Généalogie de la maison de Damas (suite)
2ème partie : BARONS DE DIGOINE - BRANCHE D'ESTIEUGES, en Beaujolais - BRANCHE DE CHAMPLÉGER - SEIGNEURS DE VANOISE, DE VERPRÉ, ETC. - SEIGNEURS DE VERPRÉ ET DE BARNAY - SEIGNEURS DE LA BASTIE ET DE LA PILONNIÈRE - PREMIÈRE BRANCHE DU ROUSSET - SECONDE BRANCHE DU ROUSSET - SEIGNEURS DE GIGNAT ET DE TREDIEU, en Auvergne - MARQUIS D'ANTIGNY, COMTES DE RUFFEY, etc. - BRANCHE DE VELLEROT - BRANCHE DE VILLIERS, SEIGNEURS DE VILLIERS, DE BUSSIERES, D'ATHIES, etc. - BRANCHE DE MORANDE, SEIGNEURS ET COMTES DE CORMAILLON.
[Retour à la première partie : SIRES DE COUSAN, PREMIERS BARONS DE FOREZ - BRANCHE D'AUBIÈRES EN AUVERGNE - BRANCHE DE MARCILLY, VICOMTES DE CHALON-SUR-SAÔNE, COMTES DE SASSANGY, etc. - MARQUIS DE THIANGES, COMTES DE CHALENCEY, etc. - BARONS, COMTES ET MARQUIS D'ANLEZY - COMTES DE CRUX - SEIGNEURS DE MONTAGU - SEIGNEURS DE BRÈVES ET DE MAULEVRIER - BRANCHE DE COULANGES, SEIGNEURS DE VANDENESSE, DE COULANGES ET DE LA BAZOLLE]
BARONS DE DIGOINE (*).
(*) Cette branche portait pour brisure un lambel d'azur à cinq pendants, brisure que les descendants de Robert Dalmas, V du nom, ont quittée lorsqu'ils écartelèrent leur écu des armes de Digoine.
X. Robert DALMAS, V° du nom, chevalier, seigneur de Beaudéduit, second fils de Huguenin Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle, et de Jeanne de Nevers, dame de Beaudéduit, est nommé et qualifié Robert Dalmas de la Bazolle, damoiseau, dans une transaction passée devant Denis du Pertuis, notaire, le 5 février 1375 (v. st.), entre Guichard Raffin, damoiseau et Jeanne Raffin, sa sœur, femme de Jean de Pommiers, chevalier, relativement à la dot de cette dame, dont étaient fidéjusseurs Jean, seigneur de la Guiche, chevalier, et Jean, seigneur d'Ocles, damoiseau. Les autres témoins de cet accord étaient Dalmas de Dio, Robert d'Essertines, Girard de Lespinasse, Louis, Henri et Guillaume de Tannay, Guiot de Saint-Bonnet, damoiseaux, et Jacques de Montbeillard, clerc. (Arch. de Cluny, cart. en papier de 92 feuillets, fol. 32 et suivants.) Jean Dalmas, seigneur de Coulanges, cousin germain de Robert, avait vendu à Guillaume et Jean de Mazille (de Massiliis) les terres de Varennes, de Baretet, de Fay, de Chevreau, de Sarmaise, des Landes, de Choigne et de Chappendy. Le comte d'Armagnac avait racheté ces terres moyennant 700 écus d'or, avec promesse de les rendre aux héritiers du vendeur, moyennant la même somme. Robert Dalmas, ayant cause de Robert et Perrin d'Essertines, frères, petits-fils de Jean Dalmas, fit le rachat desdites terres, en remettant au comte d'Armagnac les 700 francs d'or , savoir : 300 en un premier paiement, et pour les 400 restants, une reconnaissance le 24 août 1380, donnant pour caution du paiement Jean Poterat, trésorier de Charolles, Denis de Perthes, habitant du même lieu, Raimond Aimery, seigneur de Montigny en Charolais, maître Bernard Vignier, et Pierre Valette, habitants de Rodez (1), et messire Astorg de Galhac, protonotaire apostolique, en présence de Hugues, seigneur de Ternant, chevalier, de Jean, seigneur de Saint-Bonnet, de Pierre Martini et Bérenger de Chirac, écuyers, et de Barthélemi de Marnay, grand-veneur du comte d'Armagnac. (Bureau des finances de Montauban, protocoles de Mayres, n° 11, fol. 36. Trésor généal. de D. Villevieille ; Extr. de Peincedé, t. II, fol. 55.) Robert de Dalmas, damoiseau, et messire Jean de Dalmas, son frère, chevalier, seigneur de la Bazolle, sont nommés comme partie intervenante dans une sentence arbitrale rendue le dimanche (26 août) après la fête de saint Barthélemi apôtre, même année 1380, au profit d'Etienne Bastier, citoyen de Charlieu, et Béatrix Archimbaud, sa femme, relativement aux fruits et profits de la terre dite des Noes, située en la paroisse de Saint-Julien de Vareilles en Brionnais, dont il fut reconnu que Jean et Robert de Dalmas, frères, n'avaient que la juridiction. (Fonds du Saint-Esprit, extr. verbo Damas.) Robert Dalmas servit longtemps sous Louis III, duc de Bourbon, dont il fut un des principaux chevaliers. Il portait la bannière de ce prince à la bataille de Rosebeke, le 27 novembre 1382. (Histoire de la maison de Bourbon, par Desormeaux, t. I, p. 337.) Lors du projet de descente en Angleterre (1385), Robert Dalmas commandait à l'ost du roi, en Flandres, un chevalier et six écuyers sous ses ordres, suivant une quittance d'appointements militaires qu'il donna sous son sceau le 10 septembre de cette année. (Bibl. du Roi, titres scellés de Clairambault, vol. 39, fol. 2893, et en tête de cette généalogie la Planche des sceaux de la maison de Damas, n° 29.) Dans la guerre de Poitou, sous le même duc de Bourbon, il fut l'un des seigneurs qui se signalèrent au siège de Verteuil (1385), célèbre par le combat à outrance qu'y soutint ce prince contre le gouverneur Renaud de Montferrand, dans la mine pratiquée par les Français pour faire écrouler la forteresse. Il commanda une partie des cent hommes d'armes qui s'emparèrent ensuite de la place de Corbyes. Il porta la bannière de Bourbon au voyage de l'Ecluse en 1386, et se signala à la prise de Bourbourg. Ayant accompagné le duc en Espagne, il assista, au retour de cette expédition, à la prise de plusieurs places sur les Anglais en Guienne. En 1388, il marcha avec l'armée du roi qui fit la guerre aux ducs de Gueldres et de Juliers. Il est cité parmi ceux qui signalèrent particulièrement leur valeur dans l'expédition d'Afrique, en 1391, et au siège de la ville du même nom, l'ancienne Carthage. (Desormeaux, p. 352.) Au retour, Robert Dalmas se trouva à la prise de Cagliari et de plusieurs autres places de la Sardaigne sur les Sarrasins. (Histoire de Louis III, duc de Bourbon, 1612, pp. 178, 191, 210, 212 , 213, 214, 232, 252, 289.) Robert Dalmas, seigneur de Beaudéduit, et Jean Dalmas, seigneur de la Bazolle, son frère aîné, avaient partagé, du vivant de leur mère, Jeanne de Nevers, les successions paternelle et maternelle le 23 mai 1386. Par contrat du 18 avril 1390, passé devant Jean Garnier, clerc-notaire royal au bailliage de Mâcon et baronnie de Charolais, Robert Dalmas épousa Marie, dame DE DIGOINE, fille unique et héritière de noble et puissant seigneur Jean de Digoine, chevalier, seigneur de Digoine, et de Jeanne de Chevriers. (Preuves de la maison de Digoine, par M. Chérin en 1782.) En 1404, Robert Dalmas avait la tutelle et administration de Catherine de Bourbon, dame de Clessy, qu'il fit épouser plus tard à son fils aîné. (Arch. de Cluny, 7° layette de Paray, liasse 4°, cote 651.) Le 30 septembre de cette année, il fournit une quittance de 60 livres qu'il prenait sur le duc de Bourgogne à cause de sa femme, dont il était veuf en 1411, date d'une autre quittance qu'il donna au receveur de Chalon, comme tuteur de ses deux fils Louis et Philibert. Robert Damas, chevalier, commandait quatre écuyers pour le service du duc de Bourgogne. Il en confia la conduite à Louis Choul, l'un d'eux, et celui-ci fit montre à Pont-Aubert le 16 septembre 1405, devant Guichard de Saint-Seine, chevalier, commissaire des guerres (Chambre des Comptes de Bourgogne, rég. des montres ; D. Villevieille.) Du mariage de Robert V avec Marie de Digoine sont issus :
1° Louis, dont l'article suit ;
2° Philibert Damas. Lui et sa sœur Jeanne, voulant se destiner à la vie monastique, firent cession à leur frère aîné Louis, en présence et du consentement de leur père, des droits qu'ils avaient sur les foires de Chalon par acte de l'année 1415. (Chambre des Comptes de Bourgogne, Extraits de Peincedé, vol. 35, fol. 242.) Philibert fut prieur de Paray-le-Monial, prieuré qu'il céda à Jean de Dio vers 1434 ;
3° Jeanne Damas, dame de Sainte-Pérouse. Elle fut élevée auprès d'Isabelle Damas, prieure de Marcigny-sur-Loire, sa tante. En 1439, elle fut pourvue de ce prieuré, qu'elle résigna à Catherine de Dio en 1445.
(1) Ce Pierre Valette, riche bourgeois de Rodez, fut anobli au mois de mars 1382. On trouve dans le Recueil de Doat (tome XI, fol. 270 à 279), à la Bibliothèque du Roi, le dénombrement fourni par lui au comte d'Armagnac, le 23 mars 1391, de toutes les terres qu'il avait acquises, et entre autres du château de Parisot. Il a été la souche de la maison de la Valette-Parisot, illustrée dans les armes, particulièrement par le grand-maître Jean de la Valette-Parisot, famille actuellement éteinte.
XI. Louis DAMAS, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Digoine, de Beaudéduit et de Clessy, épousa, avant le 5 septembre 1409, Catherine DE BOURBON, dame de Clessy, fille et héritière de Girard de Bourbon, chevalier, seigneur de Clessy et de Montperroux (des anciens sires de Bourbon de la première race), et de dame Jeanne de Chevriers, fille de Gui de Chevriers, chevalier. (Arch. de Cluny, 5° layette de Paray, 2° liasse, cote 313 bis.) En 1416, Louis Damas, chevalier, seigneur de Digoine, Girard de Bourbon, son beau-père, et Huguenin du Bois eurent ordre de faire conduire à Corbie l'argent que le duc Jean-sans-Peur avait fait lever pour aider le roi Charles VI dans la guerre contre les Anglais (1). Louis Damas mourut en 1419. Le lundi (10 juillet) après l'octave de la Madelaine, Catherine de Bourbon fut investie de la tutelle de ses enfants. (Hist. du parlement de Bourgogne, par Palliot, p. 14.) Par acte du 15 mars de la même année 1419 (v. st.), passé devant Etienne de la Chapelle, notaire au bailliage de Mâcon, Catherine de Bourbon, dame de Clessy, veuve de messire Louis Damas, chevalier, en présence de Miles de Paillard, chevalier, sire de Meursault, et de deux autres témoins, vendit à Jean Damas, chevalier, seigneur de la Bazolle, la moitié de la tour dite de Chastelus, située dans les fossés du château de la Bazolle, et qui appartenait à ses enfants en commun avec ledit seigneur de la Bazolle, par l'acquisition qu'ils en avaient faite de feu Josserand Morel, chevalier. (Arch. du chât. de la Bazolle ; D. Villevielle.) Catherine de Bourbon se remaria à noble et puissant homme messire Antoine de Toulongeon, chevalier, seigneur de Traves et de la Bastie, maréchal de Bourgogne. Elle fit son testament en sa maison forte de Clessy, devant Philippe de Perthes, notaire au bailliage de Charolais, le 22 août 1439, en présence de Jean des Champs, Girard de Vilaines et Hugues de Noyers, damoiseaux. Elle y prescrit sa sépulture dans la chapelle de Saint-Georges de l'église de Paray, où reposait Louis Damas, son premier mari, et fait don aux religieux de cette église de sa terre de Beauregard, située près de Digoine, que ses fils Guillaume et Robert Damas pourront néanmoins rédimer pour mille livres tournois. Elle veut que, sur une somme de 20 mille saluts que lui doit le duc de Bourgogne pour la rançon du duc de Bar, il soit prélevé mille francs monnaie courante pour célébrer des messes et faire des aumônes à l'intention du sire de Toulongeon, son second mari ; ordonne que pareille somme de mille francs soit remise aux religieux de Paray, et que le surplus des 20 mille saluts soit partagé également, savoir : la moitié entre Guillaume et Robert Damas, et l'autre moitié entre Tristan, Georges et Catherine de Toulongeon, ses enfants du second lit. (Arch. de Cluny, doyenné de Paray, liasse 2°, layette 5°, n° 338, 339.) Louis Damas en avait eu trois fils et une fille, dont les noms suivent :
1° Guillaume Damas, damoiseau, puis chevalier, seigneur baron de Digoine. Le 26 mars 1431, le duc de Bourgogne donna des lettres pour faire payer à Guillaume, Robert et Antoine Damas, frères, le reste de 60 livres sur la recette de Chalon, ces frères ayant perdu par les guerres la plus grande partie de leur chevance (fortune), qui était considérable en biens, situés en Bourbonnais, et Louis Damas, leur père, étant mort au service du duc. (Extraits de Peincedé, t. XXIII, fol. 26.) Guillaume Damas et sa femme vendirent le Petit-Digoine à Oudot de Malain, le 16 juillet 1442. (Histoire du Parlement de Dijon, par Palliot, p. 14.) Il fit son testament en 1459. Il avait été marié avec Philippine des Barres, laquelle épousa en secondes noces, avant le 2 février 1455, Chrétien de Digoine, seigneur de Thianges. Elle avait eu de son premier mari :
Antoine Damas, doyen de Marcigny-sur-Loire en 1477 ;
2° Robert, VI° du nom, qui a continué la postérité ;
3° Antoine Damas, qui, se destinant à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes, céda à Guillaume et à Robert Damas, ses frères, tous les droits qu'il pouvait prétendre sur les successions de leurs père et mère, par acte du 1er mai 1432. Il prit l'habit monastique à Cluny, dont il fut successivement célérier et doyen en 1480 ;
4° Antoinette Damas, mariée, vers 1430, avec Antoine Daniel, seigneur du Chatelard et de Luyres en Bresse.
(1) Le but de cette mission honorable est entièrement dénaturé dans le 1er volume de l'Histoire des Pairs de France. On y lit, p. 64 de la généalogie DE DAMAS, que cet argent était levé pour faire la guerre au roi de France, ce qui fut tout le contraire. (Voyez l'Histoire de Bourgogne, par D. Plancher, et l'Art de vérifier les dates, édition in-8°, t. XI, pp. 76, 77, 78.) La mission de Louis Damas eut lieu en 1416, et non en 1414.
XII. Robert DAMAS, VI° damoiseau, puis chevalier banneret, baron de Digoine, seigneur de Beaudéduit et de Clessy, porta les armes pour Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et concourut, en 1432, à la prise du château de la Roche-Solutré en Mâconnais. Par acte du 18 avril de cette année, passé devant J. Michel, notaire, Robert Damas, qualifié seigneur de la Montagne et de Clessy, stipulant par Huguenin de Villaines, écuyer, son fondé de pouvoir, fit un partage de gens mainmortables et de leur famille avec le prieuré de Semelay et de Luzy. (Arch. de Cluny.) Il transigea le 16 novembre 1445 avec Claude, Tristan, Georges et Catherine de Toulongeon, ses frères et sœurs utérins. (Hist. du parlement de Bourgogne, p. 14.) Il est qualifié de damoiseau dans l'acte du dénombrement du château de Clessy et ses dépendances, qu'il donna le 6 juin 1450. (Ch. des Comptes de Bourgogne, Extr. De Peincedé, t. II, p. 269.) Gui de Semur, damoiseau, seigneur de l'Etang, tenait de lui à foi et hommage sa maison de Corcelles. Il en reçut l'aveu le 23 mars 1460. (Histoire de Bourgogne, t. II, p. 406.) Robert VI avait épousé, en 1440, Catherine DE LA GUICHE, dame de Nanton en partie, fille de Gérard, seigneur de la Guiche et de Chaumont, chevalier, bailli de Mâconnais et de Charolais, sénéchal de Lyon, puis capitaine-général en Bourgogne et Lyonnais, et de Marguerite de Pocquières. Robert Damas fit son testament le 16 juin 1471. Sa veuve fonda une messe quotidienne dans la chapelle de Saint-Georges, pour laquelle elle donna 36 livres de rente au capital de 700 livres, par acte du 2 janvier 1474. (Arch. de Cluny, prieuré de Paray.) Elle testa au château de Mâcon le 6 mai 1479, et fut inhumée en 1499, à côté de son mari, en la chapelle de Saint-Georges du doyenné de Paray, qu'ils avaient fondée en 1450 et où leurs armes se voyaient encore en 1780. De son mariage sont provenus :
1° Jean, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Jacques Damas, sous-prieur de Paray ;
3° Philippine Damas, mariée, 1° avec Charles Damas, seigneur de Brèves ; 2° le 31 décembre 1427, avec Jacquet, dit Jacquelin d'Amanzé, seigneur d'Amanzé et de Chauffailles, fils de Guillaume, seigneur d'Amanzé, et de Marguerite d'Amanzé ;
4° Catherine Damas, femme, en 1468, de Louis Damas, seigneur de Montagu.
XIII. Jean DAMAS, Ier du nom, chevalier, baron de Digoine, seigneur de Clessy, de Beaudéduit, de la Montagne, de Saint-Amour, de la Varenne et du Cheylard, conseiller, et chambellan de Philippe le-Bon, duc de Bourgogne, tint sur les fonts de baptême Philippe, duc de Savoie, le 5 février 1438 (v. st.) pour Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. (Hist. de Savoie, par Guichenon, p. 564 ) Il fut nommé gouverneur et bailli du Mâconnais, par lettres patentes données à Lille le 20 janvier 1446 (v. st.). Le duc Charles-le-Téméraire le gratifia, à son avènement, d'une pension de 300 livres, par lettres du 10 août 1467. Ce prince, voulant récompenser ses services par une distinction alors la plus élevée, le fit recevoir chevalier de l'ordre de la Toison d'Or dans le chapitre tenu à Bruges en 1468. Plus tard il appela Jean Damas au commandement d'un corps de son armée dans la guerre dite du bien-public contre Louis XI. Cette armée, commandée en chef par Antoine de Luxembourg, comte de Roucy, fils du connétable de Saint Paul, ayant été battue à Gy, près Château-Chinon, le 21 juin 1475, par le duc de Bourbon, le baron de Digoine demeura prisonnier des Français avec le général bourguignon et presque tous les chefs de l'armée. (Histoire de France, par Velly, t. XVIII, p. 147.) Jean Damas obtint sa liberté en payant une forte rançon. Il rejoignit aussitôt l'armée bourguignone dans l'expédition contre les Suisses, et fut armé chevalier des mains du duc de Bourgogne, après la prise de Granson en 1476. Le 25 mars de cette année (v. st.), le roi Louis XI fit don à Jean de Damas, chevalier, son chambellan, lieutenant-général en Mâconnais, de 5000 livres de pension pour son entretien. (Extr. de Peincedé, t. XXII, fol. 852.) Il est qualifié gouverneur du Mâconnais dans les articles d'un traité fait, en 1477, entre Louis XI et le duc Charles. Après la catastrophe de ce dernier, le baron de Digoine se joignit au prince d'Orange et aux autres grands de la Bourgogne qui embrassèrent la cause de la princesse Marie, fille de Charles-le-Téméraire, mariée à l'archiduc Maximilien. Mais, peu de temps après, le baron de Digoine entra dans les vues de Louis XI pour la réunion du duché de Bourgogne à la France, et, comme il avait embrassé ouvertement ce parti, l'archiduc Maximilien, dans un chapitre de l'ordre de la Toison d'Or qu'il tînt à Bois le Duc en 1481, ordonna que le sire de Digoine fût retranché de la liste des chevaliers avec Jean de Neuchâtel, seigneur de Montagu, Philippe Pot, seigneur de la Roche-Nolay, Jacques de Luxembourg, Jean, seigneur de Richebourg, et Philippe de Crèvecoeur, seigneur des Querdes, qui fut depuis maréchal de France. (Voyez les Chevaliers de la Toison d'Or, par Maurice, p. 72 ; et l'Histoire de Bourgogne, par D. Plancher, t. IV, pp. 487, 508.) Jean Damas fit son testament reçu par Dauphin, notaire royal, le 5 octobre 1481. Il avait épousé, en 1464, Claude, dame DE SAINT-AMOUR (1), veuve de Jean, sire de Toulongeon et de Sennecey (2), et fille de Claude, seigneur de Saint-Amour, de la Villeneuve et de Châteauneuf, chevalier, et de Marguerite de Tournon. Elle est qualifiée noble et puissante madame Claude de Saint-Amour, dame de Digoine et de Clessy, veuve de noble et puissant seigneur messire Jean Damas, chevalier, dans l'acte d'un don de 40 livres de rente qu'elle fit au monastère de Paray, le 29 mai 1485, en exécution du testament de son mari, et au nom de ses fils Philibert et François Damas, pour fondation d'une messe quotidienne en la chapelle de Damas (de Saint-Georges), dans ladite église. (Arch. de l'abbaye de Cluny ; D. Villevieille.) Jean I a laissé de son mariage avec Claude de Saint-Amour :
1° Philibert Damas, né en 1465, prieur de Paray-le-Monial, mort en 1498, et inhumé dans la chapelle de Saint-Georges (Ses armes sculptées sur sa tombe étaient écartelées aux 1er et 4° de Damas plein ; aux 2° et 3° de Digoine) ;
2° Autre Philibert Damas, baron de Digoine, bailli et gouverneur de Mâcon. En 1491, il jouissait d'une pension de 140 livres que le roi lui avait faite, il mourut célibataire ;
3° François, qui a continué la postérité ;
4° Philippe Damas, seigneur de Saint-Amour, qui fit un voyage contre les Turcs dans le Levant, en 1501 (Histoire de la Maison de Coligny, p. 266 ; Histoire de la Maison de Savoie, p. 107) ;
5° Tristan Damas, qui fut marié, par contrat du 21 juin 1496, avec Claude de Balay, fille de Pierre de Balay, écuyer, seigneur de Saint-Martin-sur-Guye et de Rains, et d'Anne de Chintrey. On juge par l'ordre des temps qu'il fit père de :
A. Jean Damas, époux de Marie de Saint-Palais, avec laquelle il vivait le 3 avril 1548 ;
B. Anne Damas, qui vivait à la même époque ;
5° Catherine Damas, seconde femme, le 14 avril 1480, de Jean Damas, sire de Marcilly, vicomte de Chalon, lequel donna quittance de sa dot à Claudine de Saint-Amour le 25 mars 1491 ;
6° Jeanne Damas, mariée à Jean d'Estrac, chevalier, seigneur de Verpillières et d'Essoye.
Fils naturel de Jean Damas, baron de Digoine :
Claude, bâtard de Damas, auteur de la branche D'ESTIEUGES.
(1) Un livre intitulé Société d'émulation du département du Jura, in-8°, pp. 47, 48, fait mention d'une charte de 1272, constatant la trahison de Jean de Damas, seigneur de Saint-Amour, qui, devenu général des armées du duc de Bourgogne et comblé de ses bienfaits, ne craignit point de tourner ses armes contre lui. Le seul énoncé de ce fait, le titre de général et les autres expressions singulières de cette citation, rendent cette prétendue charte de 1272 fort suspecte. Mais alors même qu'elle serait authentique, elle ne pourrait s'appliquer qu'à un seigneur de Saint-Amour, ayant pour noms de baptême Jean-Dalmas, et non à la maison de Damas, qui n'a possédé la terre de Saint-Amour que deux cents ans après cet événement, c'est-à-dire, comme on l'a vu plus haut, depuis son alliance avec l'héritière de Saint-Amour.
(2) Elle avait eu un fils, Philibert de Toulongeon, qui était, en 1472, sous la tutelle de Claude de Toulongeon, chevalier, seigneur de Bastie.
XIV. François DAMAS, chevalier, succéda à son frère Philibert dans la baronnie de Digoine, et fut aussi seigneur de Clessy, de Beaudéduit, de Saint-Amour, de Villeneuve et du Cheylard. Il fut chambellan de Philippe-le-Beau, duc de Bourgogne et seigneur de Charolais. Il avait épousé, par contrat reçu par d'Avril et Remy, notaires, le 11 octobre 1497, Jeanne DE SAINT-PALAIS, nommée tutrice de ses enfants mineurs, et
Girard de la Guiche, chevalier, leur curateur, par acte du bailli de Charolais du mois d'avril 1520. Jean Damas avait fait son testament en 1517, devant Girard, notaire. Il y est qualifié haut et puissant seigneur et chevalier. Jeanne de Saint-Palais vivait en 1526. Leurs enfants furent :
1° Jean, II° du nom, dont l'article suit ;
2° Philiberte Damas, morte au monastère de Marcigny, en 1538 ;
3° Susanne Damas, dame de Beaudéduit, mariée, 1° le 30 septembre 1533, avec Jean II de la Menue, chevalier, seigneur de Périgny, de Treigny et de Ratilly, enseigne de la compagnie d'ordonnance de Jean de Bourbon, comte de Saint-Paul, fils de Jean I de la Menue, seigneur des mêmes lieux, panetier ordinaire du roi Charles VIII ; 2° le 27 avril 1544, avec Jean de Braque, chevalier, seigneur de Garchy et du Luat, lieutenant de la compagnie d'ordonnance du comte de Lévis ;
4° Françoise Damas, dame de Saint-Amour, mariée au château de Digoine, le 6 octobre 1531, avec Philibert de la Baume, II° du nom, chevalier, seigneur de Perez, de Corgenon, etc., ambassadeur du duc de Savoie en Suisse, fils de Philibert I de la Baume, chevalier, seigneur de Perez, grand-écuyer de Savoie, et de Péronne de Poupet de la Chaux.
XV. Jean DAMAS, II° du nom, baron de Digoine, seigneur de Clessy et du Cheylard, d'abord commissaire extraordinaire des guerres suivant une quittance signée Digoine, qu'il donna le 8 juillet 1549 sous son sceau écartelé de DAMAS plein et DE DIGOINE. (Cabinet des titres à la Bibliothèque du Roi, et Planche des Sceaux, n° 30), puis capitaine de 50 hommes d'armes, lieutenant-général au gouvernement de Bresse, Bugey et Valromey, se signala, en 1547, par la défense de Bourg en Bresse, et força le baron de Polvillers d'en lever le siège et de se retirer avec ses Allemands dans la Franche-Comté. (Voyez la description de ce siège dans l'Histoire de France, par M. de Thou, et dans celle de Velly, t. XXVII, p. 420.) Il fut créé chevalier de l'ordre du Roi, par brevet daté du camp de Saint-Jean d'Angely le 23 novembre 1599. Il avait épousé : 1° Jeanne DE ROCHEBARON, fille de Guillaume, seigneur de Rochebaron, chevalier, et de Madelaine de Brion ; 2° par contrat passé à la Voûte devant Durand, notaire, le 28 juin 1541, Jacqueline DE LÉVIS, fille de Gilbert de Lévis, comte de Ventadour, baron, de la Voûte, et de Jacqueline de Mas de l'Isle. Elle fut séparée du baron de Digoine, par arrêt du parlement de Paris du 14 août 1550, et testa en 1570. Jean III eut pour enfants, savoir (1) :
Du premier lit :
1° Claudine Damas, dame de Cheylard en Vivarais, femme de Marc de Chantemerle, baron de la Clayette, chevalier de l'ordre du Roi, gouverneur de Charolais, fils de Humbert de Chantemerle, chevalier, sire de la Clayette, de Molles, etc., conseiller et maître d'hôtel des rois Louis XII et François Ier, et d'Anne le Loup, dite de Bellenave. Elle vivait avec lui en 1572 ;
Du second lit :
2° Antoine, dont l'article suit ;
3° Esther Damas, dame de Chassey, de Pantier, du Breux, et de Saint-Seine, femme, en 1574, de Jean de Bernaud, seigneur de Montmort, chevalier de l'ordre du Roi. Elle vivait le 24 octobre 1588.
(1) Philiberte Damas, prieure de l'abbaye de Saint-Julien-sur-Dheune, vivait le 5 février 1579, et Françoise Damas, prieure du même monastère, vivait le 27 septembre 1588 ; elles pouvaient être filles de Jean II, baron de Digoine. (Extr. de Palliot, p. 70, 71.)
XVI. Antoine DAMAS, baron de Digoine, de Clessy, de Montmort et de Savigny-lès-Beaune, chevalier de l'ordre du Roi, est qualifié guidon de la compagnie de 50 lances des ordonnances du roi sous la charge et conduite de M. de Cousan, dans deux quittances qu'il donna les 5 mai 1569 et 7 mars 1570, et qu'il scella de son sceau semblable à celui de son père. Ce seigneur se montra zélé défenseur des droits de Henri IV contre la ligue. Le parlement établi à Dijon par le duc de Mayenne le décréta de prise de corps le 17 juillet 1590. (Histoire de Bourgogne, par D. Plancher, t. IV, p. 599.) Il eut pour femme Philiberte DE BERNAUD, dame de Montmort, de Chassey et de Savigny-sous-Beaune, fille de Jean de Bernaud, seigneur des mêmes lieux, de Charmoilles, etc., et de Françoise du Choul de Rochefort. Il y eut élection de tutelle de ses enfants mineurs au bailliage de Charolais le 27 janvier 1595. En 1597, dame Philiberte de Bernaud, sa veuve, obtint de Henri IV des lettres d'exemption, en considération des services rendus par son mari, et continués par Théophile Damas, baron de Digoine, son fils aîné, qui avait suivi le roi en une bonne partie des occasions qui s'étaient présentées en Dauphiné, en Provence et en Languedoc, où il s'était trouvé, en bon équipage et à grands frais, et se trouvant encore lors desdites lettres à l'armée royale en Picardie. (Ch. des Comptes de Bourg ; Extr. de Peincedé, t. XXVIIl, fol. 666.) Du mariage d'Antoine, baron de Digoine, et de Philiberte de Beruaud, sont provenus :
1° Théophile, dont nous allons parler ci-après ;
2° Jean Damas, baron de Montmort et de Chassey, héritier d'Esther Damas, dame de Montmort, sa tante, marié, par contrat du 7 septembre 1609, avec Antoinette Bouton de Chantilly, fille d'Erard Bouton, seigneur de Chamilly, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et d'Anne Brulart de la Borde. Elle le rendit père des deux filles qui suivent :
A. Léonore Damas, mariée par contrat du 29 septembre 1641, à François-Léonor Palatin de Dio, comte de Montperroux, seigneur de la Roche, colonel d'infanterie, fils de Jacques Palatin de Dio, comte de Montperroux, et de Léonore Damas de Thianges (Inventaire A, fol. 26, 27) ;
B. Claude-Elisabeth Damas, dame de Montmort et de Chassey, épouse, par contrat du 7 juin 1654, de Henri-François de la Guiche, comte de Sévignon, mort en 1668, fils de Philibert de la Guiche, comte de Sévignon, colonel d'infanterie, et d'Adèle de Rye de Varambon ;
3° Paul Damas, seigneur de Clessy, baron de la Clayette en 1632, par le testament d'Alix-Eléonore de Chantemerle, et seigneur de Clessy et de Pantier. Il siégea aux états de Bourgogne en 1608 et 1639. Il avait fait son testament, reçu par Perrin, notaire, le 6 août 1635, et laissa de son mariage avec Elisabeth de Grandrie, dame de Benne et de Chevannes :
A. Jean-Léonor Damas, baron de la Clayette, seigneur de Clessy, de Sainte-Croix et de Trémont, terre qu'il acquit de Claude de Jacquot, et dont il fit reprise de fief et fournit le dénombrement le 17 novembre 1645. (Extraits de Peincedé, t. II, p. 207.) En 1650, il siégea aux états de Bourgogne. Il servait en qualité de capitaine au régiment d'Uxelles, cavalerie, lorsqu'il fut tué au siège d'Arras en 1654. II laissa veuve sans enfants Charlotte-Chrétienne Boyer de Champlecy, qu'il avait épousée le 18 octobre 1642, fille de Charles Boyer de Champlecy, baron de Sainte-Croix, seigneur de Communes, etc., et de Claudine de Rimont, dame de la Rochette ;
B. Antoine Damas, seigneur de Benne, dit le comte de la Clayette. II succéda à son frère aîné, et rendit hommage pour la baronnie de la Clayette en 1687. Il avait assisté aux états de Bourgogne tenus en 1662 et 1671, et s'était allié, en 1654, avec Françoise de Régnier de Guerchy, fille de N. de Régnier, vicomte d'Ossay en Franche-Comté ;
C. Françoise Damas de la Clayette, nommée abbesse de Notre-Dame de Lancharre, au diocèse de Chalon-sur-Saône, le 1er novembre 1685, morte le 5 janvier 1692. (Clergé de France, par l'abbé du Temps, tom. IV, pag. 598.)
XVII. Théophile DAMAS, baron de Digoine, seigneur de la Varenne et de Saint-Aubin, enseigne de la compagnie d'hommes d'armes du duc de Mayenne, fut élu député de la noblesse du comté de Charolais, aux états-généraux du royaume, en 1614. Il servit longtemps le duc Charles-Emmanuel de Savoie, allié de la France contre les Espagnols, et se distingua particulièrement au siège de Grèvecœur et à celui de Verceil, où il fut tué en 1617. (Histoire de la maison de Savoie, par Guichenon, t. II, p. 824.) Il avait épousé Madelaine DE LA TOUR-SAINT-VIDAL, fille d'Antoine de la Tour, baron de Saint-Vidal et de Senaret, comte de Montferrand, vicomte de Beaufort, chevalier de l'ordre du Roi, capitaine de 50 hommes d'armes, gouverneur des pays de Gévaudan et de Velay, et de Claire, dame de Saint-Point. De ce mariage sont issus :
1° Antoine-Marcellin, qui suit ;
2° Benjamin Damas, baron de Digoine, l'un des maîtres-d'hôtel du roi en 1653, mort sans postérité.
XVIII. Antoine-Marcellin DAMAS, chevalier, baron de Digoine, seigneur d'Ancredey, de la Varenne et de Saint-Aubin, siégea aux états de Bourgogne en 1626, et fut maintenu dans sa noblesse avec Antoine Damas, seigneur de Benne, son cousin, par ordonnance de M. Bouchu, intendant de Bourgogne, du 16 février 1669, après avoir produit ses titres de filiation depuis Robert Damas, seigneur de Clessy, qui vivait en 1440. De son mariage, contracté, le 31 octobre 1632, avec Madelaine-Angélique SERVIN, fille unique et héritière de Louis Servin, seigneur de la Grève, avocat-général au parlement de Paris, puis conseiller d'état, et de Françoise-Anne de Rambures, sœur du brave Rambures. (Hist. des Grands Officiers de la Couronne, t. VIII, p. 58.) sont issus deux fils :
1° Claude, dont l'article suit ;
2° Jean-Théophile Damas, baptisé en la paroisse de Saint-Gervais, à Paris, le 22 mars 1635, mort jeune.
XIX. Claude DAMAS, chevalier, baron de Digoine, seigneur de la Varenne, de Saint-Aubin, etc., épousa Susanne D'AULGEROLLES, fille de Henri d'Aulgerolles, seigneur de Lommiers, mestre-de-camp d'un régiment d'infanterie, et de N. de Montconis. Il n'eut qu'un fils appelé Jacques Damas, que son père institua son héritier, lui substituant Susanne d'Aulgerolles, sa mère. Ce fils étant mort à l'âge de deux ans, Susanne recueillit tout l'héritage de la branche de Digoine. En 1674 elle rendit hommage pour la maison forte, domaine et seigneurie de Cornillon, située ès paroisses de Mably et de Villarest en Roannais. (Ch. des Comptes de Paris, reg. 496. fol. 45.) Susanne d'Aulgerolles se remaria avec N. de Bay en Bourgogne, dont elle fut la seconde femme, et comme elle n'en eut pas d'enfants, elle fit don de la baronnie de Digoine à ceux que son second mari avait eus de sa première femme, à la charge d'en porter le nom et les armes.
BRANCHE D'ESTIEUGES, en Beaujolais.
XIV. Claude DAMAS, Ier du nom, fils naturel de Jean Damas, chevalier, et de Catherine de Chevigner, fut légitimé par lettres patentes du roi Charles VIII, données à Paris au mois de mars 1491. (Archives du royaume, registre des Chartes, cote 226, 2° Charte VIII, 1491-1495, n° LXXIX.) Par contrat du 17 mars 1496, passé en la maison noble d'Estieuges, devant Joly, notaire royal à la Rivoire, en présence de Pierre et Rolin de Saint-Romain, le premier sacristain et le second curé de Tisy, et de noble Claude Thevenin, capitaine de Noyers, Claude Damas, seigneur de la Motte de Marnay, épousa Antonie DE LAVIEU, dame d'Estieuges, fille et héritière d'Etienne de Lavieu, seigneur d'Estieuges, et nièce de Claudine de Lavieu, femme de Lionnet Damas, seigneur de la Pilonnière et de la Bastie. (Archives de la maison d'Amanzé, Extraits de Palliot, pag. 87.) Dans une information qui fut faite le 25 septembre 1585, relativement à la succession d'Etienne de Lavieu, et dans laquelle furent entendus Claude de Ronchevol, seigneur de Poyet, Jean d'Albon, chevalier, seigneur de Saint-André, conseiller du roi, bailli de Beaujolais, et Claude Damas, seigneur de Verpré, de la Bastie et de la Pilonnière, il est nommé et qualifié Claude donné de Clessy (c'est-à-dire Claude, bâtard de Clessy). Dans des lettres-royaux du 21 octobre 1523, et une sentence rendue au bailliage de Mâcon, le 20 novembre de la même année, aussi relatives à cette succession, il est nommé Claude donné de Damas. Il a la même qualification dans une autre sentence du 18 janvier 1526 (v. st.), et dans un arrêt du parlement de Paris du 6 juin 1531. Le 9 janvier 1528 (v. st.), il fit en sa maison d'Estieuges, conjointement avec Antonie de Lavieu, son épouse, un testament dans lequel il est qualifié Claude de Damas, damoiseau, seigneur d'Estieuges. (Ibid.) Ces époux élirent leur sépulture dans l'église de Cours. (Archives de la maison d'Amanzé, Extraits de Palliot, pag. 80, 91, 98.) Leurs enfants furent :
1° Claude, II° du nom, dont nous allons parler ;
2° Georges Damas, auquel son père légua ce qu'il possédait à Marnay en Bourgogne. Il ne laissa qu'une fille :
Jeanne Damas, femme de Floris de Gantier, seigneur de Genas en Dauphiné ;
3° Antoine Damas, sacristain, puis aumônier de l'abbaye de Savigny, au diocèse de Lyon, en 1553 et 1576 ;
4° Antoinette Damas, mariée à Gilbert de Thelis, fils d'Antoine de Thelis, écuyer, seigneur de Lespinasse, et de Catherine de Sainte-Colombe. Elle n'est point nommée, en 1528, dans le testament de ses père et mère, ce qui fait supposer qu'elle n'existait plus à cette époque ;
5° Jeanne Damas,
6° et Barbe Damas, légataires d'une somme de 1000 liv.;
7° Catherine Damas, dite de Lavieu, prieure de Beaulieu en Roannais. Elle donna quittance de tous ses droits à ses père et mère, le 8 novembre 1515 ;
8° Antonie Damas, religieuse ;
9° Simonne de Damas, légataire de ses père et mère ;
10° Marguerite Damas, qui était mariée, en 1528, avec noble Jean de Chandieu ;
11° Gilberte Damas, mariée, le 23 janvier 1526, avec noble Antoine Namy, seigneur de la Forêt-Namy. Elle est nommée avec son mari dans le testament de ses père et mère.
