Visite en 1746 de la paroisse de Chauffailles par Mgr De Lort de Sérignan de Valras évêque de Mâcon
Source : Annales de l'Académie de Mâcon, 1898
Ce jourd'hui, vingt juillet mil sept cent quarante-six.
Henry-Constance de Lort de Sérignan de Valras, par la miséricorde de Dieu et par la grâce du Saint-Siège apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Chauffailles, sous le vocable de Saint-André, apôtre, où, après avoir été reçu et fait les prières en la manière accoutumée, en conséquence de la publication de notre visite, faite au prône, le dimanche précédent, ont comparu par devant nous : M. Antoine-Marie Dumas, curé dudit lieu, M. Jean de Lafay, vicaire, sieur Antoine Pitoys, Jean Gaillard, François Plasse, François Lamur, Jean Duperon, Antoine Fargeau, Claude Martin, Etienne Dufi, André Sarnin, Jean de la Croix, Marc Chevreton, Philibert Desplans, Jean Depey, Jean Lièvre, André Magnier, Jean Martin, Adrien Andro, Jean Dumoulin, François Marchand, Barthélémy Thomacho, Jacques Dumont, Jean Perrade, Louis Labrosse, Nicolas Lamur, Jean Lamur, Etienne Auvrot, Jacques Chemy, Claude Jolivet, Paul Labrosse, Barthélémy Troncy, Claude Troncy, Antoine Copie, François Desgranges, Philibert Magnin, Jean Cristophe, Antoine Lamur, Dominique Laroche, Jean Laroche, Pierre Lacroix, Claude Chizelles, Jean Barbier, Antoine Janvier, Claude Defay, Antoine Lamur, Joseph Joly, Jean Augagneur, Jean Troncy, Barthélémy Défausse, Jacques Couaille, Jean Corteval, Denis Hirer, Jacques Berchelier, Jean Donjou, Pierre Vacheron, Adrien Desperley, convoqués au son de la cloche les décimateurs non comparants, contre lesquels notre vice-promoteur soussigné a requis défaut que nous lui avons octroyé, les susnommés tous habitants ou paroissiens dudit lieu, faisant et composant la plus grande et saine partie de leur paroisse en présence desquels avons procédé à la visite d'icelle et dressé le présent procès-verbal.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un ciboire d'une grandeur au-dessus de la médiocre, tenant au moins deux cents hosties, doré par dedans, un soleil proportionné, deux calices avec leur patène, d'un poids médiocre, dorés par dedans, une custode dans le pied de laquelle on a pratiqué un endroit pour l'huile des infirmes, non dorée, le tout d'argent et en état.
TABERNACLE. - Un tabernacle non doublé avec ses deux gradins, accompagnements dans les côtés, petite niche avec couronnement et croix, le tout de bois doré et pouvant servir. Derrière le tabernacle est un tableau représentant Notre Seigneur en croix, dans un cadre de bois avec cintre et corniche dans le dessus, boisage en forme de colonnes cannelées dans les côtés.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table une pierre de taille que les traditions font regarder comme sacrée, quoiqu'il n'y en ait aucune marque ; il est couvert de trois nappes, revêtu d'un boisage dans les côtés, où sont attenantes deux armoires servant de crédence, et d'un cadre dans le milieu où est un devant d'autel à fleurs, à galons d'or faux ; marchepied à double degré de bois ; sur les gradins sont quatre chandeliers de cuivre et six autres de bois argenté avec un crucifix de même ; plus quatre bouquets artificiels. Il y a un rideau de cadis vert pour préserver le retable et un tapis semblable pour l'autel.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux de pierre sont pratiqués dans l'épaisseur du mur, au bas de l'église, du côté de l'évangile ; ils sont garnis d'une cuvette de cuivre et d'un boisage en forme de placard, fermant à clef. La piscine de pierre est à côté et les eaux se perdent dans le mur.
VASES DES SAINTES HUILES. BÉNITIER. CONFESSIONNAUX. - Les Saintes Huiles sont dans trois petites ampoules d'étain, conservées dans un vase de même matière. Près la principale porte est un bénitier de pierre de taille proprement fait, posé sur un pied de même. Il y a deux confessionnaux de bois de sapin en état, l'un placé contre le mur du côté de l'épître, l'autre contre le mur, du côté de l'évangile.
CHAIRE A PRÊCHER. BANNIÈRE. - La chaire à prêcher de bois de noyer, à cul de lampe avec son dossier couronnement et degré, est contre le mur du côté de l'évangile et en état. La bannière est de damas cramoisi, où est représenté d'un côté saint André en broderie, de l'autre saint Laurent, second patron de ladite église. Grande et petite croix processionnelles de cuivre. La table de communion est une balustrade de bois de noyer, séparant le sanctuaire du chœur.
