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Histoire du Brionnois

Description historique et topographique du duché de Bourgogne par Claude Courtépée

Source : "Description historique et topographique du duché de Bourgogne",
par l'abbé Claude Courtépée et Edmé Béguillet en 7 volumes, Tome IV (1779) Charolois, Brionnois.

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COUP D'ŒIL SUR LE BAILLIAGE DE SEMUR EN BRIONNOIS (1)

(1) On fait que plufieurs Géographes difent Briennois. Mais pour le diftinguer du Briennois dont Brienne eft le chef-lieu en Champagne, felon fon origine des Brannovii, j'ai fuivi l'usage & la prononciation du pays.

Ce Bailliage qui occupe l'extrémité méridionale du Duché de Bourgogne, s'étend le long de la Loire : ce fleuve en partage inégalement du fud au nord la longueur qui n'a guère plus de fix lieues à préfent fur quatre de largeur. Il a le Mâconnois à l'eft, le Lyonnois au fud, une partie du Forez & du Bourbonnois à l'oueft, & le Charolois au nord.

Il comprend quatre Châtellenies, la Ville de Semur, le tiers du Bourg de Digoin avec l'Églife, vingt-neuf Paroiffes, neuf Villages ou Hameaux détachés, le Prieuré & Baronnie d'Anzi, la Commanderie de Beugnai du grand Prieuré d'Auvergne avec fes Membres, l'Hôpital de Chenai & l'Hôpital le Mercier.

Ce Bailliage a d'étendue en toifes quarrées de 36 pieds de fuperficie, 109,200,000 en arpens de cent perches (la perche de 18 pieds) 121,333 3/9, en lieues quarrées, 18 552/576.

Ce canton, autrefois occupé par les Brannovii, cliens des Eduens, dont Brian & Briennon paroiffent avoir confervé le nom, étoit bien plus étendu qu'il ne l'eft aujourd'hui. Dans le moyen âge la Ville de Charlieu en faifoit partie, felon Papyre Maffon & les titres du Prieuré. On voit des reprifes de fief faites au Baron de Semur, foit par les Seigneurs du Mont, Paroiffe Saint Nizier-fous-Charlieu, foit par d'autres Vaffaux dans le voifinage. Le Prieur de Charlieu comme Prieur de St. Bonnet-de-Cray, doit encore à la Baronnie de Semur une maille d'or fixée à 20 f. 10 d. pour la franchife du péage & des hommes jufticiables du Prieur dans cette Paroiffe, & le Commandeur de Beugnai à caufe du Fief d'Anglure, 11 bichets de feigle & 12 tournois pour la même chofe. On dit encore Saint-Laurent en Brionnois, qui fans doute en étoit autrefois, quoiqu'aujourd'hui du Bailliage de Mâcon.

Ainfi l'on peut affurer que le Brionnois s'étendoit jadis fur les deux rives de la Loire jufqu'à celles de l'Arroux, de l'Arconce, de la Semence en remontant au deffus du Sornin, qui defcend de Châteauneuf à Charlieu, & va fe jeter dans la Loire proche Briennon.

En formant la Généralité de Semur, on laiffa dans fa recette une partie des Paroiffes mâconnoifes, qui ont toujours refforti au Parlement de Paris ; elles font au nombre de 25, compris la Ville de Marcigni, le Bourg du Bois-Sainte-Marie, & 15 Hameaux détachés des Paroiffes voifines. Celles-ci, appellées mâconnoifes ne font point foumifes à la Coutume du Duché, & font régies par le Droit Ecrit fous le Bailliage de Mâcon, qui a des ufages locaux, non communs à fes voifins, le Lyonnois, le Forez & le Beaujolois, quoiqu'ils foient de même en Pays de Droit Ecrit.

La partie mâconnoife du Brionnois n'eft point affujettie au droit d'aides qui a lieu dans toute l'Election de Mâcon. La taille ne s'y impofe point fur les fruits ; elle eft perfonnelle comme en Bourgogne. Les gabelles y fouffrent quelque différence. On y paie pour 415 l. d'aides, fous le nom de fouage ; ce qui eft contre les privilèges de la Province. Quoique le fel de Bretagne foit le fel commun du Brionnois, il y a plufieurs Paroiffes, ainfi que les mâconnoifes, en poffeffion d'ufer de celui de Pecais, qu'elles lèvent aux Greniers de Charlieu : elles ont été maintenues dans cet ufage par Arrêt de la Cour. Les mâconnoifes font actuellement en procès fur ce fujet avec les Etats du Mâconnois.

Ce qu'il y a de fingulier, c'eft que dans le Brionnois proprement dit, la plupart des Paroiffes font de deux refforts différens, ou pour un tiers, ou pour la moitié : ce qui combat l'opinion de ceux qui ont quelqu'intérêt à dire que la Coutume de Bourgogne doit régir tous ces lieux fans aucune différence ; & leur prouve au contraire que le Droit Romain a été, de temps immémorial, le droit commun dans cette partie du Brionnois.

Pour ne pas confondre les ufages, les lieux, leur reffort ni leur fituation, il convient de divifer le Brionnois en trois parties, qu'on peut appeller le haut, le moyen & le bas Brionnois.

La partie fupérieure eft la plus orientale, entrecoupée de colines & de bois ; c'eft la plus riche en beftiaux, à caufe de fon terroir excellent en pâturage. Oyé & S. Chriftophe font dans le centre : la Baronnie de Semur, l'Abbaye de St. Rigaud & toutes les Paroiffes détachées du Bailliage de Mâcon, occupent le refte.

Le moyen Brionnois eft au deffous, & s'étend fur la rive droite de la Loire, depuis l'embouchure du Sornin jufqu'à Digoin. Là font fitués Marcigni, Anzi-le-Duc, Arci, Vindecy, Lhopital, le Pont-à-Mailli, le Bourg de Digoin & plufieurs autres Seigneuries. Cette feconde partie n'étoit prefque au Xe. fièc. qu'une vafte forêt : celle de la Cray de Putieres, le Bois-Dieu, la Broffe de St. Yan, en font de bons reftes.

Le bas Brionnois eft de l'autre côté de la Loire, en tirant du fud au nord, depuis la Baronnie de l'Epinaffe jufqu'au deffous du péage. Cette troifième partie eft peut-être la moindre en comparaifon des deux autres plus fécondes en grains, vins & beftiaux : elle ne laiffe pas d'avoir fes avantages dans une affez grande étendue de bois de haute futaie & de taillis où il fe trouve des pâturages, dans un bon nombre d'étangs, & dans le commerce des Charpentiers en bateaux, qui travaillent fur ce rivage depuis le port de Bouétaffon en la Paroiffe de Briennon, jufqu'à Givardon qui eft dans celle de Cée.

La Loire dans cette étendue de fon cours reçoit le Sornin, la Teffone près Briennon, la Rivoliere au bas d'Yguerande, le ruiffeau de Rhodon & l'Arfel au deffous de l'ancien port des Brenons, l'Arfon en la Paroiffe d'Artaix, le Beffon entre Yguerande & S. Martin-du-Lac, le Merdaffon aux prairies de Marcigni, Merdin & Cachera en la Paroiffe de Baugy, la rivière de Bourg-le-Comte au deffus d'Avrilli, l'Arconce au bas du Pont-à-Mailli, l'Arroux entre Digoin & la Motte-Saint-Jean.

Si le voifinage de la Loire eft favorable au commerce des bois, des vins, des grains & du poiffon qu'on fait defcendre dans le Berry, le Nivernois, l'Orléanois, à Paris même, elle fait acheter bien cher cet avantage aux Riverains, par les fréquentes inondations dont elle couvre leurs terres. Elle fe précipite des Cevenes & des montagnes du Forez avec une extrême rapidité, & roule fes eaux avec tant d'inconftance, qu'elle fe creufe un lit aujourd'hui à la diftance d'un demi-quart de lieue du canal où elle couloit hier. Par-tout elle laiffe un gravier ftérile ou de profondes ravines qui fe rempliffent d'eau à la fonte des neiges, ou au temps des grandes pluies. Des champs ainfi ruinés ne fe cultivent plus ; ou s'ils fe rétabliffent un peu, lorfque la rivière fe retire, ce n'eft qu'après avoir rendu inutiles ces campagnes pendant plusieurs années, & avoir détruit les bornes anciennes des Juftices & des dîmeries, fource féconde de procès pour les Seigneurs & les Décimateurs.

La plaine des deux côtés du grand chemin de Marcigni à Parai ne s'enfemence que de feigle qui vient très-beau, lorfque les engrais peuvent fuffire à cette campagne immenfe. Ce qui fe cultive autour des habitations fe met en chanvre ou en légumes. Les ...

(Pages 170 et 171 manquantes)

...cuivreufe. On y découvre auffi des gloffopètres, des nautiles, ourfins, bivalves & des vis. Sur la riche gauche de la Loire, entre Avrilli & Lurcy, beaucoup des mêmes pétrifications, & furtout du bois pétrifié.

À Brian, du granit décompofé, du grès en maffe, femblable à celui de Fontainebleau, & des terres alumineufes, indices de mines de charbon. Le Curé de Sarri a de ce foffile, dont l'intérieur eft garni de pyrites : il en a envoyé différens morceaux à M. Tranchand, Naturalifte & Profeffeur à Beaujeu, (1) où je les ai vus en 1777. À Varennes, carrière de grès ; à Oyé, pierres meulieres quarzteufes qu'on n'emploie pas : à Gibles, du talc fur la fuperficie de la terre & en la creufant : près d'Anzi, bancs de 2 pieds d'épaiffeur, d'un grès blanc, très fin, propre à aiguifer.

(1) Celui-ci vient de découvrir entre Châteauneuf & Dun-le-Roi, une mine de charbon de terre, qu'on fe propofe d'exploiter.

Mais l'objet qui frappe le plus l'œil du Naturalifte, eft au territoire de Tours, même Paroiffe. Dans un efpace de terrein de plufieurs arpens, on rencontre, en enlevant une couche de terre végétale, rouffe, forte, à 2 pieds d'épaiffeur, des cailloux arrondis ou oblongs, mais liffes, de 10 pouces de diamètre, entaffés les uns fur les autres, fans prefque aucun mélange de terre & à une profondeur confidérable. Le terrein plat n'a fur fa furface, ni fontaine, ni torrent, & n'eft environné que de pierres calcaires. J'ai remarqué la même chofe à Alleriot près de Chalon.

Il y a dans le Brionnois beaucoup de marnes crétacées, dont on ne fait aucun ufage. Plusieurs tuileries à Chenou, à Jonzye, à St. Julien de Cray, à la Tour de Villeret, &c. On vient d'en élever une fort belle à Pont-à-Mailli, où la terre eft de bonne qualité. Je ne connois dans ces cantons qu'une feule papeterie à Saint-Léger-fous-Buffière.

Le Brionnois eft dans une heureufe fituation prefque à tous égards. L'air y eft affez fain, fi on en excepte les bords de la Loire dont la fituation baffe & marécageufe donne un teint livide aux Payfans, & les rend fiévreux. L'Habitant y fait fon commerce tranquillement, fans être inquiété du Soldat, ou par l'avidité des Commis, comme fes voifins en pays d'Aides, de Traites-Foraines & d'Etapes. « Il ne manque à fon bonheur, dit M. Dupuy en fes Mém. mff., qu'un peu plus d'émulation pour le travail. L'oifiveté eft un des fléaux du Pays. » Ainfi parlait ce bon Magiftrat, il y a près de 100 ans. Mais depuis 1770 il y a plus d'activité & de culture, & ce Pays eft plus découvert que le Charolois.

Quelques routes ouvertes par la Province y facilitent le commerce ; telles que celles de Semur à Marcigni, à Charolles ; une autre tracée de Marcigni à St. Germain-de-l'Epinaffe, pour joindre par Maulevrier la grand route de Lyon à Paris. Un chemin de Marcigny à Mâcon par Semur, feroit bien utile pour ranimer le commerce des grains & des vins. Celui de Semur à Charolles eft partout dégradé, & les chemins finéraux font déteftables, ainfi que dans le Charolois. Malheur au voyageur qui veut y paffer pendant l'hiver !

Je ne trouve aucune trace de voie Romaine qu'à Avrilli, marquée dans la Table de Peutinger depuis Rodunna, Rouane, à Ariolica. Cette voie fuivoit le cours de la Loire, puifque près de Digoin on reconnoît un lieu nommé Etrée, Via Strata ; delà à Stillia, Sigi vers Moulins. La Table marque 22 l. gauloifes entre Ariolia & Aquis Catidis, les bains de Vichi. J'ai vu entre Dio & St. Symphorien, les reftes d'une anc. chauffée : on y a découvert une colonne ornée de fculpture, & des médailles du haut Empire.

On parlera à l'article de Semur, qui va fuivre, des anciens Seigneurs du Brionnois ; remarquons feulement ici que longtemps avant fa réunion à la Couronne, il n'appartenoit plus tout entier au Baron de Semur. Avant de paffer à la Maifon du Château-Vilain au XIIIe. fiècle, il en avoit été détaché des démembrements confidérables, foit dans la fondation du Prieuré de Marcigni, qui emporta la Châtellenie de cette Ville, celle de Chambilly, & les Prévôtés dépendantes ; foit auffi dans les bienfaits accordés à l'Abbaye de Saint Rigaud, à celle de la Béniffons-Dieu, & à d'autres Églifes ; foit enfin par un grand nombre de partages faits dans chaque branche, qui en ont épuifé le tronc, comme celles d'Arci, d'Oyé, de Sanceney, de l'Eftang, de Tremont, dont les noms ne fubfiftent plus ; parce qu'avant leur réunion, les Seigneuries, qui compofoient ces apanages, avoient déjà paffé en des mains étrangères. On verra de même, à l'article de Semur, les différens ravages, que le Brionnois a effuyé durant les guerres civiles.

Sous Louis XII, les Officiers du Domaine de Bourbonnois, fe prévalant du crédit de leur Prince, le Duc Jean, Comte d'Auvergne, firent plufieurs entreprifes pour dépouiller le Brionnois de tout ce qu'il avoit poffédé, depuis un temps immémorial, au delà de la Loire, qui devoit, felon eux, être la borne de fon étendue & celle du Charolois. Ces prétentions fans fondement furent portées au Confeil du Roi, & réglées par des Commiffaires en Octobre 1503, fur un ancien traité fait entre les Ducs de Bourgogne & de Bourbon, au fujet des Paroiffes au delà de la Loire.

Leur procès-verbal, daté de Bourbon Lancy, fait pleine foi que de tout temps le Brionnois s'étendoit fur le rivage gauche du fleuve, au deffus du Château de Briennon, en tirant aux foffés de Vince en la Paroiffe de Noailli, de là jufqu'à l'Epinaffe dans celles de Saint-Germain, de Saint-Forgeux, de Vivant en partie, de Melay, Chenai, Artaix, Chambilly, Avrilli, Chaffenard, jufqu'au péage qui eft vis-à-vis de Digoin.

Cette pièce importante eft à la Chambre des Comptes de Dijon, fignée par Jean Saulnier, Abbé de Cervon, Guy de Salins, Seigneur de la Nocle, Nic. Boueffeau, Confeiller au Parlement, Commiffaires en cette partie, par Guillaume Gondard Procureur du Roi en la Chambre des Comptes, un Notaire & un Sergent.

Les plus beaux Châteaux, tant anciens qu'à la moderne, font Amanzé, la Bazole ou Drée, Monceau, Saint-Martin de la Vallée, Chizeul, Arci commencé fur les plans de M. Verniquet, & refté imparfait, Saint Chriftophe, Selorre, &c.

VILLAGES, CHÂTEAUX, PRIEURÉS DÉTRUITS

Scellé, de la Paroiffe de Semur, étoit autrefois considérable, & avoit une Chapelle de Ste. Catherine ; il n'y a plus que deux Domaines ; on y trouve de tous côtés des ruines de maifons, de fours ; les Mouillieres, de la Paroiffe de S. Forgeux, où il ne refte plus que deux maifons. Conde fur l'Arconce, Village & Obédience, dépendant de la Béniffons-Dieu, a éprouvé le même fort : il n'y refte qu'un moulin.

Dun-le-Roi, le Bois Sainte-Marie, Semur même, ainsi qu'Anzi-le-Duc, portent les triftes marques de la faux deftrutive du temps, & des effets malheureux de nos guerres civiles : ils ne font pas la moitié de ce qu'ils étoient autrefois ; Dun-le-Roi même n'a plus qu'une Chapelle fans maifon. On ne peut découvrir l'emplacement des Brannovii, anciens Habitans du Pays, à peine voit-on les ruines de l'Eftang, Château fort, à une branche de la Maifon de Semur, & qui fait partie du Comté de Champrond, aux anciens Seigneurs de Vichi, ainfi que celles du Verdet dans la Paroiffe de Verfaugues, de Villeret, Paroiffe de S. Julien de Crai, de Fougeres, à un puîné de la Maifon de Semur, & depuis à des Seigneurs de ce nom, qui ont donné plusieurs Comtes de Lyon, de Bornat, de Chaffagne, de Sancenier, de Saint-Fortuné, d'Effertines, de la Vallée, de la Barge, de Châteauvert en la Paroiffe de Baugy ; les Châteaux de Dyo, de la Guiche, de la Motte-Camp ou d'Arcanon, de Mont-Formier, de la Foreft, d'Yguerande, du Tronchi, de la Garde, de Glaine, du Maupas, n'offrent plus que des ruines, & quelques-uns plus de veftiges. Celui de Champfeaux, pris & réparé pendant la Ligue, fut repris & détruit par deux pièces d'artillerie, le 3 Novembre 1594. Le Maréchal de Toulongeon rafa celui de la Buffiere ; celui de Corday, Terre principale de la Baronnie de Pont-à-Mailly, a difparu. On trouve encore de foibles veftiges de Lerre & de la Barre, deux Châteaux dans la Paroiffe de l'Hôpital-le-Mercier. On a déterré fous les décombres du dernier, en 1772, 25 pièces d'or dont la légende portoit, Karolus Francorum Rex.

Plufieurs anciens Prieurés ont difparu depuis la Ligue ; entr'autres, celui du Bois de Sainte-Marie, celui de Varennes en Brionnois, de la Barberandiere entre Ozole & Colombier, de Saint-Germain-du-Bois, d'un autre en la Paroiffe d'Yguerande, dépendant de Saint-Rigaud ; celui de la Magdeleine de Semur, la Celle de Conde en la Paroiffe de Lhopital ; une autre à Vivant : l'hermitage du Bois-Dieu, Paroiffe de Colombier, eft ruiné. Les Méparts de Vindecy, de Brian, d'Oyé, de Saint Chriftophe, font éteints, ainfi que la Léproferie d'Amanzé.

SEMUR, Ville

Senemurium, Semmurum, Samurenfe Caftrum, ancienne Ville qui paroît avoir pris la place du chef-lieu des Brannovii de Céfar, & qui fubfiftoit fous un autre nom. Elle fut détruite par les Barbares au IV ou Ve. fiècle. Comme fes fortifications étoient ruinées, on l'appella Senemurium, vieilles murailles ou murus, à caufe de la roche fur laquelle le Château étoit fitué. Murus dans quelques Auteurs fignifie un lieu fortifié.

Quoi qu'il en foit, Semur au IXe. fiècle étoit une Châtellenie qui relevoit des Comtes de Chalon ; mais bientôt il eut fes propres Seigneurs ou Barons diftingués dans notre Hiftoire. Ils étoient fi illuftres, que Robert I, Duc de Bourgogne, époufa Helie ou Alix, fille de Dalmace de Semur & de Aremburge de Vergy, en 1402 : elle étoit fœur de S. Hugues, Abbé de Cluni. M. Dupuy, Curé de Perreux, conferve un ancien fceau trouvé au Château de Semur, où eft empreinte la figure d'une femme avec cette infcription en lettres gothiques, figillum uxoris Roberti, qui femble indiquer Helie époufe du Duc Robert.

Dalmace eft qualifié par l'Hiftorien de Cluni, Prince illuftre & Seigneur Confulaire, c'eft-à-dire, extrait de race de Comte. Les uns croient qu'il defcendoit des anciens Rois de Bourgogne ; d'autres de Guillaume, Duc d'Aquitaine, Fondateur de l'Abbaye de Cluni en 909, & qui poffédoit plufieurs Châteaux en Bourgogne. Le cartulaire de cette Abbaye fait mention de Rodolphe, d'Herlembaud & de Girard de Semur au nombre de fes bienfaiteurs. M. Chazot dans fes Généalogies, hift. tom. IV, a publié celle des Seigneurs de Semur, depuis Herlembaud feulement, parce qu'il n'a connu ni Froiland, ni Joceran, que le cartulaire de Marcigni donne pour aïeux à Dalmace père de Saint Hugues.

Geoffroy de Semur, fon fils aîné, foutint l'éclat de la Maifon, & mérita le nom de grand : des chartes même le qualifient de Prince. Il fonda le riche Prieuré de Marcigni, où finit fes jours Adelais de Nevers fa femme, après la retraite de fon mari à Cluni où il mourut faintement.

Rainal de Semur, d'abord Moine à Cluni, enfuite Abbé de Vezelai, mourut Archevêque de Lyon en 1129, & fut inhumé à Cluni. Pierre le Vénérable fit fon épitaphe en 12 vers latins.

Simon de Semur, premier Baron de Luzi, époufa Marie de Bourgogne, fille du Duc Eudes IV en 1196, & fit du bien à Septfonts.

Guy reprit de fief du Duc Robert II l'Etang de Semur, & tout ce qu'il tenoit auparavant en franc-aleu au même territoire, en 1277.

Pierre, Chanoine d'Autun, fut Chancelier de Bourgogne en 1315. Guy, Doyen de cette Cathédrale, exerça la même Charge en 1333 ; il donna la châffe de cuivre doré & argenté, où l'on mit, dit D. Plancher, tom. 2, pag. 402, le corps prétendu de Saint Lazare : elle ne renfermôit que le chef du St. Guichard de Semur, Seigneur de Sancenai, alias Sancenier ou Seinceney, Doyen de Chalon, mort en 1386, après avoir fondé fon anniverfaire pour 10 liv. de rente.

Pierre, Chevalier, Chambellan du Duc, étoit Seigneur d'Arci & de Saint-Chriftophe en 1387. Le Laboureur, dans fes Mafures de l'Ifle-Barbe, remarque que les Seigneurs de l'Étang, Oyé, Laubefpin, Trêmont & Sancenier, qui ont toujours pris le nom & les armes de Semur (d'argent à trois bandes de gueules) portaient leur écu couvert d'une couronne a hauts fleurons, comme nos Ducs & Pairs la portent aujourd'hui.

Claude eut de Jeanne de Vernay, Dame de Trêmont, Jacques, Chantre de l'Églife de Lyon, & Jean qui époufa en 1475 Marie de Villers-la-Faye, fille d'Antoine : on voit leurs armes en la Chapelle de l'ancien Château de Sancenai. Antoine leur petit-fils, Chevalier de l'Ordre, Gouverneur de Mâcon , fut plufieurs fois Elu de la Nobleffe du Mâconnois au XVIe. fiècle. Il eut de Jacqueline de Sercy, Claude de Semur, auffi Chevalier de l'Ordre, Capitaine des Gardes du Duc de Guife, tué d'un coup de moufquet devant St. Denis en 1592. Il laiffa de Claudine Damas de Marcilli, Léonard, Capitaine de 50 hommes d'armes, Gouverneur de Mâcon en 1605, mort en Piémont au fiège de Quiers en 1625, étant le dernier mâle de la Maifon de Semur.

Jeanne, fa fœur & fon héritière, époufa en 1604 Girard Jaquot, Seigneur d'Esbarres, qui fe diftingua avec fon fils de Trêmont au fiège de Saint-Jean-de-Lône : (V. Efbarres, tom. 3, pag. 348). Le dernier de la branche de Semur-Trêmont, nommé Henri, fut tué fur la brêche, au fiège de Dunkerque, en 1659.

Longtemps auparavant la branche aînée étoit éteinte & fondue avec la Baronnie de Semur, & tous fes autres biens dans la Maifon de Broyes-Chateauvilain, par le mariage de Jeanne fille unique de Simon de Semur, Baron de Luzi, avec Jean de Chateauvilain, qui établit le Chapitre de Saint Hilaire en 1274. Cette Maifon fondit à fon tour dans celle des Comtes de Beaujeu, par l'alliance de Jeanne héritière de Semur, en 1320. Un descendant d'Edouard de Beaujeu remit cette riche fucceffion aux Sires de Bourbon, pour s'en procurer du fecours dans un temps d'adverfité ; d'où elle paffa aux la Tremouille. Louis de la Tremouille l'échangea en 1382 pour la Terre de Grignon, avec le Duc Philippe le Hardi, dont les defcendans la poffédèrent jufqu'en 1477, qu'elle fut enfin réunie à la Couronne fous Louis XI.

Dans la fuite la Baronnie de Semur, avec quelques autres Domaines du Roi, furent détachés à titre d'engagement, moyennant finance & à la charge de retour perpétuel. Le Maréchal de la Palice, Jacques de Chabanes, en reçut de François Ier l'ufufruit en 1515. Elle fut engagée pour la première fois à Palamade Gonthier, Greffier en Chef du Parlement de Dijon, en 1557 ; depuis aux Laubefpin de Sainte-Colombe, aux Coligni, aux Savari de Brêves, à Simon de Franchefchy, Seigneur de Villeret en 1645, à J. de Vigot en 1652. Jean Dupuy, Ecuyer, Seigneur de Saint-Martin, acquit en 1693 l'engagement de la Baronnie de Semur, qui n'eft plus qu'une ombre de ce qu'elle étoit autrefois, dont jouit fon fils Jacques Dupuy de Saint-Martin. Le terrier fut renouvelle en 1483 fous la direction de Georges Damas, Capitaine-Châtelain de Semur, Seignr de la Vallée & de la Bazole.

