6.890 habitants. Poste et gare de la localité, à 25 kilomètres de Charolles. Superficie : 1.866 hectares dont 1.136 en céréales et cultures, 352 en bois. 318 en prairies et 68 en vignes. Vins de bonne qualité. Commerce de bétail et de grains. Faïencerie dite de Sarreguemines occupant près de 1.500 ouvriers. Fabrique de poterie de grès, tannerie, chapellerie, brasserie. Ville située sur la rive droite de la Loire près de la jonction du canal du Centre avec le canal latéral à la Loire. Beau pont-canal sur la Loire. Territoire en plaine. Châteaux de Chizeuil et de Revernay.
Cinq voies romaines partaient de Digoin. La première se dirigeait au nord sur Toulon et Autun. Une seconde, au midi, suivait la rive gauche de la Loire en passant à Cée, Avrilly (Ariolica) et Roanne (Rhodunna). Une troisième, à l'ouest, traversait la Loire et se séparait de la seconde au village d'Etrée (Via Strata) pour se diriger sur Moulins et Bourbon-l'Archambaud. Une quatrième conduisait à Bourbon-Lancy. Enfin, la cinquième, dans la direction de l'est, se dirigeait sur Paray.
La ville de Digoin, placée à la bifurcation de cinq grandes routes, et ses environs avec ses nombreux vestiges des époques préhistoriques gauloises et gallo-romaines, apparaissent à travers les siècles passés comme le lieu le plus anciennement habité de cette partie de la Bourgogne.
Jusqu'à l'arrivée des Burgondes, Digoin a été le pays le plus florissant du Charollais.
En 765, Pépin, roi de France, victorieux de Gaifre, comte d'Auvergne, rentra dans l'Autunois en passant par Digoin. Pendant les guerres des Armagnacs avec les Bourguignons, la ville souffrit beaucoup des incursions des premiers. Durant les troubles de la Ligue, elle fut prise et reprise plusieurs fois. Ses fortifications furent détruites par les royalistes. Un lieutenant des Ligueurs, d'Ornaison, s'étant emparé de Digoin, y fut surpris au mois de juillet 1593 par les barons de Saligny et d'Amanzé, et brûlé avec les siens dans une forteresse où il s'était enfermé au lieu appelé encore aujourd'hui la Tour.
La cure était à la nomination de l'abbé de Cluny depuis 1205. Digoin dépendait, pour la justice, de Paray.
Par transaction passée en 1312 entre Henri, prieur de Paray, et Guillaume, chevalier, seigneur de Morillon, il est convenu : « Que la haute justice appartiendra au sire de Morillon dans les villages de Digoin et de la Brierette, les moines se réservant la basse et le tiers dans les profits des marchés et des deux foires de Saint-Georges et de Saint-Martin. Ledit seigneur donnera les mesures de sel et de vin et jouira du droit de banvin pendant un mois ». Ce concordat fut approuvé par Henri de Fautrières, abbé de Cluny.
Guy de Saint Barain possédait le fief du port de Digoin, en 1376. Autres fiefs : le Péage, Laperrière. La manufacture de faïence fut établie par arrêt du Conseil, en 1776.
Le village d'Etrée (Strata) rappelle qu'une voie romaine y passait.
Parmi les hommes remarquables que Digoin a produits, on distingue : 1° le général Magnaux de Lavaux, né le 7 août 1751, qui, après avoir fait la guerre de Saint Domingue, fut président du Conseil des Anciens en 1798, puis envoyé à la Guadeloupe en 1799 en qualité de Commissaire du Directoire Exécutif, et enfin élu député en 1822 par l'arrondissement de Mâcon ; 2° le comte Maynaud de Pancemont, né en 1755. Fut président à mortier au parlement de Bourgogne, premier président de la Cour d'appel de Nîmes, député de l'arrondissement de Charolles dans les Cent jours et Conseiller d'État ; 3° M. Maynaud de Pancemont, frère du précédent. qui mourut évêque de Vannes en 1808.
Cette petite ville et ses environs semblent avoir été de tous temps le lieu du Charollais choisi par les potiers du pays ou étrangers pour y exercer leur industrie et leurs talents. Pour le passé, nous y trouvons les traces de poteries attribuées à l'époque gauloise et de deux faïenceries des XVII° et XVIII° siècles. Dans le présent, les fabriques de grès Perrusson et Pierre-Petit et la grande manufacture de porcelaine opaque, dite de Sarreguemines, y sont florissantes et continuent dignement les traditions du passé.
Cette dernière manufacture de faïence est une succursale des importants établissements céramiques de MM. Utzschneider. et Cie, de Sarreguemines. Elle fut créée en 1876 par suite de l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine et pour conserver sur le marché français une marque justement réputée.
On y fait la faïence fine à pâte blanche et couverte, transparente, sans décors et avec décors imprimés et coloriés, soit sur le vernis, soit dessous.
Digoin est favorisé surtout par ses canaux. Le dernier en date est celui de Roanne à Digoin qui a été commence en 1832 et terminé six ans plus tard. Il communique à Roanne avec la Loire et à Digoin avec le canal latéral et le canal du Centre, par un embranchement qui franchit la Loire sur un pont aqueduc d'une longueur de 217 mètres et romposé de onze arches. La longueur du canal est de 56.043 mètres. La différence de niveau entre Roanne et Digoin (36 m. 80) a été rachetée pur quatorze écluses à tas. Le tirant d'eau est de 1 m. 50. La houille et le coke composent la moitié des transports.
Saint-Agnan-sur-Loire
1261 habitants. Poste et gare de la localité, à 9 kilomètres de Digoin et à 34 kilomètres de Charolles. Superficie : 2.420 hectares dont 1.243 en cultures et céréales, 665 en prairies, 405 en bois et 107 en vignes. Vins ordinaires de bon goût, les meilleurs crus sont les Piliers, les Monts, les Bruyères et la Bondue. Commerce de céréales et de vins.
Le ruisseau des Giroux se perd dans un rocher et reparaît un kilomètre plus loin. Le château d'Aluze est très ancien.
La voie romaine tendant de Chalon à Autun passait sur le territoire de Saint Agnan. On trouve souvent des monnaies romaines et des armes, des tuiles à rebords, qui attestent l'existence de nombreuses villas gallo-romaines.
Il exista jadis, au hameau d'Issanghi, un prieuré de l'ordre de Grammont fondé par le sire de Bourbon. Le Boulay était un membre de la Commanderie de Beugnay avec chapelle sous le vocable de Saint-Blaise.
L'ancien fief de la Roche a appartenu aux seigneurs de Journet.
Le sol renferme des minerais de fer, de la houille et du kaolin.
Saint-Germain-des-Rives
287 habitants. Poste et gare de Saint Yan, à 2 kilomètres. à 8 kilomètres de Digoin et à 23 kilomètres de Charolles. Superficie : 618 hectares dont 332 en céréales et cultures, 230 en prairies, 40 en bois, 16 en vignes. Vins ordinaires, durée deux ans. Commerce de céréales et de bétail. Territoire dans la vallée de l'Arconce.
Le nom de Rives lui est donné à cause de la situation du village sur l'Arconce. Le curé était à la nomination du Chapitre d'Autun depuis 1642 jusqu'à la Révolution. Avant cette époque, la cure dépendait du Chapitre de Semur
Les Guerreaux
612 habitants. Poste et gare de Saint-Agnan, à 4 kilomètres, à 10 kilomètres de Digoin, à 35 kilomètres de Charolles. Superficie : 2.001 hectares, dont 924 en céréales et cultures, 637 en prairies, 400 en bois et 40 en vignes. Vins ordinaires. Les meilleurs crus sont ceux de : Gravoche, Grands Marions, des Bernards. Commerce de céréales, de bétail et vins. Ruines de l'ancien château de Morillon. Château moderne de Couchaud.
Ce village est situé dans un vallon entouré de collines chargées de vignes. Sur le territoire de cette commune était le manoir des de Morillon, dont les sires avaient le droit de haute justice sur Digoin et ses environs.
La Motte-Saint-Jean
1602 habitants. Poste et gare de Digoin, à 2 kilomètres, à 28 kilomètres de Charolles. Superficie 2.575 hectares, dont 1.038 en céréales et cultures, 985 en bois, 292 en prairies et 260 en vignes. Vins légers. Les meilleurs crus sont aux Beaumes, aux Tuileries et au Verdier. Commerce de vins, de produits maraîchers, laitage et fruit. Le territoire est un plateau incliné vers la Loire, rive droite, qui y reçoit l'Arroux.
Ancien château des Cossé-Brissac, bâti en 1630, par J. de Coligny. Il y eut jadis un prieuré de Bénédictins qui dépendait de Paray.
La Motte Saint-Jean a pris son surnom d'une ancienne chapelle dans laquelle se trouvait le tombeau deJ. de Coligny, lieutenant général, baron du lieu.
Le prévôt de Sussey nommait à la cure. Autrefois, prieuré bénédictin dépendant de Paray.
Le magnifique château des Coligny était bâti sur la hauteur. Ayant pris le parti du Grand Condé, son parent, du temps de la Fronde, il en fut abandonné quand le prince rentra en grâce, en 1660. Piqué de se voir préférer Guitaut pour le cordon bleu, il se retira en son château et ne parut plus à la cour.
Les anciens seigneurs furent les Saligny. Lourdain de Saligny fit établir trois foires en 1426, en la ville de La Motte-Saint Jean. Son héritier porta cette terre aux Coligny d'où elle passa, en 1744, à Durey de Sauroy.
La baronnie de La Motte Saint-Jean a appartenu au duc de Cossé. Elle s'étendait sur La Motte, Morillon, partie de Rigny, de Saint-Agnan et de Digoin.
À la Motte Saint Jean on a exploité la houille au XVIII° siècle. Dans la vallée de la Goulaine, on a découvert un important atelier paléolithique. La pièce la plus importante consiste en un silex, sorte de hache dentée du poids de 2 kilog. 132 grammes. C'était probablement l'arme d'un chef de tribu.
Les Pys
Au hameau de ce nom qui dépend de la commune de La Motte Saint Jean et qui est situé sur la rive droite de la Loire, à 4 kilomètres en aval de Digoin, il y avait au milieu du XVIII° siècle une faïencerie. En 1775, elle appartenait à un sieur Pérouse, de Roanne, qui y fabriquait des plats et des assiettes à bords généralement festonnés.
En 1773, le sieur Pérouse transporta sa fabrique des Pys à Digoin, où il l'installa sur la place du Petit-Port, dans les anciens bâtiments du Logis du Dauphin. Cet établissement fut autorisé par un arrêt du Conseil du mois d'août 1776. Pérouse acheta le moulin de Neuzy pour y traiter ses matières premières. Tout disparut dans les années qui suivirent la Révolution (G. Bonnet, Notes pour servir à l'Histoire du Charollais. Chagny 1893, in 12).
Varennes-Reuillon
255 habitants. Poste et gare de Saint-Jean à 4 kilomètres, à 6 kilomètres de Digoin et à 20 kilomètres de Charolles. Superficie : 943 hectares, dont 487 en céréales et culture, 396 en prairies, 50 en bois et 20 en vignes Vins communs. Commerce de froment, de céréales, de vins. Territoire en plaine arrosé par l'Arconce. Château de Pontamailly du XV° siècle, réparé en 1875. Église, commune avec Saint-Germain-des-Rives.
La cure était à la nomination de l'évêque d'Autun. On voyait autrefois à Bécheron ou Bucheron un port sur la Loire.
Pont-à-Mailly était une baronnie composée de Varennes, Saint Germain des Rives, Saint Yan, La Beugnerie, la Motte-Reuillon et Corday. Son nom lui vient d'un pont construit sur l'Arconce par dame Alix de Gondras au XV°siècle, appelé alors Pont de Dame Alix et plus tard par contraction Pont-à-Mailly. Les de Gondras sont une branche de la noble maison de la Rochefoucault. Philibert de Gondras épousa Marguerite de la Guiche en 1381. Claude, son fils, s'allia avec Antoinette de Rochebaron, petite fille du maréchal d'Aumont, en 1618. Cette baronnie fut ensuite possédée par les Busseul, les d'Esserpens, les de Poudras de Château-Tiers.
La terre de la Motte Reuillon, dont le château a disparu, a été aux Varennes de Nagu. Philippe le Bon par ses lettres de 1441 confirma à Guyot de Nagu la haute justice sur la paroisse de Varennes Reuillon, dont lui et ses prédécesseurs avaient joui de toute ancienneté.
Cette terre passa, en 1339, à Gilbert d'Esserpens, chevalier, gouverneur de Mâcon. Esserpens était un ancien château ruiné en Bourbonnais. Aimon d'Esserpens en reprit le fief en 1269 au duc de Bourbon. Philibert fut fait chevalier de l'Ecu d'Or à Moulins par Louis, duc de Bourbonnais, en 1363. Antoinette d'Esserpens épousa, en 1434, Antoine de Foudras, seigneur de Courcenay.
La terre de la Beugnerie, en la paroisse de Chassenard, fut vendue par Cl. Chitin en 1347 à Louis de Vichy et acquise, en 1533, par Cl. d'Esserpens qui la réunit à la Motte Reuillon. Ces deux terres passèrent aux Busseul par le mariage de Catherine d'Esserpens avec Henri-François de Busseul en 1620. Celui-ci les vendit, en 1638, à Anne de Foudras, comtesse de Château Tiers, dame d'atours de la duchesse d'Orléans. Roland de Foudras, seigneur de Matour, son héritier, acquit en 1696 la terre de Corday, paroisse de Saint-Yan, du Chapitre d'Autun, qui la tenait par échange, en 1330, de Jeanne de Saint-Palais, veuve de François Damas de Digoine. Ces trois terres furent vendues en 1771 par Alexandre de Lezay, comte de Luzignan, et Alexandrine de Foudras, veuve de François de Luzignan à Nicolas Genêt du Bessey, seigneur de Contenson en Forez, frère de Jean Guy du Bessey, doyen de Montbrison et de Jean Marie, chevalier de St Louis, lieutenant-colonel des vaisseaux du roi. (Courtépée).
GUEUGNON
3831 habitants. Poste et gare de la localité, à 28 kilomètres de Charolles. Superficie : 2.716 hectares dont 1.283 en prairies, 1.013 en céréales et cultures, 414 en bois et 4 en vignes. Vin de couleur foncée. Commerce de grains, de fourrages et de bois. Usine de fer blanc et de tôle galvanisée. Territoire en plaine arrosé par l'Arroux. Château du Breuil, de la Fourrier, des Presles, de Gueugnon.
Gueugnon est situé en plaine, sur les bords de l'Arroux qui commence à y être navigable. Cette commune est traversée par les routes départementales n°8, de Bourbon à Tournus ; n°9, de Chalon à Digoin, et par le chemin de grande communication n°25, de Luzy (Nièvre) à Aigueperse.
On voit au Breuil, près de Gueugnon, un château-fort bien conservé. Il a existé à Essamley un autre château-fort dont on retrouve les traces. Il y a une vingtaine d'années, on a découvert au Fresne un vase rempli de monnaies romaines.
À différentes époques il a été également trouvé, à Souley, des pièces d'or et d'argent des premiers temps de la monarchie. Quelques unes de celles en or portent sur la face les mots Carolus D. G. Francorum Rex et au verso Vincit, Regnat. Imperat. Dans le même hameau de Souley et à Merculy, des fouilles ont rendu des marbres, des vases antiques et quantité de tuiles à rebords, ce qui laisserait supposer qu'une ville considérable a existé dans ce lieu au temps de la domination romaine.
Cette terre a été possédée par les Montmorillon d'où elle passa aux Dyo de Montmort qui la vendirent à Hector du Fay de Latour-Maubourg.
En 876, Gueuguon n'était plus qu'un village donné avec celui de Merculy au monastère de Perrecy par le comte Eccard. Ces deux terres avaient été cédées par le fisc royal à la famille des comtes d'Autun. Gueugnon, dans la charte de 876, est nommé Quininum.
Dans le commencement du XVIII° siècle, le territoire de cette localité était couvert de forêts à peu près impraticables aux voitures.
Jean-Hector de Fay, marquis de Latour-Maubourg, inspecteur général d'infanterie, possédait alors dans ce pays la terre de Villefay. Afin d'utiliser les bois qui étaient sans valeur, n'étant pas exploitables, il chargea, en 1721, ses fermiers d'y construire des forges, fourneaux et fonderies, pour lesquelles il obtint des lettres-patentes de Louis XV, le 28 mai 1724, avec permission d'employer à leur usage les bois dépendant de ladite terre. Ce fut l'origine des établissements métallurgiques de Gueugnon. Le marquis de Latour Maubourg les transmit par testament en 1755, avec la terre de Villefay, au comte de Barbançon qui la vendit, le 23 novembre 1788, à M. J. B. Perrot, conseiller-secrétaire du roi. Ses successeurs cédèrent leurs droits à la société Campionnet qui dirige actuellement les forges de Geugnon.
Le même marquis de Latour Maubourg avait aussi obtenu le droit de rendre l'Arroux navigable depuis Toulon jusqu'à la Loire, à la charge de faire tous les travaux à ses frais avec le privilège de percevoir, à son profit, les droits de navigation.
Ce projet ne reçut qu'un commencement d'exécution, il fut bientôt abandonné.
Trois villes dans l'ancien Charollais ont subi le même sort que Bibracte, l'antique capitale des Eduens : Colonne près Palinges, Bourbon-Lancy et Gueugnon.
La première a complètement disparu ; la seconde, Bourbon-Lancy, après avoir été dévastée et ruinée par les invasions germaniques du IV° ou du V° siècle a abandonné le vallon où elle était primitivement placée, entre le hameau Saint Denis et les célèbres bains romains, Aquae Nisineii, a gravi la colline voisine et s'est entourée d'épaisses murailles pour se garantir des entreprises de ses ennemis ; la troisième, Gueugnon, détruite à une époque incertaine, a été reconstruite plus tard de l'autre côté de l'Arroux.
Le 10 décembre 1883, un cultivateur trouva, en labourant son champ, 180 pièces de monnaies de bronze assez mal conservées du Haut Empire. Le sol rendit dans les environs des tuiles à rebords, des marbres et tessons de poterie de toutes sortes.
Quelques années auparavant, semblables trouvailles avaient été faites au Fraigne ou Fresne, au Souley et dans la plaine au nord est de Gueugnon. Ces hameaux joignent le domaine de la Grève et ne forment qu'un seul et même emplacement traversé par la voie romaine tendant d'Autun à Digoin.
La tradition veut que Gueugnon et Bourbon-Lancy aient été occupés par une colonie de Boïens, peuple de l'Helvétie, qui fut conservée par les Eduens à titre d'alliés, à cause de leurs qualités militaires, alors que leurs compatriotes battus par César et les Eduens furent rejetés dans leurs montagnes.
Le territoire éduen a eu beaucoup à souffrir des nombreuses invasions de peuples de la Germanie et des révoltes des armées romaines contre leurs chefs. On attribue généralement la ruine de Gueugnon à Crocus, chef d'une tribu allemande qui, après avoir ravagé et ruiné Mayence, Metz, Reims, Langres, etc., fut arrêté et battu, près d'Arles par les troupes gallo romaines de Marius.
La Chapelle-au-Mans
Poste et gare de Gueugnon, à 7 kilomètres, à 36 kilomètres de Charolles. Superficie 2.748 hectares dont 1584 en céréales et cultures, 793 en prairies, 365 en bois, 6 en vignes. Commerce de céréales et de bétail. Village sur un plateau élevé, deux étangs, l'un de 3 hectares et l'autre de 2 hectares ½.
Château de Lucernier bâti vers 1300. Le sanctuaire de l'église formé de l'ancienne chapelle qui a donné son nom au village (Capella altoe mansionis) paraît être du Xe siècle.
Ce village très ancien a été une Mansion (gîte d'étape) du temps des Romains. Un des hameaux de cette commune porte le nom de Gaule.
Chassy
439 habitants. Poste et gare de Gueugnon, à 3 kilomètres, à 26 kilomètres de Charolles. Superficie 1.343 hectares dont 730 en céréales et cultures, 315 en prairies, 233 en bois et 23 en vignes. Petit vin. Commerce de bétail, volailles, produits de ferme. Village dans un vallon. Église du XV° siècle.
Château au prince de Montholon. L'ancien château fort existe en partie ; quatre de ses tours sont assez bien conservées. Ce manoir a appartenu aux Baudoin de Digoin, aux Mayneaud de Bisefranc et aux Duprat de Barbanson.
Fontenailles, petit fief à Mayneaud de Colanges.
Hugues de Janse fait foi et hommage au comte de Charollais de sa maison de Chacé, en 1313.
Pierre de Chassy fut assassiné au XII° siècle ; sa veuve, Alix de Busseul, se retira au prieuré de Marcigny (Courtépée).
Clessy
390 habitants. Poste de Gueugnon, à 7 kilomètres, gare de Rigny à 4 kilomètres, à 21 kilomètres de Charolles. Superficie 1.691 hectares dont 887 en bois, 470 en prairies et 325 en céréales et cultures. Elevage et commerce de bétail. Carrière de pierre à chaux. Village situe sur un petit plateau. Château de la Villa.
La cure était à la nomination du prieur de Bragny.
Il est parlé du lieu de Claissy en 1279. En 1316, Agnès d'Arcy fait hommage au comte de Charollais de son château de Classy. En 1367, il est en la possession de Guillaume de Bourbon, puis il passe à François de Damas en 1577. Ce dernier affranchit le fief de Champ-Jacob et le vendit.
Un certain Paganus de Claziaco, avec Mayeul de Rabutin, signe un accord entre le comte de Mâcon et Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, en 1147.
On a vu plus haut que le manoir de Clessy fut en la possession de la célèbre famille de Damas. Un de ses membres, Jean de Damas, sire de Digoine et de Clessy, chevalier de la Toison d'Or, était bailli et capitaine de Mâcon en 1477, lorsque Charles le Téméraire perdit la vie devant Nancy. L'histoire nous apprend que c'était un des gentilshommes les plus dévoués au duc et qu'il ne fut point aussi empressé que quelques autres à faire sa soumission à Louis XI. Doutant que le duc Charles fut réellement mort, il envoya un messager à Dijon s'en enquérir.
Lorsqu'il en eut la certitude, il prêta serment au roi comme conseiller et chambellan, et reçut en don la seigneurie de Montcenis.
Le 5 mai 1481, le conseil de la Toison d'Or prononça une sentence qui privait ce chevalier du collier de l'Ordre, bien qu'il fût mort depuis quelque temps, afin de le punir d'avoir quitté le service de Marie de Bourgogne pour passer à celui du roi de France.
Curdin
Poste et gare de Gueugnon, à 7 kilomètres, à 34 kilomètres de Charolles. Superficie 1.289 hectares dont 592 en céréales et cultures, 382 en bois, 312 en prairies et 3 en vignes. Commerce de bétail. Territoire en plaine.
La cure était à la nomination de l'évêque d'Autun. Il est parlé de ce village dans la charte du comte Eccard pour Perrecy, en 840. La dame Ricedis donna au prieuré de Perrecy, en 929, la Villa Villatica en la paroisse de Kuldrensis.
Neuvy-Grand-Champ
1392 habitants. Poste de la localité, gare de Gueugnon, à 11 kilomètres et à 39 kilomètres de Charolles. Superficie : 4.858 hectares dont 1.373 en céréales et cultures, 1.898 en bois, 1.565 en prairies et 22 en vignes. Vins communs. Commerce de céréales, de bétail. Village à mi-côte de la montagne du Brouillat. Source ferrugineuse des Cadets. Étang Briffaud, 16 hectares, étang du Moulin-de-Beauchamp, 14 hectares. Gisement de houille à Grand-Champ, mine de fer à Chizeuil. Église romane ancienne, clocher de 1830. Châteaux de Geoffroids, de Précy, du Guide, de Beauchamp.
La cure était à la nomination de l'évêque d'Autun.
La terre de Neuvy, autrefois baronnie possédée par le célèbre chancelier Rollin, avait été donnée en 924, par le roi Raoul à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun.
Rigny-sur-Arroux
1006 habitants. Poste et gare de la localité, à 9 kilomètres de Gueugnon et à 23 kilomètres de Charolles. Superficie 4.793 hectares. dont 1.939 en bois, 1.933 en prairies, 905 en céréales et cultures, et 16 en vignes. Vins colorés avec goût de terroir. Commerce de bétail. Territoire en plaine. Châteaux de Faule, de la Vaivre et de Grenot.
Au hameau de Chaume était un ancien prieuré bénédictin réuni à l'abbaye de Saint-Julien de Dijon.
Près de la Vesvre était le prieuré de Montot, dépendant de Paray. Les Huguenots s'en emparèrent pour y établir un prêche.
Au temps où Courtépée visita Rigny, il s'y faisait un grand commerce de bateaux ; c'était un dépôt de bois pour la marine.
Un des hameaux de cette commune porte le nom de Commanderie et un autre celui d'Abbaye. Ce qui semble indiquer l'existence d'un établissement de religieux et de chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Uxeau
1.012 habitants. Poste de Gueugnon, à 10 kilomètres, gare de la localité à 4 kilomètres, à 6 kilomètres de la gare de Bessy et à 38 kilomètres de Charolles. Superficie : 3.203 hectares dont 1.290 en céréales et cultures, 1.030 en prairies, 830 en bois, 33 en vignes. Bons vins blancs et rouges. Commerce de bétail, de céréales et de vins. Territoire très accidenté. Au hameau de Pully, puits de sondage à la Compagnie des Forges de Gueugnon.
Le bourg, situé sur le versant méridional du mont Dardon, est traversé par le chemin de grande communication n° 25. La plupart des eaux sont ferrugineuses. Le hameau de Bessy était autrefois paroisse. Un prieuré bénédictin exista jadis à Uxeau. Les religieux l'abandonnèrent pour se réunir à l'abbaye de Saint-Pierre de Chalon.
On voyait encore au milieu du XIX° siècle les ruines de cet ancien couvent qui était fortifié. Il n'en reste qu'un pan de mur servant de clôture au cimetière paroissial. La chapelle de ce prieuré est devenue église paroissiale. Les de Montmorillon y avaient leurs tombeaux.
Le sommet du mont Dardon dut être occupé par un poste militaire dès les temps les plus reculés. On y reconnaît les vestiges d'un camp retranché entouré d'une triple enceinte ayant près de 390 mètres de circonférence. Des tuiles à rebords, des pièces de monnaie, des armures et des marbres y ont été découverts à différentes époques. On jouit, de ce point élevé, d'une vue magnifique.
Vendenesse-sur-Arroux
Gare de la localité, poste de Gueugnon à 4 kilomètres et à 31 kilomètres de Charolles. Superficie : 1.256 hectares dont 638 en céréales et cultures, 408 en prairies, 195 en bois et 13 en vignes. Vins ordinaires de moyenne durée, les meilleurs sont à Coutelles et à Montdenot. Commerce de bois et de céréales. Mines de houille. Château moderne à M de Valence.
La cure était à la collation de l'évêché d'Autun.
La justice était rendue par les seigneurs de Barbanson et de Rochefort pour la partie qui était en Bourgogne ; la partie restée en Charollais relevait de la justice de Toulon.
Le fief d'Essanlez a appartenu à Pierre du Breuil de la Motte.
LA CLAYETTE
1688 habitants. Poste et gare de la localité, à 19 kilomètres de Charolles. Superficie 293 hectares, dont 169 en céréales et cultures, 198 en prairies, 24 en bois et 2 en vignes. Commerce de bétail, de volailles et de produits de la ferme. Tannerie et tissage de la soie. Voitures pour Charolles, Marcigny, Saint-Christophe et Beaujeu. La ville, agréablement située au pied d'une montagne sur les bords d'un grand étang (30 hectares), est à la bifurcation des lignes de Roanne à Chalon et de Lozanne à Paray. Château du marquis de Noblet-La-Clayette. L'église en style gothique est moderne ; Elle s'élève sur l'emplacement du couvent des Minimes fondé par Clermont-Chantemerle en 1622.
Château de La Clayette (1)
(1) Notes tirées de l'Histoire des antiquité du château de La Clayte, par Cl. Grenost, curé de Varennes et de La Clayte, signée le 30 décembre 1767, lequel s'exprime ainsi « Comme celui qui rapporte l'histoire de La Clayte n'a pour but ny pour objet que de dire avec vérité et sincérité les faits qu'il a appris dans les anciens historiens du Mâconnais, surtout de Saint-Julien de Balleurie et depuis luy, rapporter fïdèlement, ce qu'il en a appris par les titres non suspects qui luy ont étés exhibé, il espère qu'on voudra bien l'en croire, et même en cas de besoin, il offre la vérification de tout ce qu'il aura conté dans ce petit ouvrage. »
Le château de La Clayte (actuellement la Clayette) est situé en Mâconnais, province de Bourgogne, à l'entrée d'un bourg assez considérable. Il y a deux églises : la chapelle de Sainte-Avoye appartenant au seigneur, à laquelle il nomme un chapelain et dans laquelle on fait les fonctions curiales (ainsi en 1767). La seconde église est celle des Pères Minimes qui ont pour fondateurs les auteurs de Monsieur de la Clayte ; il y a dans leur église une chapelle particulière dans laquelle lui et les siens ont droit d'inhumation. Il y a une confrérie de pénitents qui font leur office dans une tribune de la chapelle succursale, de l'agrément toutefois du seigneur.
L'étang de la Clayte, dont le cours est arrêté par une chaussée magnifique sur la façade du château, a un petit quart de lieue de longueur (L'étang de la Clayette a 30 hectares) et touche en côtoyant pour une partie seulement le bourg et les jardins de ce lieu.
