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Visites pastorales des archiprêtrés de Charlieu et du Rousset
par Mgr de Lort de Sérignan de Valras évêque de Mâcon (1745-1746)

Joseph Déchelette, Annales de l'Académie de Mâcon (1898-1901).

Portrait de Mgr Henri-Constance de Lort de Sérignan de Valras

INTRODUCTION

Le document dont l'Académie de Mâcon entreprend la publication est extrait de deux volumes manuscrits contenant les actes de visite générale des archiprêtrés de Charlieu et du Rousset, rédigés en 1746, au cours d'une inspection pastorale de Mgr de Valras, évêque de Mâcon. Ces deux registres, gros registres de papier in-folio, avaient été acquis à Mâcon, en 1837, par M. l'abbé Cucherat, à la vente de la bibliothèque de M. Faraud, curé de Saint-Vincent de Mâcon. A la mort de M. Cucherat, ils passèrent entre les mains de M. l'abbé Méhu, curé de Poisson-en-Brionnais, qui a bien voulu nous les céder.
On sait que l'ancien archiprêtré de Charlieu, créé au commencement du XVIIIe siècle, se composait de trente-cinq paroisses ou annexes, démembrées de l'archiprêtré de Beaujeu, et appartenant aujourd'hui, les unes au nombre de vingt et une, au département de Saône-et-Loire, les autres au nombre de quatorze, à celui de la Loire. La Société historique et archéologique du Forez, la Diana, a publié dans les deux derniers volumes de ses Mémoires [1] la partie du texte qui intéresse les quatorze paroisses de la Loire. A son tour, l'Académie de Mâcon, appréciant l'intérêt de ce précieux document d'histoire locale, a décidé d'imprimer, dans ses Annales, la partie complémentaire de la visite de l'archiprêtré de Charlieu, et, ultérieurement, la visite de l'archiprêtré du Rousset.

[1] Visite pastorale faite en 1745 et 1746, par Monseigneur Henri-Constance de Lort de Sérignan, évêque de Mâcon, de la partie de son diocèse, comprise aujourd'hui dans le département de la Loire, publié et annotée par M. J. Déchelette. Montbrison, 1897, 2 vol. in-8. Tomes XI et XII des Mémoires de la Diana. BNF/Gallica : paroisses de Boyer, Saint-Denis-de-Cabanne, Chandon, Charlieu.

Les archives départementales de Saône-et-Loire ne possèdent que quelques actes de visites partielles du diocèse de Mâcon, faites par des archiprêtres. Ceux de Mgr Dinet (1612) sont perdus, à l'exception de quelques fragments. Les registres les plus importants qui aient été conservés sont : 1° la visite de l'archiprêtré de Beaujeu par Mgr de Colbert (1670-1672) ; 2° celle des archiprêtres de Vérizet par l'archiprêtré (1675) et du Rousset par l'archiprêtré (même date) ; 3° celle de l'archiprêtré de Charlieu par Jean Chavannes, curé de N.-D. de Thizy, archiprêtre en 1705.
Les comptes rendus des visites de Mgr de Valras témoignent hautement des soins qu'il apportait dans l'accomplissement de sa mission pastorale, et de la sollicitude dont il entourait les fidèles et le clergé de son diocèse. Leur plan uniforme et méthodique est si parfaitement ordonné, si scrupuleusement respecté, qu'aucun détail d'administration n'est laissé dans l'ombre, qu'aucun fait digne de quelque attention n'est omis, de telle sorte que chaque procès-verbal constitue, pour chaque paroisse, un tableau saisissant de vie et de vérité, où se meuvent, dans un cadre précis, les habitants de toute classe et de toute condition, curé et prébendiers, seigneurs justiciers et décimateurs, hommes de robe, artisans et laboureurs.
Notre texte est la copie in extenso du manuscrit, allégée cependant de l'énumération des confins des biens et dîmeries que l'on a cru pouvoir retrancher, quand la situation des lieux dits se trouve nettement indiquée.
Afin de faciliter encore la lecture de ce document d'une date trop récente pour offrir quelque intérêt philologique, on en a rajeuni l'orthographe, mais en respectant avec soin la forme des noms de lieux et de personnes.
Toutes les annotations ayant trait à l'histoire de l'ancien diocèse de Mâcon et de ses paroisses ont été rédigées par Mgr Rameau.
Nous publions les procès-verbaux d'après l'ordre alphabétique des noms de paroisses, adopté dans le recueil original [1] Pour connaître l'ensemble des localités visitées ainsi que l'itinéraire suivi par l'évêque, on consultera la liste suivante où les églises et les chapelles sont groupées d'après l'ordre des visites. Les églises et chapelles faisant partie du département de Saône-et-Loire sont signalées par un astérisque.

[1] Le classement alphabétique est assez arbitraire : l'abbaye de Saint-Rigaud est classée à la lettre A ; Saint-Bonnet-de-Cray, Saint-Julien-de-Cray, à la lettre C.

1746

29 juin. Église de Varennes-sous-Dun (*), Chapelle de la Croix-Boutier (*), Chapelle de Saint-Roch (*), Chapelle du château de La Clayette (*)
30 - Église vicariale de La Clayette (*), Chapelle de Saint-Avoye (*), Chapelle de Saint-Amable (*)
1er juillet. Église de la Chapelle-sous-Dun (*), Église de Chassigny-sous-Dun (*)
2 - Église de Bodemont (*), Église de Saint-Laurent-en-Brionnais (*)
3 - Église de Vauban (*)
10 - Église de Chandon, Chapelle du château de la Douze, Église de Villers, Église de Jarnosse, Chapelle du château de Jarnosse
12 - Église de Jonzy (*), Église de Saint-Julien-de-Cray (*), Église de Saint-Bonnet-de-Cray (*)
15 - Église de Saint-Denis-de-Cabanne, Église de Maizilly, Église de Mars, Chapelle de Saint-Roch
16 - Église de Boyer, Église de Nandax, Chapelle du château de Ressins, Église de Saint-Hilaire
18 - Église de Saint-Igny-de-Roche (*), Église de Coublanc (*)
19 - Église de Saint-Martin-de-Lixy (*), Église de Tancon (*), Chapelle de Saint-Loup (*), Chapelle du château de Vertpré (*)
20 - Église de Chauffailles (*), Chapelle du château de Chauffailles (*), Chapelle de Saint-Jean-de-Malte (*), Chapelle de Notre-Dame de Montchéry (*), Église de Mussy-sous-Dun (*), Chapelle du château d'Anglure (*)
21 - Église de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf (*), Chapelle du château de Moulin-le-Bois (*), Chapelle de la maison des Charmes (*), Église de Châteauneuf. (*), Abbaye de Saint-Rigaud, paroisse de Ligny. (*)
22 - Église de Ligny (*), Chapelle de Saint-Amable (*), Chapelle de Champrond (*), Chapelle du Bois (*)
25 - Église paroissiale de Charlieu (1ère partie)
26 - Église de Pouilly-sous-Charlieu, Chapelle de Sainte-Madeleine, Chapelle du château de Poyet, Église de Saint-Nizier-sous-Charlieu, Chapelle du château du Mont, Église de Saint-Pierre-la-Noaille, Chapelle du château de Marchengy, Chapelle du château de la Garde, Chapelle de Sainte-Madeleine.
27 - Église de Vougy, Chapelle de Saint-Roch, Chapelle du château de Vougy.
28 - Église d'Iguerande (*), Chapelle de Saint-Marcel (*), Chapelle du château de Chassereux (*), Chapelle du château de Chéry (*)
29 - Église de Mailly (*), Chapelle du château du Palais. (*)
31 - Église paroissiale de Charlieu (suite).
1 au 7 août Hôpital de Charlieu, Confrérie de Saint-Éloi de Charlieu, Confrérie des Pénitents blancs de Charlieu, Ursulines de Charlieu, Chapelle du Malfarat, Chapelle de Saint-Nicolas.

PREMIÈRE PARTIE : ARCHIPRÊTRÉ DE CHARLIEU

PROCÈS-VERBAL DE LA VISITE

Abbaye de Saint-Rigaud de la paroisse de Ligny
Bodemont (Chassigny-en-Brionnais)
La Chapelle-sous-Dun
Chassigny-sous-Dun
Châteauneuf
Chauffailles, l'église, la chapelle du château, la chapelle de Saint-Jean-de-Malte et la chapelle de Notre-Dame de Montchéry
Sainte-Avoye La Clayette, succursale de Varennes-sous-Dun, et les confréries
Coublanc
Saint-Bonnet-de-Cray
Saint-Julien-de-Cray
Fleurie-la-Montagne
Saint-Igny-de-Roche
Iguerande et chapelles de Saint-Marcel, du château de Chassereux et du château de Chéry
Jonzye
St-Laurent-en-Brionnais
Ligny-en-Brionnais

ABBAYE DE SAINT-RIGAUD DE LA PAROISSE DE LIGNY

Cejourd'hui, vingt-un juillet mil sept cent quarante-six,
Nous, Henry-Constance de Lort de Serignan de Valras, par la miséricorde de Dieu et grâce du Saint Siège apostolique, évêque de Mâcon,
Savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et étant arrivé à cet effet en l'abbaye de Saint-Rigaud, où nous étions attendu par Dom Claude Petit, grand Prieur, Dom Claude L'Espinasse chambrier, Dom François Guyot de Pravieux chantre, et Dom Antoine Pernéty, prieur de Barey [Au diocèse de Clermont], religieux profés de ladite Abbaye, M. Gabriel Joly, procureur d'office de ce lieu, sieur Guillaume de Bancière, fermier, Claude Troncy, sieur Pierre Musset apothiquaire, Antoine Monot, Jean Dutroncy, Claude Demont, tous habitants ou laboureurs, demeurant dans le territoire de Saint-Rigaud, Lesquels nous ont conduit processionnellement sous le daix, au devant de la principale porte d'entrée de l'église abbatiale d'où, après les cérémonies accoutumées, avons été conduit au maître-autel, où après les prières ordinaires et le Te Deum solennellement chanté, avons donné notre bénédiction épiscopale, et ensuite fait les prières pour les morts portées par le Pontifical. Après quoi avons fait notre visite assisté de nos vicaires généraux et de notre promoteur et encore des susdits religieux et en présence des susnommés habitants, à laquelle visite s'est trouvé présent M. Joseph-Ignace Buat, prêtre, curé de Charnay, fondé de procuration de messire Pierre-François d'Eterno, abbé commendataire de ladite abbaye de Saint-Rigaud et d'icelle visite avons, à la réquisition de notre promoteur, dressé procès-verbal à la forme qui suit.
Premièrement, quant aux choses nécessaires pour la célébration des services divins, et l'administration des sacrements,
CIBOIRE. - Avons reconnu que le Ciboire est d'argent doré en dedans, fait d'une forme moderne et très beau, couvert d'une capsule de damas à fleurs d'or.
CUSTODE. - La pyxide ou custode pour porter le viatique aux malades est d'argent. Il faut faire dorer la coupe en dedans.
SOLEIL. - Le soleil est d'argent, très beau et bien fait ; il faut faire dorer le croissant.
CALICES. - Il y a deux calices, l'un entièrement d'argent avec sa patène et régulier. L'autre est régulier pour la coupe et sa patène, mais la tige et le pied sont d'arquemie [Alliage imitant l'argent, dont la composition est indéterminée. Le mot est dérivé de celui d'alchimie, l'art de composer des alliages imitant les métaux précieux.].
VASES DES SAINTES HUILES. - Il y a une petite boîte d'argent en forme carrée dans laquelle sont deux ampoules aussi d'argent pour les Saintes Huiles des malades, seulement il faut faire raccommoder les deux palettes qui servent de bouchons et bouchent mal. Au reste elle est régulière et très propre.
TABERNACLE, ETC. - Le tabernacle est en bois doré ; le dedans est revêtu d'une étoffe de soie rouge. La serrure est difficile, il faut la raccommoder ou en faire placer une autre. Les accompagnements sont pareillement en bois et dorés de même. Au-dessus est une niche pour exposer le Saint Sacrement, dans laquelle il y a ordinairement une statue de la Vierge, aussi en bois doré. Ce tabernacle repose sur un gradin dont le fond est azuré et les frises dorées. Il y a six petits chandeliers de bois dorés en plein. Aux côtés du tabernacle sont deux figures en bois doré et incarné de saint Jean-Baptiste et saint Jean l'Évangéliste. Il y a encore deux figures d'anges adorateurs qui sont élevées aux côtés de la susdite niche où l'on expose le Saint Sacrement. Il n'y a point de retable ni de tableaux.
MAÎTRE-AUTEL. - Le maître-autel est isolé. Construit en maçonnerie qui est couverte d'une grande pierre qui a des marques de consécration et l'on y célèbre sans marbre sacré. Il est revêtu de trois nappes et enveloppé d'une vieille et mauvaise contretable ouverte par les côtés, en devant est un devant d'autel de cuir doré.
L'on y monte par un marchepied de bois à trois marches. Il est construit contre un mur en bon état, lequel ne s'élève point au dessus du tabernacle, et ne paraît point. Il n'y a qu'une croix de pierre qui est élevée au dessus de la niche où l'on expose le Saint-Sacrement. Contre la porte du tabernacle est un crucifix qui y est attaché.
TABLE DE LA COMMUNION. - Le sanctuaire est fermé par une table de communion qui est formée d'une balustrade de chêne.
PETITS AUTELS. - AUTEL SAINT JEAN. - Du côté de l'épître et au fond du collatéral est un autel sous le vocable de saint Jean-Baptiste, qui est aussi construit d'une maçonnerie couverte d'une pierre non sacrée ; l'on y célèbre sur un marbre portatif; il est couvert de trois nappes et revêtu d'une contretable en menuiserie bois de chêne toute neuve, en laquelle est un devant d'autel de cuir doré ; le marchepied est de même. L'autel est couvert d'un tapis d'indienne ; au-dessus est un gradin revêtu d'un cuir doré ; au dessus sont un crucifix avec quatre petits chandeliers de cuivre fondu. Il y a un tableau de la grandeur dudit autel en forme de carré bas long dans lequel est représenté sur bois le baptême du Sauveur par saint Jean-Baptiste. Ce tableau a besoin d'être lavé et il y faut un autre cadre plus décent.
AUTEL DE SAINT AUSTRÉGÉSILE. - Du même côté de l'épitre dans la nef et contre le second pilier est un autel sous le vocable de saint Austrégésile aussi construit comme le précédent, si ce n'est qu'on le dit sacré, et l'on y célèbre sans marbre. Il est orné d'une contretable en menuiserie toute neuve dans laquelle il y a un devant d'autel de cuir doré ; le marchepied est à deux marches. Le retable est aussi tout neuf. Et au milieu est un tableau décent représentant saint Austrégésile, évêque. Il y a sur le gradin deux chandeliers de cuivre avec un crucifix. L'autel est couvert de trois nappes. Le tout en bon état et bien décent.
AUTEL SAINT MARCEL. - Vis à vis et du côté de l'évangile est un autre autel tout semblable si ce n'est que le tableau représente saint Marcel, archevêque. Il est sous le vocable de ce saint.
AUTEL SAINT SÉBASTIEN. - Autre petit autel à côté du chœur au fond du collatéral du côté de l'évangile, lequel est également d'une menuiserie neuve dans laquelle il y a un devant d'autel de cuir doré, et est couvert d'un tapis d'indienne. Contre le mur il y a en forme de retable un tableau représentant saint Sébastien ; il a son cadre en menuiserie qui n'est pas bien propre. Deux chandeliers de cuivre sur le gradin avec un crucifix. L'on y célèbre la messe sans marbre de tout temps, et l'autel a des marques de consécration.
SACRISTIE. - La sacristie est à côté du sanctuaire devers bise et en partie à côté du chœur. Elle est construite en forme de coquille bien voûtée, arrochée [crépie.], blanchie, vitrée et pavée. En icelle est un grand meuble bois chêne et à l'antique dans lequel sont, savoir :
CHASUBLES. - Cinq chasubles de camelot gaufré, garnies d'un galon de fil et d'une petite frange pour les cinq couleurs ; elles sont complètes et neuves ; dans chaque bourse un corporalier. Toutes en bon état. Une chasuble complète, deux tuniques, quatre chapes et un devant d'autel de satin à fond blanc et fleurs naturelles garnis d'un galon de soie blanche ; le tour du daix est de même étoffe et garniture, le tour est neuf et en bon état.
Autre chasuble de satin aussi à fond blanc et fleurs naturelles garnies d'une dentelle d'or et d'argent faux ; elle est complète ; la croix est une satinade à fond rouge et fleurs d'or fin.
Autre chasuble de satin aussi à fond blanc et fleurs naturelles déjà ternie.
Il y a d'autres chasubles de différentes couleurs dont les unes sont hors de service et d'autres peuvent être racommodées.
Il faudrait deux tuniques noires. Il y a une chape noire de camelot en bon état ; il y en a une seconde déjà usée.
LINGES. - Six aubes de toile commune avec leurs amicts et ceintures ; une douzaine de nappes de toile commune.
Quatre surplis aussi de toile commune dont deux sont usés, les deux autres garnis d'une petite dentelle. Deux nappes de communion. Une écharpe de satin à fond blanc et fleurs naturelles. Il y a encore une troisième devant d'autel d'une étoffe à fond d'argent et à bouquets de fleurs naturelles, fort propre. Un drap mortuaire de cadis [Tissu de laine très commun] avec sa croix en cadis blanc.
Une croix processionnelle de cuivre, à l'antique.
Un encensoir de cuivre argenté avec sa navette.
LIVRES D'AUTEL. - Deux missels dont l'un est déjà un peu usé. Ils sont à l'usage des Bénédictins de saint Maur ; deux rituels, l'un à l'usage romain et l'autre à l'usage des Bénédictins de l'ordre de saint Maur. Une lampe de cuivre devant le grand autel, toujours ardente. Une lanterne pour servir lorsqu'on porte le Saint Viatique. Une clochette qui sert aux messes.
DESCRIPTION DE L'INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE. SANCTUAIRE. - Dans le sanctuaire il y a un banc bois de chêne à trois places, du côté de l'êpître pour les officiants. Le sanctuaire est construit en forme de coquille. Il est élevé, bien blanchi, voûté, éclairé et vitré.
CHŒUR. - Le chœur est formé entre quatre piliers et fermé par neuf stalles hautes et huit basses du côté de l'épître, et de même du côté de l'évangile. Elles sont antiques, bois de chêne et pas bien en bon état ; au milieu du chœur est un lutrin et deux escabeaux, sur ledit lutrin il y a seulement un antiphonier où les répons des matines et des petites heures ne sont pas. Un graduel complet et un psautier, le tout suivant l'usage de saint Maur, et in-folio. Le chœur est fort élevé en forme de dôme, il est voûté et sur la voûte s'élève le clocher. A droite et à gauche sont deux croisons [bras de transept] aussi vastes que le chœur et bien voûtés. Contre le croison du côté de vent et contre son mur du côté de midi est placé un beau confessionnal en menuiserie bois chêne et régulier. Auprès est un mausolée d'un abbé régulier de cette abbaye, élevé au dessus de terre d'environ quatre pieds, les figures sont un peu mutilées. Le chœur est fermé en devant par une balustrade faite depuis peu, qui ne convient pas ; au dessus est une pièce de bois traversière, cintrée, qui appuie sur les deux piliers, et qui porte un grand crucifix.
NEF. - La nef est accompagnée de deux collatéraux ; les voûtes sont portées par des piliers en pierre de taille. Le tout est solidement construit ; l'on travaille à laver et à blanchir lesdites voûtes et les murs, mais il y a beaucoup d'humidité. Il n'y a point de chaire à prêcher.
En entrant dans cette église, à main droite, contre le premier pilier, il y a un bénitier de fer fondu, très ancien, qui est placé sur un piédestal de pierre ; le bénitier n'est pas propre. Il y en a un petit portatif qui est de fonte ; il est contre un pilier près de la petite porte qui conduit au cloître.
La principale porte de l'église est toute neuve faite en menuiserie et en bon état. Au devant est la grande cour de l'abbaye ; du côté de bise, le long du collatéral, est un petit cimetière clos d'un petit mur, mais sans croix, et comme ce cimetière est élevé et cause par son élévation beaucoup d'humidité, les susdits prieur et religieux nous ont supplié de leur permettre d'en former un autre dans la susdite cour entre midi et soir contre les murs de clôture et ceux du palais abbatial, lequel ils feront fermer des autres côtés par des murs, et y placeront une croix, ce que nous leur avons accordé après avoir visité l'endroit et permis de démolir l'ancien, toutefois lorsque le nouveau sera en état, et à condition que les ossements qui se trouveront dans l'ancien lors de l'enlèvement des terres seront transportés dans ledit nouveau cimetière.
CLOCHER. - L'église est couverte à tuiles creuses, et les couverts d'icelle et de ses dépendances sont en très bon état. Le clocher s'élève sur les quatre piliers du chœur en forme carrée et est surmonté d'une flèche octogone très élevée, couverte d'ardoises et en bon état. Il y a trois cloches dont l'une est assez grosse et les deux autres moindres.
Au midi de l'église et le long de la nef est le cloître et contre le chœur est le lieu capitulaire. Derrière la coquille du sanctuaire est une petite cour et au coin est un corps de logis affecté à la sacristie avec un petit jardin et autres dépendances. En suivant et auprès de la porte d'entrée dans ladite grande cour est un logement pour le prieur, et le palais abbatial est vis à vis sur la cour et au midi d'icelle.
Lecture faite de notre présent procès-verbal tant aux susdits religieux et audit sieur curé de Charnay, fondé de pouvoir de monsieur l'abbé, qu'aux autres susnommés, ils affirment notre présent procès-verbal véritable et ont signé, excepté Claude Troncy, Antoine Monot, Jean Dutroncy et Claude Demont qui ont déclaré ne le savoir de ce enquis et se sont retirés.
H. C. évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; D. C. Petit, grand prieur ; L'abbé de Bussy, vicaire général ; de L'Espinasse, chambrier ; D. F. Guyot de Pravieux, chantre ; D. A. Pernety, mansionnaire ; Buat, curé de Charnay ; Dusou de Saint-Amour, vicaire général.
Ensuite sommes allés au lieu capitulaire, accompagné de nos dits vicaires généraux et de notre promoteur avec les susdits prieur et autres religieux, où étant les avons interrogés comme s'en suit :
Premièrement, s'il y a des fondations faites dans leur église, soit en services, soit pour des aumônes.
FONDATIONS DE SERVICES. - Quant aux services, disent que dame Jeanne Cherant, veuve de sieur Michel de Montchanin, a fondé au profit des religieux de leur abbaye une grande messe de Requiem avec un Libera me et De profondis sur son tombeau en leur église chacun an, le jour de son décès, 21 juin, sous la rente de vingt sols au capital de vingt livres, par son testament du 6 mai 1636, reçu Perrau, notaire royal et coté au n° 1.
Cette rente non reconnue ; et promettent lesdits religieux de faire leurs recherches et diligences.
Item, fondation d'une messe les lundis de chaque semaine, plus une grand'messe de trois en trois mois et d'une messe basse chaque mois, plus une grand'messe et trois messes basses le jour du décès du fondateur, ce qui fait par chacun an cinq grand'messes et soixante sept messes basses, sous la rétribution et rente annuelle de vingt trois livres quatre sols, et en outre trois livres au sacristain pour la fourniture du luminaire ; la fondation faite au profit desdits religieux par Mre Laurent de Gaspard, abbé, le 9 février 1670, acte reçu Verchère, notaire royal et cote n° 2.
Lequel fondateur est décédé le 20 février 1670.
Et se paie la rente par M. l'Abbé à cause de son abbaye à laquelle ont été donnés pour ce certains héritages, laquelle rente ledit sieur curé de Charnay porteur de procuration dudit sieur d'Eterno, abbé moderne reconnaît, et promet continuer payer auxdits religieux chacun an, au nom dudit sieur abbé et signera ci-après.
MODÉRATION DE FONDATION. - Et comme ladite rétribution de vingt-trois livres quatre sols, est peu proportionnée à la supportation de cinq grand'messes d'une part et soixante sept messes basses d'autre, lesdits religieux nous ont supplié de modérer lesdites charges, ce que nous avons fait en ordonnant que les deux premiers lundis de chaque mois ils diront une messe basse ; plus une messe basse avec le Libera me chaque 20 février, jour du décès du fondateur ; plus six grand messes dans l'année ; ce qui fera une grand'messe de deux en deux mois, et enfin une grand'messe le jour du décès du fondateur. De tout quoi nous chargeons leur conscience, ce qu'ils ont promis d'exécuter. Ledit règlement fait sur le pied de dix sols pour rétribution de chacune messe basse, et de trente sols pour chacune grand'messe, savoir quinze sols pour le célébrant et cinq sols pour chacun des trois autres religieux, selon lequel pied sera faite la modération des fondations suivantes.
Item, fondation de dix-huit messes pour certains héritages acquis pour le prix de trente cinq livres de Pierrette de Gurce, veuve Louis de la Rue par Dom Claude Chevalier et donnés par lui à ladite abbaye de Saint-Rigaud, acte reçu De la Grange, notaire royal, le 13 avril 1710. Coté n° 3.
Desquels héritages ladite abbaye est en possession et jouissance, et attendu la disproportion réduisons lesdites messes à une grand'messe qui se célébrera par lesdits religieux le lendemain de saint Claude, patron du fondateur.
Item, fondation de quatre messes sous la rétribution ou rente de trente sols faite par Gilbert de Villecourt, laboureur de ce lieu, acte reçu Boyer, notaire royal, le 11 juillet 1679. Coté n° 4.
Icelle fondation de une livre dix sols reconnue avec la suivante par Bonaventure de Villecourt.
Item, fondation de messes à raison de dix sols pour chacune, faite par Guillaume Perret, procureur d'office au comté de Champron, et de dame Françoise Pommier, qui ont légué la rente annuelle de six livres dix sols laquelle leur était due et avait été créée à leur profit par devant Micol, notaire royal, le 3 septembre 1670, et a été reconnue par Gilbert de Villecourt au profit de cette abbaye, le 19 décembre 1684, devant Perret, notaire royal, icelui acte de reconnaissance Coté n° 5.
Le testament mutuel desdits fondateurs est du 25 décembre 1682, reçu par ledit Perret, notaire royal.
Et icelle rente de six livres dix sols, avec celle ci-dessus de une livre dix sols, reconnue en dernier lieu par Bonaventure de Villecourt devant Musset, notaire, le 12 août 1714. Coté sous ledit n° 5 bis.
Item, autre fondation de deux messes sous la rente de vingt sols au capital de vingt livres, faite par Étiennette de Vaux en son testament, et icelle rente reconnue par Benoît Duc, le 16 novembre 1687, acte reçu Ducarre ; et en dernier lieu par Claude Duvernay, le 24 mai 1722, acte reçu Boyer, notaire royal ; lesdits deux actes de reconnaissance Cotés n° 6.
Item, autre fondation de trois grand'messes et d'un droit de sépulture et de banc en l'église de cette abbaye, moyennant la rente annuelle de trois livres, faite par Laurent Musset, notaire royal et apostolique ; et icelle rente due par André Ratin, charpentier et Jacques Demont, son gendre, de ce lieu de Saint-Rigaud, le tout suivant l'acte reçu Dessuires, notaire royal, en date du 7 novembre 1694. Coté n°7.
Laquelle fondation demeure réduite à deux grand'messes.
Paie présentement Claude Demont, ci présent et confessant la dette.
Item, fondation de douze messes et une grand'messe faite par défunts Perret, Lyonnet, Seguin et Racquin, devant Ducarre, notaire royal, le 23 octobre 1689, sous la rente annuelle de cinq livres au capital de cent livres, comme appert par la reconnaissance de cette rente faite par Jacques Racquin héritier, Jacques Perret et Marguerite Lyonnet sa femme, et les héritiers de François Racquin et Marguerite Péguain, acte reçu Boyer, notaire royal, le 20 août 1722. Coté n° 8.
Et d'autant que lesdites douze messes et grand'messes sont onéreuses, attendu l'insuffisance de ladite rente de cinq livres les avons réduites et modérées à la requête desdits religieux, à deux grand'messes et quatre messes basses de quoi nous les chargeons.
Et finalement lesdits religieux jouissent, à titre de don et sans charges, d'une rente de six livres cinq sols, affectée sur des héritages par Mathieu Robin alias Chartre, le 24 avril 1547. Icelle rente reconnue par Pierre Borru, laboureur de Saint-Bonnet-de-Cray devant Boyer, notaire royal, le 27e janvier. 1667. Coté n° 9.
Et encore reconnue par Philibert Borru et Claude Bernard le 21 janvier 1741, acte reçu Arcelin, notaire royal. Coté au n° 10.
Tous lesquels titres nous ont été exhibés par ledit Dom Pernety qui les a ensuite retirés pour les remettre en leurs archives.
AUMÔNES. - Et quant aux aumônes ils disent qu'il n'y en a aucune de fondation qui soit à leur connaissance, seulement M. l'Abbé fait distribuer six livres aux pauvres le Jeudi Saint pour la cêne.
Enquis sous quel vocable est leur église abbatiale ?
VOCABLE. - Disent qu'elle est dédiée à la Sainte Trinité et qu'ils font seulement l'office de saint Rigaud double avec octave, le 7 octobre, sans aucune fête [Le nom de saint Rigaud ne se trouve dans aucun martyrologe connu. On voit par un titre de 1248, qu'à l'abbaye de Savigny on commença alors à y faire l'office de saint Rigaud martyr, par suite d'une association avec l'abbaye de Saint-Rigaud (Guigue, Cartul. Lyonnais, p. 540).]
Qui est a présent leur abbé ?
ABBÉ MODERNE. - Disent que c'est M. Pierre François d'Eterno qui est leur abbé commendataire.
ABBAYE CHEF D'ORDRE. - Si leur abbaye est chef d'ordre et qui sont les membres qui en dépendent ?
Disent que leur abbaye est chef d'ordre et que d'icelle, suivant leurs anciens pouillés, dépendent les prieurés de Saint-Thibauld, auprès de Sainte-Reine, diocèse d'Autun, de Saint-Just en Chevalet, diocèse de Clermont, de Barez au même diocèse, de Varennes, de Saint-Agnan.
OFFICES DE L'ABBAYE. - Quels sont les offices de cette abbaye et combien il y a de religieux ?
NOMBRE DES RELIGIEUX. - Disent qu'outre le grand prieur, il y a les offices de sacristain, de chambrier et de chantre, et qu'ils sont quatre religieux profès, savoir ledit dom Claude Petit, prêtre, grand prieur et sacristain, Dom Claude l'Espinasse, clerc tonsuré, chambrier, Dom Claude François Guyot de Pravieux, aussi clerc tonsuré, chantre, et Dom Antoine Pernety, prêtre religieux, mansionnaire.
S'ils vivent en communauté et en réfectoire ?
Disent que chacun a son logement et son ménage particulier.
RÈGLE DE SAINT BENOIT. - Quelle règle ils suivent et qui est leur supérieur général ?
Disent qu'ils suivent la règle de saint Benoît, et qu'en notre dignité d'évêque nous sommes leur supérieur général, et qu'ils dépendent pleinement de notre juridiction épiscopale.
OFFICES DU CHŒUR ET AUTRES EXERCICES. - Quels sont leurs offices de chœur, et leurs autres exercices ?
Répondent qu'attendu leur petit nombre ils récitent deux chœurs dans l'église, l'office du bréviaire des Bénédictins de saint Maur, savoir Matines, Laudes et Prime sur les six heures en été, et sur les sept heures en hiver. Leur messe conventuelle se dit les jours ouvrables à basse voix ; avant l'on récite Tierce ; et après Sexte. L'après midi sur les trois heures l'on récite Nones, Vêpres et Complies.
DESSERTE DES HABITANTS DE SAINT-RIGAUD, PAROISSIENS DE LIGNY. - Ajoutent que leur messe conventuelle des dimanches et fêtes de commandement est encore regardée comme messe paroissiale par rapport seulement aux habitants du territoire de cette abbaye quoique dépendant de la paroisse de Ligny ; que ces habitants y présentent le pain à bénir, et qu'ils y reçoivent la communion pascale, comme il a été réglé par transaction sur procès passé entre Pierre Plassard, sacristain, et Me André De Violle, curé dudit Ligny, devant Cherand, notaire royal, le 11 juillet 1546, icelle ratifiée par Me Jean Juellin, successeur curé dudit sieur De Violle en ladite cure de Ligny, acte reçu ledit Cherand notaire, le 6 septembre 1554, lesquels actes ledit sieur prieur et sacristain nous a exhibés et a aussitôt retirés.
Par la transaction de 1546, les sieurs curés sont tenus :
1° De venir célébrer dans cette église abbatiale les mariages des habitants du territoire de Saint-Rigaud, quoiqu'ils soient paroissiens de Ligny, et que les bans de leurs mariages doivent être publiés au prône des messes de ladite église paroissiale de Ligny.
2° De venir en ladite église paroissiale recevoir les femmes dudit territoire lorsqu'elles relèvent de couches, et de leur donner la bénédiction ; la poule qu'elles offrent appartient au sieur curé. Il est aussi porté par cette transaction qu'il revient pour chacune de ces cérémonies ci-dessus et ci-après certains petits droits de casuel au sacristain.
3° De visiter lesdits malades dans leurs maladies, les confesser et leur porter le viatique qu'il doit prendre en l'église abbatiale sur le grand autel par la licence dudit sacristain.
4° De venir lever les corps desdits habitants décédés dans ledit territoire de Saint-Rigaud, et les conduire en l'église de l'abbaye, et les y enterrer ou dans les cimetières à ce désignés qui sont auprès.
5° De venir publier dans ladite église abbatiale au prône de Saint-Rigaud les monitions ecclésiastiques et censures, etc..
6° De venir chacun an, le vendredi de la Passion et le Vendredi Saint, ouir les confessions desdits habitants en ladite église abbatiale et y instruire les enfants, le tout pour préparer à la fête de Pâques.
Mais comme le sieur curé moderne n'exécute pas ces obligations, ledit prieur sacristain, sous les aprobations de Mgr de Tilladet notre prédécesseur évêque immédiat, et sous nos approbations particulières renouvelées chacun an, administre le sacrement de la Pénitence dans ladite église abbatiale ; visite les malades dans ledit territoire de Saint-Rigaud ; leur porte le viatique et l'Extrême Onction ; fait les enterrements audit Saint-Rigaud dont il tient le registre, et pour ce en perçoit les droits de casuel ; fait encore les catéchismes aux enfants et leur fait faire la première communion, le tout au soulagement et décharge dudit sieur curé qui néanmoins depuis peu de jours semble le trouver mauvais ; pourquoi ledit sieur prieur sacristain soumet à notre décision et à notre règlement toutes les difficultés qui pourraient s'élever sur ce sujet.
Lecture faite auxdits prieur et religieux du contenu ci-dessus, l'affirment véritable et ont signé avec nous. Fait et clos audit lieu capitulaire les jours et an que dessus.
H. C. évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; L'abbé de Bussy, vicaire général ; Dom C. L'Espinasse, chambrier ; Dom C. Petit, grand prieur ; Dom F. Guyot de Pravieux, chantre ; Dom A. Pernety, mansionnaire.
Ensuite lesdits religieux s'étant retirés, nous avons interrogé séparément et seul ledit prieur sur l'assiduité de ses religieux aux offices du chœur, s'ils se comportent suivant l'esprit de leur état, et s'il y aurait quelques règlements à faire pour l'entretien et la conservation du bon ordre, et l'avancement spirituel de sa communauté, sur quoi ayant pris ses réponses verbales a signé et s'est retiré.
Dom C. Petit, grand prieur.
Avons ensuite interrogé séparément, et l'un après l'autre, lesdits religieux sur leur situation à l'égard de leur prieur et s'ils auraient quelques peines et autres choses de cette sorte, lesquels nous ont séparément dit qu'ils n'avaient lieu que d'être contents en tout sens et ont signé.
Dom C. L'Espinasse, chambrier ; Dom F. Guyot de Pravieux, chantre ; Dom A. Pernety, mansionnaire.