Château

Le Château digne des Seigneurs, étant aux confins de la Province, fut fortifié contre les incurfions des Ducs du Bourbonnois, des Comtes de Forez & des Sires de Beaujeu. La groffe tour fubfifte en partie avec deux moindres qui fervent de prifons. Cette fortereffe comprenoit toute la haute Ville. Elle exiftoit encore en 1418, puifque Robert de Digoine y fut nommé Châtelain pour le Duc Jean : Thevenin Solormai l'étoit en 1396, & Girard de Bourbon en 1404 ; Durand de Mazile en 1412 ; Claude Thevenot de Saint-Planey en 1434 ; Antoine Petit, 1535.

Église, Chapitre

L'Églife, vafte, très élevée, d'une belle ftructure avec des ornemens antiques, & une fonnerie diftinguée, paroît être du XIIe. f. On croit par tradition qu'elle fut bâtie par le Duc Robert en expiation de l'affaffinat de fon beau-père Dalmace ; mais je penfe qu'on a confondu Semur en Brionnois avec Semur en Auxois, où le Duc fonda le Prieuré de N. Dame, & conftruifit la belle Églife qu'on voit encore, où il choifit fa fépulture.

Jean de Chateauvilain Baron de Semur & Girard Évêque d'Autun, y fondèrent en 1274 la Collégiale de S. Hilaire pour treize Chanoines à 20 l. de rente, y compris le Doyen-Curé, le Chantre & le Sacriftain. Le Baron de Semur leur accorde le droit de pêche dans fes eaux à la Loire, à la réferve du faulmon. Les titres ayant été brûlés, Charles VIII permit d'en faire la recherche. La Terre des Chavanes, Hameau de la Paroiffe de St.-Julien-de-Cray, qui va être vendue, celles de Sernier, de Muffy, de Treftu , furent données au Chapitre.

Charles, dans fes Lettres d'amortiffement pour la Terre de Chavannes, en 1470, dit qu'il a reçu favorablement la fupplication de nos fils aînés, les Doyen & Chanoines de Semur ; qu'il l'amortit pour être participant à leurs prières & à la contemplation du Duc fon coufin. Cette Terre tenue en franc-aleu au Bailliage de Mâcon, valant alors 40 liv. de rente, avoit été donnée en 1408 par J. Boffard de Marcigni, à condition d'avoir fa fépulture en la Chapelle de la Vierge à Semur.

Les Chanoines n'ayant alors pour tout revenu que huit vingt livres tournois, le Duc Jean leur accorda de pouvoir acquérir en fa Châtellenie de Semur jufqu'à 300 l. de rente ; il eft dit dans fes Lettres, « qu'ils font appauvris par le fait des guerres, mortalités, peftilence & les grandes gelées où il eft cheut une grande partie de l'Églife où il fouloit avoir grand apport & oblation le jour de St. Hilaire ; qu'on y a dérobé calices, joyaux, livres, &c. »

Les rentes & les fondations du Chapitre furent amorties par Guy Moreaud, Docteur en Droit, Seigneur de Souhey, Commiffaire député par le Roi en 1515. Tous fes revenus en 1575 montoient à 550 livres, non compris les dîmes. Il aliéna Saint-Sernin à François de la Magdelaine de Ragni pour 1000 liv. en 1577. Une grêle affreufe le 4 Juin 1664 caffa toutes les tuiles & les vitres : la dîme de vin ne fut eftimée que 45 f. Cette Collégiale a eu des Doyens des premières Maifons de Bourgogne, comme des Damas, des Digoine, Biffy, de Salins de la Nocle en 1441, Guichard du Vergier en 1457. On conferve dans les archives une lettre du Duc Charles de 1473, en faveur de Jean Rolin fon Confeiller, Prieur de S. Marcel-lès-Chalon, pour être élu Doyen : Etienne de Charmes eft le 20e. & le dernier ; car cette Collégiale a été fupprimée en 1776, & les biens unis à la Cure, qui doit avoir deux Vicaires. Le Doyen nommoit jadis aux Cures de Lenax en Bourbonnois, de Charas en Nivernois, maintenant à la collat. de l'Évêque.

Celle de Saint-Martin-la-Vallée fut fupprimée par l'Évêque Girard, & réduite à la qualité de Chapelle fuccurfale où l'on pouvoit baptifer & enterrer.

Nulle infcription en cette Églife, fi ce n'eft celle d'une fondation faite par Robert de Vichy, Sire de Champrond & de Buffeul en 1441 : le titre de fondation l'attribue à Carados de Vichy. Deux Chapelles rurales, L'Hôpital, ancienne Léproferie, étoit fitué en la baffe Ville, où eft aujourd'hui le cimetière de St. Jean, avec Chapelle conftruite & fondée par J. Merle, Chanoine, qui eft inhumé au lieu, dit-il dans l'acte de fondation, appellé de tout temps l'Hotel-Dieu, & le cimetière des pauvres qui fut brûlé & pillé par les Reîtres. Cette Chapelle doit être réédifiée : celle de N. Dame eft fort propre.

Ravages, sièges, ligue

Semur a effuyé bien des révolutions. Les Normands, les Hongrois qui ravagèrent la Bourgogne, portèrent la défolation jufques aux rives de la Loire, & faccagerent cette Ville. Geoffroi de Semur vit en 1150 fa patrie en proie aux malheurs de la guerre civile. Guillaume, Comte de Chalon, ennemi des Moines & du Clergé dont il envioit les richeffes, aidé des Brabanfons, fit une violente irruption dans le Mâconnois, faccagea le pays, détruifit en partie Mâcon, Cluni & fon territoire. Le Brionnois, trop voifin, éprouva les terribles effets de cet incendie, & Marcigni, ainfi que Semur, s'en reffentirent long-temps : il ne fut arrêté que par l'excommunication lancée fur ce Comte par les Évêques d'Autun, de Chalon, de Clermont, fur l'ordre du Pape Innocent II ; encore recommença-t-il fes vexations quelques années après, & força le Roi Louis VII à le réduire par la prife de Chalon & du Mont-Saint-Vincent, en 1156.

Les Anglois commandés par le Prince de Galles, qui paffa la Loire à Marcigni en 1364, prirent & pillèrent le Château de Semur & celui d'Anzi. Pendant les querelles meurtrières des Maifons d'Orléans & de Bourgogne, fous Charles VI, les Ducs de Bourbon & les Comtes de Beaujeu pillèrent Semur, & traitèrent le Brionnois comme pays ennemi. La Ville fut brûlée par l'armée du Roi en 1467, comme il paroit par des Lettres Royaux de 1483, données au Chapitre en conféquence des pertes qu'il avoit faites dans cet incendie.

Durant nos malheureufes guerres de Religion, qu'on ne rappelle toujours qu'avec douleur, cette place fut pillée & réduite en cendres le 10 Février 1576, par les Reîtres du Prince Cafimir, & n'a jamais pu fe relever entièrement de fes ruines. L'Églife fut fort endommagée ; fes ornemens & titres furent brûlés, la verrerie rompue, les images brifées ; les Habitans déguifés fe fauverent dans les bois. Tous ces faits font tirés du procès-verbal dreffé par J. Raquin, Lieutenant au Bailliage, figné par P. Guignier Châtelain, J. Guilleminot Capitaine de Marcigni, P. Roffelin Bourgeois de Parai, & Denis Guynet. Les guerres de la Ligue comblèrent fes malheurs. Elle fut affiégée trois fois en 1590, 1591 & 1593, par des partis ennemis, qui furieux d'avoir échoué devant une bicoque, pillèrent & ruinèrent les fauxbourgs & les environs. Au 3e. fiège, Guillaume de Maffenay, Seigneur du Lac, fut tué, & un Chanoine bleffé, en défendant la patrie.

Plufieurs Châteaux furent détruits en ces temps déplorables ; tels que ceux de Dondain, Arci, Digoin, Anzi, Briennon, Noyers près St. Chriftophe, Champfeaux, Selore, l'Eftang, &c.

L'Églife d'Avrilli, changée en fortereffe par le Capitaine Mont, fut brûlée par Defprés, Commandant d'Arci. Les places fortifiée n'étoient point un lieu de fûreté pour les Seigneurs. Philippe Damas de Brèves, Seigneur de Maulevrier, & Pierre d'Amanzé, furent affaffinés dans leurs Châteaux pendant la Ligue. Le Marquis de St.-Georges ; Seigneur de Monceau, revenant de vifiter le Baron de Saligni à la Motte-Saint-Jean, fût attaqué, avec les gens de fa fuite, par le Capitaine Laroche, & mourut percé de cinq coups d'arquebufe, au village des Bordes, Paroiffe de Lhopital, le 29 Juillet 1593.

Semur, fur une éminence, eft partagé en deux ; la haute Ville, où étoit la fortereffe & la Collégiale, eft habitée par les Eccléfiaftiques ; les Nobles, les Gens de Juftice, & les Bourgeois qui vivent en la plus grande union : la baffe plus considérable, par les Artifans ; c'eft l'ancien emplacement, comme il fe reconnoît par les mafures & les murailles. Il y avoit trois portes, dont il en refte une dans la 2e. enceinte : la Ire. enceinte étoit plus confidérable, comme on le voit par les murs au nord. Un Hôpital & un Monaftere de l'Ordre de Cîteaux dont la place porte encore le nom de Moines Blancs. Après les ravages de 1463, les Moines quittèrent, & fe retirèrent à Conde d'où ils ont été transférés à la Béniffons-Dieu, & depuis en Auvergne, par échange avec les Bernardines qui ont pris leur place. La Chapelle de la Magdeleine, bien bâtie, paroît avoir été leur Églife, maintenant prefque en ruine. La fontaine qui eft auprès, l'unique du lieu, eft bonne & très utile. Ruiffeau au dehors qui forme fouvent un torrent, donne beaucoup d'écreviffes, va tomber dans la Loire au deffous de Marcigni, qu'il inonda en 1738, 1755 & 1764 : on l'appelle Merdaffon ; il fait tourner dans fon cours d'une lieue & demie, neuf moulins fur le finage.

Commerce en bled & en bétail. Le terrein eft fi pierreux, que l'on croiroit, difoit Antoine Maltête en 1572, qu'il y pleut des pierres. Cependant le peu de froment qui y vient, eft fort bon. La mefure de bled fe divife en quatre ; le bichet de 84 livres, le boiffeau qui fait la moitié du bichet, la quarteranche le quart, la coupe le 8e.

Vins communs parmi lefquels on diftingue le canton de la Cray. Bons prés le long du ruiffeau. Beaucoup de bois. Belles carrières de pierre blanche & jaunâtre. Les environs font agréables & variés.

Bailliage rural établi vers 1560, 3e. Siège de l'Autunois. La Charge d'Avocat du Roi, créée en 1640, réunie depuis à celle du Procureur du Roi, poffédée depuis 1760 par Jean-Marie Bouthier, qui a fuccédé à fon pere.

Grenier à Sel dont dépendent, depuis 1674, la Chambre de Marcigni & le Dépôt de Digoin, de la Direction de Chalon, Subdélégation ; Gouvernement particulier de la Lieutenance générale de l'Autunois. Recette des deniers royaux qui s'étend fur 65 Paroiffes. Mairie qui la Police. 25e. Ville qui députe aux Etats de Bourgogne, & qui donnera le 2e. Alcade, & Viteaux le 3e. en 1787. Le Bureau de Pofte à Marcigni deffert Semur, dont le plan a été levé par Duplan, Commiffaire à terrier.

Baronnie qui comprend Semur, Saint-Martin de la Vallée, Montmegin, & partie des Paroiffes de Baugi, Brian, Mailli, l'Hôpital-le-Mercier, Yguerande, Saint-Julien-de-Cray, Saint-Martin-du-Lac, Saint-Yan, Saint-Germain-de-Rive, Chaffenard & Varennes-Revillon.

27 maifons & 200 Communians dans la Ville haute, & 700 avec les dépendances, qui font Vernay, Scellé, Rochefort Fief, démembrement de la Baronnie de Saint-Chriftophe, acquis par Arthaud Bouthier, Notaire à Semur, en 1521, poffédé par un de fes defcendans ; les Pions, les Barat, la Faye, Fief, avec anc. Chât. à N. Dupuy, Balmont, les Petits, la Cray, le Vignal, Saint-Martin avec Château à la moderne & Églife, les Bouthier, le Château de la Vallée à N. de Molins de la Garde. Semur eft un Archiprêtré compofé de 32 Paroiffes, autrefois de 36.

Les plus anciennes familles font les Bouthier, dont trois Doyens-Curés depuis 1657 à 1761, & deux Procureurs du Roi, les Delamotte, les Terrion. Hector Tertion fut reçu Lieut. Civil au Bailliage de Semur en 1613 ; fon fils & fon petit-fils lui ont fuccédé en cette Charge. Pierre Terrion, descendant d'Antoine, Capitaine-Châtelain de Rouvre en 1575 fut élu Maire de Dijon en 1641 : on lit fur fa médaille, inter tres magnos bis major. Il fut continué en 1642.

Semur fe glorifie d'avoit donné naiffance en 1024 à S. Hugues, VIe. Abbé. de Cluni, mort en 1109, après avoir gouverné avec fageffe cette Abbaye près de 60 ans. Il fit bâtir, par les libéralités d'Alphonfe IV, Roi de Portugal, la fuperbe Basilique qui fubfifte encore à Cluni. Cet Ordre fut de fon temps au plus haut point de fa fplendeur ; avec les bienfaits de fon frère Geoffroi, il établit le Prieuré de Marcigni en 1055. (V. Marcigni).

Claude Dupuy, mort en 1686, Lieutenant Criminel au Bailliage de Semur, fit des mémoires curieux, continués par fon petit-fils, Seigneur de la Baronnie de Semur, pour fervir à l'Hiftoire de cette Ville & du Brionnois, dont parle Phil. de la Mare dans fon Confpectus Hift. Burg. pag. 48. J'ai recouvré ceux fur le Bailliage, qui annoncent un homme inftruit ; mais ceux de Hugues-François Verchere de Marcigni, marquent encore plus de connoiffance de l'antiquité : ils m'ont été fort utiles pour cette partie.

Les Dupuy, originaires du Forez, ont fourni des Savans diftingués : il fuffit de nommer Pierre Dupuy, Garde de la Bibliothèque du Roi ; & Jacques fon frère, Prieur de Saint-Sauveur en Brie , dont l'érudition & la probité ont été fi connues. Louis Dupuy vint s'établir en Bourgogne en 1560 : fes defcendans ont poffédé dans le Brionnois, Terres & Fiefs depuis 1663. Il eft à remarquer que prefque tous ont cultivé les Lettres : On peut voir leur généalogie dans les Mémoires de l'Abbé de Maroles, qui en defcendoit par les femmes, in-fol. p. 404, impr. en 1656.

Les armoiries de Semur font quartier de Bourgogne ancien, bandé de gueules & d'argent de fix pièces.

À 15 l. de Lyon, 12 de Mâcon, 17 d'Autun, 18 de Chalon, 5 de Charoles, 6 de Roanne, 4 de Parai, ¾ de Marcigni, 30 de Dijon.

Lat. 46d 16' 51" L. 1d. 46' 3"

BAILLIAGE DE SEMUR EN BRIONNOIS

Les Paroiffes qu'on va décrire, font du Bailliage, Recette, Subdélégation, Archiprêtré de Semur, Diocèfe d'Autun : celles qui font d'un Diocèfe différent, feront indiquées.

ANZI-LE-DUC

A pris ce furnom depuis qu'il fut poffédé par les Ducs de la première Race.

Enziacum, Aziacum, Anzeim, Par. voc. la Vierge ; l'ancienne Églife étoit fous le voc. de S. Martin ; Patron l'Abbé de S. Martin d'Autun. Prieuré fondé vers 880 par Letbalde & Afpafie fa femme, Seigneurs du lieu, fous la Jurifdicton de l'Abbaye de St. Martin, à laquelle le Prieur paie 40 écus de Patronage. Hugues de Poitiers, Ier. Prieur, le mit dans une grande réputation par la fainteté de fa vie, & les merveilles opérées à fon tombeau : il mourut vers 930. La tranflation de fon corps fe fit en 1001, & fes reliques furent portées par les Religieux au Concile d'Anfe en Lyonnois. Son tombeau fut brifé, fes offemens brûlés par les Huguenots, lorfque Cafimir s'empara d'Anzi en 1576.

Églife vafle & nue, fous le voc. de la Trinité. Apport le 30 Juillet, Fête des SS. Martyrs Abdon & Sennen, dont Henri de Caftille, Prieur, fit venir des reliques de Rome en 1644. Il n'y a plus que deux Religieux, dont le premier eft Sacriftain, jouit d'une double menfe, & d'un petit terrier de 1490 & 1636.

Le Prieur, Commend. depuis 132 ans, eft Sgr. Haut-Jufticier, & prend le titre de Baron d'Anzi. Le Cardinal Rolin fe fit conférer ce Bénéfice, en 1451, par l'Abbé Petitjean : on voit encore fes armoiries fur les vitraux d'une des croifées de l'Églife. Ant. du Buiffon, Évêque de Bethléem, Prieur en 1453. Louis du Lac renouvella le terrier en 1513 ; Prudence de Mypont en 1533 ; Charles Aillibouft, Abbé de Septfonts en 1570, depuis Évêque d'Autun ; Claude fon neveu ; Philippe Bouton de Chamilli, Doyen de la Ste. Chapelle en 1636, répara l'Églife &le clocher brûlé par le feu du Ciel en 1644 ; Henri Jeannin de Caftille ; Jacques le Gendre qui a fondé la menfe d'un 3e. Religieux ; Gilbert de la Souche ; Philibert Carpentier de Crecy ; Fr. de Chalon d'Andreville par indult du Préfident de Ciri de Marcigni, en 1744, a réfigné en 1778 à N. de Vichy, Clerc du Diocèfe de Saint-Flour.

Le Prieur eft Patron de 8 Cures, y compris celle de Melay, alternativement avec l'Abbé de St. Rigaud. Beau clocher à trois rangs octogones, dont la flèche fut abattue par le tonnerre en 1644.

Ce Bourg fort ancien étoit du Domaine de nos Rois, & depuis des Ducs de Bourgogne. Ils logeoient, ou leurs Gouverneurs, dans une tour quarrée à 3 étages, au pied de laquelle eft une porte cochere, murée, ornée de fculpture grotefque. On voit encore le pré du Portail. Le Roi Louis IV appelle Anzi, dans une charte de 944, Cellula qua vocatur Enziacus, & la donne à l'Abbé de St. Martin. Le Duc Robert en cédant le Charolois en 1279, fe réferve Anzi & Montcenis. Il déclare que la Châtellenie d'Anzi, relevant en Fief du Château de Semur, a été de tout temps, ainfi que Montcenis, du Duché de Bourgogne. (V. Per. p. 547).

Ce Prince, par Lettres de 1284, dit « que la garde du Prieuré eft fous la main des Ducs depuis 50 ans, avec la moitié de la Juftice. Il cède tout le refte au Prieur, à condition de lui payer 10 liv. vienn. 25 bichets de froment & 50 d'avoine par an : permet au Prieur d'établir des foires, & lui accorde le Fief qu'il avoit apud Chevriniacum. »

Anzi fouffrit beaucoup de l'invafion des Reîtres en 1576. Le Prieuré qui étoit une efpèce de citadelle, fut pris & pillé par d'Amanzé pour le Roi, le 18 Juin 1594 ; repris & ruiné avec le Château par Defprés, Ligueur, Capitaine d'Arci, le 5 Août fuivant ; enforte que ce Bourg, autrefois considérable, 2e. Baronnie du Brionnois, eft réduit à 60 f. & 420 Comm. avec les dépendances, Tours, la Morliere, le Cray, Sormain, Vaffy, les Colins, Chauge, la Rue, le Borée ; Chevrigni, altern. avec St. Didier, ainfi que Laval ; Preffy-le-Bas, Fief en franc-aleu, à Jean Perrin, Receveur du Bailliage de Semur, altern. avec Monceau.

3 Fiefs relevant du Prieuré. 1°. Chevrigni avec Caftel, appartenoit en 1630 à Jofeph de Saint-Rigaud, Seignr. du Maupas, dont Claudine fa fille le porta en dot à Philibert Gregaine, Avocat, pére de Jean Gregaine, Confeiller en la Sénéchauffée, Échevin de Lyon en 1674, bifaïeul de Philibert-Nicolas Gregaine, Chanoine de Beaune, Seigr. actuel. 2°. Tours, jadis aux Bénéd. de Parai, qui l'inféodèrent à prix d'argent, employé à réparer leur maifon ; aujourd. à Jofeph Denis. 3°. Le Lac d'Anzi avec terrier, à Antoine Perrin, Maître Partic. des Eaux & Forêts d'Autun. Il a une Juftice qui eft haute en quelques endroits : de ce Fief dépendent, à l'Hôpital-le-Mercier, plufieurs fonds dont le dénombrement fut fourni, en 1508, par Antoine de Haudricourt. Les poffeffeurs de ces trois Fiefs ont droit de pêche dans l'Arconce, dont le poiffon eft excellent. Il y avoit un pont très utile fur cette rivière, qu'on a laiffé tomber & qui doit être réparé. Sormain étoit jadis un Village dont on voit un Sgr. Hugues de Sormain en 1108. Expilli a défiguré la plupart de ces lieux. Il écrit Soirmain, le Fief de Laffez, Bourvalaye, Prayrie haut & bas : qui reconnoîtroit là le Lac, Borée, Preffy ?

Dans le cloître de St. Martin d'Autun eft l'épitaphe de Gilles d'Anzi, Aumônier de clans, 1363 ; il avoit été Sacriftain d'Anzi. Jean Petitjean, dont la famille poffédoit la Seigneurie du Lac & celle de Champfeau, dernier Abbé Régulier de St. Martin, fut dépouillé par le Cardinal Rolin ; auffi paroiffoit-il tout nu fur fon tombeau.

Communaux fort étendus, app. les Augères, où fe voit le chemin Ferré qui tend aux Falcons : canton de dîmes affectées aux pauvres, & où ils ont été maintenus contre les prétentions du Prieur.

Carrière de pierre de taille qu'il faut bien choifir ; il y a des lits qui en donnent de gélifde. (V. fur l'Hift. Natur. ce qui en a été dit au coup d'œil fur le Bailliage, p. 172). Le Mont, les Vifs donnent du vin gris ; le rouge eft fort commun.

Le Bailliage de Semur étoit autref. qualifié Bailliage de Semur & d'Anzi-le-Duc, & il y tenoit fes Affifes alternativement.

À 1 l. ¼ de Semur, 4 de Charolles, 28 ½ de Dijon.

ARCI, Château : Voy. VINDECY ci-après

ARTAIX

Artacum, Par. voc. S. Julien, Archip. de Pierrefite ; Patr. la Prieure de Marcigni, qui pour ce droit reçoit 2 livres de cire & 52 f. le 2 Févr. par traités de 1519 & 1653.

Artaix en Duché, du Baillage de Semur, du Marquifat de Maulevrier, forme les 3 quarts de la Paroiffe. Artaix en Royauté dépend du Bailliage de Mâcon, de la Juftice de Marcigni, de la Prévôté de Narbau : cette 2e. partie eft de la Recette de Semur, ainfi que la Ire. arrofée des pet. riv. de l'Arconce & de l'Arfel. Chap. rure. de S. Loup, du patronage de la Prieure de Marcigni, au bas de laquelle coule la Loire. Cette Chapelle fur le coteau étoit celle d'un anc. Château voifin détruit.

148 f. 510 Comm. avec les dép. la Foretille, Fief à Claude Perroy de Marcigni, les Ramiers, le Port, les Brénons, les Bois, Narbau ; tout ce canton fut donné au Prieuré de Marcigni par Béatrix, veuve du Sgr. de Narbau, au XIIe. fièc. Cette Prévôté, l'une des 4 principales qui compofent la Châtellenie de Marcigny, eft du Baillage de Mâcon au reffort du Parlement de Paris, hors en tout ce qui concerne les Finances, Gabelles, Milice, dont elle reçoit les commiffions de Dijon.

Par Arrêt du Grand-Confeil en 1577, pour finir les conteftations fouvent renouvellées entre les Seigneurs d'Artaix & la Prieure, Henri Groflot, Confeiller, Commiffaire envoyé fur les lieux, fit planter des bornes aux armes des 2 Seigneurs : celui d'Artaix & de Maulevrier étoit en 1500 Philibert de l'Efpinaffe ; Odette Belle, fa veuve, fe pourvut, en 1556, pour la reprife de fes droits, contre Anne de Pefleu, Ducheffe d'Etampes, donataire d'Aimard de l'Efpinaffe, héritier de ces Terres.

Le port d'Artaix avoit autref. un péage très onéreux, qui s'établit du temps des troubles, par la volonté du plus fort. Le Roi, fur les titres du Seignr. d'Artaix, par Arrêt de fon Confeil du 28 Févr. 1730, maintient fon droit de bac & de péage, & de 2 f. 6 den. feulement fur chaque bateau remontant & descendant la Loire ; déclare tous autres droits de péage fur terre & de coponage, fupprimés, aux peines de droit ; & rendit ainfi la liberté au commerce du Brionnois fur cette partie de la Loire. J. de Châteauvilain, fils du Fondateur du Chapitre de Semur, affecta la rente de 20 liv. donnée aux Chanoines fur le port d'Artaix, dépendant de la Baronnie. Ils en ont joui jufqu'à leur fuppreffion en 1776.

Terroir léger & fec. Plusieurs étangs. Le travail des bateaux occupe les Charpentiers sur les ports de Galands & d'Artaix, aux Ham. de Brenons & de S. Loup. Ils entreprennent fouvent des voitures de poiffons, de grains & de vins pour le compte des Marchands.

À ½ l. de Marcigni, la Loire entre deux, 1 l. ¼ de Semur.

AVRILLI

Ariolica, Avirliacum, felon une charte du Comte Eccard en 840. Par. voc. S. Honorat, Abbé de Lerins, depuis Archev. d'Arles ; Archip. de Pierrefite ; Patr. de l'Abbé de S. Martin d'Autun. L'Églife, fur une éminence, fut changée en fortereffe par le Capitaine Mont durant la Ligue, prife & brûlée par Defprés, Commandant au Château d'Arci.