Les historiens ne s'accordent point sur l'origine ou commencement du château de La Clayte. Pierre de St Julien de la maison de Baleurre, auteur de l'Histoire du Mâconnais, dit qu'environ 1380 le château de La Clayte était une maison basse ou petit château qui fut reconstruit ensuite. Pierre de Chantemerle qui en était seigneur en 1380 et qui fut sénéchal du Bourbonnais, épousa une demoiselle de L'Espinasse dont il eut pour enfant Philibert de Chantemerle, qui demeura sous la tutelle du seigneur de l'Espinasse, son oncle. C'est pendant cette minorité que fut reconstruit le château de la Clayte. Le même seigneur de l'Espinasse fit faire une grosse tour carrée appelée donjon tel qu'on le voit aujourd'hui, muni de quatre grosses tours rondes, deux corps de logis, entre deux avec la chaussée de l'étang. Les bâtiments actuels prouvent assez par eux mêmes que le château était fort ; il est de tradition que dans le temps des guerres civiles, les paroisses voisines vinrent se réfugier dans le château pour se mettre à l'abri des incursions et y apportèrent même leurs titres pour les sauver du pillage. On prétend également par tradition que dans ces temps malheureux, les habitants de la ville de Paray qui est distante d'environ quatre lieues de la Clayte (on compte 24 kilomètres entre ces deux localités), vinrent se réfugier dans ce château. Il y a actuellement une grosse tour dans laquelle ils se retirèrent, laquelle a porté, depuis ce temps, le nom de tour de Paray (Courtepée rapporte que Jean de Damas. sire de la Bazolle, ne pouvant souffrir qu'un seigneur voisin eût un château plus fort que le sien, détruisit le manoir de La Clayte. Après un long procès il fut obligé de le laisser achever. Voyage en Charollais, page 168).
Privilèges accordés à l'ancienne baronnie depuis comté de La Clayte
Par lettres patentes de Louis XI (1482), les habitants du bourg de la Clayte et ceux de plusieurs paroisses voisines furent sujets aux droits de guet et garde du château en temps de guerre, et à l'entretien des réparations utiles et nécessaires pour la garde du dit château, Par lettres patentes des rois successeurs de Louis XI, il y a un marché au bourg de la Clayte, les jours de lundi de chaque semaine, douze foires chaque année, dans lesquelles le seigneur a le droit de leyde sur tous les bestiaux et sur toutes les marchandises qui s'y vendent, avec celui de couponnage sur tous les grains qui s'y débitent ; il a le droit de ban à vin chaque année pendant le mois d'août et droit de boucherie dans l'étendue de sa terre. Tous ces privilèges ne doivent pas être regardés comme de peu d'importance, puisqu'il est dans le royaume des comtés, marquisats et baronnies qui, quoique très anciennes, ne jouissent pas de ces marques d'honneur.
De tous ces monuments vrais et sincères, concluons sans partialité, dit le curé Grenost, que la terre et comté de la Clayte est une des plus anciennes de Bourgogne et la mieux privilégiée. Son ancien château caractérise assez ce qu'elle a été et ce qu'elle est ; ses fossés profonds font regarder ce château comme une ancienne citadelle, le grand nombre de seigneurs et des plus illustres qui l'ont possédé pendant plusieurs siècles, en font encore l'ornement.
Familles qui ont possédé la terre de La Clayette
Pierre de Chantemerle était seigneur de la Clayte en 1380. Il eut pour fils Philibert de Chantemerle.
Louis de Chantemerle, fils de Philibert, fit construire à ses frais la chapelle de Sainte-Avoye de la Clayte.
Hugues, fils et successeur de Louis de Chantemerle.
Humbert de Chantemerle.
Marc de Chantemerle.
Claude de Chantemerle.
Dame Alix Éléonore de Chantemerle, sœur et héritière de Claude, veuve sans enfant, elle fonda un couvent de Minimes à la Clayte, à qui elle accorda plusieurs privilèges et fondations considérables (Lors de la construction de l'église de La Clayette, sur l'emplacement de l'église des Minimes, on trouva une pierre à la mémoire de Dame Alix Éléonore de Chantemerle) (1628). Elle fut enterrée dans sa chapelle des Minimes (11 juillet 1638).
Jean Éléonore de Damas (1638), successeur de dame Alix Éléonore.
Antoine de Damas (1665).
Monsieur de Montmort.
Messire Jean-Hector de Fagi, comte de la Tour-Maubourg (1712).
Monsieur de Larchet, chevalier-marquis d'Arcy (1719).
Messire Joachim de Fagi de Rochepierre (1720).
Messire Bernard de Noblet, chevalier, comte de Chènelette, seigneur de Varennes, le Montgesson et autres lieux, lieutenant des maréchaux de France, du département du Mâconnais, ancien capitaine de cavalerie dans le régiment de Montgommery (1722). Bernard de Noblet, seigneur de la Clayte, fit ériger la baronnie de la Clayte en comté par lettres patentes du roi (1730) (Notes de M le marquis de Noblet-La-Clayette).
La Clayette fut pendant longtemps une annexe de la paroisse de Varennes-sous-Dun. Les offices avaient lieu dans la chapelle de Sainte Avoye encore existante. L'église de Sainte-Avoye (Sainte Edvige) fut bâtie au XV° siècle et dotée par Louis de Chantemerle, seigneur de la Clayette. La fondation fut approuvée le 4 mai 1451, par l'évêque de Mâcon, messire Étienne Hugonet. L'acte de fondation porte que le « bourg s'éleva et fut construit par le moyen de messire Loys de Chantemerle ».
Le rapport de la visite pastorale de Mgr Henry-Constance de Lort de Sérignan de Valras, évêque de Mâcon (1746-47), s'exprime ainsi au sujet de la chapelle de Sainte Avoye :
« Qu'étant arrivé, à cet effet, au bourg de La Clayette dépendant de la paroisse de Varennes sous Dun-le-Roy où nous étions attendu par le sieur curé du dit lieu et le sieur vicaire de la Clayette, et par messieurs de la justice en robes et la bourgeoisie en armes, avons été conduit, sous le dais, processionnellement en l'église ou succursale de ce bourg ... En présence des dits sieurs de la justice de ce lieu, des habitants et paroissiens qui sont savoir : Sieur Claude Moverane, bailli juge ; sieur Côme Jos de Chagnie, notaire, lieutenant de la justice ; sieur Pierre Deprié, procureur fiscal ; sieur Ant. Larodière, greffier ; sieur François Circaud, avocat ; sieur Claude Geoffret ; sieur Cosme Louvrier ; sieur Jacques de Laroche ; sieur Jean Geoffret ; sieur Jacques Polette ; sieur Gabriel Perrier ; sieur Jacques Louvrier ; sieur Ant. Janin ; sieur Gabriel Le Chevalier ; sieur Cosme Polette ; sieur Claude Gallet ; sieur Louis Mecati ; sieur J.-B. Semey ; sieur Jacques Daryot ; sieur Jos Dumont ; sieur Ant. Goyet ; sieur Guillaume Bara ; sieur Christophe Tillet ; sieur Martin Copinet ; sieur Jacques Perrier ; sieur Claude Farge, Philibert de Rains, Guillaume Fayart, Antonin Chartier, Ant. Sarien, Jean Corneloup, Jacques Gambin,
Tous faisant et composant la plus nombreuse et la plus saine partie de leur communauté, personnes et décimateur ou autres intéressés avons visité le sanctuaire.
La chapelle possède un autel en maçonnerie, la table un boisage dans lequel a été incrusté un marbre sacré.
Le tabernacle est à colonnes torses avec niche. Sur le mur derrière le tabernacle s'élèvent la statue de saint Clair et l'autre de saint Abdon.
La table de communion est un boisage de chêne avec corniche.
Il y a l'autel N.-D. du Scapulaire à droite du chœur. Sur le gradin de l'autel se voient la statue de saint Claude et celle de saint Hommebon (patron des tailleurs). Puis l'autel du Rosaire du côté de l'Evangile. Le devant est en cuir doré. Le seigneur y a fait pratiquer une porte d'entrée.
Le sanctuaire est lambrissé de planches de sapin à compartiments. La nef, carrelée de carreaux, a 14 bancs. La tribune pour la confrérie du Saint Sacrement établie en 1731 par le prédécesseur de Mgr de Valras, a disparu.
Le cimetière est abandonné depuis 90 ans environ.
Communiants, 450. »
Le vicaire était payé par le curé de Varennes, à raison de 250 livres, non compris l'honoraire de ses messes et son casuel. Il remplissait les fonctions curiales dans la chapelle de Sainte Avoye. La bénédiction de l'eau baptismale était réservée au curé de Varennes-sous-Dun.
À cette époque, Étienne Argoud était instituteur à La Clayette.
La Clayette est une des rares localités charollaises éclairées par le gaz acétylène.
À peu de distance, au sud de la ville, se voit au-dessous du viaduc du Gothard, l'usine électrique chargée de fournir la force motrice et l'éclairage à la petite ville de Chauffailles.
Amanzé
360 habitants. Poste de St-Julien de Civry à 6 kilomètres, gare de la Clayette, à 7 kilomètres et à 14 kilomètres de Charolles. Superficie 1.129 hectares dont 739 en prairies, 279 en céréales et cultures, 71 en vignes et 40 en bois. Vins ordinaires, les meilleurs sont ceux de la Roue, du Gland et de la Coule. Commerce de bétail, de volailles et de vins. La vallée de l'Orval, où est situé ce territoire, renferme de riches prairies. Restes de deux vieux châteaux. Du hameau des Basset, vue magnifique.
Amanzé a donné son nom à une ancienne famille. Les chartes de Cluny nous font connaître un Roger d'Amanzé vivant vers 1050. Ce Roger était officier du roi Philippe Ier. Plusieurs membres de cette maison ont figuré honorablement dans les armées et les emplois civils. Elle s'est éteinte dans la personne de Louis d'Amanzé en 1706. On voyait, avant 1789, un château d'une grande magnificence qui appartenait au baron de Laqueuille, seigneur d'Amanzé. Sur le pont-levis, fut tué d'un coup d'escopette, par un cordonnier ligueur, Pierre d'Amanzé devenu protestant. L'arsenal du château contenait au moment de la Révolution quatre cents escopettes, des fusils à mèche, quelques petites pièces de canon, une caisse d'airin, des casques et des cuirasses, etc.
Les dépendances du comté étaient Amanzé, Prizy, Saint-Ambreuil et Talcy.
Baudemont
306 habitants. Poste et gare de la Clayette, à 2 kilomètres, à 18 kilomètres de Charolles. Superficie : 799 hectares dont 591 en prairies, 193 en céréales et cultures et 15 en bois. Beaux prés d'embouche. Commerce de bétail gras, carrière de pierres de taille.
Cette paroisse, autrefois du diocèse de Mâcon, avait pour seigneur du clocher au XVIII° siècle le marquis de Drée.
Au XVII° siècle, cette commune était partagée entre deux seigneurs suzerains : la princesse d'Armagnac qui possédait au bourg le château de la Garde, flanqué d'une énorme tour fortifiée et un Commandeur de Malte qui avait également au hameau du Fay une tour fortifiée. Ces édifices sont détruits et c'est à peine si aujourd'hui l'on peut distinguer les fossés dont ils étaient environnés.
En 1823, dans des fouilles, on a trouvé le squelette d'un guerrier de haute taille. On a recueilli, près de lui, une fiole de verre, les restes d'un casque, un cimeterre et une agrafe d'argent qui ont été déposés à la bibliothèque de Mâcon. En 1834, on a encore découvert divers objets en or et en argent et des ornements en corail et en pierreries. En 1838, on a trouvé deux médailles, l'une en or, à l'effigie de Constantius portant au revers une Victoire qui tient un bouclier autour duquel on lit : Victoria Augustorum ; l'autre, en argent, à l'effigie d'Auguste dont le revers présente une couronne civique avec cette légende : Ob cives servatos.
Depuis peu de temps, on a encore découvert plusieurs cercueils de guerriers tout près du village. On croit voir dans ces tombeaux un fait de guerre.
Les Sarrazins, dont le passage en Bourgogne eut lieu en 731, y auraient subi une défaite.
La proximité du bassin houiller de La Chapelle a fait supposer que de la houille devait se trouver à Baudemont. En effet, M.M. Perret et de Jouvenel, ingénieurs, pour trouver le terrain houiller, creusèrent un puits et pratiquèrent un sondage sur le territoire, de la commune, au sud de la route de la Clayette à Marcigny. Le puits était placé un peu au nord-ouest du hameau des Échafauds. Il a été ouvert dans les calcaires de l'étage oolithique inférieur et abandonné en 1848, sans les avoir traversés entièrement. Le sondage est placé au sud du hameau de la Boudure, entre deux ruisseaux. Commencé également dans les calcaires oolithiques, il a été poussé jusqu'à la profondeur de 174 mètres, sans avoir atteint le calcaire à gryphées arquées.
Au vieux bourg était la maison de campagne du fameux Lamettrie, médecin, philosophe et matérialiste (XVIII° siècle).
Le Bois-Sainte-Marie
372 habitants. Poste de la Clayette à 6 kilomètres. Gare de Gibles, à 2 kilomètres, à 13 kilomètres de Charolles. Superficie 269 hectares, dont 142 en céréales et cultures et 127 en prairies. Commerce de bétail gras. Étang du Bois Sainte-Marie, 3 hectares. Église du XII° siècle, monument historique. Asile Rambuteau, fondé par Mme la comtesse de Rocca, née de Rambuteau et légué par elle au département en 1873. Il est destiné à entretenir gratuitement 1° 60 vieillards (30 hommes et 30 femmes) invalides et incurables, de la campagne appartenant au département et plus spécialement aux cantons de La Clayette, Chauffailles, Matour et Charolles, 2° 100 orphelins de père et de mère (50 garçons et 50 filles) pris indistinctement dans tout le département à partir de l'âge de 6 ans jusqu'à 12 ans, ces enfants fréquentent l'école spéciale de l'orphelinat et sont rendus à leur famille ou placés à l'âge de 13 ans.
L'origine du village parait due aux Bénédictins. Courtepée y a vu encore debout les ruines d'un prieuré de cet ordre appelé, dit-il, dans les vieux titres, abbatiola. C'est en 998 que le Bois Sainte Marie apparaît pour la première fois dans les textes, par une charte du cartulaire de Cluny. Elle nous apprend que son territoire était traversé par une route antique allant de Cluny à Vigousset (via regia). L'église actuelle ne fut probablement jamais le sanctuaire des Bénédictins, car d'après Courtépée le prieuré était bâti à mi côte, tandis que l'église occupe le sommet du monticule qui sert d'assiette au village. Le petit prieuré fut détruit par les Calvinistes qui ravagèrent le Bois Sainte Marie en 1367. Une autre présomption en faveur de cette opinion c'est le testament de noble demoiselle Marotte Leduc, femme de Barthélémy de Piremont, du 13 novembre 1453. La copie de cet acte transcrite sur le registre paroissial nous apporte des renseignements complets sur l'église. À cette époque, elle était desservie par un nombreux clergé séculier. D'autre part, ses vastes proportions s'expliquent facilement pour une église affectée au service d'une paroisse populeuse et non point pour une chapelle de celle bénédictine de minime importance. Or, à l'époque romane, la ville de Bois Sainte Marie, bien défendue par des murs d'enceinte percés de trois portes, abritait une population assez nombreuse. C'était là, en même temps qu'à Mâcon que les comtes de ce nom battaient monnaie et si l'on en croit la tradition et le chroniqueur anonyme qui s'est fait l'historien de Dun le Roi, le nombre de ses habitants aurait été encore notablement augmenté en 1181, par les émigrés de la place de Dun alors entièrement rasée par Philippe Auguste.
Il semble donc probable que l'édification de l'église du Bois a été amenée par un état de choses propre à un assez grand nombre de petites villes construites autour d'un établissement conventuel. Les moines desservaient d'abord la population communale dans la chapelle de leur couvent ; celle-ci devenant insuffisante, les habitants élevaient une église dont le service confié d'abord aux religieux, puis à des chapelains délégués par eux, passait ensuite aux mains d'un clergé séculier.
Le Bois-Sainte-Marie fut cruellement éprouvé par les dévastations des Armagnacs, en 1420, et des Huguenots, en 1567. À la suite de ces funestes événements, la petite ville a vu sa décadence s'accentuer de jour en jour, et après avoir été le siège d'un archiprêtré, d'un hôtel des monnaies, d'une châtellenie royale, d'une prévôté et enfin au commencement du XIX° siècle, d'un chef lieu de canton, elle n'est plus qu'un humble village, n'ayant conservé que son église comme témoin d'une ancienne prospérité.
Église de Bois-Sainte-Marie
L'église, incendiée par les protestants, menaçait ruine. Un pieux curé de Bois Sainte Marie, Jacques Alacoque, frère de la Bienheureuse Visitandine, ému par l'aspect misérable de son église, avait porté ses doléances à l'évêché d'Autun. Un procès-verbal de l'état du monument dressé le 23 décembre 1678, prouva que ses plaintes étaient justifiées, « Le bas côté du nord, dit ce document, est inhabitable et vide en certains endroits, sans forme de couvert, par où la pluie, la neige et le vent ont libre passage par toute l'église, surtout sur la pierre de l'eau bénite et sur les fonts baptismaux, en sorte que pendant l'hiver, il est impossible de faire l'eau bénite et de baptiser » (Archives de la cure). L'appel du bon curé ne fut pas entendu.
Les gros décimateurs chargés d'après la législation en vigueur au XVII° siècle des réparations du chœur et « cancel » avaient appris à se débarrasser de la mission qui leur incombait à l'égard des édifices du culte, et les sommations de l'autorité épiscopale ne parvenaient point à triompher de leur résistance.
Vers 1845, une première tentative fut faite auprès de l'Administration des Beaux-Arts pour solliciter le classement du vieil édifice parmi les monuments historiques.
Un architecte inspecteur fut délégué au Bois-Sainte-Marie. Il repartit en déclarant que le projet d'une restauration paraissait irréalisable en raison de la dépense considérable qu'elle entraînerait. Fort heureusement, une généreuse personne, Mme Louis-Alphonse de Rocca, née Marie-Louise-Antoinette de Rambuteau, qui alliait à un sens artistique très éclairé une inépuisable libéralité, s'intéressait alors au monument et à sa conservation. Le classement en fut décidé et un savant architecte, M. Millet, inspecteur des monuments historiques, reçut la mission de diriger les travaux de restauration qui furent commencés en 1849 et achevés en 1854.
Le montant des dépenses s'est élevé à la somme de 81.000 francs dont 49.000 ont été alloués par l'État, 22.000 francs donnés par Mme de Rocca et 10.000 francs laissés à la charge des habitants qui ont acquitté cette contribution au moyen de prestations.
L'église de Bois-Sainte-Marie se compose de trois nefs orientées, d'un transept sous saillie sur les murs latéraux et d'une abside demi-circulaire que borde un déambulatoire. Dimensions de l'église : longueur totale 32 mètres, largeur totale 14 m. 65, largeur de la grande nef 4 m. 33, largeur des collatéraux 3 mètres, hauteur de la grande nef sous voûte 12 mètres, hauteur des collatéraux sous voûte 6 mètres.
Le clocher est bâti au-dessus de la croisée, son architecture est simple et sévère. Il est percé de deux rangs de baies sur chaque face ; une seule ouverture en plein cintre à l'étage inférieur, et au-dessus une rangée de trois fenêtres accolées, séparées par deux couples de colonnettes minces placées l'une devant l'autre. Les architectes romans se préoccupaient peu d'assurer au beffroi un accès facile. Le plus souvent on montait au moyen d'une échelle allant du sol au comble d'un des collatéraux et de là par un escalier en bois aboutissant à une fenêtre basse du clocher. Dans la restauration du monument. M. Millet a fait élever une tour quadrangulaire au sud-est du transept pour servir d'escalier au clocher (Le beffroi contient une ancienne cloche mesurant 0 m 87 de diamètre intérieur, elle porte l'inscription suivante en capitales romaines « Sit Nomen Domini Benedictum j'ay pour parrain son altesse monseigneur le Prince Charles de Lorraine, son Altesse mademoiselle la Princesse Charlotte de Lorraine d'Armagnac, j'ay esté bénite par messire François Lambert prestre curé du Bois Sainte Marie - Louis Ballain m'a faite l'an 1715. IHS.).
La façade principale de l'église est précédée d'un beau perron de 18 marches, œuvre de M. Millet. De chaque coté de l'entrée se dessine une grande arcade aveugle reposant sur des colonnettes. Ce qu'il importe de remarquer, c'est la forme nouvelle des contreforts correspondant aux murs de la nef. Ils sont d'élégantes colonnes engagées dans un pilastre rectangulaire, assises sur un socle élevé et amorties au sommet par des glacis à grandes pentes.
Si les architectes du XII° siècle ont employé assez fréquemment les contreforts semi-cylindriques pour les chevets d'églises, leur présence dans la façade constitue ici une exception originale et une innovation d'un excellent effet.
Avec ses hautes voûtes, ses ouvertures étroites et fortement ébrasées, son appareil robuste, le vaisseau de l'église du Bois produit sur le visiteur une vive impression de recueillement religieux.
Les nefs comprennent quatre travées. La grande nef est voûtée en berceau et les bas côtés sont voûtés en arêtes.
Aucune travée de chœur ne sépare l'hémicycle du transept dont le carré porte une coupole sur trompes et les bras une voûte en berceau. Les piliers, massifs de maçonnerie à section rectangulaire, sont pourvus d'un dosseret quadrangulaire et de demi-colonnes engagées.
Le déambulatoire, galerie basse recouverte d'une voûte annulaire en compartiments d'arêtes, présente de curieuses dispositions. Du côté intérieur, chaque retombée de voûtes a pour supports un faisceau de quatre colonnettes mono-cylindriques assemblées deux à deux. Leurs chapiteaux, d'un aspect robuste, ne sont que des blocs de pierre taillés en forme de tronc de cône renversé.
Du coté extérieur, les voûtes retombent sur des couples de colonnettes juxtaposées contre le mur d'enceinte et assises sur un banc de pierre continu.
Les chapiteaux des colonnettes du pourtour extérieur, d'exécution fort primitive, le font remonter au XI° siècle, peut-être à un âge plus reculé, et paraissent être d'anciens matériaux dune église primitive que l'architecte du XII° siècle a utilisés par raison d'économie.
Les chapiteaux du transept et de la nef représentent des sujets figurés. Sur les piliers de droite de la nef, apparaissent deux scènes de combat qui paraissent se faire suite. Sur un des piliers de gauche, se trouve retracé un combat singulier livré entre deux hommes d'armes dont l'un est un chevalier en costume militaire du XII° siècle. Sa tête est partagée par un casque conique sans nasal ; il s'abrite derrière un long bouclier arrondi dans le haut et allongé en pointe par le bas ; il est revêtu d'une cotte longue serrée par une ceinture. Ce costume est celui de Geoffroi Plantagenet sur le fameux émail du musée du Mans. L'artiste a sans doute voulu représenter le spectacle, trop fréquent dans la société féodale, de l'homme armé sans cesse contre son semblable. Homo homini lupus.
Le chapiteau du premier pilier de droite représente un homme debout, la bouche entrouverte comme pour appeler au secours, et attaqué par un quadrupède féroce ; un autre personnage survient qui saisit la bête féroce par le cou et de la main droite s'apprête à la percer de son épée. L'imagination de l'artiste aime à évoquer de sombres sujets. Le sixième chapiteau représente le Supplice d'un damné. Renversé aux pieds de deux démons, le malheureux implore en vain la pitié de ses inexorables bourreaux. Satan, en personne, tient la tête du patient tandis que son valet en saisit la langue avec des tenailles. Impossible de rêver des visages plus hideux que ceux de ces démons dont un rictus sinistre découvre les énormes crocs et dont les cheveux hérissés sont moins des mèches ondulées que des flammes de l'enfer.
Sur un des contreforts du déambulatoire, se voient les mêmes figures diaboliques. Cette composition comporte huit personnages ; trois d'entre eux, revêtus de tuniques, à genoux sur de petits tabourets, sont de pauvres victimes retenues par une lourde chaîne. Leur attitude suppliante et désolée est rendue avec une parfaite expression de vérité. À droite, un démon accroupi tient les extrémités de la chaîne. Entre lui et les captifs, un ange, vu de face, les ailes éployées et également agenouillé, présente un livre ouvert.
Sur la face de droite, un second démon parait maintenir une autre victime. C'est là, évidemment, l'image de l'âme des vivants détenus par les liens du péché dans l'esclavage de l'enfer et demandant, par la prière, le secours de la grâce divine. Les damnés et les âmes des morts sont en effet représentés sous la forme de personnages nus, dans la sculpture romane ; ici, les captifs de Satan sont vêtus et leur attitude n'est pas celle des réprouvés. L'ange qui les accompagne, à genoux lui aussi, intercède en leur faveur.
La détermination de l'âge de ce monument ne fait naître aucune hésitation. Tous ses caractères, soit dans son architecture, soit dans son ornementation, s'accordent à en faire une œuvre du XII° siècle (J. Dechelette, L'Art Roman en Brionnais, p 64 et s.).
Anciennes familles
Les Naturel, propriétaires de Valétine ; Les de Laforêt, seigneurs des Blancs et de Crary ; Les Mathoud, sieurs du Verdier et de Montessus ; Les Desholmes ; Les Buteaud ; Les Alacoque dont l'un, Chrysostome, était juge du terreau, avocat en Parlement, conseiller du roi, maire perpétuel du Bois Sainte Marie ; l'autre, Jacques, bachelier en théologie, docteur en droit civil et en droit canon, curé du Bois-Sainte Marie, tous deux frères de la Bienheureuse Marguerite-Marie.
Juges, chatelains royaux, civils et criminels
1561, Claude Monchanin, sieur de La Garde ; 1608-1615, Henri Barthelot, sieur de Rambuteau ; 1641, Jean Grandjean, sieur de Montrouan ; 1655, Antoine de Laforest, sieur de La Fayolle ; 1662, Philibert Berard, avocat en Parlement, conseiller du roi.
Curés de Bois-Sainte-Marie
1683, Claude Corteille, prévôt, capitaine.
Messire Jean Cortier, 1503 ; Messire Pierre Naturel, 1549 ; Messire Philibert Petit, 1551 ; Messire Bernard Barthelot, 1573 ; Messire Gay, 1605 ; M. Claude Augros, 1605-1640 ; M. Pierre Polette, 1645-1676 ; MM. Dresteu et Jacques Touche, 1676-1677 ; M. Jacques Alacoque, 1677-1713 ; M. Francis Lambert, 1713-1720 ; M. de Montilly, 1721-1727 ; M. Jacques Dyon, 1728-1730 ; M. Antoine Guyon, 1730-1764 ; M. Louis Cortey, de 1764 à la Révolution ; M. Claude Chaumont, 1804-1809 ; Intérim fait par M. Mathieu, curé de Gibles ; M. François Rostaing, 1814-1817 ; Nouvel intérim de M. Mathieu ; M. Félix Guitet, 1827-1847 ; M. Chavannes, 18471861 ; M. Jean Marie Bourru, 1861-1865 ; M. Jean Lespinasse, 1865-1867; M. Jean Marie Rimoux, 1867-1871 ; M. Lagé, 1871-1885 ; M. Cabut, 1885-1891 ; M. Cl.-M. Perret, depuis 1892 (Note de M. l'abbé Perret).
La Chapelle-sous-Dun
1158 habitants. Poste et gare de la localité, à 4 kilomètres de La Clayette, à 23 kilomètres de Charolles. Superficie 851 hectares dont 441 en prairies, 300 en céréales et cultures, 80 en bois et 30 en vignes. Mines de houille. Tissage de la soie. Territoire fortement ondulé. Village dans la vallée du Sornin. Le mont Dreuillin (678 mètres) est un contrefort de Dun.
Chapelle de Dun
Cette ancienne église, servant aujourd'hui de chapelle, est placée tout en haut de la montagne au pied de laquelle est construit le village. Elle est orientée, mais n'existe qu'en partie. Le chœur et le clocher appartiennent à la première moitié du XII° siècle.
La nef n'existe plus. La travée sous le clocher est voûtée par une coupole octogonale sur trompes en cul-de-four. De chaque côté de celle travée, sont deux petits croisillons voûtés en berceau brisé.
L'abside, en cul-de-four brisé, est éclairée par trois fenêtres en plein cintre qui ouvrent à l'intérieur dans un système de sept arcatures plein cintre, appliquées au fond du chœur et portées par des chapiteaux ornées de feuilles d'acanthe ou de feuilles d'eau. Sur le chanfrein, des tailloirs sont sculptés en relief de grosses perles. Les bases sont formées de deux socs séparés par une gorge.
À l'extérieur, l'abside est étayée par deux contreforts, la corniche repose sur des modillons sculptés.
Implanté sur la travée du chœur de la même manière que ceux de Baugy et de Briennon, le clocher carré, à un seul étage de baies, présente quatre faces semblables. Il est éclairé sur chaque face par une fenêtre géminée, une colonnette supporte la retombée commune des deux archivoltes en plein cintre.
Le toit du clocher est moderne (J. Virey, L'Arch. rom. dans l'ancien diocèse de Mâcon. Mém. Soc. Éd t XVII, p. 430).
Les arcatures du pourtour de l'abside sont au nombre de sept, celle du milieu plus large et plus haute que les autres. Toutes ont pour supports des colonnettes dégagées dont les chapiteaux sont des corbeilles de feuillage de taille assez grossière.
L'église de La Chapelle a eu le privilége assez rare de conserver son ancien maître autel de l'époque romane : c'est un simple massif quadrangulaire en pierre, muni d'une plinthe à la base, et dans le haut d'une tablette saillante très épaisse.
Un placard ou armoire, pratiqué dans la maçonnerie d'un des dosserets du chœur, a gardé son ancien vantail de bois avec sa penture en fer forgé.
À l'intérieur de cette église, comme dans celles citées plus haut, on se trouve en présence d'un chœur étranglé à chaque extrémité par un grand arc dont les dosserets très puissants forment comme un mur de refend.
Deux petits berceaux brisés perpendiculaires à l'axe de l'édifice limitent la travée de chœur, au nord et au sud. La voûte centrale est une coupole ovoïde posée sur quatre trompes maladroitement appareillées.
Mines de La Chapelle-sous-Dun et des Moquets
Les premières recherches datent de l'année 1800. Elles furent faites au sud est de la route de la Clayette à Châteauneuf. On découvrit la petite couche n°3 dite Henriette, dont la puissance était de un mètre. La concession dite de La Chapelle-sous-Dun fut accordée à la demoiselle Henriette Chambon par décret impérial du 20 novembre 1809.
L'extraction se faisait au moyen de treuil à bras.