BODEMONT

Cejourd'hui samedi deuxième jour du mois de juillet mil sept cent quarante six,
Nous, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivé en la paroisse de Bodemont dit Chassigny-en-Brionnais sous le vocable de saint Sulpice [Cette vieille église de Baudemont n'existe plus. Une église nouvelle a été bâtie sur un emplacement plus central] où après avoir été reçu et fait les prières en la manière accoutumée, en conséquence de la publication de notre visite faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par devant nous Me Pierre Garrel, prêtre, curé de ladite paroisse, Claude Vernay, Jacques Badroillat, Jean Rousseau, Antoine Colin, Jean Ducarre, Jacques Mamessier, Michel Rébé, Jean Prost, Jean Vernay, Barthélémy Migeat, Philippe Sarry, Benoît Turret, sieur Jacques Daviot, Jean Bouilloux, Claude Raquin, François Duperret, Louis Chassy, Jean Petit, François Duris, François Semay, Pierre Duperret, Philibert la Berge, Antoine Sicher, Louis Peguet, Jacques Mammessier, sieur Cosme l'Ouvrier, les décimateurs autres que le sieur curé ou autres intéressés si aucuns sont ne comparants, contre lesquels notre vice-promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé, et à sa réquisition avons procédé à la visite, assisté de notre vicaire général et vice-promoteur soussignés, les susnommés tous habitants ou paroissiens dudit lieu faisant et composant la plus grande et saine partie de leur paroisse, en présence desquels avons procédé à la visite d'icelle et dressé le présent procès-verbal comme s'ensuit :
VASES SACRÉS. - Premièrement quant aux choses nécessaires pour la célébration du service divin, nous avons reconnu un ciboire de grandeur médiocre tenant au moins deux cents hosties, doré par le dedans ; un soleil un peu plus petit non doré ; un calice avec sa patène doré par dedans ; une custode non dorée ; le tout d'argent et en fort bon état.
TABERNACLE. - Le tabernacle avec sa niche et les deux gradins, petits-accompagnements dans les côtés et de bois doré, en bon état et seulement peint par dedans ; sur le haut du tabernacle est un tableau représentant une Descente de croix dans un cadre de bois, où est un rideau de toile peinte en deux pièces pour sa conservation ; il y a aux côtés dudit tableau un revestissement en planches mises en couleur formant comme un retable ; au dessous dudit revestissement l'espace est fermé par deux portes qui communiquent à un vestiaire ou sacristie derrière l'autel.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table une pierre non sacrée dans laquelle a été incrusté un marbre en état, il est garni d'une nappe et deux sous-nappes, revêtu d'un cadre de bois dans les bouts et dans le devant où est un devant d'autel de cuir doré encore de service en le racommodant ; marche-pied et gradins de bois ; sur ledit autel sont quatre chandeliers de bois doré, un petit crucifix attaché à la porte du tabernacle, une petite statue de la Sainte Vierge de bois doré, dans la niche sur le tabernacle.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux placés sur le côté de l'évangile, à peu de distance de la grande porte, sont de pierre de taille de forme circulaire, ils sont garnis d'une grande cuvette de cuivre pour tenir l'eau baptismale avec son couvercle de bois, autre couvercle de bois fermant à clef armé de pointes de fer. Il y a un autre bassin de cuivre pour recevoir l'eau ; point de piscine.
SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont dans des petites ampoules d'étain, renfermées dans un plus grand vase de même matière au dessus duquel manque la croix.
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal de bois de chêne antique et cependant encore de service est placé dans une chapelle Extra tecta [Construite hors d'oeuvre, extra tecta, la chapelle était à la charge de son fondateur.] dont sera parlé, et néanmoins dans un lieu fort visible.
CHAIRE A PRÊCHER. - La chaire à prêcher de bois de chêne avec son couronnement et degrés sans dossier est placée contre le mur dans la nef du côté de l'Épître.
BÉNITIER. - Près de la petite porte est un bénitier de pierre de taille posé sur un pied de même.
BANNIÈRE. - La bannière est de camelot rouge bien usé représentant d'un côté la Sainte Vierge, de l'autre saint Sulpice : elle est attachée à une croix processionnelle de cuivre ; il y a encore une autre croix aussi de cuivre garnie de son voile de taffetas.
DAIS. - Le tour du dais est de satin rayé, doublé de toile ; le fond d'indienne aussi doublé ; la table de communion est une balustrade de noyer séparant le sanctuaire du chœur ; il n'y a point de porte et il ne paraît pas qu'il y en ait jamais eu.
CHAPELLE SAINT JEAN. - Au fond droit du chœur Extra tectum est une assez grande chapelle voûtée forte à arêtes, éclairée d'un grand et d'un petit vitrail, cadettee et dont les cadettes auront besoin d'être remaniées. Elle est sous le vocable de saint Jean-Baptiste représenté dans un tableau effacé, dans un cadre de bois.
AUTEL DE LA CHAPELLE SAINT JEAN. - Visite faite de l'autel, avons trouvé qu'il est en maçonnerie et la table de pierre non sacrée sur laquelle est un petit marbre incrusté dans du bois, fracturé, ne pouvant plus guère servir ; il est couvert d'une nappe et de deux sous-nappes, revêtu d'un cadre de bois dans les bouts et dans le devant où est un mauvais devant d'autel, marchepied de bois ; sur l'autel sont deux gradins de bois ; sur ledit autel sont deux chandeliers de bois et une croix de cuivre. Il y a une fondation d'une messe par semaine qui sera rapportée parmi les fondations. On communique à ladite chapelle par deux arcs, l'un dans le chœur, l'autre dans la nef.
CHAPELLE SAINT ANTOINE. - Au haut de la nef et contre le mur qui la sépare du chœur sont deux petits autels, l'un à droite sous le vocable de saint Antoine représenté dans un tableau presque neuf, dans un cadre de bois couvert d'un rideau avec un boisage en forme de dais par le dessus pour sa conservation. Ledit autel est en maçonnerie ; la table d'une pierre dans le milieu, de planches dans les bouts ; elle n'est point sacrée ; ledit autel est couvert d'une nappe et de deux sous-nappes, revêtu d'un boisage dans le bout qui se voit et d'un cadre dans le devant où est un devant d'autel de toile peinte, marchepied de bois ; il y a deux chandeliers de bois et un petit crucifix de cuivre sur deux gradins de bois reposant sur ledit autel.
AUTEL SAINT BLAISE. - L'autre autel du côté de l'évangile est en tout semblable au premier, excepté qu'il est sous le vocable de saint Blaise représenté dans son tableau, que le marchepied est de pierre, que le devant d'autel est d'un cuir doré neuf et le crucifix de bois. Point de fondation.
SACRISTIE. LINGES. - En suite sommes entré dans la sacristie derrière l'autel, où dans une petite armoire et sur une table avons trouvé douze nappes d'autel presque toutes bonnes, une nappe de communion, quatre corporaux, douze purificatoires, trois aubes de service, trois cordons, trois amicts, quatre surplis.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin rouge à galon et dentelles d'argent faux en bon état, une de camelot violet, une de camelot vert, une de satin rayé, une de camelot noir, toutes garnies de leurs bourses, voiles, étoles et manipules en bon état, une chape de cotonne, une écharpe de satin rayé, une couverture pour l'autel, un drap mortuaire de cadis.
LIVRES DE CHŒUR. - Un missel presque neuf, un autre encore de service, un antiphonaire et un graduel in-4°, deux rituels, un encensoir avec sa navette de cuivre, un petit bénitier de fonte, deux burettes d'étain, deux clochettes, une petite lampe d'arquemie, un fanal.
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est petit, voûté en coquille, éclairé de trois vitraux en état, compris celui de la sacristie, bien cadette.
CHŒUR. - Le chœur est encore très petit, il est voûté en voûte forte, éclairé d'un petit vitrail et empruntant un plus grand jour de la chapelle saint Jean.
CLOCHER. - Le clocher est sur le chœur ; il forme une petite tour carrée, il est couvert de pierre ; il est nécessaire d'en réparer la couverture ; il y a deux petites cloches bien sonnantes.
Sous l'arc qui sépare la nef du chœur est un crucifix supporté sur une pièce de bois.
NEF. - La nef est longue d'environ quarante pieds sur dix-huit de large ; elle est cadettée, éclairée de cinq petits vitraux en état, lambrissée de bois de sapin, les murs en sont bons.
CIMETIÈRE. - Avons visité le cimetière fort spacieux, régnant autour de ladite église, clos partie en palissade, partie en haie vive, partie en murailles ; il y a une croix de pierre et devant la principale porte est un chapiteau [Terme synonyme d'auvent] en charpente couvert de tuiles plates mais point cadette ni carrelé ce qui le défigure. Les murs extérieurs de l'église de même que la couverture en tuiles creuses paraissent en bon état.
INTERROGATS. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé et les sus nommés comme s'en suit :
NOMINATEURS. - Qui nomme à la cure ?
Répondent c'est M. le Commandeur de la commanderie de Mâcon [La commanderie de Mâcon (ordre de Malte) avait pour membre Le Fay, à Baudemont, ancienne commanderie, citée en 1180].
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel baillage et de quel parlement, quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent deux cents communiants y compris ceux du village de la Bodure alternatifs avec Saint-Laurent qui sont au nombre de quarante ; du baillage et élection de Mâcon, du parlement de Paris ; Madame d'Armagnac a la justice.
DROITS DE PASSION. - S'il y a des droits de passion ?
Répondent que les laboureurs donnent deux gerbes de froment, possession appuyée sur un traité signé Gaillard le 3 décembre 1525, ledit traité en parchemin, coté n° 1.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent qu'ils payent trois livres par remise ou mariage, autant pour la sépulture d'un grand corps, vingt-quatre sols pour celle d'un petit, une poule pour la bénédiction des femmes après leurs couches.
FABRIQUE. - S'il y a une fabrique ou luminaire et comment administrée ?
Répondent que le luminaire s'entretient de quelques quêtes qui se font dans l'église et que l'on met dans un tronc placé au haut de la nef ; elles produisent par communes années environ trois livres, plus des royautés [Dignités conférées annuellement moyennant certaines redevances aux plus offrants. Ces dignités, ou honneurs de l'église, s'amodiaient chaque année, au profit de l'église] ou offrandes en cire qui en fournissent ordinairement vingt ou vingt cinq livres et encore quelques oblations en huile qui se font dans ladite église. Le fabricien actuel est Jean Vernay, laboureur dudit lieu, qui ne sait point écrire, qui nous a déclaré n'avoir aucun argent entre ses mains, le peu qu'il pourrait y avoir étant dans le tronc dont lesieur curé a une clef et dont on ne fait ouverture que conjointement avec lui et en présence des principaux habitants lorsqu'on a besoin de faire quelque emplette, partant point de comptes à rendre.
PRESBYTÈRE. - En suite nous avons procédé avec les susdits à la reconnaissance du presbytère, nous avons trouvé qu'il consiste en une cour close de murs avec des portails, le tout nouvellement fait des deniers du sieur curé. A la bise de ladite cour est une grange, couverte de paille dont la couverture a besoin d'être réparée, et sous le même toit est une écurie ; nous a été représenté que la couverture en paille est souvent emportée par les vents et qu'il serait nécessaire de faire mettre ladite couverture en tuiles. La maison presbytérale consiste en une cuisine et chambre basse au devant de laquelle est une petite terrasse. Au nord de la cuisine est une cave et sur la cuisine une chambre qui n'est point carrelée, sans vitres et pour le présent inhabitable ; dessus est un grenier aussi non carrelé, et sur la chambre un grenier carrelé ; au midi de ladite maison est une volière aussi nouvellement faite aux frais du sieur curé, et dessous une retraite de volaille. Ladite maison presbytérale d'ailleurs en bon état. Plus dans la même cour est un four et un puits en état. Au matin et en bise de ladite maison curiale est un jardin le tout ensemble de la semence d'environ trois mesures, jouxte de matin la chenevière d'Antoine Colin avec le pré dudit curé, de midi la terre de Mademoiselle d'Armagnac, de soir l'église et cimetière dudit Bodemont et de bise le chemin de Bodemont à la Clayte. Garrel, curé.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi nous avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit :
Si leur curé ne manque point à leur dire la messe et les vêpres les dimanches et fêtes, et à quelle heure, s'il fait bien sa résidence ?
Répondent qu'il fait très bien sa résidence et qu'il leur dit la messe sur les huit heures en été et sur les neuf heures en hiver, et les vêpres sur les deux heures.
S'ils sont contents de leur curé pour l'administration des sacrements et par rapport aux secours spirituels des malades et à ses autres fonctions curiales ?
Répondent qu'ils ont tout lieu de s'en louer.
S'il est exact à faire les catéchismes, prônes et instructions ?
Répondent que oui.
S'ils ne connaissent point d'empêchements de parenté ou autres entre personnes mariées ?
Répondent que non et ont signé ceux qui l'ont su.
H. C. évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Ducarre ; Louis Chassy ; Louvrier ; J. Daviot ; Prost ; Vernay ; Rousseau ; Plassard, vice-promoteur.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Avons ensuite interrogé ledit sieur curé comme s'ensuit :
Enquis de ses noms, âge, diocèse, ordination et provision de ladite cure ?
Répond qu'il s'appelle Pierre Garrel, âgé de quarante trois ans, du diocèse de Glandève [commune d'Entrevaux (Basses-Alpes), siège d'un ancien évêché, et petite ville détruite par une inondation du Var], prêtre en 1728, pourvu de ladite cure sur la présentation du sieur Commandeur de Mâcon, et sur l'institution de son prédécesseur en 1730.
Si ses paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond qu'ils l'observent assez religieusement.
S'il n'y a point de divorces, de troubles, d'inimitiés, de procès ?
Répond que non.
S'il n'y a personne qui manque au devoir pascal ?
Répond que non.
S'il y a une sage-femme capable de baptiser ?
Dit qu'il n'y en a point, qu'on se sert de celle de la Clayte.
Ayant demandé au sieur curé les registres des baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants, affirmant n'en avoir point d'autres : Un cahier non couvert commençant en 1638 et finissant en 1676. Un autre couvert de carton commençant en 1673 et finissant en 1677. Quarante et un cahiers couverts partie en papier partie en carton, la plupart en double, contenant tous les actes depuis 1692 jusqu'en 1716. Depuis 1716 jusqu'en 1729, il n'y a que quatre cahiers informes des années 1719, 1720, 1722 et 1726, quinze en bon ordre depuis 1730 jusqu'en 1745 ; finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église ?
Répond qu'il y a les suivantes : Une fondation de quatre messes par Pierre Gottard, par acte en parchemin signé Beraud le 27 août 1483, coté 2, pour supportation de laquelle a été légué un pré de trois chars de foin proche la cure, jouxte la chenevière et jardin d'Antoine Colin de matin et bise, pré dudit Colin de midi et la terre de Mlle d'Armagnac de soir.
Autre de quatre messes et d'un Libera me chaque dimanche avec droit de sépulture par Me Benoit Augagneur, curé dudit lieu, par acte reçu Circaud, le 20 avril 1656, coté 3, pour supportation de laquelle a été léguée une terre à présent pré faisant partie du précédent. Autre de deux messes par Jean Chauderon, par acte en latin et en parchemin du 4 août 1438, coté 4, pour supportation .de laquelle a été légué un pré de contenue de deux chars de foin, appelé le pré qui Entre en terre.
Autre d'une messe par semaine et tous les dimanches, comme encore les fêtes solennelles dans la chapelle de Saint-Jean par Me Jean Turrel, curé d'Amanzé, par acte en latin, signé Bertet et Sondy l'an 1532, le vingt un mars, coté 5, pour supportation de laquelle ont été donnés les fonds suivants :
Une terre aux Tonalières de semence de deux mesures. Autre terre aux Champs aux Loups de semence d'environ deux mesures. Une autre terre appelée En grand chemin, de semence de trois mesures, avec une brosse contiguë, de semence d'environ une mesure. Une terre appelée Cigognin, de semence d'environ une mesure. Autre terre au Pancceris (?), de semence d'environ deux mesures ; finalement un pré appelé des Tonalières, de contenue d'environ deux chars de foin ; et encore une partie du pré appelé chez Turret, de contenue d'environ quatre chars de foin, avec une brosse, de semence d'environ quatre mesures, contiguë audit pré.
Autre fondation de vingt quatre messes, par acte en parchemin et en latin du vingt quatre juillet 1420, coté 6, pour supportation de laquelle a été donnée une partie du pré appelé Poizat maintenant appelé chez Turret, confiné en l'autre part, de la contenue en tout de huit chars de foin.
Autre de douze messes par Catherin Ducray, par acte reçu Delaroche, le 17 avril 1643, sous la rente de cinq livres douze sols six deniers, auquel acte sont jointes trois reconnaissances dont la dernière est du 30 mars 1721, reçu Delagrange, passé par Philibert Barrat, qui paye par lui ou par son frère. Ladite rente, cotée 7. Et attendu la modicité de ladite rétribution, avons réduit lesdites douze messes à sept.
Autre de douze messes par Barthélémy Loreton, par acte reçu Butand, le 24 février 1653, sous la rente de cinq livres douze sols six deniers à présent due et payée par Claude Comte, de la paroisse de Saint-Symphorien des Bois, selon sa reconnaissance du 13 janvier 1724, jointe audit acte, le tout ensemble coté 8. Et pour les mêmes raisons que dessus réduisons ladite fondation au même nombre de sept messes.
Autre de quatre messes par Daniel Duperray, par contrat reçu Perrier, le 1er novembre 1669, coté 9, sous la rente de quarante sols à présent dus et payés par le nommé Musset de Saint-Symphorien-sur-Saône, ladite fondation réduite à trois messes.
Et a dit le sieur curé déclarer n'avoir d'autres titres concernant son dit bénéfice que ceux mentionnés au présent procès-verbal, qu'il a retirés, et en demeure chargé et a signé avec nous.
Garrel, curé ; Manoury, vicaire général ; Plassard, vice-promoteur.
DÉCIMATEURS. - Enquis ledit sieur curé et paroissiens quels sont les décimateurs ?
Répondent que par traité passé le 28 août 1606 et reçu Mathoud, le sieur Commandeur de Mâcon, et le sieur curé dudit lieu ont chacun une partie des dîmes, qui se perçoivent savoir de froment, seigle, fèves, orge, avoine et sarrasin de quinze la seize, du chanvre de vingt la vingt et une, les autres légumes ne se dîment point.
DÎME DU SIEUR CURÉ ET SES CONFINS. - Enquis des confins de la portion de dîme du sieur curé.
Répondent qu'elle est confinée par une borne plantée à la Planche des Abscets, proche le chemin de Bodemont à la Clayte, tendante à un fossé qui est entre le pré appelé Fontamgret et la terre du sieur Benoît Petit, lequel pré et tout ce qui est de matin et bise appartient au sieur curé ; d'icelle borne on va à une autre borne qui est entre les terres du sieur Davaize, les verchères Charbonnier appelées le pasquier des Boz, autrement les champs des Boz et les grandes terres du Noyer, et d'icelle à une autre borne à un lieu dit le Crot hors les bois près le grand chemin de Charolle à Châteauneuf et au toral [variante de terrail (pluriel terreaux), qui signifie fossé. Ce mot, qui prédomine dans le Brionnais, est conservé dans le patois du Forez sous la forme terrât, avec la signification de fossé] des terres appelées du Noyer ; et d'icelui à une autre borne qui est proche le noyer de la Fosse, et d'icelui suivre le toral jusqu'au grand chemin de Bodemont à Châteauneuf, dudit grand chemin sera suivi un autre toral qui sépare les terres des Forchez, tout ce qui est au dessous appartient au sieur curé, et le dessus audit sieur Commandeur, et d'icelui sera suivi un toral qui est à la Bonaventure entre les terres de madame de La Bazolle et les terres de Benoît Noirard qui sont les anciennes limites, à tirer vers la terre du sieur curé appelée la Bonalure ; et le dessous appartient audit curé et le dessus audit sieur Commandeur, et d'icelui suivre les cloisons des prés et terres de sieur Claude Labrosse jusqu'au grand chemin tendant de Merloux aux Beluses et suivant le grand chemin à monter vers un toral et cloisons, qui est entre les terres appelées de Saint-Laurent appartenant à ceux du Mucloux qui sépare les terres des Molières et pour le dessus demeure audit curé et le dessous au sieur le Commandeur.
Plus le sieur curé perçoit une dîme au hameau de Servandière, par moitié avec le sieur curé de la Chapelle-sous-Dun, sur laquelle dîme, le sieur curé de Bodemont fait une réfusion de seize mesures, moitié froment et moitié seigle, que le sieur curé paie à M. l'abbé de Saint-Rigaud.
FONDS DE CURE. - Enquis le sieur curé et habitants des fonds de cure ?
Répondent qu'il y a une verchère ou terre en froment de trois mesures de semence, qui appartient au sieur curé de temps immémorial et dont il n'a aucun titre, sinon celui de possessure et garde du sieur bailli de Mâcon en l'an 1500, signé de Couvelles, jouxte la terre de Mme la princesse d'Armagnac de matin, le chemin de Bodemont à la Clayte de midi, la terre de Léonard Lamure de soir et de bise.
Lesquels articles les sieurs curé et habitants certifient être véritables comme le reste du procès-verbal et en foi de quoi ont signé avec nous.
H.-C., évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Garrel, curé de Bodemont ; Louis Chassy ; Ducarre ; Louvrier ; Rousseaud ; Prost ; Plassard, vice-promoteur.
NOVALES. - État des novales [Dîme perçue sur les fonds nouvellement défrichés, novales et mis en culture. Cet état a été dressé par le curé de Baudemont] qui sont actuellement dans le canton de mon dîme, paroisses de Bodemont, alias, Chassigny :
1° La terre de monsieur le comte de La Clayte appelée le Meuvry aux Abssés de la contenue de dix mesures ;
2° La Lobière, terre de Jean Vernay, laboureur de cette paroisse ;
3° La terre du sieur Louvrier, appelée pré d'environ trois mesures qui jouxte de matin le grand chemin de Bodemont à La Clayte en Goussi, de midi la terre de Jacques Badrouilla, manouvrier de cette paroisse, de soir le pré du sieur Tonet, notaire royal de La Clayte, et de bise le pasquier du sieur Louvrier ;
4° La terre de Jean Bojard laboureur, appelée en Chapysnoi, d'environ dix coupes qui jouxte de matin la terre de monsieur le comte de Drée, de midi la même terre, de soir le pré de Jean Sarrien, laboureur, de bise ledit sieur Louvrier.
Nous, prêtre curé de la paroisse de Bodemont, certifions l'état ci-dessus véritable. En foi de quoi nous nous sommes signés aussi bien que Jean Rousseau, Toussaint Barrat maître cordonnier, maître Jean Poiseul maître menuisier, Jean Ducard marguillier, tous notables habitants, et Léonard La Mure, Etienne Thurret, Jacques Badrouilla, Philippe Sarry et Jean Sarrien, aussi habitants ont déclaré ne savoir signer, enquis.
Poiseul ; Ducarre ; Burat ; Rousseau ; Garrel, curé de Bosdemont.

LA CHAPELLE-SOUS-DUN

Cejourd'hui, vendredi premier jour de juillet de l'an mil sept cent quarante six,
Henry Constance de Lort de Sérignan de Valras, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint-Siège apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et étant arrivé à cet effet en la paroisse de la Chapelle-sous-Dun, sous le vocable de l'Assomption de la Sainte Vierge [L'ancienneté de cette paroisse est attestée par les débris de son église primitive, qui offrent un chœur et un clocher appartenant à la première moitié du XII° siècle (Virey, L'architect. romane dans l'anc. diocèse de Mâcon], où, après avoir été reçu et fait les prières accoutumées, en conséquence de la publication de notre visite faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par devant nous, M. Estienne Bleton, curé dudit lieu, Claude Durys, luminier, Antoine Laroche, Claude Auclerc, Claude Barbin, Claude Boquin, Joseph Duvernay, Benoît Duvignau, Benoît Caillot, Pierre Blondeau, Maurice Devaux, Jean Verchère, sieur François de la Métairie, Benoît Bertillier, Pierre Duvernay, Benoît Meillier, Pierre Duvernay et autres, convoqués au son de la cloche. Les décimateurs autres que le sieur curé non comparants, ni autres intéressés si aucuns sont, quoique dûment avertis par la publication de notre mandement susdit, qui a été lu et affiché à la manière accoutumée, contre lesquels non comparants notre vice-promoteur a requis acte et défaut que nous lui avons octroyé et à sa réquisition avons continué notre présente visite, assisté de notre vicaire général et vice-promoteur soussignés. Les susnommés tous habitants ou paroissiens dudit lieu faisant et composant la plus grande et saine partie de leur paroisse, en présence desquels avons procédé à la visite d'icelle et dressé le présent procès-verbal.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un très petit ciboire tenant environ cinquante hosties, non doré, un soleil assez propre mais non doré, une custode dorée par dedans, un petit calice avec sa patène aussi dorés par dedans, le tout d'argent et en état de servir.
TABERNACLE. - Le tabernacle doublé de moquette est de bois doré, partie peint à colonnes torses, surmonté d'une niche où est une petite statue de la Sainte Vierge, reposant sur un gradin de même, le tout fort antique et ne pouvant pas durer longtemps. Il n'y a point de retable, mais derrière l'autel et à ses côtés règne un vieux boisage peint par où l'on communique dans une petite sacristie.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table de pierre de taille que la seule tradition fait passer pour sacrée ; il est couvert de trois nappes revêtu d'un cadre de bois de noyer, où est un devant d'autel de cuir doré pouvant à peine servir ; marchepied de pierre ; sur le gradin sont quatre chandeliers de bois argenté ; il y a un petit crucifix attaché au tabernacle ; deux autres chandeliers d'étain.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux sont de pierre, quadrangulaires, placés contre le mur de la nef du côté de l'évangile ; ils sont garnis d'une cuvette de cuivre avec couvercle de bois et d'un autre couvercle de bois fermant à clef.
VASES DES SAINTES HUILES. - La piscine est dans lesdits fonts. Les Saintes Huiles sont dans trois petites ampoules d'étain dans un plus grand vase aussi d'étain.
BÉNITIER. BANNIÈRE. CROIX PROCESSIONNELLE. CHAIRE A PRÊCHER. - Près de la porte de l'église est un bénitier de pierre de taille posé sur un pied de même. La bannière presqu'entièrement usée est d'un camelot rouge où est représentée l'Assomption de la Sainte Vierge ; il y a une croix processionnelle de cuivre ; ni confessionnal, ni dais, mais une mauvaise chaire à prêcher sans degrés, dossier ni couronnement.
TABLE DE COMMUNION. -La table de communion est une balustrade de chêne, séparant le sanctuaire du chœur.
PETITS AUTELS. - Au haut de la nef sont deux petits autels, l'un à droite où est un tableau déchiré et usé représentant l'Assomption de la Sainte Vierge dans un cadre aussi fort vieux. Il y a deux statues de bois vermoulu, l'une représentant la Sainte Vierge, l'autre sainte Marguerite, couverte d'un voile de satin à fleurs, l'autre de camelot. Sur le même gradin où sont lesdites statues il y a encore deux chandeliers et un crucifix de bois. L'autel est en maçonnerie, et sur icelle une pierre qu'on regarde comme sacrée ; il est couvert de trois nappes, et d'un tapis de toile peinte, revêtu d'un cadre de bois, où est un devant d'autel usé ; marchepied de pierre.
L'autre autel du côté de l'évangile est dépourvu de tout si ce n'est qu'il y a une mauvaise nappe, deux chandeliers et un crucifix de bois.
SACRISTIE. LINGES. - En suite nous sommes entrés dans un vestiaire ou sacristie derrière l'autel où dans un bas d'armoire avons trouvé deux nappes d'autel dont une mauvaise, trois corporaux, douze purificatoires, une nappe de communion, deux aubes de service, trois cordons, deux amicts, quatre surplis dont deux usés.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin rouge à fleurs, à galons d'argent faux, une de satin violet, une de camelot vert mauvaise, une de cotonne blanche hors de service, sans bourse ni voile, une de camelot noir pouvant encore servir, sans bourse, toutes assorties de leurs voiles, manipules et étoles en même état que les chasubles, une vieille écharpe de soie.
LIVRES. LAMPES DE CUIVRE - Deux missels usés et ne servant que par nécessité, un pour la messe des morts, de service, un rituel assez bon, un antiphonaire et un graduel in-40, un encensoir avec sa navette de cuivre, un bénitier de cuivre, deux burettes de verre, deux clochettes, une lampe de cuivre, un falot.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. CLOCHER - Le Sancta Sanctorum est voûté en coquille, éclairé de trois petits vitraux dont un sans vitre, cadette, terminé par un arc répondant à un autre, entre lesquels est le choeur aussi voûté, éclairé d'un vitrail, carrelé de carreaux de terre. Dessus est le clocher formant une petite tour carrée, couverte de tuiles plates où il est nécessaire de faire quelques réparations ; il y a deux petites cloches bien sonnantes.
NEF. - Il y a un crucifix de bois sur l'arc qui sépare le chœur de la nef, longue d'environ trente-cinq pieds sur dix-huit de large, elle est partie carrelée, partie cadettée, éclairée de deux petits vitraux, lambrissée de bois de sapin ; les murs en sont bons.
CIMETIÈRE. - Le cimetière règne autour de ladite église ; il est clos de murs de pierres sèches et de buissons ; il n'y a point de croix ; les murs ont besoin d'être remaillés en quelques endroits ; la couverture de tuiles plates a besoin d'être réparée, spécialement sur le clocher.
Après quoi avons interrogé le sieur curé et sus nommés comme s'ensuit.
NOMINATEURS. - Qui nomme à la cure ?
Répondent que c'est le prieur de Charlieu.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement ?
Répondent cent quarante communiants, du bailliage et élection de Mâcon, du parlement de Paris [La population est aujourd'hui de 1.043 hab. Une église neuve, gothique, bâtie dans la plaine, a remplacé l'ancienne qui était située sur une colline escarpée].
DÉCIMATEURS. - Quels sont les décimateurs ?
Répondent que c'est le sieur curé dans l'étendue de toute ladite paroisse, excepté dans le canton de Sorbier, où le sieur curé de Varenne prend une petite portion de dîme qu'il perçoit dans les terres par moitié avec le sieur curé, et se perçoivent les dîmes, savoir du froment, seigle, orge, avoine, fèves, de quinze la seize et le chanvre de vingt la vingt et une, et non des nombres rompus [Gerbes surnuméraires d'un multiple de 15 ou de 20 pour les cas présents], sinon quand dans une même terre ou vigne il n'y aurait pas le nombre complet de seize, auquel cas on prend une gerbe, plus au canton de la Serrandière paroisse de Bodemont, le sieur curé partage la dîme par moitié des mêmes choses, et à la même quotité que dessus, comme encore dans le canton d'Avaize paroisse de Varenne.
FONDS DE CURE. - S'il y a des fonds de cure ?
Répondent qu'il y a les suivants : une terre appelée Duplessis, de neuf mesures de semence, jouxte la terre du sieur Montchanin de matin et midi et soir, le chemin de la Chapelle à Chassigny de bise.
Une forêt de quarante mesures, jouxte le taillis de la cure de matin, la teppe de la cure de midi, le bois du sieur Geofroy de soir, le bois du sieur Lamétairie de bise.
Un taillis de huit mesures, jouxte le taillis du sieur Montchanin de matin, le bois de Joseph Labrosse de midi et soir, un taillis de bise.
Une teppe de quarante mesures.
Un pré appelé le pré de la Rivière, de trois chars de foin, jouxte la rivière de matin, un chemin de bise, le pré des Frères Mineurs de midi et soir.
NOVALES. - S'il y a des novales ?
Répondent qu'il y a les suivantes : un défriché dans les bruyères de Rechoulan.
Ajoutent qu'il y a bien d'autres défrichés dans la paroisse, mais ils sont dans la dîmerie du sieur curé.
DROITS DE PASSION. - S'il y a des droits de Passion ?
Répondent, que les tenant bœufs payent deux gerbes, les tenant vaches une gerbe, les autres cinq sous, moyennant quoi le sieur curé doit dire la Passion depuis une sainte croix jusqu'à l'autre.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent que par mariage ou remise, ils payent trois livres, autant pour la sépulture d'un grand corps, la moitié pour celle d'un petit, une poule pour la bénédiction des femmes après leurs couches, cinq liards par communiant pour le droit de Pâques, le tout par usage.
CONFRÉRIES. - S'il y a des confréries ?
Répondent : Il y a une confrérie du Très Saint Sacrement, établie par notre autorité, le 29 décembre 1739 ; en conséquence, on expose le Saint Sacrement pendant la messe et les vêpres le quatrième dimanche de chaque mois, et à la fin des vêpres on donne la bénédiction. Il peut y avoir cinquante confrères dont chacun a donné trois sous pour sa réception et un sou par an ; faisons défense de recevoir désormais aucun confrère, s'il ne donne au moins cinq sous pour sa réception.
ORDONNANCE. - Ordonnons que les nouveaux et les anciens confrères payent annuellement deux sous, si non et à faute de ce faire seront rayés du tableau, et sera le produit employé à faire faire un service pour les confrères trépassés, le premier jour non empêché, après l'octave du Saint Sacrement, et à l'entretien du luminaire de ladite confrérie, le surplus, s'il y en a, en ornements à son usage.
LUMINAIRE. - Jusqu'à présent les deniers de la confrérie ont été confondus dans ceux du luminaire, qui s'entretient de quêtes qui se font dans l'Église et peuvent produire environ quatre francs par an, plus d'oblations ou royautés qui fournissent cinq ou six livres de cire. Sont fabriciens Benoît Berthelier et Claude Dury, lesquels ne nous ont présenté aucun compte, mais ont seulement reconnu avoir entre leurs mains, la somme de soixante trois livres dix sous, provenant des épargnes tant de la fabrique que du luminaire, en ce non compris ce qu'il peut y avoir dans le tronc fait depuis le mois de novembre et qui n'a point encore été ouvert, non compris aussi six livres dues par Claude Barbin.
PRESBYTÈRE. - Ensuite nous avons procédé avec les susdits à la reconnaissance du presbytère, consistant en un seul corps de logis, composé d'une cuisine ou chambre haute avec un cabinet au bout, où l'on monte par un degré de pierre, avec écurie et cellier dans le dessous, comme encore en une grange et fournier, tout ledit corps de logis menaçant ruine de toutes parts, inhabité et inhabitable ;
Dépend de ladite cure une cour ouverte de toutes parts avec un jardin et pré clos de buissons, le tout de la semence de trois mesures, jouxte la terre de la cure de matin, celle du sieur de Montchanin de midi, la verchère de Michel Chevalier de soir, un chemin de bise.
INTERROGATS AUX HABITANTS. - Après quoi ont été interrogés les habitants seuls comme s'ensuit.
Si leur curé fait sa résidence actuelle dans leur paroisse, s'il s'acquitte de ses fonctions curiales, assiste les malades, etc. ?
Répondent que depuis six semaines qu'il réside dans leur paroisse, ils n'ont lieu que de s'en louer.
S'ils ne connaissent point d'empêchement de parenté ou autres entre personnes mariées ?
Répondent que non et ont signé avec nous ceux qui l'ont su :
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Plassard, vice-promoteur ; Duvernay ; C. Duris ; B. Berthelier ; B. Melier ; De la Méthérie ; Ledelyet (?) ; Noblet, greffier.
INTERROGAT AU SIEUR CURÉ. - Avons ensuite interrogé le sieur curé comme s'en suit :
Enquis de ses noms, âge, diocèse, ordination et provisions ?
Répond qu'il s'appelle Estienne Bleton, âgé de quarante-quatre ans, du diocèse de Lyon, prêtre depuis 1729, pourvu de ladite cure en 1745.
Quant à ce qui regarde le gouvernement et la conduite de ses paroissiens, dit ne pouvoir encore nous en rendre un compte exact, attendu qu'il ne dessert sa paroisse que depuis six semaines.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé au sieur curé les registres des baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants affirmant n'en avoir point d'autres : Un registre couvert en parchemin commençant en 1661 et finissant en 1681, y joint un petit cahier. Cinquante six cahiers couverts en carton ou parchemin, d'autres ne l'étant point du tout et dont plusieurs à double, contenant tous actes depuis 1680 jusqu'en 1745, finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église.
Répond qu'il y a les suivantes : une fondation d'une messe le premier mercredi de chaque mois, d'une le dernier janvier et d'une le 13 août par Benoît Radier, par contrat reçu Perrier, le 4 février 1655, coté n° 1, pour supportation de laquelle il a été légué un pré dit la Buissonnière d'un char de foin.
Autre d'un Libera me tous les dimanches et de deux grand'messes sans titres, pour supportation de laquelle a été légué un pré et un pasquier dit le pré de la Vénerie d'un char de foin, jouxte les places de la rivière de bise et matin, la rivière de midi et soir.
Autre de huit messes par M. du Vert, sans titres, pour la supportation de laquelle a été légué un pré d'un demi char de foin jouxte la terre de M. de Saint-André de matin, celle du sieur Geofroy de midi, le pré du sieur de la Métairie de soir, celui de M. de Saint-André de bise.
Autre de cinq messes par Claude Janin, par acte reçu Desportes, le 2 février 1690, coté 2 pour supportation de laquelle a été léguée une terre dite du Clapier de cinq mesures de semence.
Autre d'un Salve et Libera me tous les dimanches et de trois messes par Jean Radier selon son testament du 19 juin 1412, pour supportation de laquelle a été cédée par Benoît Radier une terre de douze mesures appelée la Croix de la Roche autrement de Laye, ladite cession faite le 22 mars 1695 par acte reçu Perrier, coté 3.
FONDATIONS EN RENTES. - Fondation d'une messe le premier samedi de chaque mois et d'un Libera me et Salve tous les dimanches par Georges Deschizelles, par acte reçu Perrin, le 26 décembre 1633, coté 4, sous la rente de quatre livres dix sols, à présent due et payée par les Minimes de La Clayte, laquelle fondation nous réduisons à six messes avec un Libera me à la fin.
Autre de cinq messes par Alexandre Deschizelles, selon son testament reçu Perrier, le 25 août 1632, coté 5, sous la rente de trois livres.
Autre de trois messes par Jean du Villers, selon l'acte reçu Circaud le 11 novembre 1658, coté 6, sous la rente de trente sols à présent due et payée par Benoit Millet, selon la reconnaissance, reçu Geofroy le 27 décembre 1714.
Autre de huit messes par Benoît Radier par acte reçu Circaud le 17 mai 1656, coté 7, sous la rente de quatre livres à présent due et payée par Claude Duris selon sa reconnaissance, reçu Geofroy le 9 janvier 1703.
Autre de sept messes par Benoît Turrel, par acte reçu Geofroy, le 14 octobre 1603, sous la rente de cinq livres quatorze sols, à la charge par le sieur curé de fournir une livre de cire, ladite rente à présent due et payée par Antoine Perret, selon son contrat d'acquisition du 17 décembre 1708, coté 8.
FONDATIONS DOUTEUSES. - Autre de trois messes avec procession et Libera me tous les dimanches par Benoît Dethel, par acte reçu ... le dernier avril 1620, coté 9, sous la rente de quarante sols non payée.
INVENTAIRE DES TITRES. - Déclare le sieur curé avoir oublié de comprendre dans les gros fruits de sa cure un terrier dont il nous a produit une copie non signée, à laquelle est joint un traité fait avec le sieur Louvrier le 6 novembre 1729, pour le renouvellement dudit terrier, et, par ledit traité sous seing privé, il paraît que ledit sieur Louvrier a entre ses mains ledit terrier.
Plus nous a exhibé trois recettes dudit terrier aussi non signées, l'une datée de 1629, les deux autres de 1643 et 1665.
Sentence du Bois Sainte Marie du 16 avril 1711, qui condamne Guillaume, Bénigne et Claude Malard à payer les servis par eux dûs au terrier.
Sentence du bailliage de Mâcon du 22 juin 1720, qui condamne Marc Hilaire Perret, juge du Bois Sainte Marie au payement des servis dus audit terrier et à vingt neuf années des arrérages comme encore à les reconnaître.
Arrêt du Parlement de Paris du 14 juillet 1722, confirmatif de ladite sentence.
Six feuilles volantes contenant des cartes et enseignements concernant ledit terrier.
Sentence par défaut du juge de Châteauneuf du 30 août 1693 portant que le sieur curé de la Chapelle justifiera qu'Antoine Mercier possédait le fond sur lequel était affectée la fondation qu'il lui demandait.
Sentence dudit lieu du 13 février 1696 qui condamne le sieur Sabatin à reconnaître une rente de quatre livres 10 sols due à l'église de la Chapelle pour fondation.
Sentence dudit lieu du 4 juillet 1697, confirmative de la première.
Sentence de Mâcon du 4 novembre 1699, confirmative des deux précédentes.
Consentement du prieur de Charlieu du 28 décembre 1654 à ce que les deniers saisis entre les mains de son fermier soient délivrés au curé de la Chapelle.
Arrêt du Grand Conseil du 21 janvier 1653, qui condamne le prieur de Charlieu à payer deux cents livres pour la portion congrue.
Transaction entre les sieurs curés de Varennes et la Chapelle sur le fait des dîmes sur le village de Sorbier du 10 mars 1602, portant que celui de la Chapelle prélèvera trois boisseaux de seigle sur la moitié des dîmes dudit lieu perçues par le curé de Varennes, celui de la Chapelle prenant l'autre moitié.
Transaction sur la limite des deux paroisses en 1467.
Autre transaction sur le même fait le 16 septembre 1669.
Traité sous seing privé, le 19 juillet 1720, portant la promesse d'exécuter ladite transaction.
Asservissage de fonds au prix de vingt sols contre le nommé Gilles, reçu Perrier, le 22 avril 1714.
Inventaire et reconnaissance de titres de ladite cure, reçu Servajon le 27 avril 1687.
Contrat d'acquêt de la terre Duplessis, reçu Circaud, le 27 mars 1660.
Quelques autres papiers peu importants qui ne paraissent intéresser ledit bénéfice que fort indirectement, tous lesquels titres ledit sieur curé a retirés, il en demeure chargé et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Bleton, curé ; Manoury, vicaire général ; Plassard, vice-promoteur.

