Généalogie de la maison de Damas (1ère partie)
DE DAMAS, ducs, marquis, comtes, vicomtes et barons DE DAMAS, en Forez, Lyonnais, Beaujolais, Auvergne, Vivarais, Nivernais, Lorraine et Bourgogne.
Armes : d'or à la croix ancrée de gueules (1). Couronne ducale et manteau de pair. Tenants : deux sauvages. Devise : ET FORTIS ET FIDELIS.
Première partie : SIRES DE COUSAN, PREMIERS BARONS DE FOREZ - BRANCHE D'AUBIÈRES EN AUVERGNE - BRANCHE DE MARCILLY, VICOMTES DE CHALON-SUR-SAÔNE, COMTES DE SASSANGY, etc. - MARQUIS DE THIANGES, COMTES DE CHALENCEY, etc. - BARONS, COMTES ET MARQUIS D'ANLEZY - COMTES DE CRUX - SEIGNEURS DE MONTAGU - SEIGNEURS DE BRÈVES ET DE MAULEVRIER - BRANCHE DE COULANGES, SEIGNEURS DE VANDENESSE, DE COULANGES ET DE LA BAZOLLE.
[Lien vers la 2ème partie : BARONS DE DIGOINE - BRANCHE D'ESTIEUGES, en Beaujolais - BRANCHE DE CHAMPLÉGER - SEIGNEURS DE VANOISE, DE VERPRÉ, ETC. - SEIGNEURS DE VERPRÉ ET DE BARNAY - SEIGNEURS DE LA BASTIE ET DE LA PILONNIÈRE - PREMIERE BRANCHE DU ROUSSET - SECONDE BRANCHE DU ROUSSET - SEIGNEURS DE GIGNAT ET DE TREDIEU, en Auvergne - MARQUIS D'ANTIGNY, COMTES DE RUFFEY, etc. - BRANCHE DE VELLEROT - BRANCHE DE VILLIERS, SEIGNEURS DE VILLIERS, DE BUSSIERES, D'ATHIES, etc. - BRANCHE DE MORANDE, SEIGNEURS ET COMTES DE CORMAILLON]
Tous les auteurs qui ont écrit sur les principales familles de France ont considéré la maison de DAMAS comme l'une des plus anciennes et des plus nobles de ce royaume (2).
(1) Il y a eu dans plusieurs branches de la maison de Damas des différences d'armoiries et de brisures que nous expliquerons dans le cours de ce travail. (Voir la Planche des sceaux, p. 11).
(2) Dans une lettre du 7 avril 1777, M. le comte de Pons-Saint-Maurice, premier gentilhomme de la chambre du duc d'Orléans, mandait à M. Chérin que ce prince, pour suivre une règle invariablement observée relativement au choix de ses chambellans, désirait avoir un mémoire sur MM. de Damas-Crux, quelque connue que fût d'ailleurs leur famille. M. Chérin fit le lendemain cette réponse : « La maison de Damas est si connue par sa haute ancienneté, par ses places et par ses alliances, qu'elle n'a pas besoin de mémoire, et si on en a demandé (pour les honneurs de la cour), ç'a été pour s'en faire un exemple pour les autres. Ce fut la réponse que fit le feu roi (Louis XV) à M. le marquis de Sabran, qui croyait devoir en être exempté. Le mémoire de M. le marquis de Damas-Crux fut envoyé par M. de Beaujon à M. le Premier (gentilhomme de la Chambre), le 7 janvier 1768, et il monta dans les carrosses du roi le 18 du même mois. Je suis avec un profond respect, Monsieur le comte, votre, etc. Signé : Chérin. »
Cette lettre se trouve à la Bibliothèque du Roi, section des manuscrits, parmi les preuves de la maison de Damas.
Cette opinion n'est pas nouvelle ; on la trouve répandue dans les vieilles chroniques du Forez et de la Bourgogne, et accréditée par les historiens les plus estimés. Elle est fondée sur plusieurs considérations :
Dès le onzième siècle, et jusqu'à l'extinction de la branche de Cousan, au commencement du quinzième, la maison de Damas réunissait aux avantages d'une haute position de fortune ceux attachés à une illustre origine. Issue des comtes de Forez de la première race par les sires de Beaujeu, elle avait eu du patrimoine de ces derniers de riches possessions dans le Lyonnais, la Bourgogne et l'Auvergne. L'influence qu'on lui voit exercer dans ces diverses provinces, le rang de premiers barons de Forez que tenaient ses auteurs, leurs alliances avec des maisons souveraines, leur intervention dans toutes les affaires importantes, les guerres qu'ils soutenaient à la tête de leurs vassaux, les fondations auxquelles ils prirent part, tout ce qui se rapproche du berceau de cette famille indique des vestiges de grandeur et justifie la prévention avantageuse des historiens. Dans les temps qui ont suivi, les descendants des sires de Cousan se sont maintenus au rang de leurs ancêtres. Héritiers d'une partie de leur fortune, qui s'est accrue successivement par nombre de belles terres, ils ont continué leurs grandes alliances, et ont ajouté à leurs illustrations celles qu'ils ont acquises dans les armes, dans les dignités de l'État et de l'Église, et dans les grandes charges de la couronne.
Il est fait mention de la maison de Damas dans tous les ouvrages qui traitent de la noblesse. Guichenon dans son Histoire (manuscrite) de la souveraineté de Dombes, pp. 345 et suivantes, en a donné la généalogie. Ce travail, où parait avoir été résumé un manuscrit conservé sous le n° 946 de la bibliothèque des bénédictins de Saint-Germain-des-Prés, et celui d'un savant historiographe allemand, Imhof, en ses Excellentium in Gallia familiarum genealogiœ (Nuremberg, 1687), ont servi de base à celui plus étendu qui se trouve dans l'Histoire des grands officiers de la couronne (t. VIII, p. 316 à 342), reproduit et continué par la Chenaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse (édit. in-4°, t. V, p. 463-484). La Thaumassière, dans un ouvrage justement estimé, son Histoire de Berry, n'a donné qu'une simple notice sur la maison de Damas ; mais ce fragment contient sur les titres primordiaux des notions dont auraient dû profiter les continuateurs du P. Anselme, et qui n'ont point échappé à Moréri (t. V, pp. 220-221 de son Grand Dictionnaire), quoique cet auteur ait cherché à concilier le témoignage de l'historien du Berry avec les errements de ses devanciers. Enfin un travail plus étendu, mais encore très incomplet dans ses diverses parties, a été consacré à la maison de Damas dans les tomes I, II et VI de l'Histoire des pairs de France, publiée par feu M. de Courcelles.
On voit par cet aperçu que la maison de Damas a été dans tous les temps l'objet des travaux des généalogistes. Mais elle n'a pas eu autant à se louer de leur exactitude que de leur zèle. En effet, soit qu'on ait ignoré les sources où reposent les preuves les plus essentielles à l'histoire de cette famille, soit qu'on ait cédé à l'appréhension de s'engager dans un travail trop considérable, tout ce qu'on trouve sur le nom de Damas, dans les divers ouvrages publiés sur la noblesse, est entaché d'une foule d'erreurs les plus graves, et ne présente, jusqu'au quinzième siècle, qu'une confusion continuelle dans l'application des faits et l'établissement des filiations.
On se propose, dans le présent article, de rectifier ces erreurs. On établira sur des faits positifs la distinction des branches de Cousan et de Coulanges, de la Bazolle et de Digoine, toujours confondues ; et l'on précisera l'origine de cette même branche de Digoine et de celles de Champléger, de Vanoise et d'Aubières, cette dernière jusqu'alors entièrement ignorée.
Les preuves qui nous serviront de guide sont nombreuses. Ce sont celles que les différentes branches de la maison de Damas ont faites à diverses époques au cabinet du Saint-Esprit, devant les généalogistes des ordres du roi. Les titres originaux qui ont servi à ces preuves ont échappé au génie destructeur de la révolution. Nous y joindrons les extraits de chartes et cartulaires de Gaignières, D. Villevieille, Peincedé, Palliot, Lambert de Barive, et de plusieurs autres savants distingués. Toutes ces preuves, tous ces extraits de titres existent actuellement, et l'on indiquera avec soin les dépôts publics et particuliers où ils se trouvent.
Nous dirons d'abord quelques mots sur d'anciennes traditions relatives à l'origine de la maison de Damas, et sur divers changements qu'elle a faits successivement à ses armoiries.
C'était une opinion reçue parmi les vieux chroniqueurs que cette famille descendait des conquérants de la province d'Amasie au temps de la première croisade : « Les seigneurs de Damas, du surnom de Chastillon (1), dit le P. Anselme, dans le Palais de la Gloire (1664, p. 393), ayant fait le voyage de la Terre-Sainte avec Godefroi de Bouillon, à leur retour en France, changèrent de nom et d'armes, et prirent celui de Damas, de la province d'Amasie qu'ils avaient conquise. »
(1) Favyn dit expressément que la maison de Damas portait originairement le nom de Chastillon. Cette erreur vient de ce que les enfants nés de Dauphine de Lavieu et de Gui Dalmas et Jean, seigneurs de Chastillon-en-Bazois, se qualifiaient frères. L'ancienne famille de Chastillon-en-Bazois, éteinte depuis longtemps, portait un écu losangé d'or et d'azur. (Voyez Palliot, Vraie et parfaite science des armoiries, in-fol., Paris, 1664, p. 662.)
Favyn avait consigné cette tradition dans son Théâtre d'honneur et de chevalerie (1620). On la trouve dans un ouvrage antérieur fort estimé, l'Histoire du Nivernois, par Guy Coquille, sieur de Romenay (1). Voici le texte de ce dernier (p. 339) : « Les seigneurs de Marcilly, Thienges, Digoyne, de Crux et d'Anlezy, tous du nom d'Amas, et de mêmes armes, qui sont une croix nillée de gueules en champ d'or, qui représente leur grandeur dès le temps de la conqueste de la Terre-Sainte, car leur nom est de la région d'Amasie, qui est au pays d'Asie, que leurs prédécesseurs conquestèrent au temps du premier voyage d'outre-mer, et leur nom n'est pas de Damas, mais simplement d'Amas, et d'ancienneté ils escrivoient d'Amaye. »
Cette tradition, que plusieurs écrivains plus récents ont reproduite, quoiqu'erronée quant à l'origine attribuée à la maison de Damas, reposait néanmoins sur plusieurs faits d'une notoriété irrécusable, comme la présence des auteurs de cette maison aux premières croisades, attestée par les cartulaires de Cluny, le changement de ses armoiries primitives, et l'orthographe du nom de Damas, écrit non pas d'Amaye, mais Damaye et Damaïs dans beaucoup de titres.
Aux dix-septième et dix-huitième siècles, les études historiques étaient plus approfondies, et la connaissance des chartes était devenue plus familière. Les généalogistes reconnurent que le nom de Damas était d'origine française (2), et dès lors ils durent rechercher dans les anciens monuments nationaux quelle avait été la souche de cette illustre famille.
(1) L'Histoire du Nivernais, achevée en 1595, revue en 1602, et imprimée, à Paris, en 1612 (1 vol. in-4°), est un ouvrage fort substantiel, mais plein de faits curieux et de recherches savantes.
(2) Dans plus de 800 titres originaux en latin, depuis le onzième siècle jusqu'au règne de Charles VII, titres produits ou analysés au cabinet du Saint-Esprit, le nom est constamment écrit avec la lettre l, Dalmatius, Dalmacius, et plus communément Dalmacii, Dalmatii. La traduction littérale eût dû être Dalmas ou de Dalmas. La suppression de la lettre l paraît avoir eu pour cause les traditions que nous avons rappelées, et auxquelles on peut ajouter une version consignée dans une vieille généalogie de la maison de Damas, faisant partie du dossier de pièces et documents sur cette maison dans l'ancien fonds du Saint-Esprit (voyez aussi le volume 658 du fonds de Gaignières, fol. 497), tradition portant que cette famille avait eu pour auteur un soudan de Damas fait prisonnier par les croisés, et amené en France par Hugues III, duc de Bourgogne. Nous ferons observer que la Thaumassière et Moréri ont mieux respecté l'étymologie du nom en l'écrivant Dalmas jusques vers 1400, conformément aux titres. Nous ne pouvons que suivre leur exemple. Cependant, pour ne point revenir sur un usage consacré par une longue prescription, nous écrirons le nom Damas à partir de l'époque où cette orthographe a prévalu. Cette remarque est applicable à toutes les branches. Une dernière observation doit trouver place ici. Selon Pierre de Saint-Julien de Balleure (De l'origine des Bourguignons, p. 342), la branche de Marcilly, aînée de la maison de Damas, signait absolument Damas, et les autres de Damas. Cet usage ne fut point général, mais il est justifié par les titres.
Cette première exploration des anciens titres a produit de nombreuses et d'utiles découvertes. Mais il est arrivé ce qu'on évite rarement dans un premier travail. Plusieurs titres étrangers à la maison de Damas ont été confondus avec ceux qui se rapportent à cette maison, et cette méprise a donné lieu à un système qu'il importe d'autant plus de réfuter qu'il a été plus généralement suivi.
Guichenon, Imhof, les continuateurs du P. Anselme et tous les autres généalogistes (la Thaumassière excepté), font descendre la maison de Damas d'un Elziran Damas, qu'ils qualifient très gratuitement seigneur de Cousan (1) et qui vivait au milieu du onzième siècle. Cette opinion était tellement accréditée, qu'elle a passé sans examen au cabinet du Saint-Esprit. Elziran, ou plutôt Elzéar Damas, fut présent, avec plusieurs prélats et chevaliers, le 8 des calendes de janvier (15 décembre) 1066, à une charte d'Almodis, comtesse de Rhodez et de Nismes, par laquelle cette princesse et le comte Raimond (de Saint-Gilles) son fils, soumirent l'abbaye de Saint-Gilles à celle de Cluny. La transcription de cette charte dans le grand cartulaire de Cluny, où se trouvent presque toutes les premières chartes de la maison de Damas, portait naturellement à croire qu'Elzéar était l'auteur de cette maison. Mais en examinant avec attention cette charte, que D. Vaissète a rapportée textuellement, t. II, pp. 253, 254 (Preuves) de son Histoire générale de Languedoc, on n'y trouve pas une seule énonciation qui puisse justifier cette conjecture.
(1) L'abbé Expilly, dans son Dictionnaire des Gaules et de la France (tom. I, pag. 198, au mot Anlezy), ajoute à cette supposition une assertion qui est tout aussi formellement démentie par les titres et par le grand cartulaire de Cluny qu'il cite ; car il n'est dit nulle part dans ce cartulaire qu'Elziran fut père de Bertrand Dalmas, et celui-ci père de Robert ; et nous prouvons suffisamment que cette filiation n'a pu exister.
L'acte est passé à Nismes, devant l'église de Saint-Bauzile, en présence de Raimbaud, archevêque d'Arles, des évêques Durand de Toulouse, Hugues d'Uzès, Rostaing d'Avignon et Bertrand de Maguelonne, des abbés Bernard de Marseille, Erotard de Tomières, Bernard de Vabres, etc., des chevaliers Pons-Giraud, vicomte de Gironne, Trimond Eliziarn, Guillaume et Emenon de Sabran, frères, Pierre d'Aquin, Rostaing et Rainon de Posquières, Rainoard de Médones, Bertrand et Pierre de Cabrières, Hugues de Kassanguis, Siagre Salomon, etc., avec le consentement d'Adèle, comtesse de Substantion, et revêtu des signatures de Rostaing de Posquières, d'Aldebert Guitard de Barcelonne, de Bérenger de Barbairan, d'Elzéar Dalmas (Elisiarii Dalmatii), de Jean de Gironne, capiscol, du chapelain Bernard et de Fredelon de Raimond.
Le premier fait dont il ne soit pas permis de douter, après la lecture de cette charte, c'est que tous ceux qui y interviennent comme témoins ou comme signataires n'appartiennent pas au Languedoc ou à la Provence. Le nom d'Elzéar surtout est particulier à ces deux pays. Les témoins assistent la comtesse Almodis dans la promulgation de cette charte ; les signataires en garantissent l'exécution. On ne peut méconnaître dans ces derniers, ou des vassaux de la comtesse de Nismes, ou des ayant-droit au temporel de l'abbaye de Saint-Gilles. Dans tous les cas, Elzéar Dalmas ne peut pas être supposé un délégué de l'abbaye de Cluny, chargé de se rendre auprès de la comtesse Almodis pour en recevoir cette charte ; car alors il eût paru comme simple témoin, et non comme garant, et sa mission terminée, il s'en fut retourné en Bourgogne. On a, au contraire, la preuve positive qu'Elzéar Dalmas continua à vivre dans le Languedoc, sa patrie, car il fut présent avec Siagre Salomon, Guillaume de Barjac, et plusieurs autres seigneurs du pays, à une charte d'environ l'an 1076, et probablement postérieure, par laquelle le comte Raimond de Saint-Gilles (l'un des chefs de la première croisade en 1096) assura sa protection à Guillaume, seigneur de Montpellier (D. Vaissète, t. II preuv., col. 291).
Il est donc démontré, par les faits les plus évidents, qu'Elzéar Dalmas n'était point un seigneur bourguignon ; ainsi rien n'autorise l'opinion des anciens généalogistes qui en font descendre la maison de Damas.
Cette maison, qui commençait alors à fleurir dans le Forez, le Beaujolais et les provinces environnantes, avait une souche plus certaine et plus illustre.
Guillaume II, comte de Forez et de Lyonnais à la fin du neuvième siècle, avait laissé deux fils. Artaud Ier, l'aîné, lui succéda au comté de Forez, possédé par sa postérité jusqu'en 1107. Béraud Ier, le cadet, fut le fondateur de la maison de Beaujeu, qui comptait dans sa riche dotation la terre de Cousan, première baronnie de Forez. Lors du partage de la succession de Guichard II, sire de Beaujeu (mort après 1040), arrière petit-fils de Béraud Ier, la terre de Cousan échut à Dalmas, son troisième fils, sauf la réserve qu'Humbert Ier, frère aîné de Dalmas, fit pour lui et ses descendants de plusieurs droits sur cette terre et sur son château (1)
(1) Le château de Cousan, situé, sur un rocher inaccessible à 3 lieues N.-O. de Montbrison, avait été construit sur les ruines d'une antique forteresse, célèbre pour avoir résisté à tous les efforts des Sarrasins lors de leur irruption en Forez, vers 727. (Histoire du Forez, par M. Bernard, jeune, in-8°. Montbrison, 1835, t. 1, p. 78.) Ce château était le chef-lieu du petit pays de Cousan, dont dépendaient les paroisses de la Côte et de Saint-Georges-en-Cousan.