Les produits ne servaient guère qu'à alimenter une teinturerie et un four à chaux. Les principaux puits étaient ceux dits : Henriette, de la Cabane, et du Treuil.
En 1824, la mine fut achetée par M. Teissier qui fit foncer le puits dit Conchalon et découvrit la couche de ce nom, ou n°2, qui se trouve au-dessus de celle dite Henriette. En 1826, on fonça le puits n°1 qui recoupa au niveau, 20 mètres, la grande couche ou couche supérieure dans laquelle on établit les travaux. En 1830, on installa la première machine à vapeur.
La production qui était de 30.000 quintaux en 1826 fut portée à 100.000 quintaux en 1836.
Des recherches furent faites à Saint-Maurice avant 1830 par MM. de Buyas et Gay. De 1830 à 1834, les mêmes explorateurs firent creuser trois puits à Chassigny, mais leurs recherches furent vaines.
En 1834, au sud-est du hameau des Moquets, sur la rive gauche du Sornin, fut foncé le puits Martin, puis vinrent les puits du Manège et celui de la Pompe.
La concession des Moquets a été accordée par ordonnance du 7 mars 1841 en faveur de MM. de Buyas et Gay, achetée ensuite par MM. Perret et de Jouvenel, enfin fusionnée avec la mine de La Chapelle-sous-Dun.
MM. Teissier et Cie firent des recherches au nord est de Saint-Laurent, près du hameau des Places, en octobre 1846.
Les concessionnaires de la mine des Moquets en firent de même sur le territoire de la commune de Baudemont, un peu au nord-ouest du hameau des Echafauds, en 1848. Tous ces puits ne tardèrent pas à être abandonnés.
La concession de La Chapelle sous-Dun a été instituée par décret impérial du 20 novembre 1809. Elle est limitée par quatre lignes droites passant par les clochers de Chassigny, de La Chapelle-sous-Dun, de Saint-Laurent et par le hameau des Verchères. Superficie : 755 hectares.
Dans cette concession, trois couches différentes ont été l'objet des travaux d'exploitation, savoir : la couche Henriette ou n°3 ; celle de Conchalon ou n°2 ; enfin, la grande couche ou couche supérieure.
Les ouvrages exécutés sur la couche inférieure dite Henriette ou n°3 sont tous situés à l'est de la route de Châteauneuf à La Clayette. Ils ne sont connus que par les trois puits dits de Henriette, de la Cabane et du Treuil.
La couche Conchalon a été exploitée pendant les années 1824 et 1825. Les ouvrages faits dans cette couche se trouvent tous à l'ouest et près de la route de la Clayette à Châteauneuf. Les travaux ont été abandonnés à cause de l'inondation ; la couche, meilleure que celle dite Henriette, est presque intacte mais le combustible est médiocre.
La grande couche est exploitée depuis l'année 1826, date de sa découverte. Sa puissance moyenne est d'environ 3 m. 50. Les puits d'extraction sont : le puits n°1, le puits du Diable, le puits n°6, le puits n°4, le puits de la Forge, le puits Marc et le puits Félicité dont la profondeur est de 200 mètres.
L'abatage de la houille se fait avec le pic, la poudre et le coin.
La concession des Moquets a été instituée par ordonnance royale du 7 mars 1841. Elle est limitée par trois lignes droites, savoir : la première partant du clocher de Saint Laurent et dirigée vers le moulin Gothard ; la deuxième, du point précédent et aboutissant à celui où la nouvelle route de La Clayette à Châteauneuf est coupée par la ligne tirée du clocher de La Chapelle-sous Dun à celui de Saint-Laurent ; la troisième est constituée par la ligne qui va de la route de Châteauneuf au clocher de Saint Laurent.
Etendue de la concesssion : 153 hectares.
Les puits d'extraction sont : le puits Martin ouvert en 1834, le puits du Manège, le puits de la Pompe, le puits du Bois ou Jean Jacques.
La houille de La Chapelle renferme environ la moitié de son poids de matières volatiles ; elle brûle avec longue flamme mais ne colle pas ; elle est mélangée de beaucoup de matières terreuses. Elle ne peut être utilisée ni pour la maréchalerie, ni pour la fabrication du gaz.
En 1847, les mines ont fourni 247.735 quintaux de charbon valant 0 fr. 95 le quintal métrique, elles occupaient 194 ouvriers dont 140 à l'intérieur et 34 à l'extérieur.
Le salaire des piqueurs était de 3 francs, des rouleurs de 2 francs par poste de 8 heures ; les machinistes, charpentiers, etc., ont 2 fr. 50 ; les manœuvres extérieurs, 1 fr. 50 pour la journée de douze heures (Drouot, Notice sur les sites de houille de la Chapelle-sous-Dun [*]).
En 1854, les deux concessions de La Chapelle et des Moquets, la première dirigée par M. Gaillard, la deuxième par M. Rendu, fusionnèrent. M. Plattard père devint directeur des deux concessions.
Le prix de vente de la houille augmenta un peu, la concurrence n'existant plus.
Les concessions étaient alors la propriété d'une société suisse ; les travaux se poursuivirent dans la grande couche où de nombreux, trop nombreux, traçages furent exécutés dans toute la cuvette.
M. Plattard fils succéda à son père en 1864 et fut lui même obligé de quitter la compagnie au mois de mai 1870. On travaillait, au moment du remplacement de M. Plattard père, aux puits de la Pompe, au puits Plattard et au puits du Manège.
En 1866, une inondation fit abandonner le puits du Manège. On ouvrit une fendue, au sud, sur la grande couche pour parer aux événements ; le puits du Manège ne fut repris qu'en 1875 et abandonné en dernier lieu à cause des feux.
Les travaux du puits Plattard, trop près des affleurements et de plus sous la rivière de Sornin, furent de peu d'importance ; ceux du puits de la Pompe furent abandonnés en 1869 à cause des feux et à cause de sa dislocation produite par une exploitation trop rapprochée de la colonne.
Au départ de M. Plattard qui fut remplacé par son ingénieur, M. Teillard, par acte passé devant M° Chardonnet et son collègue, notaire à Lyon, le 10 avril 1873, la Société liquida par suite de la mauvaise gérance de son prédécesseur et des dettes qu'il avait contractées au nom de la Société. Il s'enfuit pendant la guerre pour échapper aux poursuites. M. Rodet, entrepreneur de transports à La Clayette, devint propriétaire des mines et constitua la Société actuelle en 1873 ; il conserva pendant longtemps la moitié des actions, puis les vendit par la suite.
Le puits Saint-Louis, appelé précédemment puits Jean-Jacques, fut commencé en 1862 puis abandonné à cause de la venue d'eau dans les calcaires et des moyens primitifs dont on disposait.
M. Miquel qui succéda à M. Teillard, en 1874, reprit le fonçage du puits Saint Louis et le puits du Manège qu'il fit cuveler à la traversée des calcaires. Il fut le premier qui fit exploiter les petites couches Conchalon et Brancilly, dans la région centrale de la concession, entre les puits 5 et du Manège.
L'exploitation dans la grande couche au puits Saint-Louis commença en octobre 1876 après diverses modifications aux bâtiments, à la machine d'extraction et au tube du puits. Une pompe d'épuisement fut installée, mais elle ne fonctionna guère qu'un mois, le réservoir d'air avait fait explosion, sa résistance n'ayant été calculée que pour une élévation d'eau bien inférieure à celle qui était nécessaire.
Un treuil à vapeur de 25 chevaux, le premier employé aux mines de La Chapelle, fut installé dans le fond du puits et permit l'exploitation de tout le fond de la cuvette, exploitation qui aurait été beaucoup plus avantageuse si le puits avait été foncé cinquante mètres plus bas, mais on ne pouvait faire ce travail sans arrêter les travaux d'exploitation.
La production jusqu'en 1883 oscilla de 16.000 à 24.000 tonnes ; les charbons étant transportés par chars, soit à Charolles soit à Briennon, la consommation locale était de beaucoup la plus importante.
La production, en 1883, atteint 28.000 tonnes et se maintient à ce chiffre jusqu'en 1889 où elle passe subitement à 42.000 tonnes, par suite de la mise en exploitation de la ligne Roanne-Chalon avec gare à La Chapelle ; en 1880, la production monte à 47.000 tonnes puis suit une marche ascendante, passant successivement à 54, 55, 61, 66, 70 et 80.000 tonnes en 1900.
Cette augmentation rapide de l'extraction, étant donné la petite étendue du champ d'exploitation, obligea la Compagnie à étudier les moyens d'augmenter encore sa production et à voir si au nord il n'y aurait pas lieu de poursuivre les recherches. C'est alors que M. Grand'Eury fut chargé d'une étude complète du bassin et détermina la position du puits Conte Granchamps (ou Comte Grandchamp), puits actuel d'extraction, d'exhaure et d'entrée d'air.
Ce puits fut commencé en 1890 au diamètre utile de 3 m. 75, maçonné en béton de ciment et guidé en rails.
L'exploitation commença par ce puits fin 1897 ; il est muni de tous les engins nouveaux : compresseur d'air à compression étagée, deux cylindres, pompe électrique, etc. Les charbons sont amenés au criblage par un plan incliné de 700 mètres environ avec chaîne sans fin, le poids seul de la chaîne retient les bennes à la descente et aide à la montée. Un embranchement de un kilomètre relie le plâtre à la gare. Les bureaux, les ateliers, le plâtre, les puits, sont éclairés à l'électricité (Notes de M. Menu, ingénieur-directeur. La direction se compose actuellement de M. P. Menu, ingénieur-directeur, de M. Sabot, ingénieur, et de M. Vial, agent commercial. Le conseil d'administration siège à Lyon).
[*] Notices sur les gîtes de houille et les terrains des environs de Forges et de la Chapelle-sous-Dun et sur les gîtes de Manganèse et les terrains des environs de Romanèche (Saône-et-Loire), Théophile Drouot, Imprimerie Impériale, 1857.
Chatenay-sous-Dun
405 habitants. Poste et gare de la Clayette, à 7 kilomètres, à 21 kilomètres de Charolles. Superficie 806 hectares, dont 329 en céréales et cultures, 318 en bois, 246 en prairies, 3 en vignes. Commerce de céréales et de bétail.
Cette commune a été distraite, en 1875, de Gibles et de Saint Racho. Son territoire, au sol granitique, sur la pente d'une colline dont le pied est arrosé par le Sornin, donne d'excellentes pommes de terre.
Colombier-en-Brionnais
715 habitants. Poste de la Clayette, à 9 kilomètres, halte à la Terre du Bois, 3 kilomètres, gare de Gibles à 5 kilomètres, à 12 kilomètres de Charolles. Superficie 1.337 hectares dont 395 en céréales et cultures, 155 en bois, 152 en prairies, 1 en vignes, le reste en pâtis et bruyère. Commerce de bétail, de volailles et de céréales. Carrière de pierre. Pays montagneux. Plusieurs étangs produisent les meilleurs poissons du Charollais.
Au Bois-Dieu, ancien ermitage et fontaine dont les eaux passaient pour guérir de la fièvre.
L'abbé de Cluny nommait à la cure.
Valetine était un fief relevant de La Clayette. Les Blancs, autre fief qui était en la possession des de la Forêt, en 1650. Entre Colombier et Ozole était le prieuré de la Barbarandière. À l'époque où Courtépée visita Colombier, on voyait encore les ruines de la chapelle claustrale.
Curbigny
340 habitants. Poste et gare de la Clayette, à 2 kilomètres, à 19 kilomètres de Charolles. Superficie 734 hectares dont 372 en prairies, 270 en bois, 90 en céréales et cultures. Commerce de céréales, de bétail. Territoire sur une colline. Église du XII° siècle reconstruite en partie en 1889. Château de Drée à la princesse de Croy, née de Tournon.
Sur cette commune, au territoire ondulé, s'élève le magnifique château de Drée, anciennement la Basole. Cette belle résidence rebâtie par le duc de Lesdiguières au XVI° siècle, fut achetée et finie par Gilbert de Drée qui la fit ériger en marquisat, sous le nom de Drée, en 1769. Ce château a longtemps appartenu aux Damas. Edouard de Damas, mort sans enfant, laissa, en 1520, cette terre à sa sœur Anne, femme de N. de Belaibre, qui la lui fit vendre à Girard de la Madeleine de Ragny, bailli d'Auxois, des descendants duquel elle passa aux Lesdiguières, et en 1710, à la princesse d'Armagnac de Lorraine qui la vendit, en 1748, à Gilbert de Drée, seigneur de Verpré, héritier du comte de Damas, son oncle. De Drée descendait d'une ancienne famille de l'Auxois, où était la terre de Drée, bailliage d'Arnay-le-Duc.
En 1378, les terres de Gibles et de Colombier, possédées par les de Foudras, relevaient de la maison-forte de la Bazole (Courtépée).
Le marquisat de Drée s'étendait sur la moitié de Curbigny, sur partie de La Clayette, sur les paroisses de Vareilles, Baudemont, St Symphorien-des-Bois, Sornier, en la paroisse de Saint-Christophe et sur le fief de La Bourdonière.
Dyo
791 habitants. Poste de Saint-Julien-de-Civry, à 10 kilomètres. Gare de la localité, à 9 kilomètres de la Clayette et à 12 kilomètres de Charolles. Superficie 1.580 hectares, dont 787 en céréales et cultures, 563 en prairies, 228 en bois et 12 en vignes. Vins ordinaires. Commerce de bétail, de céréales. Village situé sur une éminence. Territoire accidenté. Ruines du château des anciens barons de Dyo. Le chef-lieu de la paroisse était autrefois au hameau de Saint-Prix où existe une chapelle.
Dyo a donné son nom à une ancienne et illustre maison du Mâconnais ayant les armes de Bourgogne. Ces seigneurs avaient leur tombeau au prieuré de Saint-Germain dont ils furent les fondateurs, à la fin du XI° siècle. Geoffroy de Dyo épousa, en 1280, Marie de Châteauvilain, fille de Simon, baron de Semur. Le Laboureur dit qu'Alix Palaine ou Palatin, mariée en secondes noces à Guy de Dyo, en 1236, laissa de grands biens à Antoine, l'un de ses fils, chargé de porter son nom et ses armes. Jean fut seigneur de St Beurry en Auxois et baron de Montperroux, par don de Philippe de Bourbon son oncle. Jacques, son fils, fut un des plus accomplis gentilshommes de son temps. Son cinquième fils, Philibert, seigneur de la Roche-en-Bréni, fut nommé président au Parlement de Paris par Charles IX, pour ses savoirs et ses vertus. Cl. Palatin de Dyo fut élu de la noblesse aux États en 1581, et Jacques de Dyo-Montperroux, en 1622. François de Dyo épousa Éléonore de Damas, dame de Montmort, en 1641. Marie-Élisabeth de Dyo porta cette baronnie aux Damas d'Anzely. Son petit-fils Louis François de Damas mourut commandant en Bourgogne, en 1763.
Gibles
1200 habitants. Gare de la localité. Poste de la Clayette, à 8 kilomètres, à 16 kilomètres de Charolles. Superficie 1.977 hectares, dont 1.027 en céréales et cultures, 390 en prairies, 310 en bois, 110 en landes ou patis, et 10 en vignes. Vins médiocres. Commerce de bois résineux, de pommes de terre. Atelier de sculpture sur bois, sous la direction de M. E Labrosse. Importante minoterie. Territoire coupé de vallées et de collines. Sol granitique et sablonneux. Étangs des Grands-Moulins, des Petits-Moulins, de Vaubresson, de Palais, des Clefs, de Vernay.
Vestiges, au hameau du Côté, d'un ancien château ayant appartenu au connétable de Lesdiguières, au maréchal de Villeroy et aux de Foudras.
Le curé était à la nomination du Chapitre d'Aigueperse alternativement avec l'abbé de Saint-Rigaud.
Château de Montrouan. Belle église moderne à trois nefs en style du XIII° siècle, construite sur les plans de M. Berthier, architecte départemental.
Anciens fiefs : de Lavau, la Prâle, Colombet, la Motte, Fombreuil, Corcelle, possédé par les Naturel dès 1484, Vaubresson, à Cl. de Rambuteau et Montronan (ou Montrouan ou Montrouant).
Ouroux-sous-le-Bois-Sainte-Marie
232 habitants. Poste de la Clayette, à 10 kilomètres, à 3 kilomètres de la gare de Dyo, à 11 kilomètres de Charolles. Superficie 480 hectares, dont 338 en céréales et cultures, 79 en prairies, 14 en bois et 9 en vignes. Vins ordinaires de bonne conserve ; le meilleur vient de la cote de Fay. Commerce de froment, de pommes de terre, de bétail. Territoire coupé de vallées. Sol granitique.
Église dont le clocher est du XII° siècle.
Il ne reste qu'une tour du château de Chassagne, fief qui appartenait à la famille des Rambuteau.
La cure était à la nomination de l'abbé de Cluny.
Guy de Dyo acheta de Jean de Marzac ses fonds et dîmes, à Ouroux, en 1360.
Saint-Germain-des-Bois
282 habitants. Poste de Saint-Julien-de-Civry, à 4 kilomètres, gare de Dyo à 3 kilomètres, à 9 kilomètres de La Clayette et à 11 kilomètres de Charolles. Superficie 596 hectares dont 284 en prairies, 273 en céréales et cultures, 30 en bois et 9 en vignes. Commerce de bétail gras et céréales. Église romane du XII° siècle, restaurée. Carrières de pierres de taille.
Il existait dans cette paroisse un couvent de chanoines réguliers de St-Augustin, où les seigneurs de Dyo, fondateurs du prieuré, en 1095, avaient leurs tombeaux. Le prieuré fut réuni à celui de St-Sernin-des-Bois. Il ne reste aucun vestige du monastère qui fut pillé et brûlé par les Calvinistes, commandés par Clermont d'Amboise et Briquemaut.
On croit que les chanoines réguliers de St-Pierre de Mâcon étaient originairement issus de ceux de Saint-Germain.
Au hameau de Saint Ambreuil (St-Ambroise) se voyaient une chapelle et un château jadis au comte d'Amanzé.
Saint-Laurent-en-Brionnais
915 habitants. Poste et gare de la Clayette, à 4 kilomètres, à 25 kilomètres de Charolles. Superficie : 1.299 hectares, dont 886 en prairies, 292 en céréales et cultures, 14 en bois et 13 en vignes. Petit vin. Riches prairies d'embouche. Commerce de bétail gras, élevage de génisses. Territoire ondulé. Beau et florissant pensionnat de jeunes filles tenu par les sœurs du Saint-Sacrement d'Autun. Clocher et chœur du XII° siècle, monument historique.
La proximité de la houille, à l'est de la commune, engagea MM. Teissier et Cie à faire des recherches sur St-Laurent. Dans l'espoir de rencontrer le terrain houiller, ces messieurs firent creuser un puits situé au nord est du village, près du hameau des Places, sur la rive droite du ruisseau des Barres. Ce puits, ouvert en octobre, 1846, fut abandonné à la profondeur de 66 mètres, on n'avait pas encore atteint le lias proprement dit.
Église de Saint-Laurent-en-Brionnais
Saint-Laurent était autrefois du bailliage et du diocèse de Mâcon, de l'archiprêtré de Beaujeu et de la châtellenie de Châteauneuf ; l'église était à la collation de l'abbé de Cluny (Pouillé du XVI° siècle, publié par A. Bernard).
En 1846, l'église a été classée comme monument historique et complètement restaurée. Le chœur et le clocher sont anciens. Elle a trois nefs, un transept non saillant à l'extérieur et un sanctuaire composé d'une abside flanquée de deux absidioles précédées d'une travée droite.
On accède au transept par trois arcades en plein cintre, ses retombées intérieures portent sur des colonnes engagées. La croisée du transept est voûtée par une coupole octogonale sur trompes en cul de four ; elle communique avec chaque croisillon par une grande arcade en plein cintre dentelée. Les croisillons sont voûtés en berceau plein cintre. Les quatre piliers de la croisée sont construits sur plan cruciforme présentant sur trois faces une colonne engagée. La croisée et les croisillons communiquent avec le sanctuaire par trois arcades en plein cintre ; celle de la nef est doublée. Au delà du transept est une travée de chœur à trois nefs voûtées en berceau et communiquant entre elles par deux grandes arcades doublées en plein cintre.
Les absidioles, voûtées en cul-de-four, sont éclairées au fond par une étroite fenêtre en plein cintre. L'abside en cul-de-four est aussi éclairée par trois fenêtres en plein cintre sans caractère.
Ces fenêtres ouvrent à l'intérieur dans un système de cinq arcatures en plein cintre dont des colonnettes supportent les retombées. Il y a dans le nombre quelques anciens chapiteaux et quelques bases authentiques.
L'église remonte à la première moitié du XII° siècle. À l'extérieur, le clocher seul est intéressant. Il ressemble à celui de Varenne-l'Arconce. Il est construit sur un plan carré à trois étages de baies en plein cintre toutes doublées ; les quatre faces sont décorées de la même façon. À l'étage inférieur, on voit deux fenêtres en plein cintre doublées ; elles sont séparées par une colonne engagée, munie d'une base et d'un chapiteau dont le tailloir supporte la corniche placée à l'appui des fenêtres du deuxième étage ; deux colonnes analogues montent latéralement à quelque distance des arêtes. La corniche placée entre le premier et le second étage présente en profil un méplat et un chanfrein orné d'une ligne de grosses perles. Cette corniche forme l'appui de deux grandes fenêtres en plein cintre doublées dont les archivoltes intérieures retombent sur des montants cantonnés de colonnettes vers l'extérieur. Trois colonnes engagées, posées de la même façon qu'à l'étage inférieur, supportent la corniche placée à la base du troisième étage. Au-dessus est le troisième étage en retrait sur le parement du mur. Il est orné de deux grandes baies plein cintre doublé dont l'archivolte intérieure repose sur deux colonnettes : dans chacune de ces baies s'ouvre une fenêtre géminée. Trois colonnettes dont une libre et deux engagées supportent les trois retombées des deux archivoltes de chaque fenêtre géminées. Trois grandes colonnes engagées dans le mur à l'extérieur décorent cet étage comme les précédents. Au-dessus est la corniche où repose la toiture moderne. Cette corniche est soutenue elle-même par des modillons sculptés. (Virey, Etudes sur les églises de l'ancien diocèse de Mâcon)
L'église de St Laurent en Brionnais, bien que reconstruite en grande partie, est curieuse à étudier à côté de celle de Varennes. Les clochers de ces deux églises offrent beaucoup de similitude, mais celui de Saint-Laurent a un étage de plus et parait bien plus élancé. On peut également observer à Saint-Laurent la croisée du transept recouverte d'une coupole octogonale, les travées du chœur recouvertes de voûtes en berceau et surtout les chapiteaux ornés, malheureusement refaits en grande partie.
Saint-Racho
569 habitants. Poste et gare de La Clayette, à 6 kilomètres, à 26 kilomètres de Charolles. Superficie 1.029 hectares, dont 515 en céréales et cultures, 303 en prairies, 208 en bois ou bruyères et 3 en vignes. Pas de hautes montagnes. Commerce de bétail et de céréales. Sur son territoire se trouvent les montagnes de Dun (709 mètres) et de Dunet (732 mètres).
Les seigneurs de la Garde-Marzac firent bâtir à mi côte de la montagne de Dun, vers 1710, une église sous le vocable de Saint-Racho. La Garde-Marzac était un château situé à Saint-Igny-de-Vers.
À Colanges, était un vieux château ayant appartenu à H. de la Brosse-Chavannes (Cabannis), fief possédé par Philippe Naturel dont le frère était prévôt d'Utrecht, abbé d'Ainay, chancelier de la Toison d'Or et ambassadeur en France pour les empereurs Maximilien et Charles-Quint. C'est lui qui, de la part de ce dernier, dénonça la guerre à François Ier.
Trémont, ancien château à la maison de Semur, depuis à Cl. Alexis de Noblet, marquis de la Clayette. Sordet, ancien manoir. Le curé était chanoine-né d'Aigueperse et à la nomination de ce Chapitre ; plus tard à celle de l'évêque d'Autun.
Saint-Racho n'est devenu paroisse qu'au XVIII° siècle. Avant cette époque la chapelle de Dun servait d'église paroissiale.
Dun
Dun est un mot celtique qui signifie lieu élevé, fortifié. Bien que le nom de Dun révèle une origine gauloise, les fouilles n'ont donné jusqu'à présent aucune trace incontestée d'occupation gallo romaine. Il n'est pas fait mention de ce lieu avant le X° siècle. La légende de Dun réveille des souvenirs païens. Chez tous les peuples, la montagne a été l'endroit privilégié du culte druidique. Le christianisme jugea plus facile de changer le but de ce sentiment religieux que de le heurter de front. Les montagnes, les roches, les fontaines sacrées, reçurent le vocable d'un saint, souvent celui de saint Martin, le destructeur du paganisme dans la Gaule.
À Dun, il est fort possible que ce rocher, haut de deux mètres, qui portait la chapelle Saint-Jean et qu'on a malheureusement enlevé parce qu'il masquait l'église, ait été un autel druidique. Ce serait pour effacer ce souvenir païen qu'on y aurait élevé une chapelle. La fontaine Saint Jean, à quelque distance du sommet de la montagne, a conservé de la réputation ; on lui attribue une vertu merveilleuse. Ne serait-ce pas encore du paganisme baptisé ?
Au temps de Saint-Julien de Balleure (1380), il y avait toujours à Dun « grand apport » (pèlerinage). Cette tradition est demeurée chez les Bleus ou les Blancs (Petite Église). On les voit gravir en grand nombre la montagne vénérée le jour de Saint Pierre et de Saint Denis.
Dun donna son nom à un territoire appelé Pagus (pays) dont il n'est pas facile de préciser les limites. Lors de l'établissement du christianisme, Dun fut rattaché à Mâcon pour le religieux et le civil jusqu'au XIII° siècle. Il est probable que la paroisse de Dun devint alors le siège d'un archiprêtré. Une charte de Mâcon, dans une de ses copies, nomme un archiprêtre de Dun en 1117.
Les archiprêtres institués vers la fin du IX° siècle jouent un grand rôle dans le moyen âge ; ils avaient des pouvoirs très étendus, jusqu'à conférer la juridiction au nom de l'évêque. Il est à remarquer qu'avant le Concordat, comme actuellement encore en plusieurs diocèses, la dignité d'archiprêtre était donnée successivement à l'un des prêtres de l'archiprêtré.
Dès le principe, les comtes de Mâcon eurent des vicomtes qui avaient pour fonction de remplacer le comte et de l'assister, notamment dans la tenue des assises publiques. La vicomté devint héréditaire de 1030 à 1037. La première famille qui jouit de ce privilège fut celle des Le Blanc, originaire de Briennon ou de St-Bonnet des Cars. Dun paraît être le centre de la vicomté, du moins au début. « C'est une tradition dans le canton, dit Courtépée, que l'ancien bailli de Mâcon siégeait à Dun » Si au début Dun fut la résidence principale du vicomte, au XII° siècle il paraît que ce fut Châteauneuf, demeure plus accessible et plus confortable d'ailleurs. Le dernier vicomte est appelé « seigneur de Châteauneuf ».
Dun est situé sur une montagne de 709 mètres d'altitude qui se détache d'un contrefort de la chaîne du Beaujolais. Vue magnifique sur le cours de la Loire, sur le Brionnais et sur le Charollais, jusqu'aux montagnes du Morvan.
À l'œil nu, on peut découvrir vingt cinq ou trente clochers. La chapelle de Dun se détache sur l'horizon de vingt-cinq kilomètres à la ronde. À pic, du coté du nord, cette situation facile à fortifier l'a fait choisir dès une haute antiquité. De là on pouvait suivre les mouvements de l'ennemi, donner au loin les signaux de feu et surtout soutenir un siège.
L'ancienne forteresse comprenait deux parties : la citadelle et la partie basse. La citadelle était défendue par quatre tours carrées de 8 à 10 mètres de coté. Quatre murs entouraient le donjon. On pénétrait dans le château fort par deux portes : la porte de Mâcon et la porte Saint-Laurent. Les enceintes communiquaient par des portes auxquelles on accédait par des échelles mobiles qui ont été le prélude des ponts-levis du XIII° siècle. L'absence de voûte, une maçonnerie peu solide font dater les fortifications de l'époque du haut moyen âge (IX° et X° siècle).
Dans la citadelle, se trouvaient l'église et la chapelle de Saint-Jean. Devant les portes de l'église, était la citerne creusée dans le roc qu'on voit encore ; elle était destinée à fournir l'eau en cas de siège.
L'église, de difficile accès, était abandonnée depuis près de deux siècles ; la paroisse avait été transportée à St-Racho. Foudroyée en 1732, elle ne fut pas restaurée.
M. J. Déchelette, dans l'Art roman à Charlieu et en Brionnais a donné une description exacte des ruines de Dun-le-Roi :
« Dans les restes du monument, on reconnaît le carré du transept surmonté d'un pan du clocher, le croisillon méridional et l'abside. Les substructions des murs de la nef indiquent que sa longueur était de faible étendue, et l'absence de contreforts porte à croire qu'elle n'était point voûtée. Le carré du transept a conservé sa coupole sur trompes, mais l'abside est à ciel ouvert. Tous les grands arcs sont doubles et en cintre brisé. Ils ont pour dosserets soit des pilastres rectangulaires, soit des demi-colonnes. Toutes les bases portent des moulures d'un profil attique très pur, les chapiteaux sont également d'un excellent style. Le plus curieux est celui qui représente deux aigles au plumage hérissé buvant dans une sorte de calice de forme allongée : C'est là le symbole du breuvage eucharistique où l'Âme chrétienne puise les forces qui lui permettent de voler jusqu'à Dieu. Le mur semi circulaire de l'abside s'appuie directement sur le carré du transept sous travée de chœur intermédiaire. L'arcature qui orne son pourtour intérieur comprend cinq compartiments à plein cintre, les deux extrêmes aveugles, les trois autres percés d'une baie à large ébrasement. Les deux supports de l'arc central sont deux pilastres cannelés ; les autres ont la forme de colonnettes cylindriques. Il est à remarquer qu'extérieurement le cintre des baies du chevet n'est point formé de claveaux appareillés, mais évidé dans un même bloc de pierre. Deux contreforts à double ressauts épaulent le mur de l'abside. D'après l'ensemble de ses caractères architectoniques, ce monument appartient à la seconde moitié du XII° siècle ; l'époque de sa construction peut se placer entre 1150 et 1181, puisqu'à cette date la ville de Dun a été détruite ».