XV. Claude DE DAMAS, II° du nom, écuyer, seigneur d'Estieuges, d'Eguilly, de Courcelles et de la Motte, se maria, par contrat du 10 septembre 1533, passé au château de Chambost, par devant Chabarier, notaire, avec Catherine DE MONT-D'OR, fille de Zacharie de Mont-d'Or, chevalier, seigneur de Chambost, et de Louise de Bron-la-Liègue. (Archives de la maison d'Amanzé ; Extraits de Palliot, pag. 88.) Le 25 juillet 1544, Claude Damas reçut de Gui de la Maladière, conseiller du roi et payeur des guerres, une somme pour Jacqueline de Mont-d'Or, sa belle-sœur, veuve de Claude de Fougières, vicomte de Choin. Claude II de Damas fit son testament en sa maison forte d'Estieuges, le dernier février 1562, devant de Sirvinges, notaire royal. (Extraits de Palliot, pag. 88.) Ses enfants furent :
1° Louis, dont l'article suit ;
2° Rolin Damas, auquel son père donna la maison seigneuriale de la Motte ;
3° Aimée Damas, mariée, le 15 octobre 1576, à Jacques Damas, seigneur de Verpré et Vanoise ;
4° Jeanne Damas, l'aînée, qui fut religieuse au prieuré de Beaulieu ;
5° Antoinette Damas, mariée, 1° avec Antoine de Terrel, seigneur d'Ornaison et de la Forêt-de-Lay ; 2° le 4 octobre 1561, avec Gilbert de Saint-Romain, écuyer, seigneur de Valorges ;
6° Jeanne Damas, la jeune, épouse de François Cherpin, seigneur de la Forêt-des-Halles ;
7° Huguette Damas, religieuse au couvent de Salles.
XVI. Louis DE DAMAS, écuyer, seigneur d'Estieuges, d'Eguilly et de Courcelles, épousa, par contrat du 15 janvier 1576, Françoise DAMAS, fille de Jean Damas, seigneur de Vanoise et de Verpré, et d'Anne de Choiseul, dite de Traves. Il fit son testament au château d'Estieuges, devant Jacques Vaginay, notaire, le 26 juillet 1588 (Archives de la maison d'Amanzé, à Barnay, extraits de Palliot, pag. 79 et 85), et laissa de son mariage trois fils et une fille :
1° Jean, II° du nom, qui suit ;
2° François de Damas, écuyer, vivant en 1613 ;
3° Christophe de Damas ;
4° Anne de Damas. Son père lui légua 2333 écus un tiers, pour tous ses droits ;
5° Gabrielle de Damas, née depuis le testament de son père, qui, par son codicille fait à Estieuges le 27 novembre 1592, par-devant Thévenard, notaire royal, lui légua aussi 2333 écus un tiers, pour tous ses droits. (Archives de la Maison d'Amanzé ; Extraits de Palliot, p. 83.) Elle vivait en 1609.
Enfants naturels de Louis de Damas et de Catherine Perrichard :
I. Jean, dit Perrichard, qui fut légitimé au mois de janvier 1608 (24° registre des chartes, fol. 490, verso ; cabinet des titres ; vol. des légitimations, naturalisations et cautionnements, fol. 337) ;
II. Isabeau,
III. Marie,
IV. et Jeanne, légataires de leur père en 1588, chacune de 100 écus d'or au soleil.
XVII. Jean DAMAS, écuyer, seigneur d'Estieuges, épousa, par contrat du 1er juin 1597, passé devant Jean Perreaud, notaire royal, Jacqueline DE MONTCHANIN, fille et héritière de Christophe de Montchanin, écuyer, seigneur de la Garde-Marzac, et de Françoise d'Amanzé. Elle fit un testament, le 15 janvier 1602, devant Jacques Vaginay, notaire royal au bailliage de Beaujolais (Archives de la maison d'Amanzé ; Extraits de Palliot, pag. 77, 90) ; 2° par contrat du 20 juin 1609, Anne de GASPARD, dame du Breuil et du Buisson, qui, veuve sans enfants, se remaria, le 10 juin 1615, avec François Damas, seigneur de Colombette. Elle était fille de Philibert Gaspard, seigneur du Breuil, d'Arbains et du Buisson, et de Claudine de Baronnat. Jean Damas laissa de sa première femme :
1° Jean Damas, seigneur d'Estieuges, né après le testament de sa mère, mort sans postérité ;
2° Françoise Damas, dame d'Estieuges, mariée, par dispense du 13 novembre 1613, avec Antoine d'Amanzé, chevalier, seigneur de Chauffailles, de Corcheval, etc., fils de Guillaume d'Amanzé, chevalier, seigneur de Chauffailles, et de Françoise de la Guiche de Sévignon ;
3° Jeanne Damas, née le 3 janvier 1602 ;
4° Anne Damas, née après 1602, épouse de Charles d'Arcy, écuyer, seigneur de la Varenne et de la Farge, fils de Joachim d'Arcy, seigneur de la Varenne ;
BRANCHE DE CHAMPLÉGER.
SEIGNEURS DE VANOISE, DE VERPRÉ, ETC. (1).
La branche de Champléger et du fief Damas, puînée de celle de Vandenesse-Coulanges, et souche des branches de Vanoise, de Villiers et de Cormaillon, est établie sur les savantes recherches de M. Lambert de Barive (2) complétées, pour la branche de Vanoise, par nombre d'extraits précieux de D. Villevieille.
(1) Cette branche, séparée vers 1230 de la souche de Vandenesse-Coulanges, portait originairement les armes pleines. Elle les écartela de Saint-Haon, mais pour peu de temps. La branche de la Bastie et celle du Rousset, après avoir écartelé de Sugny, par substitution, ont abandonné ces écartelures pour reprendre la croix pleine de Damas. (Voyez la Planche des Sceaux, n° 31, 32, 33, 34.)
(2) M. Lambert de Barive, avocat au parlement, chargé par le roi, sous les ordres du ministre, de recueillir les monuments relatifs à l'histoire et au droit public de France, a consacré plusieurs années à la recherche des anciens titres de la maison de Damas, dirigé par les conseils de M. Chérin, généalogiste des ordres du Roi. Ce compulsoire volumineux nous a été d'un grand secours pour toutes les branches de cette illustre maison, mais plus particulièrement pour celles de Champléger, de Villiers et de Cormaillon. L'original en existe à l'ancien dépôt du cabinet du Saint-Esprit, à la Bibliothèque du Roi.
L'ensemble de ces documents est peut-être ce qui existe de plus complet sur les diverses branches de la maison de Damas. Néanmoins, nous avons pu y ajouter encore quelques titres importants, dont nous indiquerons avec soin les sources.
VII. Gui DALMAS, chevalier, fils puîné de Robert Dalmas, III° du nom, chevalier, seigneur de Vandenesse et de Coulanges (1), fut apanage d'une partie des biens que sa famille possédait dans la seigneurie de Charolles, entre autres du fief de Damas et de Malay près Buxy, et de plusieurs autres fiefs, soit à Colombier, dans le ressort des terres de Dio et de la Bazolle, soit dans les bailliages de Beaune et de Nuits. Il épousa, vers 1235, N. DE PALLUAU, fille de noble homme Pierre de Palluau, issu des anciens seigneurs de Franxault et AUXOIS (2). Au mois de juillet 1239, Gui Dalmas, chevalier, fut présent à l'hommage que Pierre de Palluau, son beau-père, fit à l'évêque de Chalon-sur-Saône avant son départ pour la Terre-Sainte. (Cartulaire de l'évêché de Châlon.) Dans une reconnaissance féodale donnée, en 1264, au duc de Bourgogne, par Josserand et Régnier, damoiseaux, ces deux frères font mention de ce qu'ils tenaient du duc à Charolles, et de ce qu'ils tenaient aussi au même lieu de Gui Dalmas, chevalier. (Chambre des Comptes de Bourgogne ; Extr. de Peincedé, aux archives de la Préfecture à Dijon, t. X, p. 73.) Cet acte est le dernier qu'on ait trouvé sur Gui Dalmas. Il eut, entre autres enfants :
1° Jacques, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Guillaume de Dalmas, chevalier. Indépendamment des biens paternels qui lui échurent dans le Charolais, il possédait aussi des fiefs au bailliage de Louhans, dans la Bresse chalonnaise. En 1287, Philippe de Vienne, rendant hommage pour ce qu'il tenait de l'abbaye de Touzans à Louhans. y comprend ce qu'y possède Guillaume de Dalmas (Dalmacii). (Extraits de Peincedé, t. X, fol. 2.) Il fut choisi pour arbitre d'un différent qui s'était élevé entre Hugues de la Guiche, damoiseau, et les hommes du doyenné de Basornay, dépendant de l'abbaye de Cluny, relativement à un droit d'usage et de glandage que ces habitants réclamaient dans les bois de Salency, et que Hugues de la Guiche leur confirma sous certaines réserves. La transaction qui régla les droits respectifs des parties fut passée en leur nom par ledit Guillaume Dalmas, chevalier, d'une part, et Pierre de Beaujeu, moine de Cluny, de la part des habitants de la Verrière, paroisse de Saint-Martin de Salency en Charolais, sous le sceau d'Étienne de Saint-Pont, garde du scel royal au bailliage de Mâcon, au mois d'octobre 1296, avec le consentement de Hugues Sachet, damoiseau, à qui le seigneur de la Guiche avait transmis antérieurement ses droits sur les choses cédées. (Acte visé dans une sentence arbitrale rendue sur le même sujet le 12 novembre 1454, entre Girard, seigneur de la Guiche et de Chaumont, chevalier, et les habitants de la Verrière. L'original existe (1856) au château de Chaumont en Charolais.) De Guillaume Dalmas paraissent être sortis les rameaux suivants :
A. Hugues Dalmas, chevalier, seigneur de Villars, n'a laissé qu'une fille :
Agnès Dalmas, dame de Villars, mariée avec Renaud de Cessey, damoiseau. Celui-ci, en 1324, reprit de fief la terre de Villars d'Oudard de Montagu (Extraits de Peincedé, tom. II, fol. 33) ;
B. Robert Dalmas, chevalier, seigneur de Malay et d'Arcey, rendit hommage pour ces terres au sire de Beaujeu en 1318. (Archives du royaume, rég. 485 de la Chambre des Comptes, fol. 98.) Après lui on trouve :
a. Robert Dalmas, chevalier, nommé, pour sa terre d'Arcey, dans un aveu et dénombrement fourni au duc de Bourgogne, le 9 octobre 1343, par Jeanne de Châteauvillain, dame de Beaujeu. (Extraits de Peincedé, t. XI, p. 92.) Robert Dalmas fournit le sien à la seigneurie de Beaujeu, pour les terres de Malay et d'Arcey en 1350. (Archives du royaume, Chambre des Comptes, registre 489, fol. 31, 117.) On juge par l'ordre des temps qu'il fut père de :
Robert Daumais, écuyer. Le roi Charles V lui accorda, le 10 octobre 1377, des lettres de rémission d'une amende à laquelle il avait été condamné en 1374, pour avoir secondé Guiot de Saint-Bonnet, écuyer, lorsque ce dernier, voulant épouser Agnès de Brouillard, fille et héritière de feu Gui de Brouillard, chevalier, que sa mère voulait marier, contre son gré, à un riche bourgeois, conduisit ladite Agnès du château de Marizy à celui d'Amplepuis, appartenant à Guillaume de Beaujeu, et l'épousa avec le consentement des autres parents paternels de cette dame (Chambre des Comptes de Bourgogne, Extraits de Peincedé, t. I, p. 760, et t. II, fol. 575) ;
b. Guillaume Dalmas, damoiseau. En 1351, il avait la tutelle d'Aimaret de Poitiers de Saint-Vallier. Il épousa Droynotte, remariée à Erard Dauzeuil, écuyer, lequel fournit le dénombrement de ce qu'il possédait du chef de sa femme à Aisey-le-Duc, le 11 avril 1372. (Extraits de Peincedé, t. VIII, p. 72.) Guillaume avait eu pour fils :
I. Guillaume Dalmas, rappelé dans un dénombrement rendu, le 11 octobre 1396, au duc de Bourgogne, par Jean, sire de Thil en Auxois, à raison de ce que les hoirs dudit Guillaume Dalmas tenaient à la maison Dieu et ailleurs, dans la mouvance de la terre de Thil, dénombrement dans lequel sont compris Jean Damas, seigneur de Bussières, Josserand d'Aiserey pour la terre d'Aisey, les hoirs de Guillaume de la Coulemelle, pour ce qu'ils tenaient à Malay, etc. On peut mettre au nombre des enfants de Guillaume Dalmas :
Guillaume Dalmas, écuyer, marié avec Philiberte de Chasan (3), dame en partie de Cizery et de Missery. Le dimanche (23 mars) avant Pâques 1404, par acte sous son propre scel, Guillaume Damas, écuyer, seigneur de Cizery et de Missery, fournit une reconnaissance féodale à Huguenin et Alexandre de Blaisy, frères, seigneurs de Mevilly, pour ce qu'il tenait d'eux en fief à Missery, Mont-Saint-Jean et Ormancey, provenant de la succession de messire Jacques de Chasan, père de sa femme. (Original en parchemin aux Archives de la maison de Messey ; Extraits de Palliot, p. 58.) Le 13 avril de la même année 1404, Guillaume de Mandelot, écuyer, sire en partie de Cisery, et Huguenin Audroin de Montréal reconnurent devoir, à Guillaume Daulmais, écuyer, et à Philiberte de Chasan, sa femme, la somme de 210 francs d'or, sur celle de 310 francs, pour des biens que ces époux leur avaient vendus, suivant acte passé devant Poinceot Guichard, juré de la cour du duc de Bourgogne, coadjuteur du tabellion d'Avallon, en présence de Jean et Pierre Daulmais, écuyers. (Original en parchemin aux Archives de M. le baron de Damas, et Extraits de Palliot.) Le 31 mars 1405 (v. st), Guillaume Damas autorisa et confirma la donation que Philiberte de Chasan, son épouse, dame de Cizery en partie, fit au même Jean Damas, écuyer, seigneur de Bussières, de tout ce qu'elle possédait en terre, justice et seigneurie haute, moyenne et basse, aux lieu, finage et appartenances de Villiers (4) ;
II. Jean Dalmas. Marie de Thil, dame de Beaujeu, par son testament du 1er juillet 1357, ordonna que Jean, fils de Guillaume Dalmas, damoiseau, fût élevé aux écoles par illustre baron messire Antoine, sire de Beaujeu, son fils et héritier. (Archives de M. le prince de Condé ; D. Villevieille.) Il paraît être le même que Jean Dalmas dont Perronette de Morestin, fille de Pons de Morestin, était veuve, lors d'une donation qu'elle fit aux religieux de Cluny, à titre de rente d'une maison, sise à Cluny, par acte passé devant de Belleau, notaire, le lundi après la fête de Saint-Hilaire 1375 (Archives de Cluny) ;
c. Jean Damas, chevalier. Jeanne de Brazey, femme dudit Jean Dautmas, chevalier, et Jean de Montréal et Guillaume de Choisey, dont les épouses étaient ainsi qu'elle cohéritières de messire Jean d'Orme, passèrent un traité le 19 mars 1371. En 1572, Jean Damas, chevalier, rendit hommage pour ce qu'il tenait au Vaux de Nolay, prévôté de Beaune. (Extraits de Peincedé, t. XXIV, p. 734, t. XXVII, p. 179.) Il eut pour fils :
Jean Damas, écuyer, seigneur de Vaux. Il vendit à Jean du Verne des biens situés dans la paroisse de Chevannes près Nuits, que ce même Jean du Verne céda, le dimanche après la Purification 1407, à Jean de la Fontenelle (D. Villevieille) ;
Guillemette Damas, dame de Flavignerot au bailliage de Dijon, veuve, en 1450, de Jean de Noident, pouvait appartenir à ce rameau de la maison de Damas ;
d. Bernard Damas, nommé dans un hommage rendu, le 3 novembre 1568, à l'abbaye de Savigny, par Jean de Bussière, chevalier (Archives de l'abbaye de Cluny) ;
C. Guillaume de Dalmas (Dalmacii), camérier de l'église de Saint-Pierre de Mâcon. II fut arbitre avec Henri de Brancion, chevalier, choisi, par le procureur de Cluny, pour terminer un différent avec le seigneur du Roussey (de Roseyo), et Sibylle de Milicuria, damoiselle, représentés par messire Humbert de Lespinasse, chevalier, et maître Durand Gotelat, clerc. L'accord conclu par ces arbitres fut passé le mardi après Lœtare Jerusalem 1313, devant noble Robert Buchepot, châtelain de Saint-Gengoux (Original en parchemin aux Archives du château de Chaumont) ;
D. Guillemette Daumaix, énoncée fille de Guillaume. dans une transaction passée, le jeudi (17 mars) après le dimanche Judica me 1334, entre Gui de Brouillard, damoiseau, époux d'Agnès, et de Guillaume de Thelis, transaction qui mit ledit Gui et Agnès, sa femme, en possession de la moitié des biens de Henri de Thelis et de Guillemette Daumaix, entre autres, de la maison de Marigny, que leur avait adjugée, par sentence arbitrale, Guyot de Communes et Zacharie de Tanay. (Chambre des Comptes de Bourg ; Extraits de Peincedé, t. I, p. 757.)
(1) Jusqu'à présent on n'a point découvert de titre qui exprime littéralement la filiation de Gui Dalmas à Robert III, seigneur de la Bazolle. Mais cette filiation est fortement indiquée par l'identité des possessions, et par la communauté des noms de Huguenin, Geoffroi et Jean, si fréquents dans les deux branches. On verra plus loin leur consanguinité établie par le contrat de mariage, en 1315, de Catherine Dalmas de la Bazolle, dont Jacques II Dalmas, seigneur de Champléger, garantit les conditions avec Robert Dalmas de Marcilly.
(2) Issu de Humbert, sire de Palluau, qui vivait en 1119. (Voyez p. 18.)
(3) Cette maison est ancienne et très distinguée. Yves de Chasan était abbé de Cluny en 1275. Un Philibert de Chasan, chevalier, était dans la maison du duc de Bourgogne. Bertrand de Chasan, seigneur d'Écutigny et de Missery, épousa, vers 1350, Charlotte de Charny, fille de Geoffroi de Charny, porte-oriflamme de France. Il y eut une alliance de Chasan avec la maison de Vergy en 1426, et vers le même temps Philiberte de Chasan épousa Hugolin de Rabutin, seigneur d'Épiry.
(4) On conserve, le rôle des tailles et censives de Villers, dues à Guillaume Damais, à cause de Philiberte de Chasan, sa femme, dressé le vendredi (18 avril) avant la Saint-Georges 1404. (Original en parchemin.)
VIII. Jacques DALMAS, Ier du nom, chevalier, seigneur de Chanvigy, autrement Champléger (1), vers 1296, est ainsi qualifié et mentionné dans le 2° registre vert des fiefs du Charolais existant en la Chambre des Comptes de Bourgogne. (Copie authentique, collationnée sur l'original et signée de M. de Mermety, conseiller du roi, auditeur à la Chambre des Comptes de Bourgogne et Bresse, le 7 avril 1780, existe dans les archives de M. le baron de Damas.) On juge par les actes subséquents que cette citation se rapporte à l'an 1295. Peut-être même est-elle antérieure de quelques années. Ce qu'il y a de certain, c'est que Jacques I Dalmas, chevalier, ne vivait plus au mois de janvier que l'on comptait encore 1296 (v. st.), Il est rappelé comme décédé depuis longtemps dans un acte du lundi (11 août) après la fête de Saint-Laurent 1315 (2), passé sous le sceau de l'officialité de Mâcon, tenu par Etienne de Forio, chanoine d'Auxerre, acte par lequel Gui de Blain, chevalier, rendant hommage à Jean, seigneur de Digoine, aussi chevalier, pour ce qu'il possédait au village de Fougères, en excepte ce qui se trouvait dans la censive de Robert de Reins (de Renis) qui a jadis appartenu à feu messire Jacques Dalmas, chevalier. Gui de Blain reconnaît en outre tenir du seigneur de Digoine les tâches (corvées) et services qu'il avait au village de Vieillevigne, lesquels, dit-il, avaient aussi appartenu audit messire Jacques Damas, chevalier. Cet acte, expédié par Pierre de Semur (
de Sine mura), clerc de la cour de l'official de Mâcon, existe en original dans les archives de la maison de Digoine, et a été visé, en 1782, dans les preuves des carrosses faites pour cette famille. Jacques Ier eut pour fils et successeur Jacques II, dont l'article suit.
(1) La terre de Champléger, qu'on trouve fréquemment désignée dans les anciens actes sous les noms de Champvigier et Chanvigy, village dépendant de la paroisse de Saint-Bonnet de Vieillevigne, confine celle de Digoine, et est placée entre les terres de Marcilly et de Sassangy au nord, à environ 3 lieues de distance, ayant au midi la Bazolle et Verpré, à quatre lieues environ.
(2) Cet acte et celui du mois de janvier 1296, inconnus à M. Chérin et à M. Lambert de Barive, établissent clairement la distinction de deux Jacques Dalmas, seigneurs de Champléger, dans la période de 1295 à 1315, dont jusqu'à présent on n'avait fait qu'un seul et même personnage. Le premier acte (1296) marque cette différence par celles des qualifications, Jacques ler étant chevalier, et Jacques II, damoiseau. Le second (1315) la complète en distinguant les temps où les deux Jacques ont vécu : Jacques Ier y est rappelé comme décédé depuis longtemps ; Jacques II, qui avait alors la qualité de chevalier, passa des actes ultérieurs, et vécut encore longtemps après.
IX. Jacques DE DALMAS, II° du nom, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Champléger, de Maigny, de Vieillevigne, etc., succéda à son père avant le mois de janvier 1296 (v. st.). Par acte de cette date, passé sous le sceau du bailliage de Charolles tenu par Jean Columbi, chevalier, bailli de Charolles, devant Claude de Corberi, clerc-juré dudit bailliage, Hugues de la Guiche, damoiseau, et Marguerite, sa femme, vendirent au même Jacques Dalmas, damoiseau, seigneur de Chanvigy (de Chanvigiaco), leurs hommes et leur terre de Maigny, qu'ils avaient reçus précédemment en échange dudit Jacques (1) pour d'autres objets, suivant le contrat qui en avait été passé sous le sceau du même bailliage. Ils lui vendirent aussi le bois de la Souleigne pour le prix de 120 livres tournois, faisant réserve expresse du droit de M. le comte de Clermont, seigneur de Charolais. (Orig. en parchemin au chât. de Chaumont en Charolais.) Le vendredi (30 mai) avant la fête de Saint-Barnabe, apôtre, 1315*, Jacques Dalmas, qualifié chevalier, fournit aveu et dénombrement à noble et puissant baron Jean (de Bourbon) de Clermont, seigneur de Charolais, tant pour sa maison forte de Champlégier, les terres, prés et bois en dépendants (excepté, dit-il, les choses que je ay acquises de monseigneur Hugues de la Guiche), que pour ce qu'il tenait à Charolles en terres, services et autres choses. Cet hommage, dont l'original existe dans les archives de l'ancienne Chambre des Comptes de Bourgogne, est scellé du sceau en cire verte de Jacques Dalmas (2). Celui-ci, le premier février que l'on comptait encore 1515* (l'année alors, et jusqu'en 1567 commençant à Pâques on au 25 mars), assista au contrat passé (le samedi avant la purification de la Vierge), sous le sceau du bailliage de Mâcon, devant Guillaume François et Guillaume Fabri, notaires, du mariage de Catherine Dalmas de la Bazolle, sa cousine, fille de messire Geoffroi Dalmas, chevalier, seigneur de Vandenesse et de Coulanges, avec Dalmas de Rabutin, damoiseau, fils de feu Dalmas de Rabutin. La future fut assistée de Hugues Dalmas, son frère, qui lui assura 1000 livres de bons petits tournois de dot, payables en cinq termes de 200 livres par année, au moyen de quoi elle dut renoncer à tous droits paternels, maternels et autres. De son côté, Dalmas de Rabutin dota sa future épouse, par forme de douaire de 50 livres de rente assignées sur sa terre, suivant les usages et coutumes de la terre de Beaujeu. Il fut convenu qu'en cas d'obscurité dans les clauses de ce contrat, et de contestations qui pourraient en résulter, les parties s'en remettraient a la décision et interprétation de messire Ode de Sailly, chevalier, seigneur du Vaux de Chizeul, et de Simon de Gletens, damoiseau. Le même Ode de Sailly, Pierre de Viry, Hugues de Bagneaux, Jacques Dalmas, chevaliers, Robert Dalmas (de Marcilly), et Etienne de Chabannes, damoiseaux (3), se rendirent garants et fidéjusseurs de ces conventions, en présence de Gui Gaudemar, chevalier, de Simon de Glétens et de Hugues Bordon, damoiseaux. (Orig. aux arch. du chât. de la Bazolle, chez M. le comte de Drée, à Châteauneuf, produit et visé dans les preuves de cour de M. le baron de Damas-Cormaillon.) Jacques II parait être décédé vers 1343 (4). Il fut père de Jacques III, qui suit.
(1) On a vu précédemment, page 32, que Renaud Dalmas, chevalier, seigneur de Cousan et de Lugny, avait vendu, en 1288, aux mêmes Hugues de la Guiche, damoiseau, et Marguerite, sa femme, le droit de fief sur ce qu'ils tenaient de lui et de ses prédécesseurs, seigneurs de Cousan, dans les paroisses d'Autefort, Nochize, Lugny et Champlecy.
* Les actes marqués d'une étoile, les plus importants de ceux cités dans le travail de M. Lambert de Barive, ont été vérifiés, les 9 juin et 17 et 19 juillet 1781, sur les lieux mêmes, par M. Paville, alors premier commis du cabinet des ordres du roi, chargé de cette mission par M. Chérin, et depuis chef de la section historique aux Archives du royaume. Ces actes existent, partie en originaux, partie en copies et expéditions authentiques, dans les archives de la branche de Cormaillon.
(2) Expédition authentique de cet hommage a été délivrée, par ordre de la Chambre des Comptes, le 7 avril 1780, par M. de Mermety, conseiller du roi et auditeur. Cette expédition annonçant que le sceau de Jacques Dalmas existait encore au bas de l'acte, on en a obtenu copie figurative des Archives de la préfecture du département de la Côte-d'Or, le 13 août 1856. Ce sceau en cire verte, d'une conservation parfaite, représente une croix ancrée. Autour est la légende S. Jacobi Dalmatii militis. (Voyez la Planche des Sceaux, n° 30.)
(3) L'ordre dans lequel comparaissent les garants de ce contrat, ordre réglé par leurs parentés respectives avec les parties, fait voir qu'Ode de Sailly, Pierre de Viry et Hugues de Bagneaux étaient fidéjusseurs des obligations de Dalmas de Rabutin, et Jacques et Robert Dalmas, ainsi qu'Etienne de Chabannes, fidéjusseurs de celles de Catherine Dalmas et de son frère Hugues, leur cousin.
(4) Cette conjecture est fondée sur ce que son fils ne se nomme et qualifie jusqu'en 1342 que Jacquet Dalmas de Chanvigy, sans prendre la qualité de seigneur de cette terre, ni agir comme tel. Elle est encore justifiée par l'hommage que Jacquet rendit, en 1343, à Jean I, comte d'Armagnac, devenu seigneur de Charolais depuis 1327, par son mariage avec Béatrix de Clermont, morte en 1364 (ce prince lui survécut jusqu'en 1373) : cet hommage, n'étant pas rendu pour mutation de seigneur, l'était nécessairement pour mutation de vassal, ce qui fixe à peu près l'époque où Jacquet dut succéder à son père.
X. Jacques de DALMAS, III° du nom , seigneur de Champléger, de Vieillevigne et de Villiers en partie, qualifié damoiseau dans les actes jusqu'en 1345, et depuis chevalier, est nommé Jacquet Dalmas de Chanvigy, damoiseau (Jacquetus Dalmacii de Chanvigiaco, domicellus), dans un acte donné sous son sceau (1), le lendemain de la circoncision de Notre-Seigneur, 2 janvier 1323* (v. st.), par lequel, tant pour lui que pour Béatrix DE SAINT HAON (on prononce Saint An), sa femme, fille de feu messire Dalmas de Saint-Haon, chevalier, il accensa au profit de Jean Vincent, de Vieillevigne, une pièce de terre avec le bois de la Perolle, moyennant 55 sous d'entrage, et sous un cens stipulé audit acte que lui, toujours nommé Jacquet Dalmas de Champvigy, damoiseau (Jacquetus Dalmatii de Champvigiaco, domicellus), en son nom et au nom de ladite Béatrix, sa femme, et pour leurs enfants, ratifia par actes du lundi (14 octobre) après la fête de Saint-Denis 1342*, sous le sceau commun établi au bailliage de Charolles, tenu par Guillaume de l'Etang, curé de Martelay, devant messire Simon de Martigny, prêtre juré dudit bailliage à ce député. En 1328, Jacquet Dalmas, damoiseau, avait fourni une reconnaissance pour ses fiefs de Vieillevigne et Villiers. (Ch. des Comptes de Bourgogne, ext. de Peincedé, t. XII, vol. 588.) Le samedi (7 juin) après la fête du corps de Notre-Seigneur, 1343*, par acte scellé du sceau de l'archidiacre official d'Autun, et passé par Michel de Valeia, clerc-juré à ce spécialement commis, Jacquet de Dalmas, damoiseau, fils de feu messire Jacques de Dalmas, chevalier (Jaquetus Dalmatii, domicellus, filius quondam domini Jacobi Dalmatii militis), fait hommage et dénombrement sommaire à illustre et puissant prince le comte d'Armagnac, seigneur de Charolais, par lequel il reconnaît publiquement et confesse tenir en fief lige de ce prince sa maison forte de Champléger, avec les hommes de ce village, les gaignages, terres, près, bois, tant à lui appartenants qu'à ses hommes dudit lieu, excepté la partie des bois de Maulrocey et quelques autres choses acquises jadis de feu messire Hugues de la Guiche, chevalier (2) ; plus tous les cens, services et autres biens héréditaires que ledit Jacquet Dalmas a et peut avoir dans le paroissiage de Charolles (3) et ses dépendances (4). Le vendredi (7 octobre) après la fête de Saint-Remi 1345*, Jacquet Dalmas, qualifié écuyer, sire de Champléger, rendit hommage sous son sceau (5) a madame de Rochefort pour sa terre (le meix de Damas), située à Buxy en Auxois, et ses appartenances, mouvante du sire de Chastillon, père de cette dame ; et comme il avait constitué en dot cette même terre à Jeannette Dalmas, sa fille, en la mariant à Guiot de Vaux, écuyer, il prie la dame de Rochefort de recevoir cet hommage au nom dudit Guiot, pour lequel il agit. Béatrix de Saint-Haon, énoncée veuve de messire Jacques de Dalmas, chevalier, fournit aveu et dénombrement le dimanche (20 août) avant la fête de Saint-Barthélemi, apôtre, 1547*, par acte passé devant Guillaume Gennelay, notaire juré sous le sceau de l'official d'Autun, pour tout ce qu'elle tenait en propre et de son patrimoine du comte d'Armagnac, seigneur de Charolais, et de plus pour tous les biens héréditaires dudit feu Jacques Dalmas, son mari, au nombre desquels était la grande tour du château de Champléger (de Campoligerio.) (Ch. des Comptes de Bourgogne. Expédition authentique délivrée le 7 avril 1780, dans les archives de M. le baron de Damas.) La même Béatrix de Saint-Haon, par acte du 30 septembre 1375*, passé sous le sceau du roi de France établi au bailliage de Mâcon, devant Denis de Perthes, notaire public, affranchit les personnes et biens de Pierre Denizot, prêtre, chanoine de Mâcon et curé de Saint-Aubin, Julien Denizot, paroissien de Saint-Bonnet de Vieillevigne, son frère, enfants de feu Denizot de Vieillevigne, fils de Michel le Vincent, Isabelle, femme dudit Julien, ainsi que Jean, prêtre, et Guillaume, laïc, enfants des dits Julien et Isabelle. On voit par des lettres du duc de Bourgogne, transcrites dans un mandement du bailli de Charolais, du 1er septembre 1399*, que Jacques III Dalmas avait eu de son mariage avec Béatrix de Saint-Haon, deux fils et trois filles :
1° Josserand, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Huguenin, auteur de la BRANCHE DE VILLIERS, rapportée ci-après ;
3° Guillemette Dalmas, veuve, avant le 21 mai 1399, de messire Hugues Ferrechat, chevalier ;
4° Jeanne Dalmas, mariée, avant le 6 octobre 1345, avec Guiot de Vaux, écuyer. Son père lui avait constitué en dot le meix de Damas (6), situé à Bruxy-le-Grand, et elle eut en outre, dans le partage de sa succession, le cinquième de la terre de Champléger. Elle mourut avant le 1er septembre 1399, laissant un fils :
Philibert de Vaux, damoiseau, seigneur du fief de Damas, et de Champléger pour un cinquième, du chef de sa mère, et de Flacey, par Catherine, sa femme, morte avant 1399. Vers l'an 1375, il avait échangé cette terre de Flacey avec Josserand Dalmas, son oncle, pour son cinquième de la terre de Champléger. Plus tard, il devint possesseur du château par donation entre-vifs que lui fit le même Josserand. Enfin, par d'autres arrangements, Philibert de Vaux recueillit successivement les trois autres cinquièmes de Champléger possédés par Huguenin, Guillemette et Marguerite Dalmas, ses oncles et tantes. En 1396. Boucicault de Vaux, l'aîné de ses fils, alors âgé seulement de 17 ans, ayant blessé, dans la ville de Nevers, Guillaume de Curbigny, d'un coup de badelaire sur la tête, dont celui-ci mourut quatre jours après, les officiers du duc de Bourgogne firent saisir la totalité de la terre de Champléger, et Boucicault de Vaux, ainsi que son frère Amphore qui avait été présent à la querelle, furent bannis du comté de Charolais. Dans cette conjoncture, Philibert de Vaux écrivit une supplique au duc de Bourgogne, pour lui remontrer que cette confiscation prononcée sur ses enfants le dépouillait lui-même ; que la peine ne pouvait s'étendre que sur un cinquième de la terre de Champléger, le reste lui appartenant personnellement ; que lui et ses enfants étaient extraits de noble lignée, ayant toujours suivi les armes ; que lui a toujours suivi le roi et le duc en leurs guerres, ayant été de tous les voyages et armées qui ont été faits en France ; qu'il a servi sous le duc d'Anjou en Gascogne, et sous Jean de Vienne, amiral de France , au voyage en Ecosse, contre les Anglais ; qu'il a dépendu (dépensé) plus de la moitié de sa chevance, et que cette confiscation l'exposait à n'avoir pas de quoi vivre dans sa vieillesse. Le duc de Bourgogne prenant en considération cette supplique, et attendu qu'il avait déjà accordé des lettres de grâce aux deux fils de Philibert de Vaux, donna des lettres de main-levée de ladite confiscation, datées d'Arras, le 21 mai 1399*, entérinées par mandement de Josserand, sire de Sercey, écuyer, bailli de Charolais, du ler septembre de la même année. (Chambre des Comptes de Bourgogne, expédition authentique délivrée le 7 avril 1780.) Philibert de Vaux, par acte du 13 janvier que l'on comptait encore 1399* (v. st.), prolongea pour trois ans le bail de toute la terre et du château de Champléger au profit de Guillaume de Banchereau, prévôt de Paray, pour le prix annuel de 100 francs d'or du coin du roi. (Original en parchemin.) Il laissa :
a. Boucicault de Vaux, né en 1379 ;
b. Amphore de Vaux, né en 1381, filleul d'Amphore de Saint-Haon ;
5° Marguerite Dalmas, rappelée dans les lettres du 21 mai 1399.
(1) Cet acte que Jacquet dit avoir scellé de son sceau, n'est connu que par sa transcription en entier dans un autre acte du 14 octobre 1342, passé sous Le sceau du bailli de Charolles.
(2) Cet acte rappelle implicitement l'acquisition faite en 1396 de Hugues de la Guiche (qui n'était alors que damoiseau) par Jacques II Dalmas, père de Jacquet ou Jacques III.
(3) Ces biens héréditaires advenus à Jacques III dépendaient de la terre de Goulanges, située à une demi-lieue de Charolles, terre qui faisait partie du domaine de la maison de Damas dès l'an 1100, et qu'elle a possédée jusqu'après 1400, comme on l'a vu dans les preuves de La branche de Vandenesse-Coulanges.
(4) Copie authentique de cet acte, dont l'original se trouve dans les archives de l'ancienne Chambre des Comptes de Bourgogne, a été délivrée par ordre de ladite chambre, le 7 avril 1780.
(5) Ce sceau n'existait plus lors de la production de l'acte en 1781, au cabinet des ordres du Roi. (Original en parchemin.)
(6) Le meix de Damas est resté pendant près d'un siècle dans la maison de Vaux. A la mort du dernier possesseur, la branche de Villiers en fut remise en possession, soit par disposition testamentaire, soit par retrait lignager.
