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La famille de ROUSSILLON ou ROSSILLON d'après Rivoire de La Bâtie

Blason des Roussillon

D'or, à l'aigle éployée de gueules. Alias : De gueules, à l'aigle d'argent.
Source : Armorial de Dauphiné, exemplaire de Jean-Marc Barféty, Bibliothèque Dauphinoise


[Source : L'armorial de Dauphiné contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles & notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant jusqu'à nos jours les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, par Gustave de Rivoire de La Bâtie (1867).]

ROUSSILLON ou ROSSILLON

Fiefs : Roussillon (38), Anjou, Rives, Serrières, Rivery, Tullins, Sablon, Montbreton, le Bouchage, Brangues, Ornacieux, Morestel, Commelle, Revel, Serre, Surieu, Faramans, Viriville, Serve, Beaucroissant, le Colombier, etc.

L'origine de cette maison, aussi ancienne qu'illustre, se perd dans l'obscurité du moyen-âge.

Elle se divisa en cinq branches principales : La première branche fut celle des seigneurs de Roussillon, d'Anjou, Annonay, Serrières & Rivery, dans laquelle la seigneurie d'Annonay entra par suite d'une alliance avec l'héritière de la maison de ce nom, dont les Roussillon-Annonay prirent les armes : Echiqueté d'argent & d'azur, à la bordure de gueules.

Gérard, fils d'un autre Gérard, seigneur de Roussillon, conduisit en Terre-Sainte les Croisés dauphinois en 1096.

Bernard de Roussillon se croisa en 1194. Hugues suivit le comte de Savoie, lorsqu'il porta secours à la comtesse de Flandres, en 1214.

Arthaud, seigneur de Roussillon & d'Annonay, accompagna en 1204 le dauphin Guigues-André, marchant au secours du comte de Forcalquier  Aymar de Roussillon fut archevêque de Lyon en 1274 ; Amédée fut évêque de Valence & de Die ; Arnaud, abbé de Savigny en 1280 ; Guillaume, évêque de Valence & de Die, en 1298, avait été chanoine-comte de Lyon, en 1296 ; Jean de Roussillon était abbé de Saint-Claude en 1328.

Arthaud, seigneur de Roussillon, combattit à Varey en 1326, avec Gérard de Roussillon, seigneur d'Anjou ; Aymar, seigneur de Roussillon, & Guichard, seigneur d'Anjou, se portèrent caution de Philippe de Savoie, prince de Piémont, pour la dot de Marguerite de Savoie, mariée à Renaud, comte de Forez, en 1324  Aymar se signala en 1346 à la bataille de Crécy. Cette branche finit par Aymar de Roussillon, fils d'Aymon & d'Alix de Poitiers, marié 1° à Jeanne de Forez, sa parente ; 2° à Béatrix de Roussillon d'Anjou ; 3° à Etiennette des Baux, & mort sans postérité masculine, vers 1364, faisant héritière sa fille Alayse (Alaysia), femme de Humbert, sire de Thoire & de Villars.

La seconde branche, qui fut la branche des seigneurs d'Anjou, tomba en quenouille avec Jordane de Roussillon, fille de Jean, seigneur de Roussillon, qui donna ses terres de Viriville, etc., à Marie de Roussillon, sa nièce, femme, vers l'an 1380, de Josserand de Saussac ou Salsac, seigneur de Serrières & Faramans, & les terres d'Anjou, Serve & Surieu, à Louis & Jacques de Miolans, en Savoie, ses neveux, comme étant fils d'Annette de Roussillon, sa sœur, à charge de porter les nom & armes de Roussillon.

La troisième branche, des seigneurs de Serrières, Serre, Rives, Tullins, Sablon & Montbreton, finit par Humbert de Roussillon, mort sans postérité légitime & sans alliance. Il légua la terre de Sablon à Jean de Roussillon, son fils naturel, qui, de Jeanne d'Urre, laissa :
1° Benoît, mort sans postérité 
2° Marguerite, qui porta la terre de Sablon à Aynard de Murat de Lestang, son mari.