CHAPELLE SAINTE CÉCILE. - Au côté gauche du chœur est une chapelle extra tectum, fermée par une balustrade, voûtée en voûte à arêtes, éclairée d'un vitrail en état, carrelée en carreaux dont le carreau a besoin d'être réparé. L'autel est en maçonnerie, la table de bois ; il y a un grand marbre sacré en état, il est couvert d'une nappe et de deux sous-nappes, revêtu d'un boisage de bois de noyer où est un devant d'autel de cuir doré hors de service ; marchepied de bois ; sur deux gradins de bois sont deux chandeliers et un crucifix de bois, avec un vieux tabernacle ; ladite chapelle est sous le vocable de sainte Cécile, sans tableau ; elle appartient au seigneur. Il y a une fondation de deux messes, l'une le jour de sainte Cécile, l'autre le jour de saint Claude, pour supportation de laquelle fondation, nouvellement faite par le seigneur de Chauffailles et sans acte, a été donnée une portion de terre servant à l'agrandissement du jardin de la cure.
CLOCHER. - De l'autre côté du chœur, extra tectum, est un autre espace semblable au précédent, où il n'y a point d'autel, partie fermé par un tombeau d'un seigneur de Chauffailles, on y communique, comme à la précédente chapelle, par un arc en pierres ; il n'est éclairé que d'un seul petit vitrail, partie carrelé, partie cadetté, lambrissé d'un bois de sapin à compartiments. Dessus est le clocher formant une grosse tour carrée, menaçant ruine de toutes parts, mais principalement du côté du soir, où l'angle est ouvert, et où le mur est incliné presque dans toute son étendue : il y a deux cloches bien sonnantes, l'une du poids d'environ huit cents livres, l'autre de six, mais on n'en peut sonner qu'une en branle, parce qu'en les sonnant toutes deux elles causent l'ébranlement du clocher, et même des mouvements qui font craindre pour sa chute. Ladite tour est d'une élévation médiocre et couverte de tuiles creuses.
CHAPELLE DU ROSAIRE. - Au haut de la nef sont deux petits autels, l'un à la droite sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire, représentée sur un tableau un peu effacé, dans un cadre de bois de noyer, entre deux colonnes torses, avec corniche et couronnement, dans lequel est une espèce de niche, le tout formant un retable ; dans la niche est une petite statue de la Sainte Vierge, de bois doré, couverte d'un rideau d'une étoffe de laine, à franges d'or faux ; il y a aussi un rideau de cadis en deux pièces, pour la conservation dudit tableau, et, sur un gradin de bois, deux chandeliers de bois doré et un crucifix de bois noir. L'autel est en maçonnerie, la table de pierre non sacrée, [l'autel] couvert de deux nappes et d'un tapis de cadis vert, revêtu d'un boisage avec devant d'autel de satin rayé, marchepied de pierres.
CHAPELLE DE NOTRE-DAME. - L'autre autel, du côté de l'évangile, est en tout semblable au précédent, excepté qu'il est sous le vocable de Notre-Dame de Pitié. Dans la niche sont deux statues indécentes, attendu leur vétusté ; nous ordonnons qu'elles soient détachées et enterrées [1]. L'espace devant ledit autel est fermé d'une balustrade ; il y a quelques fondations à l'un et à l'autre, dont sera parlé.
[1] Les statues mises hors de service en raison de leur vétusté étaient enfouies dans le sol, et non brûlées. Plusieurs de ces statues, notamment des images de la Vierge, ont été parfois retrouvées. On aurait tort d'attribuer toujours ces enfouissements aux guerres de religion ou à la Révolution.
SACRISTIE. - Ensuite nous sommes entrés dans la sacristie, au côté droit du sanctuaire, extra tectum, de grandeur médiocre, éclairée de deux vitraux, voûtée en voûte forte, mais dont l'enduit est fêlé en plusieurs endroits et ne pouvant être réparé, pour être attenante au clocher, bien carrelée. Dans une commode de bois de noyer, à quatre tiroirs, avec armoire dans le dessus, et encore dans une autre armoire aussi de bois de noyer déposée dans la chapelle du seigneur, avons trouvé :
LINGES. - Quinze nappes de linge fin pour le maître-autel, et quatorze de linge commun, onze dentelles pour les autels, dix nappes de communion, treize draps pour couvrir les autels pendant la Semaine Sainte et pour la chapelle ardente le Jeudi Saint, dont deux en dentelle, une fine pour couvrir le Christ, quatorze corporaux, cent huit purificatoires, quatorze pales, cinquante-deux bandes d'étoles, dix aubes, dont huit fines et à dentelle, onze cordons, vingt-quatre amicts, treize surplis, dont onze en dentelle et fine, trois surplis pour les enfants de chœur, cent soixante et dix lavabos, cinq essuie-mains, et quatre serviettes, un carreau, en très bon état.