XI. Josserand de DALMAS, 1er du nom, damoiseau, seigneur de Champléger, eut, comme fils aîné de Jacques III et de Béatrix de Saint-Haon, dans le partage de leur succession, la maison forte de Champléger et la cinquième partie de la terre, qu'il céda à Philibert de Vaux, son neveu, en échange pour la terre de Flacey, avant le mercredi (6 août) qui précéda la fête de Saint-Laurent 1376*, date d'une reconnaissance que Josserand Dalmas, damoiseau, qualifié seigneur de Flacey, rend au profit des religieux nobles (depuis comtes) de Saint-Pierre de Mâcon. Le 15 novembre 1378, il fut témoin de la foi et hommage rendus à l'abbaye de Cluny par noble homme N. du Blé, chevalier, pour sa maison forte de Vitry, près Basornay. Il fut encore présent à deux autres hommages rendus à cette abbaye, l'un le 6 mai 1379, par Guillaume de Saint Priest, damoiseau, et l'autre le 14 octobre 1380, par noble madame Marguerite de Beaujeu, princesse d'Achaie, pour la terre de Berzé. (Arch. de l'abbaye de Cluny ; Trésor généalogique de D. Villevieille.) Le 20 du même mois d'octobre 1580*, Josserand de Dalmas (Jocerandus Dalmacii) fournit des écritures juridiques par le ministère de son avocat, par lesquelles il dit que, dans le comté de Charolais, au diocèse d'Autun, existe un village vulgairement appelé Champléger (Campus Ligerii), lequel, dès les temps, a été successivement une terre enclavée dans la juridiction et les limites de la terre des ancêtres de feu messire Jacques Dalmas, chevalier, son père, qui la lui avait transmise après l'avoir possédée toute sa vie paisiblement et notoirement ; que les habitants de ce village ont toujours été et sont leurs hommes serfs de mainmorte ; que dans le même lieu est né Bonnet Leurat, forgeron ou maréchal, lequel, ainsi que ses auteurs, ont toujours été serfs dudit messire Jacques Dalmas, chevalier, et de ses ancêtres, et que, si ledit Bonnet a cessé d'habiter à Champléger, il n'a emporté aucuns de ses biens, meubles, outils ni ustensiles, qu'il a eu pour fils Geoffroi Maréchal, décédé recteur (curé) de l'église paroissiale de Saint-Pierre de Mâcon, lequel, tant au moyen de ses bénéfices que de la profession d'avocat qu'il exerçait, avait amassé et acquis assez de biens pour laisser en mourant plus de 10,000 livres ; que ledit Geoffroi, étant né, son mainmortable, avait vécu et était mort dans cette condition. Josserand Dalmas conclut à ce que le testament que ce serf avait fait au profit de Jean de Salornay, chantre de l'église de Mâcon, Pierre Columbi, chanoine de Saint-Pierre hors les murs de cette ville, et Antoine Sagy, citoyen de Mâcon, maître et recteur de la fabrique de la même église paroissiale, soit annulé, soutenant que tous les biens de cette succession lui appartenaient, et requérant qu'ils fussent mis sous la main du roi jusqu'à ce qu'il fut ainsi prononcé. Le 10 juillet 1389, noble Josserand Dalmas, damoiseau, vendit à Guillaume Sachet, écuyer, la terre et les hommes, rentes et juridiction, qu'il possédait à Barrière et en toute la paroisse de Vaux de Barrière, près Charolles, Palamède de Pompignac, écuyer, bailli du Charolais pour le comte d'Armagnac, consentit à cette vente par lettres données à Charolles le 15 juin 1390. (Originaux aux Archives du château de Chaumont.) Le 27 août 1387, Josserand Dalmas et Guillaume de Dronvaut, écuyer, avaient assisté à une sentence rendue par le même Palamède de Pompignac, au sujet d'un cerf qui avait été tué dans l'étang de Baubry, et le 13 mars de la même année (v. st.), Josserand Dalmas, damoiseau, comme héritier de feu Perrin de la Garde, damoiseau, avait assigné 60 sous que celui-ci avait à l'abbaye de Cluny, sur le village de Charentigny, paroisse de Suin. (Arch. de Cluny. D. Villevielle) Josserand Dalmas parait avoir fort mal administré sa fortune ; car, pour satisfaire à des engagements qui ne sont point connus, non plus que leur motif, on vit passer de ses mains, dans celles de Philibert de Vaux, son neveu, le château de Champléger. Celui-ci sut se prémunir de tout trouble, dans cette possession, de la part des héritiers de son oncle, par une donation entre-vifs. Josserand aliéna également la terre de Flacey. Noble homme Etienne Mitzon, acquéreur de cette terre, fournit une reconnaissance féodale aux prieur et religieux du couvent de Saint-Pierre de Mâcon, par acte du 13 juillet 1394*, dans lequel Josserand Dalmas est rappelé comme défunt, à raison des biens qu'il avait acquis de ce dernier. Celle dissipation de fortune avait fait conjecturer à M. de Barive que Josserand était mort sans postérité. Mais les actes extraits par D. Villevieille, comparés à ceux que nous avons rapportés sur Jacques III et Béatrix de Saint-Haon, dont Josserand était fils aîné, rattachent à ce même Josserand la filiation de la branche de Vanoise et Verpré, comme nous allons le déduire.
XII. Josserand DALMAS, II° du nom, damoiseau, paraît n'avoir recueilli des biens paternels que quelques fiefs situés à Colombier, dans la mouvance du château de la Bazolle (et depuis dans celle de la terre de Dio.) Sa filiation est établie par la consanguinité qu'il tenait de sa mère avec Amphore de Saint-Haon, neveu de cette dame, et son oncle à la mode de Bretagne. Le premier acte où Josserand II paraisse est une subrogation de tutelle de Marie de Chevriers, sœur d'Amicie de Chevriers, dame du Parc, épouse de Guillaume de Busseul, damoiseau. Marie de Chevriers se trouvait sous la tutelle d'Amphore de Saint-Haon, chevalier ; elle passa sous celle de sa sœur et de son mari, suivant arrêt du 17 mars 1393 (v. st.), Josserand Dalmas fut encore témoin d'un asservissage de biens-fonds fait par le même Amphore de Saint-Haon, chevalier, seigneur de Verpré, le dimanche (24 septembre) avant la fête de Saint-Michel 1396, au profit de plusieurs paroissiens de Saint-Martin de Lixy ; et, le 28 octobre de la même année, Josserand Dalmas fit un don de 3 livres de rente à l'abbaye de Cluny. (Arch. de Cluny ; Trésor généal. de D. Villevieille.) De concert avec Blanche, dame DE VANOISE, sa femme (fille de Jacques, seigneur de Vanoise, damoiseau, et d'Yolande de Saint-Romain), Josserand II de Dalmas (Dalmacii), damoiseau, passa un bail emphythéotique devant Etienne de Tanau (on lit ailleurs Lanan), notaire, le 7 avril 1402, au profit de Bonot à la Robine et Jacquet Richard, paroissiens de Saint-Maurice, près Châteauneuf. Ces époux passèrent un arrentement devant le même notaire, le mardi après la conversion de Saint Paul 1405. Josserand Dalmas autorisa une donation faite par Blanche de Vanoise à l'église de Saint-Martin de Lixy, où cette dame avait une chapelle, par acte passé devant Michel Darches, notaire, le mardi (10 juin) avant la fête de Saint-Barnabé, apôtre, 1410. (Fol. 25, recto d'un livre terrier in-4° de la cure de Saint-Martin de Lixy, comprenant des actes passés au profit de cette église de 1396 à 1468.) Ils ont eu deux fils :
1° Jean, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Guillaume Damas, damoiseau. Le 19 mars 1435 (v. st.), il ratifia un asservissage ou arrentement fait par son frère aîné le 7 juin de la même année, suivant acte passé, sous le sceau de l'official de Mâcon, devant Jean Porset, prêtre et juré de ladite cour ;
3° Catherine Damas, femme d'Antoine de Traves, seigneur de Givry, en 1447, pouvait être fille de Josserand II. (Antiquités de Mâcon.)
XIII. Jean DAMAS, Ier du nom (1), damoiseau, seigneur de Vanoise, assista et consentit à la donation faite par sa mère, en 1410, à l'église de Saint-Martin de Lixy. Il se maria en premières noces, par contrat du 22 juillet 1417, avec Marguerite DE NANTON, veuve d'Amédée de Bletterans, chevalier. Jean Damas et Marguerite de Nanton firent une acquisition par acte passé à Vanoise le 5 septembre 1419, devant Michel Darches, notaire, en présence de Guillaume Damas, damoiseau (frère de Jean). Le roi Charles VII, en considération des bons services que ledit Jean Daumez, écuyer, lui avait rendus dans ses guerres et qu'il continuait à lui rendre, l'institua, le 20 décembre, son forestier royal des bois d'Avaise en Mâconnais, et il prêta serment pour cet office le 22 janvier suivant, que l'on comptait encore 1424. (Extr. des titres de la maison de Damas au Cabinet du Saint-Esprit.) Amphore de Saint-Haon, chevalier, seigneur de Verpré et de la Bastie, par son testament fait à Villefranche, devant Jean Devaux, notaire public sous le sceau royal établi aux bailliage de Mâcon et sénéchaussée de Lyon, tenu par Aynard de Villeneuve, damoiseau, le jeudi 7 février (2) 1426 (v. st.), institua son héritier universel Jean de Damas, damoiseau, son neveu et son cousin (Johannem Dalmacii domicellum, suum nepotem et consanguineum), qui, dit-il, lui avait été en quelque sorte substitué par ses prédécesseurs, voulant que ce dit héritier et les siens portent le surnom et les armes de Saint-Haon (3). Dans le cas où Jean Damas n'aurait pas d'enfants légitimes (Marguerite de Nanton était morte sans enfants au mois de mai 1423), le testament substitue la terre et le château de Verpré aux enfants et héritiers de feu messire Jacques de Verneys, chevalier, et de même il substitue la terre de la Bastie au profit de nobles Amicie et Marie de Chevriers, filles de feu Guiot de Chevriers, seigneur du Parc (4). La filiation de Josserand II à Josserand I, plutôt qu'à Huguenin, frère de celui-ci, est dans l'esprit du testament d'Amphore de St-Haon, car la substitution que ses prédécesseurs lui avaient imposée n'était obligatoire que pour l'aîné des descendants de Béatrix de Saint-Haon, puisque le propre frère de Jean Ier, Guillaume Damas, en fut exclu. Cet acte est d'une haute importance pour la branche de Vanoise. Il supplée d'une manière très probante à l'absence des titres filiatifs si rares à cette époque, et nous parait décider la question d'origine de cette branche, jusqu'à présent incertaine et contradictoire dans tous les nobiliaires.
Jean Damas, damoiseau, seigneur de Vanoise, autorisé par messire Amphore de Saint-Haon, chevalier, seigneur de Verpré, son oncle, épousa en secondes noces, par contrat passé à Villefranche en Beaujolais, devrant Devaux, notaire, le 30 décembre 1428, Jeanne DE NAGU, fille de feu messire Louis de Nagu, chevalier, seigneur de Magny, et de Philiberte de Blenost. Guiot de Nagu constitua à sa sœur onze cents écus d'or au coin du roi. Amphore de Saint-Haon donne à son neveu sa terre de Verpré en la paroisse de Tancon, celles de Charency et de Poully en Roannais, ainsi que la terre de la Bastie, ce qui fut fait en présence de frère Simon de Ronchevol, prieur de Charlieu, et de Milon de Propières, chevalier. Amphore de Saint-Haon étant décédé vers la fin de cette année, Jean Damas, son héritier, fit publier et enregistrer à Villefranche son testament, le 17 février que l'on comptait encore 1428. A cette occasion furent ajournés les parents du défunt qui pouvaient légitimement prétendre quelques droits à sa succession. Ce furent Renaud, seigneur de la Bussière, Guichard de Verneys, seigneur d'Argigny, chevaliers ; Thomas de Verneys, Ardouin de Marchamp, seigneur de la Faye, Guillaume Damas (frère de Jean), damoiseaux ; Eléonore de Trézettes, veuve de messire Antoine de Fougières, seigneur de Diconne (anciennement lcon), Amicie de Chevriers, veuve de Guillaume de Busseul, et Marie de Chevriers, sa sœur, femme de Jacques de Busseul. (Archives de Châteauneuf ; Trésor généalogique de V. Villevieille.) Par une transaction que Jean Damas passa au prieuré de Charlieu le samedi, (26 novembre) après la fête de Sainte-Catherine, vierge, 1429, devant Jean Pelliparii, notaire royal à Mâcon, en présence de nobles hommes messire Jean de la Palu, chevalier, seigneur de Jarnosse, et de Claude et Antoine de Valorges, frères, damoiseaux, avec Louis, seigneur de Montregnard, damoiseau, ce dernier s'obligea de lui payer en restitution de dot de Marguerite de Montregnard, femme d'Amphore de Saint-Haon, la somme de 25 écus d'or, dont 10 payables dans les mains de Guillaume de Lespinasse, prieur de Montrotier. (Extr. au Cabinet du Saint-Esprit.) Jean Damas transigea, le 5 juin 1437, avec Louise de Bletterans, fille d'Amédée de Bletterans, chevalier, et de Marguerite de Nanton, et femme de noble Claude de Salornay, damoiseau. En 1440, il fut présent, avec Guiot de Nagu, damoiseau, à un hommage rendu par Huguenin de Montjournal, au nom de Françoise Mareschal, sa femme, pour le château de Pouilly-sous-Charlieu en Beaujolais. (Chambre des Comptes, reg. 485 bis, fol. 28.) Jean Damas, seigneur de Vanoise, passa un compromis le vendredi 2 juin 1441, devant Antoine Gautier, de Tizy, notaire de la cour de Beaujeu, avec Guie de Laye, veuve de Jean d'Azergues, damoiseau, seigneur de Pierrefitte, qui, par son testament, avait substitué le seigneur de Vanoise à son fils Louis d'Azergues, substitution dont Jean Damas réclamait le bénéfice, ledit Louis d'Azergues étant décédé sans postérité. (Cabinet du Saint-Esprit.) Dans le cours de la même année 1441, Jean Damas, damoiseau, seigneur de Verpré, reçut l'hommage de Jean de Mazille, damoiseau, gruyer de Bourgogne, pour le tènement des Héraudières, et, en 1445, Guillaume de Vignerolles, aussi damoiseau, et Huguette, sa sœur, lui firent hommage pour ce qu'ils tenaient de lui en fief à Varennes, à cause de Verpré. (Archives du marquisat de Drée.) En 1447, Jean Damas, seigneur de Verpré, fournit à noble homme Pierre de Dio l'aveu et dénombrement de ce qu'il possédait à Colombier, qu'il reconnaît mouvoir de la terre de Dio ; et, en 1465, il fit foi et hommage à noble et puissant homme Pierre de Dio, chevalier palatin, de partie de Colombier, mouvant dudit seigneur. (D. Villevieille, extr. des Arch. de Châteauneuf.) Jean I Damas et Jeanne de Nagu de Varennes, sa seconde femme, vivaient encore en 1459. Leurs enfants furent :
1° Jean, II° du nom, qui suit ;
2° Lionnet Damas, chevalier, seigneur de la Bastie et de la Pilonnière, qui fit partie d'un tournoi donné à Carignan, en 1498, par Philibert de Beau, duc de Savoie. Il épousa : 1° le 16 janvier 1479 (v. st.), Claudine de Lavieu, dame de la Pilonnière et en partie d'Estieuges, fille de Jean de Lavieu, seigneur des mêmes lieux ; 2° Guicharde du Saix, fille de Philibert du Saix, seigneur de Barbarel en Dombes, et de Claudine de la Porte de Chavagnieu. Lionnet se voyant sans enfants fit son testament, le 6 mai 1522, reçu par Sébastien Croppet, notaire à Villefranche, en faveur de Claude Ier, son neveu (Archives de la maison d'Amanzé ; Extraits de Palliot, p. 75);
3° Louis Damas, prieur de Varois au diocèse de Langres, en 1488. Le 30 septembre 1490, il transigea, par acte passé devant Duvivier, notaire en la chancellerie de Bourbonnais, avec plusieurs censitaires de son prieuré, dépendant de l'abbaye de Saint Rigaud, transaction confirmée par lettres du duc de Bourbonnais du 27 juin 1491 (Originaux en parchemin) ;
4° Philiberte Damas, mariée par contrat du 6 janvier 1458, avec Louis de Franchelins, damoiseau, seigneur de Combes ;
5° Jeanne Damas, mariée, vers 1460, avec Guillaume de Saint-Colombe, chevalier, seigneur de Saint-Priest.
(1) A partir de ce degré, les titres de cette branche et de celle du Rousset ont été visés dans une preuve pour le chapitre de Saint-Louis de Metz en 1776. Cette preuve, vérifiée et apostillée par M. Chérin, existe dans l'ancien fonds du Saint-Esprit à la Bibliothèque royale.
(2) L'extrait de ce testament, conservé dans l'ancien fonds du Saint-Esprit à la Bibliothèque royale, porte pour sa date le jeudi 17 février, l'an du Seigneur 1426 ; c'est une erreur causée sans doute par la publication de ce testament, faite le 17 février 1428. Il faut lire 7 février 1426. Le 17 de ce mois tombait en cette année le dimanche.
(3) D'après cette clause, les anciens sceaux de la branche de Vanoise et Verpré devaient être écartelés DE DAMAS et DE SAINT-HAON. (Voyez la Planche des Sceaux, n° 32.)
(4) Il y a plusieurs observations à faire sur les termes et les dispositions de ce testament. Amphore de Saint-Haon qualifie Jean Damas son neveu et son cousin. Cette double parenté devait être assez éloignée, puisqu'à défaut de Jean, ce ne fut point Guillaume Damas, son frère, qui fut appelé à recueillir la succession d'Amphore, mais bien des parents qui, quoiqu'au degré de petits-neveux, se trouvaient plus prochains que les deux frères. On sait d'ailleurs qu'Amphore de Saint-Haon était neveu propre de Béatrix de Saint-Haon, bisaïeule de Jean et Guillaume Damas ; donc Amphore se trouvait leur cousin du 2° au 4° degré, parenté qui s'exprimait aussi par la qualité d'avunculus dans les actes, et qui est ici celle d'oncle ou de grand-oncle à la mode de Bretagne.
Nous avons mentionné à la branche de Morande deux autres exemples d'une semblable parenté. Voici le tableau de celle-ci :
1 Dalmas de Saint-Haon, chevalier, mourut avant l'année 1523.
2a Hugues de Saint-Haon, chevalier, seigneur de Verpré, épousa, avant l'année 1347, Agnès de Chevriers. Il vivait en 1370.
3a Amphore de St-Haon, seigneur de Verpré, en 1366, épousa, 1° Guillemette de Verney, 2° en 1407, Agnès de Suin, dame de Vaux, 3° Marguerite de Montregnard.
2b Béatrix de Saint-Haon, épousa, avant 1323, Jacques III Dalmas, seig. de Champléger et de Villiers. Elle vivait en 1375.
3b Josserand I Dalmas, seigneur de Champléger, en céda le château à Philibert de Vaux, son neveu, et vendit la terre de Flacey.
4b Josserand II Dalmas, damoiseau, épousa vers 1385, Blanche, dame de Vanoise.
5b Jean I Damas, seigneur de Vanoise et de Verpré.
3c Huguenin Dalmas, co-seignr. de Champléger et de Villiers, vivant en 1342, est rappelé, en 1399, comme second fils de Jacques Dalmas.
4c Jean I Dalmas, seigneur de Bussières et de Villiers, épousa Marie de Montagu.
5c Guillaume Damas, seigneur de Villiers et de Censery.
3d Jeanne Dalmas fut mariée avant l'année 1345, à Guiot de Vaux, auquel elle porta en dot le fief de Damas, situé à Buxy.
4d Philibert de Vaux, damoiseau, seigneur de Champléger et du fief-Damas.
5d Amphore Vaux, né 1381.
XIV. Jean DE DAMAS, II° du nom, damoiseau, seigneur de Verpré, de Vanoise de la Bastie, etc., est énoncé Jehan Damés, légitime fils de noble homme Jehan Damés le vieux, damoiseau, seigneur de Verpré, dans le contrat de son mariage passé au château de Varennes, le 5 avril 1459, devant Nicolas de Rouzial, notaire royal, avec noble Isabelle DE SAINT-BONNET, dame de Saint-Bonnet-des-Quarts et de Saint-Rirand, veuve de noble Pierre de Saconnins, damoiseau, seigneur de Pratviel. Cette dame, par son testament fait devant le même notaire, dans la salle basse du château de Verpré, le samedi 21 novembre 1478, prescrivit sa sépulture dans l'église paroissiale de Tancon en la chapelle du seigneur de Verpré, son mari, qu'elle nomma usufruitier de tous ses biens. Parmi les legs pieux qu'elle fit, elle fonda à perpétuité une messe chaque semaine dans l'église de Saint-Bonnet-des-Quarts. Guillemette de Saconnins, qu'elle avait eue de Pierre de Saconnins, son premier mari, reçut 200 livres tournois pour tous les droits qu'elle pouvait avoir en sa succession. Noble Jean de Damas testa le 7 novembre 1505, devant Pierre de Sirvinges, clerc-notaire public de l'officialité de Mâcon, révoqua le testament qu'il avait fait le 6 janvier 1493, devant Antoine Devareux, notaire, et voulut que son corps fût déposé dans la chapelle qu'il avait fondée en l'église paroissiale de Tancon. Il avait eu de son mariage avec Isabelle de Saint-Bonnet :
1° Claude, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Huguet de Damas. Sa mère lui légua 300 livres tournois de même qu'à ses frères ;
3° Antoine de Damas, prieur de Vesoul et aumônier de Saint-Pierre de Mâcon. Lui et son frère Jacques furent exécuteurs du testament de leur père en 1505 ;
4° François de Damas. A l'époque du testament de son père, il était marié ; mais on disait qu'il avait été tué dans un armement royal au royaume de Naples ;
5° Jean de Damas, religieux de Saint-Irénée de Lyon, et chanoine régulier de l'ordre de Saint-Augustin ;
6° Jacques de Damas, religieux bénédictin, prieur de Lons-le-Saulnier. Sa mère l'institua son héritier universel ;
7° Louis de Damas, légataire en 1478, mort avant l'année 1505 ;
8° Thomasse de Damas, religieuse à Marcigny-sur-Loire ;
9° Louise de Damas, religieuse à Saint-Martin de Salles, en Beaujolais ;
10° Antoinette de Damas. Sa mère la destinait au cloître, par son testament, en 1478. Mais elle fut mariée avec Guillaume, seigneur de Saint-Priest, dont elle était veuve en 1505.
XV. Claude DE DAMAS, Ier du nom, écuyer, seigneur de Vanoise, de Saint-Bonnet, de Saint-Rirand, puis de Verpré et de la Bastie par succession de son oncle Lionnet, était maître d'hôtel de la duchesse de Bourbonnais et d'Auvergne en 1521. Il avait épousé : 1° le 23 juin 1501, par contrat passé sous scel de la chancellerie de Bourgogne, au château de Clomot, près Arnay-le-Duc, devant Guyot Chappet et Nicolas Comeau, clercs-notaires publics et jurés de ladite cour, Marguerite DE MAILLY, fille de Simon de Mailly, seigneur d'Arc-sur-Tille, et de Henriette de Saint-Seine. Françoise de Rossillon, sœur utérine de Marguerite de Mailly et femme de Pierre de Mailly, seigneur d'Arc sur-Tille, lui fit donation, au contrat des seigneuries de Magney et du Cher, près d'Arnay-le-Duc ; 2° le 10 décembre 1514, par contrat passé devant Antoine Peraud, clerc-notaire royal juré, Françoise DE CHAUGY, veuve de noble seigneur François de la Varenne, seigneur de Vesvre, et fille de haut et puissant seigneur Jean de Chaugy, chevalier, seigneur de Chesnay, et de dame Jeanne de Chandieu. Il fut statué au contrat que, si des enfants mâles naissent de ce mariage, ledit Claude de Damas fera deux héritiers seulement, l'un de son premier mariage avec feu Marguerite de Mailly, et l'autre d'un des fils du second lit, le surplus des enfants des deux lits devant être pourvus dans l'église ou autrement. Noble seigneur Claude de Damas, écuyer, seigneur de Verpré, de Saint-Bonnet et de la Bastie, fit son testament au Crozet en Roannais, le 17 mars 1528, devant Pierre Papon et Antoine Peraud, notaires royaux, dont il confia l'exécution à maître Georges de Chaugy, protonotaire du Saint-Siège apostolique, comte de Lyon, noble Africain de Mailly, seigneur de Villers-les-Pots, noble Pierre de Chaugy, chevalier, seigneur de Chesnay, et noble Georges de Fougières, seigneur de l'Étoile, testament publié au bailliage de Mâcon le 4 novembre 1529. Il avait donné la terre de St-Rirand à Jean de Damas, né de son premier mariage lorsque celui-ci épousa Marie de Villers-la-Faye. Il le nomma seulement légataire d'une somme de 50 livres, et institua ses héritiers universels autre Jean et Georges de Damas, procréés de sa seconde femme, assignant à Jean les terres et seigneuries de Verpré, Vanoise et du Bosc, et à Georges les terres et seigneuries de la Bastie et de la Pilonnière ; il substitua ces deux frères l'un à l'autre, et dans le cas où le dernier mourrait sans enfants, il lui substitua Jean de Damas, né du 1er lit. Françoise de Chaugy fit le sien au château de Verpré, le 8 avril 1554 avant Pâques, devant Etienne Bernard, notaire royal de Charlieu, testament dont elle nomma exécuteurs nobles seigneurs Pierre de Chaugy, chevalier, seigneur de Chesnay, et Christophe Damas, docteur ès droits, chanoine de Langres, et fut inhumée en l'église de Tancon, dans le tombeau de son mari. Celui-ci avait eu pour enfants :
Du premier lit :
1° Christophe de Damas, chanoine de Langres, protonotaire apostolique, et chanoine-comte de Lyon en 1551. II vivait encore en 1560 ;
2° Jean, III° du nom, qui a continué la postérité ;
3° Claudine de Damas. Son père lui légua 3500 livres pour la marier ;
4° Françoise de Damas, religieuse à Marcigny-sur-Loire en 1528 ;
Du second lit :
5° Autre Jean III, auteur de la branche des seigneurs DE VERPRE et DE BARNAY, rapportée ci-après ;
6° Georges, Ier du nom, auteur de la branche des seigneurs DE LA BASTIE et DE LA PILONNIERE, mentionnée en son rang ;
7° Antoine de Damas, supérieur et prieur de Varois après l'année 1528 ;
8° Claude de Damas, chanoine régulier du chapitre de Saint-Pierre de Mâcon en 1528 ;
XVI. Jean DAMAS, III° du nom, écuyer, seigneur de Saint-Rirand, co-seigneur de Villers-la-Faye et de Marey, ne fut que simple légataire de son père, qui lui avait donné la terre de Saint-Rirand lors de son mariage avec Marie DE VILLERS-LA-FAYE, dame en partie de cette terre et de Marey, fille de Jean de Villers, écuyer, seigneur de Marey, puis seigneur de Villers-la-Faye, et petite-fille de Jacques de Villers-la-Faye et de Guimare de Brun. La terre de Villers-la-Faye, décrétée sur Charles de Villers, frère aîné de Jean, avait été rachetée par ce dernier, en vertu du retrait lignager, d'Etienne Jacqueron, seigneur de la Motte. Mais Sébastien et Peronnelle de Villers, enfants de Charles, obtinrent un arrêt du parlement de Dijon du 19 décembre 1534, qui força Marie de Villers, leur cousine germaine, et Jean de Damas, son mari, à les remettre en possession des trois quarts des château, terre et seigneurie de Villers-la-Faye, moyennant la remise qu'ils firent des trois-quarts du prix d'acquisition. Jean de Damas, seigneur en partie de Villers-la-Faye et de Verpré, transigea sur ce partage avec Sébastien de Villers-la-Faye, le 9 mars que l'on comptait encore 1554 (v. st.), et ils passèrent un accord définitif devant Vacherot, notaire royal à Nuits, le 23 septembre 1535. Les mêmes transigèrent conjointement avec Jeanne de Toulongeon, dame de Traves, par acte du 6 mars 1548, passé à Dôle, devant Jean Renaud, notaire coadjuteur du tabellion et juré de la cour de Besançon. (Preuves de la maison de Villers-la-Faye pour les honneurs de la Cour, dressées le 10 décembre 1786, au cabinet du Saint-Esprit.) Jean Damas siégea aux états de Bourgogne en 1549, 1557, 1560 et 1566. Ses enfants furent :
1° Marc Damas. Il était sous la tutelle de son père le 6 mars 1548. Il mourut sans postérité ;
2° Jean, IV° du nom, qui a continué la descendance ;
3° Christophe Damas, mineur en 1548 ;
4° Claude Damas, prieur de Collonge ;
5° Nicolas Damas, protonotaire apostolique, chanoine de Langres et doyen de Vergy, auquel le roi Henri III donna un brevet, le 22 février 1586, pour succéder à Antoine Prévôt de Sansac en l'archevêché de Bordeaux. Cette élection n'ayant pas eu lieu, on présume que Nicolas prédécéda cet archevêque, qui mourut le 17 octobre 1591, et eut pour successeur le célèbre cardinal de Sourdis ;
6° Guillaume Damas,
7° et Marguerite Dalmas, mineurs en 1548.
XVII. Jean DAMAS, V° du nom, chevalier, baron de Chaudenay le Châtel, seigneur de Saint-Rirand, Menilley, Marey et en partie de Villers-la Faye, et capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances, est qualifié guidon de la compagnie de 50 lances des ordonnances du Roi, sous la charge du seigneur de Ventoux (son beau-père), dans deux quittances qu'il donna, chacune pour un quartier de ses appointements, les 5 décembre 1568 et 14 mai 1569, (1). Il fut nommé successivement chevalier de l'ordre du Roi en 1570, gentilhomme ordinaire de la chambre de Henri III, en 1577, et gouverneur de Beaune. Le 27 août 1577, il reprit de fief une portion de la terre de Marcilly, que son père avait acquise de la maison de Chaugy. (Extr. de Peincedé, t. VII, pp. 240, 318.) Il siégea aux états de Bourgogne en 1551, 1560, 1570, 1572, 1573, 1576, 1577, 1578, 1581, 1593 et 1599. Il fut désigné pour l'un des curateurs choisis par Louis, baron de Villers-la-Faye, chevalier de l'ordre du Roi, et dame Françoise de Brancion, son épouse, dans l'acte de partage de leurs biens qu'ils firent devant Andoche Morel, notaire à Dijon, le 15 juin 1594. (Preuves de la maison de Villers-la-Faye.) Le 30 mars 1581, par acte passé à Sainte-Sabine, devant Jean Chapuis, lieutenant de la justice dudit lieu, Jean Damas, au nom de Madelaine DE SAULX (sa première femme), partagea les biens de la succession de dame Philiberte de Clérambault, mère de cette dame, veuve de messire Alexandre de Saulx, seigneur de Ventoux, de Torpes, etc., chevalier de l'ordre du Roi, gouverneur des ville et vicomté d'Auxonne, et dame de Chaudenay-le-Châtel, de Chaudenay-la-Ville, du Chaffault, de Sainte-Sabine, de Thoisy, etc., dont Madelaine de Saulx était héritière pour la quatrième partie, avec Toussainte de Saulx, épouse d'Andremont de Pracomtal, baron de Soussey, chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant de cinquante hommes d'armes des ordonnances, Philiberte de Saulx, fille de feu messire Simon de Saulx, seigneur de Torpes, de Saint-Seine, etc., chevalier de l'ordre du Roi, gouverneur des ville et vicomté d'Auxonne, et de dame Françoise d'Anglure, et demoiselle Jacqueline de Saulx. Par ce partage, la terre, seigneurie, baronnie de Chaudenay-le-Châtel échut à Jean Damas et à Madeleine de Saulx. Celle-ci ayant fait son testament le 20 janvier 1582, Jean Damas se remaria par contrat du 29 octobre de la même année, avec Claudine D'ANGLURE, fille d'Henri d'Anglure, seigneur de Melay, gouverneur de la Motte, et chef des finances du duc de Lorraine, et de Claudine de Mailly. Jean Damas eut pour enfants :
Du premier lit :
1° Jean Damas, seigneur de Saint-Rirand, élu des états de Bourgogne en 1601. Il y siégea aux assises de 1602 et 1605, et mourut sans postérité ;
2° Philiberte Damas, mariée, par contrat du 27 novembre 1588, à Antoine de Moisy, dit de Cléron, baron de Saffre, seigneur de Villy-Moutier, fils de Joachim de Cléron, baron de Saffre, chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre, et de Françoise de Pracomtal ;
3° Madelaine Damas, dame du chapitre de Remiremont ;
4° Catherine Damas, dame du chapitre de Remiremont en 1627 ;
Du second lit :
5° François, qui continue la lignée ;
6° Claude-Bénigne Damas, baron de Melay, marié avec Claude d'Oiselet, fille de Jean, baron d'Oiselet, et de Jeanne-Aimonne de Cusance (Mémoires pour servir et l'Histoire du comté de Bourgogne, p. 94) ;
7° Catherine Damas, morte abbesse de Poussay ;
8° Françoise Damas, abbesse de Poulangy en 1618, morte en 1678.
(1) Elles sont scellées d'un sceau à la croix pleine de Damas. (Voyez les Titres scellés à la Bibliothèque royale, et la Planche des Sceaux.)
XVIII. François DAMAS, baron de Saint-Rirand, marquis de Celeran, seigneur de Ligneville, de Mevilles, de Meuilley, etc., créé chevalier de l'ordre de l'Annonciade le 2 février 1618, fut colonel de 500 chevaux et de 4000 hommes de pied au service du duc de Savoie. Il se distingua au combat livré devant Aix, en 1615, puis à la défense de Vérue assiégée par les Espagnols, en 1625. Il avait épousé, par contrat du 18 août 1612, Jeanne DE GRAMMONT, veuve de Jacques de Reinach, chevalier de l'ordre de Saint-Jacques en Espagne, et fille de Jacques-Antoine de Grammont de Joux, baron de Chatillon au comté de Bourgogne. Elle fut première dame d'honneur et intendante de la maison de Christine de France, épouse du prince de Piémont. Le marquis de Céleran n'a laissé que des filles :
1° Chrétienne-Mauricette Damas, chanoinesse de Remiremont, marquise de Saint-Rirand et de Céléran, dame de Ligneville, d'Ortay, de Mevilles et de Meuilley, première dame d'honneur de la duchesse de Savoie, mariée avec François de Havart, marquis de Riffredo et de Gombasque, chevalier de l'ordre de l'Annonciade, capitaine des gardes de la duchesse de Savoie, gouverneur de la Tour dans les vallées de Lucerne ;
2° Claire-Gasparine Damas, chanoinesse de Remiremont, épouse de Henri de Saluces, seigneur de Cardé ;
3° Marguerite-Françoise Damas, chanoinesse de Remiremont, morte jeune ;
4° Léonore Damas, chanoinesse de Remiremont ;
5° Anne-Perrette Damas, abbesse du chapitre de Poussey, en Lorraine, morte en 1690.
SEIGNEURS DE VERPRÉ ET DE BARNAY.
XVI. Jean DAMAS, IV° du nom, écuyer, seigneur de Verpré, de Marey, de Vanoise et de Saint-Bonnet, fils de Claude, et de Françoise de Chaugy, sa seconde femme, est nommé dans le testament de son père du 17 mars 1528, avant Georges, son frère, qui lui fut substitué en cas de mort. Il s'allia, par contrat du 14 mai 1545, avec Anne DE CHOISEUL, dite de Traves, fille de Jacques de Choiseul, dit de Traves, seigneur de la Porcheresse, et de Claudine de Saint-Ligier, des barons de Reuilly. Le 1er août 1579, Jean IV fit un accord avec Jacques et Christophe Damas, ses fils, et passa une transaction, le 2 mai 1582, sur le différent qu'il avait avec Jean de Choiseul, dit de Traves, relativement à la succession de Celse de Choiseul, dit de Traves, père de Jean, et frère d'Anne de Choiseul, dite de Traves, épouse du seigneur de Verpré. Les enfants de ce dernier furent :
1° Jacques Damas, seigneur de Verpré et de Vanoise, qui fit son testament le 1er mars 1590, signé par Couturier, notaire royal. Il avait épousé, le 15 octobre 1576, Aimée Damas, fille de Claude Damas, écuyer, seigneur d'Estieuges, et de Catherine-Sabine de Mont-d'Or. Il en eut :
A. Pierre Damas, écuyer, seigneur de Verpré et de Vanoise, qui ne fut point marié. Par son testament du 7 mai 1639, reçu par Couturier, notaire, et publié au bailliage de Mâcon, il institua héritière universelle Jeanne d'Austrein, veuve de Christophe Damas, seigneur de Barnay, à condition qu'elle remettrait son hoirie à Pierre Damas, son petit-neveu ;
B. Claude Damas,
C. et Antoine Damas, morts sans avoir été mariés ;
D. Georges Damas, dont on ignore la destinée ;
E. Jean Damas, mort sans alliance ;
F. Huguette Damas ;
2° Christophe I, qui continue la descendance ;
3° Françoise Damas, mariée, le 15 janvier 1576, à Louis Damas, seigneur d'Estieuges, frère d'Amée, épouse de Jacques Damas, seigneur de Verpré.
XVII. Christophe DAMAS, Ier du nom, écuyer, seigneur de Rocres et de Barnay, exécuteur du testament de Louis de Damas, seigneur d'Estieuges, du 26 juillet 1588, épousa, 1° par contrat du 17 septembre 1583, signé par Chaumont, notaire, Catherine DE FAYE, dame de Barnay, en Mâconnais, morte sans enfants, fille de Henri de Faye, seigneur de Gastelis, de Bernage et de la Duchère ; 2° Philiberte DE MONTCHANIN, fille de Claude de Montchanin, seigneur de la Garde, et de Françoise d'Amanzé. De ce dernier mariage sont issus :
1° Christophe II, qui suit ;
2° Jacques Damas, seigneur de Verpré, mort sans alliance ;
3° Philiberte Damas, qui ne fut pas mariée.
XVIII. Christophe DAMAS, II° du nom, écuyer, seigneur de Barnay et de Verpré, assista en 1613, au contrat de mariage de Françoise Damas, dame d'Estieuges, avec Antoine d'Amanzé, et épousa, par contrat du 25 janvier 1619, reçu par Guérin, notaire à Lyon, Jeanne D'AUSTREIN, fille de Pierre d'Austrein, seigneur de Jarnosse, second président au parlement de Dombes, et d'Annonciade Gayant. Elle fit, le 1er septembre 1661, son testament, dans lequel elle nomme ses trois fils :
1° Pierre Damas, seigneur de Verpré et de Barnay, qui fut maintenu dans sa noblesse, par M. Bouchu, intendant de Bourgogne, le 1er mars 1669. Il avait épousé, par contrat du 26 janvier 1658, Anne Gambin, dame de la Garde, qui fournit le dénombrement de la terre de Verpré le 24 mars 1679, et de laquelle il laissa :
A. Gilbert, comte de Damas, seigneur de Verpré et de Barnay, qui, après avoir servi dans les mousquetaires, et avoir obtenu une compagnie de dragons au régiment de Mestre-de-camp général, et avoir fait plusieurs campagnes en Flandre et en Allemagne, fut créé, le 25 avril 1696, colonel d'un régiment d'infanterie de son nom. Il le commanda cette année et la suivante sur le Rhin. Il siégea aux états de Bourgogne en 1700. Son régiment ayant été réformé le 30 décembre 1698, il fut entretenu colonel réformé a la suite du régiment de Navarre, servit en Allemagne en 1701,1702 et 1705, et s'y trouva aux sièges de Brisach et de Landau, et à la bataille de Spire. Créé brigadier le 10 février 1704, il fut employé à l'armée de la Moselle, puis, en 1705, à l'armée du Rhin, sous le maréchal de Marchin, passa colonel réformé à la suite du régiment de Guitaut le 26 mai 1706, et servit sous le maréchal de Villars, à la prise de Drusenheim, de Lauterbourg et de l'Isle de Marquisat. Pendant la campagne suivante, il fit partie de toutes les expéditions du maréchal de Villars en Franconie et en Souabe, et passa colonel réformé à la suite du régiment d'Orléanais, par ordre du 11 décembre. Il continua de servir en Allemagne en 1708 ; commanda à Mons par ordre du 18 juin 1709, puis sur la Somme en 1711 et 1712, fut promu au grade de maréchal de camp le 8 mars 1718, et mourut en 1733, sans avoir été marié. (Chronologie militaire, t. VII, p. 3) ;
B. Jeanne Damas, dame du Moulin-le-Bot et de Viry, mariée, par contrat du 20 février 1692, à René de Drée de la Serrée, seigneur de Saint-Marcellin, fils de Charles de Drée, seigneur de la Serrée et de Saint-Marcellin, et de Françoise de Foudras ;
C. Anne Damas,
D. et Claude Damas, religieuses à Marcigny-sur-Loire.
2° Claude-Hyppolite, qui continue la lignée ;
3° Renaud Damas, religieux en l'abbaye de Savigny en Lyonnais.