Cette branche avait succédé aux anciens seigneurs de Tullins par suite de deux alliances : Françoise de Tullins épousa Aynard de Roussillon, seigneur de Serrières & de Montbreton ; Humilie, sa sœur, dame de Tullins & de Beaucroissant, testa le 15 août 1342 en faveur de Jacquemet de Roussillon, son neveu, à la charge de prendre pour lui & ses descendants les nom & armes de Tullins.

La seconde alliance fut celle de Gérard de Roussillon, seigneur d'Anjou, avec Jordane de Tullins, fille & héritière de Guy, seigneur de Tullins & de Rives, qui vivait en 1320.

Françoise de Roussillon, fille de Guigues de Roussillon, chevalier, seigneur de Tullins, épousa vers 1420 Boniface de Chalan, chevalier, maréchal de Savoie & gouverneur de Piémont.

La terre de Tullins fut acquise peu de temps après par le Dauphin.

Claude de Roussillon, seigneur de Tullins, fils de Jacques de Roussillon, seigneur de Tullins & de Serrières, & de Cécile Bérenger, combattit à Azincourt en 1415.

La quatrième branche, qui paraît se rattacher certainement aux précédentes, est celle des seigneurs du Bouchage & de Brangues, que l'on croit issue de Pons, fils d'Aymar Ier, seigneur de Roussillon, vivant en 1193.

Elle prit fin avec Amédée de Roussillon, IIe du nom, seigneur du Bouchage & de Brangues, conseiller du dauphin Charles, fils de Guigues de Roussillon & de Catherine de Varey. Il combattit en 1346 à la bataille de Crécy, ne laissa pas d'enfants de Philippe de Miribel, & n'eut qu'un fils naturel nommé Philippe de Roussillon.

La cinquième branche, des seigneurs du Bouchage & de Brangues, issue de la précédente, donna deux évêques d'Avignon du nom de Guy, en 1411 & 1423. Elle s'éteignit en la personne de Guillaume de Roussillon, seigneur du Bouchage & de Brangues, vivant en 1400, dont la fille unique, nommée Françoise, épousa Jean de Compeys, seigneur de Thorens.

Gabriel de Roussillon, oncle de Françoise & frère de Guillaume, leur succéda dans les terres de Brangues, le Bouchage, Ornacieux & Commelle.

Claudine de Roussillon, sœur de Gabriel & de Guillaume, avait épousé Hugonin, seigneur de Montchenu. Georgette de Montchenu, leur fille, ayant été mariée de force par Louis XI à son favori, Imbert de Batarnay, on jugea à propos d'accuser de félonie Gabriel de Roussillon, & de confisquer ses biens au profit d'Imbert, devenu son neveu.

Hugues de Roussillon, seigneur du Bouchage, suivit Boniface, comte de Savoie, dans les guerres entreprises par ce prince, vers l'an 1270 ; Aymar, Amédée & Perronet de Roussillon combattirent à Varey en 1326 ; Guillaume de Roussillon, co-seigneur du Bouchage, fils de Guillaume & de Marie de Grolée, figura en 1415 à la journée d'Azincourt, & commanda en 1419 l'arrière-ban du Viennois contre la ville de Saint-Esprit ; Pierre de Roussillon, fils puîné d'Amédée, seigneur du Bouchage, & de Philippe de Morestel, combattit à Anthon en 1430.

Nous réunirons ici quelques notes relatives aux diverses branches de cette illustre maison :

• Girard de Roussillon, vivant en 1256, avait acquis la terre de Serrières, de Pons d'Auriol.
• 1264. Traité entre Antoine de Roussillon & Anselme, seigneur de Miolans, par lequel ledit Roussillon promet de donner au seigneur de Miolans une maison qu'il possédait à Morestel, & une autre appelée du Bois.
• En 1339, Aymar, seigneur de Roussillon & d'Annonay, hommagea la seigneurie de Revel.
• Aymar, seigneur de Roussillon & d'Annonay, inféoda le 17 septembre 1343, à Jean Bertrand, d'Annonay, la terre du Colombier, à charge d'hommage.
• Aymar de Roussillon, seigneur de Tullins, vivait en 1348.
• Aymar de Roussillon, co-seigneur du Bouchage & de Brangues, vivait en 1351.
• Aymar de Roussillon, seigneur d'Anjou, mariée avec Huguette de Miribel, dame de Faramans, vivait en 1564.
• Guillaume de Roussillon, seigneur du Bouchage, était châtelain de Bourgoin en 1409.
• Dans les lettres patentes du roi Louis XI, données à Ermenonville, au mois de juillet 1478, il est dit qu'Imbert de Batarnay, son chambellan, avait donné à Béraud de Murat, sieur de Pommerol, la terre & seigneurie de Ruinat, en Auvergne, & que ledit Pommerol avait baillé en échange la terre & seigneurie de Morestel qui lui avait été concédée après avoir été rachetée sur les Roussillon.