ORNEMENTS. - Une chasuble neuve et très propre d'un gros de Tours blanc à galons d'or fin dans la totalité et à fleurs d'or fin dans la croix, autre de persienne presque neuve à galons d'or fin, autre de damas blanc à galons de soie, autre de damas blanc à fleurs rouges avec galons de soie, une de damas violet à galons de soie, une verte de damas à galons de soie, une rouge de damas à galons de soie, une de calemande noire, dont la croix est d'une soie blanche à galons de soie, cinq chasubles de camelot, blanc, rouge, violet et deux noires, dont une hors de service, une rouge de laine et de soie sans bourse ; tous lesdits ornements garnis de leurs bourses, voiles, étoles, manipules en aussi bon état que les chasubles, une chape de persienne rouge à fleurs, dont le chaperon et les côtés sont de gros de Tours à fleurs d'argent fin, avec galons et franges d'or fin, une chape de satin blanc et rouge dont l'orfroi est blanc à galons d'or faux, autre de calemande noire, et l'orfroi de soie blanche à galons de soie, une écharpe de satin à fleurs, dentelle et franges d'argent fin, un tour de dais neuf de gros de Tours semblable à la chasuble, à franges de soie, un autre de damas rouge à franges de soie, l'impérial de brocatelle, un devant d'autel de camelot à deux faces, vert et violet, un autre de camelot blanc rayé, un de satin rayé à galons d'argent faux, deux autres petits de laine pour les petits autels, un autre à deux faces de camelot, rouge et blanc, un de camelot noir, une petite bannière de satin blanc à franges d'or faux, appartenant aux filles de la paroisse, de même qu'une croix de cuivre argenté, avec son étendard de satin blanc, un drap mortuaire de cadis, trois soutanes pour les enfants de chœur.
LIVRES. - Un missel neuf, propre, un autre qui a besoin d'être relié, deux cahiers pour la messe des morts, un graduel, antiphonaire, psautier in-folio, un rituel, un encensoir avec sa navette de cuivre, un grand bénitier de fonte pour l'aspersion, un bassin de cuivre pour les quêtes, quatre burettes et douze plats d'étain, deux clochettes, une lampe de cuivre et deux petites d'étain, un fanal, un pupitre, deux petites glaces, l'une dans la niche du grand autel, l'autre dans la sacristie, une petite fontaine d'étain.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. - L'église est de trois parties ; l'une forme le sanctuaire fort petit, lambrissé d'un bois de sapin à compartiments et bien cadetté de même que le chœur et la nef, éclairé de quatre vitraux garnis de barreaux de fer en état ; le chœur est aussi petit, renfermé entre quatre piliers de pierres de taille, n'empruntant du jour que des vitraux du sanctuaire. Sur une pièce de bois peint, au haut de la nef, est un crucifix de bois peint.
NEF. - La nef est longue de vingt pieds sur onze de large, éclairée de quatre vitraux, cadettée et lambrissée, comme il a été dit, peu élevée ; les murs intérieurs n'en paraissent pas mauvais ; il y a néanmoins une fente dans celui qui est du côté de soir. Ladite église contient à peine la moitié des paroissiens. [Cette église a été remplacée en 1836 par une grande église neuve sans caractère]
CIMETIÈRE. - Avons visité le cimetière, régnant autour de ladite église, bien clos de murs couvert de cadettes ; il y manque une croix. Les murs extérieurs de l'église, de même que la couverture de tuiles creuses, ne paraissent pas mauvais ; il y a devant la principale porte un petit chapiteau, supporté sur deux colonnes de bois ; il y a une belle grille de fer à l'entrée du cimetière pour empêcher les bestiaux d'y pénétrer.
NOMINATEUR. - Après quoi avons interrogé les sieurs curé et susnommés comme s'ensuit.
Qui nomme à la cure?
Répondent que c'est M. l'abbé ou le chambrier de Saint-Rigaud.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement et quel est le seigneur haut justicier?
Répondent huit cents communiants, sans y comprendre les hameaux de Pirot, Grand Moulin et Villon, faisant entre eux environ cent communiants et qui sont de trois années, l'une de ladite paroisse, de celle de Saint-Germain-la-Montagne et de Belmont [Il n'y avait à Chauffailles, en 1270, qu'un simple chapelain (Arch. dép., série H. 143). En 1685, on y compte 268 feux cotisables ; en 1790, 1.795 hab. ; en 1895, 4.415 hab.].
DÉCIMATEURS. - Quels sont les décimateurs ?
Répondent que c'est le seigneur de Chauffailles dans toute la paroisse, excepté dans la portion ci-après confinée, appartenant au sieur curé, et se lèvent les dîmes de douze la treize pour les seigles et avoines, de treize la quatorze pour le froment, orge, vin, chanvre mâle et femelle, et pour les menus grains se dîment dans le coffre, les nombres rompus ne se dîmant que du vin ; cependant dans les terres où il n'y aurait pas treize gerbes, le décimateur en prend une.