Ce Village fitué fur un côteau, au bas duquel coule la Loire, eft très ancien. La voie romaine de Roanne, Rhodunna, paffoit à Avrilli, Ariolica ; delà tiroit à Etrée, Via Strata, près de Digoin ; on en voit encore de foibles veftiges.

45 f. (73 en 1670). Les dépend. font le Bouchaud en Bourbonnois, qui paroit avoir été Ann. d'Avrilli ; la Taille, les Sabotiers, les Rolin, la Bize, les Perrin, les Francs, les Potins, la Rue en partie, les Morot, les Pacots, les Simonins ; du Bailliage & Grenier à Sel de Semur, de la Baronnie d'Arci : les Baduri, la Rue neuve, les Fiefs de la Bruyère & Clavegris, font du Charolois, Grenier à Sel de Parai. On voit aux archives de la Cathédrale d'Autun, un partage fait en 1328 entre trois frères de Bonant, qui jouiffoient par indivis des Terres de Bonant, Clavegris & partie d'Avrilli : J. du Cornyer les réunit en 1426 ; fa fille Marguerite les porta à J. de la Buffiere, dont les defcendans en ont joui jufquau XVIe. fiècle, que le Chapitre d'Autun acquit, en 1558, celle de Clavegris, qu'il a cédée à titre de rente perpétuelle à Antoine de Valadoux, Marquis d'Arci en 1703. Partie de Clavegris eft fituée riere le Duché de Bourgogne ; l'autre partie prend de Fief au Comté de Charolois, comme fit Philibert Peigner, en 1547, pardevant Cl. de Vaudrey, Commiffaire de l'Empereur. Il avoit droit de pêche en la Loire, reconnu être de toute ancienneté en 1503.

Quelques vignes ; canton de bois ; feigle ; chanvre ; plufieurs étangs ; pâturages, dont l'herbe n'eft pas de bonne qualité.

À 1 l. de Marcigni, 2 de Semur, 4 de Charolles.

BAUBERY, dont quelques Hameaux en Brionnois

Voy. ce Village dans le Charolois ; ajoutez feulement à cet article, que le terrier & la Châtellenie d'Artus font au Seigr. de Courcheval depuis 1730 ; que le Village de Quiere eft au même Seigneur. Cluni n'y poffède que l'étang, le moulin & quelques brouffailles. La Motte dont il eft parlé, porte de tout temps le nom de Camp de Céfar. Depuis la deftruction du Château-fort d'Artus, on a beaucoup pris de matériaux pour rétablir celui de Courcheval.

BAUGY

Balgiacum, Begiacum, Par. fur la rive droite de la Loire, voc. St. Ponce, vulgairement St. Point (le 11 Mai). La vieille Chapelle de St. Nicolas, détruite depuis peu, étoit regardée comme l'anc. Églife paroiffiale. Patr. La Prieure de Marcigni, Décimatrice. Les ann. bénéd. font mention d'une Chapelle de St. Didier, unie au Prieuré d'Anzi en 909, fous St. Hugues.

200 Comm. avec les Tuileries, Chailloux, Reffye, Beffuge, Arque nommé dans le cartulaire de Marcigni, Aqua irrigua ; la Roche, port où font les Charpentiers & les Voituriers par eau : ces Hameaux font régis par le Droit Ecrit, & forment une des Prévôtés de la Châtellenie de Marcigni, au reffort de Mâcon : ils ne font dans la Généralité de Semur que pour les Finances, la Milice & le Gouvernement.

Baugi fut donné au Prieuré de Marcigni en 1088 par Geoffroi de Semur. Le Curé, pour le Patronage, doit 30 d. & 200 oeufs à la Cellérerie du Prieuré, le Jeudi S. pour la Cene qu'on y fait folemnellement.

L'autre partie de la Paroiffe dépend d'Arci en toute Juftice, à l'exception de quelques fonds à Reffye, légués par Adelais d'Effertines en entrant en Religion à Marcigni ; & de quelques cantons dép. du Prieuré d'Anzi ou du Sacriftain.

Châteauvert étoit fur le penchant du terrein qui defcend à la Loire ; il n'y refte plus que les traces des foffés prefque tout comblés. Son terrier eft réuni à celui d'Arci. Ce Fief avoit une mouvance fur plufieurs fonds à l'Hôpital-le-Mercier, aliénée en 1662 par Paul Guillard d'Arci, à Cl. de St. Germain de Merieu, Commandeur de Beugnay, & fes fucceffeurs en jouiffent. Les vins du Mâconnois & du Beaujolois ont leur dépôt à la Roche.

L'air eft fain en cette Paroiffe ; le terroir léger, un peu fablonneux ; le chanvre & les grains y viennent affez bien : les deux tiers en feigle. Froment dans les Champbons auprès de la Loire qui les ruine fouvent : entre ces Champbons eft un canton appelle les Chambrettes, dépend. du terrier du Roi, à caufe de fa Prévôté de Bourg-le-Comte. Les Falcons, Domaine près duquel étoit l'anc. chemin Ferré.

La grand'route de Marcigni à Dijon coupe la Paroiffe en deux. À l'eft du chemin étoit le Bois-Dieu, ancienne forêt d'Arci, jadis en haute futaie, mainten. en taillis dégradés. Plufieurs étangs dont deux confid. ceux de Diou & du Verne. Vignes fur le petit côteau de Chenou Campus novus, Bonne carrière. Bons prés, & abondans fur la pente ; mais dans l'affiette plate, ce ne font que des mouilles. 1 moulin fur le Cacherat. Pétrifications, belemnites de 5 à 6 pouces ; Terre à foulon qui vaudroit peut-être celle des Anglois, fi elle étoit éprouvée, découverte par M. Verniquet, lorfqu'il bâtiffoît le Château d'Arci en 1766. Cette terre bolaire eft employée par les Doreurs en détrempe, pour fervir de mordant ; elle eft fupérieure, felon cet Architecte, à celle d'Arménie : il m'en a donné un morceau.

À ¾ de l. de Marcigni, 1 l. ¾ de Semur.

BRIAN

Branovium, Brianeum, Brienna, Par. Voc. S. Nazaire & S. Celfe : la Ire Dédic. avoit été faite fous le nom de S. Julien, & jadis fous celui de S. Jean-Bapt. dont la Chapelle fut détruite en 1756. Cette Églife fut donnée à Cluni pour le Prieuré de Marcigni, par Ilion de Semur, fils de Valon, en 1103. Le Patronage fut contefté à la Prieure par Humbert, Évêque d'Autun, mais confirmé par Innocent II, & depuis par Céleftin II en 1144, autref. Société de 7 Prêtres, preuve que ce lien étoit confid. Il eft fort ancien, & paroît avoir été le berceau des Brannovii, premiers Habitans du Pays, dont parle Céfar : on a trouvé aux environs plufieurs medailles & des tombeaux antiques. Semur fe fera élevé fur fes ruines.

Au XIe. fièc. la Seigneurie fe partageoit entre la Maifon de Semur & celle de la Barge, dont le nom s'eft confervé dans celui du Village de la Barge, d'où font peut-être descendus les droits du Sgr. de St. Chriftophe fur Brian. Girard de la Barge figne une charte de Geoffroi de Semur en 1076, ainfi que Hugues de la Vallée, Girard d'Effertines : (V. Cart. Marc.)

Tout ce qui appartenoit au Baron de Semur fut donné au Prieuré de Marcigni dans le XIe. f. Jocerand de St. Alban & Hugues fon neveu, lui céderent auffi ce qu'ils y tenoient en Fief. Les dîmes furent un don de Hugues & Geoffroy d'Effertines.

Jean de Fautrieres, Ecuyer, Sgr. du Petit-Bois & de la Grange, fit hommage au Prieuré d'une portion de dîme inféodée en 1481 : ainfi la Prieure par ces donations jouit des 3 quarts de la dîme, & le Curé de l'autre quart par traité de 1516.

Sgr. Haut-Juftice, Marc-Jean de Tenay de St. Chriftophe. Le Chât. fut détruit durant les guerres civiles. Le clocher, qui étoit une belle fleche, fut brûlé, de même que le Presbytère, par les Reîtres en 1576. Il n'y a que 6 maifons dans le Chef-lieu.

Le Château d'Effertines a donné le nom à d'anc. Sgrs. qui ont eu des filles à Marcigni dès le XIIIe. f. Ils en jouiffoient encore en 1346. J. Gevinge, Sgr. en 1481 : J. de Quinquier, Prévôt de Mâcon, l'étoit au XVIe. f. L'héritière de Champyigi le porta en dot à Melchior Champier, Sgr de Sigi, qui l'a vendu en 1720, au Comte de Vauban : celui-ci a fa Chapelle en l'Églife de Brian.

Fief de Roui, dont le Château eft détruit, au Sgr. de Saint-Chriftophe. Fief de Launai avec Chap. de St. Jean-B. en mauvais état, au Commandeur de Mâcon. Le Fief de Bernicle au Hameau de Launai, à Chriftophe Jaquet du Chaillou. Les Guichard, franc-aleu en roture. Fontigny anc. Fief & le Ham. de la Rivière relèvent du Chât. de Sarri. Marnand, Farges, les Raguenots, Vaux, partie de la Belufe & des Guichard, font tous régis par le Droit Ecrit, & par appel du Juge reffortiffent à Mâcon ; mais font de la Recette de Semur. Les autres Hameaux ou Domaines font Morteny, Chetal, la Montagne, la Rivière, Roui, Effertines, le Cray, la Barge, la Goutte & Frontenier, en tout 360 Com. Les Communautés Mâconnoifes de Brian, de Varenne, de S. Didier, ont été confirmées dans leur droit de prendre le fel à Charlieu en Lyonnois, par Arrêt du Confeil en 1736, contre les Fermiers Généraux.

Excellens pâturages. Le feigle, le chanvre, les légumes y viennent bien ; un quart de froment ; quelques bois ; coteau de vignes ; celui de Marchay eft le meilleur.

La Blaine partage cette Paroiffe, defcend à Sarri & dans l'Arconce.

Louis Potignon de Montmegin, Littérateur eftimable, à qui j'ai l'obligation de bonnes notes fur ce pays, poffède un petit cabinet d'hiftoire naturelle, & de médailles trouvées à Sancenier, à Brian, & beaucoup de titres & de chartes fur les anciennes familles.

À 1 l. ¼ de Semur, 4 de Charolles.

BRIENNON, vulgairement BRINON

Brianonnum, Par. voc. St. Irénée, Dioc de Lyon, Archip. de Roanne ; Patre. & De. la Prieure de Marcigni. 560 Comm. Je ne parle ici de cette Paroiffe, qu'à caufe de Maltaverne, Village qui en dépend, & qui eft en Bourgogne, dont le Seigr. eft N. d'Harcourt par fon époufe N. Bezons de la Feuillade. Env. 20 f. Anc. Chât. de S. Chriftophe où il n'y a plus qu'un Domaine. La Barjatiere, Fief à N. Tamifier, Lieut. Crim. de Roanne ; Fief de Chancey, à N. Valence de la Minardiere ; Fief de Vaivre. Briennon eft à 250 toifes de la Loire, dont il eft féparé par les Champbons. Le port eft à Pouilly-fous-Charlieu, au Duc d'Orléans. Les Cluniftes de Marcigni avoient une Celle & un Château à Briennon en 1511 : tout eft détruit. Lagreve & Laroche, Mariniers de Roanne, devenus Capitaines, fous prétexte de fervir le Roi, s'emparent du Château de Briennon, mettent à contribution tous les bateaux qui paffent la Loire, & tentent de furprendre Semur la nuit du 12 Fév. 1593, fans pouvoir réuffir.

L'Abbaye de la Béniffons-Dieu, Benedictio Dei, de la Filiation de Clairvaux, fituée dans un fond, & partie du Village, dépendent de la Paroiffe de Briennon ; l'autre, de celle de Noailly. Cette Abbaye fut fondée fous Louis VII en 1138, par Guy Comte de Forez, Itere Vicomte de Mâcon, & autres Seigneurs voifins : ayant été ruinée par les guerres, les Bernardins, fous Claude de Nereftanc, 26e. Abbé, furent transférés à Meigmont, Medius-Mons, dont Françoife de Nereftanc étoit Abbeffe ; elle mourut en 1652, & fa vie, en forme d'oraifon funèbre, fut publiée à Lyon la même année par le Père Chérubin Gregaine, Récollet de Marcigni. Elle avoit fait rebâtir la Maifon qui a été conftruite à neuf & magnifiquement par l'Abbeffe actuelle, Marguerite Therèfe de Jarente, en 1764. La Chapelle de la Vierge, dite de Nereftanc, eft fuperbe : on y voit en marbre les monumens des Seigneurs de ce nom ; les cœurs & l'épée de Philibert, de Jean-Cl. & Charles de Nereftanc, morts au fervice du Roi, repofent fous l'Autel. Leurs corps font aux Carmes de Lyon dont ils font Fondateurs.

Béniffons-Dieu eft à ½ l. de la Loire, 2 de Charlieu, 2 ½ de Roanne, entre Briennon & Noailly, fur la Teiffone. Briennon eft à 3 l. de Semur, 15 de Lyon.

CHASSENARD, en partie du Brionnois : (Voy. Le Charolois).

IGUERANDE : V. à la fin YGUERANDE

JONZYE

Par. voc. S. Martin, Diocèfe de Mâcon ; Archip. de Charlieu, Patrone la Prieure de Marcigni, Seigr. le Comte de Champron : quelques maifons du Lyonnois, de la Paroiffe de St. Julien de Cray pour les impofitions. Beaucoup de bois, dont partie au Roi, Baron de Semur. Ni Ham. ni Chât. La Paroiffe d'env. 15 maifons & de 80 Comm. fe divife en haut & bas Jonzye.

Affez bon vin commun. Au territoire de Gournou, pierre de gris d'ardoife, tendre d'abord, qui fe durcit à l'air, fe polit, & a le froid du marbre. Au haut du clos de Gournou font les fourches patib. de la Juft. de Chanron. Jadis un moulin à vent. On y tenoit 3 foires, transférées près des halles bâties riere Jonzye. Ruiffeau d'Echalot.

À 1 l. de Semur, 6 de Charolles, 11 de Cluni, 12 de Mâcon.

L'HÔPITAL-DE-CHENAI et CHENAI-LE-CHATEL

Hofpitale-Chanoeum, pet. Paroiffe, voc. la Vierge, mais dont la principale Fête eft S. Jean-Bapt. comme dans la plupart des dépendances de Malte, dont l'Hôpital en eft une ; à la collation du Commandeur de Beugnay. Le Prieur-Curé Décim. & Sgr. direft. env. 10 f.

Chenai-le-Châtel d'un vieux Château au nord, dont il refte une anc. tour & les veftiges des foffés ; Patron. du Prieur d'Anzi ; Archip. de Pierrefite.

Bons grains & pâturages ; vin commun ; plufieurs foires ; bois prefque tout en taillis. L'Arfon defcend de S. Martin d'Etraux, de Via Strata, coule au bas de Chenai, partage Artaix où il fe perd dans la Loire. Les Chaulgy, d'anc. nobleffe, ont poffédé longtemps la Seigneurie de Chenai. Chaulgy eft dans le voifinage de Salt en Forez.

Les Ham. dép. de Chenai font les Brenons, Tixier, Berry, le Chenal, les Dinets, le Care, les Sagets, Bayon, S. Roch, les Coches, les Baillis, Montheret.

À 2 l. ½ de Semur, 2 1. de Marcigni.

L'HÔPITAL-LE-MERCIER

Hofpitale, Par. voc. S. Sylveftre, Pape ; Patr. le Prévôt de Suffey, 3e. Dignitaire de la Cathéd. d'Autun. La plus groffe cloche, fondue en 1684, après la chute de l'ancien clocher, porte le nom de Claude de S. Georges, alors Évêque de Clermont, depuis Arch. de Lyon. Un titre de 1486, pour fondation d'une Meffe le Samedi, ordonne « qu'elle fera picotée d'une des cloches tant feulement de 13 coups, au nom des 13 Apôtres, diftant l'un des coups de l'autre que l'on ait dit un Ave Maria. » Marthe de Buffeul, époufe de Philippe de la Loge, Gentilh. du grand Condé, y eft inhumée, fous une tombe qui couvre le corps de Camille de Mufy, Sgr. de la Barre, mort en 1767, par fucceflion aux droits de la Loge, qui habitoient la maifon noble du Breuil, cédée pour rebâtir le Presbytère en 1731.

Autref. 2 Chap. rur. détruites ; celle de la Magdeleine fubfiftoit, en 1450, près d'un étang dont il ne refte plus de vertiges. Anc. Prévôté royalle de la Châtelle. de Semur, qui a la Juftice du clocher, poffédée à titre d'engagement en 1622 par Franç. de Savary, act. par le Marquis de Vichy-Monceaux.

Fief de Conde fur les bords de l'Arconce, anc. Prieuré de Bernardins. Ils poffédoient des dîmes & rentes nobles à Brian, à Sainte-Foy, donnés par J. de la Guiche en 1200, & par Jean d'Effertines en 1274 ; réunis à ceux de la Béniffons-Dieu. Ils envoyoient des Recteurs & Gouverneurs à la Maison de Conde, auj. détruite. L'Abbeffe de la Béniffons-Dieu jouit encore de la Seigneurie de Conde, qui s'étend fur le Ville de ce nom, en la Paroiffe de Monceau, & fur partie du Fourneau en celle de Vindecy, avec un tiers de la dîme de l'Hôpital, & un moulin fur l'Arconce.

Anglure, Membre de la Commanderie de Beugnay, avec Chap. de S. Jean-Baptifte ; elle a fuccédé à une plus ancienne qui fubfiftoit au XIIe. fiècle, & fous laquelle étoit une cave où les Habitans fe retiroient avec leurs effets, en temps de guerre. On y voit un Commandeur en 1266. Au Baron de Semur complu, dit un terrier de 1278, la garde de l'Hôpital de Murcy ou Murcye. Ce droit de garde fe paie encore au Baron de Semur par le Commandeur, dont la Juftice s'étend fur 28 f. de la Paroiffe, & où il a un 6e. dans la dîme. Son terrier de 1524 a été renouvellé en 1764.

Le Village des Bordes près d'Anglure, a 15 feux. C'eft-là que fut affaffiné, durant la Ligue, le Marquis de Saint-Georges, en 1593.

On voit avec peine, au deffous de ce Village, plus de 300 bichetées d'excellentes terres à froment, converties en fable par la Loire, qui s'ouvre un nouveau lit, en s'avançant vers les maifons, & acheve de ruiner ce canton, jadis le meilleur du pays.

La Jonchere, Ham. fous l'Églife, de la Juftice du Prieuré d'Anzi, dont le terrier a été renouvellé en 1765. La Barre, où font les foffés d'un ancien Château ruiné, & où l'on trouva, en 1772, plufieurs écus d'or, avec ces mots : Karolus Francorum Rex. Larre ou Lerre, autre Chât. ruiné durant les guerres de Religion, a été poffédé par les Audras, les Marzac, les Boulery, & Dupuy des Falcons.

Ces 2 Fiefs mouvant de la Baronnie de Semur, font à Barthelemi de Mufy, d'une anc. famille de Breffe, où elle tenoit un rang distingué. Humbert de Mufy, Damoifeau, fils de Thibaud, Sgr. de Pirajoux, de Petrajugo, & de Saint-Etienne-du-Bois, à 2 l. de Bourg, fe trouve avec 4 autres Chevaliers accompagnant Aimé, Comte de Savoie, au Traité de Cuifery, fait entre lui & le Duc de Bourgogne, en 1358. Son petit-fils Huguenin de Mufy époufa Philippe de Germoles en 1432, Cl. de Mufy avoit Satonai en 1466. La branche ainée pofféde Vauzelles en Beaujolois, S. Martin-de-Comune près d'Autun, & Villars Paroiffe de Tintri.

La Maifon ou Chât. de l'Hôpital, érigé en arrière-fief, mouvant de Beugnay en 1608, avec le 2e. tiers de la dime & un terrier de 1650, eft à Barthelemi de Mufy.

Efferbonnes ou ès Serbonnes, Ham. mouvant du Doyenné de Parai, à caufe de la Prévôté de Verrières, étoit, à ce qu'on croit, une anc. Léproferie, deffervie par des filles appellées Soeurs-Bonnes, dont par fyncope on a fait Efferbonnes ; auj. à Cl. Terrion, Avocat à Semur, avec droit de pêche dans l'Arconce. La route de Parai à Marcigni, ouverte en 1769, y pafle.

On trouve des regiftres de cette Paroiffe à Semur depuis 1539. En 1709 69 morts, 4 baptêmes & 1 mariage. Avant cette fatale époque, on comptoit 64 cotes fur les rôles. Les calamités qui fuivirent la famine, firent déferter les Habitans ; à peine y en avoit-il 30 en 1712 ; auj. 54 f. 210 Comm. Seigle, un quart de froment. Prairies marécageufes du côté de la Loire ; meilleures, mais en petite quantité fur l'Arconce. Le terrein fort léger, s'oppofe à la culture des arbres fruitiers, & ne produit qu'à force d'engrais. Un moulin à Conde fur l'Arconce, avec huilerie.

Apport le 15 Août, avec Royaume : c'eft ainfi qu'on appelle dans tout le canton la cérémonie où l'on diftribue à certains jours de Fêtes, à la porte de l'Églife, des bouquets à celui ou celle qui donne le plus de cire ou d'argent pour le luminaire. Le Roi & la Reine étoient autrefois introduits à l'Églife, où l'on chantoit le Te Deum en action de grâce de leur avènement à cette royauté chimérique, qui leur donnoit le droit d'ouvrir les premiers la danfe publique. Le zèle éclairé des Pafteurs, en fupprimant ces abus, a confervé en plufieurs endroits une offrande utile. Le propriétaire de la Terre au Saint jouiffoit de l'exemption de la dîme, à la charge de fournir le vin qui fe donnoit à Pâques aux Communians : ce privilège n'a ceffé qu'en 1720 ; mais l'ufage du vin avoit été aboli longtemps auparavant.

À 3 l. de Semur, 2 ¼ de Marcigni, 2 de Parai & de Digoin.

MAILLY

Anciennement Maillye, Malleium ; Par. V. S. Sylveftre ; Patr. la Prieure de Marcigni, Dioc. de Mâcon, Archip. de Charlieu ; Sgr. du clocher, le Roi, comme Baron de Semur, & par engagement Jacq. Nic. Dupuy de S. Martin. Selon une tranfaction du 7 Mai 1339, entre Jeanne de Chateauvilain, Dame de Semur, & Etienne de Poully, Sgr. du Palais, la Juftice du clocher eft déclarée appartenir au Seigneur de Semur, le refte à celui du Palais.

46 f. 230 Comm. & 400 perfonnes. Ham. les Chavannes, la Baiffe des Roux, le Chât. du Palais : cette dernière Terre, démembrement de la Baronnie de Semur, fut vendue par Pierre du Palais, en 1288, à Bern. de Poully, aïeul de J. de Poully, dont la fille Guyette fut mariée, en 1359, à J. de Digoine, frère puîné de Guy de Digoine, Sgr. De Martigni & de Comune en Charolois. Elle eft toujours reftée depuis à fes defcendans. Le poffeffeur actuel eft Ferdinand-Alphonfe-Honoré de Digoine du Palais, Chevalier de S. Lazare. Le Château anc. Avec Chapelle de S. Jean-B. brûlé du temps des guerres, eft dans un fond, à ¼ de lieue de Mailly : (V. Digoine en Charolois). La Palu, Fief couvert par le terrier du Palais, autr. confid. d'où Mailly eft appellé, Mailly-la-Palu. J. de Chandon étoit Seigr. de ce Fief en 1489.

Vin commun. Carrière. Ruiffeau appellé Dechelles.

À 1 l. au fud de Semur, à 1 ½ de Marcigni.

MELAY OUTRE LOIRE

Melacum, Par. voc. S. Etienne (3 Août), Patr. le Prieur d'Anzi, alternat. avec l'Abbé de S. Rigaud, Dioc. de Lyon ; Archip. de Roanne. Louis Duryer, Juge-Châtelain de Semur, après la mort de fa femme, fe fit Prêtre, & fut Curé de Melay au XVIe. f. Sgr. Charles-Claude Andrault de Langeron, Marquis de Maulevrier, Lieuten. Gén. des Armées, fils du Maréchal de Langeron. Anc. Chât, à Maulevrier. Cette Terre fut poffédée au XIVe. f. par les l'Efpinaffe, au XVe. par une branche des Damas de Marcilli : Franç. Damas, mariée à Denis de Savary, en devint héritière, ainfi que de la Terre de Brêves, par la mort de fon frère Phile. Damas, affaffiné en fon Château de Brèves pendant les premiers troubles de la Religion. Denis Savary, 2d. fils d'Honoré, avoit pour aïeul Jean Savary, Chambellan de Louis XI.

François Savary de Brèves, né à Maulevrier, Baron de Semur & d'Artaix, Ambaffadeur de France à la Porte, Commandeur de l'Ordre du St. Efprit en 1595 ; mort à Paris en 1628, nous a laiffé des Mémoires eftimés : (Voy. fon Eloge dans le IVe. vol. des Mém. d'Artigni, page 345).

C'eft en fa faveur que Maulevrier fut érigé en Marquifat, & Brèves en Comté en 1625. Ce Marquifat fut acquis en 1648 par Hector Andrault de Langeron (1), aïeul du feu Maréchal de France.

Chenai, Artaix, Melay font de la Juftice de Maulevrier. Le Fief de Baignaux, jadis aux d'Efferpens, a été acquis par M. de Langeron. L'anc. Chât, auprès duquel la Loire flottoit, fut ruiné du temps de la Ligue.

850 Comm. avec les dép. les Poteaux, la Grye, les Pierards, les Bidolins, l'Arceliere, &c port des Galands près duquel coule la Loire.

À 2 l. de Semur, 1 ¼ de Marcigni.

(1) Langeron à 3 lieues de Nevers, poffédé par Geoffroi Andrault, Gouverneur du Nivernois, mort en 1675, Elu de la Nobleffe. J. B. fon petit-fils fut Maréchal de France en 1745, dont le frère Chriftophe fut Lieutenant Général des Armées navales en 1750.