Dalmas reçut encore divers fiefs dans le Charolais, l'Auvergne et la Bourgogne, soit en compensation des droits réservés sur Cousan, soit pour complément d'apanage.
A dater de ce partage, le titre de premier baron de Forez dut nécessairement échoir à Dalmas ; une charte de 1208 atteste qu'il était porté dès lors par ses descendants.
L'origine de la terre de Cousan, sa situation topographique et sa dignité comme premier fief du Forez, la plaçaient naturellement sous la suzeraineté des comtes de ce pays. Mais comme de toute ancienneté les sires de Beaujeu n'avaient reconnu que celle des rois de France, les seigneurs de Cousan, leurs puînés, affichèrent longtemps la même prétention. Ce fut l'origine de longues et sanglantes guerres ; secondés par la maison de Beaujeu, les sires de Cousan se rendirent assez redoutables aux comtes de Forez pour obliger ceux-ci à contracter des ligues défensives avec leurs principaux feudataires. Ce ne fut qu'après plus d'un siècle de troubles et d'hostilités que les sires de Cousan furent enfin contraints de se reconnaître vassaux des comtes de Forez (1). La maison de Beaujeu dut alors se désister de l'hommage lige que ces seigneurs puissants lui avaient récemment transporté. Le traité qui mit fin à ses dissensions (1229) fut néanmoins avantageux à la maison de Damas, en ce qu'il la mit en possession de la totalité des droits que les sires de Beaujeu s'étaient originairement réservés sur la terre et le château de Cousan, en les démembrant de leur domaine.
Tous ces faits, qui jusqu'à présent avaient échappé aux recherches des généalogistes, sont justifiés par des actes recueillis depuis trois cent cinquante ans dans les registres des chambres des comptes de Nevers et de Villefranche. Nous y reviendrons plus loin avec détail.
(1) En 1333, cent ans après que le fief de Cousan eut été définitivement soumis à la suzeraineté du Forez, la maison de Damas exprimait encore cette restriction dans ses hommages « sauf la légéité et fidélité due en premier lieu au seigneur roi de France. » (Histoire du Forez, t. I, p. 302.)
Nous nous sommes arrêtés par anticipation sur cette communauté de possession du château et de la terre de Cousan entre les sires de Beaujeu et les auteurs de la maison de Damas durant près de deux siècles, parce que cette sorte de preuve est la plus forte de celles dont s'appuient les historiens pour expliquer l'origine des anciennes races. Mais cette preuve n'est pas la seule pour la maison de Damas : celle qui résulte de l'adoption du nom de baptême de Dalmas Ier, son fondateur (1), pour en faire son nom héréditaire et patronymique, n'est pas moins remarquable, surtout pour une famille qui possédait de si nobles terres. La maison de Damas n'a pu déroger à l'usage, presqu'universellement suivi dans les familles apanagées, de prendre le nom de leur principal fief, que dans l'intention manifeste de perpétuer, avec le nom de Dalmas, la tradition vivante de son origine. Nous citerons un fait qui met cette intention au plus grand jour : c'est que, lorsqu'au milieu du treizième siècle, Bernard Dalmas eut épousé l'héritière d'Aubières, en Auvergne, il voulut bien se soumettre à la règle des substitutions en ce qui concernait les armes d'Aubières ; mais il refusa de quitter son nom. Aussi, pendant plus d'un siècle après lui, ses descendants ont-ils continué de s'appeler Dalmas. Ce ne fut que postérieurement à 1368 qu'ils commencèrent à prendre le nom d'Aubières, à l'imitation de la branche aînée de Damas, qui, vers la même époque, avait enfin cédé à l'emprise de l'usage et adopté le nom de Cousan, exemple que n'ont suivi aucunes des autres branches de la maison de Damas, lesquelles ont constamment conservé leur nom primitif.
(1) Dans plus de 800 titres originaux en latin, depuis le onzième siècle jusqu'au règne de Charles VII, titres produits ou analysés au cabinet du Saint-Esprit, le nom est constamment écrit avec la lettre l, Dalmatius, Dalmacius, et plus communément Dalmacii. La traduction littérale eût dû être Dalmas ou de Dalmas, Ce qui parait avoir fait retrancher la lettre l, c'est une tradition assez ancienne qui portait qu'un soudan de Damas ayant été fait prisonnier, par les croisés, et amené en France par Hugues III, duc de Bourgogne, avait été la souche de la maison de Damas. Cette tradition est consignée dans un travail manuscrit sur cette maison, d'environ deux siècles, conservé à la Bibliothèque royale, parmi les extraits de titres de Bourgogne et de Nivernais. C'est ainsi qu'à défaut de preuves, on cherchait à expliquer la grandeur originaire de cette famille dans une vieille généalogie de la maison de Damas, faisant partie des manuscrits de l'ancien fonds du Saint-Esprit. Nous ferons observer que la Thaumassière et Moréri ont mieux respecté l'étymologie du nom en l'écrivant Dalmas jusque vers 1400, conformément aux titres. Nous ne pouvons que suivre leur exemple. Cependant, pour ne point revenir sur un usage consacré par une longue prescription, nous écrirons le nom Damas à partir de l'époque où cette orthographe a prévalu. Cette remarque est applicable à toutes les branches.
Il nous reste à dire quelques mots sur les changements d'armoiries et les brisures qui ont eu lieu dans cette famille.
Elle portait originairement d'or, au lion de gueules, (Palliot, Vraie et parfaite science des armoiries, p. 227.)
C'était l'écu des anciens comtes de Lyon et de Forez, adopté par la maison de Beaujeu avec l'addition d'un lambel (1). La différence de couleur du lion dans la branche de Damas parait avoir été la marque distinctive de sa brisure. (Voir la planche des sceaux.)
Les chefs des branches de Cousan et de Vandenesse ayant pris part aux exploits des premières croisades (2) et voulant en perpétuer le souvenir dans leur postérité, changèrent la pièce principale de leurs armoiries (sans toutefois en changer les couleurs) et substituèrent au lion une croix ancrée de gueules.
Ces deux branches, les plus anciennes de la maison de Damas, ont conservé celle croix ancrée pleine, c'est-à-dire sans y ajouter aucune pièce pour brisure, quoique la branche de Vandenesse fût hommagère de celle de Cousan.
(1) Art de vérifier les dates, t. X, p. 488. M. Bernard, dans son Histoire du Forez (t. I, p. 138), cite un second écu ou contre-scel adopté par les comtes de Lyon et de Forez : un chêne vert en champ de gueules, par allusion à la prononciation du mot Forez (forêt). Le comte Jean I, mort en 1333, avait fait peindre cet écu dans le chœur de l'église Notre-Dame de Montbrison, entre le sien (le lion) et celui d'Alix de Viennois, sa femme. Ce sceau ou contre-scel a dû être adopté postérieurement au lion, qui faisait allusion au comté le plus ancien et le plus considérable de cette maison.
(2) Voir le grand cartulaire de Cluny, année 1106, vol. B, in-fol. 269, verso.
Dans cette branche aînée de Cousan, Gui Daimas, doyen de Cluny (1323), quoique cadet, portait son sceau sans brisure. Mais, en 1393, Huguenin de Cousan brisait d'une fleur de lys au premier canton, du vivant de Gui IV, sire de Cousan, son père.
La branche des seigneurs d'Aubières, en Auvergne, quitta la croix ancrée pour prendre l'écu d'Aubières, d'or à une fasce de sable, par substitution, ainsi qu'on l'a déjà fait remarquer plus haut.
La branche de Marcilly, puînée des sires de Cousan, ajoutait sur la croix une cotice en bande par brisure.
Le rameau du Plessis et de Bragny, issu de la branche de Marcilly, brisait aussi d'une cotice en bande sur la croix. Il est probable que la couleur de cette brisure identique n'était point la même et servait à établir une différence entre les deux branches.
La branche de Montagu, séparée de celle de Marcilly vers le milieu du quatorzième siècle, portait également pour brisure une cotice en bande sur la croix. Cette cotice se distinguait de celles des branches de Marcilly et du Plessis en ce qu'elle se terminait en fleurs de lys à la partie supérieure. Il paraît, par des actes qu'on citera à l'article de cette branche, qu'elle avait changé ses armes et reprise lion, écu primitif de la maison de Damas.
La branche d'Anlezy, formée par un fils puîné d'Erard Damas, seigneur de Marcilly, a brisé jusqu'après 1568 d'une bordure d'azur. Dès 1579, elle avait cessé de briser et portait les armes pleines.
La branche de Vandenesse produisit, vers 1250, celle de Champléger, qui conserva la croix pleine, parce que l'usage des brisures n'était pas encore pratiqué dans cette maison. Cependant cet usage s'établit peu après dans cette même branche, car, en 1312, Geoffroi Dalmas, seigneur de Vandenesse et de Coulanges, sur lequel Léodegaire Dalmas, seigneur de Viry, avait l'aînesse, surmontait la croix d'un lambel de trois pendants, conservé par les seigneurs de la Bazolle. La branche de Digoine, puînée de la Bazolle, portait le lambel à cinq pendants par addition de brisure, lambel qu'elle quitta lorsqu'elle écartela son écu des armes de Digoine.
La branche de Vanoise et Verpré, aînée de celles issues de la branche de Champléger, en a recueilli les armes pleines. Celle de Bussières et de Villiers, puînée de la même branche, brisait au milieu du quinzième siècle d'un lambel surmontant la croix. Vers la même époque, cette branche a adopté, par allusion à l'ancienne tradition d'Amasie, un scel ou contre-scel chargé d'une hie entourée de six roses de Damas, et ce nouvel écu a prévalu dans cette branche jusqu'à son extinction. Vers 1670, celle de Morande, sortie de la précédente, a repris la croix ancrée en écartelures.
Enfin, toutes les branches de la maison de Damas qui se sont formées postérieurement à la fin du quinzième siècle ont cessé de prendre des brisures, et celles qui avaient porté jusqu'alors les ont abandonnées pour ne plus porter que la croix pleine, soit en un seul écusson, soit avec des écartelures.
Nous allons maintenant entrer dans le détail des preuves de cette famille.
Guichard Ier, ou Wichard, sire de Beaujeu, fils de Béraud II, et petit-fils de Béraud Ier, celui-ci fils puîné de Guillaume II, comte de Lyonnais et de Forez, décédé vers l'an 920 (1), épousa en premières noces Ricoaire, avec laquelle il fit don aux religieux de Cluny de l'église de Saint-Paul, située in villa Laderniaco, en Auvergne, par charte du mois d'août, trentième année du règne de Conrad, roi de Bourgogne (967). Il eut pour seconde femme Adelmodis, du consentement de laquelle il donna à l'abbaye de Cluny les dîmes de la parole de Saint Georges pour le repos des âmes de Béraud, son père, de Vandelmode, sa mère, et de ses frères Etienne et Humbert. La charte de cette donation est datée du mois de janvier, vingt-deuxième année du règne du roi Lothaire, ce qui revient à l'an 976 (Art de vérifier les dates, édition in-8°, t. X, p. 484. 502, 503). Guichard Ier dut mourir vers la fin de cette année, car Adelmodis, sa veuve, était remariée en 977, à un chevalier nommé Ansède (du Cange). Le sire de Beaujeu avait laissé :
Du premier lit :
1° Guichard II, qui suit ;
Du second lit :
2° Venceline ou Erceline, énoncée fille unique d'Adelmodis dans une charte de 977. (Du Cange.)
(1) Pour ces premières générations, on peut consulter l'Art de vérifier les dates. Voyez aussi le tableau généalogique.
II. Guichard II, sire de Beaujeu, est nommé dans des lettres que le pape Benoit VIII écrivit, vers l'an 1023, aux prélats et aux grands de la Bourgogne, relativement à l'usurpation qu'ils faisaient des biens de l'abbaye de Cluny. (Hist. des Grands Officiers de la Couronne, t. VI, p. 82.) Il se dit fils de Guichard (Ier), et nomme en même temps sa femme Ricoaire (qu'on dit avoir été dame de Salornay, près Cluny), ses oncles Hugues et Wautier, évêque de Mâcon, avec ses fils, Humbert, Guichard et Dalmas (Dalmacius), dans la charte d'une donation qu'il fit à l'église de Mâcon en 1030. (Cartulaire de Mâcon, fol. 157, 159.) Guichard II, projetant vers l'an 1040 un voyage à la Terre-Sainte (1), s'y prépara, en renonçant, entre les mains de l'évêque Waulier, son oncle, et en présence de ses chanoines assemblés, aux coutumes qu'il avait établies, à l'exemple de son père, dans les terres de l'église de Mâcon. (Art de vérifier les dates, t. X, p. 503.) Guichard II laissa entre autres enfants :
1° Humbert Ier, sire de Beaujeu, marié avec Vandelmode de Thiers. De concert avec cette dame, il fonda en 1079 l'église collégiale de Beaujeu. La postérité de Humbert I s'est divisée en deux branches. Celle des sires de Beaujeu a fini en 1265, dans la personne de Guichard V, connétable de France, fils du connétable Humbert IV. Sa sœur Isabelle, femme, depuis 1247, de Renaud, comte de Forez, transmit le Beaujolais à son second fils Louis de Forez. La branche des seigneurs de Montpensier et de Montferrand a subsisté jusque vers le milieu du XIVe siècle. La postérité de Louis de Forez, sire de Beaujeu, a également formé deux branches. L'aînée s'est éteinte en 1400, époque à laquelle les Principautés de Beaujolais et de Dombes, ainsi que les terres de Perreux et de Semur, entrèrent, par donation d'Edouard II, sire de Beaujeu, dans la maison de Bourbon. La branche de Beaujeu-Amplepuis s'est continuée jusqu'en 1541. Les deux maisons de Beaujeu, toutes deux sorties des comtes de Forez, portaient pour armes : d'or, au lion de sable avec un lambel à 5 pendants de gueules brochant pour brisure. (Voyez l'Histoire des Grands Officiers de la Couronne, tom. VI, pp. 82 et suiv., et 724 (2) à 736, et la Planche des sceaux, n° 3) ;
2° Guichard, vivant en 1030 ;
3° Dalmas, Ier du nom, sire de Cousan, qui fut la souche de la maison de Damas ;
4° Hugues, nommé dans une donation faite par son frère Humbert Ier, à l'abbaye de Savigny, le 1er août 1080. (Histoire des Grands Officiers de la Couronne, tom. VI, pag. 82.) Hugues était moine et célerier de l'abbaye de Cluny. Il fut présent en cette qualité à une donation considérable faite à ce monastère par son neveu Robert Dalmas vers l'an 1090 ;
5° N., femme de Liébaud Ier, seigneur de Digoine en Charolais, fils de Josserand, seigneur de Digoine, qui vivait vers 1030. Liébaud Ier de Digoine confirma, vers 1060, une donation faite par Ricoaire, sa belle-mère, aux religieux de Cluny, dont il avait reçu 100 sous, monnaie de Poitiers. De ce mariage, est issu :
Liébaud II, seigneur de Digoine, souvent mentionné dans les chartes de Cluny avec Hugues et Robert Dalmas. (Preuves de cour de la maison de Digoine, dressées en juillet 1782, fol. 4, 5 et 9, à la Bibliothèque du Roi.)
(1) Les bénédictins, auteurs de l'Art de vérifier les dates, d'après le Gallia Christiana, tom. IV, Instrumenta, col. 279, placent ce projet de pèlerinage de Guichard II vers l'an 1060. A cette époque, Guichard II, né d'un mariage antérieur à 976, eût pu avoir 80 ans. Il est rare qu'on projette des voyages d'outre-mer, et qu'on ait des oncles à cet âge. C'est ce qui nous a engagé à placer approximativement la charte vers l'an 1040, quoique Guichard II ait vécu jusqu'après l'an 1050. Cette observation pourra ultérieurement conduire à une rectification du Gallia Christiana. On a vu que Guichard II était issu du premier mariage de Guichard Ier. On peut naturellement conjecturer qu'il était beaucoup plus jeune que son oncle Wautier, évêque de Mâcon. Si Guichard II avait environ 60 ans en 1040, son oncle pouvait en avoir 80 ou 90. Est-il présumable que ce soit le même Wautier qui, d'après le Gallia Christiana, occupait encore ce siège épiscopal en 1062 ? Il nous semble qu'il y a ici l'indication presque certaine de deux prélats différents, mais du même nom : l'un, gouvernant l'église de Mâcon de 1030 à 1040 ou 1045 ; l'autre, depuis environ cette dernière époque jusqu'après 1062.
(2) A cette p. 724, on a désigné et gravé à 3 pendants le lambel de la seconde maison de Beaujeu-Forez ; c'est une erreur : les sceaux de cette branche conservés à la Bibliothèque royale, et particulièrement ceux d'Edouard, sire de Beaujeu, maréchal de France, présentent tous le lambel à 5 pendants.
SIRES DE COUSAN, PREMIERS BARONS DE FOREZ.