Le sieur curé prend les dîmes du côté de Saint-Germain-la-Montagne et Mussie-sous-Dun-le-Roy (Mussy-sous-Dun), à commencer du lieu appelé l'Epinay Magnin au pied duquel a été plantée une borne visant et tirant à une roche appelée de Nerain proche le bois de Lannel du côté de bise, laquelle sert de borne, et de ladite roche tirant aux Trêves de la croix des Noyers, où a été plantée une borne, et sur icelle gravé une croix, et de ladite borne passant par le chemin tendant au lieu des Crozes, au village de Chelu, et descendant à la croix du Rétet où a aussi été plantée une autre borne, sur laquelle aussi a été gravée une croix, et d'icelle borne du Rétet visant et tirant à une autre borne, qui aussi a été plantée à un lieu appelé Pierrefol aussi croisé, d'icelle borne visant à une autre faisant partage des dîmes et paroisses de Chauffailles, Belmont et Saint-Germain, ladite borne étant au dessous du chemin de Chauffailles à la Guillermière du côté de midi, ledit chemin formant les dites limites, et le surplus des dîmes dépendantes de ladite cure est confiné par les confins mêmes des paroisses de Mussie et de Saint-Germain, ladite portion de dîme appartenante au sieur curé, par traité reçu Perrade, le 8 avril 1626, coté n° 1.
Et se lèvent les dîmes à la quotité et des mêmes choses que dessus, excepté un petit canton sous le village de Chevaudo, où le seigle et l'avoine se dîment de treize la quatorze, et le reste de quatorze la quinze.
Dans les villages triennaux, les dîmes appartiennent pour les deux tiers aux sieurs du chapitre de Beaujeu, et l'autre tiers au prieur de Charlieu, où tout se dîme de vingt quatre la vingt cinq, le mâle du chanvre ne se dîmant pas dans lesdits hameaux seulement, non plus que les légumes.
Et aucun des décimateurs n'ayant comparu, quoique dûment avertis, notre promoteur a requis contre eux défaut que nous lui avons octroyé et a signé. Pegut, promoteur.
NOVALES. - S'il y a des novales ?
Répondent qu'il y en a en assez grande quantité, lesquelles n'avaient point été perçues par les prédécesseurs du sieur curé, qui pour en jouir a été obligé d'intenter procès au seigneur de Chauffailles, sur lequel procès est intervenu transaction, reçue Thivent, le 19 octobre 1733, coté 2, portant que ledit seigneur de Chauffailles exempte de dîme les fonds de cure ci-après confinés, comme encore s'oblige à payer annuellement au sieur curé la somme de quatre vingts livres pour lui tenir lieu de novales, dont il aurait justifié, par un état produit dans ledit procès, et desquelles ledit sieur curé s'était même emparé, et sera ledit état des novales joint au présent procès-verbal après avoir été certifié véritable par les habitants.
FONDS DE CURE - S'il y a des fonds de cure ?
Répondent qu'il y a les suivants : un pré dit le Creux du Pont, sis à Chauffailles, voisinage du village Chalaye, de quatre charretées de foin.
Un pré dit de Mucet, sis proche le village de Mucet de deux charretées de foin.
Une terre située au lieu dit la Garenne proche le bourg de Chauffailles, de la semence d'une mesure.
Une terre au village de Mazoncle de la semence de sept mesures.
Une vigne au village de Mucet de la contenue de trois mesures jouxte le chemin de Chauffailles à Mussie de bise et matin, la terre du seigneur de Chauffailles de midi et soir.
Un bois de sapins au lieu dit Lanuel proche le village de Jolivet de la semence d'une mesure et demie.
DROITS DE PASSION. - S'il y a des droits de passion ?
Répondent que ceux qui ont deux bœufs ou quatre vaches payent deux gerbes de seigle, ceux qui n'ont que deux vaches une gerbe, le tout par usage, moyennant quoi le sieur curé doit dire la passion, depuis une sainte croix jusqu'à l'autre.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent qu'ils payent trois livres par remise ou mariage, autant pour la sépulture d'un grand corps, la moitié pour celle d'un petit, une poule ou cinq sous pour la bénédiction des femmes après leur couche, six deniers par communiant pour le droit de pâques.
VICAIRE. - S'il y a un vicaire et par qui payé ?
Répondent qu'oui et qu'il est payé par le seigneur de Chauffailles à raison de cent cinquante livres, en néanmoins acquittant ou faisant acquitter par le sieur curé la commission de deux messes par semaine dans la chapelle du château, le tout selon une convention sous seing privé du 19 janvier 1730, signée d'Amanzé de Chauffailles et Dumas curé, moyennant lequel traité le procès intenté par le sieur curé, à l'effet d'avoir un vicaire, est demeuré assoupi, coté 3.