Les branches d'Anjou, du Bouchage & de Brangues conservèrent les anciennes armes des Roussillon : D'or, à l'aigle éployée de gueules. Alias : De gueules, à l'aigle d'argent.
La branche de Roussillon-Annonay prit celles d'Annonay que leur avait portée l'héritière de cette maison. Échiqueté d'argent & d'azur, à la bordure de gueules.

Complément :

Source : Catalogue des actes du dauphin Louis II, devenu le roi de France Louis XI, relatifs à l'administration du Dauphiné. Vol. 1, E. Pilot de Thorey, 1899.

Romans, 11 février 1446 (1447).

Lettres constatant l'hommage prêté par Gabriel de Roussillon, seigneur du Bouchage (*), pour les châteaux et terres du Bouchage, Morestel en Viennois, Brangues, la maison forte et mistralie dudit Morestel et la maison forte et foresterie de Saint-Georges d'Espéranche.

Analyse. Invent. de la Chambre des comptes, Viennois, t, I, f° 307 v°

(*) Gabriel de Roussillon, chevalier, seigneur du Bouchage, de Brangues et de Morestel, était fils de Guillaume de Roussillon, aussi chevalier, seigneur du Bouchage, conseiller et chambellan du roi Charles VII et maréchal du Dauphiné, en 1413 et 1419. Gabriel de Roussillon, qui s'était distingué à la bataille d'Anthon, devait jouir d'une influence considérable, car, à deux reprises, l'on voit le dauphin le gratifier d'un don personnel pour le remercier des services qu'il lui avait rendus, lors de la réunion des États du Dauphiné à Grenoble, au mois de mai 1441, et à Romans, au mois de février 1447. Précédemment, le roi Charles VII lui avait, pour les mêmes motifs, accordé une gratification de 820 florins, par lettres du 21 mai 1439. En 1449, le dauphin lui racheta la terre de Morestel en Viennois, qui avait été précédemment engagée à Guillaume de Roussillon, son père, pour l'engager de nouveau à son favori Béraud de Murat de Lestang. Ce prince, dès son avènement au trône, le fit poursuivre par le parlement de Grenoble, comme criminel de lèse-majesté, pour avoir abandonné son parti, lorsqu'il avait été contraint de fuir le Dauphiné. Accusé d'avoir, avec son beau-frère, Louis de Poitiers, évêque de Valence et de Die, formenté un complot contre le dauphin, il fut arrêté par Joffrey Leurant, sénéchal du Valentinois et Diois, et enfermé dans un cachot du château de Beaurepaire, où il mourut le 27 décembre 1461. Tous ses biens furent confisqués et donnés, par le dauphin, en 1461, à Imbert de Bathernay, qui, depuis lors, prit le titre de seigneur du Bouchage. Gabriel de Roussillon aurait épousé Béatrix de Poitiers, fille de Louis de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, et de Polissiane de Roux, sa seconde épouse ; n'ayant eu aucun enfant, il laissa pour héritier son neveu Falques de Montchenu, fils de Hugues de Montchenu, seigneur de Châteauneuf-sur-Galaure, qui fut père de Georgette de Montchenu, qu'Imbert de Bathernay épousa, par contrat du 24 mars 1463, dans l'unique but de s'approprier la jouissance de la grande fortune qu'avait laissé Gabriel de Roussillon.

info La famille d'Imbert de Baternay

info Armes de la Maison de Roussillon (Volumes reliés du Cabinet des titres, 1651, BnF-Gallica)

info Armes de la Maison de Roussillon-Annonay (Volumes reliés du Cabinet des titres, 1651, BnF-Gallica)

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