Château de Moulin-l'Arconce à Poisson
Ruines du château - Cliquez pour agrandir la photo
Source
AD71, fiche de repérage établie le 22 novembre 1971 par Mme Oursel, chargée de mission
Commune : Poisson
Situation : écart de Moulin-l'Arconce
Monument : ruines fortifiées et moulin
Situation exacte : Sur l'Arconce, en partant du carrefour de Bornat, à 4 km SE du chef-lieu
Dates de construction et principaux remaniements : fin du Moyen Âge
Propriétaire : Le gendre de la marquise de Beaumont (de Marcigny-le-Comte)
Destination actuelle : privée
État de conservation : ruines
Protection : M. H. (Inv. Suppl. ou Cl.)
Historique
La première forteresse de Moulin-l'Arconce, édifiée du temps des empereurs Othon et Hugues Capet, fut, pense-t-on, achevée par Arthaud de Busseul vers l'an 1100.
"Le Cartulaire de Paray-le-Monial mentionne au XIe siècle (ch. 10 et 86) Evrard ou Girard de Busseul, qualifié "très noble chevalier", qui accompagna le comte de Chalon, Thibaut de Semur, dans ce lointain pèlerinage de Compostelle (Espagne), au cours duquel il mourut. Ce fut lui qui ramena son corps au monastère de Paray, où Thibaut avait voulu être inhumé." (E. Ducroux)
La forteresse fut prise et brûlée par les Écorcheurs en 1443. Claude de Busseul la reconstruisit vers 1560 ; elle résista aux assauts des Reîtres de 1576 à 1587.
En 1699, la seigneurie qui n'avait cessé d'appartenir à la famille de Busseul, passa par alliance à la famille Le Prestre de Vauban, par le mariage d'Anne-Henriette de Busseul, fille unique de François-Gabriel de Busseul, avec Antoine Le Prestre de Vauban, lieutenant Général des armées du roi, neveu du Grand Vauban.
La demeure épargnée par la Révolution resta aux Vauban jusqu'en 1832, date à laquelle elle fut vendue à la famille Noirey (originaire de Charolles) qui l'habita pendant 70 ans. Après elle, elle tomba à l'abandon et la ruine, écrit le docteur Edgard Ducroux.
Description
L'ancien domaine fortifié de Moulin-l'Arconce laisse voir, encore aujourd’hui, d'impressionnantes ruines qui permettent de reconstituer, en partie toutefois, son plan d'ensemble disposé autour d'un quadrilatère.
Ils subsistent en effet : la façade méridionale du logis principal, creusée de deux petites baies rectangulaires chanfreinées et d'une fenêtre recoupée par un meneau horizontal qui dénotent le XVIe siècle, une haute tour ronde, découronnée (1) à l'angle Sud-Ouest de ce grand pan de muraille où se voit encore une grande ouverture en plein cintre, vestige sans doute de l'ancienne porterie ; le tout, construit en petit appareil régulier de calcaire blanc, à l'exception des parties maîtresses : encadrement des fenêtres, passage voûté, pierres d'angle.
(1) Le couronnement de la tour a été endommagé par un violent orage en 1969.
La façade orientale du quadrilatère est presque totalement écroulée ; elle était assise sur un rythme d'arcades en plein cintre, dont cinq sont encore visibles, au-devant de la muraille proprement dite ; une grosse tour ronde, édifiée en calcaire ocre, occupe l'angle Nord-Est du domaine, tour de défense aux murailles très épaisses : 1m. 77, alors que l'épaisseur moyenne des autres constructions n'excède pas 1m. 10 environ. Une belle salle cupuliforme occupe le rez-de-chaussée de cette tour, creusée au Sud et au Nord de canonnières de flanquement et, dans ses parties hautes, de petites archères.
Une autre tour orthogonale semble-t-il, en grande partie démolie, avec archères également, défendait l'angle Nord-Ouest du domaine, dont la basse-cour, à l'Est, était close par un mur continu encore en place, percé en son milieu d'une petite porte en plein cintre. À cette muraille s'accolaient, vraisemblablement, des bâtiments de dépendances dont on croit voir encore moutonner, sous la végétation, les murs de fondation.
C'est à l'Est de cette cour que s'élevait le château proprement dit ponctué par les tours Sud-0uest et Nord-Est, mais il est aujourd'hui bien difficile d'en reconstituer le plan : les bâtiments devaient s’ordonner autour d'une cour centrale pourvue d'un puits conservé ; logis de trois étages accolé à la tour Sud-Ouest en encorbellement de trois degrés du côté intérieur ; autre logis assis sur le soubassement allégé, à l'Est, par les arcs de décharge déjà relevés.
Les ruines du moulin qui a donné son nom à l’ensemble du domaine fortifié se voient encore au Nord-Est du château : digue de gros appareil conduisant au bief qui passe entre deux bâtiments de souche probablement médiévale, notamment celui du Sud qui a conservé des vestiges de son dispositif de meules.
À l'Est du château, sur la rivière, subsistent deux piles et la culée d'un pont de pierre dont le tablier est en bois ; cet ouvrage ne semble pas être antérieur au XIXe siècle, mais a pu remplacer un pont plus ancien reliant les deux rives de l'Arconce.
À proximité des ruines du moulin, un pavillon du XIXe siècle, sans caractère, avec auvent, sert aujourd'hui de résidence secondaire après avoir été, sans doute, restauré et modernisé.
Documentation
- Courtépée, Description du duché de Bourgogne, t. III, p. 62.
- Oursel (R.), Notes archéologiques.
- Lex (L.), Les fiefs du Mâconnais.
- Ducroux (Dr. Edgard), Le vieux château féodal de Moulin, dans : Bull. de la Soc. d'Études du Brionnais, janv.-déc. 1938, p. 345 et suiv.
- AD71, E 594, pièce 16. Terrier de Moulin-l’Arconce (contient une description du château et de son domaine).
Compléments
- Cadastre dit napoléonien de 1832 de Poisson, section D2 de Bornat (AD71)
- État de sections appartenant en 1833 aux frères Noirey de Charolles
- La famille de Busseul, généalogie et armoiries
- Les châteaux de Busseul et Moulin-l'Arconce (Armand Merle)
- Château de Moulin-l’Arconce sur le site des châteaux de France
- Association Pour l’Environnement et le Patrimoine Autour de Moulin l’Arconce
Moulin-l'Arconce sur le cadastre de 1832 (138 : moulin) - Cliquez pour agrandir
Vue du château avant sa destruction commencée en 1901. Plusieurs éléments ont été remployés au château de Chaumont
Ruines du château et vieux moulin