Tel était le lamentable état du sanctuaire lorsque M. de Rambuteau en prit possession. Il chargea M. Selmersheim de le restaurer, ou mieux de le reconstruire en conservant les parties anciennes encore debout. Le plan suivi est celui d'une église à trois nefs suivie d'un transept dont les croisillons font une légère saillie à l'extérieur, et d'un chevet composé d'une abside en hémicycle et de deux absidioles ouvertes sur les croisillons.
La nef principale est divisée en trois travées voûtées en berceau brisé. La voûte est partagée en trois compartiments par deux arcs doubleaux.
Les grandes arcades qui font communiquer la nef avec les collatéraux sont amorties en cintre brisé non doublé. Les collatéraux sont voûtés en demi-berceau sans doubleaux.
La grande porte de l'église, dont la baie est amortie par un linteau sans ornement surmonté d'un tympan sobrement décoré d'une marqueterie en damier, est encadrée par deux archivoltes en cintre brisé, en retrait l'une sur l'autre, soutenues à leurs retombées par quatre colonnes avec bases et chapiteaux.
L'église est surmontée, au-dessus du carré du transept, d'un joli clocher à pyramide de pierre. Il se compose de deux étages : l'inférieur est percé d'une seule baie sur chaque face et le supérieur est ajouré de tous les côtés par de grandes baies divisées en trois parties par deux groupes de deux colonnettes disposées l'une devant l'autre. Une pyramide quadrangulaire en pierres d'appareil couvre le clocher. Chaque pan est percé d'une fenêtre lanterne et le sommet est décoré d'un gros fleuron.
Les fouilles pratiquées autour de l'église, spécialement dans les sépultures, ont donné surtout des objets et des monnaies du XIV° au XVIII° siècle ; les sarcophages en pierre peuvent être plus anciens. Tous ces restes se rattachent à l'existence de Dun comme paroisse.
« La ville et le château comprenaient plus de dix journaux » de surface (228 ares).
En somme, quand il est dit que Dun fut « une ville », on aurait tort de chercher une comparaison avec nos villes modernes pour l'étendue et le confortable. Il vaut mieux dire un chef lieu, une forteresse hérissée de tours et de murs, occupée en temps de paix par une garnison et fournissant, en temps de guerre, un refuge aux habitants de la région.
Quant au confortable, figurez-vous ce qu'il y a de plus primitif et de plus simple. En dehors des premières nécessités de la vie, tout est consacré à la défense. Les fenêtres sont réduites à des lucarnes en fente qui n'ont jamais connu le verre. Les cheminées font défaut. Beaucoup de pierre et beaucoup de bois, peu de métaux ... Souvenir d'une existence semi-barbare.
Siège et prise par Philippe Auguste
L'usurpation des biens ecclésiastiques par la puissance séculière était fort à la mode au XII° siècle. Le pouvoir royal ne perdait pas une occasion d'intervenir contre les seigneurs pour reconnaître une suzeraineté devenue toute nominale ; telle fut la cause de la campagne.
En 1166, le comte de Chalon, Guillaume Ier, ayant ravagé les terres de Cluny et tué cinq cents habitants de cette ville, Louis VII prit d'assaut Chalon, assiégea et démantela Mont-Saint Vincent où le comte s'était réfugié.
Guillaume Il causa encore plus de dommages que son père à l'église de Cluny.
Le comte de Mâcon, Girard, était un homme turbulent et cupide, toujours en guerre avec ses voisins et n'épargnant pas même ses sujets ; il s'en prenait particulièrement aux biens d'église.
Humbert IV le Jeune, de Beaujeu, et Artaud Le Blanc, vicomte de Mâcon, étaient à peu près de la même espèce.
En 1172, Louis VII intervint de nouveau pour mettre fin à la querelle du comte de Mâcon et du sire de Bâgé. Mais ils oublièrent leurs promesses et recommencèrent leurs brigandages.
Le 29 mai 1180, Philippe Auguste monta sur le trône.
Voici le récit de Rigord (Gesta Philippi Augusti, Édit. Renouard, p. 17, n° 88) historien contemporain : « La même année première de son règne, poussés par l'antique serpent, l'ennemi du genre humain, les fils d'iniquités Humbert de Beaujeu et le comte de Chalon avec leurs complices, firent la guerre aux églises de Dieu. Ils osèrent, au mépris des immunités accordées par les rois, commettre de graves exactions contre ces églises. Les clercs et les religieux, qui sans cesse y servent Dieu, dénoncèrent ces persécutions à leur seigneur, le très-chrétien roi des Français. Alors, le roi ayant réuni une armée pour la défense des églises et la liberté du clergé, entra sur leurs terres, fit un butin considérable et, avec l'aide de Dieu, il brisa tellement leur orgueil et leur tyrannie, qu'il leur fit malgré eux restituer entièrement aux églises ce qu'ils avaient pris. Il rendit ainsi la paix temporelle aux clercs, serviteurs de Dieu, en se recommandant à leurs prières. »
L'armée royale, assiégeant Dun, prit position sur Dunet, où l'on constate l'existence de retranchements. « Et fut le dit château de Dun-le-Roi battu, pris, démoli et ruiné, de sorte qu'il ne reste que des masures remplies de buissons, sans qu'il ait resté aucune autre habitation que la chapelle et l'église paroissiale ... Et ne voulut le roi ladite ville être rebâtie, ordonna qu'elle demeurât déserte, comme acquise de sujets rebelles » (manuscrit n° 11).
La forteresse de Dun étant anéantie, l'église devint un centre paroissial. Le terrier de la cure (1480-1530) montre que la cure avait des possessions considérables.
La relation de la visite de M. Fr. Fénérot, seigneur et curé d'Ozolles, archiprêtre du Bois Sainte Marie en 1691, nous fait connaître que l'église de Dun était mal entretenue et peu fréquentée par les paroissiens qui « assurent être plus fatigués lorsqu'ils y arrivent que les jours qu'ils sont occupés au travail le plus assidu ».
M. Antoine de la Garde, comte de Marzac, seigneur de Colanges, offrit de bâtir une chapelle plus accessible. Elle fut dédiée à Saint-Racho (évêque d'Autun, VII° siècle). La bénédiction en fut faite le 30 novembre 1703, par M. Bonnier, seigneur, curé d'Ozolles.
La tour du clocher de Dun servit de poste pour un télégraphe optique, de 1820 à 1830.
Des quatre cloches conservées dans le clocher de Dun, une a été transportée à Saint-Racho, les trois autres ont disparu pendant la tourmente révolutionnaire.
On conserve, dans la nouvelle église de Dun, deux anciennes statues représentant saint Pierre et saint Paul.
Une statue de la Vierge, de la même époque, domine le maître autel. Un beau calvaire flamand du XIV° siècle, en bois sculpté, orne l'entrée du chœur. Un groupe antique de la Nativité complète la décoration. Un ostensoir du XVI° siècle, en cuivre, travail espagnol, un ciboire du XV° siècle et une croix romane du XIII° siècle, composent le trésor de la sacristie (Dun, autrefois, aujourd'hui. Protat Frères, imprimeurs, Mâcon 1900).
Saint-Symphorien-des-Bois
576 habitants. Poste et gare de La Clayette, à 6 kilomètres ; à 16 kilomètres de Charolles. Superficie 1063 hectares, dont 474 en prairies, 440 en céréales et cultures, 150 en bois et 1 en vignes. Commerce de bétail gras. Carrière de grès. Village situé sur une éminence. Château de la Tauge (la Pouge ?).
Des colonnes ornées de bas reliefs ont été trouvées au Champ-Bartet, ainsi que des médailles romaines et des tombes au hameau de Giverdier. On trouve des traces d'une voie romaine entre Dyo et Saint-Symphorien.
Au hameau de Saint Georges, chapelle sous le vocable de saint Georges et de saint Fortuné. Le hameau du Soleil a possédé une verrerie qui fut incendiée en 1752.
Cette commune dépendait, avant la Révolution, de quatre seigneurs qui s'y disputèrent souvent leurs droits aux dépens de la tranquillité des habitants. Une borne dite des Quatre Seigneurs, plantée au centre de la commune, fut, par suite des longs procès avec les curés du lieu, changée plusieurs fois de place et enfin reléguée à l'extrémité occidentale où elle se trouve.
Vareilles-en-Brionnais
461 habitants. Poste et gare de La Clayette, à 5 kilomètres, à 15 kilomètres de Charolles. Superficie 835 hectares, dont 537 en prairies, 254 en céréales et cultures, 38 en bois et 6 en vignes. Vins ordinaires. Commerce de bétail gras. Bons pâturages. Sol granitique et accidenté. Carrière de pierres à bâtir, carrière de sable sur l'ancienne route de La Clayette à Marcigny. Beau clocher du XII° siècle. Château moderne du Montet.
Le mot Vareilles paraît signifier raide, escarpé, accès difficile. Le curé était à la nomination du Chapitre d'Aigueperse. La justice dépendait de Drée.
Les hameaux de Chopaille, les Thevenin et Serain, étaient alternativement de Vareilles et de St-Laurent-en-Brionnais.
Le jour de la Saint-Martin 1301, par acte passé par André François, notaire au Bois-Sainte Marie, Geoffroi de Damas afferma à Hugonin et Étienne de Creizières, les bois et garennes de la Rivolle, paroisse de Vareilles (Arch. château de la Bazole).
En 1359, Isabelle de Dardre, veuve de Lithaud de Massilly, chevalier, vendit à Jeanne de Nevers, veuve d'Huguenin Dalmas, seigneur de La Bazole, tout ce qu'elle possédait à Vareilles (Arch. de la Bazole).
L'église de Vareilles, malgré ses petites dimensions et le peu d'intérêt qu'elle offre à l'intérieur, possède un beau clocher. Ses deux étages et leurs petites ouvertures ornées de billettes et séparées par des colonnettes rondes engagées lui donnent un véritable caractère de grandeur.
Varennes-sous-Dun
875 habitants. Poste et gare de la Clayette, à 2 kilomètres, à 21 kilomètres de Charolles. Superficie 1.776 hectares, dont 857 en céréales et cultures, 512 en prairies, 395 en bois et 12 en vignes. Petit vin de couleur. Commerce de blé et de bétail.
Cette commune, située dans la vallée du Sornin, contient d'excellents pâturages. Son territoire peu ondulé et bien arrosé favorise l'élevage et l'embouche de la belle race charollaise.
Au bourg, restes d'un ancien manoir ayant appartenu à M. de Noblet. La Clayette fit partie de la paroisse de Varennes jusqu'à la Révolution.
Vauban
861 habitants. Poste de La Clayette, à 10 kilomètres ; gare de Saint-Maurice, à 5 kilomètres, et à 29 kilomètres de Charolles. Superficie 1.315 hectares, dont 817 en prairies, 254 en bois, 224 en céréales et cultures, et 20 en vignes. Petit vin commun. Commerce de bétail gras et produits de ferme. Tissage de la soie. Territoire sur un plateau mouvementé. De grandes quantités de scories répandues sur une surface considérable prouvent, à une époque reculée, l'existence d'une fonderie de fer dans la propriété de M. Dubreuil.
Appelée autrefois Saint Sernin, la baronnie et terre de Boyer fut érigée en comté sous le nom de Vauban en faveur d'Antoine Le Prêtre de Vauban, lieutenant général des armées, gendre du baron de St-Sernin et neveu de l'illustre maréchal de Vauban, issu d'une branche cadette de cette maison. Il avait épousé Anne Henriette de Busseul, fille unique du comte de Saint-Sernin, d'une des plus anciennes maisons de Bourgogne connue dès l'empereur Othon et Hugues Capet.
Une partie de l'église date du XII° siècle. Elle a été restaurée en 1854.
Les Frères Maristes établirent, au XIX° siècle, dans les dépendances d'un château situé au bourg et aujourd'hui démoli, un pensionnat et un noviciat.
LA GUICHE
947 habitants. Poste de la localité, à 17 kilomètres de la gare de St-Bonnet-Beaubery et à 22 kilomètres de Charolles. Superficie 2.746 hectares, dont 1.398 en céréales et cultures, 1.023 en prairies, 320 en bois et 5 en vignes. Vins rouges avec goût de terroir ; les meilleurs sont à Mont-Toussaint et au Clos. Commerce de céréales et de bétail. Territoire accidenté sur le versant Sud d'une montagne. Ruines du château des seigneurs de la Guiche à 465 mètres d'altitude. Étang Neuf 13 hectares 1/2. Châteaux de Champvent et de Dravets.
Cette commune a donné son nom à une famille illustre : les de La Guiche, dont la généalogie sera donnée plus loin.
La Guiche (Guichia) ne fut, jusqu'à la Révolution, qu'un hameau d'une paroisse plus ancienne : Champvent, dont le curé Pocheron fut député à la Constituante.
En 1209, le représentant de la famille de La Guiche était Renaud de La Guiche. Son fils ou petit-fils, Hydran de La Guiche, fit hommage, au duc de Bourgogne, de sa terre, excepté de sa forteresse.
Josserand de La Guiche complèta cet hommage en 1327.
En 1379, une guerre éclata entre Josserand de La Guiche et Hugues de Grandson. Josserand fut battu et la forteresse de son château escaladée et pillée. De là, poursuite de Hugues de Grandson devant le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, qui le condamna à rester prisonnier à Dijon jusqu'à ce qu'il eût satisfait à l'offensé. En 1407, on trouve un Marie Lespinasse de La Guiche ; c'est à cette époque que remonte la construction de l'église de La Guiche. Au début du XV° siècle, on voit Girard de La Guiche acquérir la moitié de la terre de Chaumont dont sa mère avait acheté l'autre partie. Il devint ainsi l'unique propriétaire de Chaumont et de La Guiche. Il assista à la revue de Beauvais, en 1415. Son fils, Claude de La Guiche, ayant pris le parti de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, fut détenu un an prisonnier au château de Blois. Son château de la Guiche fut pillé et saccagé une seconde fois et les titres en furent dispersés, en 1478. Pierre, son héritier (1464-1544), s'attacha au roi Charles VIII qu'il suivit à Naples. Il fut ensuite ambassadeur de Louis XII, en Espagne, puis bailli de Mâcon. Il fit réparer le château de La Guiche et de Chaumont.
Son fils, Claude de La Guiche, fut évêque de Mirepoix et ambassadeur du roi Charles IX au Concile de Trente. Gabriel de La Guiche, bailli de Mâcon, empêcha le massacre de la Saint-Barthélémy dans tout le Mâconnais. Son fils, Philibert de La Guiche, grand maitre de l'artillerie de France en 1578, seigneur de Chaumont, gouverneur de Lyon où il mourut en 1607, était si attaché au roi Henri III que ce prince disait : « Si j'étais La Guiche et si La Guiche était roi, je serais sûr d'être aussi aimé de lui qu'il l'est de moi. » C'est lui qui fit graver sur la grande porte de l'arsenal, en face du quai des Célestins, cette inscription qui faisait allusion aux complots de la Ligue :
OEtna hoec Henrico Vulcania tela ministrat
Tela giganteos debellatura furores.
Il fut également ami d'Henri IV et contribua aux victoires d'Arques et d'Ivry. Sa fille Henriette épousa, en 1629, Louis de Valois, duc d'Angoulème, évêque d'Agde en 1612, officier en 1622 et mort en 1653. Sa veuve fit exécuter, à Gênes, le mausolée qui orne la chapelle des marquis dans l'église de La Guiche et qui est monument historique.
Ce fut la veuve de Philibert de La Guiche qui fit construire le couvent des Minimes attenant à l'église de La Guiche et y installa, en 1608, des religieux pénitents du Tiers Ordre de Saint-François d'Assises qui n'y restèrent que dix-huit mois. Les Minimes de Saint-François-de-Paul les remplacèrent en 1614 (Notes de M. Larfouilloux).
Champvent, autrefois paroisse, n'est plus qu'un hameau de La Guiche.
Il y eut anciennement une maison forte qui était encore, en 1433, « tenable, spacieuse et défendable. » Il n'en reste plus trace aujourd'hui.
Ballore
294 habitants. Poste de Saint-Bonnet-de-Joux, à 9 kilomètres de La Guiche, 13 kilomètres de Charolles, gare de Marizy à 5 kilomètres, gare de Vendenesse-lès-Charolles à 12 kilomètres. Superficie 1.075 hectares, dont 681 en prairies, 360 en céréales et cultures, 34 en bois. Commerce et élevage de bétail. Château du XVI° siècle.
Commune située dans une vallée arrosée par l'Arconce. Pâturages excellents, sol riche. Les hameaux les plus considérables sont ceux d'Augy, des Croux et de Chaintry. Ballore ne se compose que de quelques maisons et de l'église, mais il est à croire qu'il y avait là une agglomération considérable d'habitations que les guerres ont détruites à différentes époques, à en juger par les débris de constructions que l'on ramène fréquemment à la surface du sol. On en a retiré des pierres de moulins à bras et divers autres objets dont la forme ou la destination dénote une haute antiquité : des fragments de colonnes, de nombreux débris de marbre, un Mercure en bronze d'une belle exécution, une grande quantité de médailles romaines du haut et du bas Empire, diverses monnaies et médailles de France depuis Charles IX jusqu'à Louis XIII, plusieurs tombeaux en grès, marqués d'une croix, dont plusieurs renfermaient deux et même trois squelettes avec des armes de guerre. Quelques-uns de ces squelettes présentaient cette particularité assez remarquable qu'ils portaient au bras gauche, au dessus du coude, un anneau en cuivre. Ces indices font présumer, avec d'autant plus de raison, que ce lieu a été le théâtre de quelque bataille, que l'on retire assez fréquemment de la terre des fers de chevaux et des éperons en fer. Des découvertes semblables ont été faites au hameau de Chaintry, près du ruisseau de Grivery. D'ailleurs, la voie romaine qui passait non loin de là et dont on trouve des vestiges très apparents dans les bois de Marizy, indique assez que ce lieu a pu avoir quelque importance dans les temps anciens. Plus tard, le village de Ballore a donné son nom à d'anciens seigneurs. En 1366, Marie de Ballore, fille de Philippe, le dernier de sa maison, apporta cette terre en mariage à Jean Rabutin d'Epiry, l'un des ancêtres de Mme de Sévigné. Les titres de la seigneurie de Ballore furent détruits par les Reitres qui traversèrent le pays en 1576. Le château de Ballore, dont les murs sont baignés par l'Arconce, est très ancien ; il existait déjà en 1300. En 1366, il appartenait à la famille Rabutin de Chantal.
Chavagny-sur-Guye
248 habitants. Poste et gare de la Guiche, à 5 kilomètres, à 24 kilomètres de Charolles. Superficie 628 hectares, dont 323 en prairies, 240 en céréales et cultures, 50 en bois et 15 en vignes. Vins ordinaires. Commerce de bétail et de céréales. Église romane ancienne.
Petite commune située au voisinage de la ligne de partage des eaux qui, des monts Ourals, aboutit à Gibraltar. Elle appartient au bassin de la Méditerranée.
Collonge-en-Charollais
419 habitants. Poste et gare de Genouilly, à 4 kilomètres, à 16 kilomètres de la Guiche et à 38 kilomètres de Charolles. Superficie 1.253 hectares, dont 570 en bois, 398 en céréales et cultures, 264 en prairies, 21 en vignes. Petit vin léger. Commerce de bétail gras. Église romane ancienne. Ancien château-fort appelé la Tour de Montvoisin.
Anciennement de la baronnie de Joncy.
Au hameau de Thomerie exista un couvent de religieuses bénédictines, aujourd'hui détruit.
Joncy-sur-Guye
996 habitants. Poste de la localité, gare de Genouilly, à 3 kilomètres, à 14 kilomètres de la Guiche et à 32 kilomètres de Charolles. Voitures pour Saint-Gengoux-le-National. Superficie 1.326 hectares, dont 732 en céréales et cultures, 615 en prairies, 159 en bois et 20 en vignes. Vins communs. Commerce de bétail et de céréales. Le village est situé sur les bords de la Guye. Châteaux des Croisettes, de la Valette et de Joncy.
La cure était à la collation de l'évêque de Mâcon. La Guye faisait la démarcation entre le bailliage de Mâcon et celui du Charollais.
Joncy était une des quatre baronnies du Charollais ; elle fut possédée par les comtes de Chalon, puis par les Clermont-Mont-Saint-Jean, au XIII° siècle, et par les palatins de Dyo, puis par les Rochebaron. Jean de Rochebaron, chevalier, était baron de Joncy, en 1551. Elle passa ensuite aux d'Aumont, en 1619, puis aux Cottin de la Barre au XVIII° siècle. Le fief de Joncy fut cédé à Robert de Clermont, comte de Charollais, par le duc Robert II, en 1279.
Saulx-Vautour battit les Huguenots au pont de Joncy, en 1562.
Saint-Martin-la-Patrouille
178 habitants. Poste de Joncy, à 5 kilomètres, gare de Genouilly, à 9 kilom., à 11 kilomètres de la Guiche, et à 30 kilomètres de Charolles. Superficie 698 hectares, dont 450 en céréales et cultures, 204 en prairies, 44 en bois et 2 en vignes. Commerce de céréales et de bétail.
Située en territoire montagneux et sur le versant de la Méditerranée, cette petite localité produit surtout des légumes.
Village situé sur une colline peu élevée.
Marizy
875 habitants. Poste de La Guiche à 5 kilomètres, gare de la localité, à 3 kilom., à 19 kilomètres de Charolles. Superficie 3.021 hectares, dont 1.270 en prairies, 1.353 en céréales et cultures, 389 en bois, 4 en vignes. Petit vin. Commerce de bétail, de chevaux, de céréales et de bois. Plusieurs moulins. Territoire accidenté sur les bords de l'Arconce. Étang Neuf, étang Comte et de Grivery. Ruines du château de Brouillerat. Village dans la vallée.
La charrue de Dombale a fait la fortune de cette localité en permettant de défricher, vers 1840, les grands bois qui en recouvraient le sol.
Une voie romaine passait sur la chaussée de l'étang Neuf. On y remarque encore des pavés et des substructions de l'époque.
Il est fait mention dans une charte du IX° siècle, du hameau d'Arfeuille (Arfolia).
La voie romaine qui tendait de Beaujeu à Autun, et dont on reconnaît en plusieurs endroits des vestiges, passait à 1.500 mètres de l'église.
À deux kilomètres, on découvre dans les bois, sur la hauteur, de nombreux débris de constructions que les gens du pays montrent comme les ruines d'une ancienne ville qui aurait porté le nom de Montchappa ; il est plus probable que ce sont les ruines d'une station romaine.
L'église actuelle a remplacé une ancienne chapelle que les moines de Cluny avaient fait élever pour les ouvriers qui défrichaient les immenses bois de la contrée.
Eudes de Montaigu, de la maison de Bourgogne, était seigneur de Marizy, en 1314. On voit un Hugues du Brouillard, époux de Marguerite de Marizy, inhumé à Marizy, en 1333. Agnès du Brouillard eut la terre de Marizy, en 1388, sur laquelle sa dot de 600 florins était assignée. Jean de Marizy était conseiller du duc, en 1387.
Forêt de Chaume, où les habitants avaient droit de faire paître leur bétail. Louise de Chabannes le leur contesta. Une sentence de 1486 le leur confirma, après avoir entendu plusieurs témoins âgés de 100 ans.
Pouilloux
1.084 habitants. Poste et gare de Ciry-le-Noble, à 4 kilomètres, à 12 kilomètres de La Guiche et à 25 kilomètres de Charolles. Superficie 1.840 hectares, dont 956 en céréales et cultures, 488 en prairies et 396 en bois. Commerce de céréales et de bétail. Trois usines fabriquent des produits céramiques. Deux carrières de grès. Territoire plat, traversé par le canal du Centre et arrosé par la Bourbince. Étang de Pierre-Poulain, 12 hectares. Château moderne du Martret.
Vestiges d'une voie romaine aux hameaux des Autels et dans le bois royal de Cressus, tendant d'Autun à Lyon. Plusieurs médailles antiques ont été trouvées dans le voisinage de cette route.
Le Rousset
747 habitants. Poste de la Guiche, à 4 kilomètres, à 20 kilomètres des gares de St-Bonnet-Beaubery ou de Montceau-les-Mines, à 26 kilomètres de Charolles. Superficie 2.461 hectares, dont 1.446 en céréales et cultures, 640 en prairies. 365 on bois, 10 en vignes. Vin agréable récolté seulement à Noireux. Commerce de blé, de bétail et de fourrage.
Cette commune, dont le bourg est situé presque au sommet d'une montagne haute de 467 mètres, est placée sur la grande ligne de partage des eaux de l'Europe ; partie de ses eaux vont à la Méditerrannée, partie à l'océan Atlantique.
L'Arconce prend sa source à l'étang du Rousset (53 hect.)
Vestiges d'un vieux château ayant appartenu aux de La Guiche.
Le Rousset était le siège d'un célèbre archiprêtré qui dépendait du diocèse de Mâcon.
Saint-Marcellin-de-Cray
501 habitants. Poste de Joncy, à 3 kilomètres, à 8 kilomètres de la Guiche, à 12 kilomètres de la gare de Genouilly et à 28 kilomètres de Charolles. Superficie 1.378 hectares, dont 805 en céréales et cultures, 513 en prairies, 40 en bois et 20 en vignes. Vin de peu de durée. Commerce de céréales et de bétail. Saint Marcellin est sur un plateau entouré de montagnes. Cray, ancienne commune lui a été annexé en 1861 ; ce village est dans un vallon.
Cette paroisse faisait partie du bailliage de Mâcon.
Au hameau de Bussière qui dépendait d'un ancien château fort, on trouve souvent des pièces d'or et d'argent. Ce manoir appartint aux princes de Guemenée, ducs de Montbason, puis à Philibert de la Guiche, comte de la Bussière, et il resta dans cette famille jusqu'en 1793, époque à laquelle il fut vendu comme bien national.
Saint-Martin-de-Salençay
364 habitants. Poste et gare de Saint-Bonnet à 16 kilomètres, à 7 kilomètres de La Guiche, à 23 kilomètres de Charolles. Superficie : 1.583 hectares, dont 707 en prairies, 625 en céréales et cultures, 195 en bois et 56 en vignes. Vin de belle couleur. Pays accidenté. La montagne de Ste-Colombe (561 m) est un ancien camp retranché des Romains. Un poste de télégraphe aérien y fut établi vers 1800, il fut supprimé en 1854. Point trigonométrique ayant servi à l'établissement de la carte de France. Nombreux vestiges d'antiquité. Château du Châtelard, XVIII° siècle. Belle église ogivale bâtie en 1876.
Dans les bois communaux, au hameau de la Verrière, on voit une pierre branlante. Il existait autrefois trois anciennes chapelles, à l'Abergement, à Sainte-Colombe et aux Valliers.
PALINGES
2.285 habitants. Poste et gare de la localité, à 16 kilomètres de Charolles. Superficie 3.665 hectares, dont 2.084 en céréales et cultures, 1.066 en prairies et 515 en bois. Commerce de céréales, de pommes de terre. Carrière de pierre calcaire, fabrique de ciment et de produits céramiques. Ville située sur une éminence, près du canal du Centre et de la Bourbince. Territoire ondulé. Châteaux de Digoine, de Beauregard et du Montet. Église moderne dont le chœur et le clocher sont de la fin du XI° siècle.
Fautrières
Fautrières, autrefois commune, a été réuni à Palinges en 1823. Il est situé à l'ouest sur un coteau entre l'Oudrache et la Bourbince ; il a donné son nom à des seigneurs connus dès le XI° siècle. Anselme de Fautrières souscrivit à la fondation du doyenné de Blanzy, en 1060. Marie, sa fille, fut une des premières religieuses de Marcigny, en 1080. Girard, son fils, fit le voyage de la Terre Sainte avec Josserand de Brancion, Girard d'Amanzé, Josserand de Lugny sous Godefroy de Bouillon et furent tous inhumés à Cluny. Henri de Fautrières en était abbé en 1308, il mourut évêque de Saint-Flour en 1320. Michel Fautrières, lieutenant du roi en Charollais, eut treize oncles tués dans les nombreuses guerres du règne de Louis XIV. Cette maison possédait quatorze châteaux, entre autres celui de Courcheval.
Curés de Fautrières
1630, Laget ; 1663, J. Taboulot ; 1687, les religieux de Digoine ; 1692, Mayneau ; 1723, Gras ; 1736, Chandesvis ; 1742, Kolb, co seigneur à servance ; 1743, Mathieu ; 1744, Poulin ; 1748, Cortey, 1730, Martrier ; 1731, Vincent ; 1789, Mignot.
Château de Digoine
À trois kilomètres, au sud de Palinges, se trouve la belle demeure des Digoine, construction moderne du XVIII° siècle, au milieu d'un magnifique parc. Digoine fut une baronnie jadis à l'illustre et ancienne famille de ce nom. On voit un Liébaut Digonensis, en 1116. Hugues de Digoine fait foi et hommage au duc Hugues de Bourgogne, en 1242. Guillaume de Digoine et son fils furent tués à la bataille de Poitiers, en 1356. Jean de Digoine. chambellan du duc de Bourgogne en 1407, était bailli de l'Auxois en 1424. Anne de Digoine, fille unique de Chrétien de Digoine, chevalier de la Toison d'Or, porta tous ses biens à Jean Damas de Marcilly. Louis XI fit décapiter Chrétien de Digoine qui avait pris le parti de Marie de Bourgogne, en 1481. Ce nom passa dans la branche des Digoine du Palais dont le chef, Jean de Digoine, épousa Guiette de Pouilly, dame du Palais, en 1339.
Théophile de Digoine appela dans sa terre les religieux de Picpus, en 1609. Ils desservirent les paroisses de Palinges et de Fautrières pendant les vacances de ces cures. Ils furent réunis à ceux de Charolles, vers 1774.
Au début du XVIII° siècle, Digoine passa aux de Reclesme, puis aux de La Coste. Sur la fin du XIX° siècle, le comte de Chabrillan le céda à M. d'Ideville qui le possède actuellement (1904). (Arch. de Digoine).