XIX. Claude-Hyppolite DAMAS, chevalier, seigneur de Dompierre-aux-Ormes, et de Tramaye, baptisé le 23 août 1622, fit son testament le 8 juillet 1700. Il est dit âgé de plus de 83 ans dans l'aveu et dénombrement de la seigneurie de Tramaye, qu'il fournit à la chambre des comptes de Bourgogne le 27 novembre 1704. (Ext. de Peincedé, t. XII, fol. 176.) Claude-Hippolyte mourut le 7 décembre 1707. Il avait épousé, par contrat du 22 septembre 1664, Etiennette BERGIER, fille de Nicolas Bergier, écuyer, et de Marie Feydeau de Chevraye. Leurs enfants furent :
1° Jean-Léonor, qui suit ;
2° Renaud Damas, chevalier, seigneur de Lionnières en Bresse, marié, par contrat du 10 février 1706, avec Marie de Septurier, fille et héritière de Joseph de Septurier, et de Marie d'Egmont-Bully, dont :
A. Joseph Damas, lieutenant au régiment du Roi, infanterie, en 1732 ;
B. Marie Damas, novice aux Dames chanoinesses de Neuville, en 1731 ;
C. Anne-Jeanne de Damas, mariée à N. de la Chambre de Seyssel, seigneur de Meillonnas, Leur fils, Philippe de la Chambre de Seyssel, seigneur de Meillonnas, fit le dénombrement de la terre de Lionnières, les 14 mai 1772 et 14 août 1775, en qualité d'héritier universel de sa mère (Extraits de Peincedé, t. XIV, fol. 389) ;
3° Plusieurs autres fils et filles, dont cinq religieuses, deux mortes chanoinesses à Neuville, une morte ursuline à Paray-le-Monial, et deux religieuses en l'abbaye de Saint-Pierre de Lyon.
XX. Jean-Léonor DAMAS, chevalier, seigneur de Dompierre-aux-Ormes, d'Audour et de Tramaye, dont il fournit le dénombrement le 16 mai 1729 (Ext. De Peincedé, t. XII, p. 209), avait épousé, par contrat du 13 février 1705, Claude BERTHELOT DE RAMBUTEAU, fils de Philibert Berthelot, seigneur de Rambuteau, lieutenant de roi au département du Mâconnais et de Marie de Rémont. Elle le rendit père de :
1° Claude-Mathieu Damas, qui suit ;
2° Philibert Damas, mort en 1730, à l'âge de 17 ans ;
3° Un fils et trois filles morts en bas-âge ;
4° Marie Damas, mariée à Léonor de Reclaine, marquis de Digoine ;
5° Marie-Claudine Damas, vivante en 1731.
XXI. Claude-Mathieu, titré marquis DE DAMAS, seigneur de Dompierre-aux Ormes et d'Audour, de Tramaye, de Poncié, d'Éguilly, de Couvers, de Contouvre, de Jarnosse et autres lieux, entra dans la seconde compagnie des mousquetaires du roi en 1731. Il fut fait ensuite capitaine de cavalerie, puis, en 1759, mestre de camp-lieutenant du régiment Royal-Navarre. On le créa brigadier de cavalerie le 20 avril 1768, et il eut l'honneur d'être présenté au roi, le 2 mars 1776. On le promut au grade de maréchal de camp le 1er mars 1780. Il avait épousé, par contrat du 21 juillet 1749, Marie-Rossoline D'ARCY, fille unique et héritière de N. d'Arcy, comte de la Varenne, et de Claudine-Thérèse de Villeneuve de Vence. Il en eut :
1° Claudine-Alexandrine de Damas, née le 17 décembre 1750, mariée à M. de Châteaurenaud ;
2° Thérèse-Claudine de Damas, née le 24 décembre 1751, mariée, le 17 août 1769, à Charles-François-Marie-Joseph, comte de Dortans, fils de Charles-Marc-Antoine-Joseph, comte de Dortans, et de Marie-Célestine-Philippine-Joséphine de Marmier ;
3° N. de Damas, mariée à M. de Saint-Christophe.
SEIGNEURS DE LA BASTIE ET DE LA PILONNIÈRE.
XVI. Georges DE DAMAS, Ier du nom, écuyer, seigneur de la Bastie, de la Pilonnière et du Bois-du-Bosc, fils puîné de Claude I de Damas, écuyer, seigneur de Vanoise, de Saint-Rirand et de Verpré, et de Françoise de Chaugy, sa seconde femme, épousa au château d'Ailly, par contrat passé devant Lebreton, notaire royal au comté de Forez, le 21 février 1546 (v. st.) Madelaine DE SUGNY, fille de feu Antoine de Sugny, écuyer, seigneur du Roussel et d'Ailly en Forez, et d'Antoinette de Marcons de Sarron. Antoine II de Sugny, écuyer, seigneur du Rousset et d'Ailly, constitua en dot à la future épouse, sa sœur utérine, la somme de 3000 livres tournois, léguée par ses père et mère, et de plus il lui donna une somme de 1000 livres pour marque de son amitié fraternelle. Celui-ci, n'ayant point de postérité, institua sa sœur, Madelaine de Sugny, son héritière universelle, à la charge par celui de ses fils qui lui succéderait dans la terre du Rousset, de porter le nom et les armes DE SUGNY. Noble Georges Damas, écuyer, seigneur de la Bastie en Beaujolais, fit son testament à Saint-Etienne-la-Varenne, au château de la Rastie, devant Leblanc, notaire royal de la paroisse de Vaulx, le 1er avril 1584, et voulut être inhumé en l'église paroissiale de Saint-Etienne-la-Varenne. Ses enfants furent :
1° François, 1er du nom, dont l'article suit ;
2° Anne de Damas, mariée, le 2 juillet 1575, à noble Jean Agnot, seigneur de Champrenard ;
3° Hélène de Damas. Elle était mariée, en 1584, au sieur de Preyriat ;
4° Claudine de Damas,
5° et Madelaine de Damas, religieuses à Saint-Martin de Salles en Beaujolais ;
6° Barbe de Damas, religieuse au couvent de Sainte-Claire de Montbrison.
Enfants naturels de Georges I de Damas :
I. Claude, donné de Damas,
II. Jean, donné de Damas,
III. Lucrèce, donnée de Damas,
IV. Claudine, donnée de Damas,
Leur père, par une disposition testamentaire, ordonne à son héritier de les nourrir et entretenir, et de leur faire apprendre des métiers à ses frais.
XVII. François DE DAMAS DE SUGNY, Ier du nom, écuyer, seigneur de la Bastie, du Rousset, de la Pilonnière, de Colombette, de Saint-Etienne-la-Varenne, etc., homme d'armes de la compagnie de M. de Mandelot, épousa, par contrat, passé au château de Laye le 20 décembre 1573, devant Pierre Fruytard, notaire royal à Villefranche, noble Melchionne DE NAGU, morte en 1615, fille de feu noble Philibert de Nagu, baron de Lurcy, et de Jeanne de Chevriers. Jean de Nagu, seigneur de Lurcy et de Varennes, frère de Melchionne, lui constitua en dot la somme de 3,500 livres tournois, et Jeanne de Chevriers, sa mère, 1,500 livres tournois. François de Damas, dit de Sugny, fut exempté du service du ban et arrière-ban par le lieutenant-général du bailliage de Forez, le 12 mars 1588, après avoir justifié qu'il avait servi sous la cornette de M. de Mandelot, gouverneur de Lyon, et qu'il était l'un des plus anciens hommes d'armes de sa compagnie. Il a cette qualité dans l'acte d'une acquisition qu'il fit le 25 août de la même année. Le 12 mars 1592, noble François de Damas, écuyer, fit son testament en sa maison forte de la Bastie, devant François Degozard, notaire royal de la paroisse de Vaulx, par lequel il voulut être enterré dans l'église de Saint-Etienne-la-Varenne, tombeau et chapelle de ses prédécesseurs. Il institua ses héritiers universels, savoir : Antoine de Damas dans tous les biens qu'il possédait en Beaujolais, comme la Bastie, la Pilonnière, (Grandis, le Bois-du-Bosc, et sa maison de Villefranche, et Georges Damas (son second fils), dans tous les biens qu'il possédait en Forez, comme le Rousset, Colombette, Nervieu, etc., à la charge par ledit Georges, héritier du Rousset de porter le nom et les armes de la maison DE SUGNY, comme ci-devant lui testateur les portait. Il substitua ces deux frères l'un à l'autre, et dans le cas où Antoine mourût sans enfants, il veut que Georges lui succède dans la terre de la Bastie, et que François succède à ce dernier dans la terre du Rousset, enfin il étend cette substitution graduelle pour toute sa succession, à ses autres enfants mâles, et à leur défaut à ses filles. Le testament de François de Damas de Sugny fut publié à Viilefranche le 9 novembre 1599, en présence d'Etienne de la Roche, conseiller du roi, juge ordinaire et lieutenant-général civil au pays de Beaujolais. Noble Melchionne de Nagu, veuve du dit François de Damas, fit le sien au château de la Pilonnière, devant Jaquet, notaire royal au bailliage de Forez, le 10 octobre 1613. Elle avait eu de François de Damas :
1° Antoine, dont l'article suit ;
2° Georges, II° du nom, auteur de la PREMIERE BRANCHE DU ROUSSET, mentionné ci-après ;
3° Claude de Damas, auquel son père légua 1000 écus d'or en 1592. Son frère François n'ayant point accepté la prébende de chanoine et comte de Lyon, qu'Antoine Damas, leur frère aîné, devait lui résigner d'après les dernières volontés de leur père, Claude de Damas en fut pourvu, et fut reçu dans le chapitre le 20 décembre 1599. Il fut aussi prieur et seigneur de Gumières, fit son testament au château de Beaucresson, devant Simon, notaire royal, le 14 septembre 1641, et institua Claude de Damas, son neveu, seigneur du Rousset et de Beaucresson, son héritier universel ;
4° François, II° du nom, auteur de la branche des marquis D'ANTIGNY, comtes DE RUFFE, rapportée à son rang ;
5° Bénigne de Damas, mariée, le 2 mars 1609, avec Claude d'Albon de Galles, chevalier, seigneur de Curis et de Saint-Marcel d'Urfé, nommé, en 1610, lieutenant de la compagnie de chevau-légers du duc de Nemours. Bénigne Damas fit son testament devant Vendut, notaire, le 10 mai 1631 ;
6° Jeanne de Damas, épouse, par contrat du 7 juin 1611, reçu par Blanchard, notaire royal, de noble Guillaume de la Forge, écuyer, sieur de Montcelas ;
7° Louise de Damas,
8° et Madelaine de Damas, légataires chacune de 4000 l. tournois par le testament de leur père.
XVIII. Antoine DE DAMAS, Ier du nom, seigneur de la Bastie, des Tours et de la Pilonnière, fit son testament le 24 novembre 1631. Il avait épousé, par contrat du 6 novembre 1605, Lucrèce DE MARTEL, fille de Gaspard de Martel, seigneur de Marcilly, de Terzé et de Chassigny, et de Georgette de la Garde. Elle était veuve le 1er juillet 1634, et obtint pour ses enfants et leurs collatéraux, le 26 avril 1635, une sentence des commissaires députés pour le régalement des tailles, qui les maintint dans leur ancienne noblesse. Ses enfants furent :
1° Jean IV, qui suit ;
2° Antoine de Damas, capitaine au régiment d'Uxelles, mort non marié ;
3° Melchionne de Damas, religieuse de Sainte-Claire à Montbrison ;
4° Françoise de Damas, religieuse à Saint-Pierre de Lyon ;
5° Bénigne de Damas, mariée à François de Ronchevol, écuyer, seigneur de Pramenou, fils de Sébastien-Yves, de Ronchevol, et de Lucrèce de Carles.
XIX. Jean DE DAMAS, IV° du nom, écuyer, seigneur de la Pilonnière, fut appelé à la substitution de François de Damas, seigneur du Breuil, par son testament de l'an 1668. Jean épousa Lucrèce CHAMPIER, fille de Jean Champier, baron de Juys et de Vaux, bailli de Beaujolais, et de Marie Thierry, dame de Bronay et de Vaux. Cette branche de la Pilonnière a fini en la personne d'Antoine, II° du nom, comte de Damas, seigneur de Jasseron et de la Pilonnière, officier au régiment d'Orléans, lequel avait épousé Marie-Anne de la Roche-Poncié, morte le 28 février 1766.
PREMIERE BRANCHE DU ROUSSET.
XVIII. Georges DE DAMAS DE SUGNY, II° du nom, écuyer, seigneur du Rousset, de Colombette, de Nervieu, etc., second fils de François Ier de Damas de Sugny, et de Melchionne de Nagu, hérita de la terre du Rousset à la charge de porter le nom et les armes de Sugny (1). Le 22 juin 1615, par acte devant Bernard, notaire royal, Melchionne de Nagu donna quittance à noble Georges de Damas dit de Sugny, son fils, seigneur du Rousset, de la somme de 600 livres tournois pour une année de sa pension. Il épousa, par contrat du 30 avril 1616, passé devant Demartinières, de Saint-Haon-le-Châtel, notaire royal au bailliage de Forez, sous les noms de Georges Damas-Sugny, Anne ANDRAULT DE LANGERON, fille de messire Philippe Andrault, seigneur de Minardières, de Sandal, de la Molière, de Beaucresson, et en partie de Saint-Haon, chevalier de l'ordre du Roi, et de feu damoiselle Charlotte de Cremeaux, sa première femme. Elle eut en dot 12,000 livres tournois ; Georges Damas donna quittance de la moitié de cette somme à son beau-père le lendemain 1er mai 1616. Le 11 du même mois, par acte devant Blanchard, notaire royal, noble Georges de Damas, écuyer, seigneur du Rousset, remboursa à Guillaume de la Farge, la somme de 5500 livres tournois, pour la dot de Jeanne de Damas, sa sœur. Anne Andrault fit son testament devant le même notaire le 8 février 1617, étant enceinte, et n'ayant pas encore d'enfants. Le 21 du même mois, le seigneur du Rousset reçut une commission du roi pour lever une compagnie de 100 hommes de guerre à pied français, dans le régiment de Saint-Chamont. Par acte du 5 janvier 1619, reçu par Durand, notaire royal à Larbresle, noble Georges Damas de Sugny remboursa à noble François Damas, écuyer, seigneur du Breuil et du Buisson en Dombes, le legs que feu Melchionne de Nagu, leur mère, lui avait fait. Il est nommé et qualifié Georges de Damas, écuyer, seigneur du Rousset et de Colombette, capitaine d'une compagnie de 100 hommes au régiment de Lauzières, dans son testament fait au bourg de Beauvoir sur Mathas, en Saintonge, devant Gaboriau, notaire royal en la ville et ressort de Saint-Jean d'Angely le 8 juillet 1621. Il voulut être enterré dans l'église de Saint-Jean de Soleymieux, en Forez, sa paroisse, et sépulture de ses prédécesseurs, laissa l'usufruit de ses biens à sa femme, et la nomma tutrice et curatrice de Claude, autre Claude de Damas, ses fils, et de Bénigne de Damas, sa fille. Il institua Claude, son fils aîné, son héritier dans l'universalité de ses biens, à charge par lui de payer à Claude et Bénigne de Damas, ses frère et sœur, à chacun la somme de 7,000 livres tournois lorsqu'ils auraient atteint leur majorité. Anne Andrault de Langeron, sa veuve, transigea, par acte passé an château de Beaucresson, paroisse de Saint-Haon, devant Miraud, notaire royal au bailliage de Forez, avec messire Hector Andrault, écuyer, seigneur de Langeron, capitaine d'une compagnie de gens de pied français dans le régiment de Mangiron, ladite dame stipulant comme tutrice de Claude Damas, son fils, héritier universel de dame Emeraude de Nagu, décédée femme de messire Philippe Andrault, seigneur de Langeron, premier capitaine du régiment de Bourg-Lespinasse. Georges de Damas de Sugny a laissé :
1° Claude, II° du nom, dont l'article suit ;
2° Autre Claude II, le jeune, qui a formé la branche des seigneurs DE GIGNAT et DE TREDIEU, en Auvergne, rapportée plus loin ;
3° Bénigne de Damas, épouse de Christophe du Buisson, seigneur de Saint-Purgent.
(1) Voir les preuves faites au cabinet des ordres du Roi le 30 août 1770, par Claude-Marie, comte de Damas, à la Bibliothèque royale, ancien fonds du Saint-Esprit, et la Planche des Sceaux, n° 34.
XIX. Claude DAMAS, II° du nom, chevalier, comte du Rousset, seigneur de Marillac, de Beaucresson, du Molard, de Colonges, co-seigneur de Saint-Haon, commanda pendant trois campagnes une compagnie de chevau-légers dans le régiment de la Frette, que Louis XIII lui avait donnée en récompense de sa valeur, après le siège de Hesdin, et à la tête de laquelle il continua à se distinguer dans plusieurs actions. Il fut institué héritier universel de dame Emeraude de Nagu, veuve en premières noces, et héritière de Louis de Saint-Haon, écuyer, co-seigneur dudit lieu et de Beaucresson, gentilhomme d'honneur de la défunte reine mère, et épouse en secondes noces de Philippe Andrault de Langeron, seigneur de Minardières, par son testament fait devant Claude Peilhard, notaire, le 10 septembre1623. Il était sous la tutelle d'Anne Andrault de Langeron, sa mère, lorsque cette dame transigea au nom de son fils, sur cette succession, avec Hector Andrault de Langeron, son frère, capitaine d'une compagnie de gens de pied français au régiment de Maugiron, par acte du 13 mars 1635, passé au château de Beaucresson, devant Miraud, notaire et tabellion au Bailliage de Forez. Claude Damas épousa, par contrat passé à Lyon devant Bajauchon, notaire royal, le 5 juillet 1642, Huguette DE BECEREL, dame de Marillac en Bresse, fille et héritière de feu Claude de Becerel, chevalier, seigneur de Marillac, de Colonges, etc., et de dame Philiberte de Thenay, ladite Huguette procédant de l'autorité d'illustre seigneur messire Charles de Becerel de Marillac, son oncle, secrétaire de l'église-comte de Lyon, chanoine de l'église de Saint Pierre de Mâcon, prieur de Saint-Just et de Gumières, et de la dame, sa mère, et de l'avis d'éminentissime monseigneur Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu, cardinal, archevêque et comte de Lyon, primat des Gaules, grand aumônier de France, etc. Claude Damas fournit le dénombrement de la terre de Marillac les 13 mars 1648 et 6 mars 1649, au nom de Huguette de Becerel. (Extr. de Peincedé, t XIV, fol. 91.) Leurs enfants furent :
1° Roger-Joseph Damas de Marillac, reçu chanoine-comte de Lyon le 22 juillet 1690. Il fut doyen de cette église ;
2° Claude Damas du Rousset, reçu dans le même chapitre en 1684 ;
3° Charles-Emmanuel Damas de Marillac ;
4° Jean-Louis Damas de Saint-Haon, chanoine du chapitre noble de Saint-Pierre de Mâcon ;
5° Claude, III° du nom, qui a constitué la descendance ;
6° Autre Claude Damas de Marillac, capitaine de vaisseau. Il a commandé le Melfort dans un combat livré par le chevalier de Saint-Pol à une escadre hollandaise, près des Orcades, au nord de l'Ecosse, le 22 juin 1703. (Gazette de France du 21 juillet 1703) ;
7° Bénigne Damas, religieuse à Neuville en Bresse ;
8° Catherine Damas ;
9° Marie Damas.
XX. Claude DAMAS, III° du nom, comte de Damas du Rousset, vicomte de la chatellenie et vicomte royale de Lavieu, baron de Villars et de la Croisette, seigneur du Rousset, de Beaucresson, du Molard, de la Bastie, de Colonges, de Lavieu, de Gumières, etc., né le 24 août 1655, fit ses preuves pour l'ordre de Malte, à Lyon, les 28 et 29 mai et jours suivants, et reçues au grand prieuré d'Auvergne le 2 juin 1667. Il épousa le 9 mai 1679, par contrat passé devant Cassille, notaire à Lyon, Marguerite-Louise DE FOUDRAS, dame de Rontalon et du Pin, fille de feu Messire Etienne de Foudras de Balarin, chevalier, seigneur de Rontalon, du Pin, etc., et de dame Susanne de Cohade. Charles de Becerel, ancien doyen et comte de l'église de Lyon, oncle de Claude de Damas, lui fit donation au contrat de sa terre de Marillac, sauf l'usufruit qu'il réserva, pour lui et après lui, pour illustre, seigneur messire Roger-Joseph Damas de Marillac, aussi son neveu, doyen de l'église et comte de Lyon. Claude III vivait encore le 24 avril 1724. (Extraits de Peincedé, t. XXIX, fol. 465.) Il fut père de :
1° Roger-Joseph, qui suit ;
2° Abraham-Hector, dont s'est formée la SECONDE BRANCHE DU ROUSSET, rapportée ci-après ;
3° Claude-Marie, comte de Damas du Rousset. Il servait depuis sept ans dans les mousquetaires, lorsqu'il entra cornette dans le corps des carabiniers le 1er mars 1729. Il y fut fait successivement lieutenant le 20 novembre 1733, aide-major le 10 août 1742, capitaine le 15 mars 1743, capitaine en pied le 9 mars 1760, et mestre-de-camp de cavalerie le 3 juillet 1763. Il avait été créé chevalier de l'ordre de Saint-Louis le 16 avril 1743. Il obtint sa retraite le 9 août 1767, et mourut sans postérité ;
4° N. Damas,
5° et N. Damas, chanoinesses-comtesses du chapitre de Neuville. L'une d'elles, nommée Susanne, fut doyenne de ce chapitre, et mourut avant l'année 1756.
XXI. Roger-Joseph, marquis DE DAMAS DU ROUSSET, vicomte de Lavieu, baron de Villars, seigneur de Marillac, du Rousset, de Rontalon, de la Bastie, de Beaucresson, du Molard de Saint-Heand, etc., lieutenant des vaisseaux du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, se maria, par contrat du 22 avril 1724, passé devant Cartier et Thève, notaires royaux, en l'hôtel et en présence du duc de Villeroy, pair et premier maréchal de France, gouverneur de la personne du roi, chevalier de ses ordres, ministre d'état, chef du conseil royal des finances, capitaine des gardes du corps, etc., avec Marie-Marguerite DE TRÉMÉOLLES DE BARGES, fille de haut et puissant seigneur messire Claude de Tréméolles de Barges, seigneur de Barges et de la Grue, seigneur engagiste de la baronnie de Desaignes en Vivarais, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, gouverneur de Saint-Héand en Forez, et de défunte dame Anne de Maisonseule. De ce mariage sont issus :
1° Claude-Marie, comte de Damas, vicomte de Lavieu, baron de Villars et de Châteauneuf, seigneur du Rousset, de Beaucresson, de Marillac, etc., officier dans le régiment de Penthièvre, dragons, fut grièvement blessé à la bataille de Fontenoy en 1745. Il épousa, par contrat passé au château de Châteauneuf devant Alix, l'aîné, notaire royal, le 25 février 1759, haute et puissante demoiselle Marie-Claude-Gilberte de Drée, fille de haut et puissant seigneur messire Etienne, comte de Drée, chevalier, baron de Châteauneuf et du Banchet, seigneur de Moulin-le-Bot, de Viry, de Mazilly, de Fragny, etc., et de défunte, haute et puissante dame Jeanne de Siry de la Faye. Il n'eut point d'enfants, et périt sur l'échafaud révolutionnaire à Lyon, en 1794 ;
2° Claude-Charles, dont l'article suit ;
3° Paul-François, comte de Damas, né à Lyon le 15 janvier 1736, chevalier de Malte, page du grand-maître, capitaine au régiment de Beauce, blessé à la bataille de Minden en 1759. Il quitta le service en 1763, fut nommé premier chambellan de S. A. électorale l'archevêque de Cologne, et se maria à Rhenberg, en Allemagne, avec N. de Conclais, dont il ne restait, en 1795, qu'une fille nommée :
Marie-Josèphe de Damas ;
4° N. de Damas,
5° et N. de Damas, chanoinesses à Neuville ;
6° Susanne de Damas, d'abord chanoinesse au même chapitre, ensuite religieuse aux ursulines de Bourg en Bresse. Elle vivait en 1791 ;
7° N. Damas, religieuse au couvent de Sainte-Marie, à Montbrison ;
8° Anne de Damas, mariée à Joseph-Abraham, comte de Damas, son cousin-germain.
XXII. Claude-Charles, vicomte DE DAMAS DE MARILLAC, né à Lyon le 20 juin 1731, chevalier de l'ordre de Malte et page du grand-maître Emmanuel de Pinto en 1744, fut successivement enseigne au régiment de Beauce, le 7 février 1748, lieutenant le 13 mars 1752, aide-major le 13 avril 1753, capitaine le 23 juillet 1755, major le 15 août 1763, puis en 1776, colonel du régiment d'Auxerrois, avec lequel il passa en Amérique en 1777. L'année suivante le vicomte de Damas s'empara de la Dominique sur les Anglais, et en 1782 des îles de Saint-Eustache, de Saint-Martin et de Saba. Il avait été créé brigadier d'infanterie le 27 octobre 1778, puis maréchal de camp le 5 décembre 1781. Il fut nommé gouverneur de la Martinique en 1783, puis gouverneur-général des îles du Vent de l'Amérique, poste qu'il remplit jusqu'en 1791. Lorsque la fermentation révolutionnaire s'étendit jusque sur les colonies, le vicomte de Damas fit tous ses efforts pour maintenir l'autorité royale et comprimer les tentatives d'insurrection suscitées par l'appât du pillage, et mises en œuvre par une multitude de bandits accourus de toutes les Antilles pour dévaster la Martinique. Ce fut à sa fermeté et à sa prudence que la ville de Saint-Pierre dut son salut le 3 juin 1790. Il parvint non seulement à rétablir l'ordre et la tranquillité publique, mais encore il s'empara, sans effusion de sang, de 12 chefs des insurgés qui furent envoyés en France pour y être mis en jugement. Sa conduite sage et ferme dans cette circonstance périlleuse lui valut les témoignages publics de la reconnaissance des autorités et des notables habitants de Saint-Pierre. Il avait épousé, le 28 avril 1773, demoiselle Marie-Antoinette-Macrine DE MONTCALM-GOZON, fille de feu Louis-Joseph, marquis de Montcalm et de Saint-Véran, baron de Gabriac et des états de Gévaudan, lieutenant-général des armées du roi, grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, commandant et inspecteur général des troupes françaises dans l'Amérique-Septentrionale (mort à la défense de Québec le 14 septembre 1759), et d'Angélique-Louise Talon du Boulay. De ce mariage sont issus :
1° Joseph-Antoine-Auguste de Damas, officier de dragons au régiment d'Angoulevent, puis aide de camp du duc de Brissac, commandant la garde du roi Louis XVI, mort à l'âge de 20 ans, victime du tribunal révolutionnaire de Paris, le 7 septembre 1794 ;
2° Antoinette-Joséphine-Gilberte de Damas, dame pour accompagner madame la Dauphine, mariée, le 5 septembre 1797, avec Louis-Auguste-Marie-César, marquis de Sainte-Maure-Montausier, pair de France.
SECONDE BRANCHE DU ROUSSET.
XXI. Abraham-Hector, comte DE DAMAS, né à Lyon, le 25 mai 1687, second fils de haut et puissant seigneur Claude III, comte de Damas du Rousset, seigneur de Marillac, et de dame Marguerite-Louise de Foudras, fut connu d'abord sous le nom de chevalier de Damas. Il fut fait enseigne, le 10 novembre 1705, puis lieutenant de vaisseau au département de Toulon. Il épousa à Marseille, le 25 avril 1725, Madelaine de GAUDEMARD, fille de Joseph de Gaudemard et d'Anne de Laurens. Il n'a laissé qu'un fils, appelé Joseph-Abraham, qui suit.
XXII. Joseph-Abraham, comte DE DAMAS, nommé capitaine de vaisseaux par commission du 24 mars 1772, avait assisté, le 25 février 1759, au contrat de mariage de Claude-Marie, comte de Damas, son cousin germain, dont il avait épousé la sœur, Anne DE DAMAS, fille de Joseph-Roger, marquis de Damas de Marillac, et de Marie-Marguerite de Tréméolles de Barges, par contrat passé au château du Rousset, devant Avril, notaire royal en Forez, le 10 novembre 1756, avec dispense du pape Benoît XIV, du 10 mars précédent. Le comte de Damas épousa en secondes noces demoiselle GONON DE SAINT-FRESNE. Ses enfants furent :
Du premier lit :
1° Casimir-Abraham-Claude-Marie, dont l'article suit ;
2° Claude-Charles-Gilbert de Damas, né le 24 février 1761, lieutenant des vaisseaux du roi. Il a fait les premières campagnes de l'émigration sous les ordres du prince de Condé. Il était à Malte en 1794 et 1795 ;
3° Marguerite-Josèphe-Zoé de Damas, née à Toulon le 5 septembre 1757, reçue chanoinesse du chapitre de Saint-Louis de Metz en 1776 (Ses preuves dressées et vérifiées au mois de mai 1776, et annotées par M. Chérin, existent dans l'ancien fonds du Saint-Esprit à la Bibliothèque royale) ;
4° Marie-Alexandrine-Jacobine de Damas, chanoinesse au chapitre de Leigneux en Forez ;
Du second lit :
5° Un fils,
6° et une fille, vivants en 1792.
XXIII. Casimir-Abraham-Claude-Marie, comte DE DAMAS, né au château du Rousset le 20 mars 1759, reçu chevalier de Malte le 9 mars 1775, épousa Jeanne-Louise-Henrie D'AUBIGNY, fille de Jean d'Aubigny, seigneur dudit lieu et de Chevassieu, et de Marguerite Desinards. Ce mariage lui apporta les seigneuries de Mérigneux, de Chevassieu et autres. Il a hérité de son oncle Claude-Marie, comte de Damas, de la terre du Rousset. Il a fait plusieurs campagnes de l'émigration sous le prince de Condé, et avait, en 1803, quatre enfants, savoir :
1° Claude-Marie-Gustave, comte de Damas, né en 1788 ;
2° Clotilde de Damas, née en 1786 ;
3° Marguerite-Emiliane-Charlotte Damas, née en 1790 ;
4° Marguerite-Mathilde de Damas, née en 1803.
SEIGNEURS DE GIGNAT ET DE TREDIEU, en Auvergne.
XIX. Claude DAMAS, le jeune, II° du nom, écuyer, seigneur de Colombette, en Forez, et du Buisson, second fils de Georges Damas, II° du nom, seigneur du Rousset, et d'Anne Andrault de Langeron, commanda pendant longtemps une compagnie au régiment d'Auvergne, et fut ensuite lieutenant de la compagnie Mestre de camp, puis major du régiment de chevau-légers du baron de Canillac. Il servit avec distinction sous le prince Thomas de Savoie, ainsi que l'atteste un certificat de ce prince, daté de Turin, le dernier novembre 1646. Il fut appelé, après son frère aîné, à la substitution de sa tante, femme de François, seigneur du Breuil, son oncle, par son testament de l'an 1653. Claude Damas fit le sien, le 24 avril 1664. Il avait épousé, par contrat du 30 février 1647, Marie DE LA SALLE, fille de Jean de la Salle, seigneur de Tredieu, et d'Isabeau de la Vernède. De ce mariage sont issus, entre autres enfants :
1° Guillaume Damas, dont l'article suit ;
2° Hector Damas, né le 26 octobre 1652, mort célibataire.
XX. Guillaume DAMAS, écuyer, seigneur de Tredieu, de Gignat et autres places, né le 24 février 1648, fut maintenu, avec son frère, par M. de Fortia, intendant d'Auvergne, en 1666, épousa Marguerite DU FOUR DE VILLENEUVE, dont il eut entre autres enfants :
1° Antoine, qui suit ;
2° Pierre-Hector, comte de Damas, né en 1700, lieutenant-colonel des carabiniers de M. le comte de Provence, puis mestre de camp et brigadier de cavalerie, mort à Saint-Germain-en-Laye le 1er juin 1780.
XXI. Antoine DE DAMAS, seigneur de Tredieu, lieutenant-colonel du régiment de Penthièvre, cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, épousa Huguette-Claudine DE THY DE MILLY, fille d'Alexandre de Thy, chevalier, seigneur de Curtil et de Claveison, et de Christine de la Faye de Vaux. De ce mariage est issu Alexandre, qui suit.
XXII. Alexandre, comte DE DAMAS, lieutenant-général des armées du roi, né à Brenat, près d'Issoire, en Auvergne, le 18 octobre 1755, a été successivement page du roi, capitaine au régiment d'Orléans, dragons, colonel en second du régiment de Soissonnais, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, et colonel commandant du régiment de Beauvaisis, le 11 novembre 1782. En 1790, ce corps s'étant insurgé, le comte de Damas en enleva les drapeaux et les porta à Worms à Mgr. Le prince de Condé, qui le nomma son premier écuyer, et lui confia le commandement d'un régiment d'infanterie dans son armée. Il y a fait toutes les campagnes de l'émigration. Il a été successivement promu aux grades de maréchal de camp en 1795, et de lieutenant-général des armées du roi en 1814. De retour en France en cette dernière année, le comte de Damas fut nommé au commandement de Cherbourg. Lors du retour de Buonaparte de l'île d'Elbe, en 1815, il suivit le roi Louis XVIII à Gand, et fut chargé de commander l'infanterie royale qu'on réunissait à Alost. Par une ordonnance de S. M. Charles X, du 2 janvier 1830, il avait été substitué à la pairie de M. le duc de Damas-Crux. Le comte Alexandre de Damas a épousé, en 1783, Marie-Joséphine-Catherine COLLET, fille de M. Collet, président du conseil supérieur au Cap, île Saint-Domingue, laquelle a joui des honneurs de la cour le 19 mai de la même année. De ce mariage sont issus :
1° René-Adolphe, qui suit ;
2° Huguette-Clémentine de Damas, morte en bas-âge.
XXIII. René-Adolphe DE DAMAS, né en 1786, officier au service de S. M. britannique, s'est marié à Halifax, en 1814, et est père d'un fils et de deux filles.
MARQUIS D'ANTIGNY, COMTES DE RUFFEY, etc.
XVIII. François DAMAS, II° du nom, chevalier, seigneur du Breuil, de Colombette, du Buisson en Dombes et d'Arbains, quatrième fils de François de Damas de Sugny, seigneur de la Bastie, et de Melchionne de Nagu, fut institué, par son père, légataire de 1000 écus d'or au soleil, par son testament du 12 mars 1592. François II s'établit dans le pays de Dombes. Il épousa, par contrat du 10 juin 1615, passé devant Dubois, notaire royal au bailliage de Dombes, Anne DE GASPARD, dame du Breuil, d'Arbains et du Buisson, veuve de Jean Damas, seigneur d'Estieuges. Ce contrat oblige François Damas à faire sa résidence dans la maison du Breuil et d'en porter le nom. Le 10 mars 1633, devant Antoine Raimbauld, notaire à Mizerieux, haute et puissante dame Anne de Gaspard, femme de haut et puissant seigneur messire François Damas, seigneur du Breuil, du Buisson et d'Arbains, fit son testament en la maison forte du Breuil, paroisse de Monthieux, par lequel elle prescrivit sa sépulture dans l'église dudit Monthieux, au tombeau de feu Philibert de Gaspard, écuyer, son père. François Damas fit le sien au château d'Arbains, paroisse d'Arnas, devant Léonard Seigneret, notaire royal au pays de Beaujolais, le 16 août 1638, et voulut être inhumé en l'église paroissiale de Monthieux, en la sépulture des seigneurs du Breuil. Après avoir fait institution d'héritier universel dans son fils aîné, il établit une substitution graduelle en faveur de son second fils, de sa fille Claudine, et de leurs descendants, et, au défaut de ceux-ci, il appelle à recueillir ses biens, Jean Damas de la Bastie, son neveu, auquel sont substitués Claude et autre Claude Damas, aussi ses neveux, enfants de Georges Damas, son frère. Il eut de son mariage avec Anne de Gaspard :
1° Claude, II° du nom, dont l'article suit ;
2° François, III° du nom, auteur de la BRANCHE DE VELLEROT, rapportée ci-après ;
3° Claudine Damas, à laquelle sa mère légua 15,000 livres en 1633, et son père pareille somme en 1638. Elle épousa, par contrat du 22 juillet 1640, ensuite d'une dispense de Rome du 15 mars 1636, Honoré de Chevriers, comte de Saint-Mauris en Mâconnais, vicomte de Thil en Beaujolais, fils de Laurent de Chevriers, seigneur de Saint-Mauris, et de Claudine de Seyturier de Cornod ;
4° Gabrielle Damas, légataire de sa mère de 15,000 liv., mariée, en 1635, avec Claude Namy, seigneur de la Forêt-Namy. Il paraît qu'elle était morte sans enfants avant 1638, car son père ne la nomme point dans son testament ;
5° Anne Damas, religieuse-professe au couvent de Sainte Marie de l'Antiquaille à Lyon, en 1638.