CHASSIGNY-SOUS-DUN

Ce jourd'hui, vendredi, premier jour de juillet de l'an mil sept cent quarante six,
Henry Constance de Lort de Sérignan de Valras, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint Siège apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et étant arrivé à cet effet dans la paroisse de Chassigny-la-Garde autrement sous-Dun, sous le vocable de saint Symphorien dont la fête se célèbre le 22 août, où, après avoir été reçu et fait les prières en la manière accoutumée, en conséquence de la publication de notre visite faite au prône, le dimanche précédent, ont comparu par devant nous M. Jean Constantin, curé dudit lieu, Jean Merlin, Benoît Gurce, Jean Charnet, Benoit de la Roche, Antoine Gilles, Jean Prévost, Antoine Chevalier, Benoît Gille, Jean Augagneur, Claude de Lafay, Antoine Verchere, Claude Ancour, Jacques Thomasseau, Benoît Auberger, Claude Fougerard, Dominique Touillet, Benoît Desmurgers, Louis Lafay, Philippe de la Roche, Benoît et Thomas Verchere, Jean Alloin, Pierre Verchere, Claude Bolan, Jean Laforest, Claude Verchere, autre Antoine Chevalier, Joseph Auboyer, Antoine Dubost, sieur Pierre Fleuri, sieur Alexandre Sabatier, Benoît Berthelier, Pierre Livet, les décimateurs ou autres intéressés ne comparant, contre lesquels notre vice-promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé, les susdits tous habitants ou paroissiens dudit lieu, en présence desquels avons procédé à la visite d'icelle et dressé le présent procès-verbal comme s'ensuit.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un ciboire de grandeur médiocre tenant cent cinquante hosties, non doré, dont le pied est commun à l'ostensoir, fort petit et aussi non doré, une petite custode aussi non dorée, où il manque la croix, un calice avec sa patène fort propres, dorés par dedans, d'un poids médiocre.
TABERNACLE. - Le tabernacle à petites colonnes torses avec sa niche et croix, accompagnements dans les côtés, où sont encore deux petites niches, dans lesquelles sont deux statues de bois doré, gradin attenant, est de bois doré fort propre ; il n'est point doublé ; dans le dessous est un espace ou armoire où l'on retire les Saintes Huiles ; derrière est un tableau effacé représentant Notre Seigneur dans le Jardin des Oliviers, dans un retable de bois peint, qui règne dans toute l'étendue du mur terminant le sanctuaire, tout ledit boisage menaçant ruine.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table d'une pierre non sacrée, dans laquelle est incrusté un marbre en état ; il est couvert d'une nappe et de deux sous-nappes ; un cordon de pierre de taille règne dans les deux bouts et dans le devant où est un devant d'autel de cuir doré un peu passé, le marche-pied avec degré est de pierre de taille ; sur l'autel sont six chandeliers de bois doré et un petit Christ attaché à la porte du tabernacle. Il y a aussi dans le tabernacle une petite statue de la Sainte Vierge de bois doré, il est couvert d'un pavillon de laine.
FONTS BAPTISMAUX. BÉNITIER. - Les fonts baptismaux sont de pierre de taille, dont la moitié est dans un enfoncement de gros mur, et l'autre moitié paraît à l'extérieur ; ils sont garnis d'une cuvette de cuivre, d'un bassin et d'une porte de bois fermant à clef. Il y a une corniche et couronnement en pierre de taille dans le dessus ; ils sont en fort bon état. Dans l'épaisseur est un bénitier de pierre de taille supporté par un pied de même et partie sur le mur.
VASES DES SAINTES HUILES. BANNIÈRE. CROIX PROCESSIONNELLE. - Les Saintes Huiles sont dans trois petites ampoules d'étain, renfermées dans un vase de même matière, le tout fort usé. Ni confessionnal, ni chaire à prêcher, mais une bannière de damas cramoisi presque neuve représentant d'un côté saint Symphorien, de l'autre saint Biaise, attachée à une croix processionnelle de cuivre argenté.
DAIS. - Les étoffes du dais sont d'un camelot rouge usé, avec galons de fil.
TABLE DE COMMUNION. - La table de communion placée sous l'arc qui sépare le sanctuaire du chœur, est une balustrade de bois en état.
CHAPELLE. - Au côté droit du chœur, extra tectum, est une chapelle voûtée en pierre, mais l'enduit de la voûte est tombé presque partout et a besoin d'être refait ; elle est éclairée d'un vitrail en état, carrelée de carreaux de terre ; l'autel en maçonnerie, la table de pierre de taille non sacrée ; il est dépourvu de tout ; on a déposé dessus un ancien tabernacle, et un petit tableau hors de service, ladite chapelle appartient au seigneur, qui y a une porte à son usage ; on y communique par un arc en pierre.
AUTEL SAINT BLAISE. - A haut de la nef contre le mur-qui la sépare du chœur sont deux petits autels, l'un à la droite sous le vocable de saint Blaise, représenté dans un tableau entièrement effacé et gâté par l'humidité ; il est dans un cadre de bois aussi mauvais. Sur deux mauvais gradins de bois peint, sont deux petits chandeliers de cuivre et un crucifix de bois. Ledit autel est comme le précédent, excepté qu'il est couvert d'une nappe et d'un tapis de cadis vert.
AUTEL. - L'autre autel du côté de l'évangile est encore en plus mauvais état que le dernier ; on n'y célèbre point, et nous faisons défense d'y célébrer jusqu'à ce qu'ils aient été mis en état ; il y a un petit marbre portatif hors de service.
LINGE. - Il n'y a point de sacristie, mais dans un endroit pratiqué dans l'épaisseur du mur du sanctuaire et fermé par une porte de bois, avons trouvé trois nappes d'autel dont deux de service, cinq nappes de communion, six corporaux, deux douzaines de purificatoires, quatre aubes de service dont une de toile propre et à dentelle, deux ou trois mauvais cordons, une douzaine d'amicts, quatre surplis dont un fin.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin à fleurs presque neuve, une autre de camelot violet en état de servir, une autre de camelot vert de même, une autre de camelot blanc, une autre de satin rouge dont la croix est de satin blanc presque usée, une autre de moire verte à dentelle d'or et d'argent faux sans bourse, dont les assortiments sont en même état que les chasubles, une écharpe de satin blanc à franges de soie, un drap mortuaire de cadis.
LIVRES. LAMPES. - Un missel encore de service, un graduel et un antiphonaire in-folio sur un pupitre de bois, deux rituels, un encensoir avec sa navette de cuivre, un bénitier de fonte, deux burettes mauvaises et un plat d'étain, deux clochettes, une lampe de cuivre, deux petites lampes d'étain.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. CLOCHER. - Le sanctuaire est voûte en voûte à arêtes, éclairé d'un grand vitrail et d'un petit, garni de barreaux de fer, très proprement cadette, d'une grandeur médiocre. Le chœur est voûté en voûte forte, bien carrelé en carreaux de terre, petit, éclairé d'un vitrail garni de barreaux de fer où il manque quelques vitres, renfermé entre deux arcs supportant le clocher qui forme une petite tour carrée qui se termine en flèche couverte de tuiles plates, en assez bon état ; il y a deux cloches bien sonnantes, dont la plus grosse pèse environ quatre cents livres.
NEF. - Sous l'arc qui sépare le chœur de la nef est un crucifix supporté sur une pièce de bois ; plus bas on a pratiqué deux troncs dans l'épaisseur du mur. La nef est longue de quarante deux pieds sur dix-neuf de large, elle est carrelée de carreaux de terre, qui ont besoin d'être relevés en plusieurs endroits ; elle est humide, éclairée de cinq petits vitraux, lambrissée d'un bois de sapin à compartiments ; le lambris souffre, les murs intérieurs paraissent bons [Cette vieille église n'existe plus. Chassigny possède aujourd'hui une belle église à trois nefs, dans le style du XIIe siècle].
CIMETIÈRE. - Ensuite nous avons visité le cimetière régnant autour de l'église ; il est clos partie de murs de pierres sèches, qui ne s'élèvent pas plus haut que le terrain dudit cimetière en terrasse, partie en palissade de bois ; il y a une croix de pierres ; les murs extérieurs de l'église souffrent, du côté de midi et bise, de même que la charpente dont nous n'avons pu connaître tous les défauts, parce que le lambris les cache ; la couverture de tuiles creuses ne paraît pas mauvaise.
Après quoi nous avons interrogé le sieur curé et sus nommés comme s'ensuit :
NOMINATEURS. - Qui nomme à la cure ?
Répondent que toute collation nous appartient à cause de notre dignité épiscopale.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement, et quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent : Environ trois cent soixante communiants, de l'élection de Mâcon, du parlement de Paris, et M. le marquis de Saint-Georges est seigneur haut justicier [Claude de Saint-Georges, marquis de Saint-André, époux de Françoise de La Garde-Marzac, dame de Chassigny]
DÉCIMATEURS. - Quels sont les décimateurs ?
Répondent que ce sont ledit seigneur de Saint-Georges et Mme la marquise de Vauban comme dame de Boyé [ancien fief à Saint-Maurice-les-Châteauneuf], et se lève la dîme de douze la treize pour le seigle, orge et avoine, de treize la quatorze pour le froment, vin ; les autres légumes se perçoivent dans les greniers, et chaque particulier donne ce qu'il juge à propos, et dans les cantons des Chefs et Chizèles abandonnés par le sieur curé [aux gros décimateurs] les dîmes se lèvent de vingt la vingt et une pour le seigle, orge, avoine, et de vingt et une la vingt-deux pour le froment, vin et chanvre femelle ; le chanvre ne se dîme que de quinze la seize dans la paroisse excepté dans les cantons susdits.
PORTION CONGRUE. - En quoi consistent les revenus du sieur curé ?
Répondent qu'ils consistent en la portion congrue, qui lui est payée à raison de trois cents livres, par M. de Saint-Georges comme seigneur de Chassigny et à qui Mme de Vauban tient compte de trente sept livres sur sa portion de dîme.
S'il y a des fonds de cure ?
Répondent que non et qu'ils ont été abandonnés avec la portion de dîme dont jouissaient anciennement les sieurs curés.
NOVALES DANS LA DÎMERIE DE Mme DE VAUBAN. - S'il y a des novales ?
Répondent qu'il y a les suivantes dans la portion de dîme de Mme de Vauban : Une terre dite de la Forêt de deux mesures de semence, appartenant à Antoine Chevalier, jouxte la terre d'Antoine Posuel de matin, la terre dudit Chevalier de midi, soir et bise.
Autre dite des Rivières de deux mesures appartenant au même et au finage de Moleron comme la précédente.
Terre de trois mesures audit lieu dite des Rivières appartenant à Antoine Posuel.
Terre dite de la Valière audit lieu, de deux mesures, appartenant à Louis Augagneur.
Terre dite du Grand Chemin, au territoire des Ormas, de vingt mesures, appartenant au sieur Alexandre Sabatin.
Terre audit lieu dite la Combe des Grands Genêts, de dix mesures, appartenant audit sieur Sabatin, joignant le surplus de ladite terre, fougères et bruyères dudit Sabatin de toutes parts.
Terre qui fut bois au finage des Perrets de cinq mesures appelée Vers l'Étang, joignant le pasquier dudit Sabatin de matin, le surplus de ladite terre de midi et soir, le pré dudit sieur de bise.
Terre audit lieu, dite Lamure, ou la Roche du Muron de trois coupées.
Terre, finage de Moncenau, dite la Thuillière, d'une mesure.
NOVALES DANS LA DÎMERIE DE M. DE SAINT-GEORGES. - Terre dite en la Combe des Trambles de cinq mesures, au territoire de Crosseval, jouxte le bois de la Combe des Trambles de bise et matin, le ruisseau de Crosseval de midi, la terre du seigneur de soir.
Terre dite au dessous de la Croix, de huit mesures au territoire de Droillin.
Terre dite de la Croix au dessous du chemin, de six mesures, finage de Droillin.
Terre dite de la Croix et de la Tannière, de quatre mesures, finage de la Tannière.
Terre dite de la Tannière, de quatre mesures : jouxte le pasquier de la Tannière de matin, les terres du seigneur de midi et soir, un bois de deux particuliers de bise.
Terre dite de la grande et petite Garenne, de dix mesures, jouxte le reste de ladite terre de bise, matin et midi, chemin de soir.
Terre audit lieu de quatre mesures, jouxte les fonds du seigneur de toutes parts. Toutes lesdites terres novales appartiennent au seigneur.
Terre dite la Bluze ou du Bois du Milieu, de deux mesures au territoire des Noirards.
Terre dite Regnaudon, de deux mesures, au territoire de la Combe Regnaudon.
Terre audit lieu, de deux mesures.
Terre dite de la Bessière, de dix mesures, au territoire du bois de Vilard.
Terre audit lieu, dite Duperchay, de quatre mesures.
Terre en friche dite bois de Villart, de vingt mesures.
Terre, à présent verger du Bief, de trois mesures.
Terre en Combassot, de trois mesures audit lieu.
Terre dite la Grande Terre, au dessus du bois Goutet, de deux mesures.
DROITS DE PASSION. - Enquis s'il y a des droits de passion ?
Répondent que ceux tenant bœufs payent deux gerbes et les tenant vaches une gerbe par usage, moyennant quoi le sieur curé doit la Passion depuis une sainte croix jusqu'à l'autre.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent qu'ils payent trois livres par remise ou mariage, autant pour la sépulture d'un grand corps, quinze, vingt ou trente sous pour la sépulture d'un petit, une poule pour la bénédiction des femmes après leurs couches, quinze deniers par feu pour le droit de Pâques.
CONFRÉRIES. - S'il y a des confréries ?
Répondent qu'il y a une confrérie du Sacré-Cœur de Jésus établie par notre autorité le 30 octobre 1743 ; en conséquence on expose le Saint Sacrement pendant la messe et les vêpres le second dimanche de chaque mois et on donne la bénédiction du Saint Sacrement. Il y a environ deux cents confrères dont chacun a donné pour sa réception quatre ou cinq sous, d'autres plus d'autres moins, et en outre chaque confrère donne annuellement un sou.
ORDONNANCE. - Avons ordonné que ceux qui seront reçus à l'avenir donneront au moins cinq sous pour leur réception et en outre que tant les nouveaux que les anciens confrères donneront chacun deux sous par an, sans préjudice des quêtes, et sera le produit employé à l'entretien du luminaire de ladite confrérie, à faire un service le premier jour non empêché après l'octave du Saint Sacrement pour les confrères trépassés, et le surplus, s'il y en a, en ornements et linges, à l'usage de ladite confrérie. Le sieur curé nous a représenté cent quinze livres cinq sous provenant des épargnes de ladite confrérie et a été unanimement convenu qu'il en serait acheté une chape à l'usage de ladite confrérie, de laquelle emplette le sieur curé a bien voulu se charger, comme encore d'acheter de quoi faire un dais, à l'effet de quoi ladite somme de cent quinze livres cinq sous lui a été remise, plus le tronc de ladite confrérie ayant été ouvert, on y a trouvé la somme de trente six livres quinze sous.
LUMINAIRE, - Enquis ledit sieur curé et paroissiens des revenus du luminaire et de leur administration ?
Répondent que le luminaire s'entretient de quêtes qu'on fait dans l'église, et peuvent produire, par communes années, douze ou treize francs, plus d'oblations et offrandes en cire, autrement royautés, qui produisent environ quinze francs par an ; quelques personnes par leur testament lèguent aussi quelque chose à l'église, ce qui arrive fort rarement.
REDDITION DE COMPTE. - Le sieur curé a administré les revenus de la fabrique depuis 1728 jusqu'en 1746 ; il nous a présenté son compte de recette et dépense ; sa recette pendant ledit temps s'est trouvé monter à la somme de deux cent cinquante et une livres dix neuf sous six deniers, la dépense jusqu'au sept avril 1746 à deux cent soixante huit livres douze sous six deniers, partant la recette doit à la dépense seize livres trois sous dont le sieur curé a bien voulu faire don à la fabrique, et a été déchargé de sa recette.
NOMINATION DE FABRICIENS. - Sont fabriciens depuis le 28 octobre 1744 Claude Buretier et Claude Peret, lesquels n'ont pas comparu quoique dûment avertis pour rendre leur compte ; les avons condamnés à une aumône de six livres au profit de la fabrique, ordonné que dans quinzaine ils nous apporteront leur compte, et ont été unanimement nommés à leur place pour fabriciens Jean Merlin et Dominique Trouillet, lesquels ont accepté ledit emploi, promis de s'en acquitter fidèlement et de rendre leur compte tous les ans aux fêtes de Pentecôte, et feront recette de cent deux livres dues à ladite fabrique.
PRESBYTÈRE. - Ensuite avons procédé, avec les susdits, à la reconnaissance du presbytère et avons trouvé qu'il consiste en une cuisine et chambre, degré de pierres proprement fait, par où on arrive à deux chambres hautes et un cabinet sous lequel est une cave ; dans la totalité du dessus sont les greniers. Plus consiste en une grange et écurie sous le même toit avec de petites retraites pour les bestiaux, le tout nouvellement construit à neuf, fort solide, très logeable et en bon état. Dépend encore de ladite cure une cour et jardin clos de haies vives et de palisse, de la semence de deux mesures ; jouxte la verchère appelée de la cure, appartenant au seigneur de matin et midi, le chemin de midi, le cimetière dudit lieu encore de midi et soir, une place encore de soir, la terre ou verchère du seigneur de bise, Constantin, curé.
INTERROGATS AUX HABITANTS. - Après quoi avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit :
Si leur curé fait sa résidence actuelle dans leur paroisse ?
Répondent qu'oui.
Si leur curé leur dit la messe et les vêpres les dimanches et fêtes et à quelle heure ?
Répondent qu'il dit la messe à huit heures en été et à neuf heures en hiver et les vêpres entre deux et trois heures.
S'ils sont contents de leur curé par rapport à l'administration des sacrements, aux secours spirituels des malades et à ses autres fonctions curiales, comme catéchismes, prônes et instructions ?
Répondent qu'ils en sont contents.
S'ils ne connaissent point d'empêchements de parenté ou autres entre personnes mariées ?
Répondent que non et ont signé avec nous ceux qui l'ont su :
H. C. évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; de Laroche ; Jean Prévost ; Sabatier ; B. Chevalier ; Merlin ; Jean Augagneur ; Gille ; Fleury ; Benoît Berthelier ; P. Livet ; Plassard, vice-promoteur.
Et après confection du présent procès-verbal se sont présentés Claude Buretier et Claude Péret, ci-devant fabriciens, lesquels ont rendu leur compte et se sont trouvés avoir entre leurs mains une somme de quarante livres un sou par eux remise entre les mains des nouveaux fabriciens, ce qui est tout ce qu'ils ont touché en argent, le produit de la cire ayant été employé à ladite église, de l'aveu du sieur curé et paroissiens. C. Perret ; Claude Buretier.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Avons ensuite interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit :
Enquis de ses noms, âge, diocèse, ordination et provisions ?
Répond qu'il s'appelle Jean Constantin, âgé de cinquante et un ans, né à Saint-Germain-la-Montagne de notre diocèse, prêtre depuis 1721, pourvu de ladite cure en 1723.
Si ses paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond qu'oui.
S'il n'y a point de gens qui manquent au devoir pascal ?
Répond qu'il n'y en a point qui manquent à s'y présenter.
S'il y a une sage femme capable d'administrer le baptême et un maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point de nommée et qu'elles se rendent service mutuellement ; il n'y a point non plus de maître d'école.
REGISTRES. - Ayant demandé au sieur curé les registres de baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants affirmant n'en avoir point d'autres : un cahier informe commençant en 1659 et finissant en 1673, quarante-quatre cahiers dont quelques-uns non couverts, les autres couverts partie en carton, partie en parchemin, commençant en 1674 et finissant en 1745, finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis ledit sieur curé des fondations de son église.
Répond qu'il y a les suivantes : Fondation d'une messe par semaine par M. Tristan de la Garde, sous la rente de quatre livres six sous huit deniers, selon son testament reçu du Trambly et Michelet, le 19 septembre 1519, et par extrait signé Couturier, le 8 mars 1646, coté 1er. Paye a présent le seigneur de Chassigny.
Autre d'une messe par semaine par dame Antoine Laurence de la Salle, dame de Chassigny, sous la rente de vingt livres, sans titres. Paie a présent le seigneur de Chassigny.
Autre d'une messe par an avec un Libera me tous les dimanches, par Jean Trouillet, sous la rente de quinze sous, sans titre ni contrat. Payent à présent Benoît Auberger et Benoît Verchère.
Autre de quatre messes avec un Libera me le premier dimanche de chaque mois et droit de banc dans l'église, par Emeric Camp, sous la rente de trois livres, selon son contrat reçu Verchère, le 16 septembre 1663, coté 2. Paie Jacques Thomassot.
Autre d'une messe basse par an, avec un Libera me le premier dimanche de chaque mois et droit de banc dans l'église, sous la rente de trente cinq sous, par Émilien Degurce par acte reçu Geofroy, le 28 décembre 1663. Paie à présent Benoît Degurce, coté 3.
Autre d'une messe basse par an, avec un Libera me le premier dimanche de chaque mois et droit de banc dans l'église par Simon Rébé, sons la rente de vingt sous, selon son contrat reçu Geofroy, le 27 novembre 1663. Coté 4. Paie Jean Michel des Murgers.
Autre de quatre messes par an et un Libera me tous les dimanches par Antoine Merlin, sous la rente de trois livres, par acte reçu Desportes, le 20 mai 1669, coté 5. Paie Jean Merlin.
Autre de quatre messes par an et d'un Libera me le premier dimanche de chaque mois, par Etienne Perret, sous la rente de trois livres, par acte reçu Desportes, le 5 octobre 1669, coté 6. Paie Antoine Verchère.
Autre de deux messes basses et droit de banc, par Jean Camp, sous la rente de vingt cinq sous, par acte reçu Desportes, le 31 juillet 1673, coté 7. Paie Jean Laroche.
Autre de deux messes par an et d'un Libera me le premier dimanche de chaque mois par Claude Alloin et Jeanne Déol sa femme par acte reçu Verchère, le 20 novembre 1675, coté 8. Paie Claude Benoît de Lafay.
Autre d'une messe par an et d'un Libera me le troisième dimanche de chaque mois par Benoît Dessaignes, sous la rente de vingt sous, selon son testament reçu Verchère, le dernier mars 1666, coté 9. Paie Antoine Verchère de Moleron.
Autre d'une messe par an et d'un Libera me tous les dimanches par Claude Fougerard, sous la rente de quinze sous, par acte reçu Desportes le 5 février 1677, coté 10. Paie Claude Fougerard.
Autre de huit messes par Claude Deposuel, sous la rente de trois livres par acte reçu Sabarin, le 22 avril 1693, coté 11. Paie Louis Augagneur.
Autre de trois messes par an, d'un Libera me tous les dimanches avec droit de banc, par Antoine Verchère et Gabrielle Livet, sa femme, sous la rente de quarante sous, par acte reçu Sabarin, le 29 janvier 1698, coté 12. Payent par moitié Thomas Verchère et Claude Bolan.
Autre de trois messes par an, d'un Libera me tous les dimanches et fêtes par Antoine de Laroche, par acte reçu Perrier, le 19 septembre 1699, coté 13. Payent à présent la moitié Jean Livet, un quart Benoît Barbin, et l'autre quart Antoine Pasquier.
Autre d'un Veni Creator avec le verset et l'oraison avant la messe, d'un Salve Regina avec verset et oraison après la messe et d'un De profundis avec verset et oraison tous les dimanches, par dame Georges de la Garde, sous la rente de trois livres, hypothéquée sur les terres du village de Bajard, paroisse de Mussy, selon la reconnaissance insérée au terrier de Chassigny, reçu Pezeau, le 18 mars 1563, ladite fondation non payée.
Toutes lesdites fondations réduites et modérées à une messe par semaine, le mardi ou le vendredi non empêché, à un Veni Creator avant la messe, et à un Regina cœli à la fin, depuis le dimanche de Quasimodo jusqu'à celui de la Trinité et encore un Libera me tous les dimanches et fêtes de l'année, ladite réduction que nous confirmons faite par notre prédécesseur, le 7 février 1715, dont il nous a été justifié.
Autre fondation de quatre messes et droit de sépulture, par Antoine Posuel, sous la rente de quarante sous, par acte reçu Verchère, le 23 octobre 1678, coté 15. Paie à présent Antoine Chevalier.
Autre de six messes et droit de banc par Pierre Dutreyve, sous la rente de trois livres cinq sous, selon son testament reçu Perrier, le 21 mai 1685, coté 16. Paie Claude Aucour.
Autre d'une grand'messe, Libera me et de quatre messes basses par Jean Desnoels dit Laroche et Claudine Desnoyers, sa femme, sous la rente de trois livres, par acte reçu Desportes, le 15 février 1686, coté 7. Paie Louis Gonain.
Autre de six messes avec droit de banc, par Benoît Verchère et Pierrette Duvernay, sa femme, sous la rente de trois livres, selon son testament, reçu Sabarin, le 6 août 1692, coté 18. Paie Louis Lafay.
Autre de quatre messes par Benoît, par Claude et par Antoine de Lafay, sous la rente de quarante sous, selon le testament de Benoît de Lafay, reçu Desportes, le 17 janvier 1708 ; il n'y a qu'une copie dudit testament en papier blanc.
Autre de cinq messes basses par Claude Boisseau, sous la rente de deux livres, selon son testament, reçu Verchère, le 20 mars 1738, coté 19. Le testament porte que les messes seront acquittées dans une chapelle qui doit être construite au Bief. Paye le propriétaire du Bief.
Autre de trois messes par Claudine Pérenin, sous la rente de trente sous, selon son testament, reçu de Laroche en décembre 1744, dont on n'a pas le titre. Paie Jean Merlin son mari.
Autre de six messes par Claude de Lafay, sous la rente de trois livres, il y a environ dix ans, payée par Claude et Pierre Perret, dont le sieur curé, n'a point de titre, que nous lui enjoignons de retirer.
Et a ledit sieur curé déclaré n'avoir d'autres titres concernant son bénéfice que ceux énoncés au présent procès-verbal, lesquels il a retirés, en demeure chargé et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Constantin, curé ; Plassard, vice-promoteur.
Les habitants de la paroisse de Chassigny ayant eu l'honneur de se présenter devant Mgr l'Évêque avec M. le Curé dudit Chassigny pour le supplier de régler toutes les difficultés qui étaient entre eux à l'occasion des réparations du presbytère et de la grange et autres bâtiments que ledit sieur curé entendait faire pour mettre toutes les dîmes et autres denrées qui se perçoivent dans ladite paroisse et dont il est fermier, et ce aux frais desdits habitants, mondit seigneur Évêque, après toutes choses dites de part et d'autre ordonne que pour les réparations du presbytère seulement (n'ayant voulu entendre parler des bâtiments que ledit sieur curé voulait pour mettre les dîmes de sa ferme), lesdits habitants donneraient audit sieur curé une somme de 600 livres et que moyennant cette somme ledit sieur curé ferait faire lesdites réparations, sans pouvoir de sa part en prétendre une plus grande contre lesdits habitants,
Mondit seigneur ordonne encore audit sieur curé de rendre compte du montant de l'argent qu'avait produit la fabrique de ladite paroisse depuis qu'il était curé.
Si mondit seigneur ordonne ce rendement de compte c'est parce que ainsi qu'en convient ledit sieur curé il avait eu le maniement de tout cet argent, n'ayant jamais donné connaissance d'aucun emploi par lui fait de cet argent.
Ledit sieur curé n'a point obéi aux ordres de monseigneur, c'est-à-dire n'a point rendu ce compte, ni quitté la ferme de la terre et seigneurie située audit Chassigny, que mondit seigneur lui ordonna expressément de quitter.
Lesdits habitants auraient pensé qu'après les règles que lui prescrivait Monseigneur, il aurait exécuté ces même règles et aurait cessé de fatiguer ses habitants, mais rien moins que cela, il persiste et se plaît à les tourmenter, en voulant toujours gouverner et disposer comme bon lui semble de tous les deniers de la fabrique.
Les habitants passeraient encore sous silence si ledit sieur curé leur donnait tous les secours et biens spirituels : Il est bien éloigné de le faire puisque il est presque toujours absent de sa paroisse. Cette absence dure quelquefois des trois semaines entières ; plusieurs habitants sont morts sans confession ni communion par sa faute et par l'éloignement qu'il y a des cures les plus voisines. Lesdits habitants étant obligés la plupart du temps de porter baptiser leurs enfants dans les paroisses voisines.
Il y a bien autres choses, Monseigneur, que lesdits habitants n'osent écrire contre ledit sieur curé qui s'érige encore en commissaire à terriers et en arpenteur des fonds de la paroisse pour travailler à la rénovation du terrier dont il fait la recette.
Vous voyez, Monseigneur, par ces détails que lesdits habitants ne seraient pas embarrassés de prouver, s'il en était question, combien ils sont à plaindre ; prenez compassion d'eux et ordonnez s'il vous plaît audit sieur curé de suivre vos ordres et de mieux faire son devoir qu'il ne l'a fait par le passé.
Perret ; Claude Buretier ; J. Merlin ; A. Chevalier ; C. Poisnel.