MONCEAU-L'ÉTOILE

Monticella, Monfcelli, Par. voc. S. Pierre ; Patr. du Prieur d'Anzi, dont le droit fe paie en cire par le Curé au Sacriftain d'Anzi. Le Prieur Sgr. du clocher & de la partie brionnoife ; le Marquis de Vichy, Sgr. de la partie mâconnoife : les deux parties font de la Recette de Semur.

L'Églife eft une des mieux ornées du Diocèfe d'Autun, aux dépens du Seigneur. Sa Chapelle très bien décorée, refpire le bon goût. On y voit fon médaillon & le lieu préparé pour fa fépulture, avec cette inscription : Abel Claudius de Vichy , heri nobilis potensque, nunc vermis, vitam agens fecit 1777. De l'autre côté eft celui de Claudine-Jofeph de St.-Georges, fon époufe, morte en 1775. Le fouvenir de cette Dame vraiment chrétienne, fe confervera plus longtemps dans le cœur de fes Vaffaux, qu'elle édifia par fes vertus, que fur le marbre où elles font gravées.

Sur le pied d'un riche oftenfoir donné par fon époux, on lit : ex dono Marchionis de Vichy, anno doloris primo. Ce généreux Seigneur vient de fonder à l'Hôpital de Parai deux lits pour fes Vaffaux de Monceau & Verfaugues, en Janvier 1778.

L'Églife a été autrefois deffervie par des Moines d'Anzi : c'étoit l'Annexe de Verfaugues. Le Curé actuel n'eft que le 5e.

Château à la moderne, où l'on a cherché plus d'aifance que de régularité, bâti dans un endroit peu favorifé par la nature, mais embelli par la main de l'induftrie, qui a pratiqué, fur un coteau rapide, de belles terraffes. On a confervé la chambre où eft né l'illuftre Claude de Saint-Georges, Archev. de Lyon, mort en 1715, un des Prélats de France le plus éclairé, le plus pacifique & le plus eftimé.

Les anc. Sgrs. font les Dyo, les de Fougères, qui étant auffi Sgrs. de l'Étoile, donnèrent à Monceau le furnom de l'Étoile ; les Saint-Georges, anc. Maifon, originaire de la Marche : c'eft le père du Sgr. actuel qui a acquis cette Terre en 1752. Riche bibliothèque compofée de bons livres & de manufcrits précieux ; entr'autres, d'heures en vélin, ornées de mignatures, écrites en 1407, & qui paroiffent avoir appartenu au Duc Jean.

Apport confide. le jour de S. Pierre, où fe rendent de toutes parts les Moiffonneurs qui fe louent aux Laboureurs de la plaine pour la récolte. Halles neuves. 9 foires nouvellement établies, mais qui ne font pas encore accréditées. Vin commun.

La grand'route de Marcigni à Digoin paffe fur le finage. Le Village fur une éminence, dont le Château eft au bas fur l'Arconce, a 60 f. & 400 Comm. avec les dépend. le bas Preffy, altern. avec Anzi de 50 Comm. les Verrous, la Chaffagne, Conde, le Taluchet, la Villeneuve.

À 1 l. de Marcigni, ½ l. de la Loire, 3 ½ de Digoin, 2 de Semur, 16 d'Autun, 12 de Mâcon, 28 de Dijon.

MONTMEGIN

Mons Medius, di Monte-Megino, Par. voc. S. Vincent, Coll. L'Év. d'Autun, deffervie par le Curé de Sainte-Foy, J. Merle, Chanoine de Semur, étoit Curé en même temps de Montmegin, Monceau & Verfaugues, en 1519. 10 f. 30 Comm. de la Châtellenie de Semur.

Anc. Chât. détruit, aux Sgrs. de ce nom, qui avoient la dîme, cédée depuis au Curé. Jean de Montmegin Sgr. en 1400 ; Philippe vendit, en 1566, cette Terre en fimple directe, à Martin de Broux, dont les defcendans l'ont poffédée jufqu'en 1686, que Reine de Broux la porta en dot à Marc-Antoine d'Athofe Médecin, & depuis 1745 à Jean-Bapt. Potignon. La maifon feigneuriale de la Touche, arriere-Fief de la Baronnie de Semur, à Jean-Bapt. Potignon fils : anc. Chât. détruit.

Ce village eft dans un lieu défert, fauvage, rempli de broffailles, couvert de cailloux. 1 moulin fur l'étang. À ½ de Semur.

NOAILLY

Nobiliacum, Par. voc. S. Pierre & S. Paul, Dioc. de Lyon, Archip. de Roanne, Patr. le Prieur de Noailly, Sgr. du clocher & d'une partie de la Paroiffe en Forez ; & de celle en Bourgogne, Pierre Terrai de Roziere, Proc. Général en la Cour des Aides de Paris ; & l'Abbeffe de la Béniffons-Dieu, d'une pet. partie : elle a un Fief app. Grange-la-Broffe.

La partie brionnoife comprend le Ham. de Cours & pluf. Dom. 650 Commun. dont la moitié en Bourgogne. Grenier à Sel de Marcigni & de Roanne. Le Chât. de Beclandiere, app. Terrai, eft à l'oueft dans les bois. Celui de la Motte-Vieux à ¼ de 1. à N. de Nompere de Champagni : c'eft un démembrement de la Béniffons-Dieu, à laquelle il paie 40 liv. de rente, & qui étoit autrefois une efpèce d'Infirmerie des Moines. Le Moutet, Fief.

Prieuré où il n'y a plus de Moines, à M. de Foudras, dép. de l'Abbaye de Savigni : il refte 3 Prébendes, dont une appellée de Nereflanc eft du Patron. de l'Abbeffe de la Béniffons-Dieu. Partie de ce Village eft de la Paroiffe de Noailly ; l'autre, avec l'Abbaye, de celle de Briennon.

À 3 l. ½ de Semur, 2 de Roanne, 14 de Lyon.

OYÉ

Oiedia, Oyeta, Par. du haut Brionn. Voc. S. J. Bapt. Pat. le Prieur de S. Germain-des-Bois. Un Prieur confent en 1277 que Girard, Évêque d'Autun, ait en l'Églife d'Oyé les mêmes droits, vifites & corrections que dans les autres de fon Diocèfe. Une des quatre Baronnies du Brionnois, au Marquis de Langeron. Ce fut au XIe. f. l'apanage d'un puîné de la Maifon de Semur, où il entra par le mariage de Geoffroi IV avec Hermengarde d'Oyé en 1070. Pierre de Luzi en étoit Baron en 1370 ; Ferri de Luzi en 1488 ; J. Brefchard, fils d'une N. de Luzy, en 1566 ; acquife en 1636 de la Marquife de Dampierre, par Hector Andrault de Langeron.

Guillaume de Digoine, Protonotaire du Saint Siège, Doyen de Semur, étoit Curé d'Oyé en 1564 : il y avoit alors 3 Vicaires & 6 Chapelains ou Mépartiftes ; tous font nommés dans une fondation faite à leur profit par Pierrette de Truite, en 1558.

Chapelle de N. D. de Chauveton, fondée en 1450 ; elle eft dite, en 1640, fituée in horto nobilis viri de Chevigni, juxta muros. untiquos oppidi d'Oyeta. Dans un titre de 1460 il eft parlé du pré à la Malade, fonds de cette Chapelle ; ce qui femble annoncer une ancienne Maladrerie ou Léproferie. Hugues Chauveton avoit époufé Jeanne de Châteauvilain ; & Pierre de Rougemont, Ifabelle Chauveton en 1426.

Prébende préceptoriale pour l'éducation des enfans, fondée en 1701 par Edmond Circaud, qui au défaut des Circaud en laiffe le patronage au Curé & aux Echevins. Bernard Mammefier, Curé de Vareilles, donna en 1686 un domaine qui vaut 800 livres, pour marier une pauvre fille d'Oyé, à la nomination du Curé & des Echevins ; ce qui s'eft exécuté exactement jufqu'en 1715.

La Seigneurie de Chaumont en Mâconnois a été acquife de l'Abbé de Cluni, par Andrault de Langeron en 1638 : celle de Chaffignole eft réunie au chef-lieu d'Oyé ; celle d'Orval eft un démembrement du terrier de Fougère. La Prévôté de Treffy appartenoit à l'Abbaye de St. Rigaud, auj. au Séminaire de Mâcon, auquel la menfe monacale a été réunie.

Sancenier, Terre & Château au Marquis de S. Chriftophe, eft l'Annexe d'Oyé, voc. la Vierge. Gérard de Semur en étoit Sgr. en 1320. Jean de Semur, Sgr. de Sancenier & de Tremont, & Marie de Villers-la-Faye fa femme, rebâtirent en 1497 le Château qui avoit été brûlé ; il fut achevé en 1500, & la première Chapelle bénite en 1510.

Les autres Hameaux font les Circaud, autrefois le Pin, la Croix, Geray, Freffy, les Rues, Rouffy, Pierre-Laye, la Varenne, Breuil, la Rivière, Foret, Daron, le Fraigne, la Bize, Orval, Aurea Vallis, Hameau fur lequel le Curé a une directe, cédée en 1471, avec un terrier. Chaffignole, fimple domaine, étoit autrefois une Sgre. dont Antoinette de Chaffignole étoit Dame en 1506. Ces Seigneurs avoient leur caveau à Oyé, ainfi que les anciens Barons du lieu. En tout 650 Comm.

La moindre partie de la Paroiffe eft dû Bailliage & Grenier à Sel de Semur pour 60 feux ; l'autre, de Mâcon, Grenier à Sel de la Claytte, en fel de Peccais.

4 foires. Commerce en boeufs gras. Bon froment en la Champagne d'Oyé. Excellens pâturages. Depuis quelques temps, vignes plantées en affez grande quantité, dont le vin eft très médiocre. Sablière & carrière.

À 2 l. de Semur, 10 de Mâcon, 15 d'Autun.

SAINT-CHRISTOPHE

Paroiffe fort étendue, Patrone la Prieure de Marcigni, à laquelle Jocerand de Sartine donna l'Églife & la dîme en 1090. On voit un Jocerand de St.Chriftophe, Chevalier, en 1290.

Ce Bourg, ancienne Baronnie, eft en toute Juftice à Marc-Jean de Tenay, anc. Capit. des Cravates, Cavalerie. Ses aïeux de père en fils poffédent cette Terre depuis 350 ans.

La Bourgogne ayant été réunie à la Couronne par Louis XI, on obligea, fous Charles VIII, tous les Vaffaux à lui prêter foi & hommage. Ceux du Brionnois remontrèrent qu'ils s'étoient épuifés durant les guerres, & qu'ils efpéroient qu'en faveur de leurs fervices, il plairoit au Roi de commettre un Seigneur du Pays, pour recevoir leur ferment & leur aveu. Jean de Tenay, Baron de Saint-Chriftophe, eut cette honorable commiffion en 1488 : il avoit été Panetier du Duc Charles, & Ecuyer de l'Ecurie de Louis XI.

Le Seigneur a deux autres Terres en cette Paroiffe ; 1°. celle de Noyers, acquife en 1612 de René de Choifeul, Baron de Clefmont, par Marc de Tenay : il exifte quelques débris du Château battu à coup de canon par les Reîtres en 1576 ; 2°. celle de Fougères en Mâconnois, avec un anc. Chât. ruiné : c'eft un démembrement du Domaine de Semur, dont on voit des Seigneurs appellés Chevaliers dès le XIIe. f. Sancie de Fougères étoit Religieufe de Marcigni en 1136. Les de Fougères ont poffédé tout à la fois Fougères de Frugeriis, l'Etoile, Fromentalet, Monceau. Fougères, des d'Alenai qui en jouiffoient en 1380, retourna à la Maifon de Semur en 1490, d'où elle tomba en celles d'Amanzé en 1588, de Buffeul en 1595 ; faifie, & adjugée à Laurent de Tenay en 1629 par Sentence du Bailliage de Mâcon.

Les Seigneuries de Trelus & de Sernier, autref. au Chapitre de Semur, maintenant au Marquis de Drée. L'arriere-Fief de Sully releve de Saint-Chriftophe, dont le Château fur la hauteur, près de l'Églife, eft dans une fituation des plus avantageufes, avec jardins ornés de terraffes, de bofquets, de parterres qui font une agréable mélange des beautés de l'art avec celles de la nature.

Ce Bourg, qui a foires & marchés avec de belles halles, eft fort commerçant & très fréquenté. Il peut avoir 100 f. & 600 Com. avec les Hameaux Ponay, Valetin, Sernier, Trelus, Fougères, &c. Sully, Fief ancienn. aux la Motte de Semur, depuis aux Berbifey, auj. à Jacques Circaud, avec Caftel ruiné du temps de la Ligue.

On dit St.-Chriftophe en Duché & Royauté, plufieurs Villages étant du Brionnois, d'autres en Mâconnois. Un Arrêt du Confeil du 23 Février 1648, ordonne que le procès de quelques Particuliers de St.-Chriftophe en Royauté, fera renvoyé au Parlement de Dijon.

La petite rivière de Blaine prend fa fource à la fontaine de S. Martin, partage Brian en deux, & defcend à Sarri : celle de Supléon fort auffi de cette Paroiffe. Quelques bons prés ; peu de vignes ; pays inégal.

À 1 l. ½ de Semur, 10 de Mâcon, 3 ½ de Charolles, 15 d'Autun.

SAINT-DIDIER

Paroisse. Patron le Prieur d'Anzi, Sgr. N. de l'Aubefpin. Il y avoit autrefois une Seignerie de Bocquinfon. 310 Comm. compris les Hameaux de Chérance & Montraphon, Fiefs à la Prieure de Marcigni depuis 1281, & faifant partie de la Prévôté de Varenne. La Broffe d'Aringue, Aringum Villa, donnée au même Prieuré par Hugues de Buffeul en 1063, alternat. avec Poiffon ; la Franchife, Montvalay, Chaugi : Laval, Chevigni & Vareille font tous les trois altern. avec Anzy. Moulin de Breffaut à 4 roues, fur l'Arconce qui traverfe la Paroiffe fituée dans un fond. Petit coteau de vignes.

À 1 l. ½ de Semur, 1 ¼ de Marcigni.

SAINT-FORGEUX-L'ESPINASSE

Par. V. S. Ferreol, Patr. le Prieur d'Ambierle ; Archip. de Roanne, Dioc. de Lyon ; Sgr. Pierre Terrai de Roziere , ci-devant à Made. de l'Oflange, qui avoit fon Château à Changi, rebâti fuperbement par le Marquis de Vauxborel.

500 Comm. avec les dépend. L'Efpinaffe, anc. Chât, dont il refte une tour avec une Chapelle que l'on croit avoir été l'ancienne Paroiffe ; les Martin, les Burgy, les Beauffy, les Belins, Jambliere, le Pulnilier, les Moulieres où étoit autref. un Village dont il ne refte que deux maifons ; Bournas qui eft du Forez, le Fief de Nogent. 1 moulin fur la Teffone, qui vient de Saint-Bonnet & va tomber dans la Loire. 2 foires. St.-Forgeux eft Membre de la Baronnie de St.-Germain. Paroiffe des mieux réglées du Diocèfe par le zèle d'un Curé auffi édifiant qu'inftruit, (J. Louis Michon).

À 2 l. ½ de Roanne, 4 de Semur, fur la grand'route de Lyon à la Pacaudiere.

SAINT-GERMAIN-L'ESPINASSE

Par. Patr. le Prieur d'Ambierle, Dioc. de Lyon, Archip. de Roanne, route de la pofte de Lyon à Paris par Nevers ; une des 4 Baronnies du Brionnois. Env. 100 f. 500 Com. La Terre de l'Efpinaffe avec Chât, a été vendue en 1757 par la Comteffe de l'Oftange, du nom de Dumayne du Bourg, petite-fille du Maréchal du Bourg, à Pierre Terrai de Roziere, anc. Proc. Gén. de la Cour des Aides de Paris, ainfi que St.-Forgeux.

L'Efpinaffe a donné le nom à une maifon noble & puiffante, par le grand nombre de Seigneuries qu'elle poffédoit en Brionnois & en Mâconnois : elle s'éteignit à la fin du XVe. fièc. J. de la Guiche époufa Marie de l'Efpinaffe en 1365. (Voy. Suin en Charolois, art. de Sevignon).

Le Comte de Tavanes, au fortir de Marcigni, pourfuivit, en 1589, les Ligueurs, commandés par Varenne-Nagu, Tallemont & Rouvrai, jufqu'à l'Efpinaffe : n'ayant pu les attirer au combat, il mit le feu au Village dont les maifons étoient couvertes de paille. Les Compagnies de Tallemont & Rouvrai, qui étoient dedans, en fortirent en défordre, & furent prifes ou difperfées. Depuis ce temps le Village n'a pu fe rétablir.

Le Fief de Chamarande, jadis aux d'Ornaifon, eft à N. de Vougy ; les Ganchet, Epagni, Bouletieres & autres Hameaux. Pays vign. & en froment. Le Ham. des Ahiauds, dont une portion s'appelle Epagni, eft du Lyonnois pour deux maifons impofées à Ambierle. Epagni eft tout de Bourgogne. La plus grande partie de S. Germain étoit autrefois du Roannois. Un acte entre la Ducheffe Marie Dame de Semur, & Guy Comte de Forez, eft daté de 1223, apud S. Germanum in Roaneis. (V. la Mure), (l)

À 5 l. de Semur, 2 de Roanne.

(1) L'état alphabétique de Bourgogne, gr. in-fol. impr. en 1760, par ordre des Etats, confond, pag. 178, les deux Paroiffes ci-deffus, dont il ne fait qu'une, & à laquelle il attribue Maltaverne qui eft de celle de Briennon, Vivant qui eft du Diocèfe de Clermont ; écrit les Pinaffe pour l'Efpinaffe, Boutelieres pour Bouletieres, &c. J'ai trouvé, à vue des lieux, cent fautes pareilles dans ce livre.

SAINT-GERMAIN-DE-RIVE : V. le Charolois

SAINT-JULIEN-DE-CRAY

Par. Dioc. de Mâcon, à la coll. de l'Év. Archip. de Charlieu, Sgr. Gafpard, Comte de Vichy-Chamron, Maréchal de Camp. La Chapelle de Sellé, voc. Ste. Catherine de Sienne, démolie depuis 27 ans, étoit autrefois l'Annexe.

Au bas de la montagne eft le vieux Château de l'Étang, poffédé par l'ancienne Maifon de Semur, dont une branche a porté ce nom ; auj. au C. de Vichy, ainfi que la tour Villerez en Lyonnois, reftes d'un Chât. & bois ou Bofchevenoux, dont un Girard Chevalier étoit Sgr. en 1295. On voit des veftiges de l'anc. Chât.

La Prévôté d'Yeurgue ou d'Hurgues dép. du Prieuré de Marcigni depuis le XIe. fiècle, forme une des 4 Prévôtés de la Châtellenie de Marcigni.

La Seigneurie de Chavanes au Chapitre de Semur, & qu'on fe difpofe à vendre depuis fa fuppreffion. Fromentelle ou Fromentalet, dont la tour fubfiftoit encore en 1606, au fud de Semur.

Pluf. Ham. font du reffort du Brionn. Tels que le chef-Lieu, Treval, Chuin, Hauteval, Hurgues : ceux du Lyonnois font Parrigny, Changy, la Broffe, les Molieres, les Crotte & Couroules ; en tout 400 Comm.

Le Bourg eft fur une élévation prefque au niveau du Cherat. C'eft fur cette montagne d'où l'on a une vue très étendue, qu'on a fait des obfervations pour le méridien de M. Caffini. Le chemin fur cette montagne partage les Dioc. de Mâcon & d'Autun. Le ruiffeau de Berry a fa fource au pied du Cherat, fe jette au deffous du Chât. de Chamron, dans le Supléon qui fe perd dans le Sornain près de Charlieu. Autre pet. ruiff. app. la Goutte d'Enfer. 1 moulin, 3 foires, & halles. Vin fort dur. Grenier à Sel de Charlieu, & à 2 l. à 1 de Semur, 11 de Mâcon.

SAINT-MARTIN DE LA VALLÉE

S. Martinus in Valle, Annexe de Semur depuis la fondation du Chapitre en 1274, auparav. Églife paroissiale, de la Baronnie de Semur ; Sgr. Engag. Jacq. Nic. Dupuy, dont le père a fait bâtir près de l'Églife un Château fur le penchant de la coline, au milieu d'un grand parc.

Le Chât. de la Vallée poffédé par Georg. Damas en 1490, eft un anc. Fief de la Baronnie de Semur, à J. B. de Molins.

On voit en 1060 des Sgrs. du nom de la Vallée, qui cédèrent à Marcigni les droits dont y jouit encore la Prieure. Au XIVe. f. Jean Celinier en étoit Seigr. De fes petits-fils il tomba aux Lefdiguières, fur lefquels Just de Molins l'acquit par décret. Le tombeau des anc. Sgrs. eft dans la Chapelle de leur nom en l'Églife paroiffiale.

Rochefort, arrière-fief relevant de la Baronnie de Semur, à Jean-B. Boutier, Avocat : la Fay, anc. Châ. dont il ne fubfifte plus qu'une tour ronde, acquis par Philibert Dupuy en 1701. Il étoit poffédé en 1313 par Jean Celinier ; en 1320 par Cl. Lemoine, Châtelain de Semur ; en 1635 par Pierre de la Faye ; en 1697 par Antoine de Paulat.

Dépend. de la Paroiffe les Cours, le petit la Fay, les Pions, Vernai, la Cray, dont le coteau produit le meilleur vin de tous ces cantons. Moulin de la Marque. Ruiffeau Merdaffon. Fontaine dont l'eau tient un peu du minéral, & purge doucement ; mais négligée : elle ne fert qu'à l'irrigation des prés.

À ½ l. de Semur.

SAINT-MARTIN-DU-LAC

Par. Pat. le Prieur d'Anzi, de la Baronnie de Semur ; la Prieure de Marcigni décimatrice pour moitié depuis 1096, qu'elle lui fut donnée par Dalmace de Semur, Sgr. de Champfeau, à fon départ pour la Paleftine : l'autre moitié eft au Prieur d'Anzi & au Curé ; celui-ci a été maintenu dans le droit de percevoir celle des novales, contre la Prieure, par Arrêt du Parlement en 1761 : Ildin de Glaine céda à celle-ci tout ce qu'il poffédoit au Lac en 1116, en confidération de fon époufe qui avoit pris le voile à Marcigni.

Le Château de Champfeau, de Campo celato, à Jacq. Bénigne Quarré de Verneuil, du chef de son époufe Catherine de Molins. J. de Chandon, Seigr. en 1530 ; Marguerite Damas fa veuve, en 1564 ; Blaife de Patural en 1625 ; Charles Dupuy l'acquit en 1663, & fes héritiers l'ont vendu en 1698. Ce Château fut pris & ruiné pendant la ligue, ainfi que ceux de la Garde, de Glaine & du Maupas, dont il ne refte plus de traces : celui de Champfeau a été rétabli. Il fut invefti par la Nocle-Beauvais en 1594, avec 500 hommes. Il étoit défendu par la Rivière, Portugais : battu de deux pièces d'artillerie, il fut pris & ruiné. Thianges, quatre mois avant, s'en étoit faifi, & l'avoit fait réparer.

La Garde eft Fief fans Juftice (ainfi que Glaine & Beauvoir), à Cl. Nic. de Molins, Prieur de Châteauneuf.

50 f. 300 Comm. avec les dépend. Borel-Champ en partie, les Chabots, les Bayons, les Corvées, les Charieres, Champfeau, les Journalières, la Garde : Rejus arrière-Fief de la Baronnie de Semur.

Le vin du lieu paffe pour bon dans le pays. Le nom de Lac fut donné à cette Paroiffe à caufe de l'abondance des eaux qui defcendent de la colline, ou qui y féjournent après les inondations de la Loire.

À 1 l. de Semur, 5 de Charolles.

SAINT-YAN

Par. voc. St. Oyan, S. Eugendius, IVe. Abbé de Condat, depuis S. Claude ; Patron le Commandeur de Beugnai, à caufe du Membre du Boulay, Paroiffe de la Motte-Saint-Jean ; Sgr. Jacques-Juft du Beffey de Contenfon, qui a fuccédé aux Varennes de Nagu, Buffeul, Foudras de Château-Tiers.

Chapelle de St. Léger, autr. fituée à St. Yan, donnée avec fes revenus au Prieuré de Parai, par Guigues, Sgr. de Varennes-Reuillon au XIIe. f.

Par tranfaction de 1528 entre le Curé qui étoit en même temps Chantre de Verneuil en Bourbonnois, & fes Paroiffiens, « il doit une Meffe en l'honneur de Monfieur S. Sébaftien, pour un boiffeau de feigle, ou 4 blans (6 liards) ; une Meffe baffe qui fera campétée à 3 coups ; une Meffe le Lundi, la proceffion & l'eau bénite. Pour bénédiction du mariage aura 18 blans & 13 den. à la porte de l'Églife, 3 f. pour fon plat, ou un gros avec la dînée. Chaque femme doit une fufée de fil, & chaque Communiant un niquet pour les pardons ; aura 3 gr. pour l'Extrême-Onction, & fournira 13 chandoiles de cire, felon l'ufage. »

60 f. 260 Comm. 20 Domaines en dépendent, ainfi que Puthieres où fut furpris le Comte d'Amanzé Royalifte, au fortir d'Anzy, par les Ligueurs qui battirent fa troupe en 1569. La Broffe, uni, ainfi que Puthieres, à Selorre où l'on voit un beau Château couvert en ardoifes, à Guillaume Baudinot de Chateauvert en 1563 ; à Ifaac Baudinot en 1642 ; à Palamede Baudinot, Confeiller au Parlement en 1675 ; enfuite à J. Lenet fon beau-frère, fils de ce Conseiller Lenet de qui Mde. de Sévigné difoit qu'il avoit de l'efprit comme douze, & fort attaché, durant la fronde, au Grand Condé : on voit le portrait de ce Prince dans une chambre où il devoit loger, appellée la chambre du Prince.