XIX. Claude DAMAS, II° du nom, chevalier, marquis d'Antigny et du Breuil, comte de Ruffey, baron de Chevreau, seigneur de Corberon, du Breuil, du Buisson, d'Arbains de Pravin, de Villy-le-Brulé, etc., gouverneur et lieutenant-général pour Monsieur, duc d'Orléans, de la souveraineté de Dombes en 1660, obtint du roi, au mois de septembre 1654, des lettres patentes portant érection de la baronnie d'Antigny en marquisat, pour lui et ses descendants mâles et femelles (lettres enregistrées en la chambre des comptes de Bourgogne le 6 août 1655), et il en fournit l'aveu et dénombrement en ladite chambre des comptes le 12 mai 1656. Il avait épousé, 1° par contrat du 9 février 1649, Louise DE CREMEAUX, morte sans enfants, fille héritière de Jean de Crémeaux, baron de Polliénay en Lyonnais, et de Louise de Sève ; 2° par contrat du 24 avril 1651, passé devant François Chancelier, notaire royal à Beaune, Claude-Alexandre DE VIENNE, fille de feu haut et puissant seigneur messire Jacques de Vienne, chevalier, comte de Ruffey, baron d'Antigny et de Chevreau, et de haute et puissante dame Claude-Marguerite de Saint-Mauris. Claude Damas et Claude-Alexandre de Vienne, sa femme, firent leur testament mutuel devant François Goudier, notaire royal à Beaune, le 3 novembre 1657. Elle mourut à Antigny au mois de septembre 1676, après avoir fait un dernier testament mutuel avec son mari le 18 juin 1674, devant Marie, notaire royal à Beaune. Claude II Damas est qualifié gouverneur et lieutenant-général ès pays et souveraineté de Dombes pour S. A. R. Mademoiselle, dans l'acte exercé au bailliage de Beaune, le 19 septembre 1676, qui le nomma tuteur de ses enfants mineurs, et messire Henri de Vienne, comte de Commarin, leur curateur. Il avait été maintenu dans sa noblesse avec son frère François, par M. Bouchu, intendant de Bourgogne, le 27 février 1669. Vers 1681, il transmit à son fils aîné le marquisat d'Antigny et les terres de Corberon et de Villy-le-Brûlé, et porta dès lors le titre de marquis du Breuil. II fit un codicille à Trévoux, le 31 juillet 1691. Il avait eu de Claude-Alexandre de Vienne, sa seconde femme :
1° François-Joseph, qui suit ;
2° Jacques Damas était âgé d'environ 17 ans en 1676, mort jeune ;
3° Anne-Marie-Louise Damas (1), comte de Ruffey, lieutenant-général des armées du roi, né vers 1663.
Il entra, en 1684, aux mousquetaires, avec lesquels il fit la campagne de Flandre. Il en sortit pour passer capitaine-lieutenant de la compagnie du régiment. Commissaire-général de la cavalerie le 25 octobre 1686. Nommé major du même régiment le 20 avril 1690, il fit cette campagne et les deux suivantes à l'armée de la Moselle. Passé à l'armée de Flandre en 1698, il s'y trouva à la bataille de Neerwinde et au siège de Charleroy, et fit les campagnes de 1694 et 1695 à l'armée de la Meuse. Créé mestre de camp d'un régiment de cavalerie de son nom, le 8 janvier 1696, il le joignit à l'armée de Catalogne, contribua à la défaite du prince de Hesse-Darmstadt à Ostalric, servit, en 1797, au siège de Barcelonne, et combattit à Saint-Filiu. A l'armée d'Italie, en 1702, il chargea et repoussa trois fois, au combat de Carpi, un régiment de cuirassiers, et combattit la même année à Chiari. Il obtint le grade de brigadier de cavalerie le 29 janvier 1702. Détaché, le 23 mai, pour couvrir la marche de l'armée, il rencontra et battit dans trois charges successives un corps de 600 cuirassiers qui prit la fuite, laissant trente hommes tués et plusieurs blessés sur la place. Le comte de Ruffey contribua ensuite aux victoires remportées à San-Vittoria et à Luzzarra, et fut employé à Mantoue pendant l'hiver. Il fit partie de toutes les expéditions du duc de Vendôme en 1703, servit aux sièges de Verceil, d'Yvrée et de sa citadelle en 1704, et fut promu au grade de maréchal de camp le 26 octobre. Il se démit alors de son régiment, et commanda trois brigades de cavalerie à Turin pendant le siège de Verue. Il servit au siège de Chivas, et fut grièvement blessé à l'affaire d'Asti ; néanmoins, l'année suivante, il put combattre au siège et à la bataille de Turin. Par lettres du 20 avril 1707, il fut employé à l'armée de Flandre, qui se tint sur la défensive. L'année suivante, on le désigna pour servir dans l'expédition d'Écosse, sous M. de Gacé : il se rendit à Dunkerque ; mais l'embarquement n'eut pas lieu. Employé à l'armée de Flandre, par lettres du 7 mai, il se distingua à la bataille d'Oudenarde, où il fut fait prisonnier ; échangé au commencement de 1709, il combattit à Malplaquet. On le créa lieutenant-général des armées le 29 mars 1710, et deuxième sous-lieutenant de la 1re compagnie des mousquetaires le 16 avril ; il fit toute cette campagne et la suivante à l'armée de Flandre, et commanda à Dunkerque et à Bergues par ordre du 29 octobre 1711. Il concourut au succès du combat de Denain, et aux sièges de Douay, du Quesnoy et de Bouchain en 1712, commanda en Lorraine pendant l'hiver, puis le camp de la haute Meuse par lettres du 20 mai 1714. Il devint premier sous-lieutenant de la 1re compagnie des mousquetaires le 18 février 1716. Les rares talents et les éminentes qualités du comte de Ruffey le firent nommer sous-gouverneur de la personne du roi le 1er avril suivant. On lui donna le gouvernement de Saint-Venant le 30 mars 1721, d'où il passa à celui de Maubeuge le 18 juin 1722. Il mourut à Paris, sans avoir été marié, le 24 septembre de la même année. (Chronologie militaire, t. IV, p. 675 ; et Annales du temps) ;
4° François Damas, né en 1665, baptisé le 1er avril 1669. Il fit ses preuves pour être chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en la langue d'Auvergne, les 18 et 23 février 1682 ;
5° Jean-Jacques, chevalier, puis comte de Damas, chevalier non-profès de l'ordre de Malte, lieutenant-général des armées du roi, né en 1671. Il entra au service en qualité de cadet à Besançon en 1683, et passa, le 20 août 1688, à une sous-lieutenance au régiment de Grammont-Fallon, où il obtint une compagnie le 12 juin 1689. Il y fit les campagnes de l'armée d'Allemagne en 1689 et 1690, de l'armée de Flandre en 1691 et 1692, de l'armée de la Moselle, puis de celle d'Allemagne en 1693, et de l'armée de la Meuse en 1694. Nommé, le 11 novembre 1695, colonel d'un régiment d'infanterie de son nom, il le commanda à l'armée du Rhin en 1696 et 1697. Ce régiment ayant été réformé le 8 février 1699, il en leva un second le 25 juillet 1702, et fut nommé brigadier d'infanterie le 10 février 1704. Il commanda son régiment à l'armée de Savoie, sous le duc de la Feuillade en 1705, concourut au siège et à la prise de Villefranche et du château, de Sant-Ospitio, de Montalban, de Nice, de Chivas et de Montmélian, marcha, en 1706, au siège de Turin, et combattit sous les murs de cette place. Employé à l'armée de la frontière de Navarre, par lettres du 4 avril 1707, il contribua à forcer plusieurs châteaux du royaume d'Aragon, servit au siège de Lérida, et en 1708, se distingua à celui de Tortose. Le 10 juillet, il obtint un régiment de son nom, vacant par la mort du comte de Monchamp, et se démit de celui qu'il commandait. Employé à l'armée du Dauphiné, sous le duc de Berwick, en 1710, il passa sur la fin de la campagne à l'armée de Roussillon, sous le duc de Noailles. Il servit avec tant de distinction au siège de Gironne, au mois de janvier 1711, qu'il fut promu au grade de maréchal de camp le 14 février. Il servit la même armée en Dauphiné, sous le maréchal de Berwick, et la suivante en Flandre sous le maréchal de Villars. Il se démit de son régiment au mois d'août, et se trouva aux sièges et à la prise de Douai, du Quesnoy et de Bouchain. Il marcha au secours de Gironne en 1713, au siège et à la prise de Barcelonne en 1714 ; il y reçut une légère contusion à l'attaque du bastion de Saint-Clair. Employé sur la frontière d'Espagne en 1717, il se trouva aux sièges de Fontarabie, de Saint-Sébastien et de Roses, fut créé lieutenant-général des armées le 30 mars 1720, et pourvu, le 19 février 1733, du gouvernement de Maubeuge, vacant par la mort du comte de Ruffey, son frère. Il quitta l'ordre de Malte en 1725, et mourut le 30 décembre 1739, à l'âge de 70 ans, sans postérité (Chronologie militaire, t. V, p. 99 ; et Annales du temps) ;
6° Honoré-Léopold Damas d'Antigny, chevalier de Malte ;
7° Claudine Damas,
8° et Charlotte-Marguerite Damas, religieuses carmélites à Salians en Franche-Comté ;
9° Jeanne Damas, née en 1667 ;
10° Thérèse Damas, née en 1669.
XX. François-Joseph DAMAS, marquis d'Antigny, comte de Ruffey, baron de Chevreau, seigneur du Breuil, de Corberon et de Villy-le-Brûlé, etc., baptisé en l'église de Notre-Dame de Beaune le 3 juillet 1656, fut reçu chevalier de l'ordre de Malte, page du grand-maître, en 1674. Il fut depuis page du roi en sa grande écurie, en 1679, et obtint le gouvernement et la lieutenance générale de la souveraineté de Dombes après la mort de son père. Le 5 mai 1682, les commissaires de la chambre de la noblesse des états de Bourgogne lui donnèrent acte de la présence et participation de ses ancêtres aux assemblées desdits états, et le 11 décembre de la même année, il fit foi et hommage en la chambre des comptes de Bourgogne pour le marquisat d'Antigny et les terres de Corberon et Villy-le-Brûlé. Il épousa, par contrat passé au château de Pesme, devant Pierre Maistrel et J. B. Grand, notaires royaux audit lieu, Marie-Jacqueline DE LA BAUME-MONTREVEL, fille de haut et puissant seigneur messire Charles de la Baume, chevalier, marquis de Saint Martin et de Pesme, baron de Vaudrey, de Monmartin et de Bourguignon en Franche-Comté, de Caromb, de Suzette et de Saint-Hyppolite au comté Venaissin, ancien gouverneur de Dôle pour le roi d'Espagne, et de haute et puissante dame Anne-Françoise-Thérèse de Trasignies. Le marquis d'Antigny fit son testament devant Guichard, notaire royal à Trévoux, le 14 mars 1718. Il a laissé :
1° Joseph-François, dont l'article suit ;
2° François-Joseph de Damas, comte d'Antigny, marquis de Ruffey, maréchal de camp. Son père lui avait légué 25,000 livres en 1708. Entré lieutenant dans le régiment de Bourbonnais, infanterie, le 2 avril 1724, il y obtint une compagnie le 28 décembre 1725, et y fit toutes les campagnes en Allemagne et sur le Rhin jusqu'en 1735. Nommé colonel du même régiment à la mort de son frère, le 8 juin 1736, il le commanda à l'armée de Bavière, où il se trouva à plusieurs actions, depuis le mois de mars 1742 jusqu'au mois de juillet 1743. Il contribua à la défaite du général Nadasti près Saverne, combattit à l'affaire de Haguenau et au siège de Fribourg en 1744, servit à l'armée du Bas-Rhin pendant l'hiver et pendant la campagne suivante. On le nomma brigadier d'infanterie le 1er mai. Il se trouva aux sièges de Mons et de Saint-Guilain en 1746, et à la bataille de Raucoux la même année. Il passa à l'armée d'Italie au mois de novembre, et contribua à la défense de la Provence jusqu'au mois de mars 1747, époque à laquelle l'armée se sépara. Campé d'abord à Guillestre le 3 juin, il se trouva, le 19 juillet, à l'attaque des retranchements du col de l'Assiette, marcha ensuite au camp de Castellane, où il arriva le 10 août, et passa, le 20, à la Seigne, où il finit la campagne. Créé maréchal de camp le 1er janvier 1748, il se démit du régiment de Boulonnais, et fut employé à l'armée d'Italie jusqu'au 1er août même année. Employé à l'armée d'Allemagne par lettres du 1er mars 1757, il s'y trouva à la bataille d'Hastembeck et à la prise d'Hanovre. Il rentra en France au mois de novembre, et ne servit plus. (Chronologie militaire, t. VII, p. 283.) Il épousa, par contrat du 17 mars 1750, Elisabeth Lorimier, veuve de Paul-Émile, marquis de Braque, comte de Loches, intendant et contrôleur-général des écuries et livrées de S. M. En faveur de ce mariage, le roi fit don au marquis de Ruffey d'une pension de 2000 livres, réversible à sa femme. Il mourut sans enfants en 1782 ;
3° Anne-Thérèse Damas, dite mademoiselle d'Antigny, née le 16 décembre 1684, légataire d'une somme de 25,000 livres par le testament de son père, en 1718, morte à Bourg en Bresse, le 11 décembre 1779, après avoir ordonné elle-même les apprêts de ses funérailles ;
4° Catherine-Madelaine de Damas, dite mademoiselle de Ruffey, chanoinesse-comtesse de Neuville ;
5° Jacqueline Damas de Chevreau, chanoinesse-comtesse de Neuville en 1718.
XXI. Joseph-François DAMAS, marquis d'Antigny, comte de Ruffey, baron de Chevreau, seigneur du Breuil et autres places, né à Trévoux le 28 septembre 1699, gouverneur de la souveraineté de Dombes, entra aux mousquetaires le 8 mars 1716. Il fut nommé, le 6 mars 1719, colonel du régiment de Boulonnais, qu'il commanda au siège de Kehl en 1733, et à celui de Philisbourg en 1734. Il obtint le grade de brigadier d'infanterie le 1er août, avec des lettres de service du même jour, et fit la campagne en cette qualité. Employé à l'armée du Rhin par lettres du 1er mai 1755, il s'y trouva à l'affaire de Clausen. Il mourut, le 30 mai de l'année suivante, à Bourbon-l'Archambaud, des suites d'une apoplexie, ayant depuis plusieurs années le gouvernement de la souveraineté de Dombes. (Chronologie milit., t. VIII, p. 354.) Il avait épousé, par contrat passé à Trévoux le 9 août 1725, devant Bracquier, notaire de la souveraineté de Dombes, Marie-Judith DE VIENNE, comtesse de Commarin, fille unique de haut et puissant seigneur messire Charles de Vienne, chevalier, comte de Commarin, et de haute et puissante dame Anne de Chastellux. Le marquis d'Antigny fit la reprise de fief de la terre de Commarin le 20 mars 1767, et celle des terres de Buissière et du Breuil le 4 août 1749. (Extr. de Peincedé, t. IX, fol. 938 ; t. XXI, fol. 938.) Il en eut :
1° Jacques-François, qui suit ;
2° Louis-Charles Damas d'Antigny ;
3° Alexandrine-Victoire-Éléonore Damas d'Antigny, mariée, le 12 janvier 1751, à Charles-Daniel, comte de Talleyrand-Périgord, créé chevalier des ordres en 1776, lieutenant-général des armées en 1784, mort le 4 novembre 1788, fils aîné de Daniel-Marie-Anne de Talleyrand-Périgord, brigadier d'infanterie, et colonel du régiment de Normandie, et de Marie-Elisabeth Chamillart de la Suze, sa seconde femme. Elle mourut le 24, juin 1809 ;
4° Marie-Judith Damas d'Antigny.
(1) Filleul de la princesse Anne-Marie-Louise d'Orléans, mademoiselle de Montpensier.
XXII. Jacques-François DAMAS, marquis d'Antigny, comte de Ruffey, baron de Chevreau, seigneur du Breuil et autres lieux, gouverneur et lieutenant-général de la souveraineté de Dombes, naquit le 29 décembre 1732. Il servait dans le corps des grenadiers de France où il était colonel, lorsqu'il fut nommé mestre de camp d'un régiment de cavalerie, vacant par démission du marquis de Vienne, par commission du 10 mars 1759. Il fit les guerres d'Allemagne, de Hanovre et de Westphalie, jusqu'à la paix de 1762. Le roi, pour récompenser ses services, le nomma chevalier de l'ordre de Saint-Louis le 5 avril 1760. Il fut créé successivement brigadier de cavalerie le 20 avril 1768, et maréchal de camp le 1er mars 1780. Il avait commandé en dernier lieu le régiment de Royal-Navarre. Le marquis d'Antigny fit la reprise de fief de la terre et seigneurie de Thil en la chambre des comptes de Bourgogne le 2 décembre 1777. (Extr. de Peincedé, t. IX, p. 958.) Il avait épousé, par contrat passé les 28 septembre et 4 octobre 1755, devant Sauvage et son confrère, notaires au Châtelet de Paris, mariage fait en présence et avec l'agrément du roi et de la famille royale, t. h. et t. p. demoiselle Zéphirine-Félicité DE ROCHECHOUART, dame pour accompagner Madame, présentée le 1er novembre 1755, morte le 18 novembre 1773, fille de t. h. et t. p. seigneur messire Charles-François, comte de Rochechouart, lieutenant-général des armées du roi, chevalier des ordres, ministre plénipotentiaire de la cour de France, près de D. Philippe, infant d'Espagne, duc de Parme, et de t. h. et t. p. dame Marie-Françoise de Conflans d'Armentières, dame du palais de madame la dauphine. Le marquis d'Antigny fut reçu chevalier des ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel, le 16 juillet 1783. (Voir ses preuves dans l'ancien Fonds du Saint-Esprit, à la Bibliothèque royale.) Il a eu de son mariage :
1° Joseph-François-Louis-Charles-César, qui suit ;
2° Charles-Alexandre, dit l'abbé de Damas, abbé de Condes en Champagne, et des Rivaux, près Paris, décédé le 31 décembre 1811 ;
3° Roger, dont l'article sera mentionné après celui de son frère aîné ;
4° Émery-Gaston de Damas, décédé sans postérité ;
5° N. de Damas, née le 4 juillet 1756, morte en bas-âge ;
6° Diane-Adélaïde de Damas, reçue chanoinesse de Remiremont le 24 avril 1768, mariée, en 1777, avec Charles, comte de Simiane.
XXIII. Joseph-François-Louis-Charles-César, comte, puis duc DE DAMAS D'ANTIGNY, pair de France, lieutenant-général des armées du roi, né le 28 octobre 1758, entra sous-lieutenant au régiment du Roi, infanterie, en 1771, et y fut fait capitaine en 1778. Nommé, en 1780, aide de camp du comte de Rochambeau, il fit avec ce général les campagnes de 1780 et 1781 en Amérique, et fut breveté colonel cette dernière année. Le comte Charles de Damas fut successivement nommé colonel en second d'un régiment d'infanterie, en 1782 ; ensuite, du régiment Dauphin, dragons, en 1783, colonel commandant d'un régiment de cavalerie, en 1786, puis, en 1788, colonel du régiment de Monsieur, comte de Provence, dont il avait été nommé gentilhomme d'honneur, en 1776. Déjà l'ancienne constitution monarchique de la France ressentait le contre-coup des principes politiques dont le cabinet de Versailles avait secondé le développement en Amérique. Le comte de Damas avait partagé la gloire et les périls de cette guerre sans être ébloui sur ses résultats. Resté fidèle aux anciennes traditions nationales, la royauté put le compter au nombre de ses défenseurs les plus dévoués, dès qu'elle fut menacée par la révolution. Honoré de la confiance du roi et des princes, il fut chargé par le marquis de Bouillé de favoriser à la tête des dragons de Monsieur (13° régiment), le passage du roi Louis XVI, et fut arrêté avec ce prince à Varennes, le 21 juin 1791. Enfermé étroitement à Paris pour y être jugé par la haute cour nationale, le comte de Damas n'obtint sa liberté qu'après que Louis XVI eut accepté la constitution. Il émigra le 15 octobre, pour rejoindre Monsieur, et fut nommé capitaine de ses gardes du corps en la même année 1791. Après avoir fait à l'armée des princes les campagnes de 1792 et 1793, il passa en Italie en 1794, avec Monsieur, alors régent du royaume, et se rendit ensuite en Angleterre, dans le but d'y prendre part à l'expédition de Quiberon. Il fut promu au grade de maréchal de camp le 28 octobre 1795, et chargé des ordres de M. le comte d'Artois pour le comte Joseph de Puissaye. M. de Damas partit de Hambourg sur le paquebot la Princesse-Royale, qui, le 17 novembre suivant, fit naufrage sur les côtes de Calais. Tombé au pouvoir des républicains, ainsi que le duc de Choiseul Stainville, il fut enfermé à Dunkerque. Ayant recouvré sa liberté peu de temps après, il rejoignit le comte d'Artois qu'il accompagna sur les côtes de Bretagne et à l'Ile-Dieu, en qualité de son aide de camp. En 1797, il prit sous le comte Roger de Damas, son frère, le commandement de la légion de Mirabeau, et fit à l'armée de Condé toutes les campagnes jusqu'au licenciement définitif, effectué en 1801. Lors du retour de Louis XVIII, en 1814, le comte Charles de Damas fut nommé commandeur de la garde nationale de Paris, lieutenant-général des armées du roi, et pair de France les 4 et 22 juin, capitaine-lieutenant des chevau-légers de la maison de S. M. au mois de mai, et commandant de l'ordre de Saint-Louis le 23 août. Il a suivi Louis XVIII en Belgique pendant les cent-jours, et est rentré en France avec ce prince au mois de juillet 1815. Il fut nommé gouverneur de la 18° division militaire le 10 janvier 1816, et successivement chevalier des ordres du Roi le 3 mai 1821, officier de la Légion d'Honneur le 19 août 1823, et premier gentilhomme de la chambre de S. M. le 17 juin 1824, en remplacement de M. le duc de la Châtre. Le roi lui conféra le titre de duc par ordonnance du 30 mai 1825. Le duc de Damas est mort sans postérité le 5 mars 1829. (Moniteur de cette année, col. 290, 293, 308.) Il avait épousé, le 11 avril 1779, Marie-Louise-Aglaé ANDRAULT DE LANGERON, présentée à la cour le 12 décembre de la même année, fille de Charles-Claude Andrault, chevalier, marquis de Langeron et de Maulevrier, comte de Chevrières, baron de Duzé, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur des ville et fort de Briançon, chevalier des ordres du Roi (fils aîné du maréchal de Langeron), et de Marie-Louise Perrinet du Pezeau. De ce mariage est issue :
Adélaïde-Louise-Zéphirine de Damas, mariée, 1° le 24 mai 1802, avec Charles-Elzéar-François, comte de Vogué, décédé le 10 octobre 1807, fils de Cerice-François-Melchior, comte de Vogué, et de Catherine-Louise de Bouhier de Versalieu, sa seconde femme ; 2° le 17 novembre 1813, avec Laurent-César, comte de Chastellux, pair de France, maréchal de camp, chevalier des ordres de Saint-Louis et de Saint-Ferdinand d'Espagne, officier de la Légion d'Honneur et gentilhomme de la chambre du roi, fils de Henri-Georges-César, comte de Chastellux, et d'Angélique-Victoire de Durfort.
XXIII. Roger, comte DE DAMAS, lieutenant-général des armées du roi, né en 1767, entra, en 1779, sous-lieutenant d'infanterie dans le régiment du Roi, commandé par son oncle, M. le duc du Châtelet, et fut présenté à la cour le 26 octobre 1784. En 1787 il partit pour la Tartarie Nogaise, où se rassemblait l'armée russe sous le commandement du prince de Potemkin. Accueilli par ce prince, dont il sut bientôt mériter l'attention et l'estime, il fut employé d'abord, en attendant les opérations de l'armée de terre contre les Turcs, sur la flottille russe commandée par le prince de Nassau-Siegen, et prit part à tous les combats qu'elle eut à soutenir contre celle des Ottomans sur le Borysthène. Chargé, à la tête d'une division de chaloupes canonnières montées par des grenadiers de ligne, d'enlever à l'abordage le vaisseau amiral de 74 canons qui soutenait les attaques de la flottille ennemie, et qui avait louché sur un banc de sable, il aborda ce vaisseau et en rapporta le pavillon amiral qu'il présenta au prince Potemkin. En récompense de cette action, l'impératrice Catherine envoya au comte Roger de Damas la croix de l'ordre de St.-Georges, et une épée garnie d'or, portant l'inscription du motif honorable qui lui avait mérité cette distinction glorieuse. La campagne s'ouvrit, en 1788, contre les Turcs ; le comte Roger de Damas y eut le commandement d'une colonne de grenadiers, à la tête de laquelle il fit toute la campagne. Parti d'Otchakow pour aller passer l'hiver à Saint-Pétersbourg, il y reçut de l'impératrice les témoignages les plus flatteurs de satisfaction de ses services ; et S. M. I. fit demander au roi Louis XVI la faculté d'accorder dans ses armées le grade de colonel au comte Roger de Damas, sans préjudice à son grade au service de France. Il fit dans cette qualité, en 1789, la seconde campagne, qui fut terminée par le siège de Bender. Pendant celle de 1790, il commanda un corps aux sièges de Kilia et d'Akerman, et une colonne à l'assaut formidable d'Ismail. La valeur qu'il déploya dans cette action mémorable fut admirée dans toute l'armée, et lui valut le grade de brigadier et la classe de commandeur de l'ordre militaire de St. Georges. À la fin de cette campagne, le comte Roger de Damas se rapprocha des opérations projetées par les princes français, et S. A. R. le comte d'Artois l'employa auprès de sa personne en qualité d'aide de camp, en 1791 et 1792. Pendant la campagne de Champagne, il fut attaché, auprès du duc de Brunswick, pour la correspondance des opérations de l'armée prussienne et de celle des princes ; il accompagna le comte d'Artois à Saint-Pétersbourg en 1793, et l'année suivante rejoignit l'armée de Condé. En 1795, le roi Louis XVIII lui donna la propriété d'une légion composée de 1200 hommes d'infanterie, 400 hussards et 4 pièces d'artillerie, à la tête de laquelle il fit les campagnes de 1795, 1796 et 1797. Entré au service de Naples, en 1798, avec l'assentiment de l'empereur Paul Ier, il y obtint divers commandements supérieurs et fut successivement maréchal de camp, lieutenant-général, inspecteur-général de l'armée et des forteresses du royaume, et commandant en chef des forces de cette puissance, dont il dirigea les opérations dans les campagnes de 1798 (1), 1799, 1800, 1801 et 1806. Au retour de la famille royale en France, le comte Roger de Damas quitta le service de Naples, et rejoignit Monsieur à Nancy ; ce prince l'y nomma gouverneur des 3°, 4° et 5° divisions militaires. Il fut nommé ensuite commissaire extraordinaire du roi dans la 3° division militaire, puis gouverneur de la 19° division et de la ville de Lyon. Lors de l'invasion de Buonaparte, en 1815, il se rendit le 7 mars, à Lyon ; mais ses efforts ayant été impuissants pour retenir les troupes dans le devoir, il revint à Paris avec S. A. R., suivit S. M. à Gand, et rentra avec elle en France. Au mois de septembre, il fut élu membre de la chambre des députés par le département de la Haute-Marne et par celui de la Côte-d'Or. Nommé, le 10 janvier 1816, commandant de la 19° division militaire, le comte Roger de Damas sut, par sa vigilance et sa fermeté, prévenir toute agitation lors des troubles qui éclatèrent à Grenoble. Il était lieutenant-général des armées du roi, du 22 juin 1814, commandeur de l'ordre militaire de St.-Georges de Russie, grand-croix de l'ordre de St.-Ferdinand des Deux-Siciles, commandeur de l'ordre royal et militaire de St.-Louis, du 3 mai 1816, etc., etc. Il est mort au château de Cirey au mois de septembre 1823 (2). Il avait épousé, le 21 août 1814, par contrat signé du roi et de la famille royale, Pauline DE CHASTELLUX, dont est issu :
Charles, comte de Damas.
(1) Durant cette campagne, l'histoire a consacré plusieurs traits d'une valeur éprouvée, qui honoreront toujours la mémoire de ce général. Nous citerons entre autres les combats des 15 et 17 septembre, près de Storta et d'Orbitello, qu'il eut à soutenir contre divers corps français dont il était enveloppé, et dans le dernier desquels il reçut une blessure grave à la figure, par un éclat de mitraille. Les troupes républicaines, contre lesquelles il combattit avec tant de succès divers et tant de gloire, et les annales du temps, se plurent à rendre un témoignage public d'admiration pour la belle conduite de cet officier-général, en proclamant qu'il fut le seul chef de l'armée napolitaine qui eût montré des talents et du caractère.
(2) Voyez dans le Moniteur du 8 novembre 1823, col. 1308, le discours que le comte, depuis duc de Damas, son frère, prononça sur sa tombe à la suite d'un service funèbre qu'il fit célébrer dans sa terre de Commarin le 29 octobre de la même année.
BRANCHE DE VELLEROT, éteinte.
XIX. François DAMAS, III° du nom, chevalier, seigneur de Vellerot et de Saint-Pierre-en-Vaux, second fils de Claude Damas, chevalier, marquis d'Antigny, et de dame Anne de Gaspard, dame du Breuil, naquit en 1633. Sa mère, qui était enceinte de lui lors de son testament, lui légua 15,000 livres, et son père pareille somme le 16 août 1638. François de Damas siégea aux états de Bourgogne en 1678 et 1682. Il assista, le 9 avril 1684, au contrat de mariage de François-Joseph Damas, marquis d'Antigny, son neveu, avec Marie-Jacqueline de la Baume-Montrevel. Il avait épousé, par contrat du 28 février 1658, Eléonore-Marguerite DES JOURS, dame du Monceau, fille de Charles des Jours, seigneur de Vellerot, de Saint-Pierre-en-Vaux, etc., et de Marguerite-Guillemette de Montconis. Il fut père de :
XX. Claude-Joseph DAMAS, seigneur de Vellerot et de Saint-Pierre-en-Vaux, dont il fournit le dénombrement le 11 mars 1675. (Ch. des Comptes de Bourgogne, extr. de Peincedé, t. IX, fol. 592.) Il siégea aux états de Bourgogne en 1668. Il était capitaine au régiment de Lagny, cavalerie, lorsqu'il fut tué, en 1693, dans la guerre de Flandre. Du mariage qu'il avait contracté, en 1683, avec Jeanne TIXIER, sont provenus :
1° Louis, dont l'article suit ;
2° François Damas, chanoine de l'église d'Autun en 1731 ;
3° Jean-Baptiste, chevalier de Damas, capitaine au régiment de la Marine ;
4° Antoine Damas, chanoine de Saintes en 1731 ;
5° Autre François Damas, chanoine d'Autun en 1725.
XXI. Louis, comte DE DAMAS DE VELLEROT, chevalier, seigneur de Saint-Pierre-en-Vaux, d'Arnée, etc., capitaine au régiment de Royal-Cravattes, épousa Catherine DE CHAUGY, dame de Dracy-les-Vitteaux, dont il n'eut que deux filles :
1° Charlotte Damas, mariée, le 11 août 1751, avec Henri Bataille, marquis de Dampierre, brigadier des gardes de la marine et gouverneur de Flavigny, fils de François Bataille, seigneur de Dampierre, et de Madelaine d'Escorailles ;
2° Françoise-Etiennette Damas, mariée, 1° le 19 décembre 1751, avec Henri-Charles Bataille, comte de Mandelot, capitaine de vaisseaux, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, mort à Toulon en 1762, fils de Philippe Bataille, chevalier, seigneur de Mavilly, Mandelot, la Chaux, etc., et de Louise de Vellerot, de Masoncle ; 2° le 7 avril 1772, avec Louis, de Clermont, marquis de Montoison, baron de Chagny, brigadier d'infanterie, fils de Jean-François-Antoine de Clermont, marquis de Montoison, baron de la Roche-Baudin et de Chagny, et de Catherine de Thesut.
BRANCHE DE VILLIERS,
Seigneurs DE VILLIERS, DE BUSSIERES, D'ATHIES, etc.
La branche de Villiers a eu pour auteur, vers 1350, Huguenin Dalmas, seigneur de Champléger et de Villiers en partie, fils puîné de Jacques Dalmas, III° du nom, chevalier, seigneur des mêmes terres et du meix Damas, et de Béatrix de Saint-Haon.
Les armoires pleines de Damas étant échues à Josserand, frère aîné de Huguenin, celui-ci ajouta au-dessus de la croix ancrée, un lambel pour brisure. C'est ainsi qu'on voyait l'écu de cette branche sur la tombe de Jeanne Damas, dame de Verrey, arrière-petite-fille de Huguenin, en l'église de Saint-Seine ; ce fut probablement vers cette époque que les seigneurs de Villiers adoptèrent un second sceau ou contre-scel à une hie, accompagnée de 6 damascènes (cent-feuilles) ou roses d'outre-mer (1), par allusion à la tradition ayant cours alors, qui faisait descendre la maison de Damas des guerriers qui avaient conquis la province d'Amasie (2), dans les premières croisades. Ce dernier sceau finit par prévaloir exclusivement dans celte branche, aînée de celle de Morande, et ce ne fut qu'après son extinction, et vers 1670, que celle-ci a repris la croix ancrée en écartelures. Voyez Planche des Sceaux, n° 36, 37, 38.) Nous allons reprendre le travail de M. de Barive sur les branches de Villiers et de Cormaillon, puînées de celle de Champléger, travail que nous avons dû interrompre un moment pour expliquer l'origine de la branche de Vanoise, et la postérité qui en est issue. Tous les titres marqués d'une étoile ont été visés au cabinet du Saint-Esprit, par M. Chérin en 1781, dans la preuve de cour du comte de Damas-Cormaillon.
(1) Il y a lieu de signaler ici quelques inexactitudes des auteurs sur ces armoiries. Les uns donnent à la hie le nom de poteau de mer ; d'autres ont confondu les roses avec des quintefeuilles. Voici ce qu'on lit dans un manuscrit du XVI° siècle, conservé dans les Archives de M. le baron de Joursanvault : Damas de Villiers différent quant aux armes du précédent (Damas à la croix ancrée), mais d'un même estoc : « D'argent, au fusil de sable, bouclé du même, accosté de 6 quintefeuilles de gueules. C'est le seul document connu où l'on ait désigné un fusil au lieu d'une hie.
(2) Ces sortes d'allusions et de rébus étaient d'un usage si commun, dans les armoiries aux XIII° et XIV° siècles, que le sieur des Accords en composa un recueil pour la seule province de Picardie. La maison de Montault (de Monte Alto), ducs de Navailles, premiers barons de Foix et d'Armagnac, portait anciennement une fasce. (Voyez son sceau en 1242, gravé dans l'Histoire de Languedoc, par D. Vaissète, t. V, pl. 7, n° 99.) Plus tard, lors de l'invention de l'artillerie moderne, cette famille quitta la fasce pour prendre un écu d'azur, à 2 mortiers de guerre d'argent, qu'elle portait dès 1355, suivant l'Histoire des Grands Officiers de la Couronne, t. VII, pp. 602, 605. Ce changement fantastique, comme il y en eut un grand nombre, n'avait eu d'autre but que de rendre les armes plus conformes à la signification du nom ; car, dans l'esprit du temps, un mortier et un monte-hault exprimaient la même chose. Avant l'époque assez récente où l'on s'est-occupé de réunir les titres de la maison de Damas, les généalogistes eux-mêmes n'avaient que des notions superficielles sur cette ancienne famille. La différence des armoiries, dont on ne s'expliquait plus la cause, avait partagé les esprits sur l'origine des deux principales tiges de cette maison. Il est curieux aujourd'hui de voir l'opinion qu'on en avait sous Louis XIV. Nous la tenons d'une autorité grave, de M. Ferrand, nommé intendant de la généralité de Dijon en 1694. Voici ce qu'il dit dans un Mémoire sur la Bourgogne, destiné à l'instruction de M. le duc de Bourgogne, père de Louis XV, et conservé dans le cabinet de M. Clairambault, à la Bibliothèque du Roi, vol. 368 des Mélanges, fol. 178 : « Pierre de Damas, seigneur de Courmaillon et du Fain. Bonne famille. Ils se disent de la même que les Damas du Mâconnais et du Charolais. On croit que les Damas de Marcilly, du Charolais, sont les aisnez. D'autres font deux familles des Damas ; ils disent que les premiers sont les plus anciens. » Cette présomption d'une plus grande ancienneté des Damas de Cormaillon, était fondée sur la possession immémoriale du fief de Damas dans les branches de Champléger et de Villiers ; mais on a vu précédemment que ce fief était un apanage de puîné, puisque la branche de Vandenesse et de la Bazolle, souche de celle de Champléger, était cadette et hommagère de celle de Cousan dès la fin du onzième siècle.
XI. Huguenin DALMAS, seigneur en partie de Villiers et de Champléger, second fils de Jacques Dalmas, chevalier, seigneur de Champléger, de Vieillevigne, de Villiers, etc., et de Béatrix de Saint-Haon, est compris collectivement dans l'acte du 14 octobre 1342*, par lequel son père, au nom de sa femme et de leurs enfants, confirma un accencement fait précédemment au profit de Jean Vincent, de Vieillevigne, le 2 janvier 1325* (v. st.) Lesdits Jacques Oalmas et Béatrix, en établissant successivement leurs enfants, leur avaient donné une portion provisionnelle de leurs biens, comme, entre autres, le meix de Damas à Jeanne, épouse de Guiot de Vaux, et partie de la terre de Villiers (1) à Huguenin Dalmas. Lors du partage de la succession de Jacques III, seigneur de Champléger, entre Josserand, Huguenin et leurs trois sœurs Guillemette, Jeanne et Marguerite Dalmas, Huguenin eut la cinquième part de la terre de Champléger, ainsi qu'on le voit par des lettres patentes du duc de Bourgogne du 21 mai 1399*, en faveur de Philibert de Vaux, son neveu, auquel Huguenin céda sa portion de Champléger. Il transmit la partie de Villiers qu'il possédait à son fils aîné. II en eut, entre autres, trois, nommés :
1° Jean, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Pierre Daulmais, qui fut témoin avec son frère aîné d'une reconnaissance donnée, le 13 avril 1404, à Guillaume Daulmais et Philiberte de Chasan, sa femme, par Guillaume de Mandelot et Huguenin Audroin de Montréal ;
3° Alexandre Daulmais, dont Sibylle Daulmais était veuve lorsque par acte du 7 avril 1407, passé devant Jacot Chatain, clerc-juré, sous le sceau de Semur, elle vendit à Guillaume Daulmais, écuyer, tout le droit de douaire qu'elle tenait en la ville, finage et territoire de Brianny, tant en hommes, femmes, tailles, censives, etc. (Extraits de Palliot, p. 4.)
(1) Cette terre, dont on trouve le nom fréquemment orthographié Viglières, Villières, Vilers et Villers dans les anciens titres, est située dans le Morvan, bailliage d'Autun, et comprenait 28 feux. (Voyez le dénombrement de ce bailliage dans le t. I, p. 590, du Dictionnaire des Gaules et de la France.) C'est par erreur que dans le t. II de l'Histoire des Pairs de France, généalogie DE DAMAS, p. 10, on a confondu cette terre avec celle de Villiers-la-Grange, au bailliage de Noyers, laquelle n'appartenait point à la maison de Damas.