III. DALMAS, premier du nom, sire de Cousan, troisième fils de Guichard II, sire de Beaujeu, et de Ricoaire de Salornay, reçut en partage, du coté paternel, plusieurs terres que la maison de Beaujeu possédait en Forez et en Auvergne, et sans doute du côté maternel les terres considérables que ses descendants immédiats possédaient dans le Charolais et le diocèse de Mâcon. Le principal fief de cet, apanage était la terre de Cousan, première baronnie de Forez, sur laquelle, ainsi que sur le château, Humbert Ier, sire de Beaujeu, se réserva des droits pour lui et ses descendants, sans doute à l'effet de leur assurer l'accès d'une place qu'on pouvait considérer comme la clé du Forez, pour le cas où ils auraient à faire valoir leurs droits sur ce comté. Antérieurement à ce partage, qui eut lieu vers l'an 1060, Dalmas Ier avait été présent, avec ses frères Humbert Ier et Guichard, à la donation que Guichard II, leur père, fit à l'église de Mâcon, en 1030. Vers l'an 1055, Ricoaire (de Salornay), ayant donné à saint Hugues, abbé de Cluny, l'église du village de Vitry, au diocèse d'Autun, avec toutes ses appartenances, droits de prémices, dîmes, sépultures, le cimetière, le presbytère, etc., fit approuver cette donation par Wichard (Guichard), sire de Beaujeu, son mari, par ses fils Humbert et Dalmas, et par ses filles et ses parents. (Grand cartulaire de Cluny, en deux vol. in-folio, second vol., coté B, fol. 170. Cette charte est aussi mentionnée dans la preuve de cour de la maison de Digoine, dressée en juillet 1782, fol. 4 et 9.) La Thaumassière (Histoire du Berry, p. 526) cite Dalmas Ier, sire de Cousan, comme vivant en 1060. On le voit, en effet, figurer dans une charte d'environ l'an 1062, par laquelle Etienne, son cousin, fils de Humbert, frère de Guichard Ier, fit don à l'abbaye de Cluny d'un clos de vigne appelé Moncuc. (Art de vérifier les dates, t. X, p. 502, 503.) Dalmas Ier eut, entre autres enfants :
1° Hugues, Ier du nom, dont l'article va suivre ;
2° Robert, Ier du nom, auteur de la branche des seigneurs DE VANDENESSE, de COULANGES et de LA BAZOLLE (souche des branches de Digoine, de Champléger, de Vanoise, de Villiers et de Cormaillon), rapporté plus loin ;
3° Zacharie, dit de Cousan, auteur d'un rameau qui a existé jusque dans le XIII° siècle ;
4° Bertrand Dalmas (1), qui fut témoin, avec Guillaume de Saint-Priest, Géraud du Puis et Bernard de Sercey, à une charte de l'an 1094, par laquelle Warin et Hilduin de Montpensier, chevaliers, frères, firent donation de leurs biens patrimoniaux situés à Thiers, en Auvergne, et de ceux qu'ils possédaient à Souvigny, à Gelsan et à Busserolles, à l'abbaye de Cluny, en prenant l'habit religieux dans ce monastère (Grand Cartulaire de Cluny, vol. B, fol. 183, verso) ;
5° Thibaud Dalmas, qui fut du conseil secret de Hugues II, duc de bourgogne. Il prononça un jugement, ratifié par ce prince, en faveur de l'église d'Autun, vers l'an 1113. (Histoire de Bourgogne, par D. Plancher, tom. I, pag. 288, et Preuves, pag. 36, col. 2 ; et tom. II, pag. 261.)
(1) Les continuateurs du P. Anselme le qualifient chevalier, seigneur de Cousan, et le disent père de Robert ; ce sont autant d'erreurs.
IV. Hugues DALMAS, premier du nom, sire de Cousan (1), approuva, comme seigneur dominant, la donation que fit Robert Dalmas, son frère puîné, vers l'an 1090, à l'abbaye de Cluny, de tout ce qu'il possédait dans le territoire de Charolles, offrant même de comprendre dans celle donation les droits honorifiques ou de suzeraineté (honorem suum) qu'il avait sur les biens cédés. (Grand cartulaire de Cluny, vol. B, fol. 271, verso, charte 728.) Vers la même époque, Hugues Dalmas et sa femme (non nommée dans la charte souscrite par Zacharie de Cousan) donnèrent aux moines de Paray tous leurs habitants de la terre de Saint-Gratien, et reçurent du prieur Hugues, comme gage d'irrévocabilité de ce don, la somme de 150 sous. (Cartulaire de Paray-le-Monial, fol. 77 ; Extraits de Baluze, fol. 20, à la Bibliothèque du Roi.) Hugues Dalmas vivait encore en 1119, époque à laquelle il souscrivit la donation que le seigneur de Palluan fit à l'abbaye de Saint-Etienne de tout ce qu'il possédait à Franxault-sur-l'Auxois. (Recueil de Pièces de Perard pour l'histoire de Bourgogne, p. 91) Hugues Ier avait épousé Laurence, dont il eut entre autres enfants :
1° Dalmas, II° du nom, qui suit :
2° Auxiliande, mariée par son père, en 1113, avec Agne II de Meymont, seigneur d'Oliergues, fils d'Agne Ier de Meymont, et de Pétronille son épouse.
(1) Il a quelquefois le seul nom de Dalmas, comme son fils aîné.
V. DALMAS, II° du nom, sire de Cousan, fut garant des conventions du mariage de sa sœur Auxiliande avec Agne II de Meymont. Par cet acte, daté du 5 des calendes de février 1113 (1), auquel fut présent Etienne de Meymont, frère d'Agne II, celui-ci dota sa future épouse de la moitié de toute sa terre et châtellenie d'Oliergues. (Histoire de la maison d'Auvergne, par Baluze, t. I, p. 368.) Voici le texte de ce contrat : « Ego Agnus, filius Agnonis et Petronillœ, cum consilio parentum, amicorum et fldelium meorum, assumpsi mihi sponsam dilectissimam et charissimam, nomine Auxiliendim, filiam Dalmatii et Laurentiœ, etc. Et ut firmus et inconvulsus ad invicem amor permaneat, dono ei in dotalitio medietalem totius terrœ, quœ est in castellania de Olearguis ; sed ut sponsalitium istud firmum et stabile maneat, firmant ex mea parte cum stipulatione subnexa, ego ipse Agnus, qui duco sponsam, et Rodravius, et Johannes, et Teodarius et Petrus. Ex parte autem sponsœ meœ, sunt laudatores et firmatores Dalmatius frater ipsius sponsœ meœ, Durantius, Ugo, Geraldus. Hoc laudant et confirmant dominus Agnus, pater meus, et frater meus Stephanus, et Dalmatius pater ipsius sponsœ meœ. Facta est autem carta ista, anno ab incarnatione Domini M. CXIII, 5 cal. feb., indictione vj, epacta i, regnante Ludovico regi Francorum, filio Philippi, et super omnia regnante Jesu Christo. » (V. les chartes du Trésor d'Oliergues, Justel, Preuves de l'Histoire de la maison d'Auvergne, p. 203 ; et Baluze, Preuves de l'histoire de la maison d'Auvergne, t. II, p. 701.) Après la mort d'Auxiliande, l'exécution des clauses de son contrat de mariage ayant éprouvé des difficultés, il s'éleva entre les deux familles une longue querelle qui ne fut terminée qu'en 1195, par un traité qui soumit les seigneurs d'Oliergues à l'hommage des sires de Cousan. Dalmas II avait eu, entre autres enfants, Hugues, II° du nom, qui suit.
(1) Plusieurs motifs nous ont engagé à rapporter textuellement cette charte de 1113 ; d'abord, parce qu'en la comparant à un traité de 1195, dont nous parlerons plus bas, elle prouve que Hugues Dalmas, père de Dalmas II, était seigneur de Cousan, et non son frère Bertrand, comme nous en avons déjà fait la remarque ; ensuite elle rectifie l'erreur de la Thaumassière, qui appelle la femme de Dalmas II Laurence, tandis que celle-ci était sa mère.
VI. Hugues DALMAS, II° du nom, sire de Cousan, chevalier, fit, en 1160, une donation de quelques héritages à l'abbaye de Cluny, donation qu'il confirma, en 1180, avec ses enfants. (Histoire des Grands Officiers de la Couronne, t. VIII, p. 317.) Hugues Dalmas affectait une entière indépendance dans ses terres. Non seulement il ne reconnaissait point encore la suzeraineté du Forez, mais son nombreux vasselage et ses alliés le rendaient assez puissant pour faire la guerre au comte Guigues III. Ce dernier, pour repousser ses attaques, conclut une ligue, en 1181, avec Hugues, seigneur de Rochefort. (Histoire du Forez, t. I, p. 181). Ce seigneur eut de longs démêlés avec Agne III de Meymont, pour la portion du château d'Oliergues qui avait été constituée à Auxiliande, tante de Hugues. Celui-ci ne vit pas la fin de ce différent. Il avait épousé N. DE CHALON, fille unique et héritière de Robert III, vicomte de Chalon-sur-Saône. (Histoire de Berry, par la Thaumassière, p. 526.) Il laissa :
1° Hugues, III° du nom, dont nous allons parler ;
2° Renaud Dalmas, chevalier. Lui, Bernard et Guichard de Chaumont, Etienne de Castellomontana, Hugues et Guichard de Digoine, Raoul de Marcy, Hugues de Pierrechamp, Guichard de Saint-Alban, etc., tous vassaux de Béatrix, comtesse de Chalon, se rendirent garants d'un accord fait en 1205 (1) par cette princesse avec l'abbaye de Cluny, relativement aux droits de Paray et de Toulon, cédés par le comte Guillaume, son père, aux religieux de ce monastère, et confirmés par elle. (Archives de Cluny, première layette de Paray, liasse première, troisième pièce de la cote 14.) En 1227, Renaud Dalmas fut exécuteur du testament de la même comtesse de Chalon avec l'abbé de la Ferté-sur-Grosne et le doyen de Chalon. Il vivait encore au mois de décembre 1228, date de la confirmation des coutumes, franchises et privilèges de Paray et de Toulon, par Jean, comte de Chalon, qui le rendit également caution de cette Charte avec plusieurs autres chevaliers nommés Hugues et Guichard de Digoine, H. de Saint-Albin, B. Gelin, Guillaume et Humbert de Valette et Guillaume du Peuley. (Petit Cartulaire de Cluny, in-4°, fol. 72.) Renaud Dalmas parait n'avoir eu qu'un fils, nommé :
Hugues Dalmas, chanoine de Brioude en 1234.
(1) Cet acte rappelle un précédent traité passé entre la comtesse Béatrix et l'abbé de Cluny, en 1190, en présence de Renaud Dalmas, Bernard de Chaumont et Hugues de Digoine.
VII. Hugues DALMAS, III° du nom, chevalier, sire de Cousan et de Marcilly, vicomte de Chalon-sur-Saône, succéda à son père vers 1190. Les débats qui s'étaient élevés entre les maisons de Damas et de Meymont pour la châtellenie d'Oliergues subsistaient toujours. Une transaction, passée entre les parties, y mit fin en 1195 (1). Par ce traité, dont Robert, comte de Clermont en Auvergne, se porta pour défenseur, Hugues Dalmas abandonna à Agne de Meymont la propriété utile de tout ce qui lui appartenait dans la châtellenie d'Oliergues et à Feau, moyennant 180 marcs d'argent, avec réserve expresse pour lui et ses successeurs, seigneurs de Cousan, de la foi et hommage des choses cédées. Les témoins de cette transaction furent, entre autres, du côté de Hugues Dalmas, Arbert de Cousan et son fils, Pons de Colombettes et deux de ses fils, Bernard Sarrasin, etc. ; et du côté d'Agne de Meymont, Pons, Etienne et Guillaume d'Arlenc, frères, Guérin et Bertrand de Vertolaye, Bertrand de la Garde, etc. Hugues Dalmas est qualifié premier baron de Forez dans un hommage que lui rendit, en 1208, Agne IV de Meymont, seigneur d'Oliergues. (Manuscrits de D. Buirin, religieux cluniste.) Depuis l'époque où la branche de Beaujeu s'était séparée de la tige de Forez, il s'était élevé entre ces deux branches de vifs débats à l'occasion de divers fiefs et hommages que chacune d'elles avait respectivement conservés ou acquis dans le territoire de l'autre. Il eût été difficile, à la maison de Dalmas, de se maintenir en neutralité au milieu de ces contestations sans cesse renaissantes. D'après les lois de la féodalité et la situation de son fief, Hugues III se trouvait premier vassal du comte de Forez. Mais la maison de Beaujeu avait conservé des droits sur la terre et le château de Cousan ; et d'ailleurs, la maison de Damas contestait encore sa mouvance du comté de Forez, et prétendait ne reconnaître d'autre suzeraineté que celle du roi. Soit que Hugues III eût voulu profiter de ces conjonctures, et de la minorité de Guigues V, comte de Forez, pour s'affranchir de cette mouvance, soit qu'il eût cédé à des considérations plus impérieuses que son ambition personnelle, il transporta, ou consentit à transporter son hommage à Humbert IV, sire de Beaujeu, duquel il reprit aussitôt le château de Cousan en fief lige, en 1216. Cette démarche fut le signal d'une grande guerre entre le sire de Beaujeu et Guignes V, soutenu par Renaud de Forez, archevêque de Lyon, son oncle. Durant ces hostilités, Humbert IV céda ce qui lui appartenait dans le château de Cousan, ainsi que l'hommage à Hervé de Donzy, comte de Nevers, et à la comtesse Mahaut, sa femme, en échange des terres de Chevagnes et d'Aloignet, pour lesquelles le sire de Beaujeu leur fit hommage, par lettres où cet échange est rappelé, données sous le sceau de Guillaume, comte de Vienne et de Mâcon, de l'an 1223. (Ch. des comptes de Nevers, cart. I, p. 6 ; Trésor généalogique de D. Villevieille, au mot Beaujeu.) Enfin, un traité fut conclu en 1224, et non-seulement Humbert IV renonça à l'hommage de Cousan, mais il dut faire en sorte que la comtesse de Nevers se désistât librement et entièrement du même hommage qu'il lui avait transporté, et qu'elle en donnât ses lettres-patentes, ce qu'elle fit au mois de décembre 1224. (Fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 492, 4e coffre intitulé : Hommages de la comté de Forez, cote D.) De plus, le sire de Beaujeu devait se pourvoir près du roi de France et du prince Louis, pour qu'ils ratifiassent ces conventions. (Histoire de Forez, t. I, p. 226, et Preuves, pp. 11 à 15.) On voit la signature de Hugues III, sire de Cousan, avec celles de Gui de Thiers, d'Armand de la Roue, de Robert de Saint-Bonnet, et de Guillaume de Baffie, au bas de la charte de commune de Montbrison, donnée par Guigues V, comte de Forez, au mois de novembre 1223. (Histoire du Forez, t. 1, p. 216.) Par acte de l'année 1226, passé sous le sceau de Béatrix, comtesse de Chalon, le sire de Cousan et son fils Dalmas reçurent de Renaud Dalmas, frère de Hugues III, le premier une rente de 30 livres, assise sur son acquêt de Colombe, le second une rente de 10 livres sur d'autres biens fonciers. (Bibliothèque de M. de la Mure, chanoine de Montbrison.) D'après les Mémoires de Guichenon, Hugues III avait épousé Jeanne DE BOURGOGNE, dame de Marcilly. (Voyez aussi la Description historique du duché de Bourgogne, par l'abbé Courtépée, t. II, p. 138.) Il laissa de ce mariage :
1° Renaud Ier, dont l'article suit ;
2° Robert Dalmas, chevalier, dont on ignore la destinée ;
3° Dalmas, vivant en 1226 ;
4° Hugues IV, auteur de la branche d'Aubières en Auvergne ;
5° Guillaume Dalmas, chanoine de Clermont en 1232.
(Bibliothèque du Roi, fonds de Saint-Magloire, tom. 51, fol. 18.) En 1257, il transigea pour ses neveux Bernard et Guillaume, avec l'évêque de Clermont, et vivait encore en 1263.
(1) C'est sans fondement que les continuateurs du P. Anselme attribuent cette transaction à Hugues II Dalmas. Baluze, tom. II, pag. 71 des Preuves de l'Histoire d'Auvergne, a imprimé cette charte importante ; mais n'ayant eu sous les yeux qu'une copie inexacte, il a induit la Thaumassière et les continuateurs du P. Anselme à croire qu'Arbert de Cousan, l'un des témoins, était fils de Hugues Dalmas. Voici le texte de l'acte collationné sur l'original conservé dans le volume 209 des sceaux de M. Clairambault, à la Bibliothèque du Roi. « Notum sit omnibus et prœsentibus et futuris, quod Ugo Dalmacius habuit controvertiam cum Agnone de Magnomonte de Castello quod vocatur Oleargues et de quibusdam terris. Deinde vero compositio facta est inter eos per manus hominum et amicorum suorum in hanc formam : Scilicet quod idem Vgo donavit prœfato Agnoni quidquid habebat vel habere poterat in castello quod vocatur Oleargues et manso quod vocatur de Feudo. Et propter hoc Agno dedit ei centum octoginta marcos argenti et unum equum, et accepit ab eo in feudum liberum prœfatum castellum et dimidium mansum, et fecit ei hominium et juravit fidelitatem. Et Ugo Dalmacius juravit Agnoni quod hoc dominium sive hoc feudum nulli det aut vendat vel pignori supponat sive quolibet titulo alienet nisi heredi suo qui erit dominus de Cosant. Et successores utriusque pantis jurent simili modo ad invicem. Hujus rei testes sunt ex parte Ugoni Dalmacii, Arbertus de Cosant et filius ejus, Poncius de Columbetas et duo filii ejus et Bernardus Sarracenus, et Gaubertus prior hospitalii, Et. prior de Monte Verduno atque archipresbyter sancti Justi, et Durantus Arnaudus et filius ejus, et Blasius de Marenselas et multi alii quorum nomina in memoria non retinentur. Et ex parte Agnonis Magnomontis, Poncius Arlenci et Stephanus et Willelmus duo fratres ejus, et Garinus de Vertolea, et Dalmacius prior del Bruen, Bertrandus de Vertolea, Bertrandus de Mon-Lobos et Stephanus filius ejus, Rotgerius de Telet et Gaimarius frater ejus, Bertrandus de la Guarda et multi alii. Et hoc dixit Robertus comes Arverniœ quod esset defensor utriusque. »
Cette charte est mi-partie par le bas, et scellée de trois grands sceaux équestres sur cire blanche. Le premier celui d'Agne de Meymont, le second celui du comte Robert au gonfalon d'Auvergne sur son bouclier, et le troisième celui de Hugues Dalmas. Sur ce sceau et sur le premier, on ne distingue plus de figures héraldiques.