Terre vendue par Philibert Verchere, Marquis d'Arcelot, Préf. au Parlement, à Jof. de Monteynard, grand Sénéchal de Nîmes & de Beaucaire, en 1777. Chapelle au Château, fondée par Palamede Baudinot : autre proche l'anc. Caftel de Puthieres. La dîme eft partagée entre le Seignr. de Selorre, le Curé & les Sociétaires de Parai.

Villars & la Forge mouvant de Parai ; Reffy fur les bords de la Loire, de la Directe d'Anglure & de la Juftice de la Châtellenie de Semur. La Broffe, Puthieres & Selorre font du Bailliage de Mâcon.

Saint-Yan, en partie fur une éminence, eft entouré de bois des deux côtés ; l'Arconce coule au bas ; on la paffe fur un bac en attendant un pont, au port de Verrière de 5 f. Il prend fon nom de la Prévôté de Verrière, Membre du Doyenné de Parai, & dont la Juftice couvre plufieurs feux à Saint-Yan. Le bac ou port eft tenu par entrage du Baron de Semur.

On bâtit à Saint-Yan en pifay. Tuilerie. Terrein fablonneux. Seigle. Mefure & Grenier à Sel de Parai

À 1 l. ¼, 1 ½ de Digoin, 2 ½ de Marcigni, 14 d'Autun.

SAINTE-FOY

Sancta Fides, très petite Paroiffe voc. Sainte-Foy (6 Octobre), Patr. la Prieure de Marcigni ; Sgr. Marc-Jean de Tenay, Marquis de St. Chriftophe, à caufe de Noyers ; jadis à Girard de la Guiche par acquifition faite au XVe. f. fur J. de Digoine : ce Girard tenoit Sainte-Foy de fon aïeule N. de Poquiere. Il fut Gouvern. de Savone fous Charles VIII, marié à Anne de Jaucourt de Villarnoux, & inhumé à Martigni-le-Comte.

La Prévôté d'Hurgues s'étend fur cette Paroiffe fituée dans les bois, qui n'a que 14 maifons & 45 Comm. Le Prieuré de Marcigni avoit en 1120 une Celle à Sainte-Foy. L'Abb. de la Béniffons-Dieu qui a fuccédé aux droits des Moines de Conde, à qui J. d'Effertines donna en 1274 une portion de dîme à Sainte-Foy, a cédé cette dîme au Curé pour fa portion congrue.

À 1 l.½ de Marcigni, 3/4 de Semur.

SARRI OU SARRIE

Sarvium, Sarreium, P. V. S. Georges, autr. St. Médard ; Patre. la Prieure de Marcigni ; Sgr. Franç. Benoît de l'Aubefpin, de la Maifon de Ste. Colombe en Forez, anc. Chef de Brigade dans la Maifon du Roi. Cette Terre a été poffédée par les Buffeul, les Barons de Semur, les l'Efpinaffe. Le Château eft anc. & paroît avoir été fortifié.

Chapelle de la Vierge à Cheffye ou Cheffy, qui a été Succurfale ; autre de Ste. Anne au Hameau de Gregaine. Boiffet, Fief en toute Juftice au Prieur d'Anzi, dont relève le Fief de Magni. 14 f. au Chef-Lieu, 200 Comm. compris les dépend. le Prôt, Boiffet, le Magni, Eryen, le Pillau, Gregaine de 8 f. Fleury, le Cray, Cheffy, Prévôté à la Prieure de Marcigny. Vin très commun. Pays découvert, bien cultivé. La plus belle & la meilleure prairie de la Province fur la Blaine, où l'on embouche 125 boeufs, au Sgr.

À 1 l. de Semur, 1 ¼ de Marcigni, 1 d'Anzi, 16 d'Autun.

TRONCHY : V. YGUERANDE

VARENNE-REUILLON

Par. voc. la Vierge (8 Septembre), à la collat. de l'Év. d'Autun ; Sgr. actuel, Jacq. Juft du Beffey de Contenfon, Officier au Régiment de Royal-Pologne, Cavalerie.

120 Comm. avec les dépend. Port de Bécheron ou Bucheron fur la Loire, moulin de Gondras, Pont-à-Mailly : ce dernier eft une Baronnie compofée de Varenne, Saint-Germain-de-Rive, Saint-Yan, la Beugnerie, la Motte-Reuillon & Cordai.

Sa Juftice s'étend fur partie de la Paroiffe de Chaffenard. Cette Baronnie eft du reffort, pour la majeure partie, de Semur, & pour autre, de Charolles.

Son nom vient d'un pont conftruit fur l'Arconce, par Dame Alix de Gondras, il y a 3 fiècles, appellé alors Pont de Dame Alix, & par contraction Pont-à-Mailly. Le Sgr. a fon Chât. à Gondras, poffédé jadis par les Gondras, d'une branche de la noble Maifon de la Rochefoucault. Philibert de Gondras, Sénéchal de la haute Marche du Bourbonnois, époufa Marge. de la Guiche en 1581 ; Cl. fon fils s'allia avec Ante. de Rochebaron, petite-fille du Maréchal d'Aumont, en 1618 ; enfuite par les Buffeul, les d'Efferpens, les Foudras de Château-Tiers.

La Terre de la Motte-Reuillon, dont on voit les débris du Château, a été aux Varennes de Nagu. Philippe le Bon, par fes Lettres de 1441, confirme à Guyot de Nagu la haute-Juftice fur la Paroiffe de Varenne-Reuillon, dont lui & fes prédéceffeurs avaient joui de toute ancienneté : cette Terre paffa en 1539 à Gilbert d'Efferpens, Chevalier de l'Ordre, Gouverneur de Mâcon. On écrit rival des Serpens ; car Iferpens , jadis Yffarpens, eft un Château ruiné en Bourbonnois, Châtell. de Billy, poffédé par une Maifon noble de ce nom. Aimon d'Efferpens en reprit de Fief en 1269 au Duc de Bourbon ; Philibert fut fait Chevalier de l'Ecu d'Or à Moulins par Louis, Duc du Bourbonnois, en 1365 ; Antoinette époufa, en 1454, Antoine de Foudras, Sgr. de Courcenai.

La Terre de la Beugnerie, en la Paroiffe de Chaffenard, fut vendue par Cl. Chitin, en 1547, à Louis de Vichy, & acquife en 1547 par Cl. d'Efferpens, qui la réunit à la Motte-Reuillon : ces deux Terres paffèrent aux Buffeul, par le mariage de Catherine d'Efferpens avec Henri-François de Buffeul, en 1620.

Celui-ci les vendit, en 1638, à Anne de Foudras, Comteffe de Château-Tiers, De. d'Atour de la Ducheffe d'Orléans. Roland de Foudras Sgr. de Matour, fon héritier, acquit, en 1696, la Terre de Corday, Paroiffe de Saint-Yan, du Chapitre d'Autun, qui la tenoit par échange, en 1530, de Jeanne de Saint-Palais, veuve de Franç. Damas de Digoine, à qui il céda en contre-échange la Terre de Monceau-Lès-Digoine.

Ces 3 Terres ont été vendues, en 1771, par Alexandre de Lezay, Comte de Luzignan, & Alexandrine de Foudras, veuve de Franç. de Luzignan, à Nic. Genet du Beffey, Sgr. de Contenfon en Forez, frère de Jean-Guy du Beffey, Doyen de Montbrifon, & de Jean-Marie, Chevr. de S. Louis, Lieut. Colonel des Vaiffeaux du Roi.

Seigle, peu de froment, chanvre, millet, vin commun, & des bois. Quelques prés de bonne nature. 2 moulins fur l'Arconce. Huilerie. Tuilerie récemment conftruite, qu'on peut regarder comme une des plus belles du Brionnois, & où la manipulation pour le broiement des terres & la fabrique des tuiles, eft fimplifiée de manière que fix hommes font plus que n'en pourraient faire 12 ailleurs.

Le gibier, tant de terre que d'eau, y eft abondant, & les rivières poiffonneufes. On y prend le faumon, l'alote, la lamproie, la plye, &c. Un Arrêt du Confeil du ler Août 1775, revêtu de Lett. pat., confirme au Sgr. fes droits de pêche & de barrage fur la Loire, depuis le pont de Giverdon à la Goutte.

On vient de découvrir une mine de fer, dont les effais faits par des Chymiftes ont été trouvés de la Ire. qualité. La caftine y eft commune. Le dernier Sgr. a trouvé deux carrières ; l'une de grais, qui fera une richeffe pour le pays où la pierre eft très rare, & qu'on exploite actuellement ; l'autre de pierre calcaire ; qui donné de la chaux excellente. L'Église qui a été réparée & ornée d'Autels en pierre polie & de rétables en marqueterie, doit ces décorations aux libéralités du Seigneur & du Curé actuel ; elle eft placée, ainfi que le Presbytère, fur une hauteur d'où l'on jouit d'une vue très variée & très étendue.

À 1 l. de Parai & du Grenier à Sel, 2 de Marcigni, 3 de Charolles, 12 d'Autun.

VINDECY

Par. V. S. Martin, Patr. le Prieur d'Anzi, de la Seignerie d'Arci ; le Curé Décim. pour une grande partie, le Seigr. & la Prieure de Marcigni pour le refte. La maifon appellée la Motte Noble, eft un Fief en fimple Directe avec un terrier de 1568. Ce Chaftel fut ruiné du temps de la Ligue, & en 1629 rétabli plus bas au milieu de larges foffés, que le Curé actuel a fait deffécher & combler en grande partie, pour y faire un vafte jardin. Charles Alibouft, depuis Évêque d'Autun ; Hugues fon neveu, Grand-Chantre de la Cathédrale ; Charles Pigenat, auffi Grand-Chantre, ont été Curés de Vindecy. Il y avoit alors 4 Mépartiftes, fondés par les anciens Sgrs. à 20 1. chacun. Etienne Duval, l'un d'eux, prend, en 1568, le titre de co-Chanoine avec le Curé. Mic. l'Archer d'Arci, anc. Maître des Requêtes, père du Seignr. actuel, a été inhumé, en 1772, dans la Chapelle feigne. où repofent pluf. anc. Sgrs.

53 f. 230 Comm. compris 4 Ham. Arci, les Chambons, la Villeneuve, Fourneau, dont partie eft en Charolois. Pierre de Semur, Sire d'Arci, acquit en 1387 la Terre de Fourneau mouvant du Duc à caufe du Comté de Charolois : n'ayant pas fait l'hommage, elle fut faifie, & ne fut remife qu'en 1399, à caufe des fervices rendus au Duc par Pierre qui étoit fon Chambellan.

2 étangs ; celui de Diou, d'où fort le ruiffeau, app. la Senne ou Arfenne, eft empoiffonné de 10 à 12 milliers : il y tombe des oifeaux de paffage, tels que canards, oies fauvages, même des cignes : beaucoup de pluviers & de vanaux le long de la Loire, qui eft à peu de diftance de la Cure. 6 foires prefqu'auffitôt oubliées qu'établies. From. feigle. Pays en plaine. Grand chemin de Marcigni à Parai. Arci mérite un article particulier.

ARCI, Arceium, Arfetum, anç. fortereffe fouvent attaquée & prife du temps de la ligue. Defprés y commandoit au nom du Duc de Mayenne : il fe rendit fur les inftances de fon frère Royalifte, quand Marcigni fe foumit au Roi. La reddition de cette place entraîna, en 1594, celle de Parai qu'elle couvroit.

Ce Château fut longtemps poffédé par une branche des Barons de Semur. Pierre en étoit Seignr. en 1350 ; fon fils Pierre II époufa, en 1390, Béatrix de Rochebaron, d'une anc. nobleffe du Forez, qui a donné un Évêque de Mâcon en 1144, Cette Terre fortit des mains de leurs enfans. Louis de Lavieu, Sgr. de Poncins, l'étoit auffi d'Arci en 1420. Claude, fille de Jean Levifte, la porta en dot à Geoffroy de Balzac en 1503, & à fon 2d. mari J. de Chabanes, frère du Maréchal de la Palice, en 1516. On voit en la Chapelle feigne. de Vindecy, rétablie fous Geoffroy de Balzac, fes armes & celles des anc. Sgrs. On ne fait comment Arci paffa à Triftan l'Hermite, depuis à Paul de Guillard, pet. tyran, qui faifoit de la fauffe monnoie durant la Ligue ; à N. de Valadoux, de qui N. l'Archer l'acquit en 1712.

On voit dans la grand'falle le tableau original de Cl. l'Archer, Confeiller de Grand-Chambre, que les 16 de Paris firent pendre avec Briffon & Tardif en 1591. On lit au deffus :

Pro Regc & Patria morte probata fides.

Voltaire a immortalifé ces 3 Magiftrats, dans fa Henr. ch. IV.

Briffon, l'Archer, Tardif, honorables victimes,
Vous n'êtes point flétris par ce honteux trépas :
Mânes trop généreux vous n'en rougiffez pas.
Vos noms toujours fameux vivront dans la mémoire ;
Et qui meurt pour fon Roi, meurt toujours avec gloire.

À côté font 4 portraits de fes defcendans, entr'autres celui de Michel l'Archer, Confeiller d'Etat, Préf. en la Chamb. des C. de Paris, en 1616, Le père du Sgr. actuel (Mic. Franç. Louis l'Archer) a rebâti au fud, en 1767, un beau Chât, que la mort l'a empêché de finir.

Chap. caftrale fous le voc. de S. Georges, avec un terrier affez étendu, mais fans titulaire. Le Préf. l'Archer en avoit fondé une autre, à charge par le Chapelain d'inftruire les enfans de la Paroiffe : la fondation n'a pas été exécutée.

Cette anc. Baronnie fut érigée en Marquifat au der. f. ; mais les Lettres d'érection ne paroiffent pas avoir été enregiftrées. Les Fiefs qui en relèvent, font Avrilli, les bois Claflier, les Bonant, Clavegris, Chateauvert, Arci, Chambons, Tours, Villeneuve.

À 1 l. ½ de Marcigni, 2 de Semur, 3 de Parai.

VIVANT

Par. voc. S. Fiacre, Pat. le Prieur d'Ambierle, Dioc. de Clermont, Arch. dYferpente ; Sgr. N. Hue de la Curée, Lieut. Gén. Hon. de Roanne. Cette Paroiffe fituée dans les bois, partie en Forez, du Baillage de Montbrifon, Rec. de Roanne, & partie en Bourgogne pour 19 f. Rec. de Semur. Env. 200 Com. avec les dép. Gandeloup, Chervins, Borde, Gerfaud, la Pierre, les Bards, les Gaftay. Louis de St.-Georges, Sgr. en 1530, Lieut. de Roi en Bourbonnois : un de fes ancêtres, Olivier de St.Georges, fut tué à la bataille de Poitiers en 1356.

Vivant eft entre la Pacaudiere, Chenay, le bois l'Efpinafle & Melay.

À 4 1. de Semur, 2 ½ de Marcigni.

YGUERANDE OU AIGUERANDE

Ou, comme on prononce fur les lieux, Ygrande, Grandis Aqua, Iguerenda, dernière Paroiffe du Baill. de Semur, qui n'y prend que les Ham. dépend. du Fief de Tronchy ; c'eft auffi la Ire. qui commence le reffort du Lyonnois : voc. S. André, Dioc. de Mâcon ; Pat. la Prieure de Marcigni, Dame du clocher depuis l'échange que S. Hugues en fit contre la Seigneurie de Berzé-la-Ville, donnée à la Prieure par des Des. de Berzé, Religieufes à Marcigni, en 1088. L'Églife, fur la hauteur, eft un beau vaiffeau à 3 nefs voûtées ; jadis aux Bénédictins dont on voit les ftalles. Sur la montagne eft la Chapelle de S. Marcel, qu'on croit avoir été l'Églife Paroiffiale. Autre Chapelle à Chaffereux, Fief de peu d'étendue, à Catherine de Broffe.

Au bas du Village fitué fur une éminence, eft le Chât. où étoient autref. les Moines, & qu'on appelle encore le Prieuré : fur la hauteur étoit le Chât. de Tronchy, détruit ; à N. Chapuy de la Salle, Sgr. de Nervieux en Forez. Tronchy, anc. Chât. ruiné au XVe. f. & qui avoit alors 58 Jufticiables, eft un démembrement de la Baronnie de Semur, fait en 1379, par Edouard de Beaujeu, au profit de J. de la Garde ; le terrier fut renouvellé en 1493 : Henri de la Garde en reprit de Fief en 1539. Tronchy paffa aux Montmorillon. Cl. Saladin de Montm. Sgr. d'Effaulée en Charolois, le vendit, en 1639, à René de Patural, dont les defcendans l'ont eu jufqu'en 1703. Briale étoit une dép. de l'ancien Tronchy. Chât. de Chery.

CHARENCY

Carintiacum, fut donné à Marcigni par Geoffroy de Semur, lorsqu'il fe retira à Cluni au XIe. f. On voit un Renaud de Charenci en 1399 ; ce Fief étoit à Pierre de Luzy du Palais en 1433, & réuni depuis ce temps à la Sge. du Palais. Les Sgrs. de Charenci ont leur tombe en la Chapelle de la Vierge, fondée par eux en l'Églife paroiffiale. La Huchette, franc-aleu noble, a paffé de Mence de Rongefer à Jof. Captier.

Ces différentes parties occupent le haut de la Paroiffe. le bas eft divifé par la Loire, fur laquelle eft le port dépendant du Chery. Sur la gauche eft un canton où fe tire la pierre à chaux. Un 5e. Fief app. Defchamps, cédé, au XIe. f. au Prieuré de Marcigni, par un Noble dont la fille fe fit Religieufe : ce Fief aliéné à N. Donguy d'Origni, dans le der. f. fut vendu à Philibert Dupuy des Falcons ; auj. à Jacq. Nic. Dupuy de Semur. Le Curé J . Girard lègue, dans le XIIIe. f. au Prieuré de Marcigni, fon héritage fitué près le pont fur la Loire, dont il ne refte aucune trace. Noël Dinet, autre Curé, a laiffé aux pauvres de fa Paroiffe un vigneronage (domaine en vigne) en 1748. Une Dame Patural a fondé un lit à l'Hôpital de Charlieu (de 5000 l.) pour les pauvres d'Yguerande, en 1759.

La Juftice de Tronchy s'étend fur près du tiers de la Paroiffe ; les deux autres font fous la jurifdiction du Bailli de Marcigni, Prévot d'Yguerande, au reffort de la Sénéchauffée de Lyon pour les plaids, & dans l'Election de Roanne pour les impositions.

Le Ham. de la Baiffe-des-Burdins eft partie Lyonnois, partie Bourgogne. La H. Juftice eft au Sgr. de S. Pierre-le-Noaille, au Fief de Tronchy & à la Prieure de Marcigni, chacun dans le canton qu'il couvre par fes terriers.

Les autres Ham. ou Dom. font la Forêt, la Val, le Perray, Montmorin, la Fay, grande Varenne, les Pefcelles & les Brieres ; ces 4 derniers font Lyonnois ; la H. Juftice en appartient au Sgr. de la tour de Villeret : Champortail, à préfent les Brouillards, de la Juftice du Palais, ainsi que la Rivoniere qui plaident en Lyonnois ; 2 maifons feulement font en Bourgogne. Env. 730 Comm.

Le terroir du haut de la Paroiffe eft trop fec & trop argilleux ; celui du plat pays meilleur, mais fouvent inondé par la Loire. Bon feigle. Côteaux de vignes, dont le Monguillard eft le plus eftimé.

À 1 l. ¼ de Marcigni, 12 de Semur.

PAROISSES MÂCONNOISES

Dans la Recette & Subdélégation de Semur en Brionnois ; prefque toutes du Diocèfe d'Autun, & de l'Archiprêtré du Bois-Sainte-Marie : on indiquera les autres Diocèfes & Archiprêtres. Le Grenier à Sel de la Claytte ou de Charlieu eft en litige.

AMANZÉ

Amanziacum, Amanzaeum, P. V. S. Pierre ès Liens, à la coll. de l'Év. d'Autun, Arch. de Semur, Sgr. le Marquis de la Queuille, dont le Château près de l'Églife a le titre de Vicomte depuis 1617. Il a donné le nom à une anc. Maifon noble, illuftre par fes alliances & fes emplois. Le cimier dans les armes étoit un phénix, avec cette devife : non eft mortale quod opto. P. d'Hofier a publié la généalogie des Amanzé : Palliot la réimprimée in-fol. avec les preuves, Dijon, 1659. Mais ils n'ont commencé qu'à Pi. d'Amanzé en 1268, tandis que par des titres confervés à Cluni, on remonte à Roger d'Amanzé, vivant en 1050, Officier du Roi Philippe I, père de Guichard qui eut Rodolphe, épouse d'Adeline de Brancion, d'où vint Hugues, père de Pierre : Hugues II, mari d'Alix de Vergy, fut père de Pierre II, qui époufa Ifabeau de Dyo.

Jean de Villon, fils d'Alix d'Amanzé, fait en 1265 hommage au Duc Hugues IV pour fa maifon d'Amanzé & ce qu'il pofféde en cette Paroiffe, à la réferve du cimetière & de la portion de dîme qu'il tient de l'Évêque d'Autun (voy. Perard, pag. 507), & pour Villon, de la Châtellenie de Châteauneuf en Mâconnois, dont le Chât. eft ruiné fur le haut de la montagne : on a rebâti au bas. Athalie de Villon, femme de Geoffroy, d'Effertines, fe fit Religieufe à Marcigni en 1090. Antoinette de Villon porta en dot à Jean d'Amanzé les Terres de Prizy, Champagni & Chaufaille en 1415.

Jacques d'Amanzé fut tué fous les yeux du Roi, à la bataille de Pavie ; Guillaume à celle de Renti, Jean à celle de S. Quentin. Leur Terre porta le titre de Baronnie jufqu'à Jean IV, père de 21 enfans, pour lequel elle fut érigée en Vicomté en 1617, & depuis en Comté. La branche aînée eft éteinte par la mort de Louis d'Amanzé fans enfans mâles, en 1706. Sa fille aînée, Marie-Jof. a porté fes Terres à Anne-Gilbert de la Queuille de Châteaugay, chargé du nom & des armes d'Amanzé, aïeul du Sgr. actuel, Colonel du Régiment de Bresse, Brigadier des Armées du Roi. La Ier. fois que ce Sgr. eft venu en fon Château, après fon mariage avec N. d'Efcorailles, il a cédé tous les cens & redevances dus par fes cenfitaires, & s'eft fait chérir de fes Vaflaux par fa bienfaifance. Il fort d'une anc. Maifon d'Auvergne, où elle a donné, en 1563, un Commandant & un Sénéchal en Jean de la Queuille. Châteaugay, entre Riom & Clermont entra dans fa maifon par le mariage de Jac. de la Queuille, grand Chambellan du Duc de Bourbon, & Capitaine des Gendarmes, avec Louife de Guyac, De. de Chateaugay, fille de Pierre, Chambellan de Charles VII.

C'est ifi le lieu de réparer une omiffion du Ier volume dans la lifte des Lieutenants du Roi en Bourgogne ; Gaspard d'Amanzé, comte d'Efcaert, Chevalier d'honneur du Parlement, élu de la Noblesse aux Etats de la Province en 1653, en fut commandant dep. 1656 à 1679. Louis, Comte d'Amanzé, son fils, fut son fucceffeur en cette Place depuis 1679 à 1705. Anne-Gilbert de la Queuille, son gendre, lui succéda en 1705 à 1721.

Anc. Chât. couvert d'ardoife, avec un petit arsenal où font de vieilles armes, 400 efcopettes ou fufils à mêche, quelques petites pièces de canon, une caiffe d'airain groffe comme un tonneau, couverte de peau aux 2 bouts, cafques, cuiraffes, &c. Vafte gallerie ornée de tableaux des Romains, des Rois de France, & des Princes de la Maifon de Bourbon. Parc confide entouré de murs : grand jardin avec une belle orangerie bien entretenue, & des vieux myrtes donnés par le Duc d'Eperfon.

Les dépend. Du Comté font Amanzé, Prizy, Saint-Ambreuil & Tolcy : celles de la Paroisse de 350 Comm. font la Vallée, les Croz-de-Vaux, la Camige, les Thevenin, Previgny, le Rocher, la Place, la Varenne en partie, l'autre de la Paroisse d'Oyé. Chapelle de S. Jean dans les vignes de Breuil : reftes d'une anc. Léproferie dans le pré de l'Hopital, qu'on croit avoir été Annexe. On trouve encore plus. Tombes au tour de la Chapelle : ce lieu s'appelloit l'Hopital de Beaurepaire. Françoife Litaud, veuve de Louis des Roches, y fit une donation en 1639 ; les revenus en ont été transférés à celui de Parai, par l'Abbé Jofeph d'Amanzé en 1719. Marie de Falconis, Dame d'Amanzé & de Prizy, relicte de Louis d'Amanzé, laissa une rente de 25 liv. pour l'entretien de la lampe de l'Eglise, & autant à celle de Prizy en 1710 ; plus, 60 l. de rente pour les pauvres d'Amanzé, 30 l. pour ceux de Saint-Ambreu (Ambreuil), & 60 l. pour ceux de Prizy : j'en ai vu l'acte.

Bon terroir, excellent pâturage, pays à moitié vignoble : étang de Fontbrelon.

À 3 l. de Semur, 10 de Mâcon, 1 ¼ de la Claytte.

BOIS-SAINTE-MARIE, Bourg

Sancta Maria de Bofco : fon nom annonce qu'il étoit autref. dans les bois ; il n'y en a plus auj. Par. voc. la Vierge (8 7re), Pat. l'Abbé de Cluni ; Archip. de 23 Paroiffes, Dioc. d'Autun, Châtell. Royale du reffort de Mâcon, poffédée à titre d'engagement par Gilbert, Marquis de Drée, & auj. par son fils, comme propriétaire par échange avec le Roi. Elle s'étendoit jadis fur 32 Villages, dont la plus grande partie a été aliénée. Elle comprend encore Montmelard, Colombier en partie, Dompierre-Audour, la Farge en Beaujolois & Dun-le-Roi, ainfi que Vareilles & Gibles en partie.