XII. Jean DAMAS, Ier du nom, écuyer, co-seigneur de Villiers, seigneur de Bussières au bailliage de Semur en Auxois et de Censerey, fils et successeur de Huguenin, est mentionné pour sa terre de Bussières avec les hoirs de Guillaume Dalmas, pour ce qu'ils tenaient à la maison Dieu et autre part ; le seigneur de Malain, pour la terre de Chenaulx ; messire Pierre de Cussigny, pour la terre de Pont ; Josserand d'Aisey, pour celle d'Aisey ; les hoirs de Guillaume de la Coulemelle, pour l'arrière-fief de ce qu'ils tenaient à Malay ; les hoirs de Guillaume Geoffroi, pour ce qu'ils tenaient à Thil-la-Ville ; Bonne de Saulx et Jean de Lantillière, pour ce qu'ils tenaient au même lieu ; la dame de Talmey, pour ce qu'elle tenait à Saulx ; Robert de Marrey, pour le four et le péage de Dampierre ; les hoirs de Guiot d'Aisey pour ce qu'ils tenaient à la maison Dieu et ailleurs, etc., dans un aveu et dénombrement rendu par Jean, sire de Thil, de ses château, terre et ville de Thil, au duc de Bourgogne, le 11 octobre 1396* (Ch. des Comptes de Bourgogne, copie authentique délivrée le 7 avril 1780, dans les archives de M. le baron de Damas). Jean Daulmais, écuyer, ayant acquis des biens-fonds situés au finage de Censerey, de Thomas et Jean de la Tremblaye, écuyers, et mouvants de Simonne de Sandon, il les reprit de fief d'Etienne de Fussey, écuyer, seigneur en partie de Grosbois, mari de cette dame, suivant les lettres de ce dernier, données en présence de Girard de Saffres, prêtre co-adjuteur du tabellion de Vitteaux, le dimanche (28 mars) que l'on chante lœtare Jerusalem, 1400. (Ex. de Palliot) Noble homme Jean Damas, écuyer, était marié avec Marie DE MONTAGU (du sang royal de France), fille de Philibert de Montagu, chevalier, seigneur de Couches, de Saint-Pereuse, de Massingy et de Nolay, et de Jeanne de Vienne, lesquels, tant en leur nom qu'au nom de ladite Marie, leur fille, passèrent une transaction le 4 juin 1401, ensuite d'un compromis du 6 avril 1399, avec Guillaume de Vienne, chevalier, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, au sujet de la succession de feu Jean de Vienne, fils de feu noble et puissant seigneur Jacques de Vienne, chevalier, seigneur de Montby et de Belleneuve, mort au voyage de Hongrie en 1396. (Cabinet des ordres du Roi, chevaliers du Saint-Esprit, t. 21, fol. 178.) Jean Damas, écuyer, seigneur de Bussières, reçut, le 31 mars 1405*, la donation que lui fit Philiberte de Chasan, dame de Cizery en partie, femme de Guillaume Damas, écuyer, sire dudit lieu en partie, de tout ce qu'elle possédait en terre, justice et seigneurie haute, moyenne et basse, au lieu de Villiers (1), tant en meix, maisons, prés, hommes et femmes, main-mortes, exploits de justice, rentes et revenus. Elle fit cette donation, avec l'approbation de son mari, en compensation, dit-elle, des bienfaits, amours et curialités qu'elle avait reçus dudit Jean Damas. Cet acte, qui rendit ce dernier possesseur de la totalité de la terre de Villiers, au bailliage d'Autun, fut passé sous le sceau de la cour du duc du Bourgogne, devant Poinceot Guichard, demeurant à Monceaux, juré de ladite cour et coadjuteur du tabellion d'Avallon. (Orig. en parchemin le sceau perdu.) Jean 1er vivait encore le 6 août 1413 et mourut avant le 15 juillet 1438, ayant eu :
1° Guillaume, dont l'article suit ;
2° Pierre Damas, co-seigneur de Bussières, de Censerey et de Villiers. Il fit un partage avec son frère aîné le 1er septembre 1407. Sur la fin de l'année 1411, il accompagna Marguerite de Bavière, duchesse de Bourgogne, dans le voyage que cette princesse fit à Paris. (Hist. de Bourgogne, par D. Plancher, t. III, p. 586.) Il était écuyer d'écurie de Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, suivant un compte du trésorier et receveur-général de ce prince pour l'époque commencée le 7 janvier 1413 (v. st.) au 31 octobre 1414. (Cab. du Saint-Esprit, généal. de le Laboureur, vol. 25, fol. 131.) Le 8 juillet 1414, le duc de Bourgogne l'envoya pour faire marcher les nobles du pays au secours de la ville d'Arras, assiégée par le roi Charles VI. La même année, il commandait trente hommes d'armes dans la compagnie du sire de Toulongeon ; et l'an 1418 il fit lever les nobles du bailliage d'Autun pour passer en France au service du roi et du duc de Bourgogne. Dans un compte de Jean de Noident du 7 janvier 1415 au 31 décembre 1418, il est fait mention d'un don de 600 francs que le duc de Bourgogne lui donna en augmentation de son mariage. (Ibid., fol. 142.) Pierre Damas prêta serment comme capitaine (gouverneur) du château de Châtillon le 8 janvier 1413 (v. st.). Il était capitaine du château de Montbard en 1422. II fut présent en cette qualité, le 13 avril 1423 (v. st.) à la cérémonie du mariage de Jean, duc de Bedfort, avec Anne de Bourgogne. (Histoire de Bourgogne, t. III, p. 553.) Pierre Dalmax (2) reconnut sous son sceau, par acte du 8 mars 1438, avoir reçu de Huguenin d'Orge une lettre de tutelle pour Guiot, Isabelle et Jehannette, enfants moindres d'ans (mineurs) de feu Guillaume Dalmax, son frère, en vertu de laquelle lettre il a procédé à certains partages avec ledit Huguenin d'Orge, celui-ci stipulant comme mari de Catherine d'Athies, mère desdits mineurs. (Original en papier coton.) Pierre Damas figure dans le registre des fiefs du bailliage d'Autun en 1430 pour sa portion de la terre de Villiers. Il vivait encore le 17 septembre 1432, époque à laquelle il fut témoin de la constitution de dot faite par Catherine de Montagu, dame de Sombernon, à Jeanne de Villers-Sexel, sa fille. (Chambre des Comptes de Bourgogne, Extraits de Peincedé, t. V, fol. 36, t. XVIII, fol. 799, t. XXIV, fol. 707, et t. XXVII, fol. 477.) Il est rappelé comme défunt dans une transaction du 15 juillet 1438, et comme père de :
A. Jean Damas, écuyer, seigneur des Prés, qui assista, le 8 juillet 1442, au contrat de mariage de Jeannette Damas, sa cousine germaine, avec Jean, seigneur de Nanteuil. Le 13 décembre 1445, le même Jean Damas, seigneur des Prés, reprit de fief sa maison de Maupertuis, située à Thil-la-Ville, de Bernard de Châteauvillain, seigneur de Grancey, de Pierrepont et de Thil. (Extraits de Palliot, p. 17.) Il est porté, en la même année, comme fils de Pierre Damas, au nombre des nobles qui furent imposés pour le voyage d'Outremer. (Extraits de Peincedé, t. XV, p. 123 ; t. XXIV, fol. 734.) Le 10 janvier 1456 (v. st.), Jean Damas fut présent au contrat de mariage de Bonne Damas, sa cousine germaine, avec Jean de Ramezel. Jean Damas parait dans un acte du 5 octobre 1458, et vivait encore le 14 mai 1459 ;
B. Bernard Damas, vivant le 15 juillet 1438 ;
C. Autre Jean Damas, seigneur de Champeaux-les-Thil, en Auxois, qui fut présent au contrat du 10 janvier 1456, et prêta serment de fidélité au roi et au dauphin en la prévôté de Montbard en 1478. (Chambre des Comptes de Bourgogne, Extraits de Peincedé, t. II, p. 540, t. XXVI, fol. 451, 456.) Il vivait le 15 février 1480 (v. st.), et eut entre autres enfants :
Guillaume Damas, qui passa un arrentement perpétuel le 15 février 1480* (v. st.), sous le sceau de la chancellerie de Bourgogne, devant messire Jean Columbi, prêtre, notaire-juré, au profit de Huguenin Chevillard et Odot Chevillard, son neveu, domiciliés à Buxy, de biens, meix et maisonnements, situés audit lieu de Buxy ou val de Maurienne, avec tous les vergers, déserts de vignes, curtils, prés, terres, vignes, chènevières, etc.; le tout nommé vulgairement le meix Damas.... la corvée Damas, dix ouvriers de désert tenant à M. de Rochefort, etc. (Expédition en parchemin d'environ 1550.) Guillaume Damas, fils de Jean Damas, écuyer, seigneur de Champeaux, est nommé avec Guiot Damas, écuyer, seigneur de Villiers, et Guillaume Damas, écuyer, seigneur de Morande, dans le testament de Lambert de Marcheseuil, chevalier, signé Popardi, le mardi après la Saint-Michel 1483 ;
D. Etienne Damas,
E. et Guiot Damas, vivants le 15 juillet 1438 (3) ;
F. Pierre Damas, qui fut seigneur de Bussières et en partie de Villiers. Il est cité pour cette dernière terre avec Philibert Damas de la Bazolle, seigneur de Vandenesse, dans le registre des feux des bailliages d'Autun et de Montcenis de l'an 1483. (Extraits de Peincedé, t. XVIII, fol. 789.) Il avait épousé Guimare de Brun ou d'Abren, veuve de Jacques de Villers-la-Faye, écuyer, seigneur de Villers-la-Faye, de Marey, etc., maître d'hôtel de la duchesse de Bourgogne. (Histoire de la maison de Vergy, p. 319.) Les deniers dotaux de cette dame ayant servi à l'acquisition de la terre de Villers-la-Faye, faite par son mari, de son frère aîné Jean de Villers, elle éleva des prétentions à la possession de cette terre, comme on le voit par un compromis que Pierre Damas, son mari, passa en son nom devant Richard Damel, notaire public sous le sceau de la cour de Dijon, le mercredi, veille de la fête de Saint-Mathieu, apôtre, 20 septembre 1484, avec Guillaume de Villers-la-Faye, chevalier, seigneur d'Igornay, acte dans lequel Philippe de Fontette, seigneur de Verrey, intervint comme arbitre de Pierre Damas. Celui-ci vivait encore avec Guimare de Brun, lors d'une transaction qu'il passa avec Charles, Jacques et Jean de Villers-la-Faye, fils de cette dame (4), qui lui assurèrent 180 livres de rente viagère pour toutes ses prétentions, par acte du 25 mai 1501. (Bibliothèque du Roi, chevaliers du Saint-Esprit, t. CCLII, fol. 36 et 379 ; et Preuves de la maison de Villers-la-Faye pour les carrosses, faites le 10 décembre 1786.) De Pierre Damas, seigneur en partie de Villiers, paraissent être issus :
1. Gérard Damas, seigneur de Villiers et autres lieux, mort avant le 11 décembre 1543. A cette époque, la dame de Bauffremont, sa veuve, obtint des lettres de terrier pour la part qu'elle avait dans les dîmes de Chuzar au finage de Mont-Saint-Jean. (Inventaire des titres de la maison de Damas, fait au bailliage d'Auxois le 16 décembre 1627.) ;
2. Claude Damas, écuyer, auquel le roi Louis XII inféoda la justice des terres de Lec et de Préforgeu, en la châtellenie d'Argilly, avec les héritages en dépendants, qui appartenaient audit Claude comme héritier de Pierre Damas, son père, par lettres patentes du mois de juin 1510 (Extraits de Peincedé, t. III, p. 560) ;
G. Jeanne Damas, mariée à Jean III, seigneur de Fontette, de Verrey, de Quincerot et de Chevanay, lequel fut armé chevalier à la guerre de Liège en 1468 (5). Ils ont eu pour fils :
1. Jean IV, seigneur de Fontette, qui, en son nom et en celui de Philippe de Fontette, seigneur de Verrey, son frère, reprit de fief de la seigneurie de Thil la terre de Bussières, du chef de sa mère, par acte du 8 septembre 1491, signé Clericii, en présence de Jean Damas, prêtre, chanoine de Thil et curé de Coursegoul. (Extraits de Palliot, p. 34.) Jean IV de Fontette épousa, le 4 mars 1487 (v. st.), Claude Damas de la Bazolle (Voyez p. 152) ;
2. Philippe de Fontette, écuyer, seigneur de Verrey, épousa, le 4 mars 1487 (v. st.), Jeanne Damas de la Baxolle, sœur de Claude, mariée le même jour à son frère aîné ;
H. Guiotte Damas ;
I. Jeanne II Damas, qui fut mariée à Pierre de Chandieu, chevalier, seigneur de Norry et de Montigny-Lencoup, avec lequel elle vivait en 1466. Elle le rendit père, entre autres enfants, de :
aa. Antoine de Chandieu ;
bb. Anne de Chandieu, mariée à Jean de la Menue, seigneur de Perrigny, qui assigna les deniers dotaux de sa femme, par acte du 15 août 1505 (Archives de la maison de Saint-Privé) ;
J. Marguerite Damas ;
K. Agnès Damas,
L. et Chrétienne Damas, Elles sont toutes nommées avec leurs frères et sœurs dans la transaction du 15 juillet 1458.
3° Simon, auteur de la branche DE MORANDE, barons DE VILLIERS et comtes DE CORMAILLON, rapportée plus loin ;
4° Jean Damas, qui fut seigneur en partie de Villiers, dont il fit hommage, en 1407, au comte de Nevers. (Fonds de Clairambault, vol. 186 ; Inventaire des titres de la Chambre des Comptes de Nevers, fol. 252.) Lui et Pierre Damas, son frère, servaient, en 1417, sous le seigneur de Couches (Jean de Montagu), avec Louis de Digoine, suivant une montre du 31 août de cette année. Le 29 mai 1414, il avait comparu avec Jean de Digoine à la montre des hommes d'armes du seigneur de Châteauvillain, passée à Chatillon. (Extraits de Peincedé, t. XXVI, pp. 174, 234.) Jean Damas fut écuyer d'honneur de Charles, comte de Nevers (depuis Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne). On le voit compris comme tel dans un état de la maison de ce prince de l'année 1434. (Cabinet du Saint-Esprit, Mélanges, vol. 186, fol. 389.) Il est qualifié seigneur (en partie) de Censery dans une transaction du 15 juillet 1438. Il eut pour fils :
Jean Damax, qui fut présent, le 8 juillet 1442, au contrat de mariage de Jeannette Damas avec Jean de Nanteuil ;
5° Jeannette Damas, femme de Guillaume de Baugis.
(1) On conserve le rôle des tailles et rente de la seigneurie et justice (haute, moyenne et basse) de la ville et du finage de Villiers, dues à Jehan Daulmais, escuier, dressé le 3 novembre 1407. (Original en papier.)
(2) Il est nommé Dalmax dans l'acte, et il le signa P. Damas. Cet acte est scellé d'un sceau de cire rouge en placard, en majeure partie brisé. On distingue encore le casque, une tête de licorne en cimier, l'initiale du mot Pierre, et les lettres MA du mot DAMAS. (Voyez la Planche des Sceaux.)
(3) On trouve un Guiot Damas, qualifié chevalier en 1495. Il pouvait être le même que le frère d'Etienne. (Archives de M. le baron de Joursanvault.)
(4) Jean de Villiers, écuyer, seigneur de Marcy, puis de Villers-la-Faye, eut un fils, nommé Jacques, mort jeune, et une fille, Marie de Villers-la-Faye, dame de Marey et de Villers-la-Faye en partie, mariée à Jean Damas, seigneur de Verpré. (Voy. p. 176.)
(5) La famille de Fontette avait sa sépulture dans l'église de Saint-Seine, dont Simon Damas est qualifié aumônier dans un acte de vente du 6 juin 1470. (Original en parchemin aux Archives de M. le baron de Damas.) Jeanne Damas, épouse de Jean de Fontette, fut inhumée en cette église, sous une tombe plate devant la sacristie. Ses armes étaient une croix ancrée, avec un lambel pour brisure. (Extraits de titres tirés des Archives de feu M. le baron de Joursanvault.)
XIII. Guillaume DAMAS, écuyer, seigneur de Villiers, de Thenissey et de Censery en partie, partagea avec Pierre Daulmais, son frère, du consentement et en présence de leur père, tous les biens maternels et autres qui pouvaient être communs, entre eux, par acte du Ier septembre 1407*, passé sous le sceau de la cour du duc de Bourgogne, devant Humbert Miget, juré de ladite cour et co-adjuteur de Girard de Vignes, clerc-fermier du tabellionnage de Semur. Guillaume Damas, uni à son père, vendit une rente annuelle et perpétuelle de 100 sous tournois, assise sur les justice et seigneurie de Censery, à Jacqueline de la Tournelle, dame du Roussay, épouse de Pierre de Gerland, chevalier, seigneur de Milley, par acte du 6 août 1413, passé devant Guillaume de Bondis, prêtre, notaire public à Arnay-le-Duc. Il est qualifié seigneur de Thenissey en partie, dans un acte d'acquisition de vignes situées au même lieu, qu'il fit le vendredi avant l'annonciation 1414, devant Jean Preuvot, prêtre co-adjuteur du tabellion de Flavigny. (Extr. de Palliot.) Guillaume et Pierre Daumais, frères, communs en biens, et Simon Daumais, leur frère, agissant pour lui et au nom de Jean Daumais, leur autre frère, formant avec Simon une semblable communauté, firent le partage de la terre de Bussières, par acte du 8 janvier 1417* (v. st.). Guillaume épousa Catherine, dame D'ATHIES, de Jouancy et de Gissey-sous-Salmaise (1), laquelle était veuve lors d'une quittance que lui donna, en 1425, le mardi après l'apparition de N. S., Jean de Massilly, seigneur de Vaubusson et de Rossay, mari de Jeanne de la Tournelle, d'une somme de 20 francs, à cause de la rente de 100 sous tournois, constituée en 1413 (Extr. de Palliot, p. 7. Catherine d'Athies se remaria à Huguenin d'Orge, seigneur de Cussangy en partie, dont elle était veuve lorsqu'elle transigea le 28 juin 1446*, par acte passé devant Gui de Montagu, clerc-bachelier en décrets, notaire public juré de la cour du duc de Bourgogne, avec Guiot Damas, son fils aîné, agissant pour lui et au nom de Jeannette, sa sœur, d'une part, et Jean Trifonneaul, écuyer, époux d'Isabelle Damas, leur sœur, sur leurs droits respectifs dans les terres de Villiers et de Censery. (Orig. en parch.) Elle avait eu de son premier mari (2).
1° Guiot, dont nous allons parler ;
2° Jean Damas, prêtre, chanoine de Thil en Auxois, mentionné dans des actes des 25 avril et 8 septembre 1491 ;
3° Geoffroi Damas, prêtre, qui fut aussi chanoine de Thil. Il vivait le 27 janvier 1488 ;
4° Jeannette Damas, mariée, par contrat passé devant Berthelot, notaire à Autun, le 8 juillet 1442*, avec Jean de Nanteuil, écuyer, seigneur de Nanteuil. (Original en parchemin.) Sa mère et son frère Guiot lui constituèrent en héritage perpétuel 30 livres de rente sur la chevance que Catherine d'Athies avait en tout le village de Gissey, plus une somme de 100 livres et des habits nuptiaux convenables à sa condition. Jeannette Damas et Jean de Nanteuil, son mari, furent représentés par Guiot Damas, frère de cette dame, dans la transaction du 28 juin 1446, précédemment citée. Elle vivait encore le 30 novembre 1461 ;
5° Isabelle Damas, mariée, avant le 28 juin 1446, avec Jean Trifonneaul, écuyer, seigneur de St-Germain-des-Champs. Ils vivaient en 1468, ayant pour fille :
Anne Trifonneaul, dame de Saint-Germain, mariée, par contrat du 22 avril 1468, avec noble seigneur Lambert de Marcheseuil, chevalier. Ils vivaient le 31 mai 1486. (Extraits de Palliot, p. 31.)
(1) Catherine d'Athies, ayant acquis la portion de Gissey que possédait Jehannette d'Athies, femme d'Etienne Sarraxay, écuyer, fut mise en possession par lettres du duc de Bourgogne du 26 mars avant Pâques 1457. (Extraits de Palliot, t. I, fol. 14 ; D. Villevieille.)
(2) Simon Damas, aumônier de Saint-Seine en 1470, pouvait être fils de Guillaume et de Catherine d'Athies. Il fut présent, le 6 juin de cette année, à l'acte par lequel Marguerite de Lery, femme d'Odille Bertot, écuyer, et Pernette de Lery, fille de Jean de Lery, écuyer, et d'Isabeau de Damas, cédèrent à Guillaume et Simon Damas, frères, leurs oncles, tous leurs droits dans la succession de leur mère moyennant 300 francs. Cet acte fut passé devant Jean Symonot, prêtre, notaire public et juré de la cour du duc de Bourgogne. (Original en parchemin.)
XIV. Guiot DAMAS, écuyer, seigneur d'Athies, de Villiers en partie, de Jouancy et de Gissey-sous-Salmaise, succéda à son père avant l'année 1437, époque à laquelle, de concert avec sa mère, il rendit un hommage au comte de Nevers. On le trouve porté, en 1435, au rôle des nobles qui tenaient garnison à Coublans, et il servait encore en 1444 (Extr. de Peincedé, t. XXVI, fol. 435, 459. Fonds de Clairambault, vol. 186. Inventaire de la Chambre des Comptes de Nevers, fol. 252.) Jean de Pontaillier lui céda ce qu'il possédait de la terre d'Athies par acte du 4 janvier 1447 (v. st.) Il épousa, par contrat du 29 mars 1448, Guigonne DE CLUGNY , morte avant le 25 avril 1491, fille de noble homme Huguenin de Clugny, et de Jeanne de Digoine et sœur de noble seigneur Jean de Clugny, chevalier, seigneur de Sanvignes près de Villiers-lès-Haut, terre qu'il céda à Guiot Damas, son beau-frère, en acquittement de dot, les 4 et 15 avril 1473 et 22 octobre 1474, dont celui-ci fournit le dénombrement à Claude de Chauvirey, dame de Mavilly, le 15 février que l'on comptait encore 1474. (Extr.de Palliot, p. 20.) Le même Guiot Damas, par la médiation de noble et paissant homme messire Jacques de Clugny, chevalier, seigneur de Menessaire, conclut un accord avec Jean Trifonneaul, son beau-frère, au sujet des successions de Guillaume Damas et Catherine d'Athies, par acte passé à Semur devant Gui de Montagu, le 22 avril 1468*, acte dans lequel sont rappelés le père et l'aïeul de Guiot Damas, et qui fut ratifié le 27 du même mois par Isabelle Damas, devant Jean Missot, clerc-bachelier en décrets, notaire public. (Orig. en parch.) En 1450, Guiot Damas est cité pour partie de la terre de Gissey, au rôle des feux du bailliage de la Montagne ; en 1461, au registre des feux du bailliage de Noyers pour sa terre de Jouancy, et, en 1461, au rôle des feux du bailliage d'Autun pour la terre de Villiers. (Chambre des Comptes de Bourgogne, ext. de Peincedé, t. XVIII, pp. 515, 818.) Guiot Damas était homme d'armes, en 1470 et 1472, sous Jacques de Clugny, écuyer d'écurie du duc de Bourgogne, et bailli d'Autun. (Cabinet de l'ordre du Saint-Esprit.) Il comparut le 1er octobre 1498 à la montre des nobles du bailliage d'Auxois. (Extr. de Peincedé, t. IX, fol. 112.) Il avait épousé en secondes noces Jeanne DE MARCHESEUIL, veuve de N. de Digoine, avec laquelle il vivait le 18 octobre 1491*. Ce même jour, par acte passé à Sampigny, en présence de messire Lambert de Marcheseuil, chevalier, seigneur de Saint-Germain, et de Philibert d'Avrecourt, écuyer, seigneur de Cuves, elle transigea avec Alexandre et Hilaire Damas, ses beaux-fils, au sujet du préjudice que Guiot Damas leur avait fait par son deuxième mariage avec ladite Jeanne de Marcheseuil. Alexandre Damas, en son nom et au nom de son frère et dudit Guiot, leur père, s'engage à payer à ladite dame la somme de 200 livres tournois, pour la compléter de toutes ses prétentions quelconques, présentes et à venir, ce qu'elle accepta ainsi que noble homme Guillaume de Digoine, son fils. Guiot Damas avait eu de son premier mariage :
Du premier lit :
1° Alexandre, dont l'article suit ;
2° Hilaire Damas, mort avant le 23 août 1497, sans postérité ;
3° Geoffroi Damas, dont on ignore la destinée ;
4° Bonne Damas, dame de Jouancy, terre qu'elle porta en mariage, suivant son contrat du 27 janvier 1488* (v. st.), passé devant Croisier, notaire, à Jean Edouard, écuyer, homme d'armes des ordonnances du roi sous la charge du gouverneur de Bourgogne ;
5° Laurette Damas,
6° et Catherine Damas, religieuses claristes à Chalon en 1473. (Minutes de Louis Palet, notaire à Chalon.)
7° Émilienne Damas, épouse de Guillaume de Digoine, écuyer, seigneur de Mercurey. Guiot Damas lui assigna 50 livres de rente à Meursault, et un muid de vin de rente à Sampigny, par acte du 10 juin 1489*, passé devant Gontot, notaire, en présence de Mathias de la Croix, écuyer, demeurant à Meursault. Ils vivaient en 1516 ;
8° Jeanne Damas, mariée, par contrat passé devant Alexandre Croisier, notaire, le 25 avril 1491*, avec Philibert d'Avrecourt, écuyer, seigneur de Cuves, Elle eut en dot 700 livres tournois ;
Du second lit :
9° Hilaire Damas, mineure en 1474, mariée, par articles du 23 août 1497, avec Jacques de Vaux, écuyer. Son père et Alexandre de Damas, son frère, lui constituèrent 800 liv. tournois de dot, pour tous ses droits paternels à écheoir, et ses droits maternels échus, et pour ceux qu'elle avait en la succession de feu Hilaire Damas, son frère, en présence de messire Lambert de Marcheseuil, chevalier, seigneur dudit lieu, de Guillaume de Crécy, seigneur de Blesy en partie, de Hugues, bâtard de Clugny, etc. Elle était veuve lorsque, par acte du 4 novembre 1519, elle donna quittance à son frère Alexandre de la somme de 900 livres tournois pour sa dot, quittance qu'elle fit écrire et signer par Jean de Vaux, son fils, et qui fut transcrite le 29 janvier 1522, à la suite de ses articles de mariage. (Originaux en papier.)
XV. Alexandre DAMAS, chevalier, seigneur de Villiers, d'Athies, de Sanvignes, de la Grange, de Montmarin, de Cressy, d'Alligny, de Roilly, de Mavilly, de Chanlault, de Corcelotte, de Saint-Didier et de Pazilly, transigea avec sa belle-mère, Jeanne de Marcheseuil, de concert avec son frère Hilaire, au sujet des avantages dont cette dame devait jouir, à titre de douaire après la mort de Guiot Damas, transaction acceptée par Guillaume de Digoine, écuyer, frère consanguin d'Alexandre et d'Hilaire Damas, en présence de messire Lambert de Marcheseuil, chevalier, seigneur de Saint-Germain, par acte du 18 octobre 1491* (Orig. en papier), et s'allia, par contrat du 13 juillet 1494, avec Perronelle DE CRECY, fille de Nicolas de Crécy, chevalier, seigneur de Venarrey, et de Jeanne de Vaitte. Vers 1500, Alexandre Damas acheta de Claude de Ragny, chevalier, la terre de Pazilly pour la somme de 800 livres, avec réserve du droit de rachat pour le vendeur et pour les siens. Huguette de Ragny, fille et héritière de Claude, et épouse de Jeannin Damas, seigneur de Montagu, en considération des agréables services qu'Alexandre Damas avait rendus à son mari ainsi qu'à elle, lui fit cession dudit droit de rachat, par acte passé à Meursault le 29 juillet 1506, en présence de Jean Edouard, seigneur de Jouancy, de Pierre Damas, seigneur de Morande, de Gui Cassard, licencié en droit, etc. (Extr. de Palliot, p. 39.) Le 4 avril 1509, Alexandre Damas acheta la terre seigneuriale de Marnay, le village de Rucelle et la Vallée de Buy, de Jacques de Clugny, chevalier, seigneur de Menessaire, puis en 1521, partie des terres de Lantilly et Chasselambert d'Alain de Sainville. (Extr. de Palliot, p. 43.) Il avait repris de fief, le 4 avril 1515, la moitié de la terre de Thil-la-Ville et de la Maison-Dieu (Extr. de Peincedé, t. IX, p. 164.) Il paraît dans divers actes des 21 août 1523, 7 novembre 1527, 23 avril 1528, 23 novembre 1529, 17 juin 1530, 5 décembre 1536, 30 juin 1541 et 17 mars 1547 (v. st.) En 1537*, il fournit à Antoine de Chandieu, chevalier, seigneur de Buxy et d'Origny, l'aveu et dénombrement de son meix Damas, avec ses dépendances, savoir : la corvée Damas, la grange et le verger, etc., etc., relevant de la seigneurie de Buxy ou val de Maurienne, et déclare que les hoirs d'Odot Chevillard lui doivent 45 sous de cens annuel. Par un traité qu'Alexandre Damas passa avec son fils aîné, le 15 novembre 1547*, on apprend qu'il avait acquis la terre de Roilly, près Semur, d'Edme de Malain, seigneur de Missery, et de Françoise de Bauffremont, sa femme, ainsi que la moitié des terres de la Varenne et de la Mothe, de Louis de Thoisy, écuyer, seigneur de Mugnois. (Originaux en parchemin.) Perronelle de Crécy était veuve lorsque, par acte du 8 août 1550*, elle fit donation entre-vifs à Claude Damas, son fils, des deux tiers de tous ses biens. (Original en parchemin.) Elle eut sept enfants :
1° Claude, dont l'article suit ;
2° Geoffroi Damas, écuyer, seigneur de Pazilly, qui servait en 1526, en qualité d'homme d'armes dans la compagnie du comte de Montrevel, suivant la revue qui en fut faite à Tonnerre le 14 mars de cette année. (Cabinet du Saint-Esprit, titres scellés, vol. 120, fol. 195.) Alexandre de Damas lui fit donation entre-vifs au contrat de mariage de Claude, son frère, avec Jeanne du Bos, le 21 juillet 1531, des terres et seigneurie de Sanvignes, Pazilly, Lantilly, Chasselambert et Chandoiseau. (Extraits de Patliot, p. 46.) Il fit montre à Bar-sur-Seine dans la compagnie du duc de Guise, le 12 décembre 1545. (Extraits de Palliot, p. 177.) Ses père et mère fondèrent de leur procuration, le 25 février 1547 (v. st.), Hugues de Clugny, seigneur de Buy, pour traiter du mariage dudit Geoffroi Damas, en lui assurant la terre de Sanvignes, avec Jeanne de Salins, fille de noble seigneur Jacques de Salins, seigneur de Corrabœuf, d'Ivry et du Vernoy, et de Jeanne de Choiseul, sa veuve. A ce contrat, passé devant Faye, notaire royal à Corrabœuf, furent présents Antoine et Claude de Salins, frères de la future épouse, et Jean de Clugny, seigneur de Menessaire. Geoffroi Damas mourut ab intestat au mois de juin 1550. Sa succession fut partagée le 21 féyrier suivant (v. st.) ;
3° Huguette de Damas, mariée, par contrat passé en la maison forte d'Athies, devant Legendre, notaire, le 23 août 1528*, avec Claude d'Oiselet, écuyer, seigneur de Villers-Chemin, fils de feu messire Jean d'Oiselet, chevalier, seigneur d'Oiselet, du Pont-de-Pierre, de Fetigny, de Bussières, etc., et de feu noble et puissante dame Jeanne d'Oiselet. (Original en parchemin.) Huguette resta veuve avant le 17 mai 1553, date d'une transaction qu'elle passa avec Claude Damas, son frère. (Original en parchemin) ;
4° Marguerite Damas, mariée, par contrat passé au château d'Athies, devant Legendre, notaire, le 23 novembre 1529*, en présence de Jean de Crécy, chevalier, seigneur de Venarrey, de Nicolas de Montmartin, de Jean de Digoine, etc., avec Antoine de Mochet, chevalier, seigneur de Château-Rouillaud, fils de Pierre de Mochet, seigneur de la même terre, et de Jeanne de Rigney. (Original en parchemin.) Ils vivaient en 1556 ;
5° Jeanne Damas, mariée à Athies, par contrat signé Frelotte, notaire royal, le 5 décembre 1536*, avec noble seigneur Antoine de Ferrières, écuyer, seigneur de Tailly et de Santenay ;
6° Antoinette Damas, mariée à Athies, par contrat reçu par Février, notaire royal, le 27 juin 1540*, avec Anatoire du Bos, seigneur du Rousset et de Saviange, en présence, entre autres, de Richard de la Palu, seigneur de Meilly, de Philippe de Moroges, seigneur de Chanvigy, de Guillaume et Louis de la Perrière, etc. (Original en parchemin.) Elle vivait en viduité le 17 février 1575 ;
7° Jeanne Damas, alliée, par contrat passé au même lieu, devant Ligeras, notaire royal, le 30 juin 1541*, avec Guillaume, seigneur de Citey, écuyer. Elle eut en dot, comme chacune de ses autres sœurs, la somme de 3000 livres. (Original en parchemin.)
XVI. Claude DAMAS, chevalier, seigneur de Villiers, de Courcelotte, d'Athies, de Chandoiseau, de Sanvignes, de Pazilly, de Communes et de Roilly, co-seigneur de Bussières-les-Thil, de Missery, de Varennes, de Saint-Didier et de Chanlault, mentionné dans des actes des 23 avril 1528, 23 novembre 1529, 5 décembre 1536, 19 février 1538, 27 juin 1540, 30 juin 1541, fit hommage à Antoine de Chandieu, le 17 mars 1547*, avant Pâques, pour le meix Damas, mouvant de la terre de Buxy ; reçut, le 27 juin 1548*, une reconnaissance des nommés Chevillard et consorts, à raison de ce même fief de Damas (Originaux en papier), assista avec son frère Geoffroi, le 21 mai 1550, au mariage de Germaine de Crecy avec Nicolas d'Edouard de Jouancy, seigneur de Grimaut, et fit un traité le 21 février de la même année 1550* au sujet de la succession du même Geoffroi Damas, décédé, avec Jeanne Damas, sa sœur, et Guillaume de Cifey, son époux, en présence de Claude de Villers, seigneur de Gerland, d'Antoine de Crecy, écuyer, seigneur de Venarrey, de Claude d'Oiselet, écuyer, seigneur de Villers-Chemin, et de Jean de Fontette, écuyer, seigneur de Fontette. (Orig. en parch.) Claude Damas paraît encore dans nombre d'actes, entre autres, des 8 juin et 8 août 1550, 3 mai 1552, 17 mai 1553*, 20 septembre et 8 janvier 1556* (v. st.), et 11 mars 1566. Le 14 octobre 1568*, il fut exempté du ban et arrière-ban, attendu que les biens pour lesquels il était appelée à y contribuer, se trouvaient depuis environ quinze mois entre les mains de ses enfants, et que ses fils étaient au service du roi (Orig. en parch.) On voit, par des actes ultérieurs, que Claude Damas avait établi une substitution graduelle de ses biens au profit de ses enfants et de leur postérité. Ce fut lui qui fit bâtir le château fort de Villiers, flanqué de quatre tours. (Description historique du duché de Bourgogne, par l'abbé Courtépée. t. V, p. 551.) Il avait épousé, par contrat du 21 juillet 1531, passé au château de Soirans, devant Jean des Chasseaux, notaire, Jeanne DU BOS, dame de Communes, morte avant l'année 1556, fille de défunts Hugues du Bos, seigneur du Rousset, et de Françoise de Saulx, dame de Saviange. (Extr. de Palliot, p. 45.) De leur mariage sont provenus :
1° Alexandre Damas, décédé sans postérité avant le 20 septembre 1556 ;
2° Jean, II° du nom, dont l'article suit ;
3° Guillaume Damas, écuyer, seigneur de Sanvignes, de Mercey et de Pazilly, homme d'armes de la compagnie de M. d'Aumale en 1568, marié, par contrat passé au château d'Athies, devant Gogot et Cousin, notaires, le 10 décembre 1573*, avec Jacquette, alias Jacqueline de Chandieu, fille de haut et puissant seigneur messire Antoine de Chandieu, chevalier, seigneur de Buxy, de Crespon, d'Arigny, etc., chevalier de l'ordre du Roi, qui lui constitua en dot 10,000 livres. Ces époux affranchirent les habitants de Pazilly par charte du 16 mai 1585 (Extraits de Peincedé, t. XVIII, p. 33), et se firent donation mutuelle de tous leurs biens le 21 août 1586*. Guillaume Damas acquit de Humbert de Rochefort la seigneurie de Fontaines-les-Dijon, et la reprit de fief du duché de Bourgogne le 13 juillet 1587 (1). Lui et sa femme firent leur testament particulier le même jour, 11 décembre 1589*, devant Champdavène, notaire royal. (Original en parchemin.) Ils n'eurent point de postérité ;
4° Joachim Damas, chevalier, baron du Roussel, seigneur de Communes, de Bussillon, Clomot, Chatoillenot, Moillon, Avauny, Fontaines-les-Dijon, Saint-Didier, Courcelotte, Sanvignes, Pazilly, co-seigneur d'Aisey, d'Allery, de Persey, d'Hezilly et du Tremblay. En 1568 il servait sous M. de Praslin. Il acquit par décret, de la succession de son frère Guillaume, la terre de Sanvignes, pour 3800 écus, et la reprit de fief de Joachim de Chastenay, seigneur de Mavilly, chevalier de l'ordre du Roi, par acte du 3 mai 1603, signé Delamaison, notaire royal. (Archives de la maison de Messey, Extraits de Palliot, p. 61.) Le 3 juin 1581, il avait vendu la seigneurie de Chasan à Charles de Malain. (Extraits de Peincedé, t. XVII, p. 221.) Joachim Damas commanda une compagnie de 50 chevau-légers, suivant des lettres du 9 février 1598. (Id., t. IV, p. 657.) Il fit son testament devant Bonnard, notaire royal à Arnay-le-Duc, le 31 mars 1625. Louis, baron de Villers-la-Faye, son petit-neveu, fut son héritier universel, et Joachim de Villers-la-Faye, légataire des terres de Sanvignes et de Pazilly (Testament rapporté dans une transaction du 29 septembre 1626, conservée en original) ;
5° Françoise Damas, mariée au château d'Athies, par contrat du 20 septembre 1556*, passé devant Clerget, notaire royal, avec Jean de Chavannes, seigneur de Saint-Nizier, de Licia et de Malaval en Bresse, fils de feu Antoine de Chavannes, chevalier, seigneur des mêmes lieux, bailli de Bresse, et de dame Claude de Montjouvent. A ce contrat furent présents, entre autres, Jean de Vaux, seigneur de Menessaire, et Anatoire du Bos, curateurs de Françoise Damas, Claude de Villiers, seigneur de Gerland, etc. (Original en parchemin.) Jean de Chavannes fit son testament le 27 mars 1577, devant Desboys, notaire royal à Tournus ;
6° Claude Damas, mariée avant le 22 février 1571*, avec Thomas de Pontaillier, chevalier, seigneur baron de Vaugrenant, fils de Blaise de Pontaillier, et d'Anne d'Armstorff. Elle vivait encore lors du testament de Joachim Damas, baron du Rousset, son frère (1625), qui lui légua 300 livres de rente. Elle avait eu pour fille :
Jacquette-Benigne de Pontaillier, mariée le 17 avril 1601, par contrat passé devant Andoche Morel, notaire à Dijon, avec François, baron de Viliers-la-Faye, fils de Louis, baron de Villers-la-Faye, et de Françoise de Brancion, sa première femme. Elle fut assistée au contrat de Joachim Damas, baron du Rousset, son oncle. Elle eut, entre autres enfants :
a. Louis de Villers-la-Faye, seigneur, baron du Rousset, par testaments de Bénigne Damas, sa grand-tante, et de son grand-oncle Joachim Damas. Déjà, lors de son mariage avec Madelaine de Bourbon-Busset, ce dernier lui avait fait donation entre vifs au contrat (30 juin 1624) des terres du Rousset, de Bussillon, Clomot, Châtoillenot, Saint-Didier, Courcelotte, etc. Louis de Villers-la-Faye transigea à raison des legs portés dans ces testaments par acte du 29 septembre 1626, passé devant Pierre Grazilier, notaire royal à Dijon, avec Marie de Damas et Nicolas de Fuligny, représentés par Jean-Philippe de Damas de Fuligny, leur fils, et Charles de Senailly, époux d'Élisabeth Damas, et Bénigne de Senailly, leur fille, auxquels il donna 25,700 livres, ainsi que 11,000 livres au seigneur et à la dame de Fuligny pour toutes leurs prétentions dans lesdites successions (Original en parchemin) ;
b. Joachim de Villers-la-Faye, seigneur de Sanvignes et de Pazilly ;
c. Denise de Villers-la-Faye. Joachim Damas, son grand-oncle, lui légua 6000 livres payables un an après son mariage ;
7° Bénigne Damas, dame de Mercey (2), de Massingy et de Thoisy-le-Désert. Elle fit son testament le 16 septembre 1620, reçu par Bonnard, notaire royal à Arnay-le-Duc. Elle institua son frère Joachim Damas son héritier universel, à la charge de remettre, un an après sa mort, 9000 livres à Joachim de Villers-la-Faye, son petit-neveu, outre une somme annuelle de 200 livres qu'elle lui réserva encore lorsqu'il serait marié, et également à Louis, baron de Villers-la-Faye, frère aîné de François, la part qui lui appartient dans les château, pourpris et maison-forte du Rousset, bois et seigneurie en dépendants, suivant les partages faits entre elle et ses frères et sœurs, avec la seigneurie de Reclaine. (Copie en papier, collationnée par Bonnard, notaire, le 30 avril 1625.)