Le château du Montet, aujourd'hui remplacé par une belle habitation moderne, a appartenu à J. d'Amanzé ; il parait remonter au XIII° siècle, car les démolitions ont rendu une pierre sur laquelle se lit la date de 1270.
Curés de Palinges
Allaison, 1479 ; Juif, 1579 ; Corial, 1620 ; Reviron, 1643 1646 ; Marcellin Bouillot, 1640 ; Vestu, 1674-1676 ; de Brinon, 1689 ; Claverie, 1690 1711.
Ce curé eut de grands démêlés avec le seigneur Reclesme de Digoine au sujet des dîmes de la paroisse. Une transaction accorda le tiers des dîmes contestées au curé, le reste au seigneur de Digoine.
Plus tard, de nouvelles contestations s'élevèrent au sujet des dîmes appelées novales. Le procès fut jugé par la Cour de Besançon qui donna droit au curé. Mécontent de cette sentence, le seigneur de Reclesme fit assassiner, probablement par ses gens, le curé Claverie, un soir qu'il allait visiter un malade (Rapport verbal de M. Colin, procureur au Parlement de Besançon).
Mayneau, 1712 1730 ; Dulonchamp, 1739 ; Brandin, 1748 ; Griffon, 1755 ; B. Guilloux, 1783 ; Barlerin, 1822 ; Forest, 1830 ; Mazoyer, 1861 ; L. Barnaud, 1867 ; C.-M. Alloing, 1876, à ce jour, 3 mai 1904. (Arch. de la cure).
Martigny-le-Comte
1318 habitants. Poste de Palinges, à 15 kilom. ; gare de Génelard, à 11 kilom., et à 15 kilomètres de Charolles. Superficie : 3.725 hectares, dont 1.880 en prairies, 1.385 en céréales et cultures et 460 en bois. Commerce de bétail, de chevaux. Carrières de grès à Scylla et au Baronnet. Commune située sur le flanc d'un coteau. Hautes montagnes boisées de Scylla, des Loges et du Pertuis froid. Étangs du Gageauffroy (3 hectares), de la Lande (3 hect.), du Grand-Moulin (6 hect.), du Petit Baronnet (18 hect.) et du Grand-Baronnet (64 hect.). Belles ruines du château de Commune (XII° et XIII° siècles) autrefois à la famille de Cossé-Brissac. Château moderne à M. de Beaudemont.
Les habitants de Martigny furent affranchis, en 1283, par Étienne de Mont Saint-Jean.
Trois châteaux existaient dans cette commune : celui de Martigny, celui de Souterrain et enfin celui de Commune. Ce dernier se composait de quatre tours reliées entre elles par des murs très épais. Les tours, sauf les toits, sont à peu près intactes. En dernier lieu, ces trois châteaux devinrent la propriété des de la Guiche de Sivignon, puis du duc de Cossé-Brissac.
Toute la partie intérieure de la côte a rendu des restes d'une haute antiquité. Le champ de la Verchère a rendu une mosaïque. On a découvert, plus tard, deux salles de bains pavées de marbres de différentes couleurs, reposant sur une épaisse couche de béton. L'édifice romain dont ces salles de bain dépendaient occupait l'emplacement du jardin actuel de la cure. Ces constructions devaient se rattacher à la villa gallo-romaine de la Verchère.
Bragny
506 habitants. Poste de Palinges à 8 kilomètres, 3 kilomètres de la gare de la Gravoine, 17 kilomètres de Charolles. Superficie 2.181 hectares, dont 1.078 en prairies, 762 en céréales, 341 en bois. Deux carrières de pierre. Commerce de bétail, de céréales et de pommes de terre. Château de Champeaux.
Une charte de l'an 929 (Gal. chr. t. IV, p. 71) donne la terre de Bragny à l'abbaye de Saint-Martin-d'Autun. C'est aussi vers ce même temps que fut fondé, dans ce lieu, un prieuré de bénédictins. Au XIII° siècle, ce prieuré était de la garde du comté et de la baronnie du Charollais. Les hommes du monastère, demeurant au cimetière ou la cloison de Bragny, devaient aller à l'armée du comte de Chalon ; les autres, hors de la cloison, en étaient dispensés, excepté en cas de grande clameur (titre de 1232).
La chapelle prieurale sert actuellement d'église paroissiale. Ce temple date du XI° siècle. Le vaisseau se compose d'une nef principale et de deux collatéraux. L'intérieur, ravagé par le feu qu'allumèrent les Huguenots en 1576, a été restauré en 1853. Il n'y existe pas de chœur ; cette partie de l'édifice a été probablement renversée à l'époque de cet incendie. Il reste des preuves matérielles de cette existence dans les fondements conservés, ainsi que dans le cintre qui donnait entrée à l'abside et que l'on voit encore. Une chapelle, adossée au pignon oriental et qui a été détruite par les flammes, renfermait une fresque dont on voit encore les restes et que Pierre Martin fit faire l'an MDXXXVI, le second jour de mars.
Le château qui joint l'église, était occupé par les moines de Perrecy, au XVIII° sièle ; il avait ses fossés, ses ponts levis et ses meurtrières. Le terrier de Kradelis, de 1450 à 1460, le désignait déjà de la manière suivante : « Le châtel et maison-forte du prieur de Bragny, tout fossoyé à l'entour, avec la cour, en laquelle est l'église, icelle appelée l'Haut-du-Plin ». Il ne reste de ces fortifications qu'une grosse tour qui est réduite à moitié de ce qu'elle était autrefois. Les bâtiments du prieuré ont été reconstruits en partie au XVI° siècle. Au domaine de Chavanette, on voit encore les fondations d'une ancienne chapelle.
Au dix-huitième siècle, la discipline s'était singulièrement relâchée dans la communauté. Louis XV ordonna la suppression du prieuré en 1760. On a trouvé dans les souterrains du château plusieurs squelettes humains, une tombe en marbre blanc, des fragments de chaînes et quelques débris d'armure. Des pièces de monnaie du règne de Louis XIII à celui de Louis XV ont été aussi découvertes fréquemment dans les fossés d'enceinte.
Un détachement de cavalerie fut envoyé à Bragny après le siège de Besançon, mais des plaintes ayant été portées à Louis XIV par les habitants, à raison des exactions et des dégâts commis par les gens de guerre, la garnison fut retirée.
Grandvaux
283 habitants. Poste et gare de Palinges, à 8 kilomètres, à 9 kilomètres de Charolles. Superficie 618 hectares, dont 233 en prairies, 239 en céréales et cultures, et 124 en bois. Commerce de bétail. Extraction de feldspath.
Petite localité située dans une vallée peu ondulée. Son territoire en plaine possède d'excellentes prairies et de fertiles terrains propres à la culture.
Oudry
550 habitants. Poste et gare de Palinges, à 3 kilomètres, à 23 kilomètres de Charolles. Superficie : 2.077 hectares, dont 1.081 en céréales et cultures, 714 en prairies, 280 en bois et 2 en vignes. Commerce de céréales, de bétail gras. Carrières de pierre à chaux. Village sur un coteau.
Ce village semble avoir donné son nom à l'Oudrache qui sort de l'étang de Perrecy.
Montat, le Monceau, Mazoncle étaient des anciens fiefs. Guillaume de Digoine, sire de Laperrière, fait hommage au comte de Charollais, du Châtelet et portion d'Oudry, en 1310.
Au hameau de Soumilly, au sud-est d'Oudry, on voit les restes d'un ancien monastère de filles, dites Dames blanches. Un champ voisin est encore appelé le Portail de Sainte-Catherine.
Saint-Aubin-en-Charollais
786 habitants. Poste de Charolles, à 9 kilomètres, gare de la Gravoine, à 3 kilomètres et à 7 kilomètres de Palinges. Superficie 1.934 hectares, dont 836 en céréales et cultures, 864 en prairies et 234 en bois. Commerce de bois, de céréales et de bétail. Carrières de terre réfractaire et de pierre calcaire. Le village est au confluent de deux ruisseaux, le Florentin et le Repentir qui, sous le nom de Tilly, se jettent dans la Bourbince. Il existait à Saint-Aubin une ferme école établie en 1849, elle a disparu en 1874. Châteaux du Bois-d'Etain, du Ponjux.
Une charte de la comtesse Béatrix en faveur de Paray, de l'an 1205, est souscrite par Richard de Sainte-Albine. C'est sur le territoire de cette commune qu'existe une ville dont parle Ladone dans ses Antiquités d'Autun. Le lieu est appelé, dans le pays, la ville de Colonne (Colonia et Cologne dans les chartes du moyen âge). On y a trouvé, en effet, de nombreux débris de colonnes, de tuiles à rebords, des urnes, des médailles d'Hadrien. Près de là se trouve un champ qui a retenu le nom de Champ des Urnes. Là se voyaient encore, au XVIII°siècle, les murs d'enceinte de cette ville antique. Elle était placée sur le bord d'un lac aujourd'hui desséché qui s'étendait sur une partie des communes de Champlecy, Baron et Martigny.
Vestiges d'une voie romaine tendant de Colonne à Charolles.
Saint-Bonnet-de-Vieille-Vigne
626 habitants. Poste et gare de Palinges, à 5 kilomètres, à 11 kilomètres de Charolles. Superficie 1.781 hectares, dont 773 en céréales et cultures, 541 en prairies, 466 en bois et 1 en vignes. Carrière de pavés pour Paris. Village situé sur une petite colline. Châteaux de Champigny (XIII° siècle), de Velle.
Cette paroisse porta les noms de Saint-Bonitus de Vetula-Vinea au IV° siècle, et de Villa Vetula Vinea au IX° siècle. L'église et le village furent donnés au prieuré de Perrecy par le comte Eccard, en 840. Jacques Damas de Champvigy achète, en 1296, la terre du Magny, de Hugues de la Guiche. Jean de Digoine échangea la terre de Suin avec le fils aîné du comte de Charollais, pour celle de Saint Bonnet, en 1311.
Saint-Bonnet est surnommé de Vieille-Vigne du nom d'un hameau de cette paroisse.
Le fief de Champvigy avait pour seigneur, en 1407, Guillaume Sachet, chambellan du duc et bailli du Charollais et d'Autun.
Saint-Vincent-les-Bragny
813 habitants. Poste de Paray, à 6 kilomètres, gare de la Gravoine, à 5 kilom., à 9 kilomètres de Palinges et à 18 kilomètres de Charolles. Superficie 1.904 hectares, dont 816 en céréales et cultures, 718 en prairies, 360 en bois, 10 en vignes.Vins ordinaires. Commerce de blé et de pierres à bâtir. Village sur le bord de l'Oudrache. Châteaux de la Chassagne, des Angles.
La cure était à la nomination du Chapitre de Chalon. La Chevalié et les Bouvats étaient de petits fiefs relevant de la baronnie de Digoine.
PARAY-LE-MONIAL
4362 habitants. Poste et gare de la localité, à 13 kilomètres de Charolles. Superficie 2.523 hectares, dont 960 en céréales et cultures, 791 en prairies, 688 en bois, 8 en vignes, le reste en pâtis. Vins passables. Commerce de céréales, de bétail, de produits céramiques et de poterie. Gare importante où aboutissent les lignes de Mâcon, de Moulins, de Chagny, de Roanne et de Lyon. Ville située sur la Bourbince. Territoire peu ondulé traversé par le canal du Centre. Hôtel de Ville et Basilique du Sacré Cœur, monuments historiques. Pèlerinage du Sacré Cœur. Tombeau de la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque.
Le nom de Paray (Paredum, Paredus, Pared et Pareid au moyen âge) est mentionné pour la première fois dans un diplôme de Charles le Chauve en l'an 877. Cette localité a reçu le surnom de Monial après la fondation de son monastère bénédictin.
Son territoire faisait partie, dans l'antiquité, du pays de Brannovii (Brionnais) client des Eduens au temps de César. Jusqu'au X° siècle, cette paroisse renfermée dans la vallée de Bourbince qui portait le gracieux nom de Val d'Or ou Orval (Vallis aurea) (Courtépée. t IV p. 112) était peu connue. Son église, placée sur la colline des Grénetières, était dédiée à Notre-Dame et sous la dépendance de l'évêque d'Autun.
Au moyen âge, le Brionnais fut partagé en deux parties : la première partie, avec Semur pour capitale, conserva le nom de Brionnais ; la seconde prit le nom de Charollais, du nom de sa capitale, et fut annexée au comté de Chalon dont elle forma la première baronnie. Le territoire de Paray fut compris dans cette délimitation.
Cette baronnie du Charollais, dit Garreau, fut donnée en 839 par Pépin, roi d'Aquitaine, à un comte nommé Eccard que l'on dit avoir été comte d'Autun, de Chalon et de Mâcon. Après Eccard, on trouve, comme suzerain du Charollais et seigneur de Paray, Warin ou Guérin, comte de Chalon, de Mâcon et d'Auvergne. Warin eut pour successeur son fils Théodoric ou Thierry (Chazot de Nantigny, Généalogie historique de Bourgogne), chambellan de Louis le Bègue. Au comte Théodoric succéda son fils, Manassès de Vergy. Gisbhert, son fils, mourut sans postérité. Ses possessions passèrent à Othon ou Eudes, frère de Hugues Capet, en 956. Othon laissa deux filles ; une d'elles, Vère ou Alix, apporta en dot le comté de Chalon à Robert, fils d'Hubert II, comte de Vermandois. Robert ne laissa qu'une fille, Adélaïde de Vermandois, laquelle épousa le comte Lambert et lui apporta le comté de Chalon dont il fut le premier comte héréditaire. Le comte Lambert et son épouse Adélaïde de Vermandois, comtesse de Chalon, fondent ensemble le prieuré bénédictin de Paray, en 973.
D'après M. l'abbé Cucherat, l'historien de Paray, Adélaïde de Vermandois descendrait de Charlemagne. On ne sait rien de l'origine du comte Lambert. Saint Odilon, dans la vie de saint Mayeul, lui donne les titres de « très illustre et très noble comte ». Peut-être est il ce Lambert dont parlent les généalogistes, au X° siècle, qui fut seigneur de la Bresse et du comté de Valentinois ?
Les historiens de Bourgogne attribuent à Lambert, comte de Chalon, la victoire de Chalmoux, en 980, sur les Auvergnats qui venaient ravager le Charollais (Ragut, Statistique du département de S.-et-L. T. II, p. 66).
Le comte Lambert accorda, en 990, une charte aux habitants de Paray par laquelle il les exemptait de toutes redevances, devoirs et prestations.
Le comte Lambert mourut en 990 et fut enterré dans l'église abbatiale. Son fils Hugues, évêque d'Auxerre, après s'être pourvu contre la donation faite par son père à saint Mayeul, abbé de Cluny, du territoire de Paray, ratifia, dans une convention tenue à St Marcel-de-Chalon, les donations de son père et réunit le monastère à Cluny sous St-Odilon, alors abbé.
Quelques années après, l'église fut rebâtie. Jean, comte de Chalon, jura sur l'Evangile, en 1228, de ne point toucher aux immunités accordées à cette ville et de maintenir les franchises de ses foires et marchés sous peine d'amende. Béatrix, comtesse de Chalon, avait ratifié ces franchises vingt ans auparavant.
En 1347, la peste ravagea la France ; la chronique rapporte que sur cent personnes atteintes par le fléau, à peine en réchappait-il douze, Paray souffrit beaucoup de cette calamité.
En 1366, un nouveau fléau s'abattit sur la province.
Le prince de Galles, fils d'Edouard III, après avoir battu les Français à Poitiers, ravagea la France. Il passa la Loire à Marcigny et dévasta le Charollais.
Par un concordat passé en 1407 entre Raymond de Sardoine, abbé de Cluny, et les habitants de Paray, on apprend qu'on cultivait sur son territoire du chanvre, du lin, du safran, des raves et des panais ; ces produits ne payaient pas de dîme. L'étranger seul payait une redevance. Cette taxe fut appelée la Dimerie de l'aventurier. Par ce concordat, le prieur de Paray charge les procureurs et gouverneurs des habitants, d'accompagner le guet de l'abbé de Cluny les jours de foire et les officiers de justice lors de l'exécution des criminels.
La ville de Paray fut choisie, en 1423, pour le lieu de réunion des députés qui traitèrent d'une suspension d'armes entre les comtes de Charollais et de Bourbonnais.
Le Charollais eut beaucoup à souffrir des brigandages d'Antoine de Chabannes, capitaine des Ecorcheurs. Ce chef parut sous Paray en 1439. Le roi François Ier passa à Paray et permit à la ville de s'entourer de murs.
Les fortifications élevées à Paray au XVI° siècle consistaient en une enceinte murée, fossoyée et flanquée de quatre tours. Il n'en existe plus qu'une située près du Hiéron. Quatre portes donnaient accès dans la ville. Une de ces portes se nommait porte du Poirier ; elle était à l'entrée de la rue du Périer. Elle était surmontée de la statue de Claude Bouillet, maire, tué en 1581, les armes à la main, en défendant la ville. La seconde porte portait le nom de Cornillon et touchait le cours anciennement nommé Le Colombier. La troisième porte, à l'entrée de la rue du Général Petit, s'appelait porte de Charolles. La quatrième était à l'entrée de la cour de l'église abbatiale.
Le temps le plus désastreux fut celui des guerres de religion. Au mois de juin 1562, Poncenat et Saint-Aubin, chefs des Calvinistes, s'emparèrent de la ville et la saccagèrent de fond en comble. Les Huguenots avaient un temple à la porte dite du Poirier, à l'entrée de la rue nommée aujourd'hui du Périer ; il fut détruit en 1686. Le fameux ministre Dumoulin et Théodore de Bèze ont séjourné à Paray. Les protestants avaient un autre prêche au hameau du Bronchet, sur la paroisse de Saint-Léger. Leur ministre résidait à la Nocle, chez le célèbre de la Noue.
Leur prêche à Paray fut interdit par arrêt du Conseil rendu en 1634, à la sollicitation du cardinal de Richelieu, abbé de Cluny. Ils faisaient valoir une manufacture renommée d'étoffes et de toile fines qui a disparu depuis leur expulsion. En l'année 1685, trois cents chefs de famille et ouvriers quittèrent leur patrie et portèrent leur industrie en Suisse et en Allemagne.
En 1531, le Charollais souffrit cruellement de la famine ; les malheureux habitants furent obligés de se nourrir d'herbes et d'une espèce de pâte faite avec des racines.
La peste reparut dans les années suivantes, en 1533 et 1536, elle dépeupla les villes.
Une famine plus épouvantable que toutes les autres ravagea de nouveau le Charollais dans les années 1708, 1709 et 1710. L'hiver de 1709 fut terrible. Le peuple fut obligé de se nourrir de glands et de racines de fougères. À Paray, il mourut 860 personnes.
Administration
Avant la Révolution la ville de Paray avait un gouverneur. L'administration était composée d'un maire perpétuel et de deux échevins élus par l'assemblée communale. Les affaires de la ville se décidaient dans cette assemblée où tous les habitants payant la taille avaient droit de voter. Le maire portait une robe violette, et les échevins une robe noire.
Tous les citoyens formaient la milice bourgeoise. Son drapeau était bleu de roi traversé d'une croix blanche.
La justice était rendue par un bailli nommé par le seigneur, lequel désignait aussi le procureur fiscal chargé de la police locale.
Le grenier à sel de Paray était tenu par trois officiers nommés par le roi : un juge, un contrôleur et un receveur. Les armes de Paray sont d'argent au paon rouant d'azur béqué et patté de gueule.
Personnages célèbres
Parmi les hommes illustres nés à Paray, on peut citer Guy de Parai, cardinal-archevêque de Reims, en 1204.
Antoine Maltesse, lieutenant-général au bailliage en 1557 ; les familles Corberi, Quarré, Bouléri, Rosselin, Bouderon et Bouillet, au XVI° siècle.
Aux XVII° et XVIII° siècles, on remarque les Bouillet de Boissières, les Gravier de Vergennes.
Au XIX° siècle, le cardinal Thomas, mort archevêque de Rouen, et le cardinal Boyer, mort archevêque de Bourges.
Le Prieuré
La ville de Paray et son territoire faisaient partie du domaine des comtes de Chalon, jusqu'en 973. À cette époque, Lambert, comte de Chalon, et son épouse Adèle, héritière de ce comté, fondèrent une abbaye dans un lieu appelé Orval, près d'une ancienne église, ce qui prouve que Paray existait depuis longtemps. Le chœur de cet ancien monument sert de chapelle au cimetière de la ville.
La charte de fondation du monastère de Paray parait perdue. Mais on possède celle par laquelle son fils et successeur au comté de Chalon, Hugues, évêque d'Auxerre, annexe, en 999, le monastère du Val-d'Or à la Congrégation de Cluny. Le jour de la consécration du monastère, en 973, le comte Lambert le dota de biens considérables parmi lesquels nous trouvons les églises de Sainte Marie, de la Chapelle-au-Mans, de Saint-Martin de Toulon, de Saint-Symphorien de Marly, de Saint-Nizier-Baron, etc. Pour assurer sa donation, il la fit approuver par sa femme et son fils, les trois évêques consécrateurs et le vicomte Robert (Marcel Canat de Chizy, Origines du Prieuré de N.-D. de Paray).
Les premiers moines qui vinrent à Paray furent, selon le sentiment de quelques historiens, des Bénédictins de Cluny. Peut-être que parmi les moines requis pour la fondation du monastère, il se trouva quelques religieux venus du petit prieuré de Saint-Laurent de Chalon. C'est ce qui expliquerait la pensée d'enlever à ce prieuré le corps de saint Grat, évêque de Chalon. Le comte Lambert favorisa le coup de main qui transporta le corps du saint dans la nouvelle église de l'abbaye de Paray. Le comte Lambert mourut le 22 février 988 et fut enterré dans l'église. Les hordes huguenotes violèrent ce tombeau ; le même jour, ils volaient la riche chasse de saint Grat, brûlèrent ses ossements et en jetèrent les cendres au vent.
Depuis sa fondation, l'abbaye avait eu pour abbé Hugues de Chalon, fils et successeur de Lambert, son père. Jean, évêque d'Auxerre, étant venu à mourir, Hugues de Chalon lui fut donné pour successeur, avec l'assentiment de Robert, roi de France. Il se démit du gouvernement de l'abbaye et on élut à sa place un religieux du nom de Guy. Avant de donner sa démission, Hugues annexa l'abbaye de Paray à celle de Cluny, vers l'an 999, saint Odilon étant alors abbé. Cette annexion apporta une plus grande activité avec des ressources plus abondantes à l'édification de la basilique qui fut consacrée le 9 décembre 1004 (Courtépée, T. IV, p. 114).
De ce premier édifice, il ne reste que le porche. L'édifice fut reconstruit au XII° siècle.
Saint Odilon, abbé de Cluny, successeur de saint Mayeul, vint souvent visiter l'abbaye de Paray et la tradition lui attribue plusieurs faits miraculeux.
Au moment de la consécration de l'église, saint Odilon renouvella la merveille des noces de Cana. Saint Pierre Damien en écrivant la vie de saint Odilon cite le fait suivant: « Cet homme vénérable (saint Odilon) étant à un repas auprès de l'église appelée Val d'Or, apprend que ce lieu souffrait d'une grande pénurie de vin. Ne voulant donc pas molester le frère qui l'avait reçu avec une joie si expansive, il régla tout d'abord que chacun des convives se contenterait d'un verre de vin et que les moines seuls en auraient deux. Mais la mesure fut dépassée et le célerier servit largement à boire à tous les convives indistinctement. Et malgré cela bien qu'on n'eût qu'un seul vase de vin et d'assez médiocre grandeur, non seulement, il ne se vida point, quoique le nombre fut grand de ceux qui burent tout à leur aise et sans retenue, mais quand ils furent partis le vase de vin fut trouvé plein comme avant le repas. » (Bibliothèque Clun, col. 326 E)
Le même chroniqueur rapporte un autre fait semblable arrivé à saint Odilon, un jour qu'il dînait avec ses frères de Paray.
Aussitôt après la fondation du monastère, comme ce lieu avait été affranchi de toute domination et enrichi de privilèges, on vit accourir une foule de gens du voisinage, heureux de se placer sous la bienfaisante administration des moines, car l'abbé fut nommé seigneur du lieu.
Saint Hugues, successeur de saint Odilon, favorisa l'abbaye du Val d'Or ; en effet, Paray rattachait Marcigny à Cluny. Les visites canoniques qui se faisaient chaque année étaient pour saint Hugues des occasions de venir dans son cher monastère. Hildebert qui, de disciple de saint Hugues, devint évêque du Mans, rapporte le miracle suivant :
« À Paray, dit-il, un enfant destiné à la vie du cloître fut terrassé par une pièce de bois tombée du haut du clocher. Au même temps, le bienheureux abbé (saint Hugues) en tournée de visite, arrivait à Paray. L'enfant dont le pouls annonçait une mort prochaine est porté mi mort devant lui. Les religieux pleurent comme perdu cet enfant qui avait à peine commencé à vivre dans le corps de la milice spirituelle. Le compatissant abbé se recueille profondément, touche l'enfant broyé, substitue ses services aux devoirs des obsèques et court frapper à la porte de la bonté de Jésus Christ, lui vétéran de Jésus-Christ, et avec de si ferventes prières, qu'il rend la vie à l'enfant et l'enfant au couvent. »
Le clocher d'où s'échappa cette pièce de bois et sous lequel le jeune adolescent fut frappé est la tour gauche en entrant qui porte le nom de tour Moine-Gare. C'est le cri de l'ouvrier des mains duquel s'échappe la pièce de bois et qui voit le danger de l'enfant. (F. Cucherat, Premier siècle du monastère bénédictin de Paray). Un tableau récemment placé dans la basilique rappelle cet événement.
L'annexion de l'abbaye de Paray à celle de Cluny la fit descendre au rang de prieuré.
Le premier prieur connu fut Andralde, homme sage et érudit, dit le Cartulaire de Paray. Gontier fut son successeur, il rendit de grands services à sa communauté par l'acquisition de nouveaux biens. Après lui, viennent Segualde et Girbert qui embellissent le monastère.
Aymard et Hugues améliorent l'abbaye au point de vue spirituel et temporel.
Les donations faites au prieuré entraînaient bien des charges, surtout en aumônes. Trois fois la semaine et tous les jours de l'Avent et du Carême, les religieux distribuaient le pain aux pauvres réunis dans la cour du monastère, autour d'une colonne couverte qu'on appelait la Guillonée. De là le vieux dicton de Paray : Du ban pain frais à la Guillonée.
L'abbaye de Cluny fit plus tard, du prieuré, une sorte d'hôpital pour les soins des religieux malades et un asile pour les nombreux religieux qui se rendaient de Cluny dans le Bourbonnais et les autres parties de la France.
Entre les années 1140 et 1156, se place la restauration de l'église des moines qui en fit une réduction de l'église abbatiale de Cluny. Le duc Hugues IV confirme, en 1243, l'acte de donation de 999 par lequel Hugues 1er évêque d'Auxerre, ratifiait les libéralités du comte Lambert, son père. À partir de cette époque, l'abbé de Cluny devint patron de la cure de Paray et seigneur du lieu.
Le prieuré était de la province de Lyon. Les procès-verbaux puisés dans le Cartulaire du Prieuré donnent une idée de l'état du prieuré au XIII° siècle.
Visite du 11 février 1268: « Le jour de la lune après le dimanche, nous fûmes à Paray où demeurent dix sept moines. La maison marche bien au point de vue spirituel. Cependant l'église est découverte en partie à cause d'un différend entre le prieur et le sacristain qui doit la couvrir Nous constatons de la négligence dans les réparations à faire à l'église et leur mauvaise façon, ce qui vient de ce qu'on a supprimé au maçon le pain et le vin qu'il avait coutume de recevoir quand il construisait et réparait, ainsi qu'il ressort des lettres qu'il possède. »
« La maison marche bien au temporel, n'a pas de dettes et abonde en provisions. »
« En 1277, à Paray, il y a vingt moines ; leur conduite est bonne et le reste est en bon état. »
On lit dans la visite de 1289 : « À Paray, il y a vingt-quatre moines dont douze prêtres. Douze sont laïques, deux d'entre ces derniers étudient à Paris. Tous les autres demeurent dans le cloître. L'office divin y est pieusement célébré. Les moines, sauf quelques vieux religieux, couchent dans des couvertures de lin (pour laine). En 1292, trente et un moines. Le monastère doit 300 livres de Tours. Nous avons averti le prieur de mieux soigner les forêts. »
L'union à la mense abbatiale s'opère en 1344, le prieuré prend dès lors le nom de Doyenné. La décadence va commencer. La justice passe des mains du prieur dans celles du roi. Les rapports avec l'abbaye sont en souffrance à raison des droits que réclame Cluny. Les religieux acceptaient la juridiction spirituelle des abbés de Cluny, mais ils entendaient rester copropriétaires avec la maison-mère et non simplement des fermiers gagés ou pensionnés.
Pour s'opposer à ces tendances, les abbés de Cluny obtinrent une bulle du pape Alexandre IV, en 1236, qui les autorisa à appliquer à leur usage le prieuré de Paray et ses dépendances. En 1344, le doyenné était uni à la mense abbatiale pour le temporel comme pour le spirituel, en vertu d'une bulle du pape Clément VI, en date de 1342. Le prieuré comptait, au moment des contestations, cinq officiers claustraux, savoir: le petit doyenné, le religieux possesseur de ce titre administrait les biens des religieux ; le chambrier ou économe ; le sacristain ; l'aumonier, chargé de distribuer les aumônes, et enfin le chantre.
De 1370 à 1374, le doyen de Paray se nomme Étienne Tachon. De Paray, il passe à Marcigny en qualité de prieur et y apporte une portion considérable du bras de saint Hugues.
En 1474, la famille des Damas Digoine, insigne bienfaitrice de Paray, obtint la concession de la chapelle actuelle de la Sainte-Vierge, pour en faire leur tombeau de famille. À la place de l'ancienne chapelle romane, les Damas érigèrent une superbe chapelle ogivale sur leur caveau de sépulture.
Jacques d'Amboise fut le premier abbé de Cluny, imposé par la volonté royale de Louis XII. L'œuvre bénédictine était frappée à mort. La commende suivit de près cette nomination. Les guerres de religion achevèrent de ruiner le prieuré de Paray.