Jacq. Alacoque, frère de la pieufe Marie-Marguerite, en étoit Curé en 1680. Anne de la Forêt, relicte de Phil. de la Souche, Ecuyer, a laissé 12 mef. de bled aux veuves de la Paroiffe en 1753. 4 mef. ont été fondées de même par Marcelline de Montmeffin, affectées fur le domaine Simoland, Paroiffe de Colombier, il y a 130 ans.

Belle Églife à 3 nefs. Chapelle de Se. Barbe très propre, fondée par Henri Barthelot, Juge de la Châtellenie, en 1608. Celle de S. Nicol. fondée par Marotte Leduc, femme de Barthelemi de Pyremont, en 1437 : c'eft elle qui donna la Terre d'Ecuffe, Paroiffe d'Ozole, à Cluni. Ruines d'un anc. Prieuré de Bénéd. à mi-côte, appellé, dans de vieux titres, Abbatiola.

Syndic perpétuel qui a la Police. Bourg muré, jadis à 3 portes (plus qu'une), & confidérable, puifque les Comtes de Mâcon y venoient fouvent, tenoient des Officiers pour rendre la Juftice, & y faifoient battre monnoie. Guichard de Germoles, Évêque de Mâcon, obtint que fon Chapitre leveroit 1 d. fur chaque livre de monnoie fabriquée au Bois-Sainte-Marie, en 1265. Il y avoit auffi un Grenier à Sel qui a été transféré à la Claytte. Depuis ce temps, les marchés ont ceffé. On eft actuellement en procès pour l'objet du Sel avec les États du Mâconnois.

Les Armagnacs s'étant emparés de cette place en 1420, y cauferent beaucoup de dommages ; elle en effuya d'autres du temps des guerres civiles, ayant été prife & brûlée par les Calviniftes en 1567, & le Prieuré ruiné. 6 familles nobles font forties de ce lieu, réduit à 150 Com. avec 6 foires. Il eft étonnant qu'un ancien Bourg, décoré d'un Hôtel des Monnoies, d'une Châtell. Royale, d'un Prieuré, d'un Grenier à Sel, d'une Mairie, foit tombé dans un tel dépériffement, fans voie publique ni commerce. Nul Hameau dépendant, finon 2 maifons à l'écart, l'une dans le Village de Mathoud, l'autre, app. des Blancs, altern. avec Colombier.

Ce Bourg eft bien déchu de l'état où il étoit en 1312, lorfque le Roi Philippe le Bel en fit l'échange pour la Jurifdiction temporelle de Lyon avec l'Archevêque.

François Ier, donna la jouiffance de cette Terre à Marc de Chantemerle, vaill. Capit. depuis Gouvern. de l'Auxerrois ; elle a paffé enfuite aux La Magdelaine, aux Lefdiguières, à la Princeffe d'Armagnac, au Marquis de Drée.

On y recueille du feigle, farrafin, des pommes de terre : pays fec, maigre, fablonneux.

À 5 l. de Semur, 2 ½ de Charolles, 8 de Mâcon, 15 d'Autun

BODEMONT, ancienn. BOSDEMONT

Bofcus de Monte, Par. près de la Claytte, oubliée dans Garreau & Expilli ; voc. St. Sulpice, Dioc. de Mâcon, à la collat. du Commandeur de Mâcon, Décimat. avec le Curé. Le Marquis de Drée, Sgr. du clocher. Groffe tour quarrée à l'entrée du bois, reftes d'un anc. Chât. dont relevoit Chaffigni, & qui appartenoit au Duc de Lefdiguières en 1640, depuis à la Princeffe d'Armagnac, maint. au Sgr. Ce Chât. s'appelloit la Farge, dont étoit Seigr. en 1387 J. de Morchamp. Alix Bataille, Damoifeau, qui vendit à Girard de Siffey des fonds à Saint-Gilles, qu'il tenoit de feu J. Bataille, Chevalier, donna fon dénombrement en 1405 de ce qu'il poffédoit en Fief dans la Paroiffe de Blanzy, au Duc, à caufe de fon Chât. de Montcenis.

Chemin déteftable, furtout en hiver. 40 f. 150 Comm. Les dépend. font la Boudure, altern. avec St. Laurent, Merloux, Beluzes, les Crottes, Gothard & Fay, entre Curbigni, Vareille & la Claytte.

À 3 l. de Semur, ½ de la Claytte, 8 de Mâcon.

LA BAZOLE

Terre avec beau Chât. érigée en Marquifat depuis 1768, fous le nom de Drée, dans la Paroisse de Curbigni : (V. ce Village ci-après). Vafte étang de la Bazole avec moulin.

CHAMBILLI

Camboliacum, Cambiliacum, Paroisse régie par le Droit Ecrit ; Voc. St. Didier, cependant on y fait la fête de S. Denis ; Patr. la Prieure de Marcigni, Dame & Décim. depuis 1090 ; Dioc. d'Autun, Archip. de Pierrefite. C'eft une anc. Châtell. fous la Jurifdiction du Bailli de Marcigni, qui va tous les ans tenir fes affifes, le 12 Août, fur le port de la Loire.

Le Ham. des Cotteaux & quelques maifons près de la rivière de Bourg-le-Comte, répondent au Juge des Baffes-Marches du Bourbonnois, quoique de la Paroisse de Chambilli, dont la situation eft charmante, fur la rive gauche de la Loire.

Ce voifinage lui procure bien des commodités pour le commerce & le travail des Charpentiers ; mais cet avantage lui coûte cher par les défordres que ce fleuve, fi rapide dans fes inondations, trop inconftant dans fon cours, caufe prefque tous les ans fur fes rivages. S'il continue fans reprendre fon anc. lit, il achèvera la ruine du Bourg, & emportera l'Églife avec le cimetière.

Chambilli étoit jadis un apanage des puînés de la Maifon de Semur : Froilan en étoit Sgr. vers 1030. Cette Terre fut donnée en 1090 au Prieuré de Marcigni, en vertu d'un entrage fort ancien.

Fief de Montcoulon ou Montcolon, dont le terrier fut renouvellé en 1538 par Didier Bailli de la Charnaye, en 1543 par Humbert de la Roziere, & en 1598 par Jacqueline de Chaugy. Gafpard Lourdin de Saligni, Sgr. en 1629, du chef de fa femme Françoise de la Guiche. De Philib. Dupuy de Falcons il a paffé à J. Franç. Cudel, Chevr. de St. Louis, Capit. au Rég. de Penthievre.

Champvigni, fur le penchant de la colline, au bout d'un grand vignoble, eft dans une fituation plus belle & plus faine. Celle des Cotteaux, au fommet de la colline, a l'afpect plus varié fur le cours de la Loire. La forêt de Narbau, de haute futaie, termine au fud la Paroisse qui a 60 f. Les Habitans du Bourg font prefque tous Charpentiers en bateaux ; ceux des Hameaux, Laboureurs ou Vignerons. 1 quart de froment, le refte de feigle ; chanvre; bled noir. Vin médiocre. Plusieurs étangs. Bois. Les autres Hameaux font Montgrailloux, le Lac, les Cotteaux, les Diens. 200 Comm.

À 1 l. de Semur, 13 de Mâcon, 17 d'Autun.

COLOMBIER

Columbaria, Columberium, Par. voc. S. Hypolite ; Pat. l'Abbé de Cluni ; Sgr. P. Emman. du Mirat du Coté : une petite partie dépend du Comté de la Claytte.

Anc. Hermitage du Bois-Dieu, du nom de la forêt où il eft fitué, détruit depuis 80 ans. Philib. de la Forêt avoit fondé en la Chap. de N. D. de la Paix 18 Meffes, & une aumône de 12 boiffeaux de feigle le Jeudi Saint, pour 24 veuves.

La Chap. de Ste. Catherine de Brefchard eft du Pat. du Chap. d'Aigueperfe. Valetine, Fief relevant de la Claytte, ci-devant aux Naturel-Valetine, auj. à N. Guyon, Prévôt de la Maréchauffée de Charolles. Les Blancs, Fief à N. Chevalier ; à Cl. de la Forêt en 1650.

380 Comm. avec les dépend. la Tuilerie, les Leurres, Valetine, la Marthiere, la Nauge, les Blancs, les Mathoud, &c. Entre Colombier & Ozole étoit le Prieuré de la Barbarandiere. On voit encore les murs de l'Églife & un chœur fermé. Il dép. du Prieur de Viage en Auvergne.

À 4 l. de Semur, 8 de Mâcon, 15 d'Autun.

CURBIGNI

Curbiniacum, Par. Voc. S. Pierre ès Liens ; Pat. l'Abbé de Cluni ; le Marquis de Drée & Cl. Alexis Noblet de la Claytte, Cofgrs.

La Bazole fort beau Chât. bâti en partie par le Duc de Lefdiguières, & fini par Gilbert de Drée, qui l'a fait ériger en Marquifat fous le nom de Drée, en 1769. Ce Château a longtemps appartenu aux Damas : Edouard Damas, mort fans enfans au fervice du Roi, laiffa en 1520 cette Terre à Anne fa fœur, femme de N. de Belarbre, qui la lui fit vendre à Girard de la Magdelaine de Ragni, Bailli d'Auxois ; des defcendans duquel elle paffa aux Lefdiguières, & en 1710 à la Princeffe d'Armagnac de Lorraine, qui la vendit en 1748 à Gilbert de Drée, Sgr. de Verprez, héritier du Comte de Damas fon oncle, d'une anc. Nobleffe de l'Auxois, où eft la Terre de Drée, Baill. d'Arnay-le-Duc. (V. Drée, tom. V).

Ce Marquifat s'étend fur la moitié de Curbigni (l'autre dépend de la Claytte), fur les Paroiffes de Bosdemont, Vareille, St. Symphorien-des-Bois, Trelus & Sernier en la Paroisse de S. Chriftophe. La Bourdoniere, Fief réuni au Marquifat.

Ham. ou Ecarts, les Rondets, la Lande, Sarre, les Mignards, les Ranches ; en tout 220 Comm. 1 moulin. Pays en bon air, mais mauvais chemin. Terroir jaunâtre, aride en été, & détrempé aux premières pluies. Peu ou point de froment ; pâturages médiocres.

À 5 l. de Mâcon, 4 de Semur, 16 d'Autun.

DOMPIERRE-AUX-ORMES ou D'AUDOUR

Domna-Petra, Par. voc. S. Ant. de Padoue ; Patron l'Abbé de Cluni ; Sgr. Cl. Matthieu Damas d'Audour, qui a rebâti à la moderne fon Chât. avec Chap. caftrale, voc. la Vierge. 15 f.

Autre Chap. au bois du Lin, voc. S. Jean-Bapt. Membre de la Commanderie de Mâcon ; jadis Hôpital fondé par les Sgrs., en très mauvais état. 3 anc. Chât. ruinés, Frouges, la Motte & la Fay, au Sgr. Cette Terre en toute Juftice a été poffédée par les Maifons de Nagu, de Fautrieres & de l'Etouf-Pradines, d'où par fucceffion elle a paffé en celle de Damas.

12 foires, marché le Mercredi. Grenier à Sel libre. Ham. ou Ecarts, Audour dont partie en Beaujolois, les Monnieres, la Toule où fe fait un dépôt de vin, Comafon ou Comerfons alternat. avec Trembly en Mâc. Poizoles, la Roche, la Fay, le Bois de Lin, Monet altern. avec Matour, Fief à N. Aulas ; les Bruyères & Frourges en Beaujolois : au dernier fe fait un dépôt de fel. Anc. Chât. fort. 4 moulins.

Le Seigneur a creufé un canal d'une lieue, depuis fon Château d'Audour jufqu'à l'entrée de la forêt de Matour ; il va en circulant dans les champs, étant deftiné à arrofer les prés. Il eft nourri par un ruiffeau qui fort de la fontaine de Crozan, & va tomber dans la Grône : large de 20 à 24 pieds, il porte bateau pour le tranfport des engrais & pour les gerbes. En creufant, on a trouvé des débris d'anc. bâtimens, des tuiles à la romaine. Ce bel ouvrage eft dû au génie de N. Goyon de la Plombanie.

À 7 l. de Semur, 6 de Mâcon, 15 d'Autun, 3 de Charolles, de la Claytte, 4 de Cluni, 1 ¼ de Matour où eft le Bureau de Contrôle & de la Pofte.

DUN-LE-ROI ET SAINT-RACHO

Regio Dunum, Caftrum Duni, que S. Julien De Baleure honore du nom de Ville, mais qui eft bien déchue de fon ancienne fplendeur, n'ayant plus que des mafures, fans aucune maifon. Le temps a refpecté l'Églife Paroissiale dédiée à la Vierge ; jadis du Patr. du Chapitre d'Aigueperfe ; maintenant à la collat. de l'Év. d'Autun. Depuis 1762 que le tonnerre tomba deffus, elle n'eft plus entretenue. Les 2 Chap. de S. J. B.& de S. Denis qui étoient auprès, font totalement ruinées. Il y a toujours apport le jour de S. Denis. Celle de S. Jean dép. de la Paroisse de Varenne, quoique à 2 toifes de l'Églife de Dun.

Les Sgrs. de la Garde-Marzac ont fait bâtir vers 1710, à mi-côte de la montagne, une Églife nouv. fous le voc. S. Racho, qui tient lieu de l'anc. Paroiffe, pour la commodité des Habitans : elle a même donné le nom au Village de 10 f. Sgr. Cl. de Saint-Georges, Comte de Saint-André en Forez, par fon mariage avec Françoise Eleon. de Montchanin de Marzac, & qui doit revenir au Marquis de Vichy. La Garde-Marzac eft un Chât. à St.-Igni-de-Vers. Env. 100 f. 420 Com. avec les dépend.

Colanges avec un vieux Château dont on voit une tour au bas de S. Racho, à Henri de la Broffe, dont le père Louis de Montrichard de la Broffe eft mort en 1770, Chevalier de S. Louis & Elu de la Nobleffe aux Etats du Mâconnois : (Voy. S. Igni-de-Vers).

Chavannes, à Cabanis, autref. à Philib. Naturel, Sgr. de la Plaine en Lyonnois, dont le frère, de même nom, étoit Prévôt d'Utrecht, Abbé d'Ainai, Chancelier de l'Ordre de la Toifon d'Or en 1504, & Ambaffadeur en France pour les Empereurs Maximilien & Charles V ; c'eft lui qui, de la part de ce dernier Prince, dénonça la guerre à François Ier. étant à Dijon. On voit un Guillaume de Chavannes, Doyen de Mâcon, inhumé en 1210 au cloître de la Cathédrale. Chavannes eft maint, à N. de la Broffe, Chevalier de St Louis, réfidant à Eferatz près de Beaujeu. Tremont, anc. Chât. à une branche de la Maifon de Semur ; maint. à Cl. Alexis de Noblet, Comte de la Claytte, ainfi que la Beloufe. Autres Ham. Baffet, Boucaud, Argolet, les deux Poifeuls, Sordet avec anc. Caftel, &c. Pluf. Dom.

Le Curé, Chanoine né d'Aigueperfe, a un terrier de 1481 pour prés & bois. Le Sornain pafle dans la Paroiffe. 4 moulins. Beaucoup de châtaigniers.

Dun par fon nom celtique, Dunum, par fes ruines, paroît ancien, & étoit très fort par fa fituation fur la plus haute montagne du Mâconnois : cette fortereffe avoit deux portes ; l'une de Mâcon, & l'autre de Saint Laurent ; 4 tours rondes & des murs épais : tout fut pris & ruiné par Philippe-Augufte, qui fit la guerre aux Comtes de Châlon, de Mâcon & de Beaujeu, pour les punir d'avoir ravagé les terres des Eccléfiaftiques & des Moines, en 1181. Le Chât. de Chavagni-le-Lombard en Beaujolois effuya le même fort. Dun ne s'eft jamais depuis relevé de fes ruines. On montre encore la place des 4 Chevaliers, où les Sgrs. de Dun, de Chavannes, de Colanges & de Châteauneuf, fe raffembloient quelquefois.

C'eft une tradition dans le canton, que l'anc. Baill. de Mâcon fiégeoit à Dun-le-Roi ; mais on ne fait fur quoi elle peut être fondée. La place eft trop petite & d'un trop difficile accès, pour avoir pu être le féjour des Officiers d'un Bailliage.

St. Julien raconte que delà on voit Dun en Berri, (il faudroit de bons yeux car il y a 40 lieues) ; que les fourmis fe rendent en la Chapelle de S. Fremy (S. Firmin auj. en mafure) le 25 Sept, jour de fa Fête, font un tour devant l'Autel, & y meurent. Ce qui m'a été certifié fur les lieux, c'eft qu'à la fin de l'automne il entre dans l'Églife beaucoup de fourmis, qui y périffent de froid. Du haut de Dun on apperçoit le Forez, le Beaujolois, le Brionnois & le Chalonnois ; on perce même jufques dans le Morvan. On voit au fud-oueft beaucoup de forêts de pins. À l'eft, vis-à-vis Dun, eft la montagne de Dunet encore plus élevée, d'où le proverbe dans le pays :

Si Dun fur Dunet étoit,
Les portes de Rome on verroit.

À 1 l. de la Claytte, 3 de Charlieu, 4 de Semur, 8 de Mâcon.

DYO ou DIO

Diocum, P. voc. S. Pierre ès Liens, Arch. de Semur, à la collat. de l'Év. d'Autun ; le Prieur de St. Sernin, Sgr. du clocher ; De. du refte de la Paroiffe, Magdel. Angélique de Gaffion, relicte de Louis Sr. Damas d'Anlezy, dont l'héritier eft Jean-Pierre Damas de Safangi.

Ce lieu a donné le nom à une très ancienne & illustre Maifon du Mâconnois, ayant les armoiries de Bourgogne bandé d'or & d'azur de 6 pièces à la bordure de gueules. Ces Sgrs. ont leur tombeau au Prieuré de S. Germain, dont ils furent les Fondateurs à la fin du XIe. f. Geoffroy de Dyo époufa en 1280, Marie de Chateauvilain, fille de Simon, Baron de Semur. Le Laboureur, qui n'a pas donné dans les fables de S.-Julien de Baleure fur la qualité de Comte Palatin, dit, p. 471, qu'Alix Palaine ou Palatin, mariée en secondes noces à Guy de Dyo en 1336, laiffa de grands biens à Antoine l'un de fes fils, chargé de porter fon nom & fes armes.

Jean fut Sgr. de Saint-Beurri en Auxois & Baron de Montperroux, par don de Philippe de Bourbon fon oncle. Jacques fon fils fut, dit St. Julien, un des plus accomplis Gentilshommes de fon temps. Son 5e. fils Philibert, Sgr. de la Roche en Breni, fut nommé Préfid. au Parlem. de Paris par Charles IX, pour fes favoirs & vertus. Cl. Palatin de Dyo, Chevalier de l'Ordre, fut élu de la Nobleffe aux Etats de 1581, & Jacq. de Dio-Montperroux en 1622.

François de Dyo époufa Eléonore de Damas, Dame de Montmort, en 1641. Marie-Elizabeth de Dyo porta cette Baronnie aux Damas d'Anlezy : fon petit-fils Louis-François Damas, Elu de la Nobleffe en 1748, eft mort Commandant en Bourgogne en 1763. Il ne refte plus de l'anc. Maifon de Dyo que 2 frères defcendans de la branche de Montm. dont l'aîné eft établi en Lorraine, & le cadet à Blois. Le Commandr. de Chalon eft un Dyo-Montperroux.

Hugues Dalmace de Semur, 3e. fils d'Adelais, eut en partage, en 1096, les Sgrs. de Dyo, Luny, St.-Symphorien-du-Bois, & Martigni en Charolois avec celle de Champfeau en Brionnois.

Chapelle de la Trinité à St.-Prix, au pied d'une montagne, couverte de bois, & au milieu 4 ou 5 Met. qui font en bon terroir. Mans, Manfum, gros Vill. avec Chapelle de S. Roch ; bon climat en froment & prés. Lavau, petite Terre où étoit un Chât. Boeuf, arriere-Fief, dont Jean de Dyo reprit de Fief, ainfi que de Laval, en 1284. Boeuf eft auj. à N. Geoffroi, Avoc. à la Claytte. Le Tremby, autre Fief.

Les autres Ham. ou Ecarts font le Dard, Baudinet, les Réveillés, Conche, Chaveton, &c. en tout 600 Comm.

On a trouvé à Champbarlet, en 1770, pluf. médailles du haut Empire, d'argent, & une d'or de Cl. le Gothique, une colonne avec figures, dépofée au jardin du Curé de St. Symphorien, & des reftes de bâtimens anciens.

Le Chât. de Dyo eft ifolé, dans un lieu folitaire, environné de bois, & tombe en ruine : fon enceinte eft vafte ; bois de fapin auprès.

La nouvelle route de Charolles à la Claytte fait la féparation de la Paroisse de Dyo avec celle de St. Germain-des-Bois. Ruiffeau qui vient du moulin de Conche ayant une fcie à bois. 2 autres moulins. 2 tuileries.

À 3 1. ½ de Semur, 9 de Mâcon, 15 d'Autun.

GIBLES

Gebula, de Gibilis, Par. Voc. St. Martin, jadis S. Chriftophe ; Patr. le Chap. d'Aigueperfe, alternat. avec l'Abbé de S. Rigaud ; Sgr. Pierre-Emman. du Mirat, de Roanne, avec Chât. ruiné. À 200 toifes de l'Églife, mafures de l'anc. Chât. du Coté ; Seigneurie en toute Juftice au même, poffédée autref. par les Lefdiguières, par le Maréchal de Villeroi, par N. de Foudras de Château-Tiers.

Lavau, la Prâle, Colombret, Fiefs : la Motte-Fombreuil, à Jofeph de la Salle Vigouffet : Corcelles où il y a une tour, vient des Naturel & des Chambonas, à J. Marie-Matthieu d'Oyé. Etienne Naturel, Sgr. de Corcelles en 1484, l'aïeul des Naturel de Valetine & de Baleure : (V. ci-devant Dun-le-Roi). Colombret en releve ; Vaubreffon, à Cl. de Rambuteau ; Montronant, Mons Rotundus, à Cl. Chevalier, Gendarme de la Garde.

Les autres Ham. ou Ecarts font Indre, la Charmaye, le Vernay, la Grange, la Seigne, Chatenai, Montbon, Martigni, Pomeray, &c. en tout 700 Comm. 3 moulins fur un ruiffeau qui tombe dans l'étang de la Bazole. À 5 toifes du clocher, on trouve du talc, efpèce de foffile brillant qui fe fépare par feuille.

À 5 l. de Semur, 7 de Mâcon, 15 d'Autun.

MARCIGNI-SUR-LOIRE, dit LES NONAINS, Ville

Marcigniacum, Marcineium, Marciniacum ; l'anc. Par. de S. Nizier, auj. prefque en ruine, du patr. de la Prieure, fut abandonnée en 1620, à caufe de fon éloignement & de fon mauvais état : il y a bien de l'apparence que la Ville étoit jadis près de cette Églife ; celle de St. Nicolas fa Succurfale, bâtie à la fin du XIVe. f. fert maintenant de Paroiffe : elle eft deffervie par un Curé & des Mépartiftes; il y en a eu jufqu'à 28, réduits à 3, compris le Curé. Ces places ont été fondées pour les enfans du lieu.

Les RECOLETS doivent leur établiffement dans un Fauxbourg, à Franç. Gregaine, d'une anc. famille de Marcigni, & à Magdeleine Racaud fa femme. Cl. Gregaine leur fils, 3 fois Provincial des Récolets, obtint du Duc de Bellegarde les matériaux du Chât. démoli en 1603, pour bâtir le Couvent fondé en 1616, & achevé en 1623. Les URSULINES en 1643.

L'HÔPITAL de 10 lits, deffervi par fix Soeurs de l'lnflitut de celles de Dijon, dont la Ire. Supérieure fut N. Tifferand, étoit jadis à Lochenal hors de la Ville : il fut rebâti, il y a 100 ans, au Beauregard, où étoit la fameufe tour de Milan-perle. Les principaux Bienfaiteurs font les Montillet, Jaquet, Bigalion Curé de St. Martin-du-Lac, de Chalonnai dont un Echevin perpétuel ; inhumé à la Chap. des Aubergeries en 1710. Cath. Bailly, époufe d'Etienne de Mufy, Capit. au Régim. de Piémont, y a fondé une Meffe quotidienne, & a légué une fomme de 3000 liv. en 1745.

À l'extrémité du grand Fauxbourg eft une anc. Chap. de la Vierge, dite N. D. des Aubergeries, deftinée fans doute à éberger & recevoir les pauvres voyageurs : 2 bas-reliefs affez groffiers, incruftés dans le mur, repréfentent, l'un, des perfonnes à table ; l'autre, 2 hommes qui portent enfemble une chaudiere. Plufieurs Bourgeois font inhumés en cette Chapelle.

Léproferie établie au XIIe f. au fud de la Ville, où l'on voit une Croix fur un tertre. Le Prieur de Marcigni difputant la Juftice de ce lieu à Guichard de Beaujeu, Baron de Semur, fit mettre le feu à cet Hofpice, & emprifonner quelques lépreux. Guichard, dans fa colère, fit brûler 23 de ces malheureux, & renverfa ce que la flamme avoit épargné de leurs bâtimens, en 1322. Il fut condamné à 10000 liv. d'amende envers le Roi, 500 envers le Prieuré, & à la réparation des dommages.

PRIEURÉ DE BÉNÉDICTINES

Ce qui diftingue cette Ville & lui a donné fon furnom de Nonains, c'eft le riche Prieuré des Filles de la Trinité, fous le voc. de N. Dame, de S. Pierre & S. Paul. Il fut fondé en 1054 par S. Hugues, VIe. Abbé de Cluni, aidé de fon frère Geoffroy, Baron de Semur, dans fon propre patrimoine, pour des femmes retirées du monde, pour des Servantes de Dieu & de la Vierge, comme Cluni avoit été établi pour être l'afyle des pécheurs, felon l'expreffion de l'acte donné par Saint Hugues : ficut peccatores homines Clunineum habebant ità peccatricibus fœminis de mundi laqueis ad hunc locum confugientibus . . .