FABRIQUE. REDDITION DE COMPTE. - S'il y a une fabrique ou luminaire et comment administrée ?
Répondent que la fabrique n'a point de revenu fixe, qu'elle s'entretient de quêtes qui peuvent produire quarante à cinquante francs par an ; plus la fabrique vend des cierges aux particuliers le jour de Saint-Laurent, ce qui lui fait un bénéfice d'environ dix livres ; on fait encore des quêtes en graine de chanvre pour l'entretien de la lampe ; quelques personnes font aussi de petits legs à la fabrique par leurs testaments : Le sieur curé a encore la bonté d'y laisser les cierges des enterrements et les mouchoirs des baptêmes, comme aussi sa portion dans les offrandes et l'honoraire des baptêmes qui est ordinairement de quatre ou cinq sous. Est à présent fabricien François Plasse depuis 1736, le 22 avril, auquel avait été donné pour adjoint Benoît Magnin, mort l'année suivante, lequel ne sait point écrire, mais a prié le sieur curé de tenir registre de sa recette et dépense. La recette, depuis ledit temps jusqu'au 19 juillet 1746, s'est trouvée monter à la somme de deux mille cinq cent dix-neuf livres sept sous trois deniers, la dépense pendant le même temps à la somme de deux mille six cent soixante onze livres sept sous quatre deniers, partant la recette doit à la dépense, cent cinquante deux livres sept sous trois deniers. Ouverture faite des troncs y a été trouvé quatre cent soixante et dix-huit livres onze sous six deniers, sur quoi déduisant cent cinquante deux livres sept sous trois deniers, pour excéder la dépense sur la recette, reste net en argent comptant, toutes dettes payées jusqu'audit jour, la somme de trois cent vingt-six livres quatre sous trois deniers, à laquelle ajoutant celle de soixante livres, à présent payée par ledit François Plasse pour legs fait par Claude Plasse son frère, par testament reçu Boyer, le 11 mars 1736, fait la somme totale de trois cent quatre-vingt-six livres quatre sous trois deniers, que la fabrique a en revenant bon. Plus le chapitre de reprise des sommes dues à ladite fabrique est de cinq cent quatre-vingt-dix-sept livres, et a été ledit Plasse déchargé, sauf erreur d'omission et de calcul, et a été ledit compte arrêté sur le livre de dépense de ladite fabrique par l'un de nos vicaires généraux, comme encore le chapitre de reprise.
NOMINATION DE FABRICIENS. - Ont été choisis pour fabriciens, au lieu et place des susdits, Nicolas Lamur et Louis Labrosse,
Lesquels ont promis de s'acquitter fidèlement dudit emploi.
Leur avons enjoint de tenir un registre exact et fidèle de recette et dépense et de rendre annuellement leur compte le dimanche après l'octave du Saint Sacrement, devant les sieurs curé et paroissiens ; leur enjoignons pareillement de poursuivre les débiteurs par toutes voies dues et raisonnables, sous peine de répondre de leur créance en leur propre et privé nom.
CONFRÉRIE DU SAINT SACREMENT. - Enquis s'il y a des confréries dans ladite église ?
Répondent qu'il y en a deux, l'une du Très Saint Sacrement érigée par notre prédécesseur en 1686 ; en conséquence on expose le Saint Sacrement depuis le commencement de la grand'messe jusqu'à la fin des vêpres, après lesquelles on donne la bénédiction, et pendant l'intervalle depuis la messe jusqu'aux vêpres au moins deux confrères sont en adoration devant le Saint Sacrement. Il y a environ quatre cents confrères dont chacun donne un liard au décès de chaque confrère, ce qui est employé pour faire dire une messe pour le repos de son âme, et le surplus remis dans le tronc de la fabrique, lequel usage nous confirmons, comme utile et avantageux à la fabrique.
CONFRÉRIE DU ROSAIRE. - L'autre confrérie a été établie pour le repos des âmes du Purgatoire, par bulle de notre saint père le pape Clément XII du sept août 1735, publiée par la permission de notre vicaire général le 14 octobre suivant. En conséquence on expose le Saint Sacrement pendant les vêpres le jour de Quasimodo et le lendemain pendant la messe, les jours de saint Michel, de la Toussaint et de la Circoncision, et on donne ensuite la bénédiction ; il peut y avoir trois cents confrères dont chacun a donné trente sous pour sa réception au profit de la fabrique, qui est obligée de faire pour chacun, un service après leur mort.