CHÂTEAUNEUF

Cejourd'hui vingt-un juillet mil sept cent quarante-six.
Nous, Évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Châteauneuf, sous le vocable de saint Paul, apôtre, dont la fête se célèbre le 23e janvier jour de sa Conversion et le 30 juin, où, après avoir été reçu et fait les prières accoutumées, en conséquence de la publication de notre mandement de visite faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par devant nous Me Guillaume Courdon, prêtre, curé dudit lieu, sieur François Alix, procureur d'office ; François Ponthus, Boyer, notaire ; Benoît Verchère, Gabriel Chevallier, Jean Déal, Benoît Alix, Pierre Joly, Blaize Delacoste, Léonard Rey, greffier ; Michel Pernin, Jean Joly, Etienne Lacoste, Claude Peguet, Gabriel Peguet, Pierre Batailly, Pierre Chevallier, Jean Janvier, Barthélémy Dubois, Gilbert Déal, Claude Arboux, Jacques Duret, sieur Joseph Monteret, fondé de procuration de Son Altesse, Mademoiselle Charlotte, princesse d'Armagnac, dame de Châteauneuf, les autres intéressés si aucuns sont ne comparant, quoique dûment avertis, contre lesquels notre vice-promoteur soussigné a requis acte et défaut que nous lui avons octroyé, assisté en outre de notre vicaire général et autres, tous ensemble avec les susnommés faisant et composant la plus grande et saine partie de ladite paroisse, tous habitants dudit lieu en présence desquels nous avons procédé à la visite de cette église et dressé le présent procès-verbal, assisté de notre vicaire général et vice-promoteur soussignés, nul autre intéressé ne comparant, quoique dûment convoqués au son de la cloche dans ladite église.
VASES SACRÉS. CIBOIRE. - Premièrement quant aux choses nécessaires pour la célébration de l'office divin et l'administration des sacrements, nous avons reconnu un ciboire d'argent doré en plusieurs endroits, de la hauteur de dix pouces et demi, qui peut contenir cent cinquante hosties, couvert d'un pavillon de toile d'argent et de soie rouge.
SOLEIL. - Plus un soleil d'argent d'un pied de hauteur, dont le croissant sera doré, couronné de fleurs artificielles et de pierreries fausses.
CALICE. - Plus un calice avec sa patène d'argent, dorés en partie, de neuf pouces et demi de hauteur ; le pied est faussé et l'intérieur de la patène sera doré.
CUSTODE. - Plus une custode de cuivre émaillé sans croix au-dessus, fermant mal, dorée en dedans.
TABERNACLE. - Le tabernacle est une caisse de bois à trois faces, avec deux accompagnements ; chaque face peut avoir deux pieds de hauteur (y compris la petite tribune qui lui sert de couronnement) sur un pied de largeur, ornée de chaque côté d'une niche où sont quatre statues de saint Pierre, saint Paul, saint Jean-Baptiste et saint Antoine abbé. La portière est sculptée d'une croix en bas-relief, sur laquelle est attaché un Christ en bas-relief, ornée de chaque côté de deux colonnes torses, les niches de l'accompagnement sont ornées d'une colonne de même ; il est doublé de soie rouge.
NICHE. - Au-dessus est la niche du Saint Sacrement avec une couronne impériale à fond azuré, surmontée d'un globe peint et d'une croix dorée portée sur trois cintres dorés qui appuient en devant sur un support doré, orné de deux petites colonnes torses de huit pouces de hauteur. Le fond est un panneau terminé par deux colonnes torses et une console, ledit panneau de deux pieds de long sur un de hauteur, attaché par derrière à la couronne impériale par une pièce en sculpture.
Le tout repose sur un double gradin sculpté au milieu duquel est un second tabernacle hors d'usage, sur lequel nous avons trouvé dix chandeliers sculptés d'un pied huit pouces environ, huit vases à bouquets, le tout, tant le tabernacle que la niche, dorés et sculptés très proprement et tenu décemment. Un crucifix de métal argenté, six chandeliers de bois noir et deux de cuivre, à l'antique. De chaque côté, derrière l'autel, s'élève un pilier avec sa corniche, au-dessus duquel sont deux anges adorateurs dorés de la hauteur de deux pieds et demi.
L'autel est d'une seule pierre, longue de six pieds, posée sur un massif de pierres, dans laquelle on a incrusté un marbre en état, couvert d'un tapis de soie assez propre.
La contretable est de bois de noyer blanchi. On y monte par deux marches de bois en état.
FONTS BAPTISMAUX. - De là nous sommes descendus aux fonts baptismaux, posés au bas de l'église, du côté de l'évangile, en midi contre le mur, dans une cuvette de pierre ronde, de trois pieds de diamètre environ, dans laquelle est une seconde cuvette de cuivre d'un pied et demi de diamètre, contenant l'eau baptismale, versée avec une coquille rompue et tombant dans la susdite cuvette de pierre percée au milieu et servant de piscine ; le tout fermant à cadenas avec un couvercle de bois noyer fort propre.
Contre le mur est une espèce de retable en pierre composé de deux piliers au fond duquel est un tableau représentant le Baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ dans un cadre de bois simple de trois pieds de largeur environ sur deux et demi de hauteur ; au-dessus sont deux frontons en bois peint en rouge, au milieu desquels est un grand crucifix propre et décent.
Le reste du mur en dessus est garni d'un tableau représentant le Saint Esprit dans un cadre de bois simple de cinq pieds de largeur sur quatre de hauteur. On y monte par une marche en pierre de taille très propre.
VASES DES SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans trois ampoules d'étain bien fermées et bien distinctes, fermées dans un vase d'étain carré oblong ; il y manque une croix et une goupille.
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal est posé en midi, du côté de l'épître, vis-à-vis les fonts baptismaux ; il est de bois noyer à deux places, très propre ; il peut avoir dix pieds de hauteur, y compris la grande corniche qui lui sert de couronnement ; au-dessus sont deux frontons avec une croix au milieu ; on y monte par deux marches en état. La portière, ornée de pilastres, ferme à targette en dedans.
CHAIRE A PRÊCHER. - La chaire à prêcher est posée contre le pilier de l'arc qui sépare le chœur d'avec la nef du côté de l'évangile ; elle est de bois de chêne, de figure carrée, le dais et le dossier sont de sapin, le cul-de-lampe est de pierre. Elle est garnie de deux tapis, l'un de satin rayé pour les jours ouvriers, et l'autre de satin blanc à fleurs rouges pour les solennités. On y monte par une rampe douce posée derrière les stalles du chœur dans le collatéral.
CROIX PROCESSIONNELLE. - La croix processionnelle est de cuivre avec un Christ bronzé.
BANNIÈRE. - Une bannière de damas blanc, où est représenté des deux côtés le Saint Sacrement porté par deux anges en broderie très propre, avec une croix et le Christ au bout de la lance.
Autre bannière de damas rouge, où sont représentés les apôtres saint Pierre et saint Paul, un crucifix au milieu des deux côtés, aussi en broderie neuve et très propre avec une croix de métal argenté en état.
BÉNITIERS. -A l'entrée en face du maître-autel est une cuvette de pierre en coquille posée sur un pilier de pierre du côté de l'épître, fort propre.
Autre cuvette de pierre très ancienne et fracturée, à l'entrée, contre le mur du côté de l'épître.
Autre bénitier de fonte pour l'aspersion, autre de cuivre ouvré au même usage, avec le goupillon de même métal.
AUTEL DE LA VIERGE. - Au fond du collatéral de l'évangile, dans une coquille en bise, à côté du sanctuaire, est un autel sous le vocable de la Sainte Vierge, représentée dans un tableau en médaillon d'un pied et demi de diamètre, servant de retable dans un panneau presque carré, de trois pieds et demi de largeur sur deux de hauteur, posé sur un triple gradin de bois blanchi, une petite caisse à cinq faces servant d'espèce de tabernacle sur lesquels nous avons trouvé une statue de la Sainte Vierge d'un pied de hauteur, dorée, deux chandeliers de cuivre et deux vases dorés.
L'autel, d'une seule pierre de cinq pieds de longueur, est posé sur un massif de maçonnerie. Il y a un marbre qui a servi au maître-autel et qui a quelques marques de consécration ; couvert de trois nappes et d'un tapis de toile peinte.
La contretable est de bois noir, dans laquelle on a monté un devant d'autel de satin rayé très propre. Le marchepied a besoin de réparation.
La coquille peut avoir sept pieds de largeur sur six de profondeur ; elle est éclairée au fond par un vitrail en état. De chaque côté, sur des piédestaux de pierre posés dans le mur, sont deux statues de trois pieds et demi de hauteur, l'une en bois et dorée en plein, de la Sainte Vierge, très bien faite, l'autre de pierre peinte représentant saint Jean-Baptiste.
FONDATION. - Enquis du service affecté audit autel,
Répond le sieur curé qu'il y a une fondation de vingt messes et douze Libera faite par Michel Pernin, sous la rétribution annuelle de dix livres par acte reçu Sabbatin le 29 janvier 1715, hypothéquée sur un pré et terre contigus, appelé des Maritans, sis en la paroisse de Saint-Maurice ; ledit pré de la contenue d'un char de foin et la terre de quatre mesures de semence, ces deux fonds sont réversibles à la cure après le décès du fondateur, comme il est porté par l'acte ci-dessus et que nous avons coté n° 1.
AUTEL SAINTE MADELEINE. - De l'autre côté, dans la même position, est un second autel semblable au premier, sous le vocable de sainte Madeleine, représentée en demi-relief dans le médaillon qui lui sert de retable. Il y a un crucifix de bois doré de trois pieds de hauteur, neuf, deux chandeliers de cuivre en état et deux vases dorés.
Les statues représentent l'une saint Pierre, en bois peint et grossièrement faite, l'autre sainte Marguerite, en pierre, assez décente.
Enquis s'il y a des fondations, le sieur curé nous a répondu qu'il n'y en avait point.
AUTEL SAINTE ANNE. - Contre le premier pilier, dans la nef du côté de l'évangile, est un autel en pierre posé sur un massif de maçonnerie, sous le vocable de sainte Anne, représentée dans un tableau dans un cadre de bois noyer de quatre pieds de largeur sur cinq de hauteur, reposant sur un gradin de bois de sapin, sur lequel il y a un grand crucifix de bois en état, deux chandeliers de bois, un mauvais tapis de soie.
La contretable est de bois noyer, avec un devant d'autel de toile peinte ; le marchepied est de sapin en état.
Tout autour règne une balustrade en bois de six pieds en carré, dont la portière a besoin de réparation. Le tout construit aux frais de feu sieur Claude Sabbatin.
Enquis s'il y a quelque service affecté à ladite chapelle ou autel ?
Répond le sieur curé qu'il y a une fondation de douze messes basses faite par le sieur Claude Sabbatin, sous la rente annuelle de six livres cinq sols, par son testament du 21 novembre 1648, reçu Couturier, notaire royal, ladite rente payée et reconnue par sieur Gabriel Chevallier et demoiselle Philiberte Verchère, son épouse, bientenants, par acte reçu Boyer, notaire royal, le 14 novembre 1737, lesdits deux actes cotés n° 2.
AUTEL SAINT ANTOINE. - Autre autel contre le pilier suivant, du même côté, sous le vocable de saint Antoine, représenté dans le tableau qui lui sert de retable dans un cadre de bois blanchi de la hauteur de cinq pieds sur quatre et demi de largeur, reposant sur un gradin de sapin orné de peintures sur lequel il y a un crucifix de bois avec un Christ de cuivre argenté.
L'autel est d'une seule pierre posée sur un massif de maçonnerie de cinq pieds de longueur, couvert d'un tapis de toile peinte.
La contretable est un cadre de bois noyer dans lequel on a monté un devant d'autel d'indienne rayée. Le marchepied est en état.
Au-dessus du tableau est une niche avec des consoles peinte avec une statue de saint Antoine au dedans. Enquis du service affecté audit autel,
Répond le sieur curé qu'il y a deux fondations, la première de quatorze messes basses, faite par Bonaventure Ducarre, sous la rétribution de huit livres, par son testament reçu Verchère le 30 septembre 1667, payée et reconnue par Gabrielle Auboyer, veuve d'Antoine Poyer, et François Poyer, son fils, de la paroisse de Saint-Martin de Lixy, par acte reçu Verchère, 28 décembre 1741, lesdits deux actes cotés n° 3.
2° Fondation de douze messes basses faite par Antoine Humbert, sous la rétribution de six livres, par acte reçu Nompert, notaire royal, le 6 septembre 1713, payée et reconnue par Claude Roche de la paroisse de Saint-Maurice, acte reçu Chappuis, notaire royal à Mâcon le 18 novembre 1727 et par sentence du présidial de Mâcon 9 juin 1737, signé Préaud, lesdits actes cotés n° 4.
SACRISTIE. -Ayant ensuite demandé à être introduit dans la sacristie, on nous a répondu qu'il n'y en avait point et on nous a conduit derrière le maître-autel où nous avons trouvé deux armoires pratiquées dans le piédestal des adorateurs, fermant à clef, au milieu desquels est une commode et au-dessus un petit buffet, le tout de chêne propre et en état, dans lesquels nous avons reconnu les ornements suivants.
Un devant d'autel de satin blanc à fleurs rouges garni d'une frange rouge et blanche en état.
ORNEMENTS. - Autre de velours à galons d'argent fin en état. Autre de satin vert garni d'une dentelle de soie en état. Autre de damas violet. Autre de cadis noir à croix blanche en état. Une chape de satin blanc à orfroi de satin rouge à galons d'or faux en état, avec son étole assortis-sante, en état. Autre chape de camelot gaufré avec son étole assortissante noire, en état. Une chasuble de satin blanc à fleurs, à croix rouge à fleurs, assortissant à la chape, complète. Autre de velours rouge ciselé à galons d'argent fin, complète, en état. Autre de damas rouge sans bourse. Autre de satin blanc à fleurs rouges, à croix de satin vert, garnie de galons blancs et rouges en soie, complète. Autre de camelot simple violet, usée, complète. Autre de camelot noir à croix de satin blanc semée de têtes de mort et de larmes, complète.
DAIS. - Un tour de dais pour la procession, de damas blanc à franges d'argent faux, le fond d'une toile radoucie (sic) sur un cadre à quatre bâtons.
Autre tour de dais de satin rayé à fleur, le fond de toile radoucie, monté sur un cadre à deux bâtons, pour le viatique.
Une écharpe de taffetas blanc à franges d'argent.
Un drap mortuaire de cadis propre et en état.
Une étole pastorale blanche et violette de camelot gaufré, en état.
Un pavillon d'indienne blanche à fleurs rouges pour couvrir le retable.
LINGES. - Quatre aubes dont l'une est à dentelle et fine, les autres communes, dix amicts, deux ceintures.
Cinq surplis mi-Hollande, en état.
Une nappe de communion, quinze pour l'autel, dont trois fines et cinq mauvaises, servant de sous-nappes à la petite Venise, trois garnies de dentelles, six lavabos.
Six corporaux à dentelles, et un uni, douze purificatoires, six pâlies, une lampe de métal argenté d'un pied de diamètre, un encensoir de cuivre avec sa navette en état, une cloche pour les processions et une petite pour la messe, deux burettes d'étain avec le bassin, le bassin d'étain de la fabrique, deux falots pour le viatique, fort propres.
LIVRES D'AUTEL ET DE CHŒUR. - Deux missels romains, l'un grand et l'autre petit, pour les morts, un graduel et un antiphonaire in-folio, un Te igitur usé, deux rituels, un lutrin en état au milieu du chœur, une représentation [Catafalque funéraire] quatre grands chandeliers de bois tourné noir, avec une chapelle ardente, trois bâtons peints en vert avec une image du Saint Sacrement au-dessus pour la confrérie.
ÉTAT INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE. SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille d'environ trente pieds de hauteur, de douze pieds de largeur sur seize de profondeur, éclairé par deux vitraux inégaux ; règne autour un cordon à la hauteur de quatre pieds et demi, sur lequel il y a cinq piliers portant un second cordon de sept pieds de hauteur.
Au fond de la coquille et entre deux piliers est un tableau représentant un crucifix cintré, de huit pieds de haut sur quatre de large, au bas duquel est le tableau des fondations bien en ordre, et en dessous un petit prie-dieu avec un siège dans l'embrasure du mur où se trouve le tronc de la fabrique de l'église. Celui de la confrérie est dans un des buffets de la sacristie.
Entre les deux premiers piliers sont deux grandes statues de cinq pieds de hauteur, y compris le piédestal, l'une en pierre représentant saint Pierre, l'autre en bois et très belle représentant saint Paul, et dorée.
De là on descend par une marche en pierre dans l'avant-choeur, voûté à la hauteur de quarante pieds, éclairé par un grand œil de bœuf bien vitré qui prend son jour au-dessus de la coquille du sanctuaire. Ladite voûte soutenue par quatre piliers en ordre d'architecture. Il peut avoir huit pieds de profondeur sur quinze de largeur.
CLOCHER. -De là on descend encore une marche en pierre dans le chœur situé sous la voûte d'un dôme de soixante pieds de hauteur sur lequel est construit le clocher qui est une tour carrée percée au-dessous du cordon par quatre grandes fenêtres et au-dessus de huit autres fenêtres séparées par des colonnes en architecture ; au-dessus est une pyramide en pierres de taille ouverte encore des quatre côtés par une fenêtre.
L'angle de la pyramide, du côté du soir, menace ruine, et les clefs des cintres des fenêtres se déplacent.
CLOCHES. - La charpente est en état. II y a trois cloches, dont la plus grosse pèse huit cents, les autres par proportion ; le joug de la seconde cloche est en mauvais état.
On y monte par deux grandes échelles très dangereuses et qui défigurent le chœur qui est très beau et qui peut avoir quinze pieds en carré. De chaque côté, à l'entrée de l'avant-choeur, est le banc du seigneur et les bancs du sieur curé et des chantres, en forme de stalles ; entre les piliers qui soutiennent ledit dôme, les stalles hautes et basses, il y a deux escabeaux à côté du lutrin ; il est séparé de la nef par une balustrade en panneaux, il y manque une porte ; au-dessus est une traverse de bois, surmontée d'un crucifix à hauteur presque naturelle, en état.
NEF. - La nef est de plein pied avec le chœur, elle peut avoir cinquante pieds de hauteur dans la voûte du milieu et vingt-cinq dans chaque collatéral, composé de trois arcs portés par deux piliers en ordre d'architecture.
La voûte du milieu est éclairée au-dessus du cordon par sept grands vitraux, bien entretenus, ornés de piliers en ordre d'architecture, soutenant un second cordon qui suit le cintre desdits vitraux.
La voûte des collatéraux est éclairée par huit jours, dont deux sont fermés en soir.
Elle [la nef] peut avoir dans sa totalité cinquante pieds en longueur sur trente de largeur, bien pavée et blanchie.
COLLATÉRAUX. - Les collatéraux du chœur sont de même (avant-choeur, hauteur et construction) que ceux de la nef et peuvent avoir vingt-quatre pieds en longueur sur huit de largeur, éclairés par deux vitraux et deux yeux de bœufs (sic) bien entretenus ; ils sont séparés de la nef par un mur de refent où l'on a pratiqué une porte.
BANCS. - Il n'y a aucun banc dans ladite église. On y rentre par deux portes bien entretenues, l'une en face du maître-autel, fermant à deux battants, l'autre brisée et du côté de l'épitre, dans le premier arc de la nef.
Au-devant de la principale porte est une terrasse prise dans le cimetière, de douze pieds de largeur sur quarante de longueur, on y monte de la place par seize degrés en pierre bien entretenus. Ladite terrasse règne autour de ladite église jusqu'au milieu du vaisseau et forme le cimetière dont les murs sont bien tenus. Dans l'angle en midi est une belle croix de pierre à trois marches.
Au-devant de la seconde porte est un perron cadette où l'on monte par quatre marches ; il peut avoir dix pieds en carré. De là on monte cinq marches à l'église. Il y a un coin, du côté du soir, du mur de la terrasse du cimetière qui a besoin de réparation.
ÉTAT EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE. - Visite faite de l'extérieur de ladite église, nous l'avons trouvée couverte à tuiles creuses, reprise à taille ouverte depuis peu, excepté les collatéraux du chœur. Le mur en matin tant du chœur que de l'avant-chœur manque par les fondements et demande une prompte réparation qui ne paraît pas dispendieuse.
Les murs du frontispice ont besoin d'être recrépis ; le fronton est orné de piliers en ordre d'architecture, ainsi que la porte principale d'où l'on monte à l'église par quatre marches ; au-dessus du fronton est un pilier en architecture sur lequel est un pélican en pierre et en bon état.
Le tout de la contenue d'environ cinq coupes, confine de matin et bise la place du château, de soir l'audience et de midi la place et le chemin montant au château [L'église de Châteauneuf, aujourd'hui restaurée, est un type remarquable de l'architecture du XIIe siècle. Voir J. Virey, l'Architecture romane dans l'ancien diocèse de Mâcon, et Jos. Déchelette, l'Art roman dans le Brionnais.]
INTERROGATS. COMMUNS. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé et autres susnommés comme s'ensuit :
NOMINATEUR. - Qui nomme à la cure ?
Répondent que la nomination de ladite cure appartient à M. le comte de Drée, comme ayant droit de M. d'Odour [Gilbert Damas, seigneur d'Audour (à Dompierre)], cessionnaire par échange de celui du chapitre de Saint-Paul de Lyon.
COMMUNIANTS. RESSORT. - Combien de hameaux il y a dans ladite paroisse et combien de communiants, de quel bailliage, élection et parlement ?
Répondent qu'il n'y a que le bourg dudit Châteauneuf, un petit hameau de trois maisons appelé Angelins, et deux domaines séparés, l'un dit du Montet et l'autre du Banchet, le tout de cent vingt communiants environ, du bailliage et élection de Mâcon, parlement de Paris.
SEIGNEUR. - Qui est le seigneur haut justicier ?
Répondent que c'est Mademoiselle la princesse d'Armagnac, dame du clocher, et qu'ils plaident devant son juge en première instance et par appel au bailliage de Mâcon et au parlement de Paris, et ce à cause de la châtellenie royale de Châteauneuf dont ladite demoiselle est engagiste.
DÉCIMATEURS. - Qui sont les décimateurs et à quelle quotité ils payent la dîme ?
Répondent que le sieur curé est seul décimateur dans toute l'étendue de ladite paroisse et que la dîme se paie pour l'église, avoine, orge et fèves de quinze la seize, celle de froment et vin de seize la dix-sept ; à l'égard du chanvre il se paie de vingt-quatre la vingt-cinq, le vin et chanvre du plus le plus, du moins le moins, à l'égard des autres choses décimables s'il y a nombre inférieur aux quotités ci-dessus, la dîme se paie par proportion aux mêmes quotités et s'il est supérieur le surplus ne se paie point ni ne se transporte point sur une autre terre.
FONDS DE CURE. - Quels sont les fonds de cure ?
Répondent qu'ils consistent :
1° Dans la totalité de la dîmerie de la paroisse de Châteauneuf, confinée de bise par les prés de Claude Fleury, les terres et bois du domaine des Brosses, appartenant au seigneur de Châteauneuf, lesdites terres de la dîme de Saint-Maurice et de Tancon, de là en tirant en matin l'ancien chemin de Tancon à La Clayette, de la Croix d'Angelin en ligne droite jusqu'au bois des Combes, de midi ledit bois des Combes et le petit ruisseau de Lamurre, de soir le cours de la rivière de Sornin jusqu'au moulin Guerrier, de là en suivant un petit ruisseau jusqu'au pré Fleury susnommé.
2° Une dîme par indivis par moitié avec le sieur abbé de Saint-Rigaud dans le canton appelé Poppé, paroisse de Saint-Maurice, qui se perçoit de toutes choses décimables de douze la treize à l'exception du froment qui se lève de treize la quatorze, et du chanvre de vingt la vingt et une, les nombres rompus se payent comme ci-dessus, et se confine ledit canton de bise les grands taillis d'Avaize et les terres de la Matrouille, de matin lesdites terres et celles de la Morelle, de midi et soir le vignoble de Fond-Pérouse.
3° Une rente annuelle de vingt livres payée par François Polosse, habitant de la paroisse de Tancon, village de la Cornerie, et reconnue par le même, le 17 mars 1743, reçu Verchère. Ladite rente provenant de l'aliénation d'un terrier appartenant au sieur curé de Châteauneuf sur les paroisses de Saint-Nizier-d'Azergue et Poules, ladite aliénation par feu Me Antoine Janvier, prêtre curé de Châteauneuf, au profit de M. François de Ronchivol, chevalier, seigneur de Pramenoux, par contrat de vente passé le 1er février 1667, reçu Gonet, notaire royal, moyennant le principal de cinq cent quatre-vingts livres hypothéquées sur le pré appelé de Lafond, possédé par ledit François Polosse ; lesdits actes cotés 5.
4° Autre rente foncière de six livres deux sols due ci-devant par Claude-François Enemond et Françoise Carré, veuve de Noël Dompetit, suivant leur reconnaissance reçue Couturier, le 2 juin 1628, payée et reconnue savoir trois livres deux sols par Pierre Déal, maréchal de Châteauneuf, acte reçu Boyer, le 25 novembre 1728, les trois livres restantes par Benoîte Desmurget, veuve de Claude Troncy, et par Benoît Chervier, son gendre, suivant leur reconnaissance du 16 février 1736, reçu Boyer ; lesdits actes cotés n° 6.
5° Un pré de la contenue de six chars de foin avec un pasquier de la contenue de huit mesures de semence, confiné de toute part par l'étang et terres du seigneur de Châteauneuf, situé en ladite paroisse.
6° Une chenevière de la contenue d'une mesure, située le long du chemin de Châteauneuf à Charlieu de bise, les héritiers Sabbatin de midi, matin et soir, tous lesdits héritages avec la cure et son pourpris, à l'exception de la grange et du jardin neuf, de franc alleu.
REGLEMENT. PORTION CONGRUE. - Enquis si l'on paie un supplément de portion congrue ?
Répondent que le seigneur de Châteauneuf paie au sieur curé la somme de cent cinquante livres suivant le legs porté par le testament olographe de dame Hypolithe de Gondy, marquise de Ragny, dame de Châteauneuf, du 26 juin 1643, déposé es-mains de Jorgue, notaire au Châtelet de Paris, reconnu par Madame de Lesdiguières, le 19 juillet 1704, par transaction reçue Lange le jeune et Letourneur, notaires royaux à Paris ; ledit legs fait en considération du peu de revenus tant des dîmes que des anciens fonds de la cure ; lesdits actes cotés n° 7.
Appartient en outre à ladite cure un terrier composé de quatre cahiers signé Bardin et Couturier, et un cinquième cahier contenant quelques reconnaissances nouvelles signé Nompert, lequel le sieur curé n'a pu représenter attendu qu'il les a donnés à renouveler et pourrait valoir dans la suite environ dix livres.
CASUEL. - Il n'y a ni coupes de feu ni gerbes de passion.
Enquis quels sont les droits curiaux ?
Répondent que par usage ils payent trois livres par mariage et remise autant pour la sépulture des grands corps, trente sols pour celle des enfants, un mouchoir pour les baptêmes, quinze sols pour la relevée des femmes compris l'honoraire de la messe ; pour le droit de pâques un sol par communiant.
PRESBYTÈRE. - Enquis s'il y a un presbytère ?
Répondent qu'il y en a un et nous y ayant conduit nous l'avons trouvé en la situation suivante : près de l'église on y entre par un jardin qui est terrasse sur le bourg et dont les fondements ont besoin d'une prompte réparation, dans le bas est un vestibule, un salon voûté, un petit bûcher où se trouve un petit degré dérobé ; dans le fond du vestibule est une cuisine, souillarde ou cellier, pouvant contenir douze pièces de vin, au-dessus duquel est une espèce de grenier servant de décharge. De la cuisine on entre par une porte vitrée dans un petit jardin ci-devant masure, acquise par le sieur curé d'aujourd'hui pour éclairer ladite cuisine, et qu'il a réuni au presbytère. Ledit jardin chargé de trois messes de fondation comme il sera dit ci-après. Du premier jardin on monte par un degré de pierre hors d'oeuvre dans une grande salle, d'où l'on va en une chambre située à main droite entre bise et soir et à main gauche de ladite salle en matin est un cabinet bien voûté. Au-dessus du tout règne un grand grenier sous un même toit, en état et de la contenue avec lesdits jardins d'environ trois coupes de semence, confine de matin le grand chemin du bourg à l'église, de bise la terrasse du cimetière, de soir les maisons et jardins de plusieurs particuliers, de midi une masure.
Vis-à-vis du presbytère, au delà du chemin, est une maison appelée Morestin avec ses dépendances, jouxte de bise les écuries du château, de matin la chenevière du seigneur, de midi et soir le chemin du bourg à l'église, asservisée par feu M. Aimé Jâle, prêtre, curé dudit lieu, du seigneur sous la rente annuelle de quatre livres cinq sols, par contrat du 17 décembre 1673, reçu Verchère, coté n° 8.
Le sieur curé de Châteauneuf ayant toujours joui de cette maison jusqu'à présent, le sieur curé d'aujourd'hui ne voulant point exiger de ses paroissiens, attendu leur petit nombre et leur pauvreté, de lui fournir une grange, grenier à foin, écurie, fournier, a trouvé les susdites commodités dans ladite maison de Morestin par les changements et réparations qu'il y a faits et sans lesquels ladite maison ne subsisterait plus parce qu'elle tombait en ruine.
FABRIQUE. LUMINAIRES. COMPTES. - Enquis s'il y a une fabrique, quels en sont les revenus et par qui administrée ?
Répondent qu'il n'y a point de fabrique rentée, mais que le luminaire est entretenu par le produit d'une quête qui se fait pendant la messe les jours de dimanches et fêtes par sieurs Léonard Ray et Pierre Joly nommés à cet effet par les officiers de la paroisse par acte reçu Joly, notaire royal, le 27 février 1746, le produit desquelles est déposé dans le tronc dont il a été parlé ci-dessus et d'où l'on tire les sommes nécessaires pour l'usage susdit, lesquelles sommes sont enregistrées le même jour dans le livre à ce destiné et fermé dans une armoire de la sacristie et signé par le sieur curé et luminiers à chaque emploi ; en règle, partant nul compte à rendre.
LAMPE FONDÉE. - Quant à l'entretien de la lampe qui brûle jour et nuit devant le Saint Sacrement, nous a représenté le sieur curé une fondation de cinquante livres faite par feu Madame la marquise de Ragny dans son testament ci-dessus, coté et reconnu n° 7, laquelle somme est remise entre les mains du marguillier pour entretenir ladite lampe et le dédommager de ses peines n'ayant presque point d'autre profit à cause du petit nombre et de la pauvreté des habitants.
A l'égard de l'espace contenu dans la balustrade de la chapelle de sainte Anne où Gabriel Chevalier, bientenant, du sieur Claude Sabbatin, prétend avoir droit de banc, nous étant fait représenter le verbal de visite de M. Colbert, l'un de nos prédécesseurs, en date du 16 mai 1672, nous y avons reconnu que ledit Claude Sabbatin s'était engagé de payer pour ledit droit de banc, la rente annuelle de trente sols tournois ce qui n'a point été exécuté quoique ses héritiers aient joui jusqu'à présent dudit droit, avons ordonné en conformité du verbal de la susdite visite, que pareille somme sera payée par ledit Gabriel Chevalier annuellement à la fête de saint Martin, et à défaut de payement audit terme sera ladite balustrade enlevée et ledit droit supprimé, ledit procès-verbal de visite coté n° 9.
CONFRÉRIE. - Enquis s'il y a une confrérie ?
Répondent qu'il y en a une établie en l'honneur du Saint Sacrement de l'autorité de M. Michel Colbert, l'un de nos prédécesseurs, à la charge de se servir des règlements établis par M. l'Évêque de Chalon dont on nous a présenté la copie cotée avec ladite permission n° 10.
Enquis si l'on est fidèle à les observer ?
Répondent que la pluspart s'en dispensent surtout de payer le droit d'introge, de reconnaissance, et pour le service des confrères défunts.
Enquis quel est le service particulier de ladite confrérie ?
Répondent qu'ils font célébrer chaque mois une messe à l'honneur du Saint Sacrement et une à la mort de chaque confrère défunt avec un nocturne de l'office des morts.
Enquis quels en sont les revenus et par qui administrés ?
Répondent qu'ils consistent en une redevance annuelle d'un sol pour chaque confrère, d'une somme arbitraire à leur réception et dans le produit des quêtes qui sont déposées dans un tronc particulier dont il a été parlé ci-dessus, lesquelles sommes sont administrées par le sieur curé et officiers de ladite confrérie, dont la recette et la dépense sont énoncées et signées dans un livre particulier dans lequel sont inscrits les noms des confrères, par le sieur curé et officiers susdits. Le compte a été arrêté depuis peu et est en règle.
Sur quoi le sieur curé nous avait prié de statuer et de fixer les sommes susdites. Nous avons ordonné de son consentement exprès et des confrères susdits qu'on paiera dix sols pour droit d'introge, deux sols pour la reconnaissance annuelle et deux sols pour le service de chaque défunt, lesquelles sommes seront employées comme ci-devant par moitié avec celles de la fabrique pour les réparations et ornements de l'église, nous exhortons les peuples à maintenir et augmenter ladite association et à se rendre à notre présent règlement, sans quoi nous nous verrions obligé à l'interdire attendu le peu de zèle que l'on a eu jusqu'à présent pour une dévotion dont l'objet est le culte du plus saint de nos mystères.
Enquis s'il y a des reliques ou indulgences ?
Répondent qu'il n'y en a point.
Enquis s'il n'y a point d'aumône fondée au profit des pauvres de ladite paroisse ?
AUMÔNE FONDÉE. MAISON DE CHARITÉ. - Répondent que Madame la marquise de Ragny a fondé une maison de charité à Châteauneuf pour y tenir et nourrir six pauvres malades pour les paroisses dépendantes de sa seigneurie et terre de Châteauneuf, voulant ladite fondatrice que les années où il n'y aurait point de malades, lesdites deux cents livres de pension qu'elle lègue pour ce sujet, suivant son testament olographe du 26 juin 1643 ci-dessus coté, déposé entre les mains de Jorgue, notaire au Châtelet de Paris, soient employées à faire apprendre des métiers à de pauvres garçons ou filles des terres de ce pays-là. Outre ce, ladite dame donne une pension annuelle de quinze livres au sieur curé de ce lieu pour les soins qu'il prendra desdits pauvres.
Enquis si cette fondation a été exécutée ? Son état ci-devant et son état présent ?
Répondent qu'il y a une maison en cette paroisse avec ses aisances et appartenances de la contenue de deux mesures de semences environ, jouxte de bise le pré et chenevière du sieur Pierre Joly, de matin une terre du seigneur de Châteauneuf, de midi le jardin du sieur Jean Déal et de soir le chemin tendant de Châteauneuf à La Clayette. Ladite maison consistant en un grand cellier et un petit, une grande et petite chambre, un grenier au-dessus, le tout destiné à servir d'hôpital et de retraite auxdits malades ; qu'on y loge présentement deux pauvres femmes veuves âgées sans bien et sans retraite auxquelles on ne donne rien pour les nourrir sur ladite pension, et elles ne jouissent que du petit fond attenant à ladite maison et travaillent d'ailleurs pour fournir à leur subsistance.
Que depuis de longues années, cette fondation n'est pas autrement exécutée, mais la pension susdite de deux cents livres a été remise par les fermiers pendant quelques années entre les mains des sieurs curés de Châteauneuf, Saint-Maurice, Tancon, Saint-Martin-de-Lixy, Coublanc, Maizilly, Saint-lgny-de-Roche, Saint-Laurent-en-Brionnais, Cuinzier, qui en distribuaient chacun leurs parties à leurs pauvres ; qu'ensuite cette pension a cessé d'être distribuée dès que les sieurs Chabrier et Boisseaux ont commencé d'être fermiers de ladite seigneurie, et on ne sait pas qu'elle ait été employée d'aucune sorte au soulagement des pauvres.
Qu'en 1736, le sieur Louvrier l'aîné ayant pris la ferme, il a remis dans les premières années de son bail entre les mains des sieurs curés desdites paroisses cent livres pour être par eux distribuées à leurs pauvres, et ensuite il les a données au maître d'école de cette paroisse. On doute s'il n'est pas redevable d'une année. Quant aux autres cent livres il les a transportées au maître d'école du Bois-Sainte-Marie ; qu'enfin depuis environ deux ans l'on ne paie plus rien auxdites paroisses quoique l'on continue de donner les cent livres au maître d'école du Bois-Sainte-Marie.
Sur quoi il nous ont humblement supplié de leur accorder notre protection pour faire rétablir cette fondation suivant les intentions de la dame fondatrice, si mieux nous n'aimons appliquer les échus et autres fonds nécessaires pour les réparations ci-dessus énoncées tant à l'église qu'au presbytère, et le sieur curé a signé et s'est retiré.
Courdon C. M. de Châteauneuf.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Le sieur curé s'étant retiré nous avons interrogé les habitants comme s'ensuit :
1° Si le sieur curé fait sa résidence actuelle et ne fait point d'absences préjudiciables au bien de la paroisse ?
Répondent qu'il est très exact.
2° S'il ne manque point de leur dire la messe fêtes et dimanches et les vêpres à l'heure prescrite par les ordonnances ?
Répondent qu'il ne la retarde jamais qu'à cause des confessions qui sont quelques fois nombreuses qu'il ne peut renvoyer attendu la caducité des sieurs curés voisins.
3° S'il visite les malades, et si personne n'est mort privé des sacrements par sa faute ?
Répondent qu'il remplit au mieux tous ses devoirs.
4° S'il fait exactement les catéchismes, dimanches et fêtes, suivant notre dernière ordonnance ?
Répondent qu'il fait les catéchismes exactement depuis le premier dimanche de l'Avent jusqu'à Pâques tous les jours à l'exception du mois de janvier et février qu'il ne les fait que trois fois la semaine, attendu la rigueur de la saison, ce qu'il n'a pu exécuter aussi religieusement le carême dernier à cause des attentions qu'il a été obligé de donner aux maladies dangereuses des sieur curés de Tancon et Saint-Martin et à la desserte desdites paroisses. Qu'outre ce il leur procure les instructions du catéchisme par une personne qui fait les fonctions de maître d'école quoique sans titre ; enseignant de plus ledit sieur curé à ceux de ses paroissiens qui ont de la disposition, le chant de l'église, ce qui est très édifiant et ayant été témoins de la gravité avec laquelle l'office divin se célèbre, nous avons exhorté lesdits paroissiens à profiter des instructions du sieur curé.
5° S'il fait le prône les dimanches ?
Répondent que chaque dimanche il en lit la formule y ajoutant un mot d'édification suivant l'occurrence.
6° S'il est exact à exécuter les fondations ?
Répondent qu'ils ne s'en sont pas aperçus et lecture à eux faite de tout ce que dessus déclarent lesdits habitants contenir vérité et ont signé avec nous quelques uns et non les autres pour ne le savoir de ce enquis.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Manoury, vicaire général ; Alix ; Boyer ; P. Joly ; J. Joly ; Déal ; C. Pegnot ; Dubois ; J. Déal ; Ray ; Poyet ; Delacoste ; Verchère ; Roux ; Alix ; Plassard, vice-promoteur ; Noblet, greffier ; Chevalier (je soutiens que je ne dois que six livres cinq sols pour la fondation que pour droit de banc).
INTERROGATS FAITS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé comme s'ensuit :
1° De ses noms, âge, diocèse, ordination, provision et institution de ladite cure.
Répond qu'il s'appelle Guillaume Courdon, né à Clermont en 1698, ordonné prêtre sur démissoire à Saint-Flour en 1725, pourvu de ladite cure par la nomination de M. le comte de Drée en 1735 et mis en possession en suite de notre institution la même année, ce qu'il a vérifié par titres à nous exhibés.
2° Si ses paroissiens observent la sanctification des fêtes et dimanches ?
Répond qu'il en est édifié.
3° S'il n'y a point de fêtes de dévotion ?
Répond qu'ils sont en usage de chômer la fête de saint Roch, jour auquel le sieur curé fait une procession solennelle pour la peste.
4° S'il n'y a ni divorce, ni inimitié, ni procès scandaleux ?
Répond qu'il n'en connaît point.
5° S'il n'y a personne qui manque au devoir pascal ?
Répond que tous y ont satisfait.
6° S'il y a des sages-femmes en état d'administrer le baptême en cas de nécessité ?
Répond qu'il n'y en a point.
7° S'il y a un maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point d'attitré, mais que plusieurs enseignent à lire et à écrire aux enfants du bourg et sont de bonnes mœurs.
8° S'il n'y a point d'abus et superstition dans ladite paroisse ?
Répond qu'à l'occasion de la solennité du Patron, on ouvre les halles publiquement et qu'il se fait un apport ou espèce de foire très indécente par les danses et les ivrogneries qui s'y commettent, qui entraînent bien d'autres désordres qu'il n'a pu empêcher par ses remontrances. Sur quoi nous avons exhorté les officiers de justice à faire leurs devoirs et à tenir la main à l'exécution des ordres de Sa Majesté.
REGISTRES. - Ayant demandé ensuite au sieur curé les registres de baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants :
Un cahier couvert en parchemin, contenant les actes depuis 1618 jusqu'en 1643, plusieurs laissés en blanc et d'autres non signés. Autre depuis 1636 jusqu'en 1645, plusieurs laissés en blanc. Autre depuis 1645 jusqu'en 1654. Autre depuis 1649 jusqu'en 1661, lacéré en partie, plusieurs blancs laissés. Autre commençant d'un côté en 1664 et finissant en 1668, plusieurs actes en blanc, et de l'autre commençant en 1668 et rempli d'actes sans ordre avec feuilles volantes contenant un acte de 1670. Autre paraphé depuis 1670 jusqu'en 1675. Autre depuis 1676 jusqu'au mois de septembre même année ; il manque deux feuillets paraphés. Autre depuis 1671 jusqu'en 1674, dont plusieurs bâtonnés et blancs laissés. Autre des sépultures depuis 1672 jusqu'en 1673, feuilles volantes depuis 1677 et 1680, deux feuilles de 1679 et 1680. Autre de 1680 en état. Autre de 1674 et 1673 mal en ordre. Autre depuis 1685 jusqu'en 1692, actes transportés et plusieurs en blanc avec des feuilles volantes. Autre commençant en 1692 jusqu'en 1693. Autre de 1693. Depuis ladite année chacune a son cahier séparé, quelques feuilles volantes jusqu'en 1735 ; le reste en ordre jusqu'à la présente année 1746.
FONDATIONS. - Enquis s'il y a des fondations dans ladite église ?
Répond qu'outre les fondations rapportées à l'article des chapelles il y en a plusieurs autres.
1° Un Libera me chaque dimanche à l'issue de vêpres faite par Antoine Boyer moyennant la rente annuelle de deux livres douze sols par acte reçu Couturier, le 13 septembre 1623, reconnue par Michel Poyet, habitant de la paroisse de Tancon, acte reçu Boyer, le 22 janvier 1736, payé par Blaise Boyer, les deux dits actes cotés n° 11.
2° Fondation de six messes basses faite par dame Hypolithe de Gondis (sic), marquise de Ragny, sous la rétribution de quatre livres par acte reçu Turin, notaire royal, le 31 juillet 1641 coté 12.
Reconnu par Madame la duchesse de Lesdiguières, le 19 juillet 1704 ci-dessus coté.
3° Fondation pour l'administration des sacrements aux pauvres de l'hôpital qui doit être établi faite par la dame de Gondis par son testament coté ci-dessus n° 7 et reconnu par ladite duchesse de Lesdiguières, sous la même cote, sous la rétribution annuelle de quinze livres.
4° Fondation de deux messes faite par Benoit Boyer par son testament reçu Decligny, le 1er mars 1646, sous la pension annuelle de trente sols. Reconnu par sieur Pierre Joly, habitant de Châteauneuf, dans l'inventaire des papiers de la cure le 20 avril 1734, acte reçu Boyer. L'un et l'autre coté n° 13.
5° Fondation d'une grand'messe par M. Jérôme de Perne, curé de Châteauneuf, sous la rente annuelle de vingt sols par son testament olographe du 1er janvier 1693, et déposé entre les mains de Boyer, notaire royal, le 3 janvier 1693. Ladite rente payée par sieur Léonard Ray et Claudine Pégnet, sa femme. Coté n° 14.
6° Fondation de douze messes basses faite par Benoît L'Epinasse habitant de Saint-Cernin [Nom primitif de la paroisse de Vauban], par son testament reçu Polissard, notaire royal, le 6 octobre 1613, sous la pension de trois livres payées et reconnues par autre Benoît L'Epinasse, habitant de Mussy-le-Rouvray, acte reçu Boyer le 3 mai 1736. Coté n° 15.
Et sur la représentation du sieur curé, attendu la modicité de ladite somme, avons réduit ladite fondation à la quantité de six messes.
7° Fondation d'une messe, et un De profundis chaque dimanche au prône, faite par dame Marie Anne Charles, veuve Herlost, sous la rétribution de trois livres payées par Claude Colon, habitant de la paroisse de Tancon, par acte reçu Verchère du 4 décembre 1738. Coté n° 16.
8° Fondation d'une bénédiction du Saint Sacrement, le mardi de la Quinquagésime, faite par Jean Peguet, sous la rente de vingt sols, par son testament reçu Boyer, le 17 août 1728, payée par sieur Léonard Ray et Claudine Pegnet, sa femme, bientenants du fondateur, homologuée, le siège vacant, le 12 janvier 1732, par M. Colin de Serrevic. Coté n° 17.
9° Fondation de trois messes basses, par Pierre Janvier, sous la rétribution de trente sols par son testament du 12 juin 1712, reçu Nompert, notaire royal. Ladite rente hypothéquée sur un jardin qui fut masure, acquis par M. Guillaume Courdon, aujourd'hui curé et réuni au presbytère à condition par les successeurs d'acquitter ladite fondation, ledit sieur curé ayant payé la plus value du principal de ladite rente par acte reçu Verchère, le 27 avril 1742. Coté n° 18.
10° Fondation de trois messes basses faite par Marie Humbert, veuve Janvier, avec une bénédiction le lundi de la Quinquagésime, sous la rétribution annuelle de six livres par acte reçu Verchère, le 25 juillet 1738, homologué par notre vicaire général le 1er décembre 1742, payée par Etienne Chevallier, gendre de la fondatrice et Claudine Janvier, son épouse. Coté n° 19.
11° Fondation de six grand'messes et six bénédictions du Saint Sacrement et trente six messes basses, faite par demoiselle Marie Verchère sous la rente annuelle de cinquante livres, par acte reçu Fleury, le 12 août 1744. Ladite fondation ou rente hypothéquée sur tous les biens de feu M. André Maret, vivant docteur en médecine à Saint-Pierre-la-Noailles près Charlieu, les six grand'messes et les six bénédictions du Saint Sacrement ont commencé à s'acquitter le 25 janvier dernier par la permission de notre vicaire général. La fondatrice vivante, les trente six messes basses ne commenceront à s'acquitter qu'après le décès de ladite fondatrice, et sera alors obligé le sieur curé de payer cinq livres à la fabrique de l'église pour la cire qu'elle doit fournir. Coté n° 20.
TITRES HONORIFIQUES. - Enquis si le sieur curé n'a pas d'autres titres concernant ladite cure ?
Répond qu'il en a plusieurs :
1° Une transaction sur procès et sentence rendue au bailliage de Mâcon au sujet des droits honorifiques dus à l'église de Châteauneuf, consistant en la perception de la moitié des oblations faites et à faire dans l'église de Tancon au temps du Carême, Avent, Rogations et fêtes des trépassés, plus de recevoir la quatrième partie des droits de toutes les sépultures qui se feront en tout temps dans la susdite église, à l'exception des enfants qui n'auraient pas atteint un an entier, plus dans le droit de contraindre le sieur curé de Tancon d'assister en personne ou par son vicaire en habit décent aux vêpres, matines et autres heures canoniales qui se diront à ladite église de Châteauneuf les jours de Pâques, Pentecôte et autres grandes solennités et aux ténèbres les mercredi, jeudi et vendredi saints à l'exception des matines de Pâques et aux conditions que les vêpres ne commenceront pas avant trois heures, à peine de cent livres par chacune contravention en date du 4 novembre 1620, reçu Turin, coté A.
2° Transaction au sujet des mêmes droits et de celui d'enterrer les corps des habitants de Châteauneuf dans le cimetière de Saint-Maurice, en présence du sieur curé de Saint-Maurice, qui aurait eu son droit d'assistance, comme encore de lui rendre compte de la moitié des oblations et droits de sépultures faites dans l'église de Saint-Maurice, faite avec le sieur curé de Saint-Maurice le 10 janvier 1664, reçu Boyer, notaire royal. Coté B.
3° Compromis entre M. François de la Ronzière, curé de Châteauneuf, et M. Etienne Auboyer, curé de Saint-Maurice, à raison des droits ci-dessus, de s'en rapporter à la décision de notre prédécesseur en date du 17 mai 1694, signé Nompert le jeune, notaire royal. Coté C.
4° Transaction entre ledit sieur curé de la Ronzière, curé de Châteauneuf, et M. Antoine Julien, curé de Saint-Martin-de-Lixy, au sujet des mêmes droits reconnus par ledit sieur curé de Saint-Martin, en conformité d'une plus ancienne transaction en date du 6 mars 1664, reçu de Lacoste, notaire royal, ladite transaction en date du 21 février 1702, reçu Nompert le jeune. Coté D.
5° Acte de comparution dudit sieur curé de Saint-Martin-de-Lixy en exécution de la susdite transaction en date du 16 avril jour de Pâques 1702, reçu Nompert. Coté E.
6° Sommation faite aux trois sieurs curés de Saint-Maurice, Saint-Martin-de-Lixy et Tancon, à la requête du sieur curé de Châteauneuf ci-présent, en date du 11 janvier 1742, par Chasserot, huissier. Coté F.
7° Acte de non-comparution contre lesdits sieurs curés sus-nommés en date du 2 février 1642, reçu Joly, notaire royal. Coté G.
8° Une liasse d'enquêtes, d'arrêts du Parlement de Paris, et sentences de l'officialité et bailliage de Mâcon avec plusieurs transactions à ce sujet plus anciennes que celles qui sont inventoriées au présent procès-verbal.
De toutes lesquelles pièces et autres mentionnées audit procès-verbal, ledit sieur curé demeure chargé et se soumet au règlement qu'il nous plaira faire à ce sujet et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Courdon C. M. de Châteauneuf ; Plassard, vice-promoteur ; Noblet, greffier.