VIII. Renaud DALMAS, Ier du nom, chevalier, sire de Cousan, vicomte de Chalon-sur-Saône, seigneur de Marcilly, etc., rendit hommage à Guignes V, comte de Forez, pour les château et châtellenie de Cousan, le mercredi après la Toussaint (3 novembre 1227). (Extrait de l'inventaire de la chambre des comptes de Forez, fait en 1474, vol. O, fol. 224 ; Biblioth. du Roi, cabinet des titres, série du Saint-Esprit ; et fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 480.) La date de cet hommage indique à peu près l'époque à laquelle Renaud avait succédé à son père. Cependant Humbert IV, sire de Beaujeu, malgré le traité solennel de 1224, et la ratification de la comtesse de Nevers, récemment remariée au comte de Forez (1225), persistait dans ses prétentions à l'hommage du château de Cousan. Au lieu de faire ratifier le précédent concordat, et sans égard pour un dernier traité des ides de mai 1228, qui devait cimenter la paix entre les deux maisons, par le mariage de la fille du sire de Beaujeu avec le fils du comte, Humbert IV en avait appelé au roi Saint-Louis, et s'était fait maintenir dans ce droit par le conseil du prince (per regis judicium). A cette nouvelle, le comte Guigues V, transporté de colère, leva des troupes pour s'opposer aux entreprises du sire de Beaujeu. Celui-ci, au rapport de D. Buirin, assiégea, sans succès, le château de Cousan, en 1229. Un nouveau traité, conclu au mois de décembre de cette année, par la médiation d'Archambaud VIII, sire de Bourbon, paraît avoir terminé définitivement ces longues querelles. Humbert abandonna au comte de Forez et à messire Regnaut Dalmaiz (1), tout ce qu'il avait au château de Cousan. En retour, le comte lui bailla in alodio le lieu et fief de Chambost, avec tout ce qu'il y avait acquis d'Assalit de Lavieu, et le droit acquis par celui-ci de la dame de Varennes, et de plus ce que le comte Guignes avait en fief à Sainte-Colombe, sous la condition que le sire de Beaujeu n'élèverait ni bâtiments (forteresses), ni édifices sur les objets cédés. (Bibliothèque royale, inventaire de la chambre des comptes de Beaujolais en la ville de Villefranche, fait en 1469, fol. 81 ; Mélanges de Clairambaudt, vol. 184 ; Histoire du Forez, t. I, pp. 231, 232.) Par l'effet de cette dernière transaction, Renaud Ier Dalmas se trouva entièrement possesseur du château et de la châtellenie de Cousan, dont le droit de fief et de suzeraineté demeura depuis invariablement aux comtes de Forez. En 1233, Renaud Dalmas, chevalier, fit de nouveau hommage à Guignes V, comte de Forez. Dans l'acte, il demande à ce prince que par son autorité les accords que lui et son fils Gui Dalmas avaient faits avec Guichard de Carto demeurent immuables. (Titres de Nevers, t. Ier, fol. 411, à la Bibliothèque royale.) Renaud Ier eut pour fils :
1° Gui, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Robert Dalmas, chevalier, qui reçut en fief de Hugues, duc de Bourgogne, la maison d'Ariens en 1263. (Fonds de Saint-Magloire, vol. 60, fol. 139). Il est mentionné dans un accord, passé en 1269, entre l'abbé de la Ferté-sur-Grosne et Guigon de Germoles, chevalier, lequel possédait des biens confinant aux siens. (Chambre des comptes de Bourg. Extraits de Peincedé, t. I, p. 236.) ;
3° Jean Dalmas, chantre et official d'Auxerre, chanoine de Mâcon, puis chanoine comte de Lyon en 1258, élu évêque de Mâcon en 1262, mort le 16 décembre 1264. (Clergé de France, par l'abbé du Temps, t. IV, p. 636.) (2).
(1) Le nom de Damas a éprouvé de nombreuses variations d'orthographe dans les titres en français. On le trouve écrit d'abord Dalmas, ensuite Dalmais, Dalmaiz, Dalmax, Dalmaes, Dalmaye* Dalmaix, Domaye, Daulmas, Daumaïs, Daumaiz, Damaye, Daumaye* Daulmays, Damaitz, Damés, Dammas, Damax, etc., etc. Cette différence d'orthographe se remarque souvent dans les mêmes actes entre le texte et les signatures ou la légende des sceaux qui y sont apposés.
(2) Le P. Anselme ajoute aux enfants de Renaud Ier : 1° Un Robert Dalmas qui appartient à la branche de Coulanges ; 2° Un Henri, bailli de Mâcon en 1255, lequel n'est jamais nommé dans les actes du temps que Henri de Cousances (de Cosanciis). Il ne paraît pas différent de Henri de Cousances, sénéchal du roi en Limosin, Périgord et Quercy en 1265, portant un écu à 5 bandes, probablement fils de Henri, seigneur de Cousances, maréchal de France en 1255. (Histoire des Grands Officiers de la Couronne, t. VI, p. 622.)
IX. Gui DALMAS, Ier du nom, chevalier, vicomte de Chalon-sur-Saône, baron de Cousan, seigneur de Marcilly, avait succédé à son père en 1242. On a des lettres de lui datées du mois de février de cette année (vieux style : v. st.), par lesquelles il dit que le duc de Bourgogne devait tenir en fief de l'évêque d'Autun la maison de Henri de Saint-Projet, située dans la vallée de Chasuel, laquelle tenure, au défaut du duc, était dévolue par l'évêque, à lui Gui Dalmas, chevalier et vicomte. (Petit cartulaire rouge de l'évêché d'Autun, fol. 3.) Par autres lettres du mois de décembre 1247 (1), le même Gui Ier, vicomte de Chalon, affranchit ses sujets de Monestay en Bourbonnais, ainsi que ceux de Saint-Vincent. (Cabinet des ordres du Roi, Recueil des chevaliers du Saint-Esprit, vol. 69.) Il avait épousé Dauphine DE LAVIEU, dame de Saint-Bonnet et de Mirebel en Forez, de Saint-Dominique en Parise, de Laignieux et de Montarcher, fille unique et héritière de René de Lavieu, seigneur des mêmes terres. Dauphine se remaria trois fois : 1° A Gui, sire de Baugé, seigneur de Bresse, mort en 1268, laissant d'elle Sibylle, dame de Baugé, mariée, en 1272, avec Amé V, dit le Grand, comte de Savoie (2) ; 2° à Jean, seigneur de Chastillon-en-Bazois ; 3° avant 1276, avec Pierre, seigneur de la Roue, en Auvergne. Elle ne vivait plus en 1288. Les enfants qu'elle avait eus de son premier mari furent :
1° Gui II de Dalmas (Dalmacii), vicomte de Chalon-sur-Saône, baron de Cousan, nommé dans les conventions du mariage de Jean de Molon avec de Agnès Saint-Aubin en 1263. (Bibliothèque du roi, Manuscrit des familles de Nivernais, pp. 267, 268.) En 1266, ce vicomte promulgua des lettres par lesquelles il déclara ne pouvoir changer, accroître ni diminuer les mesures de blé qui avaient cours dans la ville de Chalon et lieux en dépendants, sans le consentement de l'évêque et du duc de Bourgogne. II mourut sans postérité avant l'année 1273 ;
2° Renaud II, qui a continué la branche aînée ;
3° Robert, Ier du nom, auteur de la branche DE MARCILLY, vicomtes DE CHALON-SUR-SAÔNE, comtes DE SASSANGY, etc., rapportée ci-après ;
4° Geoffroi Dalmas, prieur de Saint-Marcel de Chalon, mentionné dans deux chartes de 1267 et 1294 ;
5° Guiote Dalmas. Elle était mariée, en 1276, avec Bertrand, baron de Chalençon, en Velay, fils de Bertrand, baron de Chalençon, chevalier, et d'Aigline de Beaumont.
(1) Cet acte fut visé dans les preuves du comte de Thianges, reçu chevalier des ordres du Roi en 1633.
(2)Par cette seconde alliance de Dauphine de Lavieu, les enfants du premier lit de cette dame avec Gui Dalmas se trouvèrent beaux-frères d'un souverain (Amé VI), et oncles d'Edouard Ier et d'Aimon, comtes de Savoie, ainsi que d'Éléonore, Marguerite et Agnès de Savoie, comtesses d'Auxerre, de Montferrat et de Genève. (Art de vérifier les dates, édition in-8°, t. XVIII, pp. 174, 175.)
X. Renaud DALMAS (1), II° du nom, chevalier, baron de Cousan, seigneur de Lugny, succéda, dans la baronnie de Cousan, à son frère Gui II, avant l'année 1273. Il fit plusieurs aliénations en 1288. Entre autres, il céda à Rolet de Lespinasse le fief et arrière-fief que tenait de lui, dans la paroisse de Dun, Geoffroi d'Anglure, chevalier ; et à Guillaume de Laval, fils de feu Artaud de Curbigny, chevalier, le fief que ce dernier et sa femme Marguerite tenaient de lui. Enfin, par acte du mois de janvier, que l'on comptait encore 1288 (v. st.), Renaud Dalmas vendit à Hugues de la Guiche, damoiseau, fils de feu Ydrant de la Guiche, et à Marguerite, sa femme, tout le fief que ce dernier et son fils tenaient dudit Renaud Dalmas, chevalier, sire de Cousan, et de ses prédécesseurs, dans les paroisses de Autefort, de Nochize, de Lugny et de Champlecy en Charolais. Renaud II avait épousé Béatrix DE MONTAIGNY (2), dame de la Perrière, fille de Guichard III, seigneur de Montaigny, chevalier, auquel Renaud Dalmas, en 1292, donna quittance de 700 livres en déduction sur la somme de 1100 livres qu'il lui devait pour la dot de ladite Béatrix. (Cabinet des titres, fonds de d'Hozier, boîtes du Saint-Esprit.) Au mois d'avril 1293, le sire de Cousan acquit d'Etienne de Chastellux, damoiseau, la terre de Moncelas, située dans la paroisse de Lugny. Il fit foi et hommage, en 1294, pour les terres, et châteaux de Cousan, de Boën, de Durbize et de Sauvain. (Les Noms féodaux, par D. Bettencourt, t, I, p. 318 ; fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 485.) Enfin, Renaud II reçut l'hommage de Guiet de Busseul en 1300, et mourut après l'année 1301, laissant, entre autres enfants :
1° Hugues, IV° du nom, dont l'article suit ;
2° Jean de Cousan, damoiseau, qui, comme fils de feu messire Renaud de Cousan, chevalier, et de dame Béatrix de Montaigny, dame de la Perrière, fit un partage, le lundi (5 juin) après l'ascension, 1329, avec Marguerite de Cousan, sa sœur, veuve de messire Jean de Sercey, chevalier. Par acte passé en présence de Jean de Forest, damoiseau, d'Etienne, dit le prévôt de Saint-Martin-le-Chetal, damoiseau, et de Jean de Saige, aussi damoiseau, le lieu de Saint-Remy près Chalon-sur-Saône, le fief de Guillaume du Blé, archidiacre de Chalon, et des biens que le susdit feu Jean de Sercey avait acquis de Renaud Taillefer, furent cédés à Jean de Cousan, et les droits que ce dernier avait sur la vicomte de Chalon, ainsi que le fief de Jean des Brosses, chevalier, furent cédés à ladite Marguerite de Cousan, sa sœur (Archives de M. le duc de Nivernais, à Paris, sac. D, n° 118 ; Trésor généalogique de D. Villevieille) ;
3° Gui Dalmas, chanoine de Clermont en Auvergne en 1317, Il était doyen de Cluny en 1321. Son sceau, apposé à une sentence arbitrale du mois de décembre 1323, représente, à dextre et à senestre en chef, les effigies de saint Pierre et saint Paul, au-dessous ; mais au centre, l'image de la Vierge tenant l'enfant Jésus, et à côté et à dextre un petit écusson chargé d'une croix ancrée. (Voyez Planche des sceaux) ;
4° Pierre Dalmas, qui laissa de son mariage avec Marguerite un fils nommé :
Jean, dit de Cousan. En 1334, il rendit hommage au comte de Forez pour des rentes qu'il tenait au mandement de Croset (D. Bettencourt, t. I, p. 318) ;
5° Alix Dalmas, femme de Gui Renaud, dont elle était veuve lors d'un partage qu'elle fit avec son frère Gui au mois d'avril 1312 ;
6° Marguerite Dalmas, dite de Cousan, veuve avant 1329 de Jean de Sercey, chevalier.
(1) D. Burin observe qu'il prit le nom de Cousan, et cependant n'abandonna pas les armes de Dalmas. Le nom de Cousan avait déjà été porté par quelques sujets de la maison de Damas. Ce ne fut qu'au commencement du XIV° siècle que les aînés l'adoptèrent exclusivement.
(2) Et non de Montigny, comme l'ont dit d'Hozier, le P. Anselme et ceux qui l'ont suivi. Le titre de 1329 indique expressément cette correction, et rectifie en même temps l'erreur de le Laboureur, qui, dans un fragment sur la maison de Montaigny (Mazures de l'Isle-Barbe, p. 442), a cru que Guichard III, seigneur de Montaigny, était mort sans postérité. D. Bettencourt, dans ses Noms féodaux, t. II, pp. 657, 658), a mal traduit le nom latin de cette famille de Montagniaco en celui de Montagnac.
XI. Hugues DALMAS, IV° du nom, damoiseau, puis chevalier, baron de Cousan, seigneur de Lugny, de Sauvain, de Durbize, etc., fut émancipé par son père, en présence de Robert Dalmas, seigneur de Marcilly, son oncle, par acte du lundi (15 juin), avant la fête de saint Jean-Baptiste 1273, passé à Montbrison. Ce fut alors que son père lui donna les terres de Cousan, de Durbize et de Boën, dont il se réserva l'usufruit. (Cabinet des titres, fonds de d'Hozier.) Il est nommé et qualifié Hugues de Cousan, damoiseau, dans l'acte de foi et hommage qu'il fît, en 1302, pour les châteaux, terres et seigneuries de Durbize et de Sauvain. (Chambre des comptes de Forez, registre 492.) Il parvint peu après à la chevalerie. Ses enfants furent :
1° Gui Dalmas, III° du nom, baron de Cousan, mort sans avoir été marié en 1313 ;
2° Amé, qui a continué la descendance ;
3° N. Dalmas, chanoine comte de Lyon en 1320 ;
4° Isabeau Dalmas de Cousan, mariée, le mercredi après la Saint-Georges, 1301, avec Louis de Thiers, seigneur de Vollore et de Montgreleix, fils de Gui VII, vicomte de Thiers. Elle eut en dot 1400 livres tournois. (Boîtes du Saint-Esprit.)
Leur fille :
Alix de Thiers, épousa Hugues Dalmas, V° du nom, seigneur d'Aubières, en Auvergne ;
5° Béatrix Dalmas, dite de Cousan, femme de Girin de Marcilly, seigneur de Chalmazel. Hugues Dalmas, baron de Cousan, son père, lui constitua son douaire en 1301. (Mazures de l'lsle Barbe, p. 569) ;
6° Agnès Dalmas, femme de Renaud de Sercey, damoiseau. Ils vivaient en 1324.
XII. Amé ou Amédée DALMAS, chevalier, baron de Cousan, seigneur de Lugny, de Durbize, etc., est qualifié fils de messire Hugues Dalmas, sire de Cousan, dans un acte du lundi (16 août) après l'assomption de la Vierge 1305, qu'il passa en présence d'Artaud de Rossillon et d'Aimar de Bressieu. (Inventaire du quatorzième siècle aux archives de M. le baron de Joursanvault, t. 1, p. 47.) II épousa, par contrat de la même année 1305 (rappelé dans un acte de 1316), Catherine DE VILLARS, fille de Humbert IV, sire de Thoire et de Villars, et sœur d'Amédée de Villars, damoiseau. Hugues Dalmas, père d'Amédée, fut présent au contrat, et Amédée de Villars constitua à sa sœur 3000 livres tournois. (Bibliothèque du Roi, inventaire général des titres originaux de M. Jault.) Amé, sire de Cousan, chevalier, fut présent à un traité passé à Auberive le samedi après la fête de la Sainte-Luce 1308, par lequel Humbert V, seigneur de Thoire et de Villars, son beau-frère, vendit au dauphin Jean II ses château, ville et bourg de Villars en Bresse, et les château, bourg et mandement de Poncin pour 7500 livres viennoises, et les reprit immédiatement en fief de ce prince. (Histoire de Bresse et de Bugey, par Guichenon, p. 225.) En 1314, Amé de Cousan reçut l'hommage de Marguerite de Semur, veuve de Geoffroi de Lavieu, chevalier, pour tout ce qu'elle tenait à Chevrigny, dans la paroisse de Saint-Didier, hommage renouvelé en 1328, par Renaud de Lavieu de Saint-Bonnet. (Cabinet des titres, fonds de d'Hozier). Le 11 février de la même année 1314 (v. st.), Amédée (nommé dans la charte Aymery, sire de Cosant) fut le premier signataire d'un traité d'alliance conclu entre les nobles du comté de Forez et ceux de Champagne pour s'opposer à l'émission de monnaies altérées et à des subventions vexatoires faites par le roi Philippe-le-Bel, plaintes qui étant générales amenèrent l'abolition de ces honteux abus, en 1315. (Hist. du Forez, t. 1, p. 286.) Noble homme messire Amédée, sire de Cousan, chevalier, fut un des arbitres à la décision desquels Eudes, duc de Bourgogne, soumit le différent qu'il avait avec noble homme messire Etienne, seigneur de Mont-Saint-Jean, chevalier, par lettres du mercredi après Quasimodo 1316. (Ch. des comptes de Bourgogne ; Trésor généalogique de D. Villevieille.) D. Georges Buirin, religieux cluniste qui écrivait à la fin du dix-septième siècle, rapporte qu'Amédée de Cousan servit avec gloire le roi Philippe-le-Long et Jean I, comte de Forez, desquels il obtint la permission en 1320 de ceindre de murailles la ville de Boën, et de fortifier le château de Cousan. (Hist. du Forez, 1.1, p, 291.) Il laissa :
1° Hugues V, qui suit ;
2° Isabeau Dalmas, dite de Cousan, mariée : 1° le samedi avant la Saint-Jean-Baptiste 1337, avec Jean, seigneur de la Motte-Saint-Jean ; 2° en 1367, avec Erard, seigneur de Crux, avec lequel elle soutint un procès contre Guichard IV, seigneur de Montaigny, et sa femme, Isabeau de Lespinasse.
