qui ajoute que "l'ancienne charpente a été remise en état, ainsi que les fenêtres, avec leurs bancs de pierre..."
Le château de Chaumont se compose principalement d'un corps de logis flanqué de deux pavillons en retour d'angle, du côté septentrional ; cet ensemble est couvert de toitures à la Mansart d'où pointent cinq lucarnes à fronton triangulaire chargé d'une rosace (logis médian), trois lucarnes de même type (pavillons en équerre).
Les deux ailes latérales ont été prolongées par des constructions plus basses, en gothique troubadour, arrêtées aux extrémités sur deux tours carrées ; l'ensemble, très décoré et orné : galerie des rois de France en médaillons, armoiries, pots-à-feu..., délimite la Cour d'Honneur fermée par une grille.
Du côté opposé, le logis médian est flanqué de deux tours carrées en légère saillie ; de la toiture pointent, également, plusieurs lucarnes.
Une aile plus ancienne, très restaurée, prolonge le corps de logis principal, vers l'Est, donnant sur un beau jardin à la française. Ce bâtiment comporte une très grande et belle salle, avec cheminée monumentale de la période flamboyante au linteau sculpté d'armoiries, et une salle basse pourvue d'une très belle voûte nervée.
Bibliographie :
- Courtépée, Description du duché de Bourgogne, t. III, p. 105-106.
- Soulange-Bodin (H.), Les châteaux de Bourgogne.
- Les châteaux de Bourgogne et de Franche-Comté, Collection Réalités, Hachette, 1969.
[1] Mariage de Alphonse Jules François MICHON DU MARAIS (né à Roanne le 05/04/1784, capitaine d'artillerie, fils de Jean François MICHON DU MARAIS et Marie Anne Henriette Sophie DELAUNAY) avec Christophe Hélène CIRCAUD (née à Marcigny le 5 ventôse an 7 à Marcigny, fille de Christophe Marie CIRCAUD et Hugues-Philiberte DUCREST) à Marcigny le 20/05/1818. AD71, Marcigny, Mariages 1813-1822, vue 65/131.
Le baron Roger DU MARAIS est décédé à Oyé le 13 octobre 2024 âgé de 80 ans.
• Ancien château de Daron
Fiche établie le 16 mars 1972 par Mme Oursel, chargée de mission (AD71, 5FI 337/1, 10 pages, 11 photos).
Situation exacte : au Nord-Est du bourg d'Oyé et au Sud du château de Chaumont.
Dates de construction et principaux remaniements : période classique ; porte au linteau en accolade à l'extrémité Sud-Ouest d'une des ailes de dépendances.
Propriétaire : le baron du Marais ; domaine exploité par la famille Fayolle, depuis une cinquantaine d'années, Bernard Roche, depuis 1989 environ.
Destination actuelle : privée.
Etat de conservation : assez satisfaisant (entretien minimum).
Protection : M. H. (Inv. Suppl. ou Cl.)
Daron, "de toute ancienneté aux Perrin, croyons-nous, est passé aux Vichy qui l'ont vendu à M. Edmond Révérend du Mesnil", écrit J. Sandre, dans son étude sur la maison Perrin.
Aux environs de 1900 (Annuaires de Saône-et-Loire de l'époque), le domaine était encore la propriété de la famille Révérend du Mesnil [2].
Jean Perrin, 2e du nom, seigneur de Daron, Montceaux, Verdet et Versaugues, est né à Oyé le 27 novembre 1668 et mort à Semur le 19 avril 1745 (d'après J. Sandre).
Le domaine agricole de Daron constituait au début du XIXe siècle, au moment où fut établi le relevé cadastral de la commune d'Oyé, un ensemble important, de plus vaste proportion que le château voisin de Chaumont.
Il se développe encore aujourd'hui selon un plan en U, mais une partie des bâtiments a sans doute disparu.
Le logis d'habitation, rectangulaire, très allongé, haut d'un seul étage, ferme la cour du domaine au Nord ; sa façade méridionale est creusée d'une série de grandes fenêtres rectangulaires encadrant une porte à moulures toscanes au rez-de-chaussée. Deux ailes basses de dépendances se développent en équerre, à l'Est et à l'Ouest. La partie Nord de ces constructions est pourvue, de chaque côté, de deux élégantes lucarnes à fronton triangulaire chargé de boules, primitivement au nombre de trois, comme on le remarque sur une des lucarnes de l'aile gauche, bien conservée. L'extrémité Sud-Ouest de cette construction a conservé une porte au linteau en accolade chargé d'un petit blason bûché où l'on croit discerner trois fasces (?).
Bibliographie :
- Sandre (J.), Notice sur la maison Perrin, dans : A.A.M., 1902, t. VII, 3e série, p. 121 et suiv.
- Annuaire de Saône-et-Loire de 1900.
[2] Clément-Edmond, vicomte RÉVÉREND DU MESNIL, né le 26 janvier 1832, receveur de l'administration de l'enregistrement et des domaines, juge de paix du canton de Meximieux (Ain), puis de celui de Saint-Rambert-sur-Loire, révoqué, par le Gouvernement républicain, de cette dernière fonction par décret du 16 mai 1879, membre de la Société des gens de lettres de Paris, de la Société française d'archéologie et de plusieurs Sociétés savantes, directeur de la revue mensuelle l'Ancien Forez, auteur de plusieurs ouvrages historiques et généalogiques ; s'est marié le 21 avril 1857 avec mademoiselle Xavérine-Hortense Hüe de la Blanche, fille de Claude-Victor Hüe de la Blanche et d'Aria-Pierrette Courtin de Neufbourg. (Mémoires généalogiques sur la maison Le Révérend par E. Révérend du Mesnil). Mort à Oyé le 9 mai 1895.
Blason de la famille Révérend du Mesnil, tombe à Villers (Loire)
Photo de Maurice Jalabert, cliquez pour agrandir