SAINTE-AVOYE LA CLAYETTE, Succursale de Varennes-sous-Dun

Cejourd'hui jeudi trentième du mois de juin l'an mil sept cent quarante-six.
Henry Constance de Lort de Sérignan de Valras, par la miséricorde de Dieu, et grâce du Saint Siège apostolique, évêque de Mâcon, à tous ceux qui ces présentes verront, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et qu'étant arrivé à cet effet au bourg de La Clayette, dépendant de la paroisse de Varennes-sous-Dun-le-Roy, où nous étions attendu par le sieur curé dudit lieu et le sieur vicaire de La Clayette, et par MM. de la justice en robes, et la bourgeoisie sous les armes, et avons été par eux conduit sous le dais processionnellement en l'église ou chapelle succursale de ce bourg, où, après les cérémonies et prières accoutumées et portées par le pontifical, avons, accompagné de nos vicaires généraux et de notre promoteur, fait la visite de ladite église ou chapelle succursale, en présence desdits sieurs de la justice de ce lieu, des habitants et paroissiens qui sont, savoir : sieur Claude Moverane, bailli juge, sieur Cosme-Joseph de Chagnie, notaire, lieutenant de la justice, sieur Pierre Deprié, procureur fiscal, sieur Antoine Larodière, greffier, sieur François Circaud, avocat, sieur Claude Geoffret, sieur Cosme Louvrier, sieur Jacques de Laroche, sieur Jean Geoffret, sieur Jacques Polet [Polette], sieur Georges Perrier, sieur Jacques Louvrier, sieur Antoine Janin, sieur Gabriel le Chevalier, sieur Cosme Polet [Polette], sieur Claude Galet, sieur Louis Mecati, sieur Jean-Baptiste Semey, sieur Jacques Caviot [Daryot], sieur Joseph Dumont, sieur Antoine Goyet, sieur Guillaume Bara, Cristophe Tillet, Martin Copinier [Copinet], Jacques Perrier, Claude Farge, Philibert de Rains, Guillaume Fayart, Antoine Chartier, Antoine Sarien, Jean Corneloup, Jacques Gambin.
Tous faisant et composant la plus nombreuse et plus saine partie de leur communauté, personne des décimateurs ou autres intéressés, si aucuns sont, ne comparants, quoique dûment avertis par les publications et affiches de notre mandement, et notamment dimanche dernier au prône, contre lesquels non comparants notre promoteur ayant requis défaut nous lui avons octroyé, avons ensuite à sa réquisition procédé à notre présent procès-verbal, à la forme que s'ensuit et présence que dessus. Premièrement, quant aux choses nécessaires au service divin et à l'administration des sacrements.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un très grand ciboire tenant environ trois cents hosties, doré par dedans, une custode en forme de petit ciboire, dorée par dedans, où manque la croix, et dont un petit morceau est enlevé dans l'endroit où manque la croix, un calice avec sa patène, doré par dedans, fort léger et bossé en plusieurs endroits, le tout d'argent. Un soleil dont le croissant seul est d'argent et doré, et le reste d'argent ou cuivre d'Allemagne doré, mais dont la dorure est effacée.
TABERNACLE. - Un grand et beau tabernacle à colonnes torses avec niche proportionnée, dans laquelle est une petite statue de la Sainte Vierge de bois doré, deux accompagnements dans les côtés ornés de petites statues, gradins et espaces dans le dessous du tabernacle doublé d'une étoffe de moire, ainsi que le tabernacle, le tout de bois doré fort propre et formant un retable. Sur le mur derrière le tabernacle s'élèvent deux statues en bois partie peint partie doré, l'une représentant saint Clair, l'autre saint Abdon, plus deux petites statues de la Sainte Vierge de bois doré, posées sur un pied de même, garnies d'un verre dans le devant et dans lesquelles sont deux reliques de... (une ligne en blanc.)
CHANDELIERS. AUTEL. Sur ledit gradin attenant au tabernacle sont six beaux chandeliers de cuivre argenté, avec quatre vases de bois argenté, et un crucifix de bois doré, et six chandeliers aussi de bois doré.
L'autel est en maçonnerie, la table un boisage dans lequel a été incrusté un marbre sacré en état ; il est couvert de toile de deux nappes, dont il y en a une un peu usée. Il est revêtu d'un cadre de bois dans les bouts, et dans le devant où est un devant d'autel de satin rayé en état ; marchepied de bois.
Sur ledit autel et le tabernacle est suspendu un dais dont le tour est de satin rayé à franges d'or faux et le fond d'indienne.
Il n'y a point de fonts baptismaux, mais seulement un grand vase d'étain tenant l'eau baptismale qui se bénit à Varennes ; il y a un bassin aussi d'étain pour la recevoir lors des baptêmes, point de piscine.
VASES DES SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans deux petits vases d'étain, renfermés dans un autre plus grand de même matière ; il y a une petite ampoule aussi d'étain pour l'huile des infirmes.
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal de bois de noyer en état est placé contre le mur du côté de l'évangile à quelque distance de la porte.
CHAIRE A PRÊCHER. - La chaire à prêcher avec son couronnement et dossier, le tout de bois de noyer proprement travaillé, est placée contre le mur qui termine le sanctuaire du côté de l'épître.
Il y a une petite échelle portative pour y monter.
BANNIÈRE. CROIX. - La bannière est de satin vert à franges de soie, le milieu de toile peinte, où sont représentés d'un côté saint Claude, et de l'autre la Sainte Vierge, mais la peinture est entièrement effacée ; ladite bannière est attachée à une croix processionnelle de cuivre ; il y en a une autre d'étain.
DAIS. - Le tour du dais est de satin blanc, bien passé, à dentelles et franges d'or et d'argent faux ; le fond est d'un satin semblable.
TABLE DE COMMUNION. - La table de communion est un boisage de chêne avec corniche dans le dessus, presque neuve ; elle sépare le sanctuaire du reste de l'église ; devant est un degré de pierre, revêtu de planches de chêne.
AUTEL NOTRE-DAME. - A la droite de ce qui forme le chœur est un espace de même élévation que le reste de l'église, où est un autel sous le vocable de Notre-Dame du Scapulaire, représentée dans un tableau un peu effacé, et retable de bois.
Le devant d'autel est en maçonnerie, couverte de planches assemblées, sur lesquelles est un marbre portatif et sacré en état, il y a une nappe sur ledit autel, et un tapis de taffetas usé ; il est revêtu d'un boisage dans les deux bouts et d'un cadre dans le devant où est un devant d'autel de satin rayé ; le marchepied de bois ; sur ledit autel sont deux gradins de bois peint, dans le milieu desquels est une espèce de tabernacle aussi de bois peint avec croix et niche à jour ; par dessus, deux chandeliers de cuivre. Sur ledit gradin sont encore les statues de saint Claude et de saint Hommebon [ou Homobon, patron des tailleurs d'habits, en Italie et en France], de bois doré avec piédestal.
FONDATIONS. - Il y a une fondation d'un Libera me tous les dimanches et de deux messes par an, par sieur Jean Chevalier, par acte reçu Périer, le 20 janvier 1672, sous la rente de cinq livres à présent due et payée par le sieur Chevalier de Montrouant, selon sa reconnaissance au bas duditacte, coté 1er, du 11 avril 1721.
L'espace où est ladite chapelle est fermé par un boisage à hauteur d'appui de même que celui de la chapelle qui est de l'autre côté du chœur, et semblable à la précédente pour l'élévation, forme et grandeur qui est d'environ vingt pieds de long sur douze ou quatorze de large.
AUTEL DU ROSAIRE. - Visite faite de l'autel qui est dans ladite chapelle du côté de l'évangile, nous avons trouvé qu'il est semblable au précédent, excepté qu'il n'y a point de pierre sacrée et qu'il est sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire, représentée dans un grand tableau dont son cadre de bois peint entre deux colonnes cannelées et sculptées avec leurs corniches et couronnements formant un retable ; il y a un rideau de toile peinte pour la conservation du tableau, quatre gradins peints sur l'autel où sont quatre chandeliers aussi de bois peint, un petit crucifix de bois, et la statue de sainte Reine, de bois peint et doré, sur un pied semblable ; le devant d'autel est d'un cuir doré usé. Le seigneur y a fait pratiquer une porte d'entrée. Point de fondation.
SACRISTIE. - Ensuite nous sommes entrés dans la sacristie Extra tectum où l'on communique par le sanctuaire du côté de l'épitre. Elle est de grandeur médiocre, carrelée de carreaux de terre, éclairée d'un vitrail en état, voûtée en voûte canne [La voûte canne, ou à canne, désignait ce qui s'appelle la voûte sur croisées d'ogives, ou voûte à nervures.], endommagée par la pluie. Dans une armoire de bois de sapin avons trouvé dix-sept nappes d'autel, la plupart d'un linge commun et dont quelques-unes usées, six nappes de communion, dont trois mauvaises, sept corporaux, dont un hors de service, trois douzaines de purificatoires, six aubes de service, dont quelques-unes à point et à dentelle, deux cordons, dix amicts, cinq surplis.
ORNEMENTS. - Une chasuble de damas vert avec un galon d'argent faux, une de moire verte à dentelle d'argent taux, une verte à carreaux d'or faux, une de damas blanc avec la croix de damas rouge fort usée, une de satin rouge à galons d'or faux, fort usée, une de satin violet à dentelle, aussi d'or faux, fort usée, une de camelot noir, dont la croix est de satin blanc, pouvant à peine servir, une noire de velours d'Utrecht, avec la croix de satin blanc hors de service, deux autres de cotonne de diverses couleurs, dont les bourses, voiles, étoles et manipules sont en même état. Une chape de satin à fleur, encore de service, une autre de cotonne aussi de service, une écharpe de taffetas blanc à franges d'or faux, mal propre, un pavillon d'indienne servant de couverture au tabernacle, un devant d'autel de satin fort vieux, quatre autres devants d'autel, dont un de cotonne, un de cadis et deux de camelot, presque tous mauvais.
LIVRES. - Un missel pouvant à peine servir, un autre plus petit pour la messe des morts, quatre graduels et antiphonaires in-4° usés, et hors de service, un rituel usé, un encensoir avec sa navette de cuivre, un petit bénitier de fonte pour l'aspersion, presque usé, deux burettes et une petite cuvette d'étain, une très petite clochette, cinq lampes d'étain d'inégale grandeur, une autre de cuivre, une plus belle de cuivre argenté de même que les chandeliers, un fanal.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. - L'église est de trois parties, dont l'une compose le sanctuaire, lambrissé de planches de sapin à compartiments, de même que tout le reste de l'église, éclairé de trois vitraux en état avec leurs rideaux en deux pièces de toile peinte. Il y a deux bancs de bois de chêne proprement faits pour les officiants, cinq pièces de tapisserie sur toile, presque neuve, représentant la Résurrection de Notre-Seigneur, l'Assomption de la Sainte Vierge, etc. Il y a un pupitre de bois, deux prie-Dieu. Ledit sanctuaire partie cadette, partie carrelé, de grandeur médiocre, fort propre, l'autel à la romaine [Autel en forme de tombeau.] est éloigné du mur qui termine le sanctuaire de trois à quatre pieds.
CLOCHER. - L'autre partie de l'église forme comme un chœur ou avant-chœur, éclairé par deux beaux vitraux en état, pratiqués dans les deux dites chapelles ou latéraux dudit chœur ; il est carrelé de carreaux de terre. Dessus est un clocher en charpente de forme carrée, qui se termine en flèche ; il est en bon état ; il y a deux cloches, dont une du poids de trois cent cinquante livres appartient à la paroisse, et l'autre aux confrères du Saint Sacrement, toutes deux bien sonnantes.
NEF. - La troisième partie de l'église forme la nef séparée du chœur par une poutre sur laquelle est un crucifix de bois ; elle est longue d'environ quarante pieds, sur vingt-huit de largeur, carrelée de carreaux en état [L'église de Sainte-Avoye (Sainte-Edvige) fut bâtie au XV° siècle, et dotée par noble Louis de Chantemerle, seigneur de La Clayette (de Cleta) ; et la fondation fut approuvée le 4 mai 1451, par l'évêque de Mâcon, messire Etienne Hugonet. L'acte de fondation porte que « le bourg s'éleva et fut construict par le moyen de messire Loys de Chantemerle ».].
Il y a quatorze bancs et beaucoup de marchepieds dont sera parlé.
Presque sur toute l'étendue de ladite nef règne une tribune en bois, où l'on monte par un escalier de bois, ladite tribune construite depuis 1731 par les confrères du Saint-Sacrement sur la permission de notre prédécesseur dont ils ont justifié.
CIMETIÈRE. - Avons visité le cimetière régnant autour de ladite église ; il est clos de murs en état, il y a une croix de pierre de même ; les murs extérieurs et la couverture en tuiles plates de ladite église nous ont paru en bon état.
Après quoi avons interrogé les sieur curé et susnommés comme s'ensuit.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement ?
Répondent quatre cent cinquante communiants, du bailliage et élection de Mâcon, du parlement de Paris.
Par qui ils sont desservis et quelles fonctions se font dans leur église ?
VICAIRE ET OFFICES QUI SE FONT DANS LADITE ÉGLISE. - Répondent qu'ils sont ordinairement desservis par un vicaire qui est payé par le sieur curé de Varennes à raison de deux cent cinquante livres, non compris l'honoraire de ses messes et quelques autres droits casuels dont ils conviennent ensemble, que toutes les fonctions curiales se font dans ladite église, excepté l'eau baptismale dont la bénédiction se fait à Varennes. Lesquelles fonctions s'exercent par le ministère du sieur curé quand il le juge à propos, si non et à son défaut par son vicaire résidant audit lieu de La Clayte, excepté depuis quatre ou cinq jours que le sieur Pytois leur vicaire s'est absenté pour aller demander l'institution de la cure de Saint-Sernin-de-Vauban où il est nouvellement nommé [La Clayette, aujourd'hui chef-lieu d'un archiprêtré et chef-lieu de canton, possède depuis peu d'années une église gothique remarquable ; mais la vieille chapelle de Sainte-Avoye est religieusement conservée].
Quels sont les décimateurs ?
DÉCIMATEURS. - Répondent qu'il n'y a que les dîmes de La Clayte qui ne sont point distinguées de celles de Varennes, et que ce sont les mêmes décimateurs.
S'il y a des droits de passion ?
Répondent que non et que néanmoins les sieurs curé et vicaire ne laissent pas de la dire.
Comment ils payent le casuel ?
CASUEL. - Répondent que par mariage ou remise ils payent trois livres, autant pour la sépulture d'un grand corps, et vingt sols pour la sépulture d'un petit corps, cinq sols pour la bénédiction des femmes après leurs couches, six deniers par feu pour droit de Pâques.
S'il y a une maison vicariale ou curiale ?
Répondent que non.
S'il y a une fabrique ou luminaire et comment administré ?
FABRIQUE. - Répondent que la fabrique a une rente de dix livres créée par sieur Pierre Corneloup, vicaire et chapelain de ladite église, acte reçu... (une demi-ligne en blanc) à présent due et payée par Hugues Charollois, du Bois-Sainte-Marie, selon sa reconnaissance du (en blanc).
BANCS. - Plus dans le revenu des bancs qui payent à raison de vingt sols et les petits bancs ou marchepieds à raison de cinq sols, ce qui produit annuellement environ vingt livres.
Consiste encore le revenu de la fabrique en quêtes qui se font dans ladite église et rendent par commune année environ vingt livres.
Les royautés ou honneurs de l'église produisent encore par commune année environ douze ou quinze livres de fixe.
REVENUS DE LA FABRIQUE CONFONDUS AVEC CEUX DE LA CONFRÉRIE. - Finalement la sépulture dans l'église produit environ trois livres à raison d'un écu pour chaque corps. Faisons défense d'enterrer désormais dans ladite église sinon ceux qui donneront à la fabrique au moins six livres, sans y comprendre le rétablissement du pavé qui sera fait aux dépens de la succession des enterrés.
Par traité porté sur le registre des confrères dont sera parlé ci-après, du 3 octobre 1736, lesdits confrères sont chargés de retirer les revenus de la fabrique, de contribuer à la décoration et à l'embellissement de ladite église, d'en entretenir la couverture, etc..
Depuis ledit temps lesdits confrères ont fait la recette et dépense pour la fabrique, et le tout a été confondu avec la recette et dépense concernant leur confrérie.

CONFRÉRIE DES PÉNITENTS DU SAINT SACREMENT

ÉTABLISSEMENTS. - Enquis lesdits confrères de leur lettre d'établissement, de leurs règlements, des offices particuliers qu'ils font, du produit et de l'administration de ladite confrérie.
Répondent que ladite confrérie a été établie par notre prédécesseur en 1730, comme il a été dit, confirmée par M. Colin, vicaire général, pendant la vacance de notre siège, le 4 mars 1732.
Qu'ils ont fait un projet de règlement, lequel ils nous ont présenté pour être approuvé par nous, et à cet effet nous en avons délivré une copie signée, au bas de laquelle nous mettrons notre approbation, saut les changements et additions que nous jugerons à propos y faire.
Que la veille du premier dimanche de chaque mois ils chantent vêpres de même que la veille des fêtes solennelles et que le lendemain ils chantent tout l'office canonial, même la grand'messe qui est célébrée par le sieur curé ou vicaire et qui tient lieu de messe paroissiale ; que le premier dimanche de chaque mois le Saint-Sacrement est exposé depuis le commencement de la messe jusqu'après les vêpres, pendant lequel temps au moins deux des confrères sont en station devant le Saint-Sacrement, et qu'à la fin des vêpres on fait la procession en portant le Saint-Sacrement, et au retour on donne la bénédiction ; que, de plus, pendant les trois jours qui précèdent le carême, il y a exposition du Saint-Sacrement et bénédiction ; qu'ils n'ont point d'aumônier, mais qu'ils se servent du ministère des sieurs curé ou vicaire qui l'exerce gratuitement, excepté lors des services pour les confrères trépassés, lors desquels l'honoraire de la messe leur est payé à raison de vingt sols. Le jour de sainte Magdelaine, leur patronne, est compris dans les jours solennels.
Que tout leur revenu consiste en vingt sols payés annuellement par chaque confrère qui sont au nombre d'environ quatre-vingts, plus en un sol que paie chacun d'eux lorsqu'il absente de l'offfice, et en quêtes qui se font dans leur tribune, ce qui peut produire environ cent livres employées à l'entretien et augmentation du luminaire, achat d'ornements et décoration de l'église.
ORNEMENTS COMMUNS AVEC CEUX DE L'ÉGLISE. - Enquis lesdits confrères du Saint-Sacrement, de leurs ornements, linges, livres et autres choses à l'usage de ladite confrérie ?
Répondent que depuis l'établissement de ladite confrérie ils ont acheté les choses suivantes qui sont en même temps à l'usage de l'église : une chasuble de damas violet à galons d'or faux, une autre de persianne blanche et rouge, aussi à galons d'or faux, une autre de satin blanc à fleurs avec la croix rouge, fort propre, à dentelle d'or faux, dont a été fait présent tant à ladite confrérie qu'à l'église par feu Mme de La Clayte ; une autre de soie noire à galons de laine, avec les deux tunicelles semblables, toutes assorties de leurs voiles, bourses, étoiles et manipules, en bon état.
Une chape noire semblable audit ornement, une autre de camelot violet, un tour de dais de damas blanc à dentelles et galons d'argent fin, dont le fond est de satin rouge, un devant d'autel à deux faces, dont une de damas violet à galons faux, l'autre de cadis noir, un drap mortuaire de cadis, un tapis d'autel de même, une bannière de damas blanc à fleurs de soie sur laquelle sont représentés en broderie deux anges portant le Saint-Sacrement d'un côté, et de l'autre sainte Magdeleine.
Trois petits missels pour la messe des morts, un graduel, un antiphonaire in-folio neuf, une petite lampe de cuivre dans leur tribune ; la lampe et les six chandeliers de cuivre argenté mentionnés à l'article de l'autel provenant aussi de leurs épargnes et Liberalité, ainsi que partie des linges et le dais sur l'autel.
ÉTAT DE LA TRIBUNE. - Sommes entrés dans la tribune construite par lesdits confrères, où l'on communique par un degré de bois pratiqué au bas de l'église et au milieu duquel est un repos, où a été pratiquée une porte d'entrée ; ladite tribune est éclairée d'un grand vitrail dont la nef emprunte son jour ; il y a un rideau de toile avec sa tringle. Ladite tribune est garnie de bancs à l'usage des confrères, il y a dans le milieu un grand pupitre de bois tournant sur un bas d'armoire, le devant est garni d'un grillage de bois, et le lambris qui est le même que celui de la nef a été blanchi et semé d'étoiles d'un bleu céleste ; le plancher de ladite tribune est neuf et en bon état ; il y a encore six grands chandeliers de bois peint en noir pour mettre autour de la représentation dans le temps des services, et huit petits tableaux de peu de valeur.
Enquis le sieur curé si les devoirs paroissiaux ne souffrent point de ladite confrérie ?
Répond que non, et qu'il n'a aucun lieu de s'en plaindre ; et qu'étant reconnu comme recteur né de ladite confrérie, il tiendra toujours la main à ce que le même ordre se maintienne.
REDDITION DE COMPTE ET ORDONNANCE. - Ensuite avons demandé au trésorier de ladite confrérie les comptes communs et indivis, tant de ladite confrérie que du luminaire, et le sieur Jean Geoffroy, trésorier de ladite confrérie et en même temps fabricien ou en faisant les fonctions, nous a présenté son compte arrêté le 6 janvier 1746. Sa recette depuis le huit septembre mil sept cent quarante-trois jusqu'au dit jour était de trois cent quarante-neuf livres quatre sols, et sa dépense de cent soixante-cinq livres treize sols, plus était dû pour cierges cent cinquante-cinq livres douze sols, partant la recette n'excédait la dépense après le payement de ladite cire que de vingt-huit livres neuf sols dont il demeure comptable, sans préjudice de sa recette depuis ledit temps. Manque à son compte un chapitre de reprise. Ordonnons que désormais les comptes seront rendus par trois chapitres, l'un de recette, l'autre de dépense et le troisième de remise, et en présence du sieur curé, des principaux de la confrérie et des notables du bourg, quand même il ne seront pas confrères, et que la reddition en sera annoncée au prône de la messe paroissiale le dimanche ou fête qui précédera ladite reddition.
FONDATION REMARQUABLE. - Nous ayant été déclaré que M. Mathus, curé de Varennes et La Clayte par son testament olographe du dernier décembre mil six cent quatre-vingt-seize et son codicille du premier novembre mil sept cent, aurait donné ses biens par moitié aux pauvres desdites deux églises, et une somme de dix-huit cents livres pour l'établissement d'un maître d'école, avons interpellé les sieurs curé et habitants de nous dire en quoi consistaient les effets dudit sieur Mathus, décédé en mil sept cent quatre, quel usage on en a fait, et en quoi ils consistent aujourd'hui, quelle en est l'administration. Sur quoi nous a été répondu qu'on ne pouvait satisfaire exactement à notre demande dans le moment présent, et avons renvoyé à la fin du présent procès-verbal le compte qui doit nous être rendu par ceux qui ont administré lesdits biens depuis la mort dudit sieur Mathus.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Enquis lesdits paroissiens seuls s'ils sont contents de la façon dont ils reçoivent les secours spirituels, de la visite des malades, et des autres fonctions curiales, instructions, catéchismes, etc.
Répondent qu'ils ont lieu de se louer à tous égards de la conduite de leurs curé et vicaire.
Lecture faite du présent procès-verbal ont déclaré icelui contenir vérité et ont signé ceux qui l'ont su.
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Dusou de Saint-Amour, vicaire général ; P. de Bellefond, curé ; Pitoys, vicaire ; Deprie ; de Chagnie ; Mornand ; Louvrier ; Circaud ; Louvrier ; Geoffroy ; Louvrier ; Geoffroy ; De la Roche ; Sarrien ; Polette ; C. Gallay; Chevalier Fayard ; B. Semay ; G. Baras ; Copinet ; Perier ; Gaudin ; Goyer ; Pugot ; Polette (un nom illisible) ; Dumont ; Lacombe ; Perier (deux noms illisibles) ; Farge ; Chartier ; Derin ; Michel ; Millie ; Daryot.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Après quoi a été interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit :
Si ses paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond qu'ils l'observent assez bien.
S'il n'y a point de divorces, de troubles, d'inimitiés, de procès, etc. ?
Répond que non.
S'il n'y a point de gens qui manquent au devoir pascal ?
Répond qu'il n'y en a point qui manquent à s'y présenter.
S'il y a une sage-femme capable de baptiser et un maître d'école ?
Répond qu'il y a une sage-femme instruite et un maître d'école approuvé de notre autorité, selon l'établissement qui en a été fait par le testament de M. Mathus, dont on a déjà parlé et dont sera parlé encore dans la reddition du compte concernant l'hoirie du sieur Mathus.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé au sieur curé les registres des baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants, affirmant n'en avoir point d'autres : un cahier non relié commençant en 1620 et finissant en 1626 ; un autre de même, déchiré, informe, où il se trouve des actes par addition, commençant en 1653 jusqu'en 1636; un autre commençant en 1636 et finissant en 1641 ; un autre qui commence et finit en 1643 ; quatre autres commençant en 1641 et finissant en 1650 ; dix-neuf, partie livres, partie cahiers, dont plusieurs couverts en parchemin, contenant tous actes en bonne forme depuis 1658 jusqu'en 1699 ; cinquante-sept cahiers dont plusieurs à double, partie non couverts, partie couverts en carton ou papier, contenant tous actes depuis 1700 jusqu'en 1745, finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église.
Répond qu'il y a les suivantes :
Une fondation de quatre messes par Jean Monrizard, sous la rente de trois livres, par acte reçu Perrier le premiers mars 1690, coté 3. Paye à présent Claudine Dargentelle.
Autre d'une grand'messe et de sept messes basses par Blaise Michaud et Claude Sordet, sa femme, sous la rente de six livres dix sous, par acte reçu Perrier, le 21 novembre 1678, coté 4. Paye sieur Demontrouand.
Autre de douze messes et d'un Libera me à la fin par Jean de La Croix et sa femme, sous la rente de cinq livres, par acte reçu Circaud, le 17 décembre 1660, coté 10.
Autre d'un Libera me avec l'oraison à voix haute tous les dimanches, par Etienne Deschizelle, sous la rente de quarante sous, par acte reçu Perrier le 12 avril 1655, coté 5. Paye Françoise Deschizelle.
Autre de six messes basses avec un Salve, Libera me et leurs oraisons, à haute voix tous les dimanches, par Guichard Perrein et sa femme, sous la rente de sept livres huit sous, par acte reçu Bocaud, le 14 novembre 1690, coté 6. Paye Louis Mecati.
Autre de quatre messes basses par Jacqueline Sapaly, veuve de Claude Laplace, sons la rente de quarante sous, par acte reçu Geofroy, le 20 novembre 1724, coté 7. Paye Claude Gauthier.
FONDATIONS DOUTEUSES DE LA CLAYETTE. - Une fondation de trois messes basses par Sébastien Sapaly, sous la rente de trente sous, selon son testament signé par extrait Perrier, le 7 septembre 1682, coté 8.
Autre de quatre messes basses par Laurence Gelin, veuve de Léonard Moreau, sous la rente de quarante sous, par acte reçu Tasnière, le 22 février 1674, coté 9.
Autre de cinq messes par Pierrette Prunier, femme de Jean Merle, sous la rente de trois livres, selon son testament reçu Perrier, le 14 février 1685, coté 13.
Autre de cinq messes et d'un Libera me tous les dimanches, par Benoît Corneloup, sous la rente de cinq livres, selon son testament reçu Circaud, le 18 août 1660, coté 11.
Autre de deux messes par sieur Jacques Malard, sous la rente de cinquante sous, par acte reçu Forestier, le 16 janvier 1646, coté 18.
Autre d'un Libera me tous les dimanches et principales fêtes de l'année par Alexandre Gurce, sous la rente de quarante-cinq sous, par acte reçu Despierre, le 12 mars 1620, coté 12.
Autre de six messes par dame Avoye de l'Hôpital, veuve du sieur Claude Deaulas, sous la rente de cinquante sous, selon son testament, reçu Circaud, le 17 avril 1692, coté 19.
FONDATIONS NOMBREUSES DE VARENNES. - Une fondation de trois messes par Catherine Solourno, sous la rente de trente sous, selon son testament reçu Perrier, le 25 avril 1690, coté 14.
Une d'un Libera me tous les dimanches par Barthélémy Comte, sous la rétribution d'un boisseau de semence, par acte reçu Perrier, le 8 juin 1675, coté 15.
Autre de deux messes par Claudine Forestier, femme de Jean Lacroix, sous la rente de vingt sous, selon son testament, reçu le 20 juin 1673, coté 16.
Autre de douze messes par Claudine Valois, sous la rente de cinq livres, dont elle paya le principal pour être placé sur un fond, selon son testament reçu Colas, le 12 mai 1664, coté 17.
Autre de six messes et d'un Libera me à la fin par Claudine Corneloup, femme de Claude Gelin, sous la rente de trois livres, selon son testament reçu Circaud, le 3 juin 1623, coté 20.
Le sieur curé a déclaré n'avoir aucun autre titre concernant ladite église de La Clayte, et a signé avec nous après avoir retiré ceux énoncés au présent procès-verbal, dont il demeure chargé.
Manoury, vicaire général.