Jean de Lugny, curé de Paray, nous apprend que « les Huguenots, ayant surpris la ville le 3 juin 1562, s'emparèrent du prieuré, brisèrent les images de pierre, livrèrent aux flammes dans la nef même les boiseries, les livres de la librairie et les chartes des archives conventuelles. Les richesses centenaires de l'église et du château devinrent leur proie » (Le château des abbés commendataires fut commencé en 1480, par J de Bourbon, abbé de Cluny, et terminé par Jacques d'Amboise, mort à Paray, en 1316).
Une note manuscrite de Jean de Lugny conservée aux archives de Paray, ajoute : « Les Huguenots, sentant mal de la religion ancienne et catholique, entrèrent dans cette ville le 3 juin 1562, environ neuf heures du soir, par trahison d'un nommé Pierre Jacquand, lieutenant de monseigneur et de ses terres, qui leur ouvrit la porte et étant au nombre de trois à quatre cents, entrèrent au couvent, brisèrent les images de pierre, brûlèrent celles de bois, les livres de la librairie qui étaient en grand nombre et ceux de l'église, emportèrent un crucifix couvert d'argent, pendu au matin de l'église, les chasses de saint Grat, de saint Germain, de saint Blaise et autres reliquaires. »
Pendant longtemps le prieur de Paray eut droit d'entrée aux États du Charollais.
La réforme qui partagea l'ordre clunisien en ancienne observance et étroite observance fut établie à Paray en 1671. Une partie des religieux l'adoptèrent, l'autre resta attachée à l'ancienne observance.
Les relations entre les religieux bénédictins, les prêtres sociétaires ou méparts, les pères Jésuites et les religieux de la Visitation furent généralement bienveillantes. La Réforme avait amené des troubles parmi les religieux des deux observances, chacune d'elle avait son prieur. Le supérieur des Jésuites fit cesser ce désaccord.
Ce fut dom Barbereux, bénédictin de Paray, qui fut chargé par mère Élisabeth de la Garde, supérieure de la Visitation, d'élever une chapelle au Sacré-Cœur dans l'église du monastère, en face du chœur de la communauté. C'est la chapelle de la Sainte-Vierge actuellement.
Au XIII° siècle, les Jésuites tinrent le collège de Paray, dirigé auparavant par les religieux bénédictins. Après l'expulsion des Pères de la compagnie de Jésus, le collège fut confié à des ecclésiastiques de la ville pendant quatre-vingt-dix neuf années. Après eux, les Bénédictins enseignèrent gratuitement la jeunesse dans les bâtiments du doyenné.
Le cardinal de la Tour d'Auvergne, abbé commendataire, fut le premier qui transforma les moines de Paray, sur leurs requêtes, en régisseurs et en fermiers. Ce fut leur perte. Cet état de choses faisait présager la fin du régime monacal.
Au début du XVIII° siècle, l'ancien monastère qui tombait en ruines fut reconstruit. Les dépenses furent soldées par la vente des bois de haute futaie de Paray.
À ce moment, neuf religieux occupaient le nouveau cloître. Lorsque la Révolution éclata, on ne comptait plus que six religieux : J. M. Auger, prieur ; Laurent Liogier, sous prieur ; Franc. Guenebaud, procureur ; J. C. Préaud, Benoit Vacheron, Lazare Marchangy. Le personnel domestique se composait alors de Jean Febvre, cuisinier ; de J. B. Gacon, aide-cuisinier ; de Jean Pegon et Joseph Poillot.
De tous les religieux profès, Guenebaud, procureur, eut la faiblesse de prêter serment à la Constitution civile du clergé, afin d'obtenir une pension du Gouvernement.
Ainsi finit le prieuré de Paray, après une durée de plus de huit siècles (973-1791). (L. Barnaud, Le Prieuré de Paray)
L'église et le monastère furent cédés à la ville par le Gouvernement pour la somme de 33.000 francs.
Le vieux presbytère fut vendu 10.000 francs et le collège 15.000 francs. Le grand clocher de l'église bénédictine fut rasé dans la moitié de sa hauteur et la grande nef servit d'abord de grange pour les fourrages de l'armée, puis de cave pour des marchands de vins du Mâconnais.
M. Noiret, ancien curé, revenu de l'exil, prit possession de ce monument, en 1802. Peu à peu, la basilique bénédictine reprit quelque chose de son ancienne splendeur. Il reste à faire connaître, en détail, les beautés architecturales de ce bijou clusinien. Nous empruntons à M. Lefèvre-Pontalis, la description qui va suivre :
« La ville de Paray-le Monial eut, dès une époque très ancienne, une église paroissiale placée sous le vocable de N.-D. Cet édifice existait encore à la fin du XI° siècle. La chapelle ruinée qui s'élève sur son emplacement n'est pas antérieure au XII° siècle. La seconde église bâtie sur le territoire de Paray fut élevée entre les années 973 et 976 par les religieux bénédictins. Les reliques de saint Grat, évêque de Chalon, y furent transportées en 977 et le comte Lambert y fut enterré en 988 (Gall Christ. T IV), et le monastère uni à l'abbaye de Cluny, en 999. Sous l'influence et par les ressources de Cluny, le prieuré de Paray devint très prospère ; les moines abandonnant la colline d'Orval vinrent s'établir sur les bords de la Bourbince et construisirent une église qui fut consacrée en 1004 (9 décembre). L'édifice subit, à la fin du XI° siècle, des remaniements importants. En effet, l'église de Paray offre la plus grande analogie avec celle de Cluny terminée en 1131, de la cathédrale d'Autun consacrée en 1132 et de l'église de N.-D. de Beaune achevée en 1140. On peut donc attribuer au second quart du XII° siècle la nef, le transept et le chœur de l'église. La façade seule est du XI° siècle. C'est un reste de l'édifice consacré en 1004. L'étage supérieur du clocher de la basilique ne fut terminé qu'au XIV° siècle. En 1456, Louis XI fuyant la cour de Charles VII, son père, tomba malade à Paray. Jean de Bourbon le fit soigner. Pour conserver le souvenir du séjour du Dauphin, le prieur fit peindre, sur le mur intérieur de la tour du nord, les écussons du duc de Bourgogne, du Dauphin et des seigneurs de sa suite. Vers 1470, l'abbé Jean de Bourbon permit à Robert de Damas-Digoine, seigneur de Clessy et de Beaudéduit, de faire abattre la chapelle qui s'ouvrait dans le croisillon sud de l'église pour la remplacer par une élégante chapelle dédiée à Saint-Georges et destinée à devenir le tombeau de sa famille. Le 3 juin 1562, les Huguenots livrèrent le trésor de l'église au pillage et cherchèrent à détruire la façade en faisant brûler le mobilier de l'église sous le porche. La solidité de la construction le sauva. Vers 1730, des remaniements entraînèrent la disparition des écussons peints au prieuré à la suite du passage de Louis XI. L'église fut carrelée en 1760 ; les stalles actuelles du chœur datent de cette époque. En 1794, l'église et le prieuré furent vendus pour la somme de 15.000 francs et rachetés par la ville de Paray. La flèche du clocher central tomba seule sous le marteau des démolisseurs. Elle fut remplacée en 1810. La commission des monuments historiques vota des fonds pour la restauration du monument. Elle en confia la direction à M. Millet, architecte de la Commission. Il constata l'écrasement des pierres des piles supportant les cloches du porche. Grâce à un ingénieux système de cintre en charpente, il put soutenir en l'air la masse énorme des tours pendant le temps nécessaire à la reconstruction des supports, restauration et consolidation obtenues avec du granit d'Ambierle (Loire). Le plan de l'église de Paray comprend une nef précédée d'un narthex et flanquée de deux bas côtés, un transept qui renferme une chapelle dans ses croisillons, un chœur en hémicycle entouré d'un déambulatoire et de trois chapelles rayonnantes. Trois portails donnent accès dans l'intérieur de l'édifice et trois clochers s'élèvent au-dessus des voûtes. L'influence de Cluny se fait nettement sentir dans le plan du déambulatoire. Dimensions de l'église : longueur totale, 63 m. 80; longueur du transept, 40 m. 50 ; largeur totale, 22 m.35 ; largeur de la nef, 9 m.25 ; hauteur de la nef, 22 m. ; largeur des bas côtés, 6 m. 55; hauteur des bas côtés, 12 m. Le narthex se compose d'un vaste porche rectangulaire divisé en trois nefs de deux travées. Il est recouvert de six voûtes d'arête séparées par des doubleaux plein cintre. Deux piles isolées, formées d'une colonne centrale cantonnée de quatre colonnettes, retiennent la retombée des voûtes. Les chapiteaux sont ornés de feuillages ou d'animaux monstrueux. Les bases des pilliers sont ornées de deux tores séparés par une gorge. Au-dessus du porche, est une chambre voûtée en berceau et divisée comme le narthex. Deux colonnettes encadrent la porte qui fait communiquer le narthex avec la nef de l'église ; une de ces colonnes est ornée de nattes élégantes et l'autre tournée en hélice. Les chapiteaux sont couverts de grappes de raisins et de feuillages, et les tailloirs se composent de rangées de billettes. Les travées de la nef se composent d'un arc en tiers-point encadré par un cordon garni d'oves et de tiges entrelacées. Elles reposent sur des massifs cantonnés de trois colonnes et d'un pilastre cannelé. La partie supérieure de la nef est occupée par un triforium dont les arcatures plein cintre sont séparées par des pilastres cannelés. Cette ornementation est attribuée à l'influence que les portes gallo-romaines de la ville d'Autun exercèrent sur les architectes du moyen âge. L'intérieur de la nef est éclairé au moyen de petites fenêtres accouplées trois par trois ; leur archivolte en plein cintre, ornée d'un gros tore, est soutenue par de minces colonnettes. La décoration de ce large vaisseau est remarquable. Les chapiteaux sont couverts de feuilles d'acanthe et d'autres feuillages habilement découpés ; d'autres sont sculptés d'animaux grimaçants. Les bases des colonnes sont garnies de deux tores séparés par une gorge et les tailloirs de trois filets en saillie. Les bas cotés sont voûtés d'arêtes séparées par des dou-bleaux en tiers point. Ces doubleaux reposent sur des colonnes engagées couronnées par des chapiteaux à feuillage. Le carré du transept est encadré par quatre grands doubleaux en tiers point, dont les claveaux chargés d'oves et d'entrelacs viennent retomber sur des colonnes engagées. Il est voûté au moyen d'une coupole à huit pans établie sur quatre trompes. Une petite chapelle voûtée en cul de four, à gauche en entrant par la porte nord, est encadrée par deux pilastres. Le triforium se continue tout autour du croisillon nord. En face de cette chapelle se voit un large bénitier en granit. Cette cuve du XV° siècle servait de vasque au jet d'eau du cloître ; elle porte les armes de Jacques d'Amboise, abbé de Cluny, de 1483 à 1510. Le croisillon sud est semblable au croisillon nord, mais sa chapelle est un des plus beaux spécimens de l'art du XV° siècle en Bourgogne. Elle est voûtée par des croisées d'ogive renforcées de liernes et de tiercerons. Son chevet est éclairé par trois fenêtres en lancettes à remplages flamboyants. On sait qu'elle fut reconstruite par Robert Damas de Digoine, pour servir de tombeau à sa famille. Elle remplace une chapelle du XII° siècle, dont il ne reste que l'arc en plein cintre. Le chœur est voûté en berceau en avant, en cul de four en arrière. Le rond point est soutenu par huit colonnes monolithes qui mesurent 5 m. 20 de hauteur avec un diamètre de 0 m. 42. Leurs chapiteaux sont ornés de feuilles d'eau peu découpées, afin de ne pas affaiblir la résistance des tailloirs. La partie supérieure du sanctuaire est éclairée par neuf fenêtres accouplées dont l'archivolte en plein cintre est accompagnée de plusieurs rangs de damiers. Tout cet ensemble produit un grand effet. Le déambulatoire est une des parties les plus curieuses de l'édifice. Il est précédé d'une travée voûtée d'arêtes, éclairée de deux fenêtres cintrées. Il est recouvert de neuf voûtes d'arêtes séparées par des doubleaux en tiers-point retombant d'un côté sur le tailloir des colonnes isolées et de l'autre sur deux colonnettes engagées dans la muraille. Quatre fenêtres plein cintre, entourées de colonnettes écaillées, éclairent la galerie. Sept autres baies plus petites sont percées plus haut dans l'axe des travées. Le mur extérieur du déambulatoire est tapissé de neuf grandes arcatures cintrées garnies de billettes et soutenues par des pilastres à trois cannelures. Chacune des trois chapelles rayonnantes éclairées par cinq fenêtres plein cintre se compose d'une partie droite voûtée en berceau et d'un hémicycle voûté en cul de four. Une de ces chapelles possède un autel en pierre du XII° siècle. Le doubleau qui sépare les deux voûtes retombe sur des pilastres, cannelés. Le narthex est couronné par deux clochers qui s'élèvent à 34 mètres de hauteur. La tour du sud renferme trois étages ; le premier est percé de quatres baies cintrées, le second présente sur chaque face deux baies géminées en plein cintre. Le troisième étage est semblable au second. La tour du nord n'est pas exactement semblable à celle du sud. Ces deux clochers remontent au XI° siècle. L'abside offre un aspect très original grâce aux chapelles qui font saillie sur le déambulatoire. Chacune des trois chapelles se compose d'une partie droite couronnée par un pignon et d'une absidiole en hémicycle épaulée par deux contreforts à colonnes. La porté septentrionnale est un chef-d'œuvre de ciselure. Dans un encadrement dessiné par deux pilastres cannelés, portant une arcature lombarde, s'ouvre une baie rectangulaire que surmonte une archivolte plein cintre, soutenue par deux colonnettes. Trois rangs d'oves, de billettes et d'acanthes sont finement ciselés sur les pieds droits. Le tore de l'archivolte, ourlé de perles et de besants, est revêtu de gaufrures en forme de sachets qu'on obtiendrait en repliant les coins d'une étoffe carrée. Une des colonnettes le reproduit. Le fut de l'autre est recouvert de petites alvéoles régulièrement découpées. Cette décoration se complète de chapiteaux feuilles avec tailloirs à billettes et d'une large guirlande de fleurons côtoyant les pilastres ainsi que l'arcature de l'entablement. La caractéristique de cette sculpture est sa finesse qui en fait un véritable travail d'orfèvrerie, où les effets d'ombre sont obtenus par les innombrables trous de trépan dont il est constellé. Cette porte n'a pas son similaire en Basse-Bourgogne, Bourbonnais, Forez, Charollais et Brionnais. (E. Jeannez, L'Art roman en Brionnais) Le clocher central de l'église qui s'élève sur le carré du transept a été reconstruit par M. Millet en 1860. La tour comprend deux étages. L'étage inférieur bâti sur un plan octogonal présente, sur chacune de ses deux faces, deux arcatures en plein cintre qui reposent sur des colonnettes engagées. L'étage supérieur offre la même disposition, mais toutes ses baies sont ajourées et leurs archivoltes sont garnies d'une moulure en coin émoussé. Il est couronné par une flèche en charpente dont la pointe se termine à 56 mètres de hauteur au dessus du sol. On reproche à M. Millet ce couronnement, ce genre n'était pas employé par les architectes de la Bourgogne au XII° siècle, témoins les clochers bourguignons d'Anzy-le-Duc et de Semur-en-Brionnais. » (E Lefevre-Pontalis, Étude sur l'église de Paray, mém. Soc. Ed., t IV, pages 333 et s.)
Prieurs de Paray
Andralde, vers 973 ; Gonthier, sous Hugues Ier, comte-évêque ; Segualde; Girbert, du temps du comte Thibaud, 1039 1070 ; Aymard, sous saint Odilon ; Hugues II, sous saint Hugues de Semur ; Bernard, sous Pons ; Artaud ou Artald, 1119-1122 ; Burchard, du temps de Guillaume, comte de Chalon ; Girard de Cypierre, sous Pierre le Vénérable ; Achard, en 1153-1173 ; Jean, du temps de Thibauld de Vermandois ; Jean de Pouilly, en 1306 ; Henri d'Anglure, en 1312; Étienne Tachon, 1370 1374 ; Philibert de Damas, 14... ; Jean de Die, en 1444 ; Philibert de Damas-Digoine, mort en 1498 ; Jacques d'Amboise, en 1508 ; Joseph Braconnier. 1650-1659 ; Claude Rousset, 1660 ; Claude Chaussin, 1664 ; Eustache d'Avesne, de l'observance réformée, 1676 ; Palamède Baudinot, de l'ancienne observance, 1676 ; Philibert Clive, 1680 ; Philibert Clerc, 1682 ; Jean Picard, 1685 1693 ; Joseph Ruth, en 1693 ; Anthoine Reynaud, de l'observance réformée, 1701 ; Jean Bouzitat, de l'ancienne observance, 1693 1704 ; Laurent Borthon, en 1701 ; Placide Delporte, en 1701 ; Martin Elias, en 1711 ; de Banssière, en 1715 ; Placide de la Val, en 1721 ; Goyet, en 1733 ; Dathose, en 1735 1736 ; Rollet, du 17 septembre 1736 ; Claude Bolot, en 1744 ; François Louis Bertrand, de l'observance réformée, 1749 ; Jean Repey, en 1759 ; Louis d'Autieu, procureur de tout l'ordre bénédictin, 1767 ; de Châteauvert, en 1768 ; Jean-Marie Auger, en 1791, dernier prieur (Liste établie d'après MM. Quarré de Verneuil, Canat de Chizy et L Barnaud, archiprêtre de Paray).
Hôtel de Ville
Cette belle habitation fut construite de 1523 à 1528, par un riche négociant, fabricant de serge, nommé Pierre Jayet, pour son habitation particulière. La façade est ornée d'un grand nombre de médaillons décoratifs sculptés dans la pierre de taille, à chaque étage. Une pierre porte, sculptée en caractères gothiques du XVI° siècle, l'inscription suivante :
Pierre Jayet habitant à Paray,
Trente-huit ans de sa nativité ;
Ceste place a chepta et sans séiourner,
En iuing suivant comasare à besogner
Tans de massons avec d'autres houvriers,
En ce battyment... francs.
Et de la peyne en a eu largement.
Vous qui après cy serês iouissant
Prye Dieu le Tout Puissant,
Que son âme en ioye soit éternelle.
Amen.
Audaces fortuna juvat.
Sur les rubans que tiennent des enfants au dessus de la porte, on lit :
1525, fut comace ceste maiso.
En face de cette admirable façade, se dresse, de l'autre côté de la rue Général-Petit, l'ancienne église de Saint-Nicolas. Le style de ce monument est le gothique fleuri dans sa période de décadence. Il n'en reste qu'une partie servant actuellement de justice de paix. Elle était composée d'une seule nef avec chapelles latérales. La façade de l'église était formée d'un haut pignon orné d'une rose de laquelle les sculptures à jour ont été détruites ; la porte d'entrée est masquée aujourd'hui par un escalier à rampe de fer forgé. Au sommet de ce pignon s'élance une svelte et élégante tourelle. Un peu plus tard, on éleva près de la porte d'entrée une tour carrée pour servir de clocher à la nouvelle église. Cette tour fut couronnée d'une balustrade en pierre et d'un gracieux dôme en ardoise.
La tradition populaire recueillie par E. Montégut, dans ses Souvenirs de Bourgogne, donne à la maison Jayet et à l'église Saint Nicolas, l'origine suivante :
« L'histoire de cet édifice (maison Jayet) se rattache, en effet, étroitement à nos querelles théologiques du XVI° siècle, qu'elle éclaire d'une manière toute gauloise et qu'elle raille plaisamment comme une sorte de facétieux fabliau. Dans la première moitié du XVI° siècle, vivaient à Paray deux frères du nom de Jayet, marchands drapiers de leur profession. L'un de ces frères était catholique fervent, l'autre était huguenot enragé ; c'est assez dire qu'ils s'exécraient fraternellement, et n'avaient pas de plus doux passe temps que de se jouer de mauvais tours. « Je veux avoir la plus belle maison de la ville, se dit un jour le huguenot, tenté par le diable de l'orgueil, et non seulement de la ville, mais de tout le Charollais, et on viendra voir de loin la maison de M. Jayet. Quelques uns en crèveront de dépit mais ce sera tant mieux, car j'ai entendu dire qu'il fallait mieux faire « envie que pitié. » Et incontinent, il se mit à faire bâtir un bijou de la Renaissance, tout brillant d'arabesques et de fines sculptures, avec des figures de chevaliers et des emblèmes féodaux au premier étage, avec des médaillons à l'italienne au second ; puis cela fait, il signa l'œuvre de son portrait sculpté et de celui de sa femme qui se présentent à l'intérieur dès l'entrée même du vestibule, comme pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. La femme est une bourgeoise qui aurait mérité de passer pour jolie dans toute condition ; le mari est un bourgeois à l'air goguenard, visiblement bon vivant et porteur d'un grand nez, bossue par le milieu, qui le fait ressembler à une parodie respectueuse de François Ier. Ah ! c'est comme cela, dit à son tour le catholique, eh bien, moi, je ferai mieux ; je vais bâtir non pas une maison, mais une église, et je la placerai devant la maison de mon frère, et cette église lui enlèvera l'air et la lumière, l'écrasera, l'éteindra. Il fit comme le lui suggérait la haine, et un énorme édifice dédié à saint Michel (C'est saint Nicolas que M. E. Montégut a voulu dire et non saint Michel) masqua, pendant trois siècles, la maison de son frère. » (E. Montégut, Souvenirs de Bourgogne, 404)
Nous venons de lire la légende, voici l'histoire :
Un acte sur parchemin, retrouvé par M. l'abbé Cucherat, nous apprend qu'un bourgeois de Paray, Guillaume Pacaud, a vendu le 20 mai 1504, aux prêtres sociétaires de l'église Saint-Nicolas, un terrain appelé le Chamceau, destiné à la construction d'une nouvelle église de St-Nicolas, l'ancienne étant devenue trop petite et tombant en ruines. Courtépée prétend qu'elle ne fut élevée qu'en 1535, sans justifier son assertion par un texte ou une charte.
En admettant que l'église ait été édifiée seulement trente ans après l'acquisition du terrain, Pierre Jayet en élevant sa maison était averti et savait à quoi s'en tenir sur la façade de sa maison qui devait être masquée à tout jamais. Il n'y a donc eu ni vexation, ni intention blessante de la part des catholiques et la légende de M. E. Montégut est complètement renversée.
Mais on l'a dit : vouloir détruire une légende, c'est donner des coups de poing dans les nuages ; l'histoire s'oubliera et la légende restera.
Sous l'administration de M. de Chizeuil, maire de Paray, la ville acheta la maison Jayet, et après l'avoir réparée et consolidée, elle y installa son hôtel de ville, vers 1858. La restauration achevée, cette vieille maison fut placée au nombre des monuments historiques. Malheureusement, pour lui donner du jour, on démolit toute la partie de l'église Saint Nicolas qui se trouvait en face et en gênait la vue, c'est-à-dire le chœur, le transept et les chapelles latérales. (F. Cucherat, Origines de Paray)
Établissements religieux
L'église de Saint Nicolas, annexe de l'église paroissiale, était desservie par une société de prêtres appelés Mépart. Cette société, composée de sociétaires nés à Paray, fut fondée au XIII° siècle. Ses statuts furent approuvés par le cardinal Rolin, en 1451. Ils étaient alors au nombre de vingt six. À la Révolution, ils n'étaient plus que sept.
Les Visitandines, colonie de la Visitation de Bellecour, à Lyon, furent installées en 1626. Elles occupèrent, au nombre de huit, la maison actuellement habitée par M. de Daron. Sainte Chantal vint les visiter un mois après leur installation. Le 14 septembre 1632, la mère de Lingendes acheta la maison des Pères de la Compagnie de Jésus et construisit le monastère actuel de la Visitation.
C'est dans la chapelle du couvent et dans le jardin de la communauté que N. S. manifesta son Sacré-Cœur à la Bienheureuse Marguerite-Marie. L'autel sur lequel eurent lieu les divines apparitions a disparu, mais le jardin est resté tel qu'il était au temps des célestes communications de N. S. avec la sainte religieuse. Quatre emplacements sont à signaler comme les plus précieux à la piété à cause des souvenirs qui s'y rattachent ; ce sont:
1° La Cour des Séraphins où le Sacré-Cœur, environné de séraphins, apparut à la Bienheureuse. Une plaque de marbre, incrustée dans le mur de la cour, en rappelle le souvenir.
2° Le Bosquet des Noisetiers où N. S. manifesta, à Marg. Marie, les mystères de sa Passion. Un groupe commémoratif permet au pèlerin de reconstituer la scène.
3° La Chapelle du Sacré-Cœur, élevée en 1686 sur la demande de la Bienheureuse.
4° Enfin, le Cabinet des Novices, petite salle d'ombrage. La chapelle qui contient les reliques de M.-Marie est garnie d'ex-voto (G. Chatelet, Le Guide illustré du Pèlerin à Paray). Quatre-vingt lampes précieuses y brûlent nuit et jour.
Les Ursulines tirées d'Autun arrivèrent à Paray en 1644. Elles ont été remplacées depuis par les religieuses du Saint-Sacrement d'Autun.
La résidence des chapelains de la Basilique s'élève sur la fondation de l'ancien château abbatial. De vastes et beaux jardins l'entourent et permettent aux pèlerins de venir goûter un peu de repos à l'abri de frais ombrages (1).
(1) Dans ce clos, où s'élève le dôme du Sacré Cœur, 20.000 hommes accoururent le 30 juin 1901 pour ouvrir la série des pèlerinages nationaux d'hommes au Sacré-Cœur. L'auteur de cette monographie eut l'honneur d'ouvrir la marche de la procession à la tête de la fanfare du pensionnat qu'il dirigeait.
L'ancien palais abbatial, dont il reste une tour, fut commencé par Jean de Bourbon, abbé de Cluny, en 1480, et terminé par Jacques d'Amboise, mort en 1516. Le dauphin, plus tard Louis XI, y tomba malade alors qu'il fuyait en Dauphiné pour échapper à la colère de son père qui se prétendait empoisonné par lui.
L'Hôtel Dieu est dû à la générosité des habitants de Paray ; les principaux bienfaiteurs avant la Révolution furent les Beaudinat de Selore, les Rosselins, les Thouvant et l'abbé Jos. d'Amanzé. Il est dirigé par les sœurs hospitalières dites de Sainte-Marthe. C'est sur les instances de la Bienheureuse M. Marie et du Vénérable Père de la Colombière, que cet hôpital leur fut confié. Destiné à y recevoir et assister les voyageurs, les pauvres et les malades, il eut l'insigne honneur de donner l'hospitalité à saint Benoît Labre pendant trois semaines. Dans le cours des siècles, il fut plusieurs fois détruit et ruiné de fond en comble. Primitivement placé sur le bord de la Bourbince, il fut édifié, en 1858, à l'endroit où il est actuellement. La chapelle de l'Hôtel Dieu possède de nombreuses et insignes reliques.
Les Clarisses de Paray. Cet ordre fondé par saint François d'Assise, en 1212, est un des plus sévères qui existent dans l'Église. Les clarisses se lèvent en tout temps à minuit, pour chanter l'office ; elles jeûnent et font abstinence toute l'année. Elles sont vêtues de bure, marchent pieds-nus et vivent dans une clôture absolue. Elles arrivèrent à Paray, envoyées par le couvent de Périgueux, au nombre de sept, ayant à leur tête l'abbesse Révérende Mère Élisabeth du Calvaire.
Les dames de la Retraite, fondées à Paray vers la fin de 1873, ont été chassées de leur maison par la loi de 1901. Elles s'occupaient des retraites spirituelles et de l'enseignement de la doctrine chrétienne.
Le Hiéron est un musée eucharistique. C'est un magnifique édifice en style ionien, d'une belle et originale architecture. Il couvre une surface de 800 mètres carrés. La plus belle salle du musée est la grande salle des Fastes. Les autres salles contiennent un grand nombre de tableaux de maîtres et des objets divers se rapportant au culte de la Sainte Eucharistie.
Maisons d'éducation
La plus ancienne, qui a disparu maintenant, est le collège. Elevé par les soins d'Eléonor de la Magdeleine de Ragny et d'Hippolyte de Gondy, sa femme, en 1618, il fut d'abord dirigé par les PP. Jésuites. Le vénérable P. de la Colombière y vint mourir.
Les bâtiments du collège occupaient une partie du jardin de M. de Daron. Après l'abolition de l'ordre en 1763, cet établissement fut dirigé par des ecclésiastiques, puis par les moines bénédictins. Il fut rétabli en 1807, par M. Riballier, maire de Paray.
Les sœurs du Saint-Sacrement d'Autun ont installé depuis 1835, dans l'ancien couvent des Ursulines, un pensionnat florissant.
L'orphelinat des Oblates du Sacré-Cœur compte une trentaine d'orphelines.
Les frères des Écoles chrétiennes, établis à Paray depuis la Restauration, ont ajouté, depuis quelques années, un pensionnat à leur externat.
Enfin une nouvelle institution pour l'éducation et l'instruction de la jeunesse vient, sous le titre de pensionnat Saint-Louis, de s'installer dans le grandiose établissement qui fut, depuis 1873, la résidence des pères Jésuites, ou maison de la Colombière. Les vastes dépendances de cette maison d'éducation et le programme des études lui assurent, pour un avenir prochain, un rapide développement.
Notre-Dame-de-Romay
Le voyageur qui veut aller à Romay doit d'abord suivre la superbe allée de platanes plantée par ordre du cardinal de Bouillon. Arrivé à la Chapelle-de-Bois, il suit la route de Charolles pendant un kilomètre ; le premier chemin à droite le conduit à Notre Dame de Romay en quelques minutes. La modeste chapelle renferme une très antique statue de la Vierge, Notre Dame de Romay. Elle avait été l'objet d'un culte dès les premiers siècles du christianisme. Au début du christianisme en Gaule, vers le IV° siècle, la dévotion à Marie était florissante à Paray, car la statue dont il s'agit révèle des caractères archéologiques d'une époque fort reculée. Les lettres grecques qui se trouvent en relief sur le socle la rattachent à la période grecque de l'Église éduenne, c'est-à-dire entre le II° et le IV° siècles de notre ère. La statue taillée dans un bloc de pierre du pays a été couronnée par ordre du pape Léon XIII, le 3 août 1897. Ce pèlerinage est très fréquenté.