PRESBYTÈRE. - Ensuite avons procédé avec les susdits à la reconnaissance du presbytère, et avons trouvé qu'il consiste en une jolie cour avec portail, close de murs, au soir de laquelle est une écurie nouvellement faite, fort commode avec grenier dans le dessus. Vis-à-vis est une grange aussi faite à neuf avec des retraites pour les grains, quand ils sont battus ; sur la même ligne est la maison presbytériale, composée d'un vestibule avec plafond d'un fort bon goût, par où l'on communique d'un côté dans une salle à manger boisée et d'une très grande propreté desservie par un office et par un cabinet aussi boisé ; de l'autre côté on entre dans une cuisine avec lavoir ; au bout du vestibule est une cave et un escalier de pierre à rampe de fer, par où l'on monte à deux chambres et à deux grands cabinets fort propres et extrêmement logeables ; sur le carré est un grenier et sur la totalité un galetas ; dans le jardin de ladite cure, clos de murs et en très bon état, est à la droite un four, et à la gauche une volière sous laquelle est une chambre servant en été de cabinet d'assemblée et de serre en hiver ; au bout du jardin est un espace que l'on creuse actuellement et que l'on enceint de murailles pour y faire une pièce d'eau. La solidité et la commodité se trouvent dans lesdits bâtiments, et il est peu de presbytères en aussi bon état, la plupart des bâtiments ont été construits à neuf presque entièrement aux frais du sieur curé ; l'emplacement desdits bâtiments, cour et jardin, est de la contenue d'environ trois mesures de semence : jouxte le pré des héritiers Magnin de matin, la terre du seigneur et le cimetière de midi, les maisons de Jean Perrade et Jacques Teillard de soir, les jardin dudit Perrade et pré de Jean Gaillard de bise.
Dumas, curé ; Delafay, vicaire.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi ont été interrogés les habitants seuls comme s'ensuit :
Si leur curé fait sa résidence habituelle dans leur paroisse, de même que leur vicaire ?
Répondent qu'ils la font très exactement.
S'ils ne manquent point à leur dire la messe et les vêpres dimanches et fêtes et à quelle heure ?
Répondent qu'en hiver on dit la première messe à huit heures et à dix heures la seconde, et en été à six heures et à neuf, les vêpres se disent sur les deux heures.
S'ils sont contents de leurs curé et vicaire par rapport à l'administration des sacrements, aux secours spirituels des malades et à leurs autres fonctions ?
Répondent qu'ils ont tout lieu de s'en louer.
S'ils sont exacts à faire les catéchismes, prônes et instructions ?
Répondent qu'ils s'en acquittent avec beaucoup de zèle.
S'ils ne connaissent point d'empêchements de parenté ou autres entre personnes mariées ?
Répondent que non et ont signé avec nous ceux qui l'ont su :
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Labaume ; Pitoys ; J. Gaillard ; Androt ; P. Deplace ; Chevreton ; L. Delabrosse ; Farjaud ; Jacque Dumas ; F. Desgranges ; Duperron ; Lamur ; Magnin ; Martin ; Plassard, vice-promoteur.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Avons interrogé les sieurs curé et vicaire seuls comme s'ensuit :
Enquis de leurs noms, âges, diocèses, ordinations, provisions ou approbations ?
Répond le sieur curé qu'il s'appelle Antoine-Marie Dumas, âgé de quarante-neuf ans, né à Thizy, prêtre depuis 1722, pourvu de ladite cure en 1728.
Répond le sieur vicaire qu'il s'appelle Jean Delafay, âgé de trente ans, prêtre de notre diocèse, depuis 1743, vicaire audit lieu sur nos approbations depuis le même temps.
Si leurs paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répondent qu'ils l'observent assez bien.
S'il n'y a point de divorce, de troubles, d'inimitiés, de procès?
Répondent qu'ils n'en connaissent point.
S'il n'y a point de gens qui manquent au devoir pascal ?
Répondent que non.
S'il y a une sage-femme capable de baptiser et un maître d'école ?
Répondent qu'il n'y a point de maître d'école, mais une sage-femme fort instruite.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé au sieur curé les registres de baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants, affirmant n'en avoir point d'autres : sept petits registres couverts de parchemin, informes et peu suivis depuis 1608 jusqu'en 1640, renfermés ensemble dans un autre. Un cahier en parchemin contenant les actes depuis 1653 jusqu'en 1682. Autre de même depuis 1682 jusqu'en 1695. Autre couvert de papier depuis 1695 jusqu'en 1700. Autre de même depuis 1700 jusqu'en 1710. Autre depuis 1710 jusqu'en 1716. Autre depuis 1717 jusqu'en 1729. Autre depuis 1730 jusqu'en 1745. Finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église.
Répond qu'il y a les suivantes :
Une fondation de deux messes par Jean Chizel, sous la rente de vingt-cinq sous, à présent due et payée par Claude Gille, Benoît Dubuis et Benoît Dupuy, selon leur reconnaissance reçue Lacroix, le 3 septembre 1745. Coté 4.
Autre de quatre messes, selon son testament reçu Thivend, le 25 septembre 1707. Coté 5, sous la rente de quarante sous, à présent due et payée par Claude Desplaces.