XIII. Hugues DE COUSAN, V° du nom, damoiseau, puis chevalier, baron de Cousan, seigneur de Lugny, de Sauvain, etc., reçut, en 1329, un hommage de Pierre de la Tour, damoiseau, seigneur de Sarrazat, fils de feu Hugues de la Tour, chevalier, pour tout ce qu'il possédait dans la paroisse de Lugny. (Cabinet des titres, fonds de d'Hozier.) Lui-même, en 1333, après la mort de Jean I, comte de Forez, fit hommage au comte Guigues VIII, son successeur, pour ses châteaux et terres de Cousan, de Sauvain et de Durbize, et pour les bourgs de Boën et d'Arthun. (Hist. du Forez, t. I, p. 302.) Hugues de Dalmas (Hugonem Dalmacii), qualifié noble et magnifique seigneur, chevalier, seigneur de Cousan, assista, au mois d'août 1341 au traité du mariage d'Ague I de la Tour, chevalier, seigneur d'Oliergues, avec Catherine de Narbonne-Talairan, et se rendit fidéjusseur avec Guérin, seigneur d'Apchier, chevalier, du paiement de 9040 florins d'or, constitués en dot à cette dame par Aude de Clermont-Lodève (1), sa mère, et Amalric III de Narbonne, baron de Talairan, son frère. (Hist. de la maison d'Auvergne, par Baluze, p. 378, et Preuves, pp. 711, 712.) En 1345, il fit foi et hommage pour la terre de la Perrière, sise en la châtellenie de Huchon, dans la mouvance du Beaujolais. (Fonds de Saint-Magloire, t. 48, fol. 485.) Dans un acte du 5 avril 1347, Hugues de Cousan se rendit caution de Bertrand de la Roche-Tornoelle. Ce seigneur avait tué Eudes de Semur Il. Il obtint à ce sujet des lettres de rémission, qui furent déclarées subreptices en 1348. Il avait épousé Alix, dame DE LA PERRIERE, de Roanne et de Saint-Haon en partie, fille de Gui, seigneur de la Perrière, chevalier, auquel noble Huguenin, seigneur de Cousan, damoiseau (alors ainsi nommé et qualifié), donna quittance, le jeudi (29 juin) après la nativité de saint Jean-Baptiste 1329, de la somme de 650 livres tournois, à valoir sur celle de 2000 livres que le seigneur de la Perrière avait constituée à sa fille en la mariant audit Huguenin. Cet acte passé sous le sceau royal du bailliage de Mâcon, par Pierre de Pradine, notaire. (Orig. en parchemin au cabinet des titres, fonds de d'Hozier.) Hugues, sire de Cousan, fut inhumé dans l'église des Cordeliers de Montbrison, où sa tombe se voyait à côté de celles du duc de Bourbon et de Marguerite de Savoie, veuve de Renaud de Forez, seigneur de Malleval. (Hist. du Forez, t. I, p. 338.) En 1348, Alix de la Perrière fournit un aveu au comte de Forez des droits qu'elle avait sur le château de Roanne, sa maison de la Forêt et le château de Chalain. (Fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 485.) Elle fit son testament en 1379. Ses enfants furent, entre autres :
1° Gui, IV° du nom, dont l'article suit ;
2° Jean de Cousan, abbé de Montieramey. Sa mère le fit exécuteur de son testament avec son frère Gui. Clément VII, par bulle du 7 août 1385, le pourvut de l'abbaye de Cluny, qu'il gouverna avec une haute sagesse pendant 23 ans. Il mourut le 16 septembre 1400. (Clergé de France, t. IV, p. 646 ; Gallia Christiana, t. IV, col. 1156) ;
3° Catherine de Cousan, mariée à Jean, seigneur de Montaigu, en Auvergne, dont elle resta veuve en 1396.
(1) Et non de Clermont-en-Beauvaisis, comme Baluze l'avait conjecturé.
XIV. Gui, IV° du nom, baron DE COUSAN, seigneur de Lugny, de la Baume d'Hostun et de Poligny-le-Bois, en Dauphiné, grand-maître et grand-chambellan de France, naquit vers l'an 1330, et succéda à son père en 1348. Cette année il fit foi et hommage pour les terres et châteaux de Durbize et de Sauvain. (D. Bettencourt, t. 1, p. 318 ; Fonds de Saint-Magloire, t. 48, p. 485.) En 1356, le sire de Cousan, qualifié cousin du comte de Forez, signala merveilleusement sa valeur pour le maintien de la ville de Bourges en la possession du roi de France, contre les assauts, des Anglais. Froissart, dans le premier volume de ses Chroniques, rapporte que les Anglais étant venus jusques à ladite ville pour s'en saisir, la trouvèrent gardée par le sire de Cousan, qui les repoussa par maintes appertises d'armes (Manuscrits de M. de la Mure, Hist. du Forez, t. I, p. 312.) Le 22 juin 1357, il fut présent au contrat de mariage de Beraud Dauphin, comte de Clermont, et de Jeanne de Forez. Le 4 mars de l'année suivante, il fut retenu à 25 glaives, pour aller en Bourgogne, en la compagnie du comte de Poitiers, trouver la reine et le duc de Bourgogne pour affaires secrètes. Il est qualifié sire de Cousan, chevalier, conseiller du même comte de Poitiers, dans une quittance qu'il donna le 28 mai 1358, à Gilles Emart, maître de la chambre aux deniers, et à laquelle est apposé son sceau, représentant une croix ancrée (1). En 1359, Gui IV servit en Auvergne sous Hugues de la Roche, seigneur de Tornoelle, capitaine-général en cette province. On apprend du huitième compte de Jacques l'Empreur, qu'il y mena de Cousan, au mois d'août, 4 chevaliers bannerets, 50 chevaliers bacheliers, 383 écuyers, 400 archers à cheval et 800 sergents à pied, contingent plus considérable que celui de plusieurs princes de cette époque. Dans le cours de la même année, le roi Jean-le-Bon fit donation au sire de Cousan d'une somme de 943 montons d'or, pour l'aider à payer sa rançon aux Anglais. Il fournit au comte de Charolais le dénombrement de sa terre de Lugny le lundi après la Saint-Martin d'été 1366. (Ch. des comptes de Bourgogne ; D. Villevieille.) Au mois de novembre de la même année, il fut présent à l'échange que Françoise d'Aurouse, veuve de Robert Dauphin, fit du château de Combronde avec Imbault du Peschin. En 1381, Gui, sire de Cousan et de la Perrière, fit hommage pour la haute, moyenne et basse justice qu'il avait sur 30 feux assis à Marcilly. (D. Bettencourt, t. 1, p. 318.) Le 10 février 1382, il vendit la terre de Villers, près Bourbon-Lancy, à Dalmas de Busseuil, damoiseau, pour 1500 livres tournois (Extr. de Peincedé, t. II, p. 211.) Le sire de Cousan est cité parmi les seigneurs qui se sont le plus signalés à la bataille de Rosbecke en 1382. (Histoire de France, par Velly, t. XI, p. 317. Il fut élevé à la dignité de grand échanson de France le 15 mai 1385, et pourvu, l'année suivante, de la charge de souverain maître-d'hôtel du roi (grand-maître de France). On le trouve porté avec cette qualité dans les états de la maison du roi en 1386 et 1388. Il s'était signalé sous le duc de Bourbon, en 1385, à la prise de plusieurs places du Poitou sur les Anglais, et particulièrement à celle de Verteuil. (Histoire de Louis III, duc de Bourbon, publiée en 1612, in-8°, pp. 178, 187, 214.) Il conduisit 8 chevaliers et 120 écuyers sous sa bannière, à l'armée que le roi Charles VI fit marcher en Flandre lors du projet de descente en Angleterre. Sa compagnie fut reçue à Lille au mois d'octobre 1386, puis dans le mois suivant à l'Ecluse, où se trouvait la flotte française. Le même roi lui fit don, en 1387, d'une somme de 2500 livres tournois, pour l'aider à acheter une maison à Paris. En 1388, il accompagna Charles VI au voyage qu'il fit en Bourgogne, Le 3 novembre 1397, il traita des droits de rachat de la terre de la Baume d'Hostun, qu'il avait acquise. Pendant la minorité d'Antoinette de Cousan, sa fille, Gui IV soutint un grand procès en raison de la succession du seigneur de Castelnau, son beau-frère, contre Pons de Caylus. Le baron de Cousan, grand-officier de la couronne et membre du grand-conseil du roi, était l'un des personnages les plus influents de son époque. Il réunit à ses dignités celle de grand chambellan de France, dont il fut pourvu le 4 octobre 1401, et qu'il eterçait encore au mois de novembre 1407. Le 29 mars 1405, il obtint la faculté de racheter dans cinq ans des terres qu'il avait vendues, le 17 juin précédent, à François d'Auberchicourt, seigneur de Rochefort, chevalier, chambellan du roi et du duc de Bourbon, et à l'Hermite de la Faye. Le 13 mars 1410, Gui, sire de Cousan, avoua tenir en fief de Louis, duc de Bourbon et comte de Forez, les châteaux de Chalain d'Uzore, de Cousan et leurs appartenances. (Fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 483.) Il vivait encore en 1414, date d'un hommage qu'il rendit pour les terres de Cousan, de la Perrière, de Sauvain et de Saint-Haon. Il avait épousé : 1° Marguerite DE LA TOUR, fille de Bertrand, III° du nom, seigneur de la Tour en Auvergne, et d'Isabeau de Levis-Mirepoix ; 2° le 27 janvier 1384, Marie DE CASTELNAU, fille unique de Jean, seigneur de Castelnau de Bretenoux, de Galmont et de Saint-Santin, et de Marguerite de Villemur ; 3° en 1392, Alix DE BEAUJEU, veuve en premières noces de Josserand de Lavieu, seigneur de Feugerolles, et en secondes noces d'Etienne de Wailly, mort au voyage de Barbarie en 1390, et fille de Guichard de Beaujeu, chevalier, seigneur de Perreux et de Semur en Brionnois, et de Marguerite de Potiers-Valentinois. (Histoire des Grands Officiers de la Couronne, t. VI, p. 734.) Alix de Beaujeu était veuve sans enfants du baron de Cousan en 1418. Il avait eu ;
Du premier lit :
1° Hugues VI, dont l'article suit ;
2° Catherine de Cousan, mariée : 1° à François d'Auberchicourt, chevalier, seigneur de Rochefort, dont elle eut François d'Auberchicourt, seigneur de Rochefort, auquel, en 1402, elle donna quittance du remboursement des frais de réparations faites à son château. Elle se qualifie dans cet acte dame de Moncresson et de Villoysel, terres possédées par son premier mari ; 2° avec Antoine Flotte, seigneur de Revel et d'Escolle, tué à Rosebecke en 1382 ; 3° avec Jean de Sainte-Croix, le jeune, chevalier, dont elle était veuve en 1408, lorsqu'elle rendit hommage au roi pour la terre de Coulanges-la-Vineuse, mouvante du château d'Auxerre (D. Bettencourt, t. I, p. 328) ;
3° Anne de Cousan, morte sans alliance.
Du second lit :
4° Antoinette de Cousan, mariée, le 12 février 1404, avec Gui de Chauvigny, seigneur de Châteauroux, vicomte de Brosse, auquel elle survécut. En 1442, elle plaidait contre Alix de Cousan, sa nièce, femme d'Eustache de Levis, pour la succession de Gui V, seigneur de Cousan, son neveu, qu'elle prétendait lui appartenir comme substituée aux mâles de sa famille. Le 2 août 1446, elle donna décharge à son fils aîné de la dot qu'elle avait apportée à son mari, moyennant un usufruit qu'elle se réserva pendant sa vie. Elle fut inhumée aux cordeliers d'Argenton.
(1) Il existe encore deux actes scellés de Gui IV, sire de Cousan et de la Perrière, l'un du 17 janvier 1377, portant quittance d'une somme de 150 francs que le duc d'Anjou lui donna par lettres datées de Toulouse la veille, 16 janvier 1377 ; et l'autre, du 17 février 1386, est une montre qu'il passa à Maubuisson près Pontoise, d'une compagnie destinée à la garde-du-corps du roi Charles VI. (Titres scellés de Clairambaut, à la Bibliothèque royale, et vol. 14 des sceaux, fol. 955.) Ces trois sceaux de Gui, sire de Cousan, ont été copiés, et se trouvent n° 7 et 8 de la Planche des Sceaux. Celui des actes de 1377 et 1386 est le même. Il est en cire rouge. L'écu, à la croix ancrée, est appuyé sur un lion ayant la tête couverte d'un casque, d'où sort d'un vol banneret une tête de taureau couronné en cimier ; autour de l'écu, on lit sur la banderolle : S. GUY.... DE COUZANT.
XV. Hugues DE COUSAN, VI° du nom, baron de Cousan, seigneur de la Perrière, de Lugny et de la Baume d'Hostun, échanson du roi, fut fait prisonnier par les Anglais en 1370 et enfermé à Limoges, Le roi Charles VI donna au sire de Cousan, son père, une somme de mille livres pour contribuer au paiement de sa rançon, et le duc d'Anjou, frère du roi et lieutenant-général en Languedoc, y ajouta le don de 600 francs d'or, par lettres du 21 septembre 1371. (Cabinet du Saint-Esprit, série des titres originaux.) Il est nommé et qualifié Huguenin de Cousan, écuyer, dans une quittance qu'il donna sous son sceau à Bourc-de-Dieux (Bourdeille), le 2 mai 1395 (1), de la somme de 225 livres, à Jean Chanteprime, trésorier des guerres du roi, pour lui, écuyer, trois chevaliers bacheliers et huit autres écuyers de sa compagnie, destinés au voyage que le connétable de France entendait faire devant la ville et châtel de Domme. (Bibliothèque royale, titres scellés, vol. 36, fol. 2713.) Il a les mêmes nom et qualité, ainsi que celles d'échanson du roi, mari de damoiselle Isabeau DALMAS (2), dame du Plessis et de Bragny, près Verdun-sur-Saône, et est nommé avec cette dame et ses sœurs dans les mandements de Philippe II, duc de Bourgogne, donnés à Paris les 21 mai et 14 juin 1397 et 27 novembre 1400. (Chambre des comptes de Bourgogne ; D. Villevieille.)
Hugues VI fit hommage au duc de Bourbon, comte de Forez, le 12 juin 1408, pour ses châteaux de Cousan et de Chalain d'Uzore. (Fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 497.) Ce seigneur parait être décédé en 1410, puisqu'à partir de cette année les châteaux de Cousan et d'Uzore, que son père lui avait donnés, étaient retournés dans les mains de celui-ci. Hugues VI laissa de son mariage avec Isabeau Dalmas, qui vivait encore le 4 juillet 1413 :
1° Gui V, baron de Cousan, seigneur de la Perrière, de Lugny et de la Baume d'Hostun, mort en 1423, sans avoir été marié ;
2° Alix, dame de Cousan, héritière de son frère Gui et de tous les biens de sa branche ; elle épousa Eustache de Lévis, seigneur de Villeneuve, baron de Quélus et de Bornac. Elle mourut après l'année 1464, ayant eu, entre autres, enfants :
A. Philippe de Lévis, archevêque d'Auch, puis d'Arles, nommé cardinal par Sixte IV en 1473, mort à Rome en 1473, et inhumé sous une tombe de marbre en l'église de Sainte-Marie-Majeure ;
B. Jean de Lévis, institué héritier universel de sa mère en 1459, à la charge de porter les nom et armes de Cousan, clause que ses descendants ont observée (Histoire des Grands Officiers de la Couronne, t. VI, pp. 40, 41 ; Mazures de l'Isle-Barbe, pp. 411, 412) ;
C. Eustache de Lévis, abbé de Montmajour, puis archevêque d'Arles, mort à Rome le 22 avril 1489, et inhumé dans le tombeau du cardinal, son frère.
(1) Il portait pour brisure, du vivant de son père, une fleur de lys placée au 1er canton de la croix de Damas. (Voyez la Planche des Sceaux, n° 9.)
(2) Elle est nommée Isabelle Damaix dans un dénombrement de la seigneurie du Plessis qu'elle donna avec son mari en 1406. (Extr. de Peincedé, t. XXV, p. 408.)
BRANCHE D'AUBIÈRES, en Auvergne.
VIII. Hugues DALMAS, IV° du nom, chevalier, fils puîné de Hugues III, sire de Cousan, fut apanagé sur les biens que la maison de Damas possédait en Auvergne. Il est rappelé dans un acte de Guillaume Dalmas, son frère, chanoine de Clermont, de l'année 1252, comme ayant eu pour fils :
1° Bernard Ier, qui suit ;
2° Guillaume Dalmas, marié avec Marguerite d'Aubières.
IX. Bernard DALMAS, Ier du nom, épousa Almodie, dame d'Aubières, au diocèse de Clermont, fille aînée et principale héritière d'Ebles, seigneur d'Aubières (1) et sœur de Marguerite, épouse de son frère Guillaume. On apprend ce double mariage d'un accord passé entre l'évêque de Clermont et Guillaume Dalmas, chanoine de Clermont, oncle de Bernard. Il s'agissait des biens d'Ebles, seigneur d'Aubières, père de ces deux dames, et fils de Bertrand Comptor, chevalier, seigneur d'Aubières (Bertrandus Comptoris, miles, dominus de Alberia, Eblo ejus filius, Almodia et Margarita filiœ et hœredes Eblonis, etc.), tels que la forteresse et la ville d'Aubières, et les biens et terres situés à Marojol, dont l'évêque de Clermont percevait les fruits (sans doute comme tuteur ou baile desdites Almodie et Marguerite). Ce débat fut terminé par une sentence arbitrale prononcée au mois de décembre 1257, par Vezian, archidiacre du Cusac, dans l'église de Clermont. (Codex homagiorum episcopi Claromontensis, pag. 104, fonds de Baluze, 3° armoire, paquet 1er.) Bernard Dalmas, comme époux d'Almodie d'Aubières, reconnut, par acte de la veille de la Nativité du Seigneur (24 décembre) 1263, tenir en fief de Robert, dauphin d'Auvergne, le château d'Aubières, et il pria de signer cette charte Guillaume Dalmas, son oncle, chanoine de Clermont, l'abbé P. et André de Clermont. (Fonds de St-Magloire, tom. 51, fol. 39.)
(1) Ebles, seigneur d'Aubières, fils de Bertrand Comptor, III° du nom, seigneur d'Ussel et d'Aubières, avait pour aïeul Ebles Comptor, seigneur d'Ussel et d'Aubières en 1181, frère puîné de Bertrand II Comptor, seigneur d'Apchon. La branche aînée des Comptor d'Apchon portait pour armes : une croix accompagnée en chef de 2 besants, en pointe, à dextre d'une hache d'armes, et à senestre d'une nonne en habit de chœur. La branche d'Aubières adopta un écu d'or à la fasce de sable, conservé par la postérité de Bernard Dalmas et d'Almodie, dame d'Aubières, et successivement transmis à deux familles qui ont succédé à cette branche de la maison de Damas dans la possession d'Aubières.