Une charte du XIe. f. rapportée dans la Bibliothèque de Cluni, p. 85 des Notes, l'appelle un vénérable Monaftere en Bourgogne, au territoire de Semur, proche le lit de la Loire, du Diocèfe d'Autun.

Le Fondateur veut qu'on n'y reçoive aucun fujet au deffous de 20 ans, felon la régle de l'Églife. Il établit 12 Religieux de Cluni pour adminiftrer les Sacremens & faire l'Office divin : ils étoient encore 12 en 1311. L'Abbé Jacq. d'Amboife en fupprimant les Offices clauftraux, les réduifit à 8 en 1507, & ils ne font plus que 3. Plufieurs Seignrs. voifins s'y confacrerent à Dieu, tels que Eldin de Glaine, Bern. de Saligni, Hugues Duvaux de Chizeul, J. de la Barge, &c.

Urbain II confirme, en 1096, aux Religieufes la jouiffance de tous les biens qui leur avoient été donnés. On voit par cette Bulle qu'elles en avoient déjà en 13 Dioc.

Je ne citerai que les Églifes dont elles poffédoient les dîmes & le patronage en celui d'Autun. Varennes, Brian, Sary, Baugi, Chambilli, Saint-Nizier, Sainte-Foy, Saint-Chriftophe, Saint-Léger, la 4e. partie de l'Églife de S. Martin de la Vallée : celle de S. Julien de Sivry fut donnée par Norgaud, Évêque d'Autun, en 1105.

Une autre Bulle de Calixte II conferve les Religieufes dans la poffeffion de la Ville de Marcigni avec l'Églife de Saint Nizier. Geoffroy de Semur, après leur avoir donné plufieurs terres, bois, étangs, fe fit Moine à Cluni avec fon fils, & fes 3 filles prirent le voile à Marcigni, dont il devint Prieur en 1088 : ce fut de fa main qu'Eldin de Glaine & Etiennette fon époufe reçurent l'habit en 1116. Hugues, auffi Prieur, fut choifi Abbé de Cluni, & mourut 5 mois après, en 1122. Rainal de Semur, mort Archevêque de Lyon en 1129, avoit été Prieur de Marcigni & Abbé de Vezelai.

Dalmace de Bourbon cède aux Religieufes, pour fa mère Guillemette qui avoit pris le voile, un domaine, ad Cafellum Jugi Pini, fin auprès de Bourbon-Lancy. Berthe de Luzy donne fon Fief in Villa Chazeacas, peut-être Chizeul, en entrant en Religion. Jobert de l'Epinaffe vend à la Prieure fes biens à Baugi & à Cheffy en 1323. Alix Chopard lui affure en 1399, 51 poiffons tous les ans en Carême, pour lefquels on fait un obit ; apparemment qu'il y avoit alors autant de Religieufes : mais en 1311 il y en avoit 99, la Vierge, comme le Chef, devoit être la centième, noftra centefima, dit un titre de ce temps : une ftatue de la Vierge eft encore croifée & voilée, & tous les jours on diftribue aux pauvres la prébende de la Vierge. Elles n'étoient plus que 46 en 1378, 20 en 1507, & ne font maintenant que 13. Leurs principaux Bienfaiteurs, après les Barons de Semur, font les Sires de Bourbon & de Beaujeu, les Sgrs. de Saligny, Jaligny, Yguerande, du Châtelet, Pomier, Cheffie, Solmain d'Hurgues, Centarben, auj. S. Albin, Effertine, Digoine, Cypierre, Civignon, Chalamont, Labarge, &c.

La réputation de régularité étoit fi grande dans cette Maifon les Iers. fiècles, qu'en 1078 Guy, Comte de Mâcon, s'étant retiré à Cluni avec 30 Nobles Chevaliers, leurs femmes embrafferent la vie monaftique à Marcigni. On y vit des filles des Ires. Maifons de France & de la Bourgogne, telles qu'Aremburge, de Vergy, 6 filles de la Maifon de Semur, plufieurs des Maifons de Ponthieu, de Forez, de Foudras, de Beaujeu, de Clermont, de Mailli, de Montboiffier, de Bourbon, de Chalon, d'Amanzé, de Brancion, de Dyo, de Melun, d'Albon, au XIe. f. ; une Almadie de Limoges, fille du Duc d'Aquitaine, en 1076 ; Alberte de Champagne en 1078, Gillas & Alix de Bourgogne en 1086, une Garfin de Bigore en même temps ; Adelle d'Angleterre, fille de Guillaume le Conquérant, en 1095 ; Hermingarde d'Anjou en 1100 ; Alix de Guines, petite nièce de St. Hugues, en 1114 ; Ste. Varelize, fille d'Alphonfe, Roi d'Arragon, en 1137 ; Mathilde de Boulogne, femme d'Etienne de Blois, Roi d'Angleterre ; Eve de Montmorenci en 1220, Ermingarde d'Angleterre, Etiennette de Mont-St.-Jean, . . . Jeanne, Reine de Navarre, en 1401, . . . Une Religieufe chargée de fournir l'huile, étoit appellée Domina olei : un acte de 1410 lui affecte 10 den. de rente fur un héritage acenfé par le Couvent.

Parmi les Prieures, Hermingarde de Semur en 1061, Gillette de Bearn en 1080, Jeanne de Semur en 1084, Agilmorde de Perigord en 1090, Gaftenne de Plaifance, Magdeleine d'Uxelles, Félicité d'Humieres, Gabrielle de Naples, Sicile d'Uxelles au XIVe fiècle, Jeanne Damas en 1439, Marguerite de Dyo en 1445, Ifabelle de la Guiche en 1480, Edmonde Pot en 1485, Claudine de Vichy morte en 1559, à laquelle fuccéda Etiennette du Blé, Nicole de Caumartin, Françoise de Chevrières, Antoinette du Bois de la Rochette, enfuite Gafparde de Simiane, Jeanne de Buffeul, Marguerite Blondeau en 1638, Marie de Saint-André de Montjorval en 1662, Jacqueline de Chantelot en 1675, Catherine Delachaize d'Aiz, que le Cardinal Bouillon nomma en 1691 pour obliger le P. Delachaize fon oncle ; Eléonore du Maine du Bourg, petite-fille du Maréchal, à laquelle a fuccédé en 1769 Anne-Nicole de la Queuille d'Amanzé.

Cette Dame confidérant que fa maifon bâtie fur les eaux étoit malfaine pour celles qui l'habitent, a entrepris une nouvelle conftruction d'après les deffins du Sr. Verniquet, Architecte : la Ire. pierre en a été pofée avec folemnité le 9 Mai 1777, par le Cardinal de la Rochefoucault, Archev. de Rouen, Abbé de Cluni. L'Églife nue, obfcure & étranglée, dont la Ire. Dédicace fe fit le 13 Fer. 1081 par Hugues, Archevêque de Lyon, va aussi changer de face : la nef ci-devant occupée par les Religieufes, fera rendue à fa deftination naturelle, pour le peuple qui ne favoit où fe placer pendant les Sermons du Carême qui fe prêchent dans cette Églife. On y conferve un os du bras de S. Hugues, donné au XVIe. f. par le Chapitre de Mâcon qui l'avoit fouftrait au pillage des Huguenots.

N'oublions pas Ste. Raingarde, mère de Pierre le Vénérable, veuve de Maurice de Montboiffier, qui mourut Cellériere à Marcigni en 1135. Sa vie écrite par la Soeur de Blemner de Caen, en 1673, eft rapportée dans le VIIe. vol. de l'année bénéd. au 9 Décembre. La clôture étoit fi exafte & fi extraordinaire, que les Religieufes furent fur le point de fe laiffer confumer par les flammes, au rapport de Pierre le Vénérable, plutôt que de la violer : (V. le Traité de la clôture des Religieuses par J. B. Thiers, in-12, 1682, où ce trait eft cité). Cet illuftre Abbé de Cluni écrivoit à Héloïfe, qu'il defiroit la voir à Marcigni pour y jouir de fa converfation favante : Utinam te jocondus Marciniaci carcer cum cœteris Chrifti ancillis inclufiffet ! (Bib. Clun. pag. 852).

On n'y a jamais reçu que des filles nobles : on exige encore des preuves de nobleffe de 4 générations du côté du père, la Poftulante faifant la 5e., & il faut que fa mère foit noble. La Prieure eft Dame de Marcigni, qui fut affranchi de main-morte en 1450 pour 15 liv. de rente, affectée fur le port : elle jouit encore de plufieurs autres belles Terres, a le patronage de 32 Cures en différens Diocèfes, de quelques Chapelles & de Prieurés fimples. On voit dans la Bibliothèque de Cluni, pag. 1709, que neuf Prieurés dépendoient de celui-ci, dont un S. Michel en Efpagne en la Ville de Zamora, en 1169 ; un autre en Angleterre, au Dioc. de Salisbury, qui devoit à Marcigni 55 liv. fterling par an ; celui de S. Jean de Corello, au Diocèfe d'Autun ; celui de S. Loup-fur-Abran proche Decize, Dioc. de Nevers, uni depuis à Marcigni ; celui de Montet, Dioc. de Chalon.

Ce Prieuré faifoit autrefois une aumône d'une livre de pain à chaque pauvre tous les Lundis, Mercredis & Vendredis du Carême, annoncée par le fon de la groffe cloche, & qui a été confirmée par Arrêt du Grand-Confeil du 30 Janvier 1765 : depuis ce temps, pour éviter les abus, par tranfactions paffées avec les Paroiffes voilines qui avoient droit à cette aumône, les Curés reçoivent pour leurs pauvres une certaine quantité de grains portée par la tranfaction.

Le Monaftère ne paroît pas avoir été double, comme on l'a prétendu, dans le principe; il n'y a point eu de Bénéfice mafculin, n'ayant été fondé que pour des filles. Le Prieur n'avoit été que leur confeil, & non le propriétaire des biens. Cependant il y eut, fous le Cardinal de Richelieu, fous Louis XIV & Louis XV, de grands procès contre la Prieure & des Prieurs dénommés ; mais par une Bulle d'Innocent XII en 1693, homologuée en 1696, & par un Arrêt du Grand-Confeil du 19 Septembre 1747, 1e Prieuré conventuel de Marcigni a été déclaré Bénéfice féminin.

Les Moines obtinrent de Jean de Chateauvilain, Baron de Semur, la haute-Juftice au Prieuré (& en 1290 dans Marcigni même), à la charge du reffort & de l'appel à Semur, par un traité de 1266, moyennant une rente de 50 livres, de 200 bichets de feigle & 15 chars de paille, payables au Seigneur de Semur : Edouard de Beaujeu s'en départit même en 1390, en faifant une pieufe fondation. Après plufieurs conteftations entre les Moines & Guichard de Beaujeu, le Parlement de Paris par Arrêt de 1323 , appelle Arrêt d'interim, accorda au Baron la faifine de la Juftice de Marcigni, & la mit en la main du Roi comme fupérieur pendant leurs débats, avec attribution de Jurifdiction au Bailliage de Mâcon, qui étoit alors la feule Juftice royale du canton.

Edouard, Comte de Beaujolois, fît foi & hommage au Duc Philippe, des Ville de Marcigni, Terres & dépendances de la Baronnie de Semur. Cet Edouard, piqué contre les Moines, fit fermer le port de Marcigni, s'empara des bateaux, & brûla publiquement le bail fait aux Fermiers : mais par Arrêt de 1393 , la Prieure fut rétablie dans fa Jurifdiction, toujours reffortiffante à Semur.

Cependant, malgré les Lettres patentes de Charles V en 1364, la Déclaration de Louis XI en 1477, & celle de Charles VIII en 1483, qui portent que Marcigni demeurera dans le reffort de la Juftice de Semur, les Moines ont fi bien fait, que cette petite Ville, qui n'eft qu'à ¼ de lieue de la première, a été unie au Bailliage de Mâcon : auffi Louis de Lorraine, Comte d'Armagnac, propriétaire des anciens droits d'aides du Mâconnois, voulut foumettre les Habitans de Marcigni à ces droits nouveaux pour eux ; mais, par Arrêt du Confeil du 19 Mars 1685, le Roi maintint cette Ville & fes Fauxbourgs dans l'exemption & franchifes des droits d'aides du Mâconnois, comme ayant toujours fait partie du Duché de Bourgogne. Un Arrêt du Parlement, rendu fur la requête du Procureur-Syndic des Etats, le 20 Juin 1648, porte que les procès pour raifon de tailles & d'aides, feront traités en première inftance au Bailliage de Semur, & par appel au Parlement pour les Villes de Marcigni, Bois-Sainte-Marie & autres Paroiffes de la Recette de Semur.

FAITS HISTORIQUES : SIÈGES, LIGUE

Marcigni a effuyé différentes révolutions dont on a parlé en général dans le Coup d'œil fur le Brionnois. Le redoutable Prince de Galles, fils du Roi Edouard III, paffa la Loire fur le pont de Marcigni en 1366, & ravagea le Charolois & la Bourgogne : il en fut expulfé par le Connétable du Guefclin : (V. 1er. Vol. pag. 184). En 1370 Philippe le Hardi allant voir à Riom le Duc de Berry fon frère, paffa par Marcigni, accompagné de 50 Chevaliers & Ecuyers : il venoit de Rouvre , & avoit pris fa route par S. Gengoux & Perreci.

En 1417, le Duc Jean étant entré en France, à la tête d'une puiffante armée, engagea les Villes à s'unir à lui : Marcigni lui envoya fa lettre d'adhéfion.

Cette Ville fut affiégée en 1419 par les troupes du Dauphin, depuis Charles VII, que le Maréchal de Cottebrune défit, & força de repaffer la Loire : elle fut prife en 1431 par le Comte de Clermont, & reprife par Perrinet Graffet, Capitaine Général du Nivernois, qui la rendit en 1433, pour le bien de la paix, au Duc de Bourbon. Ce Prince ne la garda pas longtemps, puifqu'on voit Bernard de la Broquerie, Ier. Ecuyer Tranchant, établi par Philippe le Bon, Gouverneur des Ville & Châtel de Marcigni en Janvier 1434, aux gages de 800 liv. : apparemment que les ennemis du Duc s'en rendirent encore maîtres ; car François Surienne, dit l'Arragonois, Maître de l'Artillerie du Duc, la furprit par efcalade en 1438.

Les Proteftans fous Poncenat & St.-Aubin leurs Chefs, y commirent de grands dégâts en 1562, pillèrent le Prieuré, déchirèrent tous les livres, brifèrent les Autels, les croix, les images, comme l'attefte le procès-verbal dreffé par Cl. de Monchanin, Châtelain du Bois-Sainte-Marie : on voit par cette pièce en 25 feuillets, qui m'a été communiquée, qu'on regrettoit beaucoup la table d'albâtre du Maître-Autel, fur laquelle étoit la portraiture de N. S. & 4 piliers de cuivre, un candelabre à 7 branches, & la figure de Notre-Dame l'Abbeffe. Il paroît auffi que Jean Raquin, Juge de Marcigni, J. Menant & Nic. Chauvais, Bouchers, favorifèrent les Huguenots en cette occafion. Le procès-verbal qui fait monter le dommage à 10000 écus, (le marc étoit à 15 liv. 15 f. ) eft figné par Nic. de Somery, Abbé de Septfonts ; Théod. de Vichy, Doyen de Lyon ; Antoine de Semur, Sgr. de Sancenier ; Trefmont de Cercy ; Cl. de Montagni ; Adrien de la Garde, Sgr. de Chaffigni ; Geoffroi de Tenaï de S. Christophe ; Cl. de Digoine du Palais ; & Philibert de Vichy, Sgr. de Chevenizet.

Pour éviter pareille furprife, Charles IX ordonna, en 1567, au Capitaine Martin de féparer le pont-levis du Château, & les loges pour mettre des foldats, afin que la Ville demeure en plus grande fureté, dit la lettre originale de ce Prince, que j'ai vue aux archives du Prieuré. Antoine Marque étoit alors Grenetier ; P. Gregaine, Syndic ; Louis Dupuy & Cl. de Lhopital, Échevins : le Capitaine Martin ayant déclaré ne favoir lire ni écrire, fit lire la lettre par le Greffier. Sur les remontrances des Habitans, le Roi leur permit de garder le port, & fit conftruire la tour de Milan-Perle.

L'armée des Reîtres, forte de 25000 hom. commandée par Cafimir & le Prince de Condé, après avoir ravagé le Brionnois, entra dans cette place, & paffa la Loire fur un pont de batteaux en 1576.

Henri III allant de Lyon à Bourbon-Lancy, où il féjourna fix femaines avec la Reine en 1584, s'arrêta à Marcigni, où le Comte de Tavanes refta en garnifon avec fa Compagnie, pendant le séjour du Roi dans ces cantons.

La pefte de 1585 rendit la Ville déferte : le Curé, Sébaftien Cottout (le nom de ce bon Pafteur mérite d'être cité), eut le courage d'y refter. La Loire caufa des pertes immenfes par fes débordemens extraordinaires en 1586 et 1587.

Après la bataille d'Aulneau, le Duc de Bouillon & le Comte de Chatillon pafferent à Marcigni avec 4000 hom. le 6 Xre. 1587. Le Duc d'Epernon les fuivoit bien accompagné, pour terminer avec eux des articles de paix déjà propofés. Chatillon les refufant, fe retira dans le Vivarais, fuivi de 1500 chevaux. Le Duc de Bouillon & d'autres Seigneurs Calviniftes s'arrangèrent avec d'Epernon : celui-ci ordonna au Prieuré un grand repas où il fut foupçonné d'avoir empoifonné les convives Huguenots ; d'où vint le proverbe cité par M. de Thou, Dieu nous préferve du dîné de Marcigni ! En effet, à peine le Duc de Bouillon, le Baron de Doney & autres Gentilshommes furent-ils arrivés à Genève, qu'ils moururent.

Des Marchands de Lyon avoient dépofé 4000 muids de fel à la tour de Milan-Perle, fortereffe flanquée de guérites & bien foffoyée, diffent les Mémoires de Tavanes ; le Comte de Saulx l'affiège, force la garnifon à capituler, & enlève le fel dont il paie ses foldats. Il pourfuit les Ligueurs, commandés par Varenne-Nagu, Gouverneur de Mâcon, & les défait à l'Epinaffe en 1589.

Marcigni, & fes environs font fort incommodés par les troupes des Ligueurs pendant le fiège qu'ils faifoient de Charlieu, emporté d'affaut, quoique défendu par 1200 hommes. Après cette prife, le Baron de Lux féjourne 4 jours à Marcigni, & laiffe pour y commander Molins-Latour en 1590.

Le Duc de Nemours y entre avec 2000 hommes le 20 Avril 1591. Des Sergens d'Autun arrivent quelque temps après pour contraindre les Habitans au paiement des tailles par ordre du Duc de Mayenne. 15 jours après le Capitaine Efpiard tenant le parti du Roi, de la garnifon de Bourbon, vient forcer le pays à faire un autre paiement.

Saint-Martin, qui entretenoit des intelligences avec quelques Citoyens de cette Ville, la furprend la nuit du 24 Août 1591, fait fauter par le pétard la porte du Prieuré, marche droit au Château qui lui eft livré par 2 Suiffes, pille les plus riches maifons, & fait charger 40 chars des meilleurs effets. Comme il fe difpofoit à enlever fon butin, arrivent dans les Fauxbourgs St.-Chriftophe & Molins avec 40 Arquebufiers. Le pillage ceffe ; l'ennemi rentre dans le Château, auquel Thianges, d'Uxelles, de la Claytte & d'Ambierle, furvenus avec 900 hommes, préfentent l'efcalade, & font repouffés trois fois. 2 coulevrines, arrivées de Mâcon, le forcent à quitter la place le 3 Septembre 1591, & à rendre les prifonniers. Thianges y établit pour Commandant le Sr. Defprés, avec les Compagnies de Longecourt & de Morland.

Mais Marcigni, délivré quelque temps après des Ligueurs, fe rendit à la Nocle le 10 Octobre 1594. Thianges, facile de ce que c'étoit le feul endroit du pays qui ne fut pas du parti de la St. Union, écrivit à Mayenne pour obtenir des troupes & du canon, afin d'en former le fiège : l'arrivée du Maréchal de Biron en Bourgogne arrêta fes projets dangereux. La Nocle inveftit avec 500 hommes le fort de Champfeaux, le battit de 2 pièces d'artillerie, le prit & le rafa. Defprés, Capitaine du Château d'Arci, le rendit à la Nocle le 27 Février 1595. La prife de cette fortereffe, qui fervoit de boulevart à Parai, engagea cette Ville, le 5 Mars, à fe foumettre au Roi entre les mains du Comte de la Guiche.

Le Château de Marcigni au fud, caufe fatale de fes malheurs, fut rafé en 1603, à la prière des Habitans mécontens du Châtelain. C'étoit un donjon quarré, de 16 toifes de haut, & de 6 pieds d'épaiffeur, entouré d'une bonne muraille flanquée de 4 tours : il avoit été élevé par les Ducs de Bourgogne près la porte deffus, pour s'oppofer aux incurfions des Ducs du Bourbonnois. Sur fon emplacement a été conftruit une maifon bourgeoife à M. Dupuy de Chateauvert.

Marcigni eft fitué près de la Loire (à 600 toifes), à l'entrée d'une gorge qui conduit à Semur à l'eft. Il eft borné à l'oueft par des coteaux qui régnent du fud au nord, forment au deffous un beau baffin de 3/4 de l. coupé par ce fleuve qui coule au milieu. Il y avoit un pont de bois qui fut emporté au commencement du XVe. f. On paffe la Loire en bateau au port de Chambilli, appartenant à la Ville, qui l'afferme, ainfi que fon droit de pêche. (Voy. Chambilli).

Elle peut contenir 390 f., 1600 Commun. avec les Domaines qui en dépendent, & 2000 âmes. Son commerce eft en bled, bois, fil, &c. Il feroit bien plus vif fi, par le moïen d'un petit canal, la Loire venoit à former un port près de la Ville, qui vraifemblablement jouiffoit autrefois de cet avantage, lorfqu'elle étoit raffemblée autour de l'Églife de S. Nizier, & que le pont fubfiftoit. Gros marché tous les Lundis, où il fe débite beaucoup de fil, & 4 foires par an. Subdélégation ; Grenier à Sel de la Direction de Chalon. Quoique du Bailliage de Mâcon depuis près de 3 fiècles, cette Ville eft de la Recette & de l'Archiprêtré de Semur, & les affaires de finances, tailles, gabelles, . . font toujours du reffort du Parlement de Dijon : elle eft gouvernée par un Syndic perpétuel nommé par le Roi. C'eft la 22e. Ville qui députe aux Etats : elle donnera en 1784 le 2e. Alcade, & Bourbon le 3e. Belle route de Marcigni à Digoin & à Parai.

Les plus anciennes familles font les VERCHÈRE depuis le XIIIe. f. qui ont donné des Magiftrats diftingués au Parlement. HUGUES FRANÇOIS VERCHÈRE DE REFFYE, né en 1680, reçu Avocat à Paris en 1705, Juge de Marcigni en 1717, Syndic perpétuel de la Ville en 1741, s'acquit dans tous ces Emplois la réputation d'un grand juge. Il avoit toutes les qualités qui forment le vrai Magiftrat. Il mourut en 1755, eftimé & chéri de tous, laiffant une riche bibliothèque & de bons manufcrits, fruit d'un travail de 50 ans. Il a fourni 700 articles à la nouv. édit. de Moreri. Guillaume Verchère, né en 1573 à Marcigni, fut Maire de la Réole. Une de fes filles s'établit en Canada où elle forma un établiffement & un petit fort appellé Verchère, à quelques lieues de Montréal, près des Ifles de Richelieu. Les Iroquois vinrent l'attaquer, pendant que fes gens étaient aux champs, & furent repouffés par cette Héroïne habillée en Amazone, avec une bravoure digne des vieux Militaires. Quelques années après, le même fort attaqué par les Sauvages, aurait été emporté fans la belle défenfe de fa fille, âgée de 16 ans, qui tira un coup de canon pour avertir les environs, fe porta partout avec un foldat, & força l'ennemi à la retraite. Ce trait de courage ayant été mandé à Madame de Pontchartrain, le Roi lui fit une penfion de 400 liv. Ces faits font tirés d'un livre intitulé : Aventures d'un Marin fous le règne de Louis XIV. L'Auteur dit avoir connu ces 2 Dames Verchère, & avoir vu leur fort.

[Complément sur Madeleine de Verchères et sa mère héroïnes de la Nouvelle-France]

Les Montillet, dont un Capitaine pendant la Ligue ; les Gregaine fortis du Village de ce nom, Paroisse de Brian, établis à Marcigni en 1400 ; les Marquet, dont Antoine, Receveur du Grenier à Sel, étoit Échevin en 1530 avec J. de Chandon, Ecuyer Sgr. de Brailles ; les Dupuy, les du Ryer dont un Ant. Capit. du Chât. de Marcigni en 1440 ; un André, Châtelain de Semur fous Louis XI ; Chriftophe, Lieut. Gén. des Baffes-Marches du Bourbonnais, fiège du Donjon, Maître des Requêtes de la Reine-Mère.

Il fut père d'André du Ryer, Sr. de Malezair, Fief de la Paroiffe du Lac en Brionnois, où il eft mort en 1668, après avoir été Conful aux Echelles du Levant, où il avoit appris les langues turque & arabe ; il fut nommé Secrétaire du Roi, Interprète aux langues orientales en 1651, & Gentilhomme de la Chambre : on a de lui plufieurs ouvrages, entr'autres, une Grammaire turque & l'Alcoran imprimé à Paris en 1647, in-4°. réimprimé à Amfterdam en 1733. Cl. du Ryer, Receveur des Consignations à Marcigni, qui a hérité de fes ancêtres le goût des Lettres, poffède plusieurs manuscripts de ce Savant, qui confiftent en inftructions politiques & difcours à l'Empereur des Turcs, fes paffe-ports en arabe, &c. . . . Il eft étonnant que l'Abbé Papillon, qui a enflé fa lifte de tant d'auteurs ignorés, ait oublié André du Ryer qui a fait honneur à la Bourgogne.