(1) Son frère Joachim la reprit de fief le 27 avril 1602. En 1613, il vendit le château aux Feuillants, qui y ont fait bâtir une église et un monastère.
(2) Dans un dénombrement de la terre de Mercey, située près d'Arnay-le-Duc, du 18 décembre 1615, il est dit qu'il y avait trois seigneuries dans cette terre, dont, entre autres, celle de dame Bénigne Damas de Communes. (Extraits de Peincedé, t. VII, p. 373.)
XVII. Jean DE DAMAS, II° du nom, chevalier, seigneur de Villiers, Athies, Saviange, Sandaucourt, Courcelolte, Chandoiseau, Chappes, Pochey, Pazilly, Reuillon, Allery, Roilly, Buxy et du Rousset en partie, chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre, naquit en 1534 suivant l'acte de son émancipation du 11 mars 1566. (Orig. en parchemin.) Il était guidon de la compagnie de M. de Praslin en 1568* et 1569. Il fut choisi pour élu de la noblesse du duché de Bourgogne aux états tenus à Dijon au mois de mai 1584, et il les présida. Il assista encore comme élu, à ceux tenus au mois de février 1587. L'année suivante, il siégea aux états généraux du royaume tenus à Blois comme député de la noblesse du bailliage d'Auxois. (Mélanges du cabinet du Saint-Esprit, vol. 69, fol. 2987 ; vol. 70, fol. 3154, 3156 ; Hist. de Bourgogne, par D. Plancher, t. IV, p. 583.) Sous le titre de Jean Damas du Rousset, il assista comme député de la noblesse du même bailliage aux états généraux du royaume tenus à Paris en 1591. (D. Plancher, t. IV, p. 611.) Il est qualifié bailli royal d'Auxerre en 1589, 1592 et 1595, et réunissait à cette qualité celle de capitaine (gouverneur) de cette ville en 1594. (Mémoires pour servir à l'histoire d'Auxerre, par l'abbé Lebeuf, t. II, pp. 421, 433, 451, 466.) On voit par le registre des états de Bourgogne que Jean Damas, seigneur de Villiers, y siégea pendant les années 1578, 1579, 1580, 1581, 1593 et 1602. Il est qualifié chevalier de l'ordre du Roi dans une procuration donnée à sa fille Claude Damas, par René de la Chaussée, son mari, le 14 mai 1605. (Copie sur papier visée par M. Bouchu, intendant de Bourgogne.) Il fut fait gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Henri IV par lettres du 20 janvier 1607. Le château de Malaval, l'une des plus fortes places de la Bresse, était échu à la branche de Damas de Villiers par succession de Claude-Philiberte de Chavannes, morte en 1592, fille unique de Jean de Chavannes et de Françoise Damas. Les sieurs de Torcy revendiquaient cette succession en se prévalant d'un testament supposé de Claude-Philiberte, dame de Malaval. Ce fut le sujet d'un long procès aux parlements de Dauphiné et de Bourgogne. Claude de la Roche, sous prétexte de servir le duc de Savoie dans la guerre contre la France, s'était emparé de ce château et l'occupait militairement. Jean et Joachim Damas, seigneurs de Villiers et du Rousset, et leurs sœurs Claude, baronne de Vaugrenant, et Benigne, dame de Mercey, furent mis en possession du château de Malaval par arrêt du sénat de Chambéry du 10 février 1600, rendu exécutoire par le parlement de Dijon le 27 août 1602, contre Jacques et Antoine de Torcy, seigneurs de Lantilly, Catherine et Perrenette de Saix, dites de Villars-Chapelle, Claude de la Roche, mari de la dite Perrenette de Saix, et François de la Roche, son fils, mari de Claude-Philiberte de Cornon. (Orig. en parch.) Le 7 septembre 1607, Jean Damas, chevalier, seigneur de Villiers, obtint aux requêtes du palais de Dijon des lettres patentes de renouvellement de terrier de la seigneurie de Saviange. En exécution de ces lettres, Barthélemi Lescuyer, notaire royal, fournit à Claude Chantereau, procureur d'office de messire Jean Damas, baron de Marcilly, une déclaration de ce que ce dernier tenait en fief dans ladite terre de Saviange. (Orig. en papier.) Dans ces lettres, Jean Damas est qualifié gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, de même que dans des lettres de committimus qu'il obtint le 9 septembre 1608. (Orig. en parch.) Il conserva cette charge sous le roi Louis XIII ainsi qu'on le voit par l'hommage que Charles de Senailly, écuyer, son gendre, rendit en son nom le 19 juillet 1612*, suivant acte passé par Fourneret, notaire royal, à messire François de Rabutin, seigneur de Buxy, chevalier de l'ordre du Roi, pour le meix Damas, mouvant de la seigneurie de Buxy. (Orig. en papier.) Jean Damas avait épousé par articles du 3 septembre 1566, passés au château de Sandaucourt, Nicole DE BEAUVAU, dame de Sandaucourt en partie, fille de feu messire Claude de Beauvau, chevalier, seigneur de Sandaucourt, de Dompjulien, etc., et de dame Barbe de Choiseul-Praslin ; Nicole de Beauvau, assistée de Claude, seigneur de Beauvau et de Manonville, son tuteur, de Ferri de Choiseul, seigneur de Praslin, baron de Chitry, gentilhomme de la chambre du roi, son oncle, de Charles de Malain, seigneur de Missery, aussi son oncle, gentilhomme de la chambre du roi, lieutenant de 50 hommes d'armes des ordonnances, d'Antoine et Philibert du Châtelet, seigneurs de Châteauneuf et de Giraucourt, conseillers et chambellans du duc de Lorraine, baillis de Nancy et de Bassigny, et de Claude de Reinach, seigneur de Saint-Balmont, gentilhomme du duc de Lorraine. Claude Damas donna à son fils, en faveur de ce mariage et en avancement d'hoirie les terres de Villiers et d'Athies, donation rappelée dans un acte du 6 juillet 1570, passé devant Froment, notaire royal, par lequel en apanageant ses autres fils, Guillaume et Joachim, il prescrivit à chacun de payer la somme de 4000 livres à Claude et Bénigne Damas, leurs sœurs. (Extr. de Palliot, p. 189.) Messire Jean de Damas, chevalier, seigneur de Villiers, etc., fit son testament en forme de partage le 16 juin 1612, en sa maison seigneuriale d'Athies, devant Isaac Fourneret, notaire royal à Flavigny. Il y rappelle feu dame Nicole de Beauvau, sa femme, auprès de laquelle il veut être inhumé en l'église paroissiale de Pouillenay. Il légua à son frère Joachim la sixième partie qui lui appartenait dans la terre du Rousset, et le nomma ainsi que Charles de Senailly, son gendre, exécuteur de ce testament qu'il confirma par codicille le 15 mars 1615, reçu par le même notaire, testament et codicille publiés au bailliage de Semur en Auxois à la requête de Joachim de Damas et de Charles de Senailly, le 8 juillet 1617. (Orig. sur papier signé Quarré, conseiller du roi, lieutenant civil au bailliage de Charolles, le 23 décembre 1617 ; Extr. de Palliot, p. 138.) Il avait eu de son mariage avec Nicole de Beauvau :
1° Salomon de Damas, que son père faisait élever au collège des Jésuites à Dole en 1598 (Extraits de Palliot, p. 134) ;
2° Marie de Damas, dont la postérité sera rapportée ci-après ;
3° Elisabeth de Damas, mariée, par contrat du 12 août 1608, passé devant Aubery, notaire royal à Flavigny, avec Charles de Senailly (1), chevalier, seigneur de Senailly et de Saint-Germain, nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Louis XIII par lettres du 13 janvier 1615.Elisabeth de Damas fut instituée par son père légataire de la terre d'Athies, de la rente de Bussy-les-Forgères et des terres de Villiers, Saviange, Buxy, Ghandoiseau et Bussières ; les terres d'Athies et de Saviange substituées au fils aîné d'Elisabeth de Damas et de Charles de Senailly, et à défaut de l'aîné au second fils, à la charge de porter le nom et les armes de Damas. Charles de Senailly transigea avec Nicolas de Fuligny, son beau-frère, relativement à la succession de Jean de Damas, par acte du 14 décembre 1617, passé devant Demby, notaire royal à Semur. (Extraits de Palliot, p. 138.) Charles de Senailly et dame Hélie Damas de Thianges, veuve de messire François de Rabutin, baron de Buxy, passèrent un bail à cens au profit d'Antoine Chevillard par acte du 11 février 1620, reçu par Boussard, notaire royal. (Inventaire des titres de la maison de Damas, dressé par le bailli d'Auxois, en 1627.) Le 30 avril de la même année 1620, Charles de Senailly assista au contrat de mariage d'Anne Pot, baron de Blaisy, avec Elisabeth de Cursay, comme fondé de pouvoirs d'Anne du Meix, mère du baron de Blaisy. (Original en parchemin.) Le 10 mars 1624, suivant acte passé devant Grazilier, notaire royal, Charles de Senailly transigea aux droits de sa femme avec Melchior de Chaugy, seigneur de Vezanne, touchant le revenu de la terre de Saint-Cyr. (Original en parchemin.) Charles de Senailly, seigneur de Villiers, d'Athies, de Saviange, etc., et Elisabeth de Damas acquirent la terre de Massingny, près Semur, pour la somme de 12,000 livres tournois, de Louis de Villers-la-Faye, seigneur du Rousset, de Fontaines et Clomot, par acte du 25 octobre 1626, devant Grazilier, notaire à Dijon, et Charles de Senailly en fournit le dénombrement en la chambre des comptes le 18 décembre suivant. (Originaux en parchemin.) Charles de Senailly avait assisté aux états de Bourgogne en 1618, 1622 et 1626. Lui et Elisabeth de Damas firent un testament mutuel en forme de partage, reçu par Thibault, notaire royal à Semur le 21 février 1618, ouvert et publié en la chancellerie dudit bailliage le 25 octobre 1627. Le 12 de ce dernier mois, Charles de Senailly avait désigné pour curateurs de ses enfants Jacques de Choiseul, baron du Chemin, et Pierre Damas, seigneur de Morande. Il laissa un fils et une fille :
A. Jean de Damas-Senailly, chevalier, seigneur, baron de Villiers, Athies, Saviange, Chazeuil, Chissey, Massingy, etc., né en 1615. Pierre Damas, seigneur de Morande, son curateur, fit faire l'inventaire des biens des successions de ses père et mère, en présence de François Bretagne, lieutenant-général au bailliage d'Auxois, les 14 et 15 décembre 1627. (Original en papier.) Il épousa Chrétienne de Chissey, fille de Léonard de Chissey, écuyer, seigneur de Varange, et de Marie de Montmoyen. Ces époux, par acte du 17 février 1642, passé devant Claude Boudier, notaire royal à Semur, vendirent la terre de Massingy, ayant haute, moyenne et basse justice, à noble François Jacob, conseiller du roi et secrétaire en la chambre des comptes de Dijon, pour la somme de 17,000 livres. (Grosse en papier.) Ce fut Jean de Damas-Senailly, seigneur de Villiers, qui, aux états de Bourgogne, voulut s'opposer, en 1656, à l'admission du sieur des Georges dans la chambre de la noblesse, offrant de réitérer ses preuves pourvu qu'on fît recommencer celles du sieur des Georges. Mais l'ordre de la noblesse prévoyant qu'une telle proposition pourrait mortifier ce dernier, d'ailleurs bon gentilhomme, mais d'une naissance moins illustre, s'en tint à la reproduction que ce dernier avait proposée, et l'admit à siéger dans son sein, nonobstant l'appel interjeté au parlement par le seigneur de Senailly. (Catalogue des gentilshommes qui ont assisté à la tenue des états-géneraux du duché de Bourgogne, in-fol., p. 22 du Discours préliminaire.) Jean de Senailly-Damas n'eut pas d'enfants de son mariage avec Chrétienne de Chissey. Il fit son testament au château d'Athies le 17 décembre 1664, devant Jean Sonnois, notaire et garde-note à la résidence de Flavigny. Il légua à sa femme, pour lui tenir lieu de douaire, la jouissance viagère des terres de Saviange et de Villiers ; à Charles de Damas, seigneur du Fains et de Cormaillon, ladite terre de Villiers, à la charge de payer à Louis de Damas, seigneur du Fains, son frère, 300 livres de pension viagère ; à la fille aînée du comte de Courson (Henri Coignet) et de dame Lucie le Gentil, sa femme, pour la marier, la somme de 50,000 livres, avec hypothèque sur la terre de Saviange, dont il donna la jouissance viagère à Jean-Nicolas de Fuligny-Damas, seigneur de Sandaucourt, avec transmission aux enfants qu'il aura eus de Chrétienne-Charlotte Pot de Rochechouart, sa femme, et pour le surplus de tous ses antres biens, il institua son héritier universel le même Jean-Nicolas de Fuligny-Damas. Il ne vivait plus le 24 avril 1665 ;
B. Bénigne de Damas-Senailly, née en 1614. Bénigne Damas, dame de Mercey, sa grand-tante, lui légua 6000 livres pour être payées un an après son mariage, et Joachim Damas, baron du Rousset, lui légua pareille somme de 6000 livres. Elle épousa messire Georges le Gentil, chevalier, seigneur et baron de Pigeollet, de FIory-le-Raizé, des Berthelots, etc.
4° Claude de Damas, chanoinesse de Remiremont, mariée le 10 septembre 1597, avec haut et puissant seigneur René de la Chaussée, chevalier, seigneur dudit lieu, de la Rothière, de Levigny, etc. Celui-ci donna procuration à sa femme le 14 mai 1603, pour engager un domaine situé à Sandaucourt, qui lui avait élé constitué en dot. Claude de Damas mourut le 17 mars 1609 (Extraits de Puillot, p. 136), et Nicolas de Fuligny fut son héritier. René de la Chaussée transigea avec celui-ci et avec Charles de Senailly, seigneur dudit lieu et de Saint-Germain, au sujet de la succession de ladite Claude de Damas, par acte du 25 mars 1610, passé devant Gaucher et Gilles, notaires royaux au bailliage de Chaumont (Original en parchemin) ;
5° Jeanne de Damas, dame de Pochey et d'Allery, mariée, par contrat du 8 décembre 1603 (2), passé devant Fourneret, notaire royal à Flavigny, avec Louis de Foudras, baron de Saint-Huruge-sur-Guye, de Bragny, de Bissy, et du Buat, fils de René de Foudras, chevalier, seigneur des mêmes terres, et de Diane de Thiars, dame de Bragny. Elle mourut sans laisser d'enfants au mois d'octobre 1607 ;
6° Jacqueline de Damas. Béatrix d'Amoncourt lui fit don, ainsi qu'à sa sœur Claude, de trois prébendes au chapitre de Remiremont, et leur en céda en outre l'usufruit par acte du 25 mai 1558*. (Original en papier.)
(1) La famille de Senailly était fort ancienne et bien alliée. Elle avait pris son nom d'une terre située en Bourgogne, à une lieue et demie de Montbard, entre deux montagnes, sur la rivière d'Armançon. Oudot de Senailly en fournit l'aveu et dénombrement à religieuse dame et honnête madame Jacques de Vienne, humble abbesse de l'église et monastère de Saint-Andoche d'Autun, le 10 mai 1386. (Original en papier.)
(2) Ce contrat est rappelé dans une transaction passée devant Simonnet, notaire, le 4 novembre 1608, entre Louis de Foudras et son beau-père. (Original en papier.)
XVIII. Marie DE DAMAS, fille aînée de Jean II, seigneur de Villiers, épousa, par contrat du 30 juin 1596, passé au château d'Athies, devant Philippe Autry, notaire royal à Flavigny, messire Nicolas DE FULIGNY (1), chevalier, fils d'Edme de Fuligny, et de Philippe de Ballidart. Jean de Damas lui légua la terre de Sandaucourt en Lorraine, et celles d'Allery, Pochey, Reuillon et Neublans, terres qu'il substitua au profit du fils aîné, né ou à naître de ladite Marie de Damas, sa fille, et de Nicolas de Fuligny, et au défaut de l'aîné dans le cas où il décéderait sans hoirs mâles de son corps, au second fils, à condition de porter le nom et les armes de Damas. Nicolas de Fuligny et Marie de Damas vivaient en 1626. Leurs enfants furent :
1° Jean-Philippe de Damas de Fuligny, seigneur de Sandaucourt ; ses père et mère n'ayant pas été portés dans les testaments de Bénigne de Damas, dame de Mercey, et de Joachim de Damas, baron du Rousset, il s'opposa à leur publication. Une transaction termina ce différent le 29 septembre 1626, et les droits de Marie de Damas et de Nicolas de Fuligny furent fixés à 11,000 livres. Jean-Philippe épousa Claude-Chrétienne Arnould, nommée dans la vente qu'il fit des terres d'Allery et de Pochey, pour 12,500 liv., à Louis, baron de Villers-la-Faye et du Rousset, par acte du 9 juillet 1629, devant Bonnard, notaire à Arnay-le-Duc. (Originaux en papier.) Jean-Philippe mourut sans postérité ;
2° Jean-Nicolas, qui a continué la descendance ;
3° Madelaine de Fuligny, mariée à Charles d'Allonville, écuyer, seigneur de Vertron, fils de Jacques d'Allonville, seigneur d'Oisonville, et d'Anne David. Par un traité du 28 avril 1627, elle céda tous ses droits maternels à son frère pour la somme de 12,000 livres, et tous ses droits paternels pour une pension de 500 livres ;
4° Elisabeth de Fuligny,
5° Louise de Fuligny,
6° et Christine de Fuligny, religieuses à Saint-Jean d'Autun.
(1) La maison de Fuligny avait eu pour auteur Francion ou François, seigneur de Fuligny (anciennement Feligny) en Champagne, lequel vivait du temps de la première croisade, sous le roi Philippe Ier, vers l'an 1100.
XIX. Jean-Nicolas DE FULIGNY-DAMAS, chevalier, comte de Sandaucourt, seigneur de Fuligny, d'Aubigny, de Marigny-sur-Ouche, etc., page de Gaston, duc d'Orléans, rendit hommage au seigneur de Buxy, le 26 juin 1665, pour le fief ou meix Damas, en qualité d'héritier testamentaire de messire Jean de Senailly-Damas, seigneur d'Athies et de Saviange.II avait épousé, le Ier février 1663, Charlotte-Marie-Christine, alias Chrétienne-Charlotte POT DE ROCHECHOUART, fille et héritière universelle de messire Henri-Anne Pot de Rochechouart, chevalier, baron d'Aubigny (1), et de Madelaine de France. Jean de Damas-Senailly lui fit donation au contrat de la terre d'Athies, dont Jean-Nicolas fit la reprise de fief le 21 janvier 1665. (Extraits de Peincedé, t. IX, p. 585.) En 1686, Jean-Nicolas de Fuligny-Damas fournit le dénombrement de la moitié de la seigneurie de Couches, que lui avait apporté en dot Charlotte-Marie-Christine Pot de Rochechouart, sa femme. (Extr. de Peincedé, t. IX, p. 19.) De leur mariage sont provenus :
1° Jean-François-Paul-Bernard de Fuligny-Damas, né à Bourbonne-les-Bains le jour de Pâques 1668, tué jeune ;
2° Henri-Anne, qui suit :
3° Jean de Fuligny-Damas, né en 1676, chanoine-comte et grand-custode de l'église de Lyon, et abbé de Savigny. Il mourut au château d'Agey le 5 avril 1761, à 85 ans ;
4° Louise-Geneviève de Fuligny, née le 12 juillet 1670. Elle, sa sœur Elisabeth et ses frères furent mis sous la tutelle de messire François Damas, chevalier, leur proche parent, par acte du 9 août 1687, par-devant Philippe Languet, conseiller du roi, lieutenant civil au bailliage d'Arnay-le-Duc (Original en papier) ;
5° Elisabeth-Antoinette de Fuligny, mariée à Eustache de Bongars ;
6° Jacqueline-Charlotte de Fuligny, morte jeune ;
7° Jeanne-Madelaine de Fuligny, religieuse.
(1) Celui-ci était fils d'Anne Pot, chevalier, baron de Blaisy, d'Aubigny, etc., et d'Elisabeth de Cursay. Philippe de Rochechouart, chevalier, baron de Couches, son cousin, mort en1651, l'avait institué son héritier.
XX. Henri-Anne DE FULIGNY-DAMAS, comte de Rochechouart, baron de Couches, de Marigny-sur-Ouche, d'Aubigny, d'Agey, de Saint-Pereuse, etc., né à Bourbonne le 3 mai 1669, capitaine dans le régiment des carabiniers, fut blessé au siège de Barcelonne, puis, à celui de Landau au mois de novembre 1703. Il mourut le 24 février 1745. Il est qualifié seigneur d'Agey, de Marigny-sur-Ouche, de Barbirey, de Grissey, etc., dans l'acte d'un dénombrement qu'il donna le 14 décembre 1722. (Extr. de Peincedé, t. IX, p. 791.) Il épousa, le 7 février 1735, Marie-Gabrielle DE PONS DE RENEPONT, fille de Claude-Alexandre de Pons, comte de Renepont, et de Charlotte-Françoise de Choiseul, marquise de Praslin. Leurs enfants furent :
1° Jean de Fuligny-Damas de Rochechouart, qui était sous la tutelle de son père en 1727. Il mourut jeune ;
2° Antoine-Alexandre-César, dont l'article suit ;
3° Charlotte-Eustache-Sophie de Fuligny, née le 21 décembre 1741, reçue chanoinesse de Remiremont au mois de février 1750, et depuis mariée au marquis de Grollier ;
XXI. Antoine-Alexandre-César, marquis DE FULIGNY-DAMAS, baron d'Aubigny, seigneur d'Agey, de Beaumottes et autres lieux, né le 19 février 1736, ancien officier au régiment de Damas, cavalerie, épousa, en 1779, Louise-Jeanne-Gabrielle-Marie-Anne-Elisabeth DE MEYNIER DE LA SALLE, fille d'Antoine-Ignace-Joseph de Meynier, chevalier, seigneur de la Salle, de Publy, etc., et de dame Catherine-Jeanne-Charlotte de Manse, et sœur de Jean-Charlemagne de Meynier, comte de la Salle, colonel en second du régiment de Lorraine, cavalerie. Le marquis de Fuligny-Damas est mort en 1802, le dernier rejeton mâle de son nom.
BRANCHE DE MORANDE.
SEIGNEURS ET COMTES DE CORMAILLON.
XIII. Simon DAMAS, écuyer, seigneur de Bussières en partie, troisième, fils de Jean Ier, seigneur de Bussières et de Censery, et de Marie de Montagu de Couches, partagea avec ses frères le 8 janvier 1417* (v. st.). Il épousa Jeannette CHASTELLAIN, veuve en premières noces de N. de la Marche, et mère de Jean de la Marche, écuyer, lequel consentit à une transaction que cette dame passa, le 15 juillet 1438*, devant Guiot Lebaulx et Jean Alvart, notaires publics, co-adjuteurs du tabellion d'Autun et d'Arnay-le-Duc, en qualité de veuve de Simon Damas, écuyer, et au nom des enfants qu'elle avait eus de lui, et de concert avec Jean Damas, Guiot Damas, fils de feu Guillaume Damas, seigneur de Villiers, et Jean de Lery, époux d'Isabeau Damas, et tous pour eux et pour les enfants de feu Pierre Damas, écuyer, seigneur de Bussières en partie, avec Jean de Massilly, écuyer, seigneur de Vaubrisson et du Roussay, époux de dame Jacqueline de la Tournelle, au sujet d'une rente de 100 sous tournois que défunts Jean Damas et Guillaume, son fils, avaient vendue en 1413, à ladite Jacqueline de la Tournelle, et à Pierre de Gerland, chevalier, seigneur de Milley, son premier mari, rente que les vendeurs avaient hypothéquée sur les justice et seigneurie de Censery. (Orig. en parch.) Jeannette Chastellain fournit un aveu et dénombrement le 20 novembre 1445*, sous Ie sceau de la cour temporelle de l'évêque d'Autun, devant Gui de Montagu, clerc, bachelier en décrets, notaire public juré de ladite cour, à noble et puissant homme messire Jacques de Lugny, chevalier, seigneur de Chantal en partie. (Orig. en parch.) Elle vivait encore le 10 janvier 1456 (v. st.), et mourut avant le 10 juin 1470. Simon Damas en avait eu quatre fils et trois filles :
1° Laurent Damas,
2° et Jean Damas, morts sans postérité après le 15 juillet 1438 ;
3° Guillaume, qui a continué la descendance ;
4° Simon Damas, qui fut nommé veneur de Bourgogne par lettres du duc Philippe-le-Bon du 9 juillet 1456, et forestier de Champfouchard, par autres lettres datées de Bruxelles le 23 octobre de la même année, ces deux charges vacantes par le décès de Huguenin de Gissey. (Cabinet du Saint-Esprit, Recueil de Le Laboureur, t. XXV, fol. 191 ; et Chevaliers du Saint-Esprit, t. LXIX, fol. 2975.) Occupé au service du duc en son armée d'Utrecht, Simon Damas n'avait pu se présenter que le 5 novembre 1456 pour prêter serment à raison de l'office de veneur : il fut relevé de ce délai par lettres du prince datées du château de Hesdin le 12 juillet 1464. (Chambre des Comptes de Dijon, Trésor généalogique de D. Villevieille.) En 1465, Thibaud de Neufchâtel, maréchal de Bourgogne, envoya Simon Damas avec les membres du conseil et des comptes du duc, pour savoir si la ville de Moulins avait besoin de secours, et quels étaient l'état et la position de l'armée royale. (Cabinet du Saint-Esprit, fonds de Le Laboureur, vol. XXV, fol. 195, recto.) En 1471, Simon Damas commandait pour le service du duc une compagnie dont messire Jean d'Igny avait la conduite, ayant pour lieutenant Guillaume de Fussey. (Id., fol. 197.) A l'avènement de Charles-le-Téméraire, il y eut, par l'avis de son conseil, une grande réforme dans la maison ducale, et particulièrement dans la vénerie. Ce prince ne conserva avec Jacques de Montmartin, maître de sa vénerie, que trois veneurs, savoir : Simon de Damas, Pierre d'Arento et Guillaume de Fussey, par lettres données à Bruxelles le 28 janvier 1467*. (Chambre des Comptes de Bourg, reg. 2, fol. 193 ; D. Villevieille.) Simon Damas mourut sans postérité après l'année 1473. Sa succession échut à Pierre Ier, son neveu ;
5° Isabeau Damas, femme de Jean de Lery, écuyer, avec lequel elle vivait le 15 juillet 1438. Ils laissèrent deux filles :
A. Marguerite de Lery, femme de noble homme Odille Bertot, écuyer ;
B. Pernette de Lery. Elle et sa sœur, par acte du 6 juin 1470, passé devant Jehan Simonnot, prêtre, notaire public et juré sous le sceau de la cour de Bourgogne, en présence de vénérable et discrète personne messire Simon Damas, aumônier de Saint-Seine, cédèrent tous leurs droits dans la succession de leur mère à Guillaume et Simon Damas, écuyers, leurs oncles (Original en parchemin).
6° Jeanne Damas, qui était veuve d'Élie Girard, écuyer, en 1489 ;
7° Bonne Damas, mariée, par contrat passé à Bussières devant Godot, notaire en la chancellerie de Bourgogne, le 10 janvier 1456* (v. st.), avec Jean de Ramezel, écuyer, seigneur de Sarrigny-les-Noyers. Jeannette Chastellain, sa mère, et ses frères, Guillaume et Simon, lui constituèrent une dot de 200 livres tournois. A ce contrat furent présents nobles hommes Guillaume Poinceot, Guiot Damas, Jean Damas, seigneur des Prés, Jean Damas, seigneur de Champeaux, Guillaume de Masoncles, etc. (Original en papier.)
XIV. Guillaume DAMAS, écuyer, seigneur de Bussières en partie, épousa Laurette (nommée aussi Laurence) DE SULLY, dame du Vergier et de Morande. Le mercredi après l'Assomption delà Vierge (16 août) 1458*, ils passèrent un compromis avec Guillaume de la Roche, religieux de Saint-Sernin-du-Bois, fondé de procuration de Humbert de Busseul, prieur du même monastère, relativement à une pièce de terre sise au finage de Morande. (Orig. en parch.) Le 14 mai 1459*, suivant acte reçu par P. de Montot, notaire, Guillaume Damas constitua sur la terre de Bussières une rente au profit de Jean Bernard, écuyer, demeurant à Fieurey-sous-Mont-Saint-Jean, et, le 11 juin 1463*, tant en son nom que pour Laurette de Sully, sa femme, il transigea avec Antonie de Rabutin, dame prieure de Saint-Julien-lès-Nonains, au sujet du meix de Montabry, situé au finage du Breuil, dépendant de la justice de Morande, lequel avait fait partie du droit et apanage baillés à Laurette de Sully par feu Gérard de Sully et Alips de Martigny, ses père et mère. (Orig. en parch.) Guillaume Damas et Laurette de Sully affranchirent Jeannette, veuve de Josserand de Saint-Boyat (1), Claude, Guillaume et Ligier de Saint-Boyat, leurs fils, ainsi que Pierrette, veuve d'Etienne de Saint-Boyat, et leurs enfants Jean, Catherine, Mathei et Guillemette de Saint-Boyat, leurs serfs, exemptant leurs meix et tènements situés dans les terres et seigneuries du Vergier et de Morande de tous fiefs et arrière-fiefs, devant être désormais possédés par eux en pur franc-alleu, par acte du 8 janvier 1466* (v. st.), passé sous le sceau de la cour du duc de Bourgogne, devant Robert Péré, notaire public et co-adjuteur du tabellion de Montcenis. (Original en parchemin.) Guillaume Damas, seigneur de Morande, fut présent avec Michel de Vieilcastel, le 1er juin 1491, à la confirmation du contrat de mariage de Jeanne Damas de Villiers avec Philibert d'Avrecourt. (Orig. en parch.) Il mourut vers 1493. Laurette de Sully vivait encore le 8 avril 1496*. De leur mariage sont nés :
1° Pierre, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Isabelle Damas. Elle vivait le 8 avril 1496.
(1) Dans les actes postérieurs cette famille se nomme de Saint-Boy, alias Robelot.
XV. Pierre DAMAS, Ier du nom, écuyer, seigneur de Morande, de Courcelles sous Grignon et en partie de Bussières, est qualifié maître-d'hôtel de haut et puissant prince Philippe de Clèves et de la Marck (seigneur de Ravestin), lieutenant-général de l'archiduc Philippe d'Autriche, duc de Bourgogne et de Brabant, dans une procuration qu'il donna de Bruxelles le 4 mars 1488*, style de la cour de Brabant, à Gui (Guiot) Damas, seigneur de Villiers et d'Athies, son oncle (1), pour régir ses biens et recevoir ses cens, rentes et revenus au duché de Bourgogne, et spécialement pour gouverner et maintenir sa terre de Bussières et ses autres biens seigneuriaux. (Orig. en parch.) Il est mentionné dans un traité passé par sa mère le 8 avril 1496, avec Ligier de Saint-Boy, de la paroisse de Saint-Antoine du Breuil (Orig. en parch.), et rendit hommage au roi Louis XII, le 23 décembre 1501, pour une dîme située dans ladite paroisse de Saint-Antoine du Breuil et mouvante du château de Dijon. (Orig. en parch.) Pierre Damas, seigneur de Morande, épousa, par contrat du 17 mai 1505*, passé au château de Venarrey devant Claude Boguet, prêtre, notaire public juré de la cour du duc de Bourgogne, et co-adjuteur du tabellion fermier de Flavigny pour le roi, Marguerite DE CRECY, fille de feu Nicolas de Crécy, chevalier, seigneur de Venarrey, et de Jeanne de Vaitte. Elle eut en dot 1200 liv. tournois, dont 200 liv. tournois en espèce et la quatrième partie de la terre de Courcelles-sous-Grignon, avec haute, moyenne et basse justice, estimée 1000 liv. tournois et provenue de feu noble Jean de Vaitte, aïeul de Marguerite de Crécy. (Orig. en parch.) Le 25 novembre 1508*, Pierre Damas obtint des lettres de Marc de la Baume, comte de Montrevel, seigneur de Châteauvillain et de Thil en Auxois, portant qu'il lui avait prêté foi et hommage de mains et de bouche, pour les biens, terres et chevances qu'il tenait de lui en fief à cause de son château de Thil. (Orig. en parch.) Pierre Damas, seigneur de Morande, Alexandre Damas, seigneur de Villiers, Aubert de Jaucourt, chevalier, etc., témoignèrent dans une information faite à la chambre des comptes de Bourgogne sur la noblesse d'Aubert de Cluny, le 27 novembre 1510. (Extr. de Peincedé, t. II, p. 245.) Pierre Damas, passa un acte le 5 mars 1519*, au profit de Philibert de Saint-Boy, alias Robelot, et mourut avant le 7 juin 1530. A cette époque, Marguerite de Crécy, sa veuve, était remariée à Hector de Chalon, seigneur de Landreville, et elle vivait encore le 27 août 1560. Pierre Damas en avait eu :
1° Philibert, dont l'article suit ;
2° Jean de Damas, mort sans postérité après le 10 novembre 1544* ;
3° Perrette, dite aussi Perronelle de Damas, mariée, par contrat du 17 juin 1550*, passé au château de Courcelles, devant Pasquier, notaire royal, à noble Jean de Marbeuf, écuyer, seigneur de Varennes-les-Beaune et de Beaumont-les-Chalon. Elle eut en dot 2000 livres tournois. Marguerite de Crécy ayant vendu la portion qui lui appartenait dans les terres, seigneurie, château et maison-forte de Courcelles-sous-Grignon, à Claude de Damas, seigneur de Villiers, le 3 octobre 1548, Perronelle de Damas et Jean de Marbeuf la rachetèrent en payant le prix stipulé par acte du 13 octobre 1553, passé devant Cornille, notaire. (Original en parchemin.) Perronelle Damas fut dame d'honneur de la reine Marie Stuart. Elle est rappelée comme défunte, avec cette qualité, dans l'acte d'un dénombrement de la terre de Courcelles-sous-Grignon, mouvante du château de Rochefort, par Philibert de Damas, son frère, le dernier septembre 1561 (Extraits de Paltiot, p. 161), et était veuve en 1557 ;
4° Marguerite de Damas, non encore mariée le 10 novembre 1544.
(1) C'est-à-dire oncle à la mode de Bretagne, ou cousin du 2° ou 3° degré. Nous donnons le tableau de cette parenté pour point de comparaison de celle entre Jean Damas, seigneur de Vanoise, et Amphore de Saint-Haon :
1. Jean I Damas, seigneur de Bussières et de Villiers, épousa Marie de Montagu.
2a. Guillaume Damas, seigneur de Villiers, épousa Catherine dame d'Athies.
3a. Guiot Damas, seigneur de Villiers et d'Athies en 1488, mariée à Guigonne de Clugny.
2b. Simon Damas, seigneur de Bussières, épousa, Jeannette de Chastellain.
3b. Guillaume Damas, seigneur de Bussières, épousa Laurette de Sully.
4b. Pierre Damas, seigneur de Morande, neveu (à la mode de Bretagne) de Guiot.