X. Bernard DALMAS, II° du nom, damoiseau, seigneur d'Aubières, fils et successeur de Bernard Ier, de concert avec Catherine, son épouse, vendit une rente à Odilon de Mercœur, prévôt de Mende, représenté par Guillaume d'Usson, damoiseau, par charte de l'année 1285, Fredelon étant évêque de Puy. (Fonds de St-Magloire, tom. 51, fol. 35.) Bernard II vécut jusqu'après l'année 1296, et laissa :
1° Bernard III, dont nous allons parler ;
2° Pierre Dalmas, chanoine de Brioude en 1534.
XI. Bernard DALMAS, III° du nom, seigneur d'Aubières, promit en 1305 à Robert III de Clermont, dauphin d'Auvergne, de lui faire foi et hommage pour sa terre d'Aubières, se chargeant d'y faire consentir l'évêque de Clermont, duquel cette terre relevait. En 1315, il reconnut tenir en fief du même comte, à cause de sa seigneurie de Montrognon, les château, ville et fossé d'Aubières, et lui devoir l'hommage à chaque mutation de seigneur et de vassal. (Fonds de St-Magloire, tom. 49, fol. 54.) Bernard III vivait encore au mois de septembre 1322. Il eut pour femme Randane DE MEZET, fille de Hugues de Mezet, seigneur de Dalet, et d'Alix de Montaigu. (Histoire d'Auvergne par Audigier, tom. IV, fol. 128, verso ; Bibliothèque du Roi, sect. des man. suppl. franç., n. 675.) De ce mariage sont provenus :
1° Guillaume Dalmas, seigneur d'Aubières, mort sans postérité peu après 1341 ;
2° Hugues V, qui a continué la descendance ;
3° Jean Dalmas, chanoine de Clermont ;
4° Béatrix Dalmas, qui était mariée, en 1347, avec Girard Calcas, citoyen de Clermont.
XII. Hugues DALMAS, V° du nom, seigneur d'Aubières en 1348, mort avant le 3 avril 1368, avait épousé Alix DE THIERS, morte en 1364, fille de Louis de Thiers, seigneur de Vollore, de Montgreleix, etc., et d'Isabeau Dalmas de Cousan. (Audigier, p. 129.) Ils eurent pour fils :
1° Jean, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Louis d'Aubières, chevalier. Froissart, dans sa Chronique, parle plusieurs fois de lui comme étant l'un des chevaliers d'Auvergne qui firent une guerre active aux Anglais dans cette province, et qui notamment firent les sièges du château de Ventadour et du roc de Vendais, occupés par les fameux chefs de compagnies Geoffroy Tête-Noire et Aimerigot Marchès, en 1388, 1389 et 1390.
XIII. Jean, Ier du nom, seigneur D'AUBIÈRES, quitta, ainsi que son frère Louis, le nom de Dalmas, et ne porta plus que celui d'Aubières. Il épousa, 1° Jeanne DE LANGEAC, fille d'Armand, seigneur de Langeac ; 2° Alix DE SAILLANS, dame de Langlade, veuve de Pierre de Peyrols, seigneur de Peyrols et de Saint-Diery. Ses enfants furent :
Du premier lit :
1° Jean, II° du nom, dont l'article suit ;
2° Marguerite d'Aubières, mariée avec Guillaume de Brezons. Ils vivaient en 1432 ;
3° Isabelle d'Aubières, épouse de Guillaume de Laire, seigneur de Cusieu ;
Du second lit :
4° Louis d'Aubières, seigneur de Maubec.
XIV. Jean, II° du nom, seigneur D'AUBIÈRES, chevalier bachelier, servit avec une compagnie de 16 écuyers de sa chambre, à la garde du Languedoc et du Gévaudan, sous messire Jean de Langeac, chevalier banneret, sénéchal d'Auvergne, en l'armée de M. le duc de Bourbon, ainsi qu'on l'apprend d'une quittance de 360 livres tournois, qu'il donna à François de Nerly, trésorier des guerres, le 15 juin 1421, ladite quittance scellée de son sceau représentant une fasce. (Bibliothèque du Roi, fonds de Gaignières, fol. 30 du vol. 775 intitulé : Quittances scellées. Voir aussi la Planche des sceaux, n. 10.) Jean II d'Aubières mourut en 1427, et fut inhumé aux Cordeliers de Clermont. Il avait épousé, en 1417, Marie DE PEYROLS, fille et héritière de Pierre, seigneur de Peyrols et de Saint-Diery, et d'Alix de Saillans, dame de Langlade. Elle se remaria à Draguinet, seigneur de Lastic, chevalier, et vivait encore en 1468. Son premier mari en avait eu :
1° Annet, dont nous allons parler ;
2° Guillaume d'Aubières, chanoine de Brioude et doyen d'Orval ;
3° Jeanne d'Aubières, dame de Langlade, mariée à Philibert de Saint-Quentin, fils de Louis de Saint-Quentin et de Marguerite de Beaufort. Ils sont nommés dans une transaction de l'année 1455. Ils ont laissé :
A. Gilbert de Saint-Quentin de Beaufort, seigneur de Saint-Quentin, époux de Françoise de Fontenay ;
B. Gabrielle de Beaufort de Saint-Quentin, femme de Robinet de Murol, chevalier, seigneur du Broc. Marie de Peyrols, son aïeule, lui donna en contemplation de ce mariage, et sauf l'usufruit, l'hôtel et le lieu de Langlade, avec 25 livres de rente, par acte du 30 juin 1468.
XV. Annet, seigneur D'AUBIÈRES, de Peyrols et de Maubec, chevalier, conseiller et chambellan de Louis de Bourbon, comte de Montpensier, dauphin d'Auvergne, et son bailli de Dauphiné d'Auvergne, du comté de Clermont, et de la terre de Mercœur, parait dans un acte de 1461, relatif à Pierre et Louis d'Aureille, seigneurs de Colombines. En 1463, il épousa Dauphine DE MUROL, fille de Jean de Murol. Il mourut en 1473, et fut inhumé aux Cordeliers de Clermont. Son épitaphe le qualifie homme illustre et de haute naissance : Agnetus de Alberio illustris et magnœ prosapiœ vir. (Audigier, pag. 129.)
De son mariage sont issus :
1° Louis, seigneur d'Aubières, qui n'a pas eu d'enfants de son mariage avec Anne de Roche d'Agoux ;
2° Bertrand d'Aubières, mort après 1482 ;
3° Gabrielle, dame d'Aubières et de Peyrols, mariée à Charles de Montmorin, seigneur de Nades et de Lespinasse. Leur fils, Annet de Montmorin d'Aubières, seigneur de Nades, d'Aubières et de Lespinasse, gouverneur du Bourbonnais, laissa de son mariage, contracté en 1512 avec Marie bohier de Saint-Cirgues, Claude de Montmorin, dame d'Aubières et de Peyrols, qui, en 1542, épousa Gilbert de Jarrie, seigneur de Clervaux, l'un des cent gentilshommes de la maison du Roi, avec la clause que leurs enfants porteraient le nom et les armes d'Aubières (1). La terre d'Aubières fut portée en mariage par leur petite-fille, Gilberte d'Aubières-Jarrie, à Annet de Rochebriant. Les descendants de ce dernier l'ont possédée jusqu'en 1637, qu'elle passa dans la maison de Fontagnac (Audigier, p. 130) ;
4° Anne d'Aubières, dame de Maubec, de Saint-Germain-des-Fossés, de la Faye, de Moissac dans les Cévennes, de Bort et de la Tour d'Anval, mariée, le 11 juillet 1482, avec Antoine Motier de la Fayette, chevalier, seigneur de la Fayette, de Bothéon, de Montborsier, etc., conseiller et chambellan du roi Louis XI. Elle vivait avec lui le 19 juillet 1501. (Histoire des Grands Officiers de la Couronne, t. VII, p. 59.)
(1) Cette clause fut observée, Gilbert et Jean d'Aubières, fils de Jean d'Aubières-Jarrie et de Jeanne de Laschenal, et petit-fils de Claude de Montmorin, dame d'Aubières, tous chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, portaient d'or à la fasce de sable, ce qui prouve que le rameau d'Aubières-Montmorin avait aussi été substitué à ces armes de la branche de Damas d'Aubières. (Hist. de Malte de l'abbé de Vertot, édition de 1753, t. VII, p. 124.) Les seigneurs d'Aubières des maisons de la Rochebriant et de Montagnac ont conservé leurs armes propres, les premiers portant leur écu écartelé d'or et d'azur, les seconds de sable, au sautoir d'argent, cantonné de 4 molettes d'éperon du même.
BRANCHE DE MARCILLY (*), Vicomtes DE CHALON-SUR-SAÔNE, comtes DE SASSANGY, etc.
(*) Cette branche a porté pour brisure, jusqu'après 1387, une cotice en bande brochante sur la croix, brisure changée par Erard Damas. (Voir son degré, et Planche des Sceaux, n° 11, 12 et 14.)
X. Robert DALMAS, Ier du nom, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Marcilly, vicomte de Chalon, fils puîné de Gui Ier, sire de Cousan, et de Dauphine de Lavieu, eut dans le partage des biens de sa maison, fait avec son frère Renaud II, baron de Cousan, les terres de Marcilly, de Monestay et de Saint-Bonnet, avec la majeure partie de la vicomte de Chalon. Il affranchit les habitants de Marcilly par charte de l'année 1266. (Description historique de la Bourgogne, par l'abbé Courtépée, t. IV, p, 347.) Quatre ans après, Robert de Dalmas (Robertus Dalmacii), damoiseau, soumit son château de Marcilly, en Chalonnais, avec sa forteresse et ses dépendances, à l'hommage-lige envers Hugues IV, duc de Bourgogne, et le reprit de fief de ce prince, qui en retour lui assigna 100 livres de rente, prix du même château, outre une somme de 200 livres viennoises. L'acte de cette reprise de fief fut fait en présence de Pierre, évêque de Chalon (Chambre des comptes de Bourgogne), par charte du mois de novembre de la même année 1270. Robert Dalmas, damoiseau, seigneur de Marcilly, confirma les coutumes et franchises de Monestay. (Acte produit, en 1670, devant l'intendant de Champaugne.) Dauphine de Lavieu, du consentement de Pierre de la Roue, son quatrième mari, vendit à Robert Dalmas, seigneur de Marcilly, son fils, au mois de décembre 1279, les château, seigneurie et mandement d'Aurec, près Monistrol, au diocèse du Puy, avec le fief du seigneur de Saint-Didier d'Anriol et des Sauvages, et celui de la ville d'Ohyllas, et tous les fiefs qu'il avait sur la Loire ; enfin, par un autre acte du mois de février 1286 (v. st.), elle fit don au même Robert Daim de tout ce qu'elle avait acquis dans le ressort de Beaune. Le lundi après la Saint-Denis 1285, Robert Dalmas avait transigé avec Jean, sire de Chastillon en Bazois, damoiseau, et Henri de Chastillon, sire de la Rochemillay, ses frères utérins, enfants de madame Dauphine de Froloys (1), pour raison de leurs conquêts à faire. Cet acte est scellé de trois sceaux : le premier aux armes de Robert Dalmas (2), le second losange (écu de Chastillon en Bazois), et le troisième représentant un chevalier qui tient une épée au poing. Par acte du jeudi (22 avril) avant la fête de Saint-Georges 1288, scellé de son sceau et du sceau de redoutable père en Jésus-Christ, Hugues, par la grâce de Dieu, évêque d'Autun, Roubert Damas, chevalier, sire de Marcilly, fit foi et hommage-lige pour ce qu'il tenait du duc de Bourgogne ; savoir : le château de Marcilly avec 100 livres viennoises de rente foncière assise au plus près dudit château, et en accroissance dudit fief, la ville de Monestay-le-Goistreneux, avec son marché et ses appartenances, ainsi que la maison de la Motte, etc. (Chambre des Comptes de Bourgogne, extraits de Peincedé, t. X, p. 26.) Au mois de septembre de la même année 1288, Robert Dalmas, sire de Marcilly, et Henri de Chastillon-en-Bazois, sire de la Rochemillay, agissant en son nom et pour Jean et Hugues de Chastillon en Bazois, ses frères, firent le partage des biens de Dauphine de Lavieu, dame en partie de Saint-Dominique, leur mère commune. À Robert Dalmas échurent le château et la terre de Serons en Forez, et à ses frères utérins les châteaux de Laignieu (Layniacum, près de Couéan) et de Montarcher. (Bibliothèque du Roi, fonds de Gaignières, vol. 658, fol. 491.) Le 9 des calendes du mois de janvier, que l'on comptait encore 1288 (v. st.), Robert Dalmas vendit à Jean, comte de Forez, le château de Saint-Bonnet 18,000 livres viennoises, vente ratifiée, en 1293, par Renaud Dalmas, sire de Cousan, frère aîné de Robert (Arch. de la Chambre des Comptes de Paris, registre 1394, pp. 8, 23, 99, 124 ; registre 1395, p. 223 ; Art. de vérifier les dates, t. X, p. 495.) Il est qualifié et nommé monseigneur Robert Daumaiz, chevalier, sire de Marcilly, dans un hommage qu'il rendit au mois de juin 1291 au duc de Bourgogne Robert II, pour ce qu'il avait acquis de Guillaume de Saulx, chevalier. (Recueil de pièces pour servir à l'histoire de Bourgogne, par Perord, p. 562.) Les fiefs que le seigneur de Marcilly avait acquis de Guillaume de Saulx étaient les terres de Mont-Martmont, Ancey, Saint-Romain, Andenoy, Praele et Saint-Micaud, qui lui furent cédées pour 750 livres dijonnaises. Le duc de Bourgogne ratifia cette vente par lettres du mois de janvier 1295 (v. st.), dans lesquelles l'acquéreur est nommé et qualifié Mgr Robert Daumais, chevalier. (Titre produit devant l'intendant de Champagne, en 1670, par le marquis de Thianges.) Il fut inhumé dans le cloître de l'abbaye de la Ferté-sur-Grosne, et sa mort est ainsi datée sur sa tombe : Anno Domini 1301, nono calendas maii obiit R. Dalmatii, vicecomes Cabilonensis, dominus de Marciliaco. L'écusson de ses armes, sculpté sur cette tombe, représente une croix ancrée avec une cotice, brochante sur le tout (Hist. des Grands Officiers de la Couronne, t. VIII, p. 321 ; Biblioth. royale, boîtes du Saint-Esprit.) Robert Ier a laissé, entre autres enfants :
1° Jean, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Robert Dalmas, damoiseau, qui se rendit garant, le 1er février 1315 (v. st.), avec Jacques Dalmas, chevalier, seigneur de Champléger, et Etienne de Chabannes, damoiseau, des conventions du mariage de Catherine Dalmas de la Bazolle avec Dalmas de Rabutin ;
3° Jean Dalmas, abbé de la Ferté-sur-Grosne en 1318. (Histoire de Chalon, par le P. Perry, p. 236.)
4° Durand Dalmas, abbé de la Ferté-sur-Grosne, après son frère Jean, en 1347 (Histoire de Chalon, p. 237) ;
5° Pierre Dalmas, chevalier (3). Le 23 avril 1338, il promit au roi Philippe de Valois de fournir à ce prince 400 mariniers pour armer deux galères dont il devait avoir le commandement et sur lesquelles il devait servir pendant trois mois à 500 livres par galère ;
6° Gui Dalmas, chevalier. En 1331 il vendit à Pierre de Thoraise, son oncle, certains fiefs tenus du comte de Nevers, vente qu'il fit ratifier par noble baron Jean de Chalon, comte d'Auxerre et seigneur de Rochefort, son seigneur. (Chambres des Comptes de Nevers, cartulaire I, p. 90 ; D. Villevielle.)
(1) D'après les termes de cet acte, il semble que Dauphine de Lavieu s'était remariée en cinquièmes noces avec le seigneur de Froloys.
(2) Ce sceau a été copié à la plume dans les extraits d'anciens titres de la maison de Damas, faits par M. de Surpalis, et compris dans les Extraits de titres de Bourgogne et de Nivernais, cotés; vol. 658 du fonds de Gaignières, à la bibliothèque royale.
(3) Il était frère, et non fils de Jean, comme le porte par erreur l'Histoire des Grands Officiers de la Couronne.