Quelques-uns doutent que Pierre du Ryer, né à Paris, de l'Acad. Française, froid traducteur, Poète tragique, foit de la même famille.

M. Michault rapporte, dans le Ier. vol. de fes Mélanges, pag. 333, une lettre du Père Berthet qui fait l'éloge du P. de S. Rigaud, né à Marcigni, Philofophe, Mathématicien, grand Prédicateur à Lyon. On dit qu'ayant été envoyé par Louis XIV à la Bibliothèque du Vatican, il retenoit de mémoire les manufcrits qu'il avoit lus, & qu'on ne lui permettoit pas de copier.

Marcigni eft à ¾ de l. de Semur, 4 de Parai, 5 de Charolles, 12 de Mâcon, 10 de Cluni, 30 de Dijon.

Lat. 46d. 14' 8". Long. 1d. 43' 19".

MALTAVERNE

Mala Taberna, Village de la Paroisse. de Briennon (V. ci-devant Briennon) : ajoutez , qu'il fut vendu par Laurent de Tenay à Henri d'Ogeroles en 1625, & appart. auj. à Mde. de Lillebonne. Il fut déclaré en 1459 être de tout temps du Duché de Bourgogne, & non impofable par les Officiers Royaux du Lyonnois.

MATOUR

Amatorium, Par. voc. S. J. B. Pat. l'Abbé de S. Rigaud ; Chap. feigneurie. fondée ; Sgr. depuis 1768, N. de Caftellane, qui l'eft auffi de Château-Thiers ou Thierry, app. par S. Julien Château-Tyard, poffédé dès le XIVe. fièc. par la Maifon de Foudras, une des plus illuftres de Bourgogne par fon ancienneté & fes alliances : cette Seigneurie fut érigée en Comté en 1680, en faveur de Roland de Foudras. Il avoit pour aïeul P. de Foudras, Chevr. Sgr. de Courcenay en 1291.

12 foires. 1200 Comm. avec les dépend. Monnet, Trefcourt, Auvereau, Crozet, Croux, Etivaux, Argaud, Authiard, Neuilly, &c. Pluf. Dom. & moulins.

À 7 l. de Semur, 5 de Mâcon, 4 de Cluni, 15 d'Autun.

MEULIN

Ancienn. Mevilain, Mediolanum, Mediolatium, Medrolatium, Par. voc. S. Pierre, Pat. L'Abbé de Cluni ; de la Juftice-Mage de Cluni, de celle d'Audour & de Château-Thiers ; l'Abbé de St. Rigaud, Sgr. du clocher. 180 Comm.

Ham. les Plaffards, le haut de Meulin , les Baudrats, Laffin, les Saudet. 1 moulin. Pays de montagnes.

À 5 l. de Semur, 6 de Mâcon.

MONTMELARD

Mons-Melardi, Par. voc. St. Barthelemi, ancienn. S. Denis ; Pat. l'Abbé de Cluni depuis 983, que cette Églife fut donnée à S. Mayeul par Valtere, Évêq. d'Autun : elle étoit alors fous le voc. de Ste. Marie, & a été deffervie par les Moines ; de la Châtell. du Bois-Ste.-Marie ; Sgr. Engag. d'abord, enfuite propriétaire, le Marquis de Drée, par échange fait avec le Roi.

Chât. de Villars à N. Bernard de la Vernette, Lieut. de Roi en Mâconn. Nureux à N. d'Ethy, Comte de Milly, Colonel de Dragons, de l'Acad. des Sciences. Vigouffet à Jof. de la Salle, Sgr. de Poncy. Le Pas, ci-devant à P. Marie Naturel de Valetine, maint. à N. Guyon, Prévôt de la Maréch. de Charolles. Chap. à Vigouffet, & une à Nureux.

Les autres Ham. ou Ecarts font le Buiffon, la Juneaux, Chamay, Villard, Vauzelle, &c. & 8 Domaines détachés.

Sur le mont Crozan ruines d'un anc. Monaftère, dép. de S. Rigaud, fous le voc. de S. Cyr, où étoit un fameux apport. Fontaine dans le flanc de la montagne, qui communique aux 2 mers par la Saône & la Loire. 3 moulins fur pluf. étangs. Seigle ; pommes de terre ; farrafin.

Ce Village, fur une hauteur, de 100 f. 500 Commun. eft entre Dompierre à l'eft, Matour au fud-eft, Dun-le-Roi au fud, Gibles à l'oueft , Ozole & Baubery au nord.

À 5 l. de Semur, 3 de Charolles, 6 de Cluni, 7 de Mâcon, 15 d'Autun.

OUROUX SOUS LE BOIS DE SAINTE-MARIE

Oratorium, Par. voc. St. Pierre-ès-Liens, Patr. l'Abbé de Cluni, du Comté de Dyo ; Guy de Dyo acheta de Jean de Marzac, Sgr. de Sigy, le Châtel, fes fonds & dîmes à Ouroux, en 1360. 50 f. 200 Commun. Tour, faifant partie d'un anc. Chât. app. Chaffagne, Fief à Cl. Barthelot de Rambuteau. Dép. la Croix & Champeau. Froment ; quelques vignes ; beauc. de fruits.

À 5 l. de Semur, 1 ½ de Charolles, 9 de Mâcon, 14 d'Autun.

OZOLE

Ozola, Par. voc. S. J. Bapt. (28 Août) ; l'Év. d'Autun Collat. le Curé Sgr. du clocher & d'une partie du Village, le refte de la Paroiffe, en ce qui eft du Mâconnois, au Sgr. de Château-Thiers ; la partie du Charolois dépend de la Sge. de Moulins-la-Cour. 55 f. du Brionnois, 45 du Charolois où font encore 5 Domaines.

Rambuteau, Chât. & Seigneurie poffédée dep. 180 ans par les ancêtres de Cl. Barthelot, Chevalier de S. Louis, dont 2 ont été Lieut. de Roi en Mâconnois, & un Brigadier des Armées du Roi. Très jolie Chapelle caftrale de S. Henri fondée par Henri Barthelot en 1064. Le Sgr. actuel a conftruit 32 Domaines dans l'étendue de fa Terre, à 3 l. de tour : 18 font dans les environs du Chât. Par fes foins ce pays, maigre, fauvage, inculte, eft défriché, vivifié & embelli : on croiroit de loin que ce font autant de maifons bourgeoifes. Son Château, quoique fur une éminence, a l'agrément de belles pièces d'eau, environné de bois, avec 5 étangs. Son frère, auffi Chevalier de S. Louis, a donné au pays un grand fujet d'édification par fa retraite à Septfonds, où il paffe, depuis 12 ans, 6 à 7 mois de l'année avec ces pieux Solitaires.

Crary, Château à P. Emanuel du Mirat ; Ecuffes, dont Dalmace de la Porte étoit Sgr. en 1377, donné à Cluni en 1437 par Mariette Leduc, aliéné en 1622, Fief à Cl. de Rambuteau ; Pommey ou Pomay, Fief avec Chapelle, à Alexis Rougemont, Confeiller à Charolles ; Cloudeau, Clofum aquae, Fief avec 4 foires , au Sgr. de Villars : les autres dépend. font les Brouillards, les Forgeat, Monchalon, Somery avec une ancienne tour, Fief à la Comteffe de Pons-St.-Maurice, & ci-devant aux de Moulins-la-Cour.

À 5 l. de Semur, 6 de Cluni, 1 de Charolles, 8 de Mâcon, 14 d'Autun.

PRISY D'AMANZÉ

Ancienn. Prizey, Prifiacum, Par. Voc. S. André ; Pat. l'Abbé de Cluni. Cette Terre eft depuis 1415 aux Comtes d'Amanzé. Une Dame de ce nom a laiffé 60 liv. de rente pour les pauvres, en 1710 ; (V. Amanzé). Le Presbytère fut brûlé par les Calviniftes en 1562. 30 f. 120 Comm. Ham. le Parc, ancien Fief où jadis étoit le Château ; les Bouffiers, le Monceau, Tolfy en partie. Pays varié, peu fertile.

À 3 l. de Semur, 9 de Mâcon.

RAMBUTEAU : V. OZOLE

SAINT-GERMAIN-DES-BOIS

Par. dont l'Églife affez belle a fervi aux Chanoines Rég. de S. Aug., & où les Sgrs. de Dyo, Fondateurs du Prieuré vers 1095, ont leur tombeau élevé, ainfi que Sybille de Luzy, Dame de Dioco & de Sigi en 1228, & Jeanne de Clungiis... en 1300. Il n'y a plus de Religieux, & le Prieuré a été uni à celui de St. Sernin-des-Bois : (Voy. St. Sernin, Baillage de Montcenis).

Le Patron de la Paroiffe eft S. Benoît avec S. Germain. Le Prieur Sgr. Haut-Jufticier & Patron du Bénéfice. Il refte encore des veftiges du Monaftere, qui fut brûlé & l'Églife pillée par les Calviniftes, commandés fous l'Amiral de Coligni par Clermont d'Amboife & Briquemaut. L'Abbé Dagu, dans fon Hiftoire des Révol. de Mâcon, pag. 121, dit que les Chanoines Rég. de S. Pierre de Mâcon étoient originairement iffus de ceux de St. Germain. Chât. Terre & Chap. de St. Ambreuil ou Embrun (S. Ambroife) au Comte d'Amanzé, par mariage de Marguer. de Dyo avec un d'Amanzé. La Chapelle paroît avoir été l'anc. Églife paroissiale du temps des Moines. 180 Commun. compris les Broffes-Dieu & l'Argollet, jadis la Grolay, de 60 Comm. Sur la grand'route de Charolles à la Claytte.

À ¼ de l. de Dyo, 5 de Semur, 8 de Mâcon.

ST JULIEN DE SIVRY

Du nom d'un Ham. app. Sivry ; P. voc. St. Julien, Martyr ; Patr. de la Prieure de Marcigni depuis 1105, qu'il lui fin accordé par Norgaud, Év. d'Autun ; de la Seigneurie de Vaux de Chizeul, anc. Fief ainfi app. du nom de Choifeul, dont une branche poffédoit de grands biens en Bourgogne. Marie de Choifeul, Dame de Sigy, de Laye, du Vaux de Chizeuil, porta ces Terres en dot à Guillaume de l'Aubepin, Seigr. de Sigy-le-Châtel : la dernière appartenoit en 1650 a une branche de la Maifon de Dyo de Montperroux, éteinte par le décès d'Eléonor Dyo de Montperroux, Lieut. Gén. des Arm. Ses biens fubftitués pafferent à fa fœur, mariée à Louis-Franç. Damas d'Anlezy, d'où, après fa mort, ils doivent revenir à J. Pierre Damas de Saffangi.

7 à 800 Comm. Ham. Sivry, les Jean-denis, Chevagni, petit bois avec Chap. de Ste. Geneviève, & un anc. Chât. à N. Baraille de Mandelot, Chevr. de Malte, en toute Juftice. Autre Chap. des Rois à Vaux, avec anc. Chât. Moulin fur l'Arconce, app. Caffe-Veffe ?. Le Ham. De Maringue plaide à Charolles, y paie taille, & y prend fel : le refte de la Par. qui ufoit de fel de Peccais, eft en procès pour conferver fon droit.

Bon terroir ; vignes ; excellens pâturages.

À 4 l. de Semur, 1 ½ de Charolles, 10 de Mâcon.

SAINT-IGNI-DE-VERS

App. Santigné en 1288, Sininiacum ; Par. voc. S. Jean-B. Patr. du Chap. d'Aigueperfe ; dern. Par. du Dioc. d'Autun au fud. Le clocher & partie de la Paroiffe font du Beaujolois, à Henri de la Broffe, qui a fa Chapelle fondée à l'Églife : le refte, du Baillage de Mâcon, Recette de Semur, de la Seigneurie de la Garde-Marzac, & du Comté de la Claytte.

2 Chât. celui de la Broffe, qui releve de Beaujeu, eft bâti à l'antique, échût à Ant. de Montrichard en 1631, par fucceffion de Cl. de la Beloufe, & celui de Colange, Paroisse de Dun, par mariage avec Ifabelle de la Tour-Paula en 1656. Henri-René de Montrichard, anc. Page de la Dauphine, Sgr. de Marchangi en Lyonnois, a le Fief de la Broffe. L'autre Chât. à Cl. de Saint-Georges, par fon époufe Franç. Monchanin de la Garde-Marzac : cette Dame a laiffé aux pauvres, en 1763, une grande marque de fa charité, en léguant 6000 l. de rente à fes 12 Terres ; il y a 1600 l. pour 8 vieillards infirmes de Santigni, qui avec cette fomme vivent à l'aife, & aident leur famille. Voilà pourtant le peu qu'il en coûte pour nourrir les gens vertueux dans nos campagnes. Quelle effrayante comparaison, quand on fonge à ce qu'on prodigue tous les jours pour foudoyer le vice dans la Capitale !

Belle Chapelle avec haute flèche en ardoife, voc. N. D. de Vers, dans le Village de ce nom, conftruite par les Dumont, Bourgeois du Pays, il y a plus de 200 ans. Autre Chapelle rurale de St. Clément au Ham. de ce nom.

Par. de 7 l. de tour, de difficile defferte à caufe des ruiffeaux, des montagnes & des bois ; 1500 Comm. & à portion congrue.

Dép. Mont, Vers, St.Clement, Vibus, Le Charne, les Canot, Aujoux, la Brette, le Rouffet, &c. & 50 Domaines.

AJOUX, Altum Jugum, où M. Tranchand, Profeffeur à Beaujeu, a trouvé des minéraux de plomb teffulaire ou galène, dont j'ai vu chez lui de beaux morceaux : il a découvert auffi à la Chapelle-fous-Dun, proche Châteauneuf, une mine de charbon de terre, qu'on fe propofe d'exploiter, & une mine de plomb vernis, à S. Polycarpe près de S. Julien.

2 ruiff. qui prennent leurs fources en la Paroiffe, fe jettent dans le Sornain au Sordet, font aller dix farroirs ou moulins à fcier le fapin, qui en 24 h. coupent 6 douzaines de planches ; 10 battoirs d'écorce, 1 moulin à farine. Les montagnes font couvertes de bois, prefque tout en fapin ; on y fabrique le charbon qui fe vend à Charlieu, Beaujeu, Villefranche. .... Pays fauvage, entrecoupé de montagnes où il ne croît que du feigle, du farrafin & beaucoup de pommes de terre.

À 6 l. de Semur, 6 de Mâcon, 17 d'Autun.

SAINT-LÉGER-SOUS-BUSSIÈRE

S. Leodegarius prope Buxeriam, P. à la coll. de l'Év. de Mâcon ; Sgr. N. de Caftellane, qui l'eft auffi de la Buffiere fur Grône, avec Chapelle. Foires. Anc. Chât. fur la colline, qui a donné le nom à une bonne Nobleffe éteinte depuis longtemps. Marguerite de la Buffiere, Religieuse à Marcigni, fut Abbeffe de St. Jean d'Autun en 1066 : c'étoit une place forte qui commendoit fur le chemin de la Claytte à Mâcon, & fur tout le voifinage. J. de Toulongeon, Baron de Senecey, Maréchal de Bourgogne, tenta la fidélité du Gouverneur, qui, loin de fe laiffer furprendre, battit le Maréchal & le fit prifonnier. Ayant été échangé avec le Comte de Vantadour, il fignala fon reffentiment par la ruine de ce Château, comme s'il eût pu enfevelir fous fes débris le fouvenir de l'affront qu'il y avoit reçu.

Beatrix de la Buffière porta cette Terre au Préf. Antoine Levifte fon mari, en 1431 ; & Jeanne leur fille à Anne Robertet, de qui elle fut acquife par le Bailli de Mâcon, Phil. Paphi sgr. de Neronde, qui la laiffa à N. Laurencin fon parent, des desfcendans duquel J. de Foudras de Château-Thiers l'acquit en 1696.

Les dépend. font la Buffiere, la Belouze où il y a foires, Négeant, les Murs, Mont-didiera &c. Papeterie fur la rivière venant de de Saint-Pierre-Lavieu, qui réunie à celle d'Audour, forme la Grône. On trouve à S. Leger une marne noire cryftallifée, pyriteufe, qui annonce une mine de charbon.

À 8 l. de Semur, 5 de Mâcon, 17 d'Autun.

SAINT-RACHO : V. DUN-LE-ROI

SAINT-SYMPHORIEN-DU-BOIS

Par. Patr. le Doyen de Parai. Anc. Chapelle de St. George bien réparée, dont le nom eft refté à un Village au milieu des bois. Le clocher & la plus grande partie de la Paroiffe & dép. de la Seigneurie & Juftice de Dyo ; une autre partie de celle de Drée, une autre de celle du Prieur de St. Germain ; enfin, le Curé a auffi le Fief avec Juftice, qui comprend son pourpris, fes fonds curiaux & autres, comme il fe voit par plufieurs titres des XV & XVIe. f. qui font dans fes archives. Il pofféde encore un autre Fief en fimple directe & cenfive, acquis en 1488 d'Edouard Damas de la Bazole, & établi par 2 terriers de 1552 à 1636.

350 Comm. avec les dépend. St. George, la Pouge, Giverdier, Montalon, Bois-Soleil, Baubigni, &c. Pays de bois. Sur la gr. route de Charolles à la Claytte. (V. Dyo ci-devans).

À 3 l. de Semur, 2 de Charolles, 8 de Mâcon, 14 d'Autun.

SIVIGNAN en Mâconnois : V. SUIN en Charolois.

TELEAY ET FLACELIERES et AIGUEPERSE

Deux Villages en Mâconnois, Recette de Semur, dans la Paroisse de Saint-Bonnet-des-Bruyeres, jadis mère Églife, maint. Annexe d'Aigueperfe, deffervie par un Vic. Dioc. d'Autun. Saint-Bonnet en Beaujolois, de 700 Comm., eft entre Matour & Saint-Igni-de-Vers.

Aigueperfe, Aqua Sparfa, à préfent Paroisse, a un Chapitre fondé en 1288 par Louis, Sire de Beaujeu, & Hugues d'Arci, Év. d'Autun, compofé d'un Doyen, de 12 Chanoines, dont 9 réfidant : les 3 autres font Curés de Saint-Igni, de Saint-Racho & de Propierre. Les Chanoines font Patrons de la Cure & Doyenné du lieu. Theode de Maze, Calvinifte, s'empara des biens du Chapitre en 1562, pilla les archives, & démolit les maifons du cloître.

Les Ham. dép. font Villemartin, Curteli, les Canards, les Broffes, Villars, Muffery, Fief en toute Juft. Chât. & Ham. de 30 f. au Sgr. deVauzelles, Franç. Louis de Mufy : (V. fur cette famille, l'Hôpital-le-Mercier en Brion.) 3 moulins fur 2 petits ruiff. fortant de la montagne d'Ajoux.

À 6 l. de Semur, 6 de Mâcon, 3 de Beaujeu.

TRADET

Village de la Paroisse de Trades en Beaujolois, Baillage de Mâcon, Recette de Semur, Dioc. d'Autun. Trades peut avoir 140 Com. N. Paiffon du Bacon, Sgr. ayant acquis de N. Quarré de Champvigni.

TRIVY

Tyrinacum, Par. voc. S. Germain d'Aux. Coll. L'Év. d'Autun ; M. de la Guiche, Sgr. du clocher & d'une partie de la Paroisse ; de la Juftice de l'Ecoufferie, Seigneurie de Sevignon ; le refte dépend de la Juftice de Cluni, & un canton de celle d'Audour. L'Effart, Fief en toute Juft. 70 f. 260 Comm. Dépend. les Carrés, Epre, Chalanforge, Vazelle , &c. 1 moulin. Terroir fec ; ni communaux, ni bois ; très peu d'arbres fruitiers.

À 7 l. de Semur, 5 de Mâcon, 17 d'Autun.

VAREILLES

Varrelyae, Par. voc. St. Martin ; Patr. le Chapitre d'Aigueperfe ; Sgr. le Marquis de Drée ; mêmes anc. Sgrs. qu'à Drée ou la Bazole (Voy. ci-devant Curbigni) ; entre Bodemont, St.Chriftophe & Oyé. 320 Com. avec les Ecarts Saint-Albin, Montgiraud, Montet, &c. Chopaille, les Thevenin & Serain font tous 3 alternat. avec St. Laurent. Bon terroir, difficile à cultiver, étant en terre forte : chemins impraticables en hiver & en temps de pluie.

À 3 l. de Semur, 1 de la Claytte, 8 de Mâcon, 16 d'Autun.

VARENNE EN BRIONNOIS

Varennae, Par. Voc. S. Pierre-ès-Liens ; Pat. & De. la Prieure de Marcigni depuis 1094 ; Archip. & Recette de Semur ; Prévôté du Baillage de Mâcon. L'Églife eft belle & vafte, a 3 nefs, & fervoit au Prieuré de Bénédictins établi fous S. Odilon en 1045 par Artaud Briennenfis, uni depuis à Marcigni, deffervi par 3 Religieux de cette Maifon. On a découvert aux environs de l'Églife, des carreaux, des ferrures & des clefs d'une grandeur prodigieufe. Le Prieur de Marcigni fit hommage au Roi en fon Bailli de Mâcon, de la Terre de Varenne, en 1244.

Cette Seigneurie a été donnée en différens temps à Marcigni : Artaud de Brian cède l'Églife & la dîme en 1094 ; Conftance de Semur, dite de Varenne qui étoit fon apanage, y lègue des fonds en 1109 ; Hugues de Manilli délaiffe à fa fille Marguerite la Seigneurie de Montrafon, en lui permettant d'en difpofer pour Marcigni, où elle prit le voile en 1281.

250 Commun. 60 f. compris les dépend. Montrafon, Fief ; le Seuil, les Courtes-Perches, les Galliots, les Hayes, &c. les Forges, Fief en toute Juftice, ci-devant aux Joleaud, maint. à Louis-Melchior Comeau de Satenot par fa femme. Ce Fief vendu par les Bénédictins, en 1393, à Jean du Palais, paffa à Ant. de Digoine en 1444, à Ant. de Vichy en 1466, à Laurent de Thenay par échange avec Bofchevenu en 1630, remis par Catherine de Chauvigni de Blot fa veuve, à Jean-B. Joleaud, pour la Rente noble de la Beluze, Paroisse de Brian. Celui-ci fit mettre fa maifon nouvellement bâtie, fous la fauvegarde du Roi, par Lettres de Henri de Bourbon-Condé, en 1645. Les Joleaud des Forges, origin. d'Autun, ont donné 8 Gendarmes de la Garde depuis 1650, & pluf. Chevaliers de S. Louis. Un Joleaud fut tué à la bataille de Senef en 1674, un autre à celle de Ramilly en 1706.

Belle maifon dite la Tour-Varenne, jadis Meix de la Grange, aux Raquin en 1500, enfuite aux Roffelin, de qui Jean-B. Joleaud l'acquit en 1641 ; maint. Fief à Jean-Bapt. Bouthier de Rochefort, Avocat, qui l'a orné d'une bonne bibliothèque & d'une Chapelle, de la plus noble fimplicité.

Terroir maigre & léger : excellens prés le long de l'Arconce, où l'on engraifle de gros boeufs. Beau pont de pierre fur cette rivière, conftruit par la Province en 1731, appellé dans le devis, pont de St. Chriftophe, parce que le Sgr. de ce nom en fit voir la néceffité aux Elus, pour la communication du Mâconnois, Lyonnois, Beaujolois, avec la Bourgogne. On doit fe hâter de réparer la plus belle arcade, dont l'avant-bec a été fappé par les fondemens, & menace ruine ; ce feroit un grand malheur pour le pays. Carrière de grès. Bon chanvre. Vin commun.

Les Communautés de Varenne, Brian, Saint-Didier, ont été confirmées dans leur ancien droit de prendre le fel de Peccais à Charlieu, par Arrêt du Confeil en 1736, contre les Fermiers Généraux. Mefure de Marcigni de 42 l.

À 2 p. l. de Semur, 2 de Marcigni, 10 de Mâcon, 17 d'Autun, 27 de Dijon.

VERSAUGUE

Aqua-Verfa, à caufe de la chûte des eaux dans l'Arconce ; Par. voc. Ste. Marguerite ; Patr. le Prieur d'Anzi. Archip. de Semur ; Sgr. Cl. Abel, Marquis de Vichy-Monceaux. Une Dame de Fougères en aliéna les dîmes au profit des Mépartiftes de Parai, qui paient la portion congrue au Curé. Adrienne de Fougères porta, en 1558, cette Terre & celle de Verdet, à Cl. de St.Georges fon mari, qui fut tué par les Ligueurs, & inhumé dans cette Églife en 1593.

Jean de St.-Georges, Seigneur en 1662. Le Verdet, Monceau & Verfaugue pafferent de Philib. Dupuy à J. Perrin, dont les héritiers les ont vendus au Comte de Vichy-Chanron. Le Château du Verdet eft détruit.

40 f. 140 Comm. Dépend. Bornats avec Chât. ruiné, la Rue-Neuve, les Gras, la Loge avec Chât. Fief en toute Juft. relevant de la Baronnie de Semur, à Cl. du Ryer, ainfi que la Franchise. Claudine de S. Trivier acquit la Loge de Geoffroy de Tenay en 1558. La Paroiffe s'étend jufqu'en celle de Poiffon où eft fitué la Loge. Terre propre à la tuile, aux carreaux.

Ce Village fur une éminence, à ¼ de l. de l'Arconce, entre Poiffon & Monceau, qui étoit autrefois fon Annexe, érigée en Cure depuis 70 ans.

À 3 l. de Semur , 3 de Charolles, 2 de Parai, 2 de Marcigni & du Grenier à Sel, 12 de Mâcon.

Fin du Brionnois.

(Abréviations : Archip. Archiprêtré, Coll. Collation, Comm. Communiants, Dioc. Diocèse, f. feux, f. Siècle, l. lieu, Ham. Hameau, Par. Paroisse, Patr. Patronage, Sgr. Seigneur, Voc. Vocable, &c. etc.)

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