XVI. Philibert DE DAMAS, seigneur de Morande et de Courcelles, écuyer de la duchesse de Guise (Antoinette de Bourbon-Vendôme), puis panetier de la reine d'Ecosse (Marie Stuart), douairière de France, épousa, le 8 juin 1550*, par contrat passé devant Jean Seguin et Thomas Langrogne, clercs-notaires jurés en la prévôté d'Ervy, Edmée DE FONTAINES, dame en partie de la Brosse et de Sermery en Champagne, de Pondrois en Valois, etc. (1), fille de feu Claude de Fontaines, écuyer, seigneur de la Brosse, de Montfeul, etc., et de dame Renée de Brouillart, dame de Coursan et de Saint-Cyr, en Auxerrois, de Granges et de Chemilly en Chabliois. Elle eut en dot une rente de 100 livres tournois assise sur la terre et châtellenie de Saint-Cyr, et en outre la somme de 500 livres tournois. (Orig. en parch.) Philibert fut exempté du service au ban et arrière-ban à raison de ses fonctions d'écuyer de la duchesse douairière de Guise, par lettres du roi Henri II, dès 27 mars 1551* (2) et 11 avril 1554*. (Orig. en parch.) Le 22 avril 1557*, suivant acte passé par Calart, notaire royal sous le sceau de la chancellerie de Bourgogne, Philibert de Damas, tant en son nom qu'en ceux de Marguerite de Crécy, sa mère, et de Perrette, sa sœur, veuve de Jean de Marbeuf, vendit à Blaise Rey la terre de Morande, étant de franc-alleu, avec justice, seigneurie, cens, rentes, maisons et toutes ses appartenances, pour 4,260 livres, sous la réserve pendant 7 ans du droit de rachat, terme qui subit diverses prorogations, par actes des 7 avril 1564, 25 mars 1567 et 10 mars 1650. (Originaux.) M. de Tavannes, lieutenant-général en Bourgogne, envoya le seigneur de Morande, à la tête d'une compagnie de 50 arquebusiers, pour commander en l'absence de ce général dans la ville de Saint-Jean de Losne menacée des ennemis, par lettre du 15 avril 1559*. (Orig. en papier.) Philibert Damas est qualifié gentilhomme ordinaire de la maison de la reine dans des lettres de relief d'appel qu'il obtint conjointement avec sa mère en la chancellerie de Dijon, le 27 août 1560*. Il est nommé et qualifié Philibert de Damas, seigneur de Morande, panetier de la reine d'Ecosse, Marie Stuart, douairière de France (veuve de François II), dans deux certificats des trésoriers de cette princesse des 25 août 1564* et 19 août 1565*. (Originaux.) (3). Philibert de Damas se voyant avancé en âge et voulant prévenir toutes contestations relatives à sa succession, en régla le partage de l'avis et conseil de Claude de la Trémoille, chevalier, seigneur de Brêche, de Ménétreux, de Massingy et de Nan-sous-Thil (depuis Nansouty), par acte du 30 mars 1578*, passé devant la Pipe, notaire royal en la chancellerie de Bourgogne (Orig. en parch.), entre ses deux enfants, nommés :
1° Gabriel, dont l'article suit ;
2° Marie de Damas, épouse de Jacques de Badet, écuyer, seigneur de Mauvilly, capitaine (gouverneur) du château de Montbard. Elle eut en dot 2000 livres, outre ses droits en la succession de sa mère. Le 18 décembre 1587*, ces époux, unis à Gabriel de Damas, ratifièrent le partage du 20 mars 1578. Marie de Damas demeura veuve avant le 26 octobre 1589, et fit son testament le 13 septembre 1593*, par lequel elle donne pour tuteur à Marie de Badet, sa fille, Jean de Damas, écuyer, seigneur de Villiers, et pour curateur Joachim de Damas, écuyer, seigneur de Communes, ses cousins. Elle mourut la même année, suivant l'acte d'entérinement de lettres royaux de décharge de tutelle pour ladite Marie de Badet du 19 janvier 1608, entérinées le 4 août suivant (4).
(1) Sœur de Catherine de Fontaines, mariée le même jour 8 juin 1550*, avec Christophe de Villemor, seigneur de Cranné, suivant un traité passé ledit jour entre Philibert de Damas et Christophe de Villemor, touchant les dots de leurs femmes. (Orig. en parchemin.)
(2) Ces lettres furent vidimées sous le scel aux contrats de la chancellerie de Bourgogne le 3 mai 1552, par Cornille, notaire royal au tabellionage de Flavigny, en présence de noble seigneur Jean de Vaux, seigneur dudit lieu, et de Claude de Damas, seigneur de Villiers. (Orig. en parchemin.)
(3) Il est porté en la même qualité, mais nommé par erreur Philippe de Damas, dans l'État des maisons des rois et reines de France, manuscrit, t. V, fol. 2865, 2868 ; voyez aussi les chevaliers du Saint-Esprit, t. 69, fol. 2987, à la bibliothèque royale.
(4) Dans ces lettres, Jean Damas, seigneur de Villiers, cousin au 5° degré paternel de Marie de Damas, et son cousin issu de germain maternel, est qualifié oncle maternel de Marie de Badet. Il était en effet son grand-oncle maternel à la mode de Bretagne, à raison de la double alliance qui avait eu lieu en 1494 et 1505, dans les branches de Villiers et de Morande, avec Perronelle et Marguerite de Crécy. Cette parenté offrant un nouvel exemple à l'appui de celle exprimée dans les actes entre Amphore de Saint-Haon et Jean Damas, seigneur de Vanoise, nous croyons devoir en donner le tableau :
1. Nicolas de Crécy, seigneur de Venarrey, épousa Jeanne de Vaitte.
2a. Perronelle de Crécy épousa, en 1494, Alexandre Damas, seigneur de Villiers.
3a. Claude Damas, seigneur de Villiers, épousa, en 1531, Jeanne du Bos.
4a. Jean de Damas, seigneur de Villiers, qualifié oncle de Marie de Badet, et son tuteur.
2b. Marguerite de Crécy épousa, en 1505, Pierre Damas, seigneur de Morande.
3b. Philibert de Damas, seigneur de Morande, épousa, en 1550, Edmée de Fontaines.
4b. Marie de Damas, mariée à Jacques de Badet, seigneur de Mauvilly.
5b. Marie de Badet, mariée, le 4 août 1608, à Melchior de Chaugy, seigneur de Vezanne.
XVII. Gabriel DE DAMAS, écuyer, seigneur de Morande, de Courcelles, de Saint-Cyr, de Villiers-Patras, au bailliage de Semur et en partie de Vaux-Germain en Auxerrois, épousa, par contrat du 6 août 1580*, passé au château de Cormaillon, devant Godot, notaire royal juré de la cour et chancellerie de Bourgogne, Jacqueline DE BOUVOT (1), dame en partie de Cormaillon et de Villiers-Patras, veuve d'Otto de Weil (en français de Houel, en allemand de Weil), bailli de Germersheim au bas Palatinat, et fille de Jean de Bouvot, chevalier, seigneur de Cormaillon, de Chasselambert, écuyer tranchant de l'archiduchesse Marguerite d'Autriche, régente et gouvernante des Pays-Bas, puis maréchal des logis de la reine douairière de Hongrie et de Bohème, bailli d'épée de la ville de Hall en Hainaut et de Walburge van der Aa (2), en présence de messire Claude et Blaise de la Trémoille, de Jean de Damas, seigneur de Villiers et d'Athies, de Louis de Jaucourt, seigneur de Rouvray, de François et Claude de Villemor, seigneurs de Cranné et de Vaux-Germain. (Orig. en parch.) Le 3 juin 1581, Gabriel de Damas, seigneur de Cormaillon, vendit la terre de Chasan à Charles de Malain. (Ch. des Comptes de Bourgogne, ext. de Peincedé, t. 19, fol. 221.) Gabriel servit avec distinction dans toutes les guerres de son temps, ce qu'attestent nombre de témoignages flatteurs des rois Henri III et Henri IV, qui l'honoraient d'une estime particulière. Ce dernier prince, lorsqu'il était roi de Navarre, lui écrivit de Pau, le 8 mars 1584*, une lettre où il le convie de le venir joindre, et qu'il termine par ces mots, écrits de sa main : Votre afectyoné et assuré amy HENRY. Gabriel de Damas et Jacqueline de Bouvot (alors enceinte de Pierre II° de Damas) firent un testament mutuel au château de Menetreux-le-Pitois, devant Debadier, notaire royal, le 4 mai 1585*, testament ouvert à Heidelberg dans le Palatinat le 21 mars 1587*, en présence de Pierre Denais, docteur ès droits, conseiller de S. A. le duc Jean Casimir, comte palatin du Rhin, à la requête de Gabriel de Damas, comme bailliste de Pierre et Marie, ses enfants mineurs, et de Reinhard d'Oldenhausen, écuyer, assesseur de la chambre impériale à Spire, tuteur d'Otto de Houel, fils du premier lit de la dame de Bouvot. (Orig. en papier.) Le 7 juillet de la même année, Gabriel de Damas fit un testament olographe reçu le même jour par Claude de Rossi, notaire public de cette ville, par lequel il légua à Marie de Damas, sa fille, 4000 fr. outre 100 écus pour des habits de noces, et nomma Pierre de Damas, son fils, son héritier universel. Il lui fit don d'un gobelet de vermeil du prix de 24 écus qu'il avait reçu de la duchesse de Deux-Ponts. (Orig. en papier, scellé de son sceau.) Gabriel de Damas revint peu après en France. Deux lettres du roi Henri III, des 24 janvier et 2 mars 1589*, invitent le seigneur de Morande (Gabriel de Damas), comme gentilhomme sur l'honneur duquel ce prince pouvait compter, de prendre les armes et de s'unir à toute la noblesse de sa province contre les ennemis rebelles de S. M. (les ligueurs). Le 10 du même mois de mars 1589*, Guillaume de Saulx, seigneur de Tavannes, chevalier des ordres du Roi, capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances, et lieutenant-général en Bourgogne en l'absence du comte de Charny, confia au seigneur de Morande la garde et défense de la ville de Flavigny ; et par une autre missive du 14 avril suivant, le même seigneur de Tavannes, « jugeant très importante la conservation de la ville de Saint-Jean de Losne et de ses habitants en l'obéissance du roi, et nécessaire d'y commettre et députer un gentilhomme signallé du pays, affectionné, et fidel serviteur de Sa Majesté, et le seigneur de Morande étant jugé avoir ces qualités, il l'a choisi et nommé pour capitaine et gouverneur de ladite ville de Saint-Jean de Losne. » Peu de jours avant cette nomination, le roi Henri III avait écrit de Tours, le 4 avril 1589, à Gabriel de Damas, pour lui témoigner que son zèle pour son service dans le pays de Bourgogne lui avait été bien agréable et qu'il saurait le reconnaître et l'en gratifier. (Orig.) Après la fin tragique de Henri III, le seigneur de Cormaillon fut l'un des premiers avec le comte de Tavannes à proclamer l'autorité de Henri IV, son successeur. Il mourut en l'armée de ce prince au siège de Paris en 1591, ainsi que porte l'inventaire de ses meubles, effets et papiers, fait à la requête de Marie de Damas, sa sœur, veuve de Jacques de Badet, seigneur de Mauvilly,les 24, 25, 26, 27 et 28 novembre de cette année. (Orig. en papier.) Il n'avait eu que deux enfants, nommés :
1° Pierre, II° du nom, qui suit ;
2° Marie de Damas, morte jeune avant l'année 1591.
(1) Sœur de Barbe de Bouvot, femme de Blaise de la Trémoille, chevalier, seigneur de Beauregard et de Nan-sous-Thil.
(2) Walburge était fille de Jean van der Aa, chevalier, seigneur de Schiplaeken, bourguemestre de la ville de Malines en 1505. (Généalogies de quelques familles des Pays-Bas, in-8°, Amsterdam, 1774, p. 4.)
XVIII. Pierre DE DAMAS, II° du nom, chevalier, seigneur du Fains, de Villiers-Patras, de Morande, de Courcelles, de Cormaillon et de Rochelimart, naquit en 1585. Sa mère était enceinte de lui lors de son testament du 4 mai de cette année. Le 26 octobre 1596, il était sous la tutelle de Jean Damas, écuyer, seigneur de Villiers-Athies, son plus proche parent. Il transigea sur le partage de la succession de sa mère, par acte passé devant Chantepinot, notaire royal à Semur, le 28 juillet 1699*, avec Otto de Weil, son frère utérin, seigneur de Chasselambert, et damoiselle Hélène de Junius de Jongue, sa femme, et s'allia, par contrat passé devant Roguier, notaire à Perrecey, le 18 février 1613*, avec Anne D'ARMSTORFF. Pierre de Damas fut légataire de Barbe de Bouvot, sa tante, veuve de Blaise de la Trémoille, le 17 octobre 1615. (Orig. en papier.) Par acte du 11 mai 1622, passé à Perrecey devant Gillet, tabellion au comté de Bourgogne, Anne d'Armstorff partagea avec sa sœur aînée Jeanne d'Armstorff, épouse de Claude-Gabriel de Citey, seigneur dudit lieu, les successions de défunts généreux seigneurs, Charles d'Armstorff (1), seigneur de Perrecey, et Anne d'Arestel, leurs père et mère. (Orig. en papier.) Le 15 mai 1623, suivant acte passé devant J. Burin de Vesoul, notaire royal et tabellion à Valleroy-le-Bois, Pierre Damas acquit pour la somme de 16,000 livres la terre et seigneurie du Fains-les-Montbard, de Claude-Antoine de Vandrey, seigneur de Velle-Chevreux et de sa mère Béatrix de Grandmont, veuve de Jean de Vaudrey, chevalier, seigneur de Valleroy, et il la reprit de fief en la châtellenie et baronnie de Montbard le 24 mai de la même année. (Orig. en parch.) Le 6 août 1630, Pierre Damas, seigneur de Morande, reçut quittance de la dame de Citey, sa belle-sœur, pour la moitié qui lui était échue de la succession de feu Jean d'Armstorff, son oncle, capitaine au service de S. M. C, cet acte signé de Citey, J. d'Armstorff, P. Damas et Maupas, notaire. (Orig. en papier.) Le 31 décembre de la même année 1630*, en la maison seigneuriale du Fains, et pardevant Lorin, notaire royal à Montbard, Pierre de Damas et Anne d'Armstorff se firent donation mutuelle de tous leurs biens. Guillaume-Frédéric de Houel (de Weil), co-seigneur de Cormaillon et de Chasselambert, son neveu, l'institua son héritier universel pour tous ses biens situés en France, par son testament daté de Ologgio en Milanais le 26 juin 1636, et reçu par du Tremblay, notaire de l'armée du roi en Italie, aux ordres de M.de Créquy. (Orig. en pap.) Pierre de Damas et Anne d'Armstorff firent deux testaments conjonctifs à Montbard, l'un devant Baudry, notaire à Grignon, le 31 mai 1640, et l'autre devant d'Aubenton, notaire royal à Montbard, le 26 avril 1652*. Pierre Damas mourut le 27 avril 1654 et fut inhumé en l'église de Saint-Germain-du-Fains sous une tombe de marbre noir placée dans le chœur. Le 13 mai de la même année, suivant acte exercé devant François Bretagne, lieutenant-général au bailliage d'Auxois, la tutelle principale de ses enfants mineurs fut déférée à dame Anne d'Armstorff, sa veuve, et leur tutelle consulaire à Jean de Senailly-Damas, écuyer, seigneur de Villiers-Athies (2). De ce mariage étaient issus :
1° Charles de Damas, mort à l'âge de 18 ans en Italie, dans le service (Extr. de Palliot, p. 57) ;
2° Louis de Damas, chevalier, co-seigneur de Courcelles-sous-Grignon et de Citey, du chef de sa mère (cette dernière comme héritière par bénéfice d'inventaire de Jean-Baptiste, seigneur de Citey, chevalier), né en 1631, mestre-de-camp lieutenant du régiment de la reine-mère Anne d'Autriche. Il affranchit Claude Verrière, praticien du lieu de Courcelles, par acte du 13 juillet 1663, passé devant Bigarne, notaire et tabellion royal. (Copie expéd. par Doublot, notaire royal, successeur de Bigarne.) Louis de Damas fut maintenu dans sa noblesse le 13 juillet 1666. Il épousa Louise de Saint-Vandelin, veuve de François-Léonard de Culz. N'ayant point d'enfants, il institua son héritier universel Claude-Charles de Culz, son beau-fils, par son testament fait au château de Courcelles le 5 décembre 1676, et souscrit le 6 du même mois par Bouillot, notaire et tabellion royal à Montbard, et publié en la chancellerie de Semur le 29 octobre 1681, peu de jours après sa mort. Il avait transigé, le 21 avril 1678, avec son frère Charles pour la succession de Jean-Baptiste de Citey ;
3° Autre Charles, Ier du nom, qui a continué la descendance ;
4° Bénigne de Damas, mariée, par contrat du 10 février 1643, signé d'Aubenton, notaire à Montbard, à Michel de Torcy, chevalier, seigneur de Lantilly en Nivernais, fils de messire Claude de Torcy, chevalier, seigneur de Lantilly, et de dame Françoise de Chaugy. Elle mourut le 28 août 1644, et fut inhumée sous une tombe de marbre noir dans le chœur de l'église paroissiale de Saint-Germain du Fains, du côté de l'Évangile. Elle laissa une fille :
Bénigne de Torcy, mariée, par contrat du 6 décembre avec Roger de Balathier, chevalier, baron de Villargoix, seigneur de Lantage, etc., lequel, par acte du lendemain 7 décembre, et transaction du 15 janvier 1664, devint possesseur en partie des terres de Cormaillon et de Chasselambert, que lui céda Charles de Damas, oncle de sa femme.
(1) Charles d'Armstorff était fils d'autre Charles-d'Armstorff, II° du nom, chevalier, seigneur d'Opvoluwe, et de Françoise van der Aa, et celui-ci fils de Paul d'Armstorff, conseiller et sommelier du corps de l'empereur Charles-Quint, commandeur de l'ordre de Saint-Jacques de l'Épée, ambassadeur en Portugal, etc., et de Jeanne de Poitiers, des comtes de Valentinois. La famille d'Armstorff, originaire d'Allemagne, fut attachée longtemps au service des archiducs d'Autriche, et à celui des ducs de Saxe.
(2) Celui-ci fut déchargé de la curatelle et Anne d'Armstorff de la tutelle, par sentence du bailliage d'Auxois du 10 juillet 1658 (Original en papier.)
XIX. Charles DE DAMAS, Ier du nom, comte de Cormaillon, chevalier, baron de Villiers, seigneur du Fains et de Courcelles, lieutenant-général des armées de Danemark, gouverneur de Copenhague et de la citadelle de Friederichshaven, était âgé de 22 ans en 1654 lorsqu'il fut mis avec son frère Louis sous la tutelle d'Anne d'Armstorff, leur mère. Il fut maintenu dans sa noblesse d'ancienne extraction avec son jeune frère Louis de Damas, par jugement de M. Bouchu, intendant de Bourgogne, du 13 juillet 1666. Il siégea aux états de cette province en 1662 et 1668*. Au mois de février de cette dernière année, il commandait une compagnie dans le régiment de Condé, infanterie, et se trouva à la conquête de la Franche-Comté. Le traité d'Aix-la-Chapelle qui suivit presque aussitôt cette conquête ramena M. de Cormaillon dans ses foyers. La rupture avec la Hollande en 1672, le rappela sous les drapeaux. Le 27* août de cette année, il obtint de nouveau une compagnie dans le régiment de Condé, et la commanda à la prise de Wesel et au passage du Rhin. Le 1er janvier 1675*, il fut pourvu de la charge de sergent-major du même régiment, en considération des bons et agréables services qu'il avait rendus à S. M. dans toutes les occasions qui s'étaient présentées, et où il avait donné des preuves de sa valeur et de sa capacité. Le 29* octobre suivant, le roi le nomma lieutenant-colonel du même corps. Plusieurs lettres du grand Condé et du maréchal de Luxembourg témoignent de l'estime et de l'affection que ces généraux avaient pour M. de Cormaillon. Il fit les campagnes de 1677 et 1678 à l'armée d'Allemagne sous les maréchaux de Luxembourg et de Créquy. Il fit raser les fortifications de Haguenau, commanda à Alkirch et se trouva avec sa compagnie aux sièges et à la prise de Fribourg et de Kehl. Après la paix de Nimègue (1679), le comte de Cormaillon passa au service du duc Georges-Guillaume de Brunswick-Lunebourg, électeur de Hanovre. Il y commandait un régiment d'infanterie en 1681*, et était gouverneur de Zell. Employé depuis dans les armées de Christiern V, roi de Danemark et de Norvège, il y devint général-major d'infanterie, et était déjà promu à ce grade lors d'une attestation juridique qu'il fit faire à Copenhague le 13 novembre 1684*, de plusieurs titres originaux, extraits de titres, de monuments historiques et autres documents publics et particuliers destinés à être envoyés en France, pour servir à messire Louis de Damas, seigneur de Cormaillon, fils de ce général, alors capitaine dans le régiment de Frilcuhé, ayant permission du roi de France d'aller servir dans les troupes de l'empereur contre les Turcs. Charles I de Damas, comte de Cormaillon, est qualifié, dans le contrat de mariage de Pierre-François de Damas, son fils, du 30 août 1704, général des troupes du roi de Danemark et de Norvège (Frédéric IV), chevalier de ses ordres et gouverneur de Copenhague (1), qualités qu'il prend dans le testament qu'il fit en la même ville le 25 juillet 1708*. Il avait épousé, par contrat passé devant Pierre Pillot, notaire royal héréditaire et tabellion à Chaumont en Bassigny, le 24 janvier 1663*, Marguerite DE GRAND, fille de feu Maurice de Grand, écuyer, seigneur d'Aizanville, et de dame Marie Jacquot. Elle transigea le 10 janvier 1686*, devant Claude Bryois, notaire royal à Dijon, avec Christine-Charlotte Pot de Rochechouart, épouse de messire Jean-Nicolas de Fuligny-Damas de Sandaucourt, sur le procès pendant entre elles, au sujet de la terre de Villiers, qui avait été léguée au seigneur de Cormaillon, époux de ladite Marguerite de Grand, par acte du 8 janvier 1665, reçu par Ménétrier, notaire à Semur ; mais cette terre demeura à la dame de Sandaucourt, laquelle justifia du paiement de la somme de 6000 livres, à laquelle obligeait la prise de possession de cette terre. Marguerite de Grand survécut à son mari. Il en avait eu deux fils et trois filles :
1° Louis de Damas, chevalier, seigr. de Cormaillon et du Fains, qui fit la guerre contre les Turcs en qualité de capitaine au régiment de Frilcuhé, dans les armées impériales. Mais l'empereur Léopold ayant conclu la ligue d'Augsbourg contre la France, Louis de Damas revint dans sa patrie et prit du service en qualité d'officier du génie. Il se trouva en cette qualité au siège de Philisbourg, où il fut blessé le 20 octobre 1688. Atteint d'un coup mortel à l'épaule devant le château de Namur, dans la nuit du 7 au 8 juin 1692, il fit son testament le 9, et mourut avant le 13 du même mois au monastère des pères Carmes du Désert, près Namur, sans laisser d'enfants de son mariage contracté à Paris le 29 janvier 1690*, avec Madelaine Perrot, fille de Charles Perrot, chevalier, seigneur de Varennes et de la Malmaison, et de Françoise de Bosse. (Gazette de France des 11 novembre 1688 et 9 juillet 1692.) Il avait amené d'Allemagne deux Turcs attachés à son service, qu'il pria sa femme de retenir en faisant à chacun 100 livres de pension ;
2° Pierre-François, dont l'article suit ;
3° Étiennette de Damas, baptisée le 4 janvier 1679, reçue à Saint-Cyr au mois de mars 1687, mariée, par contrat du 20 septembre 1710, passé devant Carnot, notaire au Châtelet de Paris, à Gilbert de Chauvigny, chevalier, baron de Blot, capitaine au régiment d'Entragues, fils d'Amable de Chauvigny, comte de Blot, et de défunte Françoise de Roux de Pomone ;
4° Anne de Damas,
5° et N. de Damas, religieuses en l'abbaye royale du Reconfort, au diocèse d'Autun, en 1704.
(1) L'abbé Courtépée, dans sa Description historique du duché de Bourgogne, t. V, p. 522, parle avec éloge de ce général, et dit qu'on voit au château de Cormaillon son portrait en pied peint en 1705.
XX. Pierres-François DE DAMAS (1), chevalier, comte de Cormaillon et du Fains, baron de Villiers, avait été destiné à l'état ecclésiastique, et lorsque son frère Louis l'institua son héritier en 1699, il était bachelier en théologie au séminaire des Bons-Enfants à Paris. La mort de ce frère le fit rentrer dans le monde, étant l'unique rejeton mâle de sa branche. Au mois de juin 1700*, il prit séance en la chambre de la noblesse des états de Bourgogne. Il épousa, par contrat passé devant le Roy, notaire à Paris, le 30 août 1704*, Marguerite-Agnès DAMAS D'ANLEZY, dame des Gouffiers en Angoumois, et de Florac dans la Haute-Marche, fille de feus haut et puissant seigneur Nicolas-François Damas, chevalier, comte d'Anlezy, vicomte de Druye, seigneur de Montigny, de Pierrefitte, de Ferrières, etc., capitaine-enseigne des gendarmes de la Reine, et haute et puissante dame Marie-Agnès Tiercelin de Rancé de la Chapelle-Balou. Il fit son testament olographe le 23 novembre 1714, souscrit le 26 du même mois par Pierre, notaire à Dijon, et établit au profit de l'aîné mâle de ses enfants et descendants une substitution graduelle et perpétuelle, laquelle, à défaut de ses enfants mâles, appelle l'aînée de ses filles ou l'aîné des enfants mâles de celle-ci, à la charge par tous ceux qui recueilleront sa succession de porter les nom et armes DE DAMAS. (Extr. sur parch. du greffe de la chancellerie de Semur le 16 juillet 1732.) Le comte de Cormaillon étant décédé le 2 juin, de cette dernière année, fut inhumé dans l'église paroissiale de sa terre du Fains, selon sa volonté. La tutelle de ses enfants mineurs fut déférée à sa veuve par acte du 26 août suivant, et messire Claude-Maurice de Chastenay, chevalier, seigneur de Bricon, fut nommé tuteur consulaire. Marguerite-Agnès Damas d'Anlezy mourut le 11 avril 1749. Elle avait eu de son mariage avec le comte de Cormaillon :
1° Charles-Jules, qui a continué la postérité ;
2° Marguerite de Damas, née en 1708, dame de Villiers, qu'elle eut pour sa légitime, par traité fait avec son frère le 10 décembre 1737*. Elle épousa au château du Fains, le 29 février 1740, par contrat passé devant Guenyot, notaire royal à Montbard, messire César de Fresne, chevalier, seigneur de Sully, de Saint-Aubin, de Beauvilliers, de Saint-Léger en partie, et, par elle, baron de Villiers, ancien capitaine au régiment de Montoison. Elle fit son testament au château de Sully, devant Millot, notaire royal, le 23 janvier 1742 (Original en papier), et mourut avant le 16 août 1747 ;
3° Catherine de Damas,
4° Marguerite de Damas,
5° et Louise de Damas, religieuses bernardines au Reconfort. La première vivait en 1755.
(1) Il a souvent dans les actes le seul prénom de Pierre.
XXI. Charles-Jules DE DAMAS, chevalier, comte de Cormaillon, seigneur du Fains-lès-Montbard, de Courcelles-sous-Grignon (1), des Gouffiers (2) et de Benoise en partie, né le 2 avril 1712, était capitaine lorsque le roi Louis XV lui donna, le 26 août 1738*, une commission de capitaine d'une compagnie d'infanterie dans le régiment de Nice, commandé par le marquis d'Anlezy, son cousin-germain. Il fit avec ce corps la campagne de Bohême, et se trouva, en 1742, à la belle défense de Prague, à la bataille de Dettingen en 1743, et l'année suivante à la reprise de Weissembourg. Il fit foi et hommage à la chambre des comptes de Dijon le 14 juin 1746, pour la terre du Fains-lès-Montbard (Orig. en parch.). Il épousa, par contrat passé au château d'Aizy, devant Delavault, notaire, le 11 mars 1748*, Jacqueline DU BOIS D'AIZY, fille d'Esprit-Frédéric du Bois, chevalier, baron d'Aizy, seigneur de Dompierre, du Pont-d'Aizy, etc, capitaine au régiment de Forsat, cavalerie, et de Marie Louise de Humes de Chérisy. Charles-Jules, comte de Cormaillon, mourut le 21 décembre 1771. Sa veuve fut élue tutrice de ses enfants mineurs le 21 janvier 1772*, et leur tutelle consulaire fut déférée à haut et puissant seigneur messire Claude-Charles Damas, marquis de Crux, seigneur de Souhey, de Lantilly, de Massingy et de Chasselambert, sur l'avis de leurs parents, savoir : Jean-Pierre Damas, comte d'Anlezy et de Thianges, marquis de Roquefeuil, baron de ...telnau, alors brigadier des armées du roi, et colonel d'un régiment de dragons de son nom (de Damas) ; Louis-Bénigne et Louis-Thomas, comtes de Humes-Chérisy ; Gilbert de Chauvigny, comte de Blot, maréchal de camp ; Louis, marquis de Ste-Maure ; Charles-Paul, comte de la Rivière, vicomte de Tonnerre, baron de Courcelles, etc. ; Gui-Claude de Balathier, Louis-Jules de Balathier et Armand-Joseph de Balathier-Lantage, ce dernier commandeur de Marbolle. Du mariage de Charles-Jules de Damas et de Jacqueline du Bois d'Aizy son issus :
1° Charles, II° du nom, dont l'article suit ;
2° Agnès-Esprit de Damas, née au Fains le 30 décembre 1748,
3° et Catherine-Charlotte de Damas, née au Fains le 17 février 1755, chanoinesses-comtesses de Neuville. Elles sont décédées à Châtillon-sur-Seine, la cadette en 1824, l'aînée en 1831.
(1) Les trois autres quarts de cette terre, possédés par la famille du Perron, furent cédés au comte de Cormaillon pour 83,000 livres, par Pierre d'Hariague, chevalier, seigneur de Guiberville, président honoraire au parlement de Paris (fils de Geneviève du Perron, dame de Courcelles), par contrat du 3 juin 1765, passé devant Junot, notaire au châtelet de Paris. (Original en parchemin.)
(2) La terre des Gouffiers fut vendue à Claude-Gui de Balathier, seigneur de Thoré, ancien capitaine au régiment de Rouergue et chevalier de Saint-Louis, par contrat passé devant Guenyot, notaire, le 1er décembre 1761.
XXII. Charles DE DAMAS, II° du nom, baron de Damas de Cormaillon, chevalier, seigneur du Fains, de Benoise et autres lieux, naquit au Fains le 21 mars 1758*, et fut reçu page du roi en la grande écurie le 9 juin 1772*. Il était premier page du roi lorsqu'il fut nommé, le 17 mai 1777, capitaine à la suite du régiment de la Rochefoucauld, dragons. Il devint colonel en second du régiment de Chartres, infanterie, en 1784, puis du régiment de la Marche, cavalerie. Emigré à l'époque de la révolution, le baron de Damas fut aide de camp de Monsieur, depuis Louis XVIII. Il fit les campagnes de l'armée des princes, où il fut créé chevalier de l'ordre de Saint-Louis, et périt à Quiberon le 20 juillet 1795, servant alors dans l'expédition royaliste avec son grade de colonel de cavalerie. Il avait épousé, par contrat des 27 et 28 juin 1784, signé par le roi et la famille royale, et passé devant Sauvaige, notaire royal à Paris, Marie-Gabrielle-Marguerite DE SARSFIELD, chanoinesse-comtesse de Neuville, présentée à la cour le 1er août 1784, morte le 8 mai 1833, fille de Jacques-Hyacinthe, vicomte de Sarsfield, lieutenant-général des armées du roi, inspecteur-général de la cavalerie et des dragons, gouverneur de la citadelle de Lille, commandant pour le roi en Hainaut et Cambresis, et de Marie de Lévis-Cousan, veuve en premières noces de Philippe-Christophe-Amateur, comte de Galliflet, baron de Dampierre, maréchal de camp, lieutenant-général au gouvernement du duché de Bourgogne au département du Mâconnais, etc. Le contrat fut passé en présence de Jean-Pierre Damas, comte d'Anlezy, seigneur d'Anlezy, de Fleury-la-Tour, de Sassangy et autres lieux, maréchal-de-camp ; de Madeleine-Angélique de Gassion, comtesse douairière d'Anlezy, comtesse palatine de Dio, dame de Montperroux et de Félin, vicomtesse de Montbayer et de Magezir, veuve de Louis-François Damas, comte d'Anlezy, marquis de Roquefeuil, baron de Castelnau de Montratier. En faveur de ce mariage, le comte d'Anlezy donne et assure au futur époux et aux enfants qui naîtront de cette alliance l'universalité des biens qui lui appartiendront au jour de son décès ; et à cet effet, il institue le baron de Cormaillon, et à son défaut les enfants nés de son mariage, ses héritiers universels. Le baron de Damas a laissé :
1° Ange-Hyacinthe-Maxence, baron de Damas, dont l'article suit ;
2° Alfred-Charles-François-Gabriel, comte de Damas, né à Munster le 18 décembre 1794, lieutenant-colonel de cavalerie, chevalier de l'ordre de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur, gentilhomme honoraire de la chambre du roi Charles X. Il n'est pas marié ;
3° Antoinette-Jeanne-Isidore de Damas, mariée avec Martial-Jacques-Louis, marquis de Loménie.
XXIII. Ange-Hyacinthe-Maxence, baron DE DAMAS, né à Paris le 30 septembre 1785, émigra avec sa famille en 1791, passa en Russie en 1795, et fut aussitôt admis à l'école des cadets de l'artillerie. A l'âge de 15 ans, il fut nommé sous-lieutenant dans un régiment du génie. Peu de temps après, l'empereur Paul le transféra dans l'un des régiments de sa garde, celui de Sémenovski. Le baron de Damas a passé par tous les grades et fait presque toutes les campagnes auxquelles a pris part le corps où il servait. Il fut blessé à la bataille de la Moskova en 1812, et bientôt après, nommé au commandement des grenadiers d'Astracan, et en même temps de la brigade formée par ce régiment et par celui des grenadiers de Fanagorie. Il commandait ces deux régiments lorsqu'il fut nommé général-major (maréchal de camp) pendant la campagne de 1815. Lorsqu'en 1814 Louis XVIII eut été reconnu, le baron de Damas passa an service du roi de France dans son grade : le 10 avril 1815, il fut élevé à celui de lieutenant-général. Pendant les cent-jours, le baron de Damas, qui, en 1814, avait été attaché à M. le duc d'Angoulême dans la double qualité de gentilhomme d'honneur et d'aide-de-camp, remplit, en suivant ce prince, dans le Midi et en Espagne, les fonctions de sous-chef d'état-major, puis celles de chef d'état-major. En octobre 1815, il fut chargé du commandement de la 8° division militaire à Marseille. Lors de la révolution de Sardaigne, en 1820, Louis XVIII ordonna au baron de Damas de se rendre auprès du roi Victor-Emmanuel. Il a commandé à Marseille jusqu'au commencement de 1823, époque à laquelle il marcha à la tête de la 9° division de l'armée d'Espagne. Il fut chargé du blocus de Figuières et du commandement dans la partie de la Catalogne dont Gironne est le chef-lieu. Au mois de septembre, une colonne espagnole, plus forte que toutes les troupes dont le baron de Damas pouvait disposer, sortit de Barcelonne et marcha sur Figuières. Mais après avoir combattu les 15 et 16 à Llers et Llado, le baron de Damas fut assez heureux pour faire prisonnière toute la colonne ennemie. Figuières se rendit bientôt après. Au mois d'octobre suivant, il fut nommé ministre secrétaire d'état de la guerre, puis au mois d'avril 1824 chargé en la même qualité du département des affaires étrangères. Il avait été élevé à la pairie par suite de la campagne de 1823. (1).
(1) Voici l'ordonnance de cette nomination (Bulletin des Lois, année 1823, n° 636).
LOUIS, par la grâce de Dieu, Roi DE FRANCE ET DE NAVARRE, à tous ceux qui ces présentes verront, SALUT.
Voulant donner à notre cousin le maréchal comte Molitor, et aux lieutenants-généraux comte Bordesoulle, comte Guilleminot, comte Bourck, comte Bourmont et baron de Damas, un témoignage éclatant de notre satisfaction pour le dévouement dont ils nous ont donné des preuves multipliées, ainsi que pour les bons et loyaux services qu'ils nous ont rendus dans l'expédition si glorieusement terminée par notre bien-aimé neveu le duc D'ANGOULEME,
NOUS AVONS ORDONNE ET ORDONNONS ce qui suit :
ART. 1er. Notre cousin le maréchal comte Molilor, et nos fidèles et amés les sieurs comte Bordesoulle, comte Guilleminot, comte Bourck, comte Bourmont et baron de Damas, sont élevés à la dignité de pairs du royaume, pour en jouir, eux et leurs descendants en ligne directe, naturelle et légitime, de mâle en mâle, et par ordre de primogéniture, ainsi que des droits, honneurs et prérogatives qui y sont attachés.
2. Il est dérogé, à leur égard, à l'art. ler de notre ordonnance du 25 août 1817, en ce qui concerne l'institution préalable de majorat qui devra être attaché à leur pairie.
3. Le président de notre conseil des ministres est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
Donné à Paris, au château des Tuileries, le 9° jour du mois d'octobre de l'an de grâce 1823, et de notre règne le vingt-neuvième.
Signé LOUIS.
Par le Roi:
Le Président du Conseil des Ministres,
Signé Jh. DE VILLELE.
En janvier 1828, il quitta le ministère et fut nommé ministre d'état, puis au mois d'avril suivant gouverneur de monseigneur le duc de Bordeaux. En juillet 1830, le baron de Damas suivit son élève en Angleterre, puis en Autriche, et au mois de novembre 1833, ayant reçu sa démission, il se retira au château de Hautefort où il se trouve encore aujourd'hui. Il a été décoré successivement des ordres de Russie, de Sainte-Anne de 3° et de 2° classe, de Saint-Wolodimir de 3° classe, de Saint-Georges de 3° classe, du grand cordon de Saint-Alexandre Nevsky. et d'une épée en or, ornée de diamants, avec l'inscription : pour la valeur ; de Sardaigne, de la grand'croix de Saint-Maurice et de Saint-Lazare ; de Wurtemberg, de la grand'croix de l'ordre de ce royaume ; d'Espagne, des grand'croix de Saint-Ferdinand et de Charles III ; de Portugal, de la grand'croix de Saint-Jacques de l'Epée ; de Toscane, de Saint-Joseph ; des Deux-Siciles, de la grand'croix de Constantinien ; de Malte, bailli ; de Hongrie, de la grand'croix de Saint-Etienne. Le baron de Damas est grand'croix de l'ordre de Saint-Louis et grand-officier de la Légion-d'honneur. Il a épousé, par contrat signé par le roi et la famille royale, et passé devant Trutat et Pean de Saint-Gilles, notaires royaux à Paris, le 7 juin 1818, Sigismonde-Charlotte-Laure DE HAUTEFORT, fille d'Amédée-Louis-Frédéric-Emmanuel, comte de Hautefort, et d'Alix-Julie de Choiseul-Praslin. De ce mariage sont issus :
1° Charles-Gabriel-Godefroi-Marie-Maxence-Michel de Damas, né à Marseille le 15 mai 1819 ;
2° Pierre-Marie-Edmond de Damas, né à Marseille le 13 mai 1820 ;
3° Amédée-Jean-Marie-Paul de Damas, né à Marseille le 4 juillet 1821 ;
4° Alfred-Jacques-Marie-Maxence-Michel de Damas, né à Marseille le 6 octobre 1822 ;
5° Paul-Marie de Damas, né à Paris le 6 juin 1826 ;
6° Charles-Marie-Michel de Damas, né à Paris le 31 juillet 1827 ;
7° Albéric-Marie de Damas, né à Paris le 22 octobre 1828 ;
8° Henri-Louis-Marie de Damas, né à Paris le 5 février 1830 ;
9° Alix-Laurence-Marie de Damas, née à Paris le 13 septembre 1824 ;
10° Marie-Thérèse-Philomène de Damas, née à Hameforf le 29 octobre 1834.
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