CHAPELLE OU COMMISSIONS DE MESSES DANS L'ÉGLISE DE SAINTE-AVOYE

PATRON TITULAIRE. - Ensuite s'est présenté M. Nicolas Desroches, prêtre, curé de Curbigny et chapelain de Sainte-Avoye en ladite église de La Clayte, lequel nous a représenté sa nomination faite par le seigneur de La Clayte, le 3 août 1729, sur laquelle est intervenue l'institution de notre prédécesseur, donnée par M. Laurent, son vicaire général, le 29 des mêmes mois et an.
Enquis ledit sieur Desroches des revenus et charges de ladite chapelle ou commissions de messes, s'il y a des vases sacrés, ornements, linges, etc.
Répond qu'il n'y a ni vases sacrés, ni linges, ni ornements, mais les revenus et charges suivants :
REVENUS. CHARGES.
1° Mme Éléonore de Dyo, par son testament du 7 septembre 1603, légua une somme de trois mille livres, pour une fondation de trois messes par semaine dans ladite église, laquelle somme a été depuis remboursée et employée avec treize cents francs d'arrérages à l'achat d'un domaine situé en la paroisse de Choffaille, dit le Reboux, par contrat reçu Perrier et Geofroy, le 14 février 1729, à nous exhibé et retiré par ledit sieur Desroches, duquel domaine consistant en maison, grange, jardin, terres et prés, il a promis de donner un état par confins dûment signé et certifié pour être joint au présent procès-verbal ; nous ayant déclaré que ledit domaine est affermé cent soixante livres, sur quoi il faut faire les réparations et payer les servis ; ses prédécesseurs n'acquittaient que deux messes par semaine, et que lui n'en a jamais acquitté davantage, dans lequel usage de n'acquitter que deux messes par semaine, nous le confirmons de l'avis et consentement du seigneur de La Clayte, patron de ladite chapelle.
2° Une fondation d'une messe basse par semaine, d'un Salve et Qui Lazarum ressuscitasti avec leurs oraisons à la fin à haute voix, par dame Janne d'Argentel, veuve du sieur François Péseau, sous la rente de dix-sept livres, hypothéquée sur un pré, dit la Sarandière, situé dans la paroisse de Baudemont, par acte reçu Perrier, le dernier jour de janvier 1625. Ladite fondation que nous réduisons à vingt messes avec Salve a été reconnue par sieur Marc-Hilaire Perret, possesseur dudit pré le 12 juin 1730, par acte reçu Perrier lesdits jour et an. Paie à présent sieur Perret, son fils, lieutenant général à Semur.
3° Une fondation de dix messes basses, par dame Catherine Jamier, veuve du sieur Michel Martin, sous la rente de cinq livres, par acte reçu Perrier, le 12 mars 1730. Paye sieur Thessé, notaire à La Clayte, et a le sieur Desroches retiré lesdits papiers, certifié acquitter le nombre de messes ci-dessus mentionné, et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; N. Desroche, curé de Curbigny et chapelain ; Manoury, vicaire général.

FONDATION POUR LES ÉGLISES ET LES PAROISSES DE VARENNES ET LA CLAYETTE, ET UN MAÎTRE D'ÉCOLE

Du vendredi treizième jour du mois d'août 1746.
Nous Évêque de Mâcon, continuant les visites générales de notre diocèse, savoir faisons, qu'étant au bourg de La Clayette et continuant notre visite de la paroisse de Varennes-sous-Dun et dudit lieu de La Clayette, se sont présentés et ont comparu par devant nous assisté de nos grands vicaires généraux et de notre promoteur, Messire Bernard de Noblet, seigneur comte de La Clayette, M. Pierre de Bellefonds, prêtre, curé, M. François Chevallier, prêtre, vicaire dudit lieu, M. Claude Mornand, avocat en Parlement, juge de La Clayette, M. François Circaud, avocat en Parlement, sieur Claude Geoffroy et Jacques de La Roche, notaires royaux, sieur Jean Geoffroy, procureur, Gabriel Chevallier, Claude Galay, Cosme Polette, Georges Perrier, Jean Leclerc et Joseph Dumont.
Tous habitants desdits lieux de Varennes et La Clayette pour répondre sur la fondation faite au profit des églises desdits lieux, et d'un maître d'école audit bourg de La Clayette, le tout pour satisfaire à notre ordonnance contenue en notre procès-verbal de visite ci-devant.
Lesquels comparants interrogés par nous ont dit : que M. Claude Mathus, par son testament olographe du 17 mars 1796, a institué pour héritiers universels les deux églises de Varennes et de La Clayette, sa succursale, ensemble les pauvres desdits deux endroits par moitié et égale portion.
Que par son codicille du 4 novembre 1700, il a légué la somme de 1.800 livres pour fonder un maître d'école à La Clayte, pourquoi il veut que ce maître d'école jouisse chacun an de la somme de cinquante livres, et désigne les contrats de rente de sa succession jusqu'au capital de mille livres produisant cette rente de cinquante livres, et ordonne que les 800 livres restantes pour parfaire lesdites 1.800 livres léguées seront employées pour l'achat d'une maison propre à loger ledit maître d'école.
Sur quoi lesdits comparants nous observent que ledit sieur Mathus, depuis son codicille, savoir le 4 janvier 1703, par acte reçu Périer, notaire, a lui-même fait acquisition d'une maison et jardin au prix de mille livres contre Antoine Bouillet et Jeanne de Candras, pour loger le maître d'école, et dont il jouit et doit jouir encore présentement.
Que le sieur Mathus étant décédé le 18 février 1704, il fat dressé inventaire le 12 mars et jours suivants des meubles et effets de sa succession.
Que par cet inventaire, il paraît qu'outre ladite maison et jardin, la succession consistait encore en 22 contrats de rente.
Outre les choses susdites composant la succession dudit sieur Mathus, il laissa encore une petite terre sise à Varennes près le pré Margot, dépendant de la cure par fondation, laquelle terre il avait acquise de Laurence Gelin, veuve Léonard Moreaud, au prix de vingt-quatre livres par acte reçu Tanniére, notaire, le 27 juin 1676. De laquelle les pauvres desdits lieux de Varennes et de La Clayette, et les deux églises de ces mêmes lieux, héritiers dudit Mathus, n'ont pas joui, mais le sieur curé de Varennes et après lui le sieur de Bellefond, son successeur. Sur quoi nous enjoignons au sieur receveur en exercice de faire ses répétitions de ladite terre et la reprendre, de même que de se faire faire raison des perceptions de fruits.
Tous lesquels titres exhibés et ci-dessus cotés, par Jacques de La Roche, notaire, receveur en exercice, ont été par lui retirés et en demeure chargé.
Enquis les susnommés sur l'exécution de cette fondation, par qui la succession a été administrée, et si les administrateurs ont rendu compte ?
Disent que ladite fondation a eu son exécution, y ayant eu un maître d'école à La Clayette depuis, et les autres choses portées par le testament et codicille du sieur Mathus ayant été suivies. Sur quoi nous avons ordonné qu'il nous sera fourni dans le délai de quinzaine un extrait en forme probante dudit testament pour être joint à notre présent procès-verbal.
Ajoute qu'après le décès du sieur Mathus, arrivé le 18 février 1704, et après inventaire ci-dessus cité de la succession fait au mois de mars suivant, le sieur Galois, curé de Varennes, l'un des exécuteurs testamentaires et neveu dudit sieur Mathus, a géré la succession dont il s'agit jusqu'en 1712, qu'il a rendu compte pour les années à compter depuis 1704, jusques et y compris 1712.
L'an 1713, le 24 mai, il fut fait un partage des rentes et contrats ci-dessus articulés entre le village de Varennes et le bourg de La Clayette.
Que ledit sieur Galois, curé de Varennes, a géré les revenus échus à Varennes jusqu'à son décès arrivé le 2 août 1729. Et que feu sieur Claude de La Roche, mari de vivante Christine Galois, sa nièce et son héritière, ont continué cette gestion en recevant partie des rentes, et M. le comte de La Clayette, seigneur de ce bourg, de son côté a reçu aussi des rentes et des remboursements de capitaux, et les choses sont demeurées dans cet état jusqu'au mois d'octobre 1737. Et il n'y a aucun compte rendu depuis ledit partage fait en 1713.
Quant à la partie desdits contrats de rentes échues à ce bourg de La Clayette, la régie en a été faite, savoir depuis et y compris ladite année 1713 par feu sieur François Circaud, jusqu'au 16 mars 1716.
Que depuis le 16 mars 1716, feu sieur Antoine Geoffroy a fait la recette et la dépense de cette portion échue au bourg de La Clayette, et après lui sieur Claude Geoffroy, son gendre, mari de dame Claudine Geoffroy, sa fille et héritière, jusqu'au mois d'octobre 1737. Lesquels sieurs Circaud et Geoffroy n'ont pas non plus rendu compte.
Qu'audit mois d'octobre 1737, sieur Jacques de La Roche, notaire, fut proposé pour faire la recette et dépense entière et générale des portions échues à Varennes et à La Clayette, lesquelles depuis sont confondues, ainsi que la dépense.
Sont aussi confondues les rentes léguées au maître d'école, et du tout ne se fait qu'une recette et dépense commune. Ledit sieur de La Roche est encore présentement en exercice.
Après lesquelles réponses avons requis lesdits sieurs comptables de rendre chacun leur compte.
Et à l'instant les susnommés ont dit que quant à la régie des contrats de rentes échus à Varennes par le partage de 1713 susdit et emploi d'icelles qu'ont eu successivement ledit sieur Galois, curé de Varennes, sieur Claude de La Roche, mari de vivante Christine Galois, nièce et héritière du sieur Galois, curé, qui était neveu dudit feu sieur Mathus, fondateur, l'on ne saurait avoir contre eux aucune recherche ni répétition, n'ayant laissé aucun bien, et ladite Christine Galois, veuve de La Roche, étant réduite à l'état de pauvreté. Pour ces raisons, ils affirment les susnommés qu'il est inutile d'exiger des comptes de cette gestion à l'égard de Varennes, laquelle a commencé depuis 1713, et a continué jusqu'au mois d'octobre 1737, temps auquel la recette des revenus des pauvres et églises de Varennes a été donnée au sieur Jacques de La Roche avec celle des pauvres, église et collège ou maître d'école de La Clayette, ainsi qu'il a été expliqué ci-dessus.
COMPTE DU SIEUR CIRCAUD. - Quant à la recette de ces revenus pour La Clayette, ledit sieur Circaud, comptable pour feu Antoine Circaud, son père, qui en a fait l'exercice depuis et y compris l'année 1713, jusqu'au 16 mars 1716, a présenté un compte contenant cet espace de temps en recette, dépense et reprise. Par l'examen, la recette a été arrêtée à la somme de six cent quatre-vingt-cinq livres, et la dépense réduite à la somme de six cent dix livres. Partant s'est trouvé redevable ledit sieur comptable de la somme de soixante et quinze livres, à laquelle il est convenu pour les articles payés par feu sieur Antoine Circaud, son père, pour causes étrangères aux pauvres et énoncées dans les mandats signés par les exécuteurs testamentaires, se réservant ledit sieur comptable ses répétitions contre qui, et ainsi qu'il avisera bon être. Pourquoi les pièces justificatives de son compte lui sont demeurées entre les mains sans qu'il puisse en faire usage contre les pauvres, attendu ledit arrêté de compte, laquelle somme de soixante et quinze livres dont il leur est redevable, il promet leur payer entre les mains du receveur actuel dans un mois à compter d'aujourd'hui.
Lequel receveur donneras Henry et Benoît Morin, père et fils, sur ladite somme de cent soixante-quinze livres, celle de quarante-cinq livres qui doit leur être rendue pour trois années d'arrérages qu'ils ont payés deux fois, en retirant par ledit receveur d'iceux Morin les quittances de cette somme qui leur ont été payées par le sieur Geoffroy. Lesquelles lui seront allouées en dépense dans son prochain compte. Au moyen de quoi ledit sieur Circaud demeurera valablement déchargé de la gestion et recette de son feu père.
COMPTE DU SIEUR GEOFFROY. - Ensuite sieur Claude Geoffroy, mari de dame Claudine Geoffroy, fille et héritière dudit défunt sieur Antoine Geoffroy, a présenté un compte en recette et dépense pour la gestion des revenus échus audit bourg de La Clayette, que tant lui que sondit beau-père ont eu successivement depuis le 16 mars 1716, jusqu'à ladite année 1737, au mois d'octobre que ledit sieur de La Roche est entré en exercice et leur a succédé. Par l'examen et calcul duquel compte la recette s'est trouvée monter à la somme de treize cent deux livres douze sols, et la dépensée celle de deux mille six cent une livres treize sols huit deniers, de telle sorte qu'il se trouverait en avance et créancier de la somme de douze cent quatre-vingt-dix-neuf livres un sol huit deniers. Et comme plusieurs articles de la dépense étaient ou rejetés ou contestés, lesdits sieurs susnommés, d'une part, et ledit Geoffroy, d'autre, sont demeurés d'accord et convenus sous notre bon plaisir que les pauvres et églises de Varennes et de La Clayette, demeureront libérés et quittes envers ledit sieur Geoffroy de toutes ses avances et recherches moyennant la somme de cinq cents livres à laquelle il veut bien se restreindre, laquelle lui sera payée dans l'espace de dix années sur le pied de cinquante livres par chacune année à commencer le premier payement à Pâques prochain et ainsi continuer d'année à autre jusqu'à fin de payement et le tout sans intérêt. Au moyen de quoi les pauvres seront pleinement quittes envers ledit sieur Geoffroy, et ledit sieur Geoffroy demeurera pleinement déchargé tant de sa gestion que de celle qu'a eue avant lui son beau-père. Lesquels payements seront alloués au receveur dans la dépense de ses comptes en les justifiant par les quittances dudit sieur Geoffroy ou de ses ayants cause.
COMPTE DU SEIGNEUR DU LIEU. - A l'égard de l'état du remboursement des capitaux et arrérages qui ont été remis entre les mains dudit seigneur de La Clayette et de quelques rentes qu'il a reçues desdits biens et revenus tant des pauvres que du maître d'école, il a dit qu'il s'y est prêté à cause de la mauvaise régie et mésintelligence des receveurs anciens et défunts, et dans la crainte que ces capitaux ne fussent divertis, et qu'ils ne se les attribuassent, sous prétexte qu'ils étaient parents du fondateur, ou qu'ils ne s'en servissent dans leurs besoins, mais qu'il avait fait le remplacement de partie de ces capitaux, en constitution de rente, et employé le surplus ainsi qu'il est articulé dans la dépense contenue audit état, sur quoi les susnommés ont observé que la plupart des articles de dépense concernant la maison du maître d'école sont causés pour des réparations, dont les revenus des pauvres ne peuvent être chargés, et que ledit seigneur devait faire raison de la partie de cette maison qui sert d'auditoire à ses officiers de justice. Ce que voyant ledit seigneur de La Clayette, pour prévenir toute difficulté et voulant faire le bien des pauvres, leur fait don de la somme de neuf cents livres qu'il leur payera à sa volonté pour être employée en contrats de constitution de rente, de laquelle somme jusqu'au payement il s'oblige de payer la rente chacun an au denier vingt dont la première année écherra de ce jour en un an, avec promesse d'eu payer tout acte nécessaire par-devant notaire à première réquisition. Ce qui a été accepté de la part des susnommés habitants ci-présents avec remerciements, et demeure ledit seigneur de La Clayette pleinement déchargé desdits deniers qui lui ont été remis et des parties de rentes qu'il a reçues, tant pour arriérés que pour les années courantes, ainsi que de la jouissance de la portion susdite de la maison dépendante de l'école jusqu'à ce jour, sans qu'il puisse en être recherché directement ni indirectement par les pauvres, ou personne autre, ce qui a été réciproquement convenu et arrêté sous notre bon plaisir et approbation. Nous réservant néanmoins d'ordonner ce qu'il appartient au sujet de la maison où se tiennent les audiences quant à ce qui concerne l'avenir.
COMPTE DU SIEUR DE LA ROCHE, RECEVEUR MODERNE. - Après quoi, sieur Jacques de La Roche, notaire royal, a demandé d'être entendu par-devant nous dans le compte qu'il offre de rendre en recette et dépense à compter du 1er octobre 1757, qu'il est entré en exercice jusqu'à ce jour, et encore de la recette et dépense des arrérages de rentes échues et dues avant son exercice, lequel compte ayant été examiné, entendu et calculé, la recette a été arrêtée à la somme totale de quinze cent soixante et onze livres et huit sols, et la dépense y compris les deux sols pour livres, savoir un sol pour livre de la recette et un sol pour livre de la dépense à raison de son exercice, monte à la somme de quinze cent soixante et dix-neuf livres dix-neuf sols, partant il se trouve créancier de huit livres onze sols dont il se payera par ses mains sur les premiers deniers de la recette, et en fera premier article de sa dépense dans son prochain compte, les susnommés l'ayant continué dans l'exercice de receveur pour le restant de cette présente année, et en outre pour deux années subséquentes qui commenceront au premier janvier prochain. Aura le même droit des deux sols pour livres de son exercice, à la charge et condition qu'il dressera une recette manuelle et incorporée dans son registre à cet effet, laquelle contiendra les noms des débiteurs actuels, de chacune rente, rappellera le capital et le jour des échéances avec l'acte de contrat ou reconnaissance sous sa date et encore le nom du notaire, et seront distribuées par ordre de mois et de jour de l'échéance lesdites rentes par article séparé à la tête de chaque page pour pouvoir au bas d'un chacun y écrire les payements à mesure qu'ils seront faits, et ladite attribution de deux sols pour livres ne pourra tirer à conséquence ni être continuée au delà du terme de la nomination dudit sieur de La Roche pour receveur pendant le restant de cette année et les deux suivantes.
RÉGLEMENTS. - Ne pourront les receveurs recevoir aucun remboursement ni faire aucun placement de deniers que de l'avis et consentement du sieur curé, du seigneur ou de son juge et de quatre des principaux habitants, savoir deux de La Clayette et deux de Varennes.
Seront choisis parmi les contrats qui subsistent ceux qu'il conviendra pour former la rente annuelle de cinquante livres, lesquelles seront destinées et affectées à payer le maître d'école, suivant l'intention dudit sieur Mathus, fondateur, au moyen de quoi les pauvres seront pleinement déchargés du legs fait pour cette fondation, et les contrats qui leur resteront libres et en toute propriété.
Ne pourra le receveur payer ni acquitter aucun mandat sur les revenus desdits pauvres, mais chacun an pendant l'hiver il sera dressé par ledit seigneur de La Clayette ou celui de ses officiers qu'il voudra charger et par le sieur curé un état des pauvres desdits lieux qu'ils estimeront devoir participer aux aumônes, lequel état sera par eux affirmé, et à nous envoyé pour l'approuver ou rectifier, et sur cet état en cette forme les receveurs en présence dudit sieur curé et desdits habitants payeront à chaque pauvre la somme pour laquelle il y sera employé, et après l'entier payement cet état sera par eux quittancé et remis au receveur à qui il sera alloué en ses comptes, demeurant responsable en son propre et privé nom des deniers qu'il payerait autrement.
DON FAIT PAR LE SIEUR CURÉ. - Après quoi le sieur curé a dit qu'il s'est aperçu qu'il jouit de ladite petite terre ci-dessus mentionnée qui appartient aux pauvres pour être et provenir de l'hoirie dudit sieur Mathus, que cette jouissance est à compter de sa mise en possession jusqu'à présent, qu'il a été de bonne foi, ses prédécesseurs en ayant joui avant lui, mais qu'étant instruit il remet ladite terre aux pauvres pour en jouir comme d'un bien qu'il reconnaît leur appartenir, et voulant leur faire du bien il leur fait don de la somme de cent livres, payable dans quinzaine, en laquelle il entend qu'est comprise la valeur des fruits qu'il peut avoir perçus sur icelle terre pendant les années de ses jouissances. Et cette somme sera donnée par ledit sieur curé audit seigneur de La Clayette pour être jointe à autre somme de neuf cents livres dont il a été fait pareillement don, ainsi qu'il est ci-devant expliqué, pour lesdites deux sommes composer un capital de mille livres portant rente annuelle de cinquante livres au profit desdits pauvres. De quoi ledit seigneur de La Clayette ci-présent a consenti aux mêmes conditions et sous les promesses, soumissions et renonciation ordinaires et nécessaires, et de même qu'il est ci-devant expliqué au sujet desdites neuf cents livres, lesquelles par ce moyen ne feront qu'un seul et même contrat avec les cent livres ci-dessus.
Et la terre susdite est située en la paroisse de Varennes-sous-Dun, au lieu appelé la Margot, contient environ trois mesures de semence en seigle, jouxte de matin et bise la terre du sieur de Grandvaux, de midi le pré dit la Margot, dépendant de la cure dudit Varennes, et de soir la terre de Guillaume Gurce.
Le receveur continuera de payer à dame Claudine Périer, parente dudit défunt Mathus, fondateur, la somme de douze livres chacun an jusqu'à son décès.
Lecture faite aux susnommés de notre présent procès-verbal ils ont unanimement dit et affirmé le tout être véritable, ajoutent les sieurs rendants comptes ci-devant qu'ils renoncent à toutes recherches des uns envers les autres sur le fait des recettes et dépenses par eux faites et dont ils ont connaissance, et ont signé comme encore ledit seigneur comte de La Clayette et les autres cy-dessus nommés avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; P. De Bellefond, curé ; Chevalier, prêtre vicaire ; Préaud ; Périer ; C. Gallois ; Chevalier ; La Clayte ; Geoffroy ; Delaroche ; Mornand ; Geoffroy ; Dumont ; Polette ; J. Leclerc.
Du même jour,
Nous, vicaire général de mondit seigneur l'Évêque, député par lui, pour faire visite de la maison de l'école, nous sommes transporté auprès et vers l'église de ce bourg de La Clayette où elle est située, où, étant avec ledit sieur curé et vicaire, avons trouvé le nommé Etienne Argoud qui fait et tient ladite école publique, lequel nous a introduit dans la maison susdite qui en dépend, et avons reconnu qu'elle consiste en deux logements contigus qui sont composés de chambres hautes et basses, cave et écurie au-dessous des chambres basses du principal logement, cour derrière icelui close de murs et un petit jardin derrière l'autre logement ou bâtiment, le tout de la contenue d'environ une mesure de semence, jouxte de matin la rue descendante de ladite église de La Clayette au grand étang, de midi la grande rue, de soir les maisons et jardin d'Antoine Goyet, et de bise le chemin passant le long dudit grand étang.
Dépend de ladite maison un jardin et terre au-dessus dudit principal logement, le tout clos de murs contenant environ trois mesures, confrontant de matin et midi le chemin dudit bourg de La Clayette passant devant ladite église, de soir les maisons, bâtiments et jardin de M. Claude Geoffroy, notaire royal, et de bise ladite grande rue du bourg.
Lesquels bâtiments et dépendances nous ont paru n'avoir pas besoin pour le présent de réparations, et ont lesdits sieurs curé et vicaire, ensemble ledit maître d'école signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Argoud ; P. De Bellefond, curé.

COPIE DU TESTAMENT ET CODICILLE DU SIEUR CURÉ MATHUS

Je soussigné, Jean-Claude Mathus, prêtre curé indigne de Saint-Martin de Varennes-sous-Dung et de Sainte-Avoye de la Clayte, sain de corps et d'entendement autant que je le puis connaître, Dieu seul le saint de nom, je n'en peux pas infailliblement juger, considérant la brièveté de la vie de l'homme, que la mort est de nécessité et que son heure est incertaine, désirant aussi pourvoir au salut de mon âme avec le secours de Dieu, ai fait mon testament à la forme et manière que s'ensuit : Comme Chrétien prêtre et curé desdites églises paroissiales de Saint-Martin de Varennes-sous-Dung et de Sainte-Avoye, du bourg de La Clayte, ai fait le signe de la croix sur ma personne en disant au nom du Père et du Saint-Esprit ainsi-soit-il, j'ai recommandé mon âme à Dieu mon créateur, à la bien heureuse toujours et toujours Vierge Marie, mère de Dieu, à mon ange gardien privé du ciel, à saint Jean-Baptiste, à saint Jean évangéliste, à saint Claude et à saint Martin et à sainte Avoye et enfin à tous les saints et saintes du paradis.
Mon âme étant séparée de mon corps, ordonne qu'il soit inhumé au cimetière de ladite église paroissiale de Saint-Martin de Varennes-sous-Dung, à l'entrée de l'une des deux portes principales dudit cimetière et est ma volonté que toutes mes dettes passées, si quelques-unes se trouvent, soient acquittées incessamment après mon décès. Disposant des biens qu'il a plu à Dieu me donner en ce dépôt qua fiunt vota fidelium pretia peccatorum et in alimonia pauperum, je les ai donnés, laissés et pour mieux dire rendus, je les donne laisse et pour mieux parler rends aux pauvres et à l'Eglise, je prie très humblement les exécuteurs de mon testament qui seront nommés en suite d'envoyer incessamment après mon décès trois cents livres aux vénérables prêtre curé ou vicaire, mes très chers confrères en Notre Seigneur Jésus-Christ, de la conférence ou congrégation de ladite la Clayte des trois cents livres pour lesdits sieurs curé et vicaire, cent livres aux B. Révérends Pères Minimes de ladite Clayte et cent livres au sieur Père temporel des Révérends Pères Capucins de Charlieu, pour aumônes, peines ou rétributions de deux cents messes que diront lesdits vénérables curés ou vicaires qui recevront cent livres pour leurs peines.
Deux cents messes que diront lesdits Révérends Pères Minimes de la dite Clayte, et recevront cent livres pour leur rétribution et cent livres pour lesdits Révérends Pères Capucins seront touchées pour les aumônes de deux cents messes que tous célébreront incessamment pour le repos de ma pauvre âme. Ai donné et laissé, je donne et laisse tous mes livres de ma bibliothèque à M. Claude Gallois, prêtre, mon très cher neveu, qui seront donnés et laissés après la mort dudit M. Claude Gallois, prêtre, aux successeurs curés desdits Varennes et de La Clayte et dont il sera fait inventaire si l'on n'en trouve point de fait de ma main.
Quant au résidu de tous mes autres biens meubles, immeubles, droits, noms, raisons et actions desquels je n'en ai ci-devant testé et je n'entends ci-après tester ni disposer, je les ai donnés et laissés par moitié aux pauvres gens de ladite paroisse de Varennes et du bourg de la Clayte, je les leur donne et laisse par moitié sans oublier mes pauvres parents de la Clayte et d'ailleurs et moitié du résidu de mes biens meubles et immeubles, droits, noms, raisons et actions je l'ai donnée et laissée, je la donne et laisse auxdites églises de Varennes et La Clayte, par moitié pour leurs réparations et décorations selon leur plus grand besoin et nécessité comme pour faire une sacristie à chacune desdites églises et pour aplanir lesdits cimetières, lesquels dits pauvres et dites églises j'ai faits, créés et institués comme je fais, crée et institue, nomme mes héritiers universels seuls et pour le tout. Néanmoins, je lègue à Mgr l'illustrissime et révérendissime évêque de Mâcon, mon très honoré père en Dieu, la somme de trois livres qui seront données à Sa Grandeur un mois après mon décès. Pour mes exécuteurs testamentaires j'ai nommé et je nomme le sieur curé qui me succédera, M. le comte de La Clayte, M. Antoine Damas, M. le comte de Marzac et M. Dumont, juge de ladite Clayte, et les deux principaux habitants desdits Varennes et La Clayte, auxquels je lègue à chacun d'eux vingt sols qui leur seront donnés le lendemain de mon décès. Signé : Mathus, prêtre indigne.
Je prie très humblement les seigneurs et sieurs exécuteurs nommés de payer et acquitter mes dettes et légats et d'avoir le plus grand nombre de prêtres qu'ils pourront, au moins huit, à mon enterrement et à mon trentième et en mon anniversaire, leur donner à dîner et à chacun d'eux vingt sols et au surplus d'accomplir le contenu en mon présent testament, cassant et annulant toutes autres dispositions testamentaires ou donations à cause de mort que je pourrais avoir fait ci-devant, voulant et entendant le présent testament être le dernier et subsister par forme de testament olographe et, s'il ne se peut, qu'il subsiste par manière de testament solennel, et, si de solennel il ne se peut subsister, qu'il subsiste par forme de testament nuncupatif, déclarant que je veux et entend qu'il soit pleinement et entièrement effectué et exécuté et accompli. En foi de quoi je l'ai signé, scellé et cacheté pour être remis secret et recommandé au R. P. Georges de Montépin, prêtre religieux correcteur au couvent des R. P. Minimes à La Clayte, qui le rendra, ou un autre correcteur, son successeur, et mettra entre les mains du sieur juge de Varennes, après mon décès. Fait audit lieu de Varennes, le jour du dix-septième du mois de mars mil six cent nonante six. Confirmat hoc Deus quod operatum est a nobis. Amen, Amen, Fiat, Fiat. Signé : Mathus, prêtre indigne.
Des trois cents livres il y en aura cent pour les susdits curé et vicaire, cent pour les R. P. Minimes et cent autres pour les R. P. Capucins. C'est ainsi que je l'ai expliqué et l'explique, le veux et entends. Signé : Mathus, prêtre indigne.
Je remets les droits d'enterrements, mariages, rétributions de messes à tous ceux qui m'en doivent.
Je donne et lègue cent livres à Jeanne-Claudine, fille de sieur Claude Chanorier, maître chirurgien du bourg de Varennes et de demoiselle Antoinette Ravier, sa femme, ma très chère filleule, qui lui seront payées quand elle se mariera ou sera parvenue à l'âge de vingt-cinq ans.
J'ordonne qu'on doublera les aumônes à mes pauvres parents de La Clayte. Pour tous mes papiers qui sont contrats de rentes constitués, ils seront partagés par moitié pour les pauvres et église paroissiale de La Clayte et l'autre moitié pour les pauvres et église paroissiale de Varennes, jusqu'à ce que Mgr l'Évêque de Mâcon en ait fait un règlement autre mais toujours avantage desdits pauvres et églises paroissiales. L'on fera tous les ans l'aumône auxdits pauvres des rentes desdits contrats. Signé : Mathus, prêtre indigne.
J'ordonne qu'on fasse ériger une croix de pierre du prix de soixante livres sur le cimetière de l'église paroissiale de Sainte-Avoye, dudit La Clayte.
Ce qui est dessus ajouté et d'autre part, le dernier d'octobre mil six cent nonante-six. Signé : Mathus, prêtre indigne.
Paraphé ne varietur à Mâcon, le sept mars mil sept cent quatre.
Signé : Chesnard.

EXTRAIT DU CODICILLE

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Quoique j'ai déjà fait mon testament olographe, j'ai depuis ce temps jugé à propos d'y ajouter cette suite dans cette feuille jointe audit testament, pour ne pas donner la peine à Mgr l'illustrissime et réverendissime évêque de Mâcon d'ordonner à quoi seraient employés les contrats de rente que je laisse. J'espère que Sa Grandeur ne désapprouvera pas que j'ai donné et que je donne après ma mort dix-huit cents livres pour un maître d'école au bourg de La Clayte, aux fins d'instruire la jeunesse à la vertu, aux lettres et au chant pour l'église, huit cents livres pour la maison du collège et mille livres en principal dont il retirera la rente chaque année, ladite somme de dix-huit cents livres consistant toute en contrats de rente, quatre cents livres contre la veuve Basset, du village de Basset, paroisse de Dung, reçu Dumont, notaire royal de Saint-Igny-de-Vers, quatre cents livres contre Gaultier, de Mussy, contrat reçu Périer, notaire royal à La Clayette, quatre cents livres sur le moulin Bajard, reçu ledit Périer, trois cents livres contre le maréchal de Gible, reçu ledit Périer, notaire royal, trois cents livres contre Benoît Michaud, de Varennes-sous-ledit-Dung, reçu ledit Périer.
Ledit recteur du collège de ladite Clayte est chargé d'enseigner deux pauvres enfants de La Clayte et deux enfants de Varennes-sous-Dung à lire, à écrire et l'arithmétique sans livre ; ledit recteur conduira les écoliers tous les samedis de l'année, avec la permission de M. le curé en l'église de Sainte-Avoye, dudit La Clayte, pour y chanter les litanies de la Sainte Vierge et son antienne Salve Regina pour le repos de mon âme et de celles du purgatoire. Il les conduira encore deux à deux, tous les jours de l'école, en l'église, pour entendre la sainte messe. J'ai fondé et fonde encore par confirmation quatre cents livres pour une lampe ardente, à perpétuité, devant le Très Saint Sacrement de l'autel, en l'église paroissiale de Saint-Martin de Varennes-sous-Dung, vingt livres pour chaque année, contrat reçu ledit Dumont contre feu Gabriel Chevalier, bourgeois dudit Varennes, et demoiselle Catherine Matoud Montessu, sa femme, et contre Claude de Lathullière, laboureur de Varennes, nouveau contrat reçu ledit Périer.
Je lègue à M. Claude Gallois, prêtre, mon vicaire à la Clayte, et mon très cher neveu, quarante livres par an pendant sa vie, qu'il prendra sur le principal des huit cents livres que me doit en deux contrats de rente sieur Pierre Tanière, marchand de [Curbigny], reçu ledit Périer, principal et rente que je substitue après ma mort à mes frères les pauvres de la Clayte et de Varennes-sous-Dung. Je lègue encore audit sieur Gallois l'usage de ma bibliothèque pendant sa vie, après laquelle les curés de Varennes-sous-Dung et de la Clayte en jouiront en bons propriétaires, et par conséquent en auront soin pour leurs successeurs.
Mondit neveu, après ma mort, s'il me survit, sinon le sieur curé successeur fera faire un inventaire de ma bibliothèque par-devant notaire, en présence de deux témoins.
Je lègue à MM. mes confrères de notre conférence, à chacun une pistole [Dix livres tournois] pour la peine qu'ils prendront de dire des messes pour le repos de mon âme, et dix sols à chaque présence.
Je lègue à M. Antoine Pillet, prêtre, curé de Curbigny-la-Clayte, trois pistoles pour le même effet. J'approuve les trois pages et trois lignes et demie, et je veux et entends que la teneur soit exécutée ponctuellement. Je prie très humblement MM. les exécuteurs nommés dans mon testament et avec eux je nomme encore M. Claude Gallois, prêtre.
Fait le premier novembre mil sept cents. Signé : Mathus, prêtre indigne.
Paraphé ne varietur à Mâcon, le sept mars mil sept cent quatre.
Signé : Chesnard.

ÉTAT DES BÂTIMENTS ET FONDS DU DOMAINE REBOUX, SITUÉ DANS LA PAROISSE DE CHOFAILLES, DÉPENDANT DE LA CHAPELLE DE SAINTE-AVOYE DE LA CLAYTE

Premièrement, une maison composée de quatre chambres haute, moyenne et basse, cour, four, poulailler, étable, fenier, aisances et appartenances, le tout couvert en tuiles creuses, qui jouxte le chemin tendant de Noblet et d'Anglure à Saint-Germain-la-Montagne de matin, la verchère dudit domaine de soir, le jardin de Philippe Labrosse de bise, et la verchère des héritiers Trichard de vent.
Plus les grange, étable et cour qui jouxtent le chemin tendant dudit Saint-Germain à Noblet d'Anglure de soir, la verchère dépendant dudit domaine de bise, et le jardin de la veuve Claude Bajard de midi.
Plus un jardin et verchère contigus ensemble, de la contenue d'une mesure environ, que jouxte le pré de la maison appelé Matherot de bise, la verchère et jardin des héritiers Crozier de midi, le jardin dudit Philippe Labrosse de bise, et la verchère de la veuve Bajard de soir.
Plus une verchère sur la maison, de la contenue de quatre mesures environ.
Plus une verchère appelée l'Échellier, de la contenue de six mesures ou environ.
Plus une verchère de la contenue de quinze mesures ou environ, appelée Descombes-Reboux.
Plus un pré appelé de la Maison, de la contenue de deux charretées de foin environ, que jouxte ledit pré Matherot de matin, la maison des héritiers Bajard de bise, les prés et terres dudit seigneur de Noblet de soir et midi.
Plus un autre pré appelé Materat, de la contenue de huit charretées de foin ou environ.
Plus un autre pré appelé Descombes, de la contenue de trois charretées de foin ou environ.
Plus une terre appelée Monternat, de la contenue de quinze mesures ou environ.
Plus une autre terre, de la contenue de cinq mesures ou environ, située entre quatre chemins, le premier tendant dudit village de Reboux à la Nuelle, le second audit Saint-Germain, le troisième à Choffailles et le quatrième à ladite terre.
Plus une autre terre appelée Descombes, de la contenue de quatre mesures ou environ.
Plus une autre terre appelée de Laroche, de la contenue de quatre mesures ou environ.
Plus une terre appelée Labrosse, de la contenue d'une mesure ou environ, que jouxte le pré dudit domaine ci-devant de soir, la bruyère desdits héritiers Trichard de bise, et la verchère dudit seigneur de Noblet de matin et midi.
Plus une autre terre en bruyères appelée Montenat.
Plus un paquier appelé Descombes.
Plus un paquier et terre appelés La Fond Ladame.
Plus un pré, de la contenue de deux charretées de foin ou environ, appelé pré de la Place ou pré de la Chenand Rebout.
Plus un pré appelé de Sagnais, de la contenue de trois charretées de foin ou environ.
Plus une terre appelée d'Italie, de la contenue de huit mesures ou environ.
Plus deux terres à la Croix au Traive Rebout, l'une au-dessous et l'autre au-dessus du chemin tendant de la Nuelle à Saint-Germain, de la contenue pour les deux de six mesures ou environ.
Plus une terre à Monternat, de la contenue d'environ cinq à six mesures.
Plus une autre terre appelée du Plat, de quatre mesures ou environ.
Et finalement un pré appelé le Soigniet, de la contenue d'environ cinq charretées de foin.
Ensemble tous les autres fonds, droit de paccage, commune prise d'eau et autres appartenances et dépendances dudit domaine, en quoi que le tout puisse consister. Lesquels confins moi, soussigné, chapelain certifie véritables. Desroche, chapelain.