Industrie
Au moyen âge, Charolles, avec ses forteresses, ses comtes, son bailliage royal et ses États particuliers, conserva le premier rang pendant près de mille ans. Sa prépondérance s'écroula devant la Révolution. L'ancien régime, qui avait protégé la suprématie de la capitale du Charollais, l'entraîna, avec lui dans sa chute.
L'ouverture du canal du Centre, la construction de plusieurs voies ferrées, l'industrie céramique ont contribué à élever Paray au rang de première ville du Charollais.
Inutile de rappeler ici que les manifestations du Sacré-Cœur à la Bienheureuse Marguerite ont fait connaître Paray au monde entier.
Usine de Paray-le-Monial
L'usine de la Société Anonyme des Carrelages Céramiques de Paray-le-Monial a été fondée en 1878. La situation de cette usine, sur le bord du canal du Centre et à proximité de la gare de Paray-le-Monial, est des plus heureuses pour une industrie de ce genre.
La renommée des carrelages de Paray-le-Monial est, on peut le dire, universelle. Nombreux sont les travaux remarquables exécutés à l'étranger : église de Saint-Pierre de la Martinique (de lugubre mémoire), à Zanzibar, au Tonkin, pagode boudhiste en Birmanie, palais du gouvernement à Saigon, palais des expositions à Hanoï, immeubles à Wei-Hai-Wei, établissements publics en Amérique du Sud, au Canada, hôtels aux États Unis... En France, les produits de Paray sont répandus de tous côtés.
L'usine de Paray-le-Monial produit surtout des carrelages riches comme dessins et comme tons. Les récompenses obtenues aux expositions et la faveur du public témoignent que dans ce genre elle a su conquérir une des premières places tant en France qu'à l'étranger. Chacun a pu admirer, en 1889 et 1900, à Paris, les rosaces exécutées par l'usine et qui ont été considérées comme une merveilleuse production artistique dans le genre.
Outre les carrelages riches, l'usine fabrique aussi des carrelages ordinaires pour les parties de l'habitation où doit régner la propreté la plus rigoureuse : cuisine, office, salle de bains... Ces carreaux, employés soit comme carrelage du sol, soit comme revêtement ou soubassement, fabriqués avec les mêmes pâtes que les beaux carrelages, sont donc du grès le plus fin et comme tels non poreux et inattaquables aux acides. Aussi, ces carreaux sont-ils fort appréciés des architectes et constructeurs qui les préfèrent à des produits similaires n'offrant pas les mêmes qualités et, par conséquent, moins chers. Nombreux sont les hôpitaux, dispensaires, sanatoria, où les produits de Paray sont employés. Dernièrement, celle usine a été chargée de la fourniture de la plus grande partie des carrelages du magnifique sanatorium que M. le docteur Léon Petit, l'apôtre de la campagne antituberculeuse en France, a fait construire à Hyères.
L'usine a joint récemment à la fabrication des carreaux celle de plinthes, gorges, caniveaux, etc... Ces objets, également en grès cérame fin, trouvent une application journalière dans l'habitation domestique et dans les grandes administrations.
En résumé, les carrelages et accessoires en grès de l'usine de Paray-le-Monial satisfont à tous les desiderata de l'hygiène moderne : nettoyage facile, suppression des poussières, et, dans son genre, celte usine est un combattant acharné contre le fléau actuel : la tuberculose.
Hautefond
282 habitants. Poste et gare de Paray, à 4 kilomètres, à 10 kilomètres de Charolles. Superficie 1.362 hectares, dont 579 en bois, 372 en céréales et cultures, 199 en prairies, le reste en pâtis. Commerce de céréales, pommes de terre, fourrages et bois. Territoire en plaine ondulée.
Cette commune est rattachée à la paroisse de Paray. On y a exploité une carrière de pierre rouge veinée de noir pour cheminées. Jean de Cypierre, en prenant l'habit religieux à Marcigny, donna au prieuré le meix de Cassanole en la paroisse d'Hautefond.
Saint-Léger-de-Paray
318 habitants. Poste et gare de Paray, à 6 kilomètres, à 19 kilomètres de Charolles. Superficie : 1.333 hectares, dont 861 en céréales et cultures, 442 en prairies, 29 en bois, 1 en vignes. Commerce de céréales.
Petite commune rattachée à la paroisse de Paray.
La cure était à la nomination de l'abbé de Cluny. Au hameau du Bronchet ou Bronchat, les Calvinistes de Paray tenaient leur prêche.
L'Hôpital-le-Mercier
367 habitants. Poste et gare de Saint-Yan, à 3 kilomètres ; à 11 kilomètres de Paray et à 24 kilomètres de Charolles. Superficie 1.644 hectares, dont 1.217 en céréales et cultures, 380 en prairies, 47 en bois de pins. Commerce de céréales et de bétail. Territoire plat et sablonneux entre la Loire et l'Arconce. Ancienne église du XVI° siècle transformée en chapelle. Château du XVIII° siècle.
Le fief de Conde sur l'Arconce était un ancien prieuré de Bernardins. Ils possédaient des dîmes et des rentes à Briant, à Sainte-Foy, données par J. de la Guiche en 1200 et par Jean d'Essertines en 1214. Ces religieux furent réunis plus tard à ceux de la Bénisson Dieu.
Anglure était une commanderie de Malte dépendant de celle de Beugnay ; elle a succédé à une plus ancienne qui subsistait au XII° siècle. Elle servait alors de refuge aux habitants en temps de guerre.
Le marquis de Saint-Georges fut assassiné durant la Ligue, en 1593, au village de Bordes (1).
La Barre, ancien château, Larre ou Lerre, manoir ruiné durant les guerres de religion, a été possédé par les Audras, les Marzac, les Boulery et Dupuy des Falcons.
Esserbonnes ou Sorbonnes était, croit-on, une léproserie desservie par des filles appelées Sœurs-Bonnes d'où est venu le nom du hameau.
Il y avait, avant la Révolution, grand apport (pèlerins) avec Royauté pour la fête du 15 août.
(1) La plus grosse cloche du clocher paroissial portait le nom de Claude de Saint-Georges, alors évêque de Clermont, depuis, archevêque de Lyon. Un titre de 1486 mentionne la fondation d'une messe le samedi. Il ordonne « qu'elle sera picotée d'une des cloches tout seulement de treize coups, au nom des treize apôtres, distant l'un de l'autre que l'on ait dit un Ave Maria. »
Poisson
1.072 habitants. Poste et gare de Paray, à 7 kilomètres, à 14 kilomètres de Charolles. Superficie 3.548 hectares, dont 1.344 en prairies, 1.200 en céréales et cultures, 800 en bois et 4 en vignes. Commerce de l'embouche et des céréales. Village dans la vallée de l'Arconce. Territoire accidenté. Église romane du XI° siècle. Châteaux à Moulin-l'Arconce du XV° siècle. Ancienne résidence des seigneurs de Busseuil et de Vauban
Le Grand Doyen de Paray nommait à la cure de Poisson.
Cette commune est formée de territoires appartenant au Mâconnais, au Charollais et au Brionnais. À Selore était la chapelle rurale de Saint-Maurice.
Saint-Yan
951 habitants. Poste et gare de la localité, à 8 kilomètres de Paray et à 21 kilomètres de Charolles. Superficie : 2.806 hectares, dont 1.673 en céréales et cultures, 908 en prairies, 220 en bois, 5 en vignes. Commerce de céréales, de bétail, de farine et de tuiles. Importante minoterie sur l'Arconce, près du village, dirigée par M. Cothenet. Territoire très ondulé. Étangs du Curé, de Bosserand, de la Cloche. Le château de Selore (XVII° siècle) appartient à l'ancienne famille des Contenson, célèbre famille du Forez.
Saint-Yan dérive de saint Oyan ou saint Eugendius VI, abbé de Condat, depuis saint Claude. Le Commandeur de Beugnay nommait à la Cure. Au XVIII° siècle, Jacques Just du Bessey de Contenson était seigneur de Saint-Yan ; il avait succédé aux Varennes de Nagu, aux Busseul et aux Foudras de Château Tiers.
Par transaction de 1328 entre le curé, qui était en même temps chantre de Verneuil, en Bourbonnais, et ses paroissiens «il doit une messe en l'honneur de Monsieur Saint-Sebastien pour un boisseau de seigle ou quatre blancs ; une messe basse qui sera compétée à trois coups ; une messe le lundi, la procession et l'eau bénite. Pour bénédiction du mariage, aura dix-huit blancs et treize deniers à la porte de l'église, trois sous pour son plat et un gros avec la dînée. Chaque femme doit une fusée de fil, chaque communiant un niquet pour les pardons ; aura trois gros pour extrême onction et fournira treize chandoiles de cire, selon l'usage. »
Le royaliste d'Amanzé fut surpris à Puthières, au sortir d'Anzy, par les Ligueurs qui battirent sa troupe, en 1363. Les fiefs de la Brosse et de Puthières furent réunis à Selore. Ce manoir fut occupé par Guillaume Baudinot de Château-vent en 1563, par Isaac Baudinot en 1642, par Palomède Baudinot, conseiller au Parlement, en 1675. Il passa à J. Lenet, son beau-frère, qui le vendit à Philibert Verchère, marquis d'Ancelot, président au Parlement ; ce dernier le céda à Jos. de Montaynard, grand sénéchal de Nîmes et de Beaucaire en 1777. Il vint ensuite à la famille du Bessey de Contenson qui le possède encore.
Les fiefs de Villars et de la Forge dépendaient de Paray et celui de Ressy était de la directe d'Anglure, Saint-Yan possédait autrefois un port à Verrières.
Versaugues
375 habitants. Poste de Saint-Yan, gare de Montceau-Vindecy, à 4 kilomètres ; à 12 kilom. de Paray et à 21 kilom. de Charolles Superficie : 1.086 hectares, dont 525 en prairies, 372 en céréales et cultures, 181 en bois et 8 en vignes. Elevage et commerce de bétail. Territoire sur le versant d'une colline. Beaux prés d'embouche.
Cette paroisse porta le nom d'Aqua-Verta, à cause des petites cascades formées par l'Arconce.
Le prieur d'Anzy nommait à la cure.
Une dame de Faugères en aliéna les dîmes au profit des Méparts de Paray. Adrienne de Faugères porta, en 1558, cette terre et celle de Verdet à Cl. de Saint Georges qui fut tué par les Ligueurs en 1593.
Jean de Saint-Georges fut seigneur de Versaugues en 1662.
Le Verdet, Montceau et Versaugues passèrent de Philibert Dupuy à J. Perrin, dont les héritiers les vendirent au comte de Vichy-Champrond.
La Loge était un fief en haute justice relevant de la baronnie de Semur. Claudine de Saint-Trivier acquit la Loge de Geoffroy de Tenay, en 1558.
Vigny-lès-Paray
511 habitants. Poste de Paray, à 7 kilomètres, gare de Digoin, à 1 kilomètres, à 17 kilomètres de Charolles. Superficie : 1.604 hectares, dont 862 en prairies, 644 en céréales et cultures, 96 en bois et 2 en vignes. Commerce de céréales, de bétail, de tuiles et de chaux. Vignes sur un petit plateau. Châteaux du Grand-Mardiaugue, du Bourg de Vigny.
La cure était à la nomination de l'évêque d'Autun.
Le seigneur était le doyen de Paray.
Vitry-lès-Paray
631 habitants. Poste et gare de Paray, à 5 kilomètres, à 18 kilomètres de Charolles. 2.119 hectares, dont 1.228 en céréales et cultures, 839 en prairies et 52 en bois. Commerce de céréales et de bétail. Plusieurs étangs Carré, du Monts du Cul-de-Sac. Château du Mont.
On a trouvé sur cette communes des armes gauloises.
L'abbé de Cluny nommait à la cure. Le doyen de Paray était seigneur du village.
La dame Ricendis lègue au prieuré de Perrecy des fonds et des vignes à Vitry, en 922.
Volesvre
307 habitants. Poste et gare de Paray à 4 kilomètres, à 11 kilomètres de Charolles. Superficie 2153 hectares, dont 1130 en céréales et cultures, 840 en prairies, 180 en bois, 3 en vignes. Commerce de céréales et de bestiaux. Bourg situé sur une colline au bas de laquelle coule la Bourbince.
Château de Cypierre. Ce manoir donna son nom à d'anciens seigneurs. On voit un Guillaume de Cypierre en 1266. Charles Damas de Marcilly, gouverneur d'Autun, en était seigneur au XV° siècle. Philippe de Cypierre fut gouverneur de Charles IX. Il « lui avait donné, suivant l'expression de Brantôme, une excellente nourriture, mais qui fut gâtée par le Retz italien ». Son frère, Pierre de Cypierre, fut évêque d'Autun, en 1558. Damas de Cypierre fut conseiller au Parlement de Paris.
Au XVIII° siècle, M. de Cypierre est intendant d'Orléans et seigneur de Volesvre.
Villaines était un petit fief aux Ursulines de Paray. Le Seuil, autre fief, a appartenu aux Quarré. Vaux, fief possédé au XVIII° siècle, par Mayneau de Bizefranc.
SAINT-BONNET-DE-JOUX
1.516 habitants. Poste de la localité, gare de Saint-Bonnet-Beaubery à 8 kilomètres, à 11 kilomètres de Charolles. Voitures à tous les trains. Superficie : 2.917 hectares, dont 1.205 en céréales et cultures, 1040 en prairies, 672 en bois, le reste en patis. Commerce de bétail expédié sur Lyon, sur la Suisse et sur l'Allemagne. Commerce de céréales. Territoire montagneux. Belle église romane construite en 1853. Châteaux de Chaumont (XVI° siècle), des Hauts, de Croze.
La Saule était un fief qui, au XVIII° siècle, appartenait à François Maritain. Georges Maritain d'Avilly se trouva à la bataille d'Ivry comme gendarme de la compagnie du marquis de La Guiche. Les Bullioni et les de La Guiche l'ont aussi possédé.
Chaumont (Calvus Mons), est un magnifique château bâti sous Louis XII, embelli par Louis, duc d'Angoulème, époux d'Henriette de La Guiche, en 1630. Il contient de magnifiques écuries dont la voûte est soutenue par cinquante six colonnes. La grosse tour appelée d'Amboise a été édifiée en 1505, par Jacques d'Amboise, abbé de Cluny.
Cette demeure seigneuriale, après avoir passé dans la maison de Rohan-Guémenée, rentra dans celle de La Guiche au XVIII° siècle. Le possesseur actuel est M. Pierre, marquis de La Guiche, attaché militaire à l'ambassade de France à Berlin.
Ce château fut pris par les ennemis du duc en 1434. L'amiral de Coligny lui donna une sauvegarde en 1570. Il a donné le nom à d'anciens seigneurs. Pierre de Chaumont était bailli de Charollais en 1203. Cl. de La Guiche acquit Chaumont en 1423. Philibert, archiduc d'Autriche, comte de Charollais, accorda à Pierre de La Guiche, en 1502, quatre foires franches pour le bourg de Saint-Bonnet. Le château de Joux (Jugum Jovum), a donné son nom à Saint Bonnet.
Dans la forêt d'Avaise on voit encore les restes du château que portait ce nom.
Généalogie et alliances principales de l'illustre maison des de La Guiche
Le premier membre de cette famille paraît être Félix de La Guiche qui vivait en 1170 ; le second, Renaud de La Guiche, en 1200 ; le troisième, Hidran de La Guiche. qu'on trouve encore en 1270, dans les titres anciens ; le quatrième, Hugues de La Guiche, qui rendit hommage pour son fief, au duc de Bourgogne en 1286, et acquit de Renaud de Damas les fiefs d'Hautefond, de Nochize, de Lugny-en-Charollais et de Champlecy.
Vient ensuite Jocerand de La Guiche, en 1308. L'an 1326, il assiste comme parent, au mariage de Guillaume de Rabutin avec Jeanne de Marigny, deux des plus grands noms de l'histoire de France ; et l'année suivante il soutient un procès contre le procureur du roi au bailliage de Mâcon et contre Gérard de Semur.
Son fils lui succéda comme sixième titulaire de La Guiche, avant 1340. Il épouse Isabeau de Nanton.
Le septième fut Jean de La Guiche, qui signa, comme témoin, en 1383, le traité de paix fait par l'entremise du duc de Bourbon, entre Aimé, comte de Savoie, et Édouard, sire de Beaujeu. Il mourut en 1390, laissant de Marie de Lespinasse qu'il avait épousée en 1355. Gérard de La Guiche, huitième du nom et des armes.
Gérard, seigneur de La Guiche, de Nanton et de Chaumont, fut entouré d'une très grande considération à cause de sa valeur et de son mérite. Sujet du duc de Bourgogne, il s'attacha au service de ce prince et fut fait chevalier de sa main en 1410. Il amena à Paris, au secours du duc de Bourgogne, deux chevaliers et soixante-deux écuyers.
Il se trouva au siège de Bourges en la même qualité de bailli de Charollais avec soixante-neuf écuyers et commandait encore un chevalier et quatre-vingt-sept écuyers, à la réduction de Château Chinon.
Lorsque la duchesse de Bourgogne manda la noblesse pour la défense du pays, en 1411, Gérard de La Guiche y accourut avec quatre vingts chevaliers et cent quatre-vingt quatre écuyers.
En 1417, le duc de Bourgogne ayant fait un appel de troupes pour voler au secours de la France et du roi, il y vint avec trois chevaliers et cent cinquante six écuyers de sa compagnie.
C'est par le crédit du duc de Bourgogne et à cause de son dévouement à toute épreuve, que Gérard de La Guiche fut fait, peu après, chambellan du roi, bailli de Mâcon, sénéchal de Lyon, et, comme tel, choisi, en 1419, pour être capitaine général en Bourgogne et Lyonnais, avec tel nombre de gens d'armes et de traits qu'il pourrait assembler.
La position faite dès lors à Gérard de La Guiche était équivalente à celle des chefs de nos grands commandements militaires. Au lieu de recevoir un traitement de l'État ou du roi, il servait à ses dépens Sa Majesté et la France, et suppléait avec ses ressources patrimoniales à l'insuffisance de celles des écuyers et hommes de guerre qu'il conduisait à la défense de la patrie.
Il eut de Marie-Marguerite de Pocrières, qu'il avait épousée en 1401, Jean de La Guiche, mort au champ d'honneur, sous le comte de Nevers ; deux filles qui eurent les plus belles alliances, et Claude de La Guiche, neuvième du nom.
Claude de La Guiche succéda à son père dans les charges de conseiller et chambellan du roi, bailli de Mâcon et sénéchal de Lyon. À son titre patrimonial, il ajouta ceux de Chaumont, Sainte-Foi, Boschevenaux, Choyfaut, Verdrat et Martigny-le-Comte.
Mais ayant suivi le parti de Charles le Téméraire et après sa mort, celui de la duchesse Marie, sa fille unique, il encourut la disgrâce du terrible roi Louis XI qui le fit arrêter et emprisonner au château de Blois, en 1477. Son château fut pillé et saccagé. Un an après, le roi le remit en liberté sur sa parole d'honneur, à laquelle Claude de La Guiche ne manqua jamais.
Il vivait encore en 1497, ayant épousé en premières noces, le 14 juillet 1455, Claudine de La Baume Montrevel, de laquelle il n'eut que des filles, dont deux furent bénédictines à Marcigny, et en secondes noces, Anne de Jaucourt, de laquelle il eut :
1° Jean de La Guiche, l'un des cent gentilshommes de la maison des rois Charles VIII et Louis XII, qui mourut sans alliance avec la réputation d'un vaillant chevalier ;
2° Pierre de La Guiche qui continua la branche aînée ;
3° Gérard de La Guiche, qui prit le parti des armes, suivit le roi Charles VIII à la conquête de Naples et fut lieutenant du seigneur d'Atègre au gouvernement de Savone. On peut juger de ses services et de son mérite par les faveurs exceptionnelles qui lui furent accordées, en 1502, par le Souverain Pontife. Elles sont consignées dans un bref pontifical. Parmi ces faveurs se trouve la permission, pour Gérard et sa femme, d'avoir leur autel portatif et de pouvoir faire célébrer le Saint Sacrifice en leur présence par tel bon prêtre et en tel lieu décent qu'il leur conviendrait. De sa femme, Agnès de Jaucourt, il eut deux fils Edme de La Guiche qui mourut âgé de vingt-deux ans, à l'entrée du roi Henri II à Paris, et une fille, Agnès de La Guiche, qui épousa, par acte du 11 novembre 1548, François de Choiseul ;
4° Philibert de La Guiche, bénédictin de Cluny et prieur de Sauxillange ;
5° Guillaume de La Guiche, protonotaire apostolique et grand archidiacre de Mâcon ;
6° Jean de La Guiche, prieur de Saint-Jean de Losne.
7° Enfin Catherine de La Guiche, mariée le 1er décembre 1482, avec Philippe de Vienne.
Pierre de La Guiche, dixième de nom et d'armes, fut conseiller et chambellan du roi, bailli d'Autun et de Mâcon, rendit successivement de grands services aux rois Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier. Il occupa avec honneur les ambassades de Rome, d'Espagne, d'Angleterre et de Suisse. Son habileté, sa franchise et son affabilité contribuèrent puissamment à nous attacher les Suisses dont la fidélité à la France, depuis François Ier, est demeurée proverbiale et ne s'est jamais démentie.
Chargé d'années et d'honneurs, il se retira en son château de Chaumont et y mourut le 10 septembre 1544, âgé de 80 ans. Il fut inhumé dans une église qu'il avait fondée et bâtie à ses frais.
C'est Pierre de La Guiche qui avait aussi construit le corps de logis oriental du château de Chaumont si heureusement relié aux splendides constructions contemporaines.
Il avait épousé, en 1491, Marie Françoise de Chazeron, nièce du cardinal d'Amboise, premier ministre d'État. De ce mariage vinrent treize enfants, dont quatre fils se firent bénédictins à Cluny, qui avait pour abbé commendataire leur grand-oncle maternel ; une fille, Suzanne de La Guiche, se fit bénédictine à Marcigny.
Les autres enfants de Pierre de La Guiche furent :
1° Jean qui fut tué à 18 ans, au combat de La Bicoque, sous les ordres du connétable Anne de Montmorency.
2° Gabriel qui se trouvera plus loin.
3° Claude de La Guiche, qui devint prieur de Saint-Jean de Losne, de Saint-Pierre de Mâcon, abbé de Beaubec en Normandie et d'Hautecombe en Savoie, évêque d'Agde et l'un des ambassadeurs du roi au concile œcuménique de Trente, à Rome. Transféré au siège de Mirepoix, il fut encore ambassadeur du roi en Portugal, où il mourut le 9 avril 1533.
4° François de La Guiche qui fut doyen de la cathédrale d'Autun.
5° Georges de La Guiche, seigneur de Sivignon, qui a fait branche, la seule qui subsiste aujourd'hui.
6° Charles de La Guiche, seigneur de Saint Aubin et de La Perrière, l'un des cent gentilshommes de la maison du roi et Porte-Enseigne de l'une des Compagnies, chevalier des Ordres du roi, en 1567. Il mourut sans alliance des blessures qu'il avait reçues à la journée de Montcontour où il eut un cheval tué sous lui.
7° Enfin, Jeanne de La Guiche, mariée en 1514 à Jacques Palatin de Dyo, auquel elle donna quinze enfants, et Marguerite de La Guiche qui épousa Antoine de Montmorin, fils de Jacques de Montmorin et de Anne de Montboissier, nom à jamais illustre depuis Pierre le Vénérable, abbé de Cluny.
Gabriel de La Guiche, onzième du nom, fut page à la cour de Madrid, dans son bas âge. On sait que le Charollais proprement dit (et non le Brionnais) fut plusieurs fois régulièrement annexé à l'Empire d'Allemagne d'où l'Espagne relevait toute entière. Mais Gabriel en revint pour entrer au service du roi François Ier, sitôt qu'il fut en état de servir comme gentilhomme servant.
À la bataille de Pavie (1525) il reçut, sous les yeux du roi, un coup de feu au bras gauche. Pour le récompenser de sa bravoure, le roi, au retour de sa captivité, le fit gentilhomme de sa chambre ; faveur qui, pour lors, n'était faite qu'à ceux qui s'étaient signalés d'une manière exceptionnelle ou qui étaient des premières maisons de France.
Lieutenant et officier d'ordonnance du connétable Anne de Montmorency, il suivit ce grand homme dans sa disgrâce vers 1528. Il ne reprit le service qu'à la rentrée en grâce du connétable et fut fait capitaine d'une compagnie de quarante lances fournies des ordonnances du roi.
Gabriel de La Guiche fut bailli de Mâcon en survivance de son père, échanson du roi, chevalier de l'ordre de sa Majesté et gouverneur de Bresse, Bugey et Valromey, en 1547.
Il se signala en plusieurs occasions avec beaucoup de valeur, de prudence et de dextérité. Il travailla à la négociation de la délivrance du roi François Ier. Il fut employé au traité de paix avec le roi d'Angleterre vers lequel il fut envoyé ; à la défense de la ville de Montreuil, en 1544 ; au secours de la ville de Bourg, en 1557, et contre les entreprises des Espagnols sur la ville de Lyon.
« Gabriel de La Guiche, bailli de Mâcon, empêcha l'exécution de la Saint-Barthélémy dans le Mâconnais et doit être ajouté au petit nombre des Gouverneurs amis de l'humanité qui n'exécutèrent point les ordres cruels de Charles IX (Courtépée, Descrip. du duché de Bourgogne, 1779, E. IV, p. 64).»
Ainsi ont toujours agi les de La Guiche, fidèles au Prince jusqu'à l'effusion du sang, mais fermes à mettre la vérité sous les yeux et à ne jamais sacrifier le pays à l'arbitraire.
Il avait épousé, par contrat du 9 août 1540, Anne Loreau de Saint-Géran, de laquelle il eut cinq enfants, savoir : Philibert, qui va suivre ; Claude, qui a fait la branche de La Guiche Saint-Géran ; Jean de La Guiche, baron de Bournoncle, dont la fille, Louise de La Guiche, fut mariée en mars 1671 à Louis-Antoine de La Rochefoucauld ; François de La Guiche, religieux bénédictin, et Péronne de La Guiche, mariée le 2 juillet 1570 à Louis, vicomte de Pompadour.
Le douzième titulaire de la terre et des armes de La Guiche fut Philibert, seigneur de La Guiche et de Chaumont, chevalier des Ordres du roi, conseiller en son Conseil d'État, capitaine de cent hommes d'armes, grand maître de l'artillerie de France après le maréchal de France Armand Gonteau de Biron.
Il fut gouverneur et lieutenant général pour sa Majesté, en la ville de Lyon, pays de Lyonnais, Forez et Beaujolais.
Les rois Henri III et Henri IV le tinrent toujours en très grande estime. C'est de lui que le premier disait ce joli jeu de mots : « Si j'étais La Guiche, si La Guiche était roi, je serais sûr d'être aussi aimé de lui qu'il l'est de moi ». Plus heureux que le brave Crillon, il combattait à Arques et à Yvry, en 1520. Apres avoir rendu des services signalés au roi et au pays, il mourut à Lyon le jour de la Fête Dieu, 1607. Son corps fut porté à Chaumont-la Guiche où il avait voulu être inhumé. On y admire sa statue équestre. Son nom demeure attaché à l'une des rues de Mâcon.
Philibert de la Guiche n'a pas laissé d'enfant de sa première femme, Éléonore de Chabannes. Il épousa en secondes noces Antoinette de Daillon du Lude, fille de Guy de Daillon du Lude, chevalier des Ordres du roi, gouverneur de Poitou et sénéchal d'Anjou, et de Jacqueline de La Fayette.
C'est cette illustre dame qui fonda, en 1614, le monastère des Minimes de La Guiche et leur donna l'église qui avait été bâtie par Pierre de La Guiche.
De ce mariage naquirent un fils et deux filles ; le fils mourut en bas âge ; Marie-Henriette et Anne de La Guiche firent voir par leurs alliances à quel degré de considération et de grandeur était arrivée leur maison à l'ouverture du siècle de Louis XIV.
Marie-Henriette, dame de La Guiche et de Chaumont, épousa en premières noces le fils du maréchal de Matignon, lequel mourut jeune et, en secondes noces, le 8 février 1629, Louis Emmanuel de Valois, duc d'Angoulème, colonel général de la cavalerie légère de France et gouverneur de Provence. Leur fille, Marie-Françoise de Valois, fut mariée à Louis de Lorraine, duc de Joyeuse, pair et grand chambellan de France, le 4 novembre 1649. Marie-Henriette combla de bienfaits son pays natal et donna aux Minimes établis à La Guiche, par sa mère, une riche et volumineuse bibliothèque composée d'ouvrages rares qu'elle fit relier à ses armes et dorer sur tranche. Les débris qu'on en voit aux bibliothèques publiques de Charolles et de Mâcon font regretter profondément son anéantissement par la Révolution.
Cette illustre dame mourut le 22 mai 1682 et fut inhumée auprès de son mari, à Chaumont la Guiche.
Anne de La Guiche, sœur d'Henriette, fut la seconde femme du maréchal de France, Henri de Schomberg. Leur fille, Jeanne-Armande de Schomberg, épousa Charles de Rohan, duc de Montbrison, pair de France, prince de Guéménée et comte de Montauban.
Le titre et les armes de La Guiche se continuèrent avec honneur dans la branche formée par Georges de La Guiche, huitième fils de Pierre et de Françoise de Chazeron. Nous reprenons ici la descendance de cet illustre seigneur.
Georges de La Guiche naquit le 17 août 1307. Il porta d'abord le titre particulier de La Perrière qui le rattache à l'un des plus grands abbés de Cluny : Ode de La Perrière (1424-1456).
Georges de La Perrière fut pannetier du roi François Ieret grand écuyer de la reine Éléonore d'Autriche. Après la mort de son père, il eut en partage les terres et seigneurie de Sivignon, etc.
Il fut fait chevalier des Ordres du roi, capitaine du château de Semur-en Auxois et bailli de Chalon-sur-Saône, après la mort de Jean de Lugny.