Autre de cinq messes par sieur Dessertine et Georges Desportes, selon l'acte reçu Aulas, le 30 mai 1670, coté 6, sous la rente de trente sous. Paie Adrien Desportes. Réduisons ladite fondation à trois messes.
Autre d'une grand'messe par Jean Magnin, par acte reçu Babillon, le 5 juillet 1726, coté 7, pour supportation de laquelle a été léguée une portion de terre, faisant à présent partie d'une portion de la cure.
Autre de quatre grand'messes par Claude Forest, par acte reçu Boisson, le 20 octobre 1702, coté 8, sous la rente de trois livres, à présent due et payée par Nicolas Lacroix. Réduisons la fondation à trois messes hautes.
Autre de cinq messes par Adrien Brouard, selon l'acte reçu Buchet, signé par expédition Thivend, du 19 décembre 1679, coté 9, sous la rente de trois livres. Paie Adrien Brouard.
Autre d'un Libera me tous les dimanches et d'une grand'messe par Claude Augros, selon son testament reçu. A l'évêque, le 19 juillet 1658, coté 10, sous la rente de quarante sous, due et payée par Jean Martin.
Autre d'une messe par les nommés Truge, sous la rente de quinze sous. Paie Jean Martin selon sa reconnaissance, reçue Thivend, le 25 février 1700.
Autre de trente messes par sieur Jean-François, et de quatre Libera me. selon son testament, reçu Desportes, le 18 janvier 1699, coté 12, sous la rente de trente livres à présent due et payée par sieur Jean François, selon sa reconnaissance sous seing privé, portant promesse d'en passer une devant notaire, le 26 novembre 1740.
Autre de quatre messes, par Thomas Chevalier, selon l'acte reçu Thivend, le 19 mars 1714, coté 13, sous la rente de quarante-huit sous. Payent Adrien Chevalier et Claude Murard.
Autre de huit grand'messes par André Murard, par acte reçu François, le 20 juillet 1737, coté 14, sous la rente de quatre livres dix sous. Paie Antoine Puillet.
TITRES DE LA CURE. - Enquis ledit sieur curé des titres et papiers concernant sondit bénéfice ?
Répond qu'il a les suivants :
Un contrat portant cession d'une portion de terre où est son pigeonnier par contrat reçu Lacroix, le 6 mai 1739. Coté 16.
Autre contrat d'acquisition de terrain où se fait le canal du jardin, avec droit de prise d'eau par contrat reçu Dechizelle le 3 juillet 1744. Coté 17.
Échange d'une petite place appartenant à la cure, pour laquelle a été donnée à contre-échange une petite portion de terre faisant partie du jardin, le 12 août 1743. Coté 18.
Contrat d'acquisition d'une partie de l'écurie avec droit d'appui reçu Babillon, le 19 septembre 1732. Coté 19.
Transaction et abandon des dîmes par le sieur curé à M. de Chauffaille, reçu Sabatin, le 25 janvier 1713. Coté 20.
Renvoi en possession de la même portion de dîme, par acte sous seing privé, signé d'Amanzé Chauffaille, le 5 mars 1716. Coté 21.
Lesquels titres ledit sieur curé a retirés. Il en demeure chargé et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Dumas, curé ; Manoury, vicaire général ; Delafay vicaire ; Plassard, vice-promoteur.
CHAPELLE DU CHÂTEAU
Nous, Évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, nous sommes allé à la chapelle du château de Chauffaille dans ladite paroisse.
L'autel est en maçonnerie, la table de pierre sur laquelle on célèbre et que l'on regarde comme sacrée ; il est couvert de trois nappes, revêtu d'un cadre de bois avec devant d'autel en cuir doré en état, marchepied de bois, deux chandeliers de cuivre, un petit Christ d'ivoire dans un cadre de bois doré, une image de la Sainte Vierge, peinte sur le marbre, d'un grand prix, de même qu'un autre tableau représentant une descente de croix. Il y a un calice avec sa patène, dorés par dedans, fort propres et en bon état, des linges, ornements, etc., en quantité suffisante.
Ladite chapelle, sous le vocable de la Sainte Vierge, est voûtée en voûte forte à arêtes, éclairée d'une croisée en état, parquetée de planches simples, assez grandes, en état.
Enquis le sieur curé, présent à ladite visite, des fondations, Répond qu'il y a une commission de deux messes par semaine dont il n'a point de titre, le seigneur de Chauffaille qui fait faire le dépouillement de ses archives ne l'ayant pas encore trouvé, et a ledit sieur curé certifié acquitter lesdites deux messes par semaine et a signé :
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Dumas, curé ; Plassard, vice-promoteur.