XI. Jean DALMAS, Ier du nom, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Marcilly, vicomte de Chalon, se porta caution, avec le prince Charles, comte de Valois, fils du roi de France, et plusieurs autres, tant princes que seigneurs et chevaliers, par acte passé à Paris sous son scel, le 27 septembre 1307, de la dot de Blanche de Bourgogne, fille du duc Robert II, mariée à Edouard, cousin du sire de Marcilly (consanguineum suum), fils et successeur d'Amédée V, comte de Savoie, son oncle (carissimum avunculum nostrum), et s'obligea pour la somme de 5000 livres tournois à prendre sur toutes les terres qu'il possédait en la juridiction du très sérénissime prince le roi de France. (Arch. de la Chambre des Comptes de Dijon, contrats de mariage, layette première, cote 36 ; et Hist. de Bourgogne, par D. Plancher, t. II, Preuves, col. CXXXVII.) Au mois de mars avant Pâques 1311 (v. st.), Jean Dalmas, damoiseau, sire de Marcilly, transigea avec Mahaut, dame de Sassangy (cette dame agissant en son nom et pour ses fils Henri et Josserand), relativement à leur droit respectif de pêche en la rivière de Guye. (Titre produit en 1670, devant l'intendant de Champagne) Par lettres du mardi avant la nativité de Saint-Jean-Baptiste 1325, Eudes, duc de Bourgogne, permit à Jean Daumays d'acquérir divers biens du même Henri, seigneur de Sassangy. Pour satisfaire au testament de feu Robert Dalmas, son père, il donna, en 1329, à Etienne de Saint-Micaud, les biens que le même Robert avait acquis de Guillaume de Saulx. (Originaux en parchemin au cabinet du Saint-Esprit.) Il est qualifié noble et puissant homme messire Jean Dalmas, seigneur de Marcilly, chevalier, dans un acte du 5 août 1329, passé sous le sceau de l'official de la cour de Chalon, devant Pierre de Marcilly, clerc-notaire juré de ladite cour, par lequel il abandonna à ses quatre fils les terres de Fleury, de Clamecy, de Poigny et d'Etaules, qui leur appartenaient du chef de feu Huguette, leur mère, avec les châteaux, maisons et dépendances, dont ledit seigneur de Marcilly avait eu la jouissance depuis plusieurs années. Les noms de ces enfants de Jean I et de Huguette DE CLAMECY sont :
1° Guiot Dalmas, qualifié clerc dans son acte d'émancipation en 1329. Deux ans après, Guiot D'Omaye, qualifié écuyer et fils de Jean D'Omaye, chevalier, rendit hommage au Roi pour les terres de Poigny, Fontaines, Menétou, Étaules, Pressoires et Baugy. (Inventaire de la Chambre des Comptes de Nevers, fonds de Clairambault, vol. 186, fol. 88.) Guiot Dalmas mourut peu après sans postérité ;
2° Robert, II° du nom, dont l'article suit ;
3° Jean Dalmas (1), damoiseau, puis chevalier, sire de Fleury, de Poigny et de Chastillon en Nivernais. En 1339, ledit Jean Dalmais, damoiseau, qualifié fils de monseigneur Jean Dalmais, chevalier, seigneur de Marcilly, rendit hommage pour la terre d'Etaules, le château de Pressoires et Poigny, mouvants de la baronnie de Donzy. (Chambre des Comptes de Nevers, layette cotée Donzy ; cab. du Saint-Esprit, Mélanges, vol: 186, fol. 397.) Il eut, entre autres enfants :
A. Hugues Dalmas, né vers 1326. Il est nommé et qualifié monseigneur Hugue Daumaye, sire de Fleury, âgé d'environ 40 ans, dans une enquête faite le 24 janvier 1366. (Bibliothèque du Roi, fonds de Gaignières, vol. 772, fol. 603.) Hugues Dalmas paraît être mort sans postérité, vers 1368 ;
B. Jean Dalmais, chevalier, sire de Fleury-la-Tour de Poigny et de Chastillon en 1367. Il est énoncé fils de feu M. Jehan Dalmais, chevalier, dans un hommage qu'il rendit pour la moitié d'Étaules en 1369. (Ibid., fonds de Clairambault, vol. 186, intitulé Inventaire des Titres de la Chambre des Comptes de Nevers, fol. 424.) Il est qualifié puissant seigneur Jean Daumais dans un dénombrement que lui fournit noble damoiselle Guiote de la Fontaine, le mercredi (12 juin) avant la Fête-Dieu 1381, du fief de la Fontaine, mouvant de Fleury-la-Tour. (Inventaire B (1), fol. 44, verso.) Il y est rappelé avec la qualité de chevalier, comme fils de feu messire Jean Damas, chevalier, seigneur de Fleury, frère germain de messire Robert Damas, chevalier, seigneur de Marcilly, dans une sentence du bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier, du 6 novembre 1444, dont on parlera au degré d'Erard Damas. D'après la même sentence, Jean avait épousé Jeanne de Tanlay, dite de Valéry, dame de Vaux, fille de messire Gui de Tanlay, seigneur de Vaux, laquelle se remaria avec Hugues, seigneur de Chandieu. Jean Dalmas en avait eu :
Jean Dalmas, écuyer, seigneur de Fleury-la-Tour, d'Étaules en partie, et de Vaux du chef de sa mère. Son beau-père, Hugues de Chandieu, rendit hommage, en son nom et au nom de madame Jeanne de Valery, sa mère, en 1389, à raison de la moitié d'Étaules, mouvante de Châteauneuf-Val-de-Bargis, et en 1391, le même Hugues de Chandieu, toujours au nom de madame de Valery, sa femme, reçut l'aveu et dénombrement de noble Pierre le Blanc de la Breuille, pour des héritages dans la mouvance de Fleury-la-Tour ; enfin le 12 juillet 1408, par acte devant Borne, notaire, Robert Gonnet et sa femme fournirent audit noble homme Jehan Damas le dénombrement d'héritages qu'ils tenaient à Touteville, aussi dans la mouvance du château de Fleury-la-Tour. Inventaire B, fol. 44, verso.) En 1407, Jean Damaz avait fait hommage de sa maison-forte de Pressoires, mouvante de Clamecy (Extraits de Peincedé, t. XII, p. 674, et Titres de Nevers, t. I, p. 664) ; et en 1413, sous les qualités de seigneur de Fleury et de Vaux, il vendit au comte de Nevers la terre d'Étaules, située en la paroisse des Vifs, pour la somme de 120 livres. (Inventaire de la Chambre des Comptes de Nevers, fonds de Clairambault, vol. 186, fol. 89, 429.) Le 9 mars 1416, par acte reçu par Saron, notaire, noble homme, Jean Damas, seigneur de Vaux et de Fleury, vendit le grand étang de Fleury-la-Tour à messire Erard Damas, seigneur de Marcilly. (Inventaire B, fol. 46.) Déjà, dans le cours de cette même année, il avait vendu à Erard Damas la terre de Poigny, avec ses appartenances, pour 300 écus à la couronne. (Titres de Nevers, t. II, p. 1344.) Jean Damas mourut peu après, laissant un fils nommé :
Philibert Damas, chevalier, seigneur de Vaux et de Fleury-la-Tour. Erard Damas, chevalier, seigneur de Marcilly, possédait une portion de cette dernière terre, et entre autres l'étang de Fleury-la-Tour, avec toute justice; Philibert et lui unirent ces diverses portions, et par un traité passé devant Hugues Lebreton, notaire juré en la prévôté de Nevers, le 12 août 1427, il fut convenu que si Erard mourait sans hoirs légitimes de son corps, la totalité de la terre de Fleury-la-Tour resterait à Philibert ; et réciproquement, si ce dernier prédécédait Erard, sans laisser d'héritiers légitimes issus de lui, ladite terre et toutes ses dépendances demeureraient à Erard. Celui-ci en fut saisi en 1444, après la mort sans postérité du même Philibert Damas ;
4° Girard ou Gérard de Dalmas (Dalmatii), nommé aussi Guichard dans un acte, chevalier, seigneur du Plessis de Bragny, etc. Il est qualifié noble et puissant homme et damoiseau dans la charte d'une vente qu'il fit à Gaucher Bucheteul, de Chalon, le 4 mars 1343. (Invent. du XIVe siècle aux Archives de M. le baron de Joursanvault, t. I, fol. 300.) Il eut pour femme Catherine de Lespinasse, sœur d'Erard de Lespinasse, chevalier, seigneur de Changy, Cette dame fournit aveu et dénombrement de sa maison forte de Saviange, mouvante du comté de Charolais, en 1368, 1374 et 1383. (Chambres des Comptes de Bourgogne, extraits de Surget.) Par acte donné, sous son sceau (2), en son château du Plessis, le mardi (5 juillet) après la fête de Saint-Martin d'été, 1372, Girart Damaitz, chevalier, seigneur du Plessis, reconnut tenir en fief lige de monseigneur Eudes de Verdun, aussi chevalier, seigneur de Verdun-sur-Saône, toute sa terre de Bragny avec une rente annuelle et perpétuelle de 55 livres tournois. (Chambre des Comptes de Bourgogne, Extraits de Peincedé, t. VII, fol. 85.) Le mercredi après la fête de saint Louis, 1388, Girard Dalmas fournit le dénombrement du château du Plessis et de 20 autres fiefs. (Ibid. t. XII, fol. 436, 478, 574, t. XXIV, fol. 156.) Il vivait encore en 1593, et laissa cinq filles :
A. Isabeau Dalmas, dame du Plessis et de Bragny, terres qu'elle porta en mariage à Hugues VI, baron de Cousan, échanson du roi. Le château du Plessis, vendu par ce dernier, fût repris de fief en 1397. (Extraits de Peincedé, vol. 23, fol. 156 ; vol. 25, fol. 504.) Isabeau Dalmas et Hugues de Cousan, son mari, fournirent le dénombrement de la terre du Plessis en 1406 ;
B. Philiberte Dalmas, épouse de Pierre d'Essertines, chevalier. Elle et ses sœurs, Isabelle et Catherine, dame de Marzé, disputaient la succession de leur père en 1418. (Bibliothèque du Roi, boîtes du Saint-Esprit au mot DAMAS) ;
C. Catherine Dalmas, mariée, vers 1410, avec Jean de Marzé, chevalier, seigneur de Marzé et de Belleroche, qui la nomme dans son testament du 11 septembre 1437. (Mazures de l'lsle-Barbe, t. II, p. 431.) ;
D. Jeanne Dalmas, dite du Plessis, religieuse à Marcigny ;
E. Guicharde Dalmas, dite du Plessis, religieuse au même monastère. Le dimanche (28 juin) après la nativité de Saint-Jean-Baptiste 1411, elle et sa sœur Jeanne reconnurent avoir reçu de sire de Cousan, leur beau-frère, par les mains d'André Lamer, son receveur et capitaine de Lugny, la somme de 20 francs, en déduction de ce que ce seigneur leur devait pour leur pension. (Original en parchemin aux Archives de M. le baron de Damas) ;
5° Pierre Dalmas, abbé de la Ferté-sur-Grosne en 1360, était selon toute probabilité fils de Jean I, seigneur de Marcilly et de Huguette de Clamecy (Histoire de Chalon, p. 237.)
(1) Il est nommé Dalmays dans les actes de 1339, comme son fils en 1369, et le fils de celui-ci Jean Daulmays en 1389.
(2) Copie de cet acte et du sceau de Girard Damas, collationnée et certifiée conforme à l'original existant aux Archives du département de la Côte-d'Or, a été délivrée le 21 janvier 1837. (Voir la Planche des Sceaux, n° 17.)
XII. Robert DALMAS, II° du nom, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Marcilly, vicomte de Chalon, est nommé et qualifié Robert Dalmaye, puis Robert Daulmays, damoiseau, sire de Flory-en-Bazois (Fleury-la-Tour) dans deux actes de foi et hommage qu'il rendit, l'un en 1335, pour Poigny et Étaules, et l'autre, l'année suivante, pour les mêmes terres et pour celles de Fontaines, de Muestel, de Pressoires et de Baugy. (Bibliothèque royale, Extraits des titres de Nevers, t. II, p. 134.) Robert ll conduisit en 1340 neuf écuyers en l'armée qu'Eudes, duc de Bourgogne, commandait à l'expédition de Saint Omer contre Robert d'Artois, comte de Beaumont-le-Roger, et fut armé chevalier le 20 juin de la même année. (Hist. des châtelains de Lille, p. 228 ; Palais de la Gloire, par le P. Anselme, p. 393.) Il avait épousé Isabelle DE MONTAGU (1), dame de Leisot, fille d'Eudes II, dit Oudard, seigneur de Montagu, et de Jeanne de Sainte-Croix, sa première femme. Henri, seigneur de Montagu, beau-frère de Robert Dalmas, lui légua, par son testament du 8 août 1347, la terre de Sassenay, pour 260 livres de rente que ce même Henri lui devait. Déjà, par acte du mercredi avant la Saint-Vincent 1344, le seigneur de Montagu avait fait don à ces époux de la terre de Lesparre en Bresse. (Fonds de Gaignières, extr. de titres de Bourgogne et Nivernais, vol. 658, fol. 491 et suiv.). Le mercredi avant la Toussaint 1350, par acte passé en présence de Guillaume et Odet de Sassenay, damoiseaux, Robert Dalmas, chevalier, au nom de sa femme, partagea la terre de Montagu avec Jeanne de Montagu, dame de Villy-sur-Saône, sa belle sœur. (Cabinet du Saint-Esprit.) Robert II ne vivait plus le 3 mars 1365. Ses enfants furent :
1° Hugues, IV° du nom, dont l'article suit ;
2° Philibert Dalmas (nommé aussi quelquefois Philippe), auteur de la branche des seigneurs DE MONTAGU, rapportée à son rang ;
3° Guillemot Balmas de Marcilly, bailli de Mâcon en 1367, parait être décédé avant le partage de 1373 (Histoire de Chalon, p. 249.) ;
4° Amédée Dalmas. Dans le partage fait avec ses frères le 13 décembre 1373, il est nommé comme étant sur le point d'entrer en religion ;
5° Jeanne Dalmas, qui était mariée en 1365 avec Jean de Blaisy, fils de Garnier, seigneur de Blaisy près Sombernon ;
6° Agnès Dalmas, qui était sur le point de se faire religieuse en 1373 ;
7° Marguerite Dalmas, dite de Ruffey, mariée avec noble et puissant homme Jean, seigneur de Nanton, chevalier. Ils sont nommés dans une transaction passée entre les frères de cette dame en 1376.
Fils naturel de Robert II :
N., bâtard de Marcilly. Il prêta son sceau à Philibert Dalmas, chevalier, seigneur de Montagu (qui le qualifie le bâtard de Marcilly, son frère), pour sceller une quittance d'appointemens militaires, qu'il donna comme chevalier bachelier, le 14 juin 1387. (Titres scellés de Clairambault, vol. 39. Voyez aussi la Planche des Sceaux.) Le P. Anselme donne à ce bâtard le nom de Philibert, mais c'est une erreur.
Dans le même temps vivaient :
I. Guillaume Damas, sire de Vichy en partie, qui fut l'un des principaux seigneurs de la cour de Louis III, duc de Bourbon. Ce fut lui qui, après la captivité de ce prince en Angleterre, le harangua à son retour au nom de la noblesse de ses états, en 1363 (Vie de Louis III, duc de Bourbon, imprimée à Paris en 1612, pp. 9 et 22) ;
II. Gilbert Dalmas, seigneur de la Coudre. En 1368, il fit foi et hommage pour l'hôtel et seigneurie de la Motte, près Hérisson, en Bourbonnais. (Archives du royaume, Chambre des Comptes, registre 462, fol. 761.) Jean de Chastellux se qualifiait son héritier universel en 1385. (Fonds de Saint-Magloire, vol. 48, fol. 324.)
(1) Issue au 5° degré d'Alexandre de Bourgogne, seigneur de Montagu, au diocèse de Chalon-sur-Saône, fils puîné de Hugues III, duc de Bourgogne, et d'Alix de Lorraine, et ce dernier descendu au 6° degré du roi Robert, fils de Hugues Capet.
XIII. Hugues DALMAS, IV° du nom, dit Huguenin, chevalier, seigneur de Marcilly, vicomte de Chalon, et son frère Philibert Dalmas, aussi chevalier, épousèrent le même jour, par contrats du 31 juillet 1362, passés sous le scel de Robert de Lugny, chancelier du duché de Bourgogne, et signés Dubois, notaire à Chalon, en présence de Hugues de Montagu, chevalier, seigneur de Couches, et de Guillaume de Montagu, chevalier, seigneur de Marigny, le premier Philiberte et le second Jeannette DE CRUX, filles de noble et puissant seigneur messire Erard de Crux, chevalier, seigneur de Crux, de Montigny-aux-Amognes, etc., et de Jeanne de Vienne, assistées de nobles et puissants seigneurs Gui de Vienne, seigneur de Chevrel, et Guillaume, seigneur de Senecey, de messire Jean de Saint-Just, évêque de Chalon, et d'Odet et Guillaume de Sassenay, écuyers. En 1364, il fut envoyé avec Jean de Blaisy pour commander à Pontaillier. (Extr. de Peincedé, t. XXll, fol. 44.) Le 3 mars 1365, Huguenin Dalmas, sire de Marcilly, tant en son nom que pour ses frères et sœurs, fit un partage avec Jeanne de Montagu, leur tante. (Chambre des comptes de Bourgogne, extr. de Surget.) En 1367, Hugues Dalmas, chevalier-bachelier, se rendit, suivi de 3 écuyers, à l'armée que leva Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, pour expulser les ennemis qui s'étaient répandus dans le Nivernais et l'Autunais. (Hist. de Bourgogne, par D. Plancher, t. III, p. 559.) Il servait en 1370 et 1378 (ayant à cette dernière époque un chevalier et 17 écuyers en sa compagnie), sous Jean de Vienne, sire de Roulans, amiral de France. Il fit un partage avec son frère Philibert, le 15 décembre 1373, par acte passé sous le sceau du bailliage de Mâcon, tenu par Gourremond, huissier d'armes, devant Guionet Rabut, de Saint-Gengoux, clerc notaire royal et tabellion public. A Hugues IV échurent le château de Marcilly, la maison de la Motte, Monestay, une maison sise à Chalon appelée Vicomte (vicecomitatus nominata), et une autre située dans la forteresse de Buxy, avec toutes les dépendances desdites possessions. Il fut arrêté entre les parties que Hugues Dalmas ferait desservir toutes les chapelles et chapellenies fondées par leurs parents, et que lui et Philibert acquitteraient à frais communs ce qu'ils devaient aux Lombards de Seurre, à dame Jeanne de Montagu, cordelière à Chalon, à madame Marguerite leur sœur, épouse de messire Jean de Nanton, chevalier, héritière de ladite dame de Montagu, dame de Villy, à laquelle ils devaient succéder par égales portions, ainsi que les frais funéraires de leurs père et mère. Philibert s'étant plaint que sa portion était trop faible, son frère aîné et lui transigèrent sur ce différent le dimanche après l'Assomption 1376. Hugues Dalmas fut fait prisonnier dans la guerre contre les Anglais. Le roi Charles VI, en récompense des services que ce seigneur avait rendus au feu roi Charles V, lui fit don de 500 francs pour acquitter sa rançon, par lettres données à Paris le 2 mai 1382. (Cabinet du Saint-Esprit, vol. II, fol. 274.)