Il épousa, le 9 novembre 1349, Marguerite de Beauvais, proche parente, sinon sœur, de Isabeau de Beauvais, épouse de Jean de Bourbon, comte de Vendôme.
De ce mariage vinrent huit enfants qui ont payé largement le tribut du sang à la patrie ; nommons seulement : Antoine de La Guiche, lieutenant-colonel, tué à l'assaut de Saint-Lô, en 1574.
Jean-Baptiste de La Guiche, capitaine au régiment de Languedoc, sous le maréchal de Danvitte duquel il était fort aimé et considéré. Il fut tué dans un combat sous les murs de Montpellier.
Jean-Gabriel de La Guiche, commandeur de Malttra, tué dans un combat naval, en 1570.
Françoise de La Guiche, mariée le 21 avril 1578 au comte Guillaume d'Amanzé, fils de François d'Amanzé, seigneur de Chauffailles, et de Françoise de Choiseul de Traves.
Et enfin, Jacques de La Guiche de Sivignon qui suit :
Jacques de La Guiche fut gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et député de la noblesse de Bourgogne aux États de Blois, en 1588.
Il épousa Renée de Châteauvieu, fille de Claude de Châteauvieu, chambellan ordinaire de Mgr Gaston de France, duc d'Orléans, frère du roi et d'Anne de Rochechouart, fille de Claude, vicomte de Rochechouart, et de Blanche de Tournon.
Ils n'eurent qu'un seul fils, Philibert de La Guiche, comte de Sivignon, qui fut maître de camp d'infanterie et mourut en son château de Sivignon, le 10 décembre 1636. Il avait épousé Adèle de Rye de Varembon, fille de M. Christophe de Rye, marquis de Varembon, comte de Varot et de La Roche, et de Éléonore Chabot. Tous ceux qui connaissent l'histoire de France apprécieront la grandeur de ces noms et de ces alliances si honorables pour le Charollais.
De ce mariage sont issus : Un fils religieux ; trois filles religieuses ; Renée Henriette de La Guiche qui épousa, en 1656, François de Sainte-Colombe, comte de Laubépin, seigneur de Thorigny, Groisel, Sarri, Saint-Didier, lieutenant-colonel du régiment de cavalerie du comte d'Harcourt ; et Henri-François de La Guiche qui continua la famille.
Henri-François de La Guiche, comte de Sivignon, épousa, en 1654, Claude Élisabeth de Damas, nom qui a laissé partout les plus chers souvenirs dans l'arrondissement de Charolles, d'où il est sorti.
Ils eurent six enfants :
1° Nicolas-Marie de La Guiche qui va continuer ;
2° Henri de La Guiche, comte de Martigny, capitaine dans le régiment de dragons du roi ;
3° Autre Henri de La Guiche, chevalier, tué d'un boulet de canon en 1686 ;
4° Gabriel-Antoine de La Guiche, seigneur de Chassy, capitaine de vaisseau, grand homme de guerre qui périt trop jeune à la bataille de la Hogue, où son vaisseau criblé de coups fut coulé à fond ;
5° François-Éléonore qui se fit religieux ;
6° Henriette de La Guiche, mariée au comte de Digoin, Nicolas-Marie de La Guiche, comte de Sivignon et capitaine au régiment d'Anjou infanterie, mourut en son château de Sivignon, universellement regretté, laissant entre autres fils Claude-Élisabeth qui suit, et Louis-Nicolas de La Guiche, enseigne de vaisseau, en 1702, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint Louis, que ses infirmités obligèrent à se retirer prématurément du service.
Claude-Élisabeth, marquis de La Guiche, baron du Rousset, seigneur de Sivignon, né le 30 janvier 1685, était capitaine de cavalerie en 1704. En 1709, il fut fait prisonnier à la bataille de Malplaquet, après s'être bravement battu et avoir reçu quatorze blessures qui l'obligèrent à se retirer tout à fait du service après les campagnes de 1713 et 1714.
Il fut élu général de la noblesse de Bourgogne.
Il épousa, en 1717, Louise Éléonore de Langhac, belle sœur du marquis de Dampierre et proche parente des Dyo-Montperroux, des Coligny-Bussy-Rabutin. Elle descendait en ligne directe de la sainte baronne de Chantal, comme l'établit M. l'abbé Baugard au 1er vol. de l'histoire de cette sainte (p. 484). Ils eurent quatre filles, dont l'une fut pensionnaire à Port Royal, et deux fils, savoir : Jean, qui va continuer, et François-Henri de La Guiche qui épousa une fille légitime du prince de Condé, fut maître de camp du régiment de Condé-cavalerie, chevalier des Ordres royal et militaire de Saint Louis, brigadier des armées du roi et seigneur de Saillant.
Jean de La Guiche servit au siège de Philippsbourg en qualité d'aide de camp du maréchal de Belle Isle, puis obtint un guidon de gendarmerie. En 1740, il fut fait maître de camp du régiment de Condé cavalerie. En 1760, il était lieutenant-général.
Son fils, Charles-Amable de La Guiche, victime de la Révolution, fut enterré à Picpus. Il avait épousé N. de Clermont Montoison, fille du comte de Clermont Montoison et de Gasparde de Lévis-Châteaumorand. Leurs enfants furent : Louis-Henri-Casimir, qui suivra, et Louise Philiberte Henriette de La Guiche, mariée à Louis-Henri, comte de Chatenay-Lanty, décédée sans postérité le 25 avril 1863.
Louis-Henri-Casimir, marquis de La Guiche, pour la France, décédé le 16 mai 1843, avait épousé Amélie de Cléron-d'Haussonville. Ils eurent pour enfants : 1° Marie de La Guiche, mariée au comte Alex de Saint-Prast, pair de France et l'un des 40 de l'Académie française, décédée le 1er mars 1865 ; 2° Clotilde de La Guiche qui épousa Léonard, comte de Vallin ; 3° Georges, mort à douze ans ; 4° Philibert-Bernard qui continua ; et 5° Claude-Joseph de La Guiche qui n'eut pas d'alliance et se voua à Rome à la défense de la cause pontificale.
Philibert-Bernard, marquis de La Guiche, né le 30 août 1815, ancien aide de camp de Lamoricière, en Afrique, puis député de Saône-et-Loire, est décédé le 9 mars 1901 laissant deux enfants :
1° Madame Anne-Aimée-Victurnienne-Gabrielle de La Guiche, épouse de M. Victor-Amédée, comte d'Harcourt, lieutenant-colonel d'infauterie à Sainte Adresse.
2° M. Pierre-Adolphe-Henri Victurnien, marquis de La Guiche, chef d'escadron d'artillerie, ex-élève de l'école Polytechnique et breveté d'état-major, ex-attaché militaire à l'ambassade de France à Vienne (Autriche), actuellement attaché militaire à l'ambassade de France, à Berlin. M. le marquis Pierre de La Guiche a épousé, en 1888, Mademoiselle Alix, princesse d'Arenberg, fille de l'ex député du Cher, dont il a, à ce jour, quatre enfants : trois fils, Jean, Charles et Bernard, et une fille, Marguerite-Marie.
En dehors de ces deux enfants, feu M. le marquis de La Guiche a eu une fille (l'aînée) Henriette Victurnienne Amélie, mariée au comte René de Bouillé, capitaine de cuirassiers, et décédée sans postérité le 25 août 1889.
Blason : De sinople au sautoir d'or.
Beaubery
1.049 habitants. À 3 kilomètres de la gare de St-Bonnot-Beaubery, 11 kilom. de Saint-Bonnet-de-Joux, 12 kilom. de Charolles. Voitures de la gare pour Saint-Bonnet à tous les trains. Superficie 2.298 hectares, dont 1.490 en céréales et cultures, 453 en prairies, 350 en bois, 5 en vignes. Commerce de bétail, porcs gras, pommes de terre, excellents navets. Carrière de grès. Étang de Beaubery ou de Quiertz (14 hectares), à M. des Tournelles. Château de Courcheval.
Cette commune paraît avoir été, du temps des Romains, une station militaire. Près du grand étang de Quiertz, autrefois possession de Cluny, on remarque un espace de terrain élevé de mains d'hommes, de forme presque circulaire, qu'on peut supposer avoir été l'emplacement d'un camp. Les anciens terriers de l'abbaye de Cluny le désignent sous le nom de Camp de César.
Sur la montagne qui domine Beaubery, on aperçoit les ruines de la forteresse d'Artus, appelée les cornes d'Artus ; elle fut détruite après les guerres de la Ligue. J. de Chansery en était capitaine en 1500. La châtellenie fut unie à celle de Charolles. Artus a donné son nom à d'anciens seigneurs : Louis d'Artus, seigneur de Courcheval, parait être le dernier de sa maison.
Château de Courcheval
Cette terre fut possédée par la familles des de Fautrières, depuis 1230. Henri de Fautrières fut abbé de Cluny et évêque de Saint Flour, en 1020. Un Antelme de Fautrières, en 1060, souscrivit à la dotation du prieuré de Blanzy. Sa fille, Marie, fut une des premières religieuses de Marcigny. Son fils, Girard se croisa avec Godeffroy de Bouillon et se maria avec Alix de Semur, nièce de saint Hugues, abbé de Cluny.
Jeanne d'Urfé, femme de Mathieu de Fautrières, fit hommage, au duc Philippe le Hardi, de ses terres à l'exception de la Tour carrée de Courcheval qu'elle ne tient que de Dieu et de son mari. Leur devise était : « Tendre et fidèle. » Les de Fautrières ont possédé Courcheval pendant cinq cents ans. Actuellement il est la propriété de M. de Saumièvres.
L'église de Beaubery fut pillée par les troupes de l'amiral de Coligny et le village incendié par les Reîtres, en 1569.
L'église actuelle est moderne, elle date de 1848.
Le sol de cette commune produit d'excellents navets qui passent, à bon droit, pour être les meilleurs du Charollais.
Chidde
333 habitants. Poste de Saint-Bonnet, à 7 kilomètres, gare de Saint-Bonnet-Beaubery, à 10 kilom. et à 21 kilom. de Charolles. Superficie 781 hectares. dont 506 en céréales et cultures, 133 en bois. 112 en prairies et 30 en vignes. Petit vin. Commerce de bétail et produits de ferme. Étang de Pierre-Augrain. Cette commune a été créée en 1889 et distraite de Pressy-sous-Doudin. Elle est située sur un coteau, en face de la montagne de Suin. Territoire coupé de vallées et de coteaux boisés.
L'église n'a qu'une seule nef remaniée vers 1860 ; la façade est moderne. L'ancienne nef était plafonnée. La nef est terminée par un mur percé d'une grande arcade en cintre brisé qui la fait communiquer avec le transept composé d'une croisée voûtée en berceau brisé et soutenant le clocher. Les croisillons très courts sont voûtés de même ; ils sont éclairés par une croisée plein cintre. Seules les croisées du nord de l'église sont anciennes. L'abside peu profonde, voûtée en cul-de-four, est éclairée par trois fenêtres très petites dont voici les dimensions : hauteur au vitrage, 0 m. 60 ; largeur, 0. m. 25 ; profondeur, 0 m. 75.
Les corniches des impostes de la grande arcade affectent le profil suivant : un bandeau ou méplat à la partie supérieure ; la partie inférieure est chanfreinée ou biseautée ; le méplat est séparé du biseau par une gorge en creux et sur le biseau sont sculptées en relief de grosses perles.
Il n'y a pas de corniche sous le toit de l'abside qui est formé de laves posées sur les reins du cul de four.
Le clocher carré est divisé en deux étages. L'inférieur est décoré de deux arcatures aveugles à plein cintre. L'étage supérieur présente sur chaque face une ouverture trigéminée à plein cintre, dont les archivoltes reposent sur quatre colonnes courtes et solides composées d'un socle carré, d'un fût trapu et d'un chapiteau à sculptures grossières. Absence de bandes et d'arcatures lombardes. Flèche moderne. L'édifice paraît dater du début du XII° siècle. (J. Virey, L'Architecture romane dans l'ancien diocèse de Mâcon, M. Soc. Ed, t 17, p. 253)
Mornay
544 habitants. Poste de Saint-Bonnet, à 7 kilomètres, à 9 kilomètres de la gare de Vendenesse, à 12 kilomètres de Charolles. Superficie 1.995 hectares, dont 702 en bois, 669 en céréales et cultures, 624 en prairies. Commerce de bétail. Carrière de grès. Territoire en plaine. Château de Jeanreps.
Ruines de deux maisons fortes : la Tour de l'Ane ou d'Hélène et la Tour d'Avaise du nom de la belle forêt voisine.
La commune de Villorbaine (Villa Orbana) a été réunie à Mornay, par ordonnance royale du 20 mai 1844.
Bernard de Villorbaine, chevalier, fut témoin d'une charte pour Marcigny, en 1089.
Les habitants de ce village furent, pendant quelque temps, exempts de cens à cause des ravages causés par les Sarrazins. (Ragut, Statistique du département de Saône-et-Loire)
Pressy-sous-Dondin
412 habitants. Poste de Saint-Bonnet, à 7 kilomètres, gare de Cluny ou de St-Bonnet, à 16 kilom., à 21 kilom. de Charolles. Superficie 1.200 hectares dont 680 en céréales et cultures, 290 en prairies, 210 en bois et 20 en vignes. Vins de peu de durée. Commerce de vin, céréales et huiles. Tuilerie. Moulin à vapeur. Village sur une éminence. Pays accidenté. Hauteurs boisées. Sites pittoresques. Château moderne de Longeville.
Sur une éminence qui domine le vallon arrosé par la Gaude se trouvent les restes de l'ancien château de Dondin qui a soutenu plusieurs sièges pendant les guerres de religion. Le 21 mai 1593, Claude de Guise le fit attaquer, mais sans succès, par le baron de Thiange, auquel se joignit le baron de La Clayette. Au mois de juillet suivant, le vicomte de Tavannes vint de nouveau l'assiéger par ordre du duc de Mayence. Son armée était forte de 4.000 hommes et munie de trois pièces de canon. Le château fut pris par escalade le 25 juillet, après cinq jours de siège et démantelé. Le sieur de Solon qui commandait la garnison fut tué avec 17 soldats. 120 coups de canon avaient été tirés d'une montagne voisine.
Le château de Pressy est situé à côté de l'église ; celui de la Tour de Marchizeuil a été reconstruit en 1749. On n'a conservé de l'ancien qu'une tour ronde, dont la construction remonte à 1417.
Ce manoir fut possédé par Henri et Guillaume du Blé en 1313 et 1315 ; Guillaume de Marchizeuil, en 1362 ; Claude du Fresne, en 1413 ; Cl. De Fautrières, en 1459.
On a trouvé, il y a quelques années, dans un champ dit Cueurtelet, des dalles de marbre. La tradition veut que ce soit les débris d'une mosaïque dont était orné le chœur d'une église qui parait avoir existé dans ce lieu antérieurement à l'année 1674, époque de la fondation de l'église paroissiale actuelle.
En remuant la terre, on découvre fréquemment des murs formés de briques et de tuiles à rebords.
Sivignon
705 habitants. Poste de Saint-Bonnet, à 10 kilomètres, gare de Trivy ou des Terreaux, à 6 kilomètres. Superficie 1254 hectares, dont 840 en céréales et cultures, 337 en prairies, 73 en bois, 2 en vignes. Commerce de bétail, de céréales, de châtaignes. Pays montagneux.
Terre ancienne sortie de la maison de l'Espinasse et donnée à Pierre de La Guiche, par Raymond de l'Espinasse, prieur de Saint-Pierre de Mâcon, au XV° siècle. De l'ancien château du marquis de La Guiche, il ne reste qu'une tourelle.
Suin
871 habitants. Poste de Saint-Bonnet, à 7 kilom., gare des Terreaux, à 4 kilom. et à 17 kilomètres de Charolles. Superficie 3.448 hectares, dont 2.528 en céréales et cultures, 625 en bois et 405 en prairies, le reste en patis. Commerce de céréales et de châtaignes. Village situé au sommet d'une montagne (593 m). Église du XII° siècle.
Cette commune dont le nom ancien, Sedunum, indique une origine celtique a été un lieu très important à l'époque de l'occupation du pays par les Romains qui y avaient établi un poste militaire. La ville avait trois enceintes et une forteresse. Des médailles gauloises et romaines, des urnes, des armes et une grande quantité de tombeaux en pierre ont été trouvés, soit dans le voisinage de la voie romaine qui passait au bas de la montagne, soit au sommet. Une forteresse appartenant au moyen âge, et qui a été brûlée durant les guerres de religion, a occupé aussi la cime du mont Suin. Dans les décombres de ce château fort on a trouvé plusieurs pièces de monnaie dont une de Philippe le Bon.
Vesrovres
1082 habitants. Gare de la localité, à 2 kilomètres du bourg, poste de Dompierre-les-Ormes, à 7 kilomètres, à 12 kilomètres de Saint-Bonnet et à 17 kilomètres de Charolles. Superficie 2.096 hectares dont 1.139 en céréales et cultures, 332 en bois et 237 en prairies, le reste en bruyères et pâtis. Pays montagneux. Commerce de bétail et de volaille. La Semence prend sa source au col de Vaux près du tunnel. Étangs : des Terreaux, 3 hectares, du Cimetière, 2 hectares. Château des Terreaux.
Le territoire de Vesrovres faisait partie du Charollais et du Mâconnais. La partie charollaise comprenait le village de Vérosvres et les hameaux suivants : les Chevannes, les Bruyères, le Terreau, Montot, les Goujats, les Champs, les Pierres et une partie de Lautecour. La partie Mâconnaise comprenait : une partie de Lautecour, Lavaux, Essertines, les Ducs, Dromvent.
Le châtelain du Terreau, marquis Després, était seigneur de Vesrovres en ce qui était du Charollais (Courtépée). Dromvent possédait un prieuré relevant de l'abbaye de Lanchare. Le prieur entrait de droit aux États du Charollais. Lautecour est le lieu de naissance de la Bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de la Visitation, à Paray. Son père, Claude Alacoque, était juge du Terreau. Chevannes était un fief relevant des comtes de Charollais. Jean de Syon fait hommage du fief au comte, en 1320.
L'abbé de Cluny nommait à la cure.
TOULON-SUR-ARROUX
2082 habitants. Poste et gare de la localité, à 34 kilomètres de Charolles. Voitures de Génelard à Toulon. Superficie : 4.374 hectares, dont 1.995 en prairies, 1.505 en céréales et cultures, 808 en bois et 4 en vignes, le reste en bruyères. Commerce de farines, de céréales, de bois. Mines de houille. Territoire montagneux arrosé par l'Arroux. Ancienne église du XI° siècle, servant aujourd'hui d'entrepôt de bois. Châteaux de Giverdey, de Villars, de Rives, de la Défriche, de Bousserain.
Cette ancienne ville désignée sur la table théodésienne, sous le nom de Telonum, est située partie sur le penchant d'une colline, partie dans un vallon arrosé par la rivière de l'Arroux (1) et le ruisseau de Pontin. Beau pont en pierre de 142 mètres de longueur. Il passe pour être du XI° siècle.
(1) L'Arroux séparait le Charollais de l'Autunois. Cette rivière est célèbre pour la qualité de ses poissons.
Toulon est traversé par les routes départementales de Chalon à Digoin, d'Autun à Beaujeu, de Toulon à Luzy. Une voie romaine traversait Toulon.
Cette ville est citée dans un titre de 876 et dans un accord entre Guillaume, comte de Chalon, et l'abbé de Cluny, en 1180.
Le patronage de l'église fut donné à saint Mayeul, abbé de Cluny, par Valtère, évêque d'Autun, en 983.
Il exista un prieuré de Bénédictines, transféré de la paroisse de Saint Eusébe à Toulon ; il fut supprimé en 1777, et leur maison fut transformée en hôpital.
La chapelle de Saint Antoine était autrefois un hôpital (peut être une maladrerie) ; elle fut brûlée par les Huguenots en 1569, et rétablie par Léonard Engilbert, curé de Toulon, en 1656.
L'ancien château qui renfermait l'église a disparu, il n'en reste que quelques pans de murs.
Giverdey était autrefois un fief possédé, au XVIII° siècle, par Sarclier, maire de Toulon.
Toulon est la patrie de Nicolas de Tolon, fils d'un meunier, que sa science et son mérite élevèrent à la dignité de chancelier de Bourgogne, en 1384, et à l'évêché d'Autun, en 1400. Dans ses armes figurait un geai blanc par allusion au geai que sa mère, qui le voyait étudier avec ardeur, lui avait promis s'il devenait évêque, ainsi qu'il l'avait prédit étant encore fort jeune. Toulon a encore vu naître Antoine Garreau, mort en 1738, auteur d'une description du duché de Bourgogne ; Philibert et Archambaud Commerçon. Philibert était médecin et naturaliste du roi Louis XV, membre de l'Académie des sciences, et compagnon de Bougainville, dans son voyage autour du monde. Il mourut à l'Ile de France, en 1773. Il découvrit plus de mille plantes nouvelles. C'est lui qui le premier fit connaître l'hortensia en France. Il lui donna le nom de la femme d'un horloger de Paris, Hortense Lepaute, femme distinguée. Son fils, Anne-François-Archambaud Commerçon, né en 1762, mort à Toulon, en 1834, fut un juriconsulte éminent. Il ne laissa qu'un fils qui s'adonna à l'agriculture.
Complément : Jean-Philippe Saclier et le cahier de doléances de Toulon-sur-Arroux. En 1789, en raison de la tenue des États généraux, le Tiers-État rédige des cahiers de doléances. L'abolition de la traite négrière fait partie des revendications. À Toulon-sur-Arroux, Jean-Philippe Saclier, avocat et maire de la commune, et les habitants demandent l'arrêt de la traite mais également l'abolition de l'esclavage. Quel rôle ont joué les Saône-et-Loiriens dans l'abolition de l'esclavage ? (AD71)
Ciry-le-Noble
1.873 habitants. Gare et poste de la localité à 19 kilom. de Toulon et à 24 kilom. de Charolles. Superficie 3.196 hectares, dont 1.901 en céréales et cultures, 740 en prairies et 495 en bois, le reste en bruyères et pâtis. Fabrique de produits céramiques. Mines de houille (compagnie de Blanzy), à la Valteuse et aux Porrots. Le bourg est traversé par la Bourbince et le canal du Centre. Château de Sauvement.
L'abbesse de Saint Andoche nommait à la cure. Le comte Eccard donna cette paroisse à l'abbaye de Saint-Andoche d'Autun, en 840.
Sauvement était une des cinq châtellenies du Charollais. Eymard de Busseul était capitaine de la Tour de Sauvement, en 1447, il avait 10 livres de gages.
Les chartes nous montrent un Henri de Sauvement, écuyer du duc, châtelain de Gray, en 1395.
Dompierre-sous-Sanvignes
221 habitants. Poste de Perrecy, à 6 kilomètres, à 8 kilomètres de Génelard et à 26 kilomètres de Charolles. Superficie 1.331 hectares, dont 651 en prairies, 350 en céréales et cultures et 130 en bois. Commerce de bétail et de céréales. Territoire situé sur une colline. Terrain houiller. Château de Dompierre, fin du XVII° siècle. Vaste étang.
Cette paroisse fut donnée au prieuré de Perrecy par le comte Eccard, en 870. Le prieur nommait à la cure de Dompierre sous Sanvignes.
Génelard
1.693 habitants. Poste et gare de la localité, à 16 kilomètres de Toulon et à 17 kilomètres de Charolles. Voitures deux fois par jour pour Toulon, Perrecy et Gueugnon. Superficie : 2.213 hectares, dont 1370 en céréales et cultures, 505 en prairies et 338 en bois. Commerce de bétail gras, de céréales et de bois. Atelier de construction mécanique. Ville située en plaine entre le canal du Centre et la Bourbince.
Le chapitre d'Autun nommait à la cure. La dime fut cédée au prieur de Perrecy par Girard de Chape en 1381. Guillaume de Paray, curé de Génelard, fut garde du scel commun du comté, de 1301 à 1321.
À Laugère était un ancien château aujourd'hui détruit.
Il a appartenu aux d'Amanzé, aux Busseul et à Mayneaud (XVIII° siècle).
Près du bourg se trouve un remarquable château du XVIII° siècle. Il appartient à M. le marquis de Croye.
Belle église moderne élevée par les soins et les libéralités de la famille de Croye.
Curés de Génelard
Lazare Jacquelin, 1637, à 1683 ; Javanel, 1683 à 1686 ; Vernier, 1686 à 1713 ; Bénigne Gaucher, 1715 à 1750 ; René Lardereau, 1750 à 1778 ; Sébastien Blandin, 1778 à 1820 ; Jean-Claude Berland, curé d'Oudry, dessert la paroisse de 1820 à 1826 ; Renard, 1826 à 1844 ; Leroy, 1844 à 1860 ; Servajon, 1860 à 1865 ; Philibert, 1865 à 1866 ; Vittault, 1867 à 1877 ; François Diot, 1877 à 1884. C'est sous ce curé que l'église actuelle a été reconstruite aux frais de la famille de Croye. Laurent Vachiu, 1884 à 1889 ; Jean Pierre Guillamin, 1889 à nos jours.
Industrie
Usine Fournier occupant 100 ouvriers ; constructions, de machines agricoles et industrielles. Tuilerie Piessat (50 ouvriers), produits réfractaires et poterie commune. Tannerie Brosse (30 ouvriers) ; Carrosserie. Le canal du Centre qui traverse le territoire de la localité favorise l'industrie du pays. (Notes de M. Albrecht)
Marly-sur-Arroux
376 habitants. Poste de Perrecy, à 8 kilomètres ; à 5 kilomètres de la gare de Gueugnon ; à 9 kilomètres de Toulon et à 29 kilomètres de Charolles. Superficie 2.532 hectares, dont 893 en prairies, 805 en bois, 753 en céréales et cultures, 20 en vignes, le reste en bruyères. Vins de couleur foncée, les meilleurs sont à Charnay et à Montchatel. Commerce de céréales et de bétail. Carrière de pierre calcaire. Châteaux de Mazoncle, de la Faye et des Ruées.
Le surnom de Marly le distingue de Marly-sous-Issy ; l'Arroux passe à 5 kilomètres du bourg. L'abbé de Cluny nommait à la cure. Le hameau de Mazoncle est mentionné dans une charte du comte Eccard, en 840. Guillaume en était seigneur en 1366. Le hameau de la Grande Faye (Grand Fala) fut donné au prieuré de Perrecy, en 964.
Le village de Montchatel possédait autrefois un château dont on voit encore les ruines. Châteaux bien conservés à Mazoncle et à la Petite-Faye.
Perrecy-les-Forges
1.834 habitants. Poste de la localité, gare de Génelard à 3 kilom., à 12 kilom. de Toulon et à 22 kilom. de Charolles. Voitures pour Genelard, Toulon et Gueugnon. Superficie 3.049 hectares, dont 1.425 en céréales et cultures, 887 en prairies, 736 en bois, 1 en vignes. Mines de houille. Carrière de pierre de taille. Commerce de céréales et de bétail. Commune dans le vallon de l'Oudrache. Église romane, monument historique, restauré en 1893. Château de Larive.
Cette ville fut donnée, en 839, par Pépin Ier, roi d'Aquitaine, du consentement de Louis le Débonnaire, au comte Eccard qui, en 840, y fonda le prieuré de Saint Benoit, de l'étroite observance ; il soumit ce monastère à l'abbaye de Fleury sur Loire et lui donna plusieurs terres tant dans l'Autunois que dans le Mâconnais et le Charollais.
La garde du prieuré fut confiée à J. d'Armagnac par Philippe, fils du roi de France, en 1363. Louis Berrier, grand chantre de Notre-Dame de Paris, prieur de Perrecy, résolut d'y introduire la réforme, à l'instar de celle de Sept-Fons. Sa mort amena la décadence du monastère qui fut supprimé par arrêt du conseil d'État, en 1776. Les quatre derniers religieux reçurent mille livres de rente, et les biens du monastère furent donnés au petit séminaire d'Autun.
Le prieur commendataire nommait à la cure ; Perrecy était la cinquième ville qui députait aux États du Charollais.
Les forges furent établies en 1634, par permission des États de la Province.
Saint-Romain-sous-Versigny
285 habitants. Poste de Perrecy, gare de Toulon, à 8 kilomètres et à 26 kilomètres de Charolles. Superficie 1.743 hectares, dont 639 en prairies, 621 en céréales et cultures, 484 en bois, 1 en vignes. Commerce de bois, de bétail et de céréales. Territoire accidenté. Église romane du XII° siècle. Châteaux de Martenet et de Saint-Romain.
Cette terre fut donnée au prieuré de Perrecy par le comte Eccard, en 840.
Le fief du Chardonnet (Cardonnensis Villa) est mentionné dans une charte du comte Eccard, en 840 ; il a appartenu à J.-L. Bernigaut des Granges, lieutenant général du bailliage de Chalon.
Martenet était une seigneurie, Guillaume de Digoine en était seigneur en 1261 et Moublanc au XVIII° siècle.
Sanvignes
3966 habitants. Poste de Perrecy, à 10 kilomètres de la gare de Montceau-les-Mines, à 16 kilomètres de Toulon et à 32 de Charolles. Superficie 3.491 hectares, dont 2.084 en céréales et cultures, 985 en prairies, 416 en bois et 6 en vignes. Vins un peu durs. Commerce de céréales, de bétail et de bois. Mines de houille de la Cie de Blanzy. Deux puits à Montmorillon : puits Saint-Amédée et puits Sainte-Barbe.
Le bourg de Sanvignes est situé presque au sommet d'une monticule de 104 mètres d'altitude, isolé au milieu d'une plaine ondulée.
Un château fort occupait la cime de cette élévation d'où l'on jouit d'une très belle vue. Il avait appartenu à Henri de Brandon qui le vendit, en 1253, à Hugues IV, duc de Bourgogne, pour la somme de 6.000 livres. Les habitations du bourg ont presque toutes été construites avec les pierres de ce manoir qui était très considérable. Des pièces d'or et d'argent, de forme carrée, y ont été recueillies et on y a aussi découvert un souterrain où se trouvait une vingtaine de squelettes.
Au hameau des Loges, restes d'une voie romaine venant de Perrecy.