CHAPELLE DE SAINT-JEAN DE L'ORDRE DE MALTE
Avons visité une chapelle dans l'étendue de ladite paroisse sous le vocable de saint Jean, dépendante de la commanderie de Mâcon, dite la chapelle de Ventrigny [Petite commanderie ancienne, citée déjà en 1541, unie à celle de Mâcon au XVe siècle]. L'autel est en maçonnerie, la table de pierre non sacrée, sur laquelle est un petit marbre sacré, fracturé dans un des angles ; ledit autel est nu ; il y a seulement sur un gradin deux petits chandeliers de cuivre et un crucifix de bois, deux statues antiques de bois peint, l'une représentant sainte Anne, l'autre saint Jean. Ladite chapelle longue d'environ vingt pieds sur quatorze de large, éclairée de trois petits vitraux, avec plancher en voûte canne, bien couverte et reconstruite à neuf.
Enquis ledit sieur curé présent à la visite s'il y a des fondations et si elles s'acquittent ?
Répond qu'il ne sait point s'il y a des fondations, mais qu'il est chargé d'y dire trois messes par an, savoir les jours de saint Jean-Baptiste, de saint Jean l'Évangéliste et de la Décollation de saint Jean, ce qu'il remplit exactement, moyennant la rétribution de six livres qui lui sont payées par les fermiers de la commanderie. Il n'y a ni vases sacrés, ni linges, ni ornements ; le tout est fourni par le sieur curé pour l'acquit des messes et a signé.
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Dumas, curé ; Plassard, vice-promoteur.
CHAPELLE DE NOTRE-DAME DE MONCHÉRY
Continuant les visites générales de notre diocèse, nous nous sommes transporté dans une chapelle sous le vocable de Notre-Dame de Monchéry dans l'étendue de ladite paroisse.
L'autel est en maçonnerie ; la table de pierre qu'on regarde comme sacrée ; il n'y a point de nappe ni de vases sacrés, ni ornements. Il est revêtu d'un boisage de noyer proprement fait, dans lequel est un devant d'autel de toile usé, sur ledit autel sont deux gradins du même bois, fort propres, avec un tabernacle de même, avec croix de bois peinte dans le dessus, ayant à ses côtés six chandeliers de bois, dont deux peints. Derrière est un tableau déchiré dans le bas, mais pouvant servir en le raccommodant ; il représente l'Assomption de la Sainte Vierge, et il est dans un cadre de bois, entre deux colonnes torses, sculptées et ciselées, avec corniche et couronnement formant un retable fort propre. Aux côtés dudit retable est un grand tableau représentant saint Paul et saint Antoine dans le désert, de l'autre côté deux autres tableaux usés représentant le mauvais riche à table et de l'autre les tentations de saint Antoine. Le marchepied de l'autel de bois de noyer avec son degré ont besoin d'être raccommodés. Une table de communion qui est une balustrade de bois de noyer. Ladite chapelle est longue d'environ vingt-huit pieds sur dix-huit de large, éclairée de deux vitraux en état, et d'un œil de bœuf dont les vitres sont à moitié cassées, bien carrelée, lambrissée ; le lambris de bois de sapin orné de peintures fort propres dans son temps, mais à présent presque ruinées. Les murs en sont bons. Il y a un petit clocher en charpente, couvert d'ardoises, où est une petite cloche bien sonnante; la couverture à tuiles plates paraît bonne.
Au côté droit de l'autel est un arc en pierres, fermé d'un boisage par où l'on communique à une sacristie fermée de planches assemblées de laquelle on communique à une cuisine fort grande et où l'on a pratiqué des cabinets fermés de planches. De la cuisine on communique à une chambre fort grande, dans laquelle on a pratiqué quelques cabinets en planches, et dans le devant est une belle galerie, soutenue de deux colonnes de pierre de taille fort propres ; sur la totalité sont des greniers. Lesdits bâtiments étaient autrefois fort logeables, et ils le seraient encore en y faisant quelques réparations dans le dedans. Sous la cuisine est une cave voûtée à voûte forte, et assez belle. La charpente dudit bâtiment est d'une beauté remarquable et d'une égale solidité. Devant, à quelque distance de la chapelle, est encore un bâtiment servant ci-devant de fournier, le tout couvert de tuiles plates, excepté le fournier, de tuiles creuses. Il y a une inscription gravée sur une pierre de taille, portant que ledit ermitage a été bâti par Claude d'Amanzé en 1628 [Un titre des Archives départementales de Saône-et-Loire (série B. 1126) porte que le seigneur de Chauffailles devait, en 1647, fournir à l'ermite de Montchéry « dix mesures de froment, trente mesures de seigle, une botte de vin clairet, pur et net, ung lard salé, deux pintes d'huyle de noix, deux livres de cire, et la somme de vingt livres tournois. »]
H. C., évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général.
Enquis le sieur curé présent à notre visite des fondations et revenus de ladite chapelle, s'il y a un titulaire et par qui nommé ?
[Ce procès-verbal est resté inachevé.]