CONFRÉRIE DU SAINT-SACREMENT DE LA CLAYETTE. PÉNITENTS

Cejourd'hui, vingt-cinquième jour du mois de mars mil sept cent quarante, issue des vêpres dites et célébrées dans l'église de Sainte-Avoye de ce bourg, nous, recteur, vice-recteur, conseillers, sacristains, trésorier, secrétaire et autres officiers et confrères de l'archiconfrérie du très-saint et très-auguste Sacrement de l'Autel, érigée dans ledit bourg de La Clayte, capitulairement assemblés dans la tribune des Pénitents, après avoir invoqué les lumières du Saint Esprit et les prières accoutumées dites et observées en tel cas requises, sur la requête à nous présentée par l'un des conseillers de ladite archiconfrérie, et après un examen fait d'icelle des points, chapitres, et articles qui y sont contenus et sur les autres remontrances qui ont été surabondamment faites, avons en adhérant à nos précédents règlements et statuts délibéré et décrété ce qui suit :
1° Que tous les confrères agrégés dans notre dite confrérie seront tenus de faire dire et célébrer pour le repos de l'âme de chaque confrère deux messes de Requiem dans le courant du mois pour le plus tard, à compter du jour du décès et d'en justifier par billet ou certificat du prêtre qu'ils en auront chargé, et de le remettre à celui des confrères qui sera préposé pour lors avec deux sols pour le service que l'on fait ordinairement toujours pour le repos de l'âme du défunt, et n'en justifiant dans ledit temps ils seront privés de l'entrée de la tribune.
2° Qu'attendu que plusieurs des confrères sont en arrière des payements, qu'ils sont obligés de faire en conformité de nos précédents règlements, soit pour leur réception, acquits des messes arréragés, soit pour droit annuel qui se paye chaque jour de Jeudi Saint, et pour les absences des jours qu'ils étaient obligés d'assister à nos offices, ils seront pareillement tenus d'en faire les payements et acquits entre les mains de M. le trésorier, savoir la moitié la veille du Jeudi Saint prochain, et l'autre moitié la veille de la fête de l'Ascension suivante, à peine d'être aussi rayés et biffés du catalogue et privés des prières de ladite confrérie.
3° Que les deux livres dont MM. les trésorier et secrétaires sont munis seront conformes, et y sera écrit le présent règlement double, avec tous décrets, et actes capitulaires qui pourront être faits dans la suite dans notre archiconfrérie, à l'exception de la recette et dépense qui seront faites par ledit sieur trésorier et écrites sur son livre seulement, lequel sera tenu rendre son compte et de l'apporter chaque année aux fêtes de Pentecôte aussi bien que ceux qui auront manié les deniers de la confrérie les années précédentes et depuis l'établissement de ladite confrérie, ce qui sera fait par ces derniers dans le mois pour tout délai à compter de ce jour, et pour lors chaque comptable sera assisté de deux conseillers pour la vérification de son compte.
4° Que tous les deniers provenant des quêtes de la confrérie et église dont nous sommes fabriciens, aussi bien que les menus deniers qui se percevront par l'absence, seront retirés par le sieur trésorier des dépositaires tous les trois mois.
5° Qu'il ne sera fait aucun emploi au-dessus de dix livres des deniers de ladite confrérie, sans en avoir délibéré ou que les mandats ne soient signés de MM. les recteurs ou vice-recteur et de deux conseillers.
6° Nous promettons tous unanimement d'exécuter et remplir les heures d'adoration du très auguste et très saint Sacrement de l'Autel, en conséquence de la concession et permission à nous accordée par Mgr l'illustrissime et révérendissime évêque de Mâcon pendant les trois jours de dimanche, lundi et mardi gras, la fête de Sainte Marie Magdelaine aussi bien que tous les premiers dimanches de chaque mois, et la nuit du Jeudi Saint et autres jours où il y aura exposition du Saint Sacrement, deux confrères revêtus de leurs habits pour ladite heure d'adoration, pour raison de quoi sera fait un catalogue attaché à la balustrade de ladite tribune pour que chacun de nous remplisse avec édification et exactement les heures qui seront préfigées et où quelques-uns desdits confrères ne seraient exacts de se rendre à leur heure marquée pour relever ceux qui seront à ladite adoration, ils seront tenus de payer pour la première fois cinq sols, pour la seconde fois dix sols et la troisième seront privés de l'entrée de la tribune, et assisteront aux offices du jour sans être revêtus de leurs sacs, et en récidivant seront rayés et biffés pour réparation du mépris de remplir une heure aussi sainte et édifiante que celle de ladite adoration.
7° S'il arrivait par malheur que quelques-uns de nous causassent quelques scandales publiquement dans des cabarets ou autres lieux, nous invitons et prions ceux qui en auront connaissance d'en faire leur rapport au conseil pour ensuite être statué et délibéré ce qu'il appartiendra.
8° Que les confrères seront tenus de remplir leurs charge et devoirs avec édification et d'obéir à ceux qui seront en places sans murmures ni répliques. Pourront seulement par ordre de MM. les recteur, vice-recteur et autres officiers, représenter leurs raisons et excuses si aucunes ils ont, pour y avoir tel égard que de raison, et en y contrevenant seront exclus de l'entrée de la tribune pendant le temps qu'il sera jugé à propos, et tenus d'assister aux offices dans l'église.
9° Comme il est à propos que le culte divin, prières et assemblées se remplissent toujours avec édification, il est expressément enjoint à ceux qui se trouveraient pris de vin de s'abstenir de l'entrée de ladite tribune, et de rester plutôt dans leur domicile que de causer du scandale, à peine d'être privés de la pieuse entrée, et subir de plus grande peine en cas de récidive, pour celui ou ceux qui tomberaient dans ce cas.
10° Lorsqu'il se trouvera quelqu'un de nos confrères dangereusement malade, après qu'il aura reçu le saint viatique, les confrères seront tenus de veiller et de demeurer auprès du malade deux à deux aux heures qui leur seront indiquées pour le jour, et trois à trois pour la nuit, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de lui procurer une apparente guérison ou l'appeler à lui, sous les mêmes peines portées par l'article 6 du présent règlement.
11° Lorsque nous serons assemblés pour dire nos offices, et pendant ce temps tous les confrères seront tenus de se tenir dans une modestie décente, sans parler et à la fin de chaque psaume, se lever pendant que l'on dira Gloria Patri, pour donner des marques de leur zèle et du respect que l'on doit porter et avoir au Saint Sacrement, et que les confrères qui se trouveront avoir quelques affaires pressantes qui seront obligés de sortir avant la fin de l'office, ils seront tenus de s'adresser en habit à celui qui officiera pour lui demander permission, et que tous les confrères seront tenus de demeurer revêtus de leurs sacs jusqu'à la fin de chaque office et prières, et seront pareillement revêtus de leurs sacs pour recevoir leurs saints du mois avec humilité et en fléchissant le genou.
12° Que pour maintenir le bon ordre en exécution de nos statuts et règlements, ils seront lus tous les trois mois par le lecteur, que les confrères qui résident hors du bourg, seront tenus d'assister au moins quatre fois par année à nos offices, savoir le premier dimanche de l'année, le Jeudi Saint, le dimanche de l'octave du Très Saint Sacrement, et le jour de sainte Marie Magdelaine et feront chaque jour leur dévotion et assisteront encore aux deux processions, et que tous les confrères se confesseront au moins quatre fois par année, et à défaut il y sera statué ainsi que de raison.
13° Et enfin très expresses inhibitions sont faites à tous les confrères d'aller au cabaret ou autres lieux scandaleux pendant le service divin et nos offices, à peine pour la première fois de payer cinq sols, la seconde dix sols et en cas de récidive de plus grandes peines, conformément à l'article 6 du présent règlement, lequel avec ceux précédemment faits seront exécutés selon leurs formes et teneur et auxquels nous nous sommes soumis tant pour nous que pour nos autres confrères.
14° II a été de plus arrêté et décrété que tous les confrères qui viendront à mourir sans avoir satisfait ce qu'ils pourront devoir à la confrérie, soit pour réception soit pour annuel, soit pour absence, et messes, jusqu'à ce que leurs héritiers y aient satisfait, ils seront privés des suffrages et prières de la confrérie, et ne sera fait pour eux aucuns services ni dit aucune messe.
En ajoutant que si quelques-uns desdits confrères ont des contestations et procès pour des affaires sommaires. qu'ils seront réglés par deux confrères praticiens à la décision desquels ils seront tenus de se conformer et où ils y contreviendraient seront exclus de l'entrée de la tribune pendant trois mois, même sous plus grande peine si le cas y échoit et ont MM. les Pénitents signé l'original.
Par extrait. Signé : Louvrier, secrétaire.

COUBLANC

Cejourd'hui dix-huit du mois de juillet de l'an mil sept cent quarante-six.
Henry Constance de Lort de Sérignan de Valras, par la miséricorde divine et par la grâce du Saint Siège apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Coublanc, sous le vocable de sainte Madelaine, dont la fête se célèbre le 22 juillet, où, après avoir été reçu et fait les prières à la manière accoutumée, en conséquence de la publication de notre visite faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par-devant nous M. Claude Duperron, curé dudit lieu, Jean de la Coste, Jean Monbernier, Benoît Bido, Benoît Greverie, Claude Dinay, Jean Auclerc, Louis Chevreton, Joseph Maréchal, Jean Auvola, Jean Auclerc, Pierre Chevreton, Claude Geslin, Catherin Fillon, Louis Lucher, Antoine Bertier, François Bolan, Claude Neme, Antoine Dagniere, Michel Auboyer, Claude Bertier, François Chassagne, Joseph Berraud, convoqués au son de la cloche, les autres intéressés si aucuns sont ne comparants, ni personne de leur part, assisté de notre vicaire général et vice-promoteur soussignés, les susnommés, tous habitants ou paroissiens dudit lieu faisant et composant la plus grande et saine partie de leur paroisse, en présence desquels nous avons procédé à la visite d'icelle et dressé le présent procès-verbal.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un ciboire d'une grandeur au-dessus de la médiocre, non doré par dedans, tenant environ deux cents hosties, un autre petit ciboire aussi non doré, dont la seule coupe est d'argent, et le pied de plomb, un soleil fort propre mais non doré, un petit calice avec sa patène, dorés en plein, mais dont la dorure est un peu effacée dans le dehors, un autre calice un peu plus élevé que le précédent, avec sa patène, dorés par dedans, une petite custode non dorée, le tout d'argent et fort propre.
TABERNACLE. - Le tabernacle à colonnes torses, avec ses deux gradins, accompagnements dans les côtés, niche à jour dans le dessus, où sont quatre anges dont deux soutiennent une couronne, où est aussi une petite statue de la Sainte Vierge, le tout de bois doré et en état ; ledit tabernacle doublé d'une étoffe de soie et le fond de la niche peint d'un bleu céleste semé d'étoiles, le tout couvert d'un pavillon de satin blanc ; sur les gradins sont quatre chandeliers de cuivre et six chandeliers de bois argenté ; il y a un petit Christ de bois attaché à la porte du tabernacle, aux côtés duquel sont les statues de saint Benoît et de sainte Madelaine, de bois doré.
Derrière le tabernacle est un tableau représentant sainte Madelaine dans un cadre de bois et couvert d'un rideau à deux pièces de toile peinte.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table de pierre où a été incrusté un marbre sacré en état ; il est couvert d'une nappe à dentelle et de deux sous-nappes, d'un tapis de toile peinte, revêtu d'un double cadre de bois de chêne où est un devant d'autel de satin à fleurs à galons d'or faux propre, il y a encore trois autres devants d'autel de camelot, dont deux à double faces de satin un peu usé ; marchepied de bois ; aux côtés de l'autel sont deux armoires de bois de chêne servant de crédence.
FONTS BAPTISMAUX. VASES DES SAINTES HUILES. - Les fonts baptismaux ont été nouvellement pratiqués dans l'épaisseur du mur, près la porte du côté de l'évangile, ils sont garnis d'une cuvette de cuivre avec son couvercle de bois, d'un bassin de fer-blanc revêtu d'un boisage en forme de placard, avec corniche, couronnement et croix, proprement fait, vernissé, fermant à clef. La piscine est dans lesdits fonts à côté de la cuvette. Les Saintes Huiles sont dans trois petites ampoules d'étain, renfermées dans un vase de même matière.
BÉNITIER. CONFESSIONNAL. - Il y a un bénitier de pierre de taille proprement fait, posé sur un pied aussi de pierre ; près la porte du côté de l'épître, au-dessous du bénitier contre le mur, est un confessionnal de bois de sapin en état.
CHAIRE A PRÊCHER. CROIX PROCESSIONNELLE. DAIS. - La chaire à prêcher avec sa rampe, dossier et couronnement est de bois de frêne, toute neuve et fort bien travaillée. On a posé aussi nouvellement un vernis sur tout le boisage, ce qui en augmente la propreté ; elle est placée contre le mur dans le milieu de la nef du côté de l'évangile. Point de bannière. Deux croix processionnelles de cuivre, dont une argentée ; l'étoffe du dais est d'un satin à fleurs passé avec franges de soie, le fond aussi d'un taffetas rayé moins passé.
AUTEL SAINT-ANTOINE. - Au bout de la nef sont deux petits autels, l'un à la droite sous le vocable de saint Antoine, il est en maçonnerie avec table de pierre sur laquelle est un petit marbre sacré en état, couvert d'une nappe à dentelles et de deux sous-nappes avec tapis de taffetas, revêtu d'un boisage et d'un cadre où est un devant d'autel de persienne ; il y a deux gradins de bois de chêne faits à neuf, sur lesquels sont quatre chandeliers de bois vernissé et un crucifix de bois noir, et sur les gradins s'élève un boisage aussi fait à neuf à colonnes cannelées, avec corniche et couronnement, dans lequel ont été pratiquées trois niches, où sont les statues de saint Antoine, saint Claude et sainte Catherine, de bois doré, le tout formant un retable et d'une très grande décence.
AUTEL DE LA SAINTE VIERGE ET DE SAINT JEAN. - L'autre autel du côté de l'évangile est en tout semblable au précédent, excepté qu'il est plus petit, il n'y a que deux niches, dans l'une desquelles est la statue de la Sainte Vierge et dans l'autre celle de saint Jean, de bois doré ; il n'y a que deux chandeliers de bois et un crucifix de cuivre, point de marbre sacré, et sous les vocables de la Sainte Vierge et de saint Jean. Point de fondation.
CHAPELLE DE NOTRE-DAME DE PITIÉ. - Dans la nef extra tectum, du côté de l'épître, est une chapelle où l'on communique par un arc, fermé par une balustrade de fer à hauteur d'appui. Elle est assez grande, bien cadettée, éclairée d'un vitrail garni de barreaux de fer, voûtée à voûte à arêtes ; l'autel est en maçonnerie ; dans la table de pierre est incrusté un petit marbre sacré ; il est couvert de trois nappes et d'un tapis de satin, revêtu d'un boisage dans les bouts et dans le devant, avec cadre où est un devant d'autel de toile peinte ; un marchepied de bois ; sur deux gradins de bois de chêne sont deux chandeliers de cuivre, une petite croix de bois avec un petit Christ de cuivre et quatre chandeliers de bois doré, derrière est un tableau décent représentant Notre-Dame de Pitié, vocable de ladite chapelle, dans un cadre de bois, couvert d'un vieux rideau de taffetas en deux pièces, entre deux colonnes de bois cannelées, avec double corniche et couronnement formant un retable. Aux côtés du retable sont deux autres tableaux, dans chacun un cadre de bois, représentant saint Jean et sainte Anne, et à la gauche est encore la statue de saint Roch, de bois peint, posée sur un piédestal ; il y a une petite lampe de cuivre ; il y a une porte particulière pour ladite chapelle et deux bancs.
Enquis le sieur curé et susnommés à qui appartient ladite chapelle, s'il y a des fondations, ou commissions de messes, par qui acquittées, et quels sont les revenus pour supportation d'icelles.
FONDATIONS. - Répondent que ladite chapelle a été construite par Antoine Buchet, prêtre de ladite paroisse de Coublanc, et qu'il y a fait une fondation ou établi une commission de trois messes par semaine, par acte signé Michel et Chenal, le 29 septembre 1538, comme il constate par une expédition en parchemin exhibée et retirée par ledit sieur curé, portant ladite fondation que le droit de nommer un prêtre pour acquitter ladite commission de messes, appartiendra aux vrais héritiers et successeurs, descendant du sang et lignée des Buchet de Coublanc, sur laquelle présentation interviendra institution des évêques de notre siège, et qu'à défaut de prêtre de la lignée des Buchet, il en soit nommé un autre de la paroisse de Coublanc, et qu'en cas de négligence à commettre un prêtre, la commission demeure au curé de Coublanc, lesquels curés de Coublanc ont joui et jouissent de temps immémorial de ladite commission de messes, en jouissaient déjà lors de la visite de M. de Colbert l'un de nos prédécesseurs en 1672, par laquelle appert que ladite fondation devait être réduite, comme elle l'a été depuis, à une messe par semaine, quoique le sieur curé n'ait pas entre ses mains le titre de la réduction, mais soit seulement en usage de ne dire qu'une messe par semaine, lequel usage nous confirmons, attendu la modicité des revenus. Il paraît encore, par la même visite, qu'il y avait un calice avec sa patène et des ornements appartenant à ladite chapelle, et il est vraisemblable qu'un des deux calices qui sont dans l'église dépend de ladite chapelle.
REVENUS. - Consistent à présent les revenus de ladite chapelle en une rente de vingt livres due et payée par demoiselle Anne Desautel, veuve du sieur Belle, et les héritiers du sieur Lacolonge, par égale portion.
Plus en une vigne de trois ou quatre ouvrées, située au vignoble et paroisse de Mailly, lieu dit aux Taureaux, jouxte la vigne de Blaise Lebon de matin, celle d'Etienne Charbonnier de midi, celles de Jean Charier et Cuisinier de soir, celle d'Etienne Delorme de bise.
Demoiselle Catherine Dru, femme de sieur Jean Lacolonge, par son testament reçu Boyer, le 11 avril 1733, a fondé six grands'messes et un Stabat Mater dans ladite chapelle où elle a choisi sa sépulture, pour supportation de quoi elle a légué une rente de sept livres, payée par ses héritiers ; par le même acte elle a encore légué annuellement douze livres de cire pour être brûlée dans ladite chapelle, et dix-huit livres d'huile dont neuf livres doivent être aussi brûlées devant ledit autel, et les autres neuf livres devant le grand autel de ladite église.
Demoiselle Anne Belle, décédée le 3 mai dernier, a encore légué par son testament du 2 décembre 1745, dont le sieur curé n'a pas encore levé l'expédition, une somme de deux cents livres à elle due par le sieur Desautel, curé de Bussière, pour ladite somme être employée à l'achat d'un fond ; et seront dites pour le repos de son âme, par le sieur curé de Coublanc, cinq grands'messes, plus seront fournies cinq livres de cire qui seront brûlées dans ladite chapelle. Par le même testament, ladite demoiselle donne cent livres pour être employées aux réparations de l'église et notamment à celles de ladite chapelle, cent livres pour les ornements de l'église et cent livres pour les pauvres.
SACRISTIE. - Ensuite nous sommes entré dans la sacristie extra tectum où l'on communique par le sanctuaire à droite. Elle est éclairée d'un vitrail cadettée, de grandeur suffisante ; et sous le clocher, dans deux armoires et un placard, avons trouvé quinze nappes d'autel dont huit à la Venise et six à dentelle, trois nappes de communion, onze corporaux, dont cinq à dentelle, vingt-cinq purificatoires dont quelques-uns à dentelle, six aubes presque neuves, cinq cordons, quinze amicts, cinq surplis, dont deux de toile commune.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin à fleurs à galons d'argent fin, une autre de satin à fleurs à galons d'or faux, une autre de satin blanc à galons de soie, une autre de satin rouge presque usée, sans bourse, huit chasubles de camelot de toutes couleurs, dont deux noires, toutes garnies de bourses, voiles, étoles et manipules, excepté deux usées où il n'y a point de bourses, une chape de satin à fleurs un peu usée, une autre de satin à fleurs à galons et franges d'or faux, une de camelot noir, une écharpe de satin à franges et galons d'argent faux, un drap mortuaire de cadis.
LIVRES. - Deux missels de service, un petit pour la messe des morts, un graduel et un antiphonaire in-folio neufs, sur un pupitre de bois couvert d'un tapis d'indienne, un autre antiphonaire et un graduel in-4° encore de service, deux rituels, un encensoir de cuivre argenté, un autre de cuivre avec sa navette, un bénitier de fonte pour l'aspersion, deux burettes et un plat d'étain, deux clochettes, une lampe d'arquemil argenté, une autre petite de même, et une autre de cuivre, deux fanaux de fer-blanc avec leur pied.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. TABLE DE COMMUNION. - L'église est de deux parties ; l'une compose le sanctuaire voûté en coquille, éclairé de deux vitraux garnis de barreaux de fer, bien cadettée, et en bon état, de grandeur médiocre ; il est séparé de la nef par un arc en pierre, au-devant duquel est un autre arc en bois supportant un crucifix de bois vernis [L'église actuelle de Coublanc, construite dans le style du XIIIe siècle, date de 1852]. Plus bas est la table de communion, qui est une balustrade en bois de noyer, tournée, en bon état ; la nef a environ cinquante pieds de long sur vingt-deux de large, elle est bien cadettée, éclairée de quatre vitraux et d'un œil de-bœuf ; il y a trois bancs dont sera parlé ; les murs intérieurs en sont bons, ils ont été nouvellement blanchis, de même que le lambris de bois de sapin à compartiments, et toute cette église est d'une très grande propreté et décence ; la chaire à prêcher, les fonts baptismaux, les petits autels ont été faits des deniers du sieur curé, qui par son testament avait légué une somme de cinq cents livres pour être employée à ces usages, et au moyen de l'emploi qu'il en a fait, il entend que ses héritiers ne puissent être inquiétés pour ladite somme.
CIMETIÈRE. - Ensuite avons visité le cimetière régnant autour de l'église, clos de murs faits à neuf; il y a une croix de pierre ; les murs extérieurs de l'église sont en bon état, de même que la couverture de tuiles creuses.
CLOCHER. - Le clocher qui est à la droite du sanctuaire est une petite tour carrée en bon état, où sont deux petites cloches bien sonnantes d'un poids médiocre.
NOMINATEURS. - Après quoi avons interrogé le sieur curé et susnommés comme s'ensuit.
Qui nomme à la cure ?
Répondent que toute provision nous appartient à cause de notre dignité épiscopale.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement, et quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent trois cent soixante communiants, du bailliage et élection de Mâcon, du parlement de Paris, et que la justice appartient principalement à Mlle la princesse d'Armagnac.
DÉCIMATEURS. - Quels sont les décimateurs ?
Répondent que c'est à présent le sieur curé depuis les différents abandons faits par les sieurs abbés de Vezelay, Buchet, sacristain de Saint-Rigaud et autres, en sorte que dans la portion de dîme ci-après confinée, le sieur curé est seul décimateur, si ce n'est que Mlle d'Armagnac prend dans ledit canton une petite portion de dîme, pour laquelle elle fait une réfusion de vingt-cinq livres au sieur curé ; mais comme depuis très longtemps les curés de Coublanc ont joui de la portion de dîme de ladite princesse, ils n'ont reçu aucune réfusion, mais au contraire ils en ont fait une de treize livres. Et se confine ladite dîme du sieur curé par le chemin qui vient du pont de Verpré, au haut de Mouron, au-dessous de la terre de Combe, et du haut du Mouron, en passant au village de la Croix et descendant à la planche de Foule, et la rivière d'Écoche jusqu'à la bonde du moulin Delorme, du côté de matin et partie midi, et de la bonde dudit moulin ladite dîme est séparée de celle d'Écoche, faisant aussi matin, s'étendant jusqu'au lieu appelé les Grandes-Bornes, passant à la pierre, qui est au lieu appelé la Croix-Mouron, et de là à celui appelé Maisonnette. Ladite dîme est aussi confinée de midi et partie de soir par des pierres qui font la limite du Maçonnais et du Lyonnais et par le village Carthelier venant aboutir au grand chemin de la Raterie à la croix des Crocs, de là suivant le chemin jusqu'à l'angle des Justices blanches, et dudit chemin au moulin Brûlé dit Milan, faisant soir, et par la rivière de Sienne ou Daron, depuis ledit moulin jusqu'au pont de Verpré de bise.
Et se lève la dîme dans les terres et vignes de quinze la seize du froment et vin ; de quatorze la quinze des seigles et avoine, et pour le chanvre de vingt-quatre la vingtcinquième quand on le tire vert et en entier, et de quinze la seize de celui qu'on garde pour grainer ; la femelle ne se dîmant pas, ni ce qu'on appelle les chemins. Les fonds dépendant du domaine du Perray et appartenant au seigneur de Verpré, ne se dîmant que de vingt la vingt et une, et le chanvre se dîmant comme dans le reste de la paroisse.
Les autres décimateurs de la paroisse sont les sieurs curés d'Écoche.
FONDS DE CURE. - S'il y a des fonds de cure ?
Répondent qu'il y a les suivants : une terre et pré appelés Bourguignons, joints ensemble de cinq mesures de semence, jouxte le chemin de Beaujeu à Charlieu de matin inclinant midi, sentier de midi et soir, la terre de Jean Peraud de bise.
Une terre à présent vigne de cinq ouvrées ; jouxte un sentier de malin, autre sentier de midi, le chemin de Saint-Igny à Charlieu de soir et bise.
Autre terre et vigne faisant ci-devant le jardin de la cure de sept mesures ; jouxte la verchère et jardin de Jean Fillon de matin, la Chenevière et vigne de Jean Péraud de midi, le chemin de Coublanc à Charlieu de soir, la verchère des héritiers Lacolonge, et jardin du sieur curé comme personne privée de bise.
Terre de dix mesures au finage Delorme dite terre de la cure ; jouxte le chemin du village la Croix à Coublanc et la terre de François Fabre de matin et midi, la vigne de Pierre Belet, sentier entre deux, de soir et bise.
NOVALES. - S'il y a des novales ?
Disent que le sieur curé les perçoit par ses mains dans son canton, et qu'ils ne savent pas qu'il y en ait dans les autres.
DROITS DE PASSION. - S'il y a des droits de passion ?
Répondent que ceux qui cultivent des terres ayant bœufs ou quatre vaches payent une coupe de seigle faisant le tiers de la mesure de Charlieu [La mesure agraire de Charlieu valait exactement 11 ares, 39 centiares, 62 centièmes. La coupe de Charlieu était le tiers de la mesure. (Note de M. Joseph Déchelette.)] et les autres demi-coupe quand ils ont des vaches, moyennant quoi le sieur curé doit dire la passion depuis une sainte Croix jusqu'à l'autre, le tout par usage.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent que par mariage ou remise ils payent trois livres, autant pour la sépulture d'un grand corps, la moitié pour celle d'un petit, une poule et cinq sous pour la bénédiction des femmes après leurs couches, et cinq sous au profit du luminaire pour chaque baptême, un sou par feu et un sou par communiant pour le droit de Pâques.
FABRIQUE. - S'il y a une fabrique et comment administrée ?
Répondent qu'il appartient à la fabrique un pré de dix à douze quintaux de foin : jouxte la terre des héritiers du sieur la Coulonge de matin, le chemin du village Monbernier à l'église de Coublanc de midi, la verchère et pré desdits héritiers de soir et bise, affermé au prix de dix livres.
Une terre inculte de trois ou quatre mesures, dite la terre du luminaire : jouxte la terre des héritiers du sieur Colonge de matin, la terre de Jean Péraud de midi, celle de Claude Neme de soir et bise, affermée quarante-deux sous.
BANCS. - Les quêtes qui se font dans l'église rendent par communes années dix livres. Des trois bancs qui sont dans l'église, l'un appartient à Mlle la princesse d'Armagnac, les deux autres à des particuliers qui donnent la valeur de plus de quatre francs à la fabrique ; l'un desdits bancs appartient à Antoine Grenery, qui a offert de donner une somme de quatre-vingt-dix livres à l'église, pour avoir droit de banc, ce qui a été accepté. Sont fabriciens Benoît et Jean Grenery, depuis le mois de janvier dernier, par le même acte d'élection reçu Fleury, les précédents fabriciens ont rendu leurs comptes.
CONFRÉRIE DU TRÈS SAINT SACREMENT. - Il y a dans ladite église une confrérie, établie par notre prédécesseur, le 11 juin 1714, en conséquence on expose le Saint Sacrement pendant la messe et les vêpres le troisième dimanche de chaque mois, et on donne la bénédiction après les vêpres. Il peut y avoir deux cents confrères, dont chacun donne cinq sous à la fabrique lors de la réception et lui apporte quelque profit au moyen des cierges qu'ils achètent d'elle.
PRESBYTÈRE. - Ensuite nous avons procédé avec les susdits à la reconnaissance du presbytère, et avons trouvé qu'il consiste en une petite galerie, cuisine, petit vestibule, petite chambre à manger et cabinet au bout, deux chambres hautes et trois cabinets avec deux petits greniers, lesdits bâtiments peu logeables pour être trop peu exaucés, les gros murs, planchers, couverture, chevrons et lattes étant mauvais, malgré les dépenses que le sieur curé a faites de ses deniers, pour tâcher d'en prévenir la ruine totale. Au nord de ladite maison presbytériale est une petite cour fermée par un portail et close de murs où est un appentis, étable, écurie et petite cave avec fenil dans le dessus, lesdits bâtiments aussi en mauvais état, et confinés par le chemin de Coublanc à Charlieu de matin, le chemin du village la Raterie à l'église de midi, le cimetière de soir.
Duperron, curé.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi nous avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit :
Si leur curé fait bien sa résidence habituelle dans leur paroisse ?
Répondent qu'il la fait bien.
S'il ne manque point à leur dire la messe et les vêpres les dimanches et fêtes et à quelle heure ?
Répondent qu'il dit la messe à sept heures en été et à neuf heures en hiver, les vêpres sur les deux heures.
S'ils sont contents de leur curé par rapport à l'administration des sacrements, aux secours spirituels des malades et à ses autres fonctions curiales, comme prônes, catéchismes et instructions ?
Répondent qu'ils ont tout lieu de s'en louer.
S'ils ne connaissent point d'empêchements de parenté ou autres entre personnes mariées ?
Répondent que non et ont signé avec nous ceux qui l'ont su.
H. C. Évêque de Mâcon ; Dusou de Saint-Amour, vicaire général ; Grenery ; Lacombe ; Louis Buschet ; Grenery ; Bauland ; Chevreton ; Auvola ; Berthier ; Plassard, vice-promoteur.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Avons ensuite interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit :
Enquis de ses noms, âge, diocèse, ordination et provisions ?
Répond qu'il s'appelle Claude Duperron, âgé de trente-sept ans, né à Belmont, prêtre depuis 1734, pourvu de ladite cure en 1736.
Si ses paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond que oui.
S'il n'y a point de divorce, de trouble, d'inimitiés, de procès ?
Répond que non.
S'il n'y a point de gens qui manquent au devoir pascal ?
Répond que tous s'y présentent.
S'il y a une sage-femme capable de baptiser ?
Répond que plusieurs femmes s'offrent pour secourir les autres dans leurs couches, mais il n'y a point de sage-femme en titre.
REGISTRES. -Ayant demandé au sieur curé les registres de baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants, affirmant n'en avoir point d'autres : Un registre couvert de carton commençant en 1669 et finissant en 1674, quarante-six autres couverts partie en carton partie en parchemin, contenant tous les actes depuis 1674, jusqu'en 1745, finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église ?
Répond qu'il n'y en a d'autres que celles mentionnées en l'article de la chapelle de la Sainte Vierge, si ce n'est les fondations suivantes non acquittées et non payées.
Fondation d'un Salve et d'un Libera me tous les dimanches, et d'une messe par an par Christophe Auclerc, sieur de Monbernier, reçu Verchère le 30 janvier 1690, sous la rente de trois livres douze sous.
Autre de deux messes par sieur Jean Poyet, par acte reçu Buchet, le 9 avril 1631, sous la rente de dix sous.
Autre de dix-sept messes par ledit sieur Auclerc, par acte reçu Buchet, le 21 avril 1691, sous la rente de quatre livres cinq sous.
Six autres fondations des années 1631, 1640, 1652, 1686, contenant de petites fondations en rentes non payées, et que le sieur curé regarde avec raison comme prescrites, n'ayant pas été payées depuis longtemps à ses prédécesseurs.
Déclare le sieur curé n'avoir de titres concernant son bénéfice qu'une procédure faite contre M. l'abbé de Vezelay, M. l'abbé et le sacristain de Saint-Rigaud, au sujet de la portion congrue ; sur quoi sont intervenues deux transactions de 1620 et de 1621.
Autre procédure contre le sieur Desautels, représentant Buchet, au sujet d'une portion de dîme abandonnée au sieur curé par ledit Buchet et dont le sieur curé jouit, laquelle procédure n'a point été conduite jusqu'à sa fin, étant seulement intervenue une sentence par défaut en 1719, desquels titres le sieur curé demeure chargé et a signé avec nous.
H.C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Duperron, curé ; Plassard, vice-promoteur.

SAINT-BONNET-DE-CRAY

Ce jourd'hui mardi onzième du mois de juillet mil sept cent quarante-six avant midi.
Henry Constance, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint Siège, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Saint-Bonnet-de-Cray, sous le vocable de saint Bonnet, évêque, dont la fête se célèbre le 15 janvier, et de saint Gilles, abbé, dont on solemnise la fête le 1er septembre, où, après avoir été reçu et fait les prières accoutumées, en conséquence de la publication de notre mandement de visite faite au prône, le dimanche précédent, ont comparu par devant nous M. Jean Bardet, prêtre, curé dudit lieu, M. Jean Sarret, prêtre, vicaire de la paroisse, Jean Thevenet, François Thevenet, Jean Tachet, Jean Berthier, Philibert Fongy, Etienne Tachet, Joseph Corteval, Louis Fongy, Claude Tartarin, Jean Toral, François Tartarin, Jean Fongy et Philibert Tachet, luminiers, Marc Berjat, Antoine Gonard, Jean Racquin, Jean Prost, François Buisson, François Corteval, François Mugnée, Claude Ducarre, Benoît Tozet, François Ducarre, Jules Lefranc, Claude Bartier, Antoine Fontaine, Louis Cuchelas, Gabriel Cartier, Jean Aubret, Philibert Guyet, Etienne Lefranc, tous habitants et paroissiens dudit lieu de Saint-Bonnet, faisant et composant la plus saine et meilleure partie de la paroisse, les décimateurs ou autres intéressés ne comparant ni par eux ni par autres quoique dûment appelés et avertis, contre lesquels non comparants notre promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé et ensuite à sa réquisition, avons procédé à dresser le présent procès-verbal de notre visite, en présence desdits sieurs curé et vicaire, et des habitants susnommés à la forme qui suit.
VASES SACRÉS. - Premièrement, quant aux choses nécessaires pour la célébration du service divin et l'administration des sacrements, nous avons reconnu un ciboire d'argent dont le pied est faible et l'intérieur n'est pas doré, couvert d'un pavillon de damas à fleurs d'or et d'argent, très riche.
Item, un soleil d'argent dont le croissant n'est pas doré.
Item, un calice à l'antique avec sa patène, l'un et l'autre dorés en dedans.
Item, une custode d'argent non dorée en dedans ; la croix est rompue ; elle est fermée dans une bourse à cordons attachée à une bourse de corporal de damas à fleurs d'or et argent très propre.
TABERNACLE. - Le tabernacle est une caisse de bois carrée d'un pied de large sur dix-huit pouces de hauteur, orné de chaque côté et devant d'une colonne torse, sculpté et doré en plein, il est doublé de satin couleur de rose fort propre. Les accompagnements sont de mêmes hauteur et largeur avec une niche azurée dans laquelle est d'un côté une statue de saint Gilles et de l'autre de saint Bonnet, ornés de chaque côté d'une colonne torse et terminés par une console, le tout doré et sculpté en plein.
Au-dessus est la niche du Saint Sacrement, qui est un couronnement ou dôme surmonté d'un globe et d'une croix, doré en plein, supporté par quatre colonnes torses d'un pied de hauteur, au moyen de quatre cintres ; le panneau de derrière est azuré ; un Saint-Nom de Jésus sculpté en bas-relief et doré au milieu terminé par deux consoles aussi sculptées et dorées.
Au dedans est une statue de la Sainte Vierge en état, le tout posé sur un double gradin de bois dont le premier est couvert de cuir doré et le second sculpté en demi-relief et doré en plein, sur lequel il y a quatre anciens chandeliers de bois doré et deux de cuivre en état, un petit crucifix de cuivre en état ; il est couvert d'un pavillon de camelot rouge.
AUTEL. - L'autel est d'une seule pierre longue de cinq pieds et demi, qui a quelques marques de consécration, la première nappe rousse très usée et gâtée par l'humidité, l'autre unie à double et propre, couverte d'un tapis vert en état.
Il est revêtu d'une boiserie en sapin dont le cadre est de noyer, dans lequel on a monté un devant d'autel de calemande rayée, autre camelot violet simple brodé en laine, au revers duquel est un troisième de toile peinte en noir à croix blanche.
On y monte par une seule marche de bois en état.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux sont du côté de l'évangile, au fond de l'église, dans une cuvette de pierre ronde dans laquelle est une seconde cuvette de cuivre de deux pieds de diamètre, en état ; l'eau baptismale est versée avec une coquille et reçue dans un plat de cuivre ouvré en état, et jetée dans la piscine. Le tout couvert par un dôme à huit faces de quatre pieds de hauteur et fermant à clef.
SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans trois ampoules d'étain bien fermées et décentes renfermées dans un vase d'étain carré oblong; il y manque une croix.
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal est vis-à-vis les fonts contre le mur au midi, en état.
CHAIRE. - La chaire à prêcher est de figure carrée de deux pieds et demi de hauteur sans dais ni dossier.
CROIX. - La croix processionnelle est de cuivre ; il y a deux bannières de soie blanche, l'une représentant des deux côtés Notre-Dame du Rosaire, l'autre d'un côté saint Bonnet et de l'autre saint Gilles ; les figures sont déchirées légèrement. Un bénitier de pierre à la porte et un de fonte pour l'aspersion.
De chaque côté du chœur est une chapelle sous la voûte qui forme deux ailes de huit pieds de large sur douze de longueur.
1° AUTEL DU ROSAIRE. - Celle du côté de l'évangile est sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire, représentée dans le tableau qui lui sert de retable, dans un cadre sculpté accompagné de deux pilastres à cannes et deux colonnes de même portant une grande corniche sculptée, au-dessus de laquelle est un tableau avec des consoles accompagné de deux frontons en état ; il y a un rideau de toile avec sa tringle.
Depuis le cadre jusqu'à l'autel est un panneau de bois couvert d'un cuir doré contre lequel est une ancienne niche du Saint Sacrement, à quatre colonnes unies et dorées, surmontée d'un petit dôme et accompagnée de consoles dorées ; le fond est azuré, avec un Saint-Nom de Jésus au milieu d'un soleil. Il repose sur un gradin de bois peint, sur lequel il y a quatre chandeliers dorés, un petit crucifix de bois à Christ de cuivre et deux vases de faïence.
L'autel est de pierre, dans lequel on a incrusté un marbre en état, il est couvert d'une nappe doublée et d'un tapis de cadis vert usé.
La contre-table est de bois noyer.
Le devant d'autel est de satin rayé en état.
Le marchepied est d'une seule marche en bois.
Au-devant est une lampe de cuivre.
Il est séparé du chœur par une balustrade en bois et de la nef par une petite porte en face de l'autel.
2° AUTEL DE NOTRE-DAME DE PITIÉ. - De l'autre côté est un autel placé contre le pilier du chœur sous le vocable de Notre-Dame de Pitié représentée dans un tableau qui lui sert de retable dans un cadre de bois noir de quatre pieds en carré, il repose sur deux gradins peints sur lesquels il y a un crucifix et deux chandeliers de bois en état.
L'autel est d'une seule pierre non sacrée, couverte de trois nappes et d'un tapis vert en état.
Il est revêtu d'une boiserie dans lequel on a monté un devant d'autel de calemande rayée.
Il y a une marche en bois en état. Un Te igitur usé.
3° AUTEL SAINT ISIDORE. - Contre le pilier du clocher qui sépare le chœur de la nef est un autel sous le vocable de saint Isidore et sainte Barbe, représentés dans le tableau de six pieds de hauteur sur cinq de large dans un cadre de bois simple ; il repose sur un double gradin de bois peint sur lequel il y a un crucifix et deux chandeliers de bois en état. Au-dessus est un petit tableau.
L'autel est une seule pierre non sacrée, longue de cinq pieds et demi, couverte d'un tapis de toile peinte, revêtu en entier de menuiserie ; il y a un devant d'autel de calemande rayée neuf. Le marchepied d'une seule marche, en état.
Au-devant est une lampe d'étain.
4° AUTEL SAINT ANTOINE. - De l'autre côté, vis-à-vis, est un autel sous le vocable de saint Jean-Baptiste et saint Antoine, de même structure et ornement que le précédent, à l'exception du crucifix qui a besoin de réparation.
Enquis le sieur curé s'il y a quelques services auxdits autels ?
FONDATIONS. - Répond qu'il y a une fondation de dix messes basses faite par Benoîte Rongeon, à l'autel de saint Isidore et sainte Barbe, sous la rétribution annuelle de cinq livres, payée par l'Hôtel-Dieu de Charlieu, héritier de la fondatrice, par acte reçu Dechiselles l'aîné, le 6 février 1718, coté n° 1.
Autre fondation d'une grand'messe le jour de sainte Barbe, faite par le sieur Bonnet-Guiard, autrefois vicaire de ladite paroisse, pour laquelle le sieur curé jouit d'un pré joignant le cimetière faisant le capital de plus grande fondation dont il sera parlé ci-après, ledit pré de la contenue de trois chars environ, confine de bise le chemin de l'église de Saint-Bonnet à Ligny, de matin la terre de Philibert Tachet, l'ancien chemin entre deux, de midi le pasquier de Gabriel Captier, le même ancien chemin entre deux, et de soir le cimetière.
Ne sait le sieur curé aucune autre fondation auxdits autels.
SACRISTIE. - Ayant demandé à être introduit dans la sacristie, on nous a conduit dans un petit espace pratiqué entre le sanctuaire et la chapelle du Rosaire, du côté de l'évangile, fermé par un boisage ; ledit espace bien voûté, de cinq pieds de profondeur sur quatre de large, éclairé en matin et en bise par des vitraux en état.
Dans l'embrasure du mur en soir est une vieille armoire de sapin, et en matin un vieux buffet aussi de sapin, avec un marchepied, dans lesquels nous avons trouvé les ornements suivants :
Une chasuble de garence de toutes les couleurs, à galons de soie, sans bourse en état.
Autre de camelot gaufré, usée, sans bourse noire.
Autre de camelot gaufré vert, sans bourse ; le voile est à deux faces, usé.
Autre de damas blanc ancien, sans bourse ; le voile est de satin.
Autre de filoselle bleue à fleurs, sans bourse en état.
Autre de garence à croix rouge, sans étole, voile ni bourse.
Autre de droguet de soie rouge ancien, à galons de soie, sans bourse.
Autre de camelot uni couleur de rose, à galons faux, sans bourse ni voile.
Autre de camelot uni violet, usée, sans étole, ni voile ni bourse.
Deux étoles pastorales, une de camelot blanche et violette, l'autre de satin à fleurs, usée. Une chape de satin à galons d'or faux, fort propre, avec une chasuble complète, assortissante.
Une tunique et dalmatique complètes de camelot gaufré à deux faces rouge et blanche, une écharpe de taffetas blanc à franges d'or faux.
Un tour de dais de satin damassé à galons et franges d'or fin.
Deux vieilles écharpes de taffetas, une rouge et l'autre blanche.
Un drap mortuaire.
LINGES. - Douze nappes pour les autels, suffisamment de lavabos, deux nappes de communion.
Six aubes dont deux usées, autant d'amicts, trois cordons, trois surplis en état, quatre corporaux.
LAMPES. - Une lampe de cuivre de six pouces de diamètre, un encensoir de cuivre avec sa navette, deux burettes de verre, deux clochettes, deux falots.
MISSEL. - Un missel romain usé, un graduel in-folio en état, un antiphonaire et un graduel in-4°, usés, un rituel, un Te igitur, un lutrin couvert d'un tapis vert, un pupitre, une représentation, quatre petits chandeliers de fer.
TRONCS. - Il y a deux troncs dans ladite sacristie, contre le mur en matin, l'un de la confrérie et l'autre du Rosaire.
L'église est composée de trois parties, du sanctuaire, du chœur et de la nef.
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille éclairée de trois vitraux en état, de douze pieds de profondeur et autant de largeur environ, ornée de piliers en ordre d'architecture, bien pavée, avec l'avant-chœur et le chœur en losange ; tout autour règne un banc en bois.
CHŒUR. - Du côté de l'évangile est une statue de saint Antoine, en pierre et décente ; suit un avant-chœur de quatre pieds de profondeur environ, éclairé de deux vitraux, de chaque côté duquel est un arc servant l'un de sacristie et l'autre de passage pour descendre au collatéral du chœur ; il est séparé du chœur par un grillage en fer servant de table de communion en état, construit aux frais du sieur curé. On descend au chœur par deux marches en pierre ; il est sous la voûte du clocher ; il peut avoir douze pieds en carré ; il est éclairé par les vitraux des collatéraux dont il a été parlé à l'article des chapelles, et par un œil-de-bœuf qui prend son jour au-dessus de la coquille du sanctuaire.
Du côté de l'épître contre le pilier qui sépare le chœur de la nef est le banc de Mme de Vermont qui pourra conserver le banc, attendu que son mari a donné quinze livres à la fabrique pour icelui.
ORDONNANCE. - A l'entrée du chœur, joignant l'autel de saint Isidore, le banc de M. de Sevelinge, lequel sera enlevé de ladite place, attendu qu'il embarrasse le passage pour aller à l'autel, et sera placé à l'endroit qui sera marqué par le sieur curé et fabriciens, en payant toutefois la redevance annuelle qui sera fixée ci-après.
NEF. - La nef est de plein pied avec le chœur et peut avoir vingt et un pas en longueur sur douze de large. Elle est lambrissée proprement et pavée à moitié de cadettes, moitié carreaux. Elle est éclairée par quatre vitraux, en état.
BANCS. - Nous avons reconnu dans ladite nef plusieurs bancs, dont les possesseurs doivent payer à la fabrique une rente annuelle, excepté ceux qui ont donné un capital pour la refonte des cloches, lequel droit, après avoir pris l'avis des sieurs curé et habitants, nous avons fixé à la somme annuelle de vingt sols, payable à la Saint-Martin d'hiver, et à défaut de payement, quinze jours après ledit terme expiré, seront lesdits bancs mis hors de l'église et la place délivrée à un autre aux mêmes conditions.
PORTES. - Il y a deux portes en état, l'une principale en face du maître-autel, ornée en dedans par un double rang de colonnes en bois, supportant une corniche, au-dessus de laquelle est un crucifix accompagné de deux anges ; au-devant d'icelle est un grand chapiteau en état. L'autre porte du côté de l'épître, dans la nef au-devant de laquelle est un petit chapiteau, porté par deux colonnes.
CLOCHER. - Visite faite des murs de l'église, ils nous ont paru en bon état, ainsi que la couverture à tuiles creuses et le clocher qui est une tour carrée percée de chaque côté par deux fenêtres ornées de piliers en pierre ; la charpente et le beffroi sont en état ; il y a deux belles cloches bien sonnantes. On y monte par une échelle en bois posée dans le collatéral du côté de l'épître et qui va aboutir à une ouverture pratiquée dans le milieu de la voûte du clocher, en état.
CIMETIÈRE. - Le cimetière environne ladite église ; les murs ont besoin de quelques réparations, la croix de pierre est â quelques pas en dehors de la porte d'entrée dudit cimetière, en midi. Le tout avec ladite église de la contenue d'environ deux coupes, confine de matin le chemin de l'église à Ligny, de bise un petit jardin de fondation, de soir le chemin de Fleurie à Saint-Julien-de-Cray, et de midi le chemin de Saint-Bonnet à Charlieu.
INTERROGATS COMMUNS. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé et autres susnommés comme s'ensuit :
NOMINATEUR. - 1° Qui nomme à la cure ?
Répondent que c'est le sieur prieur de Charlieu.
COMMUNIANTS. BAILLIAGE. - 2° Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement ?
Répondent qu'il y a environ quatre cent cinquante communiants du bailliage de Roanne, élection aussi de Roanne, sénéchaussée de Lyon, parlement de Paris.
SEIGNEUR. - 3° Quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent que c'est le sieur prieur de Charlieu.
DÉCIMATEURS. - 4° Qui sont les décimateurs et à quelle quotité se paye la dîme ?
Répondent que le sieur prieur et aumônier de Charlieu sont seuls décimateurs dans toute l'étendue de ladite paroisse, et que la dîme se perçoit pour le vin, grains, chanvre et toutes choses décimables de douze la treize, du plus le plus du moins le moins ; s'il y a cent gerbes on en prélève quatre appelées le croison [Le droit de croison n'existait que dans les paroisses avoisinant Marcigny, à Saint-Bonnet-de-Cray, à Saint-Julien-de-Cray, à Iguerande, à Jonzy. (Note de M. Déchelette)], avant de commencer à compter pour le décimateur, et s'il n'y en a pas cent on n'en prélève qu'une.
Les fonds du sieur curé ne sont point sujets à la dîme, à l'exception d'une vigne de six ouvrées et une autre de deux sises au clos du Colon et qui sont de fondation.
VICAIRE. - S'il y a un vicaire et par qui payé ?
Répondent qu'il y a un vicaire dans ladite paroisse appelé M. Jean Sarret, né à Châteauneuf en 1720, ordonné prêtre à Lyon sur dimissoire en 1745 et approuvé de nous pour la desserte de ladite église la même année, payé volontairement jusqu'à présent parle sieur curé.
FONDS DE CURE. - Enquis quels sont les fonds de cure ?
Répondent qu'ils consistent :
1° Une terre de dix-huit ouvrées, dont quatre de fondation, mises en vigne, environ, appelée la Grande Vigne sise au vignoble de Colon, confine la vigne de Denis L'Évêque de matin, la terre de Philibert Tachier et les vignes de plusieurs autres particuliers de midi, la vigne de Benoît Lefranc de soir accolant bise et les vignes du sieur Joseph Duplex et de Philibert Tachier de bise, un chemin entre deux.
2° Une terre de quatre mesures environ, sise en la paroisse de Maillie, finage de Riel et de Corbet, confine la terre de M. Gaspard Buynand, avocat, de matin, la terre du sieur Joseph Duplex de midi, la terre de Jean et Louis Renard, un chemin aisantiel entre deux de soir, et le pré des religieuses Ursulines de Charlieu, une haie entre deux de bise.
3° Une terre de trois mesures environ, sise en la paroisse de Saint-Bonnet, finage des Gaiands.
4° Un terrier partie obits pouvant rendre annuellement la somme de quatre livres.
SUPPLÉMENT DE PORTION CONGRUE. - Enquis si l'on paye un supplément de portion congrue ?
Répond le sieur curé que lorsqu'il est entré en possession dudit bénéfice, il jouissait, outre les susdits fonds et terriers, d'un supplément de deux cent quarante livres payées par le sieur prieur de Charlieu ; que depuis, par traité de main privée entre le sieur prieur et couvent de Charlieu et le sieur curé, ils ont augmenté ledit supplément de cinquante livres, savoir trente-cinq payées par le sieur prieur, et quinze livres par le sieur aumônier, à cause de sa portion de dîme. Ensuite de quoi ils lui ont relâché la grande dîme appartenant audit sieur prieur, moyennant une réfusion de quatre cent quinze livres, dont quinze sont remboursées au sieur curé par le susdit aumônier, lesdites conventions faites seulement pour la vie durant du sieur Bardet, seulement du 27 avril 1743, dépose chez Deschisel cadet, notaire, dont acte du 4 mai 1743. Le tout coté A.
NOVALES. - Enquis s'il y a des novales ?
Répondent que les religieux de Charlieu, de l'ordre de Cluny, refusent d'abandonner au sieur curé les novales en vertu de certains privilèges dudit ordre et d'un arrêt contradictoire du grand conseil du 23 octobre 1708. Chargeons toutefois le sieur curé de nous donner dans deux mois un état des novales anciennes, contenues dans un verbal qui sera coté parmi les titres de la cure par nouveaux confins, et de celles qui ont été faites depuis ledit verbal, certifié et signé par les notables de la paroisse, lequel sera joint à la fin dudit procès-verbal pour la conservation des droits du bénéfice [La superficie totale des novales de Saint-Bonnet-de-Cray était de 29 hectares et demi de terres labourées et 2 hectares 30 ares de vignes (Note de M. Déchelette). Le verbal, prescrit par l'évêque et dressé après sa visite, occupe 25 pages de copie que l'on a jugé convenable de ne point ajouter à cet acte de visite].
COUPES DE FEU. - Enquis si l'on paye des coupes de feu ?
Répondent que ceux qui tiennent bêtes arables payent une coupe comble de blé qu'ils recueillent, froment ou seigle, et ceux qui n'en tiennent point ne payent rien, moyennant quoi le sieur curé est obligé de réciter la Passion chaque jour depuis l'Invention de Sainte Croix jusqu'à l'Exaltation d'icelle.
DROITS CURIAUX. - Enquis quels sont les droits curiaux ?
Répondent que, par usage, ils payent trois livres pour les mariages, remises et sépultures des grands corps, trente sols pour la sépulture des enfants, pour la purification des femmes une poule, non compris la rétribution de la messe et pour le débito de Pâques chaque chef de maison paye deux sols et les autres communiants un sol.
FONDATIONS. - Enquis s'il y a des fondations ?
Répondent qu'il y en a plusieurs :
1° Fondation d'une messe chaque dimanche et fête de l'année par M. Guiard, vicaire de Saint-Bonnet, lequel a donné pour la rétribution d'icelle un pré près le cimetière, confiné ci-dessus à l'article de la chapelle de sainte Barbe, plus un jardin au-dessous de l'église, du côté de bise, un sentier entre deux, dans lequel fut autrefois une maison dudit fondateur, d'une coupe de semence environ, mesure de Charlieu, confine de matin le chemin de l'église à la fontaine Foncerand, de midi l'église, un sentier entre deux, de soir le chemin de Saint-Julien à Fleurie. Ladite fondation réduite par M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, à deux messes par mois. Et c'est l'unique titre qui justifie de ladite fondation, en date du... (en blanc) 1672, dont copie, coté n° 2.
2° Fondation de quatre messes à haute voix dans l'octave de saint Jean-Baptiste, faite par Jean Prost et sa femme sous la rente annuelle de cinq livres, hypothéquée sur un pré dit La Basle, par son testament du 10 janvier 1666, reçu Deshaies, coté n° 3. Reconnu par Gabrielle Captier, reçu Allemonière, le 19 août 1737, l'un et l'autre, coté 3.
3° Fondation de deux messes faite par sieur Benoît Dutrève, sous la rente annuelle de quinze sols, suivant le contrat du 22 septembre 1674, rappelé par la reconnaissance de ladite rente faite par le sieur de Vermont, acte reçu Dechizelle cadet, le 14 septembre 1723, coté n° 4.
Mme de Vermont, veuve, paye ladite rente. Avons réduit ladite fondation à une messe basse annuellement.
4° Fondation d'une messe basse chaque mois, deux autres après la fête des Innocents, une messe haute et cinq basses après la fête de la Purification avec un Libera à l'issue de chaque fête par M. Etienne Poyet, curé de Saint-Bonnet, qui a donné pour la rétribution d'icelle une vigne dite La Blanchette, lieudit Colon, de six ouvrées environ, confine de matin les vignes de François, Louis et Jean Thevenet, de midi et soir celles de Philibert Cucherat, de bise celles du sieur de Lamotte et autres, un chemin entre deux.
Plus une autre vigne au même lieu de deux ouvrées environ.
Plus le grenier et cave au-dessous, bâtis aux frais du fondateur dont la place a été pour lui achetée par son testament reçu Rolland, le 23 février 1699, coté 5.
5° Fondation de sept messes basses faite par Antoine et Philibert Pelletier, sous la rente annuelle de trois livres huit sols par son testament reçu Boussand, le 24 janvier 1693. Ladite rente payée et reconnue par Pierre Roussel, par acte reçu Dechizelle cadet, le 8 février 1737. Lesdits deux actes cotés 6.
Avons réduit, à la réquisition du sieur curé, lesdites messes à quatre annuellement avec un Libera me à haute voix à l'issue de chacune.
6° Fondation de dix messes basses faite par Claude Pelletier sous la rente annuelle de cinq livres, par son testament reçu Boussand, le 22 octobre 1709, coté n° 7.
Aujourd'hui payée par Gabriel Captier, et hypothéquée sur tous ses biens par l'acte ci-dessus, coté n° 3.
Avons réduit, à la réquisition du sieur curé, ladite fondation à six messes et un Libera me à haute voix à l'issue de chacune.
7° Fondation de trois messes basses faite par Antoine Prost sous la rente annuelle de trente sols par son testament rappelé dans la reconnaissance de Louis Prohance, reçu Rolland, le 1er août 1699.
Ladite rente payée et reconnue par ledit Prohance, par acte reçu Dechizelle, le 2 janvier 1739, coté n° 8.
Avons réduit, à la réquisition du sieur curé, ladite fondation à deux messes basses.
8° Fondation d'une messe basse faite par Louis Guyard sous la rente annuelle de dix sols, par son testament reçu Musset, le 3 décembre 1712, coté n° 9.
9° Fondation de six messes basses faite par François Montbelin, sous la rente annuelle de trois livres, par acte reçu Rolland, du 14 mai 1705. Ladite rente payée et reconnue par Antoine Guenard, par acte reçu Desnoyer, le 20 février 1726, coté avec ledit testament sous le n° 10.
Avons réduit ladite fondation, à la réquisition du sieur curé, à quatre messes basses annuellement.
10° Fondation de quatre messes basses faite par Philibert Cucherat, sous la rente annuelle de trois livres, par acte reçu Rolland, du 16 mai 1699, insérée dans un cahier couvert en carton, coté parmi les papiers de la cure.
Ladite rente payée et reconnue par Guillaume Mondelain, par acte reçu Dechizelles, le 1er janvier 1739, coté n° 11.
11° Fondation pour participation aux prières faite par Jean Frujard, qui a donné une rente annuelle de quatre blancs au principal de trente-trois sols et quatre deniers, hypothéquée sur une vigne, comme il appert par la reconnaissance de M. Nicolas Frujard au terrier de la cure, folio 30, verso, signé Thevenay. Ladite vigne relâchée pour ladite fondation, comme il appert par la visite de M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, de la contenue d'environ cinq ouvrées au vignoble de Colon appelée de La Drone, confine la vigne de Claude Fongie de matin, le pré des Aprés des Ursulines de Charlieu, une haie entre deux, la vigne de Philibert Cucherat de soir, la vigne des Thevenet Aumaitre et celle du sieur curé de bise.
12° Fondation de prières comme dessus faite par Etienne de La Brosse, qui a donné une terre à froment, lieu dit des Verchères, de deux mesures environ, joint de matin le chemin de Saint-Julien à Charlieu.
Sera fait un tableau des fondations, conformément à la présente réduction, qui sera placé dans la sacristie, afin que les parties intéressées puissent y avoir recours pour savoir les jours que lesdites fondations seront acquittées.
LUMINAIRE. - Enquis s'il y a un luminaire ou fabrique et par qui administrée ?
Répondent que la fabrique est actuellement administrée par honnête Philibert Tachier, nommé par le curé et habitants, par acte reçu Dechizelles, le 2 septembre 1742, et Jean Fongie, par acte reçu Dechizelles, le 3 décembre 1724, et que les revenus consistent :
1° En une rente de vingt livres pour l'entretien de la lampe, reconnue par Antoine Roux et Blaise Vernay de Maillye, par acte reçu Dechizelles, le 22 avril 1741, coté B.
2° Le produit des bancs conformément désormais à l'arrêté ci-dessus.
3° Le produit des quêtes qui est déposé dans le tronc posé dans la sacristie.
4° Dans les honneurs de l'église appelés vulgairement royautés, qui entretiennent le luminaire de cire.
Et pour augmenter le revenu dudit luminaire, nous avons ordonné que les héritiers de ceux qui seront enterrés dans la nef de ladite église payeront à la fabrique pour l'ouverture de la terre la somme de quatre livres, non compris la réparation de la fosse et du pavé qui est à la charge desdits héritiers.
COMPTES. - Ensuite ayant demandé aux fabriciens leurs comptes, ils nous ont répondu qu'ils n'en tenaient point et que comme tout l'argent qu'ils reçoivent est déposé dans le tronc, ils l'ouvrent en présence du sieur curé et y prennent l'argent pour les dépenses nécessaires.
Et pour se conformer à l'ordonnance de 1696, avons ordonné qu'ils tiendront à l'avenir un compte séparé de dépenses et de recettes qu'ils représenteront au sieur curé et notables de la paroisse à leur réquisition pour être par eux clos et arrêté.
CONFRÉRIE DU ROSAIRE. - Enquis s'il y a des confréries ?
Répondent qu'il y en a une établie de l'autorité de M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, en l'honneur du Saint-Rosaire, dans le cours de sa visite.
Enquis quelles sont les pratiques de ladite confrérie ?
PRATIQUES. - Répondent qu'ils fréquentent les sacrements les premiers dimanches de chaque mois et les fêtes chômées de la Sainte Vierge et qu'ils récitent auxdits jours le Rosaire et assistent à la bénédiction du Saint Sacrement lesdits jours.
Il y a un livre où sont inscrits les noms des confrères.
REVENUS. - Enquis quels sont les revenus de ladite confrérie ?
Répondent qu'ils consistent dans le revenu des quêtes qui se font dans ladite église, les jours de dévotion de la confrérie, qui est déposé dans un tronc renfermé dans la sacristie, et qui est employé tant à la décoration de la chapelle qu'à la rétribution des messes qui se célèbrent audit autel chaque premier lundi du mois et sept grand'messes qui se disent aux jours non empêchés après les fêtes chômées de la Sainte Vierge.
De plus il est d'usage que ceux qui veulent s'enrôler dans ladite confrérie payent au sieur curé chacun deux sols six deniers, et chaque année un sol.
ORDONNANCE. - Avons statué pour donner un ordre à ladite confrérie que chaque confrère donnera à l'avenir pour droit d'introge cinq sols et deux sols annuellement, lesquelles sommes seront déposées dans le tronc. Qu'il sera prélevé sur lesdites sommes, pour la rétribution du service fait par le sieur curé, la somme de dix-huit livres, et qu'au décès de chaque confrère il sera célébré une messe de Requiem à laquelle assisteront tous les confrères qui donneront chacun six deniers, et sur le produit le sieur curé percevra l'honoraire de sa messe et le surplus sera déposé dans le tronc.
Permettons de donner la bénédiction au susdit jour et ordonnons au sieur curé de nous rendre compte du progrès de ladite confrérie et des fruits que cette association produit parmi ceux qui s'y engagent, et d'avertir souvent les confrères que s'ils ne marquent pas plus de zèle pour ladite association et plus de régularité par leurs moeurs, nous serons obligé d'interdire ladite confrérie.
PRESBYTÈRE. - Enquis s'il y a un presbytère ?
Répondent qu'il y en a un, et nous y ayant conduit nous l'avons trouvé en la situation suivante : dans le rez-de-chaussée une salle, une cuisine, dans la cheminée de laquelle est un four, et à côté un cuvier, un cabinet d'où l'on monte à deux chambres par une rampe de bois, aboutissant à une galerie qui sert de vestibule, en dessus un grand grenier.
En bise du bâtiment tournant en matin est une grange et une écurie ; il y a dans ladite grange une cuve et un pressoir en état appartenant au presbytère. Les autres, grandes ou petites, sont au sieur curé.
Derrière lesdits bâtiments en bise est une cave voûtée au-dessus de laquelle est un grenier en état.
En matin desdits bâtiments est une cour close de murs. Joignant le mur, au midi, il y a un puits en état ; en midi desdits cour et bâtiment un grand jardin pareillement clos de murs en état où l'on monte par quatre degrés en pierre, en état.
Le tout de la contenue d'une livroirée environ, confine le chemin de la Croix des Rameaux à Dinechin de matin, les aisances et places de maison et encore la chenevière des Ursulines de midi, soir et bise.
Enquis s'il y a des reliques ou indulgences ?
Répondent qu'il n'y en a point, et a ledit sieur curé signé. Bardet.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi le sieur curé s'étant retiré, nous avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit :
1° Si le sieur curé fait sa résidence habituelle et ne fait point d'absences préjudiciables au bien de sa paroisse ?
Répondent qu'il y est très exact.
2° S'il ne manque pas de leur dire la messe et vêpres le dimanche et fêtes à l'heure portée par les ordonnances ?
Répondent qu'il n'y manque point par lui ou par le sieur vicaire.
3° S'il visite les malades et si personne n'est mort sans sacrements par sa faute ?
Répondent qu'il y est très assidu.
4° S'il fait exactement les prônes et les catéchismes suivant notre dernière ordonnance ?
Répondent qu'il s'acquitte au mieux de tous ses devoirs.
5° S'il est exact à exécuter les fondations ?
Répondent qu'ils ne se sont pas aperçus qu'il y manque.
Lecture faite auxdits habitants de tout ce que dessus, ont déclaré contenir vérité et ont signé avec nous le présent procès-verbal.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Jean Fongie, fabricien ; Pégut, promoteur ; Philibert Tachier, sacristain ; Gabriel Captier ; Jean Thevenet ; Jean Aubret ; F. Thevenet ; E. Lefran ; Philibert Guyet.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Ensuite nous avons interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit :
1° De ses noms, âge, diocèse, ordination, provision et institution de ladite cure ?
Répond qu'il s'appelle Jean Bardet, né à Charlieu, diocèse de Mâcon, en 1683, ordonné prêtre sur dimissoire à Chalon, en 1714, sur la présentation du sieur Prieur de Charlieu et l'institution de M. de Tilladet, notre prédécesseur, mis en possession de ladite cure en 1719, ce qu'il a justifié par titres à nous exhibés et à l'instant par lui retirés.
2° Si ses paroissiens observent la sanctification des fêtes et dimanches ?
Répond qu'à l'occasion de l'éloignement de ladite paroisse plusieurs s'en absentent et se contentent du service des paroisses plus voisines.
3° S'il n'y a point de fêtes de dévotion ?
Répond qu'il n'y en a point.
4° S'il n'y a point d'inimitiés d'éclat, de procès scandaleux ni de divorces, dans ladite paroisse ?
Répond que depuis longtemps on y est fort tranquille.
5° Si personne ne manque au devoir pascal ?
Répond que tous y ont satisfait.
6° S'il y a des sages-femmes en état d'administrer le saint baptême en cas de nécessité ?
Répond qu'il y en a trois suffisamment instruites.
7° S'il y a un maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point.
REGISTRES. - Nous étant fait ensuite représenter les registres de baptêmes, mariages et sépultures, nous avons trouvé :
Un petit cahier commençant le 18 mai 1626 jusqu'au 29 décembre 1627.
Il n'y a point d'actes jusqu'en 1648.
Un en parchemin depuis le 17 septembre 1648 jusqu'au 15 mai 1662.
Autre cahier long et étroit couvert en carton contenant les actes séparés depuis le 8 août 1663 jusqu'au 30 décembre 1674.
Autre couvert en carton depuis le 15 janvier 1675 jusqu'au 14 janvier 1698, beaucoup de blancs laissés.
Un cahier de 1696, autre de 1697, 1698 et 1699, signés la plupart, seulement au bas de la page.
Huit cahiers contenant les actes depuis 1700 jusqu'en 1707 inclusivement.
Autre où il y a plusieurs feuilles volantes remplies de comptes et autres choses semblables avec les actes de 1708, 1709 et partie de 1710.
Autre depuis 1710 jusqu'au 29 août 1711.
Autre en papier depuis le 30 août 1711 jusqu'au 16 décembre 1716, avec quelques feuilles volantes.
Autre en papier contenant les actes de l'année 1717.
Autre depuis le 4 janvier 1718 jusqu'au dernier décembre 1720.
Depuis ledit temps jusqu'à la présente année 1746, les actes sont de suite en plusieurs cahiers et en ordre.
TITRES DE LA CURE. - Enquis s'il n'y a point d'autres titres concernant ladite cure que ceux qui sont rappelés au présent procès-verbal ?
Répond qu'il y en a plusieurs :
1° Un terrier latin partie obits appartenant à ladite église, signé de plusieurs notaires et daté de plusieurs années. La première reconnaissance de l'année 1517, contenant 86 feuillets écrits et non écrits, lacérés en partie, non compris la table au commencement et la couverture en parchemin. A la fin sont plusieurs reconnaissances de pensions qu'on a laissé prescrire. Ledit terrier, coté C.
2° Un terrier renouvelé sur le précédent, signé Belle et Dechizelle, contenant 28 feuillets joints ensemble, écrits et non écrits, des années 1741, 1742 et 1746, commençant par la reconnaissance de Jean et Louis Thevenet et finissant par celle de Philibert Tachier. Ledit terrier avec la copie du précédent, coté D.
3° Verbal au sujet des novales de ladite paroisse, faites par les habitants de Saint-Bonnet-de-Cray, du 16 novembre 1687, contenant le dénombrement des défrichés depuis la déclaration de 1686, signé Boisseau et Deshaies, notaires royaux, coté E.
4° Transaction avec le sieur curé et les habitants de ladite paroisse, sur procès au sujet des coupes de feu ou droit de passion dont il a été parlé ci-dessus, par acte reçu Marc Benoist, le 2 septembre 1668, coté F.
5° Transaction entre le sieur prieur de Charlieu et le sieur Etienne Poyet, au sujet de la portion congrue par laquelle outre les prés, terres, jardin et terriers dont il jouissait, le sieur prieur s'engage à payer audit sieur curé la somme de deux cent quarante livres annuellement et outre ce les novales arrivées depuis la déclaration de 1686, en date du 6 décembre 1687. Reçu Deshais, dont extrait reçu Chabrier l'aîné, le 9 février 1739, coté G.
6° Acquêt d'une portion de terrain du jardin de la cure fait par le sieur Jean Bardet, curé, au profit dudit bénéfice contre les Ursulines de Charlieu, acte reçu Dechizelles, le 3 juillet 1723, coté H.
7° Autre acquêt d'une seconde portion dudit jardin fait entre les mêmes, par acte de main privée du 4 juillet 1739, signé sœur Fabry, supérieure, sœur Boys, assistante et sœur L'Espinasse, dépositaire, coté I.
8° Six projets de reconnaissance au profit du terrier de la cure contre plusieurs particuliers de l'année 1742, coté L.
De tous lesquels titres ci-dessus énoncés à nous exhibés et à l'instant retirés le sieur curé demeure chargé et a signé avec nous le présent procès-verbal.
CHAPELLE DOMESTIQUE. - Enquis s'il n'y a point de chapelle rurale ou domestique dans ladite paroisse ?
Répond qu'il y a une chapelle domestique dans le château de Lamotte-Camp. Avons commis notre vicaire général pour en faire la visite dont l'état sera joint au présent procès-verbal.
Après quoi nous a remontré le sieur curé qu'il possède une terre de la contenue de cinq dimanchées appelées Dessertes, au territoire de Chai, paroisse de Saint-Bonnet, asservisée à quart à Jean-Louis Thevenet. Confine la terre du susdit de matin, bise et partie soir, la terre du sieur Dongui de Marcengy de midi et partie matin, les vignes de Pierre Tozet et du seigneur de Lamotte-Camp, une haie entre deux, de soir. Laquelle terre il a reconnu au profit du terrier de ladite cure comme faisant partie des fonds de la cure en ayant joui et ses prédécesseurs depuis longtemps, mais qu'il appert par la visite de M. de Colbert que ladite terre appartenait au luminaire et était appelée comme aujourd'hui la terre du luminaire, il consent que les fruits en provenant soient appliqués audit luminaire, à l'exception du cens et servis qui est dû au sieur curé sur ladite terre à cause de son terrier et autres droits seigneuriaux qui en dépendent et a signé avec nous.
H.-C., Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Bardet, curé.

ÉTAT DE LA CHAPELLE DU CHÂTEAU DE LAMOTTE-CAMP

Nous, Aimé-Ange Mignot de Bussy, abbé de Nant, vicomte de Verdun-Grand, archidiacre de l'église de Mâcon, vicaire général de Mgr l'évêque de Mâcon, en vertu de sa commission de cejourd'hui, nous sommes transporté au château de Lamotte-Camp appartenant au seigneur de Sevelinge, paroisse de Saint-Bonnet-de-Cray, éloigné de ladite église d'environ une lieue, et avons procédé à la visite de la chapelle dudit château en la manière que s'ensuit, assisté du sieur curé de Saint-Bonnet-de-Cray.
Elle peut avoir douze pieds de longueur sur six de largeur ; le plancher et les murs sont bons ; le pavé a besoin de réparation. Elle est éclairée en matin par un seul vitrail en état, au-dessus duquel est un tableau de la naissance de Notre-Seigneur, d'un pied de hauteur sur trois et demi de longueur, à côté de deux tableaux de deux pieds de hauteur sur un et demi de largeur, les uns et les autres anciens et sans cadre.
Il y a une table portée sur une traverse appuyée dans le mur, d'un côté et au-devant sur deux piliers de bois sur lesquels était attaché le devant d'autel qui a été enlevé. Il n'y a point de pierre sur l'autel, ni gradins. Le marchepied est hors de service.
Tout ce qui est nécessaire pour le service divin est fermé, comme on nous a dit, dans une armoire dudit château.
Elle est ouverte en soir par une porte fermant à clef et une fenêtre occupant tout l'espace du fond fermée de barreaux de bois.
Le lieu est très indécent et tenu malproprement, défendons d'y célébrer.
Enquis s'il y a un service affecté ?
Répond le sieur cure qu'on y acquittait anciennement un certain nombre de messes, mais qu'attendu la modicité du revenu on en avait abandonné le service depuis longtemps et a signé avec nous.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Bardet, curé.

---> Suite des visites : paroisses de Saint-Julien-de-Cray, Fleurie-la-Montagne, Saint-Igny-de-Roche, Iguerande (et chapelles de Saint-Marcel, du château de Chassereux et du château de Chéry), Jonzye, St-Laurent-en-Brionnais, Ligny-en-Brionnais.

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