Noble et puissant seigneur messire Hugues Damas, chevalier, seigneur de Marcilly, au diocèse de Chalon, uni à Josserand, son fils, de lui autorisé, et du consentement de nobles et puissants seigneurs Pierre de Thil, seigneur de Saint-Burry et de Mont-Saint-Jean, et Jean de Crux, le jeune, chevaliers, ses curateurs, tant en son nom qu'au nom de madame Philiberte de Crux, son épouse, et ceux d'Erard et Jean Damas, leurs autres enfants, partagea avec son frère Philibert Damas la succession d'Erard de Crux, père de sa femme, par acte passé sous le scel commun du roi au bailliage de Mâcon et sous celui de la prévôté de Nevers, tenus par Pierre Trunel, sage en droit, et Jean le Clerc, licencié en lois, devant Jean Bouquensaut, de Saint-Gengoux, notaire et tabellion royal, et Jean Guiart, de Saint-Saulge, au diocèse de Nevers, notaire juré du scel de ladite prévôté, le 11 août 1391. (Extraits des titres de Bourgogne et Nivernais, fonds de Gaignières, vol. 658, fol. 493.) Hugues IV mourut avant l'année 1400, ayant eu de son mariage avec Philiberte de Crux :
1° Josserand Damas, émancipé en 1381 (Histoire de Bourgogne, p. 297) et fiancé, le 3 juillet 1387, avec Marie de Pontaillier, fille de Gui de Pontaillier, maréchal de Bourgogne ; mariage qui ne fut pas accompli. Josserand Damas intervint, avec l'autorisation de son père, au partage de la succession d'Erard de Crux, le 11 août 1391. Il accompagna en Hongrie Jean de Bourgogne, comte de Nevers. Fait prisonnier à la bataille de Nicopolis, perdue contre le sultan Bajazet le 28 septembre 1396, il eut les yeux crevés avec les quinze-vingts nobles de France. (Bibliothèque du Roi, fonds de Gaignières, vol. 658, fol. 491 et 492.) Josserand Damas mourut à son retour en 1396, sans avoir été marié (1) ;
2° Erard, qui a continué la postérité ;
3° Jean Damas, mentionné au partage du 11 août 1391. Il est qualifié seigneur de Magny dans le registre des feux des bailliages de Beaune et de Nuits en 1423 (Extraits de Peincedé, t. XVIII, pp. 484, 489) ;
4° Jeanne Damas, dame en partie de Magny-la-Ville, qui était veuve, le 12 décembre 1402, de Philibert de Villers-la-Faye, écuyer. Le 6 avril 1407, Jacques et Antoine de Villers, fils de Jean de Villers, écuyer, et de Blanche de Tourmont, firent un partage dans lequel ils mentionnent la terre que tient en douaire Jeanne Damas, fille de messire Hugues Damas, seigneur de Marcilly, jadis femme de Philibert de Villers, leur frère. Elle vivait encore en 1433. En 1460 et 1500, une information fut faite et renouvelée pour constater que le quart de la seigneurie de Magny appartenait à Villers-la-Faye, avant été donné à Jeanne Damas, femme de Philibert de Villers. (Extraits de Peincedé, t. XXV, fol. 532 ; t. XXVII, fol. 342, 376.)
(1) Nous avons à signaler ici plusieurs graves inexactitudes des généalogistes. L'Histoire des Grands Officiers de la Couronne et ses continuateurs donnent pour fils à Hugues IV, seigneur de Marcilly, et à Philiberte de Crux, 1° Erard ; 2° Josserand ; 3° un Hugues que tous les titres prouvent n'avoir point existé, et qu'on dit mort au voyage de Turquie. M. Chérin a rejeté ce prétendu 3° fils du seigneur de Marcilly. Depuis, dans un mémoire fait par M. de Beaujon au mois d'avril 1767, envoyé au roi le 7 janvier 1768, pour procurer à M. le comte de Damas-Crux, colonel du régiment de Limosin (depuis lieutenant-général et pair de France), l'honneur de monter dans les carrosses de S. M., mémoire visé par M. Chérin le 2 août 1774, ces deux généalogistes ont constaté que Josserand était le frère aîné d'Erard, fait qui résulte positivement de l'acte de partage du 11 août 1391, où Josserand seul intervint, et où Erard et Jean ne sont cités que comme les autres enfants de Hugues IV. Ce Josserand Damas ne laissa point de postérité, puisque toute la succession échut à son frère Erard. On sait d'ailleurs, par les chroniques et par l'Histoire de Chalon du P. Perry (in-fol., p. 192), que Josserand mourut sans enfants, et avant son père, à son retour de Hongrie.
C'est donc à tort qu'on a confondu dans l'Histoire des Pairs de France ce Josserand Damas, fils du seigneur de Marcilly, avec un autre Josserand Damas, damoiseau, son contemporain, auteur de la branche de Vanoise. M. Chérin avait fait de ces deux Josserand la distinction la plus formelle lors de la preuve qu'il fit en mai 1776, pour la branche du Rousset, puînée de Vanoise. Cette différence ne résulte pas seulement de celle des possessions, la branche de Vanoise n'ayant jamais possédé aucune terre qui ait appartenu à celle de Marcilly ; elle est établie encore plus expressément par les titres, car dans le temps que Josserand Damas de Marcilly combattait à Nicopolis, en Bulgarie, le 28 septembre 1396, quatre jours auparavant, Josserand Damas, damoiseau, auteur de la branche de Vanoise, assistait comme témoin, en Mâconnais, à un acte d'Amphore de Saint-Haon, du 24 septembre 1396. (Original en parchemin visé dans la Preuve de MM. de Damas du Rousset.)
Les erreurs qu'on vient de remarquer ne sont pas sans conséquence, car l'identité des deux Josserand admise, la branche de Vanoise et toutes celles qui en dérivent primeraient nécessairement les branches de Marcilly, de Thianges, d'Anlezy et de Crux pour l'aînesse ; mais, comme on l'a vu plus haut, aucun fait n'est mieux constaté aujourd'hui que la non-identité de ces deux personnages.
La branche de Vanoise ne descend point de la souche de Marcilly. Les titres d'Amphore de Saint-Haon, dont elle a recueilli tous les biens, et des alliances antérieures entre la branche de Damas-Champléger et la maison de Saint-Haon, indiquent implicitement l'attache des seigneurs de Vanoise et Verpré à cette branche de Champléger, l'une des plus considérables de la maison de Damas. On en trouvera plus loin le détail.
XIV. Erard DAMAS, chevalier, seigneur de Marcilly, de Montigny-aux-Amognes et de Crux, vicomte de Chalon, chambellan du roi et du duc de Bourgogne, écuyer tranchant du comte de Nevers et lieutenant pour le roi aux pays de Mâconnais et d'Auxerrois, fut institué légataire d'une rente perpétuelle de 60 francs d'or, par le testament de noble et puissant seigneur messire Jean de Chalon, seigneur de Chastelbelin, publié en la ville de Poligny le 8 janvier 1397 (v. st.), rente assise sur la saunerie de Salins, pour être tenue à foi et hommage par Erard et ses descendants des seigneurs de Chastelbelin. (Cabinet du Saint-Esprit.) Erard Damas avait précédemment accompagné Henri, comte de Chalon, à un voyage à Jérusalem. A son retour, il partit immédiatement pour la Hongrie, menacée par les Turcs, avec Jean de Bourgogne, comte de Nevers. Il combattit, en 1396, à la funeste journée de Nicopolis, y fut blessé d'un coup de seyette (flèche) à la jambe, et tomba au pouvoir des infidèles. Dès qu'il eut recouvré sa liberté, il vint à Paris pour y faire guérir sa blessure. « Après y être demeure l'espace de quatre mois, il n'était pas encore parfaitement guéri qu'il y apprit la mort de son père, depuis longtemps affligé d'une surdité complète, par suite des blessures qu'il avait reçues à la guerre pour le service du roi, ayant été plusieurs fois pris par les ennemis. » On trouve ces détails dans des lettres de sauvegarde qu'Erard obtint du roi Charles VI le 26 août 1400, et par lesquelles on voit qu'il se portait pour héritier de Hugues Damas, son père, et que lui-même, par suite de ses prisons et blessures, était atteint de la même surdité. Le duc de Bourgogne, prenant en considération les mêmes motifs, donna à Erard des lettres de souffrance de fief le 4 septembre de la même année. Il est énoncé et qualifié Erard Dalmaïx, écuyer, fils et héritier de messire Hugues Dalmaïx, chevalier, seigneur de Marcilly, dans un acte du 3 août 1402. (Ch. des comptes de Bourgogne, extr. de Peincedé, t. XXIV, fol. 693.) Par lettres du samedi 7 mars 1405, données sous le sceau d'Erard Damas (1) et sous celui de la cour du duc de Bourgogne devant Guillaume Perreal, clerc, coadjuteur du tabellionage de Montcenis pour ce prince, et de messire Guillaume Marcier, prêtre, juré notaire de la cour dudit Erard Damas et du tabellionage de Marcilly, en présence de Jean de Buligny, de Guiot d'Espoisses et d'Antoine de Plaisance, témoins requis, Erard reconnaît tenir du duc les château et forteresse de Marcilly, au diocèse de Chalon, 100 livres de terre en rente annuelle, assise près du même château, et en accroissement dudit fief la ville et la marche de Monestay-le-Goistreneux et la maison de la Motte, le tout tenu dudit monseigneur Jehan, duc de Bourgogne, en fief lige et hommage manuel, comme les seigneurs de Marcilly l'avaient tenu des prédécesseurs du duc, lettres dans lesquelles Erard Damas rappelle les actes de foi et hommage rendus par Robert de Dalmas, damoiseau, seigneur de Marcilly, fils de feu Gui de Dalmas, vicomte de Chalon, au mois de septembre 1270, et par Robert Damas, chevalier, sire de Marcilly, le 22 avril 1288. (Expédition en forme authentique, délivrée le 21 janvier 1837, sur l'original existant aux archives de la préfecture de la Côte d'Or, à Dijon, et signée Boudot, conservateur desdites archives, avec un fac-similé du sceau d'Erard Damas.) Le comte de Nevers nomma Erard Damas son chambellan le 24 septembre 1408, par lettres datées de l'ost (armée) au pays de Hasbaye-lès-Tongres, pour l'avoir accompagné au voyage de Turquie et actuellement à celui de Liège. (Fonds de Gaignières, extr. de titres de Bourgogne et de Nivernais, vol. 658, fol. 491, Inventaire B, fol. 3.) En 1418, Erard Damas commandait pour le roi Charles VI 80 hommes d'armes et 40 hommes de trait, à la tête desquels il concourut à reprendre sur Thibaud de Termes la forteresse de Mailly près d'Auxerre; Le 25 janvier que l'on comptait encore 1418 (v. st.), il y eut une délibération des habitants de cette dernière ville pour représenter à messire Erard Damas, gouverneur du Nivernais et de l'Auxerrois, la nécessité de détruire la forteresse de la ville de Saint-Fargeau. (Inventaire A, p. 95.) En 1421, le seigneur de Martilly vendit à Bonne d'Artois, veuve de Philippe II de Bourgogne, comte de Nevers, la terre de Poigny pour 300 écus d'or à la couronne, an même prix qu'il l'avait acquise de Jean Damas, écuyer, seigneur de Vaux et de Fleury-la-Tour. (Extr. des titres de Nevers, t. II, fol. 1344.) La même comtesse de Nevers, par lettres du mois de septembre 1422, confirma messire Erard Damas, sire de Marcilly, son cousin, chevalier, conseiller et chambellan du roi, dans la charge de gouverneur de la ville de Nevers et des pays de Nivernais et Donziois, et il reçut de nouvelles lettres de gouverneur général desdits pays de Philippe, duc de Bourgogne, données à Dijon, le 19 décembre 1424. (Extr. des titres de Bourgogne et de Nevers, ut supra, Preuves de 1767.) Le 14 janvier 1424 (v. st.), Erard Damas, seigneur de Marcilly et de Crux, donna quittance en son château de Crux et sous son sceau à Raoulin de Maichy, trésorier de la saunerie de Salins pour le duc de Bourgogne, de la somme de 60 livres tournois qui lui était due annuellement de rente sur ladite saunerie à cause du portaige d'Auxerre. (Expédition en forme authentique, avec fac-similé du sceau d'Erard Damas, délivrée le 21 janvier 1837, sur l'original existant aux Archives générales de la préfecture de la Côte-d'Or, à Dijon.) Erard Damas commandait en 1426 (2), à la Charité-sur-Loire. (Ex. de Peincedé, t. XXII, fol. 603.) Le 12 août 1427, par acte passé devant Hugues Lebreton, notaire et juré en la prévôté de Nevers, noble et puissant seigneur messire Erard Damas, chevalier, seigneur de Marcilly, et noble et puissant seigneur messire Philibert Damas, chevalier, seigneur de Fleury-la-Tour, firent un traité au moyen duquel le grand étang de Fleury-la-Tour, uni et incorporée cette terre avec justice, droits et appartenances, et ne formant plus qu'une seule et même propriété, dut échoir en totalité audit Philibert, dans le cas où Erard mourrait avant lui sans hoirs procréés de son corps, et réciproquement la même terre et seigneurie devait revenir entièrement à Erard , dans le cas où Philibert mourrait avant lui sans postérité. Ce traité fut fait tant par rapport à la proximité de la parenté des parties, que pour mettre le survivant à même de maintenir son état, selon qu'il appartenait à la grande et notable lignée dont ils étaient issus. Après la mort sans enfants de Philibert Damas, seigneur de Fleury-la-Tour, Erard se mit en possession de sa succession. Mais noble et puissant seigneur messire Jean Damas, chevalier, seigneur de Montagu et de Crux en partie, en revendiqua la moitié, du côté, estoc et lignée de ceux de Damas, comme fils de messire Philibert Damas, chevalier, seigneur de Montagu, fils de messire Robert Damas, chevalier, seigneur de Marcilly. Cette cause ayant été portée devant Gui Coquille, licencié en lois, lieutenant-général du bailliage de Saint-Pierre le Moutier, une sentence, rendue sous le sceau royal de ce bailliage le 6 novembre 1444, maintint Erard Damas dans la possession et saisine de la succession entière de Philibert Damas de Fleury-la-Tour, comme ayant un droit plus fort et mieux établi. (Orig. en parch. aux archives de M. le baron de Damas.) Erard Damas avait été institué exécuteur du testament de Jeanne de Nanton, dame de Lugny et de Ruffey, en 1439. (Hist. de Chalon, p. 260.) Il fit le sien le 6 janvier 1447 (v. st.). Il avait épousé, par contrat reçu par Bulon et Germain, notaires, le 2 mai 1430, Isabeau D'AVENIÈRES, dame d'Anlezy, de Lurcy-le-Châtel et de Saigny-le-Bois, fille de Jean d'Avenières, seigneur des mêmes lieux et de Jeanne, dame d'Anlezy. Le douaire d'Isabeau d'Avenières, veuve de puissant seigneur Erard Damas, fut réglé, ainsi que son partage provisoire avec ses enfants, par acte du 5 novembre 1450, signé Baudry, fait par la médiation de Charles, comte de Nevers, et des seigneurs de son conseil. Cette dame, par acte du 12 juillet 1461, reçu par Froissard, notaire sous le sceau du bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier, fit un échange de vassaux avec messire Guillaume de Rochefort, seigneur de Chastillon-en-Bazois. (Inventaire B, fol. 2 et 16.) Elle avait eu de son mariage avec Erard Damas :
1° Jacques, dont l'article suit ;
2° Jean II° du nom, auteur de la branche des barons, puis comtes D'ANLEZY, mentionnée en son rang ;
3° et Philippe Damas, vivants en 1470 ;
4° Philibert Damas,
5° Erard Damas. Il fit son testament, reçu par Germain et Moreau, notaires, le 30 mai 1471 (Inventaire B, fol. 8, verso) ;
6° Catherine Damas, mariée, par contrat du 2 avril 1442, reçu par Breton et Darmes, notaires, avec Pierre de Chauvirey, écuyer, seigneur de Châteauvillain et du Muy. (Inventaire B, fol. 6.) Le 14 août 1470, elle obtint des lettres royaux à raison de ses droits dans les successions de ses père et mère, contre Jean Damas, son frère, Philippe, Jean, Antoine et Anne Damas, ses neveux et nièce, enfants mineurs de feu Jacques Damas, son frère, Philippe Damas et Philibert Damas d'Anlezy, tuteur et curateur desdits mineurs. (Inventaire B, fol. 1, verso et fol. 3, recto.) Le 16 février 1495, Catherine Damas, dame de Châteauvillain, consentit sous son sceau (3) un bail à cens au profit d'un de ses hommes mainmortables du Muy. (Original en parchemin des Archives de M. le baron de Damas) ;
7° Anne Damas de Marcilly ;
8° Marguerite Damas, dame de Lurcy-le-Val, mariée, en 1446, à Jean III, seigneur de la Rivière, chevalier, vicomte de Tonnyse, chambellan des rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII, fils de Jean II de la Rivière, seigneur de Champlemy, bailli du Nivernais, chambellan de Charles de Bourgogne, duc de Brabant, comte de Nevers, et d'Alix de la Perrière, dame de Verneuil, vicomtesse de Tonnerre. Fils naturel d'Erard Damas :
Jean, bâtard de Crux, vivant le 10 février 1446. (v. st.)
(1) Erard Damas quitta la cotice en bande que sa branche portail encore en 1387, et substitua à cette brisure un croissant sur la croix. On ne distingue plus ce croissant sur le sceau de 1405, mais il est très apparent sur celui de 1424. Ce changement fut sans doute adopté en souvenir de la bataille de Nicopolis, où il avait été blessé et fait prisonnier par les Turcs. Ces deux sceaux ont pour supports deux griffons, et pour cimier une tête de loup issante du casque. Autour est la légende : S. HERARD DAMAS. (Voyez la Planche des Sceaux, n° 13 et 14.)
(2) Le P. Anselme (VIII, p. 522) dit qu'Erard accompagna, en 1426, Jean, duc de Bourgogne, à la Terre-Sainte. Le duc Jean-sans-Peur mourut en 1419. Le P. Anselme confond ici les faits et les dates. II a voulu parler du voyage en Hongrie (ou Turquie d'Europe) en 1396, où en effet Erard accompagna, ce même prince, alors comte de Nevers.
(3) Voyez la Planche des Sceaux, n° 15. L'écu de Catherine Damas est mi-parti au 1er de Chauvirey, au 2° de Damas d'Anlezy. Il est entouré de festons en ogive et soutenu par une harpie.
XV. Jacques DAMAS, écuyer, seigneur de Marcilly, de Fleury-la-Tour, etc., vicomte de Chalon-sur-Saône, dont il était capitaine (gouverneur) en 1457, rendit hommage au duc de Bourgogne, en 1450, pour sa terre et seigneurie de Marcilly. (Ch. des Comptes de Bourgogne.) Il mourut avant le 15 février 1462. Il avait épousé, par contrat passé à Crux le 10 février 1440 (v. st.), Claude DE MELLO, dame de Saint-Parise, fille de Jean III de Mello, seigneur de Saint-Parise, de Saint-Martin du Puits en Morvan, du Vaux de Chizeul, etc., et de Marguerite de Ventadour, sa première femme. Claude de Mello survécut au seigneur de Marcilly, et épousa en secondes noces Erard de Digoine, chevalier, seigneur de Savigny. Elle fit son testament le 20 novembre 1478. Jacques Damas en avait eu :
1° Philippe Damas, qui, par acte du 15 février 1462 (v. st.), signé Foucher, fut mis en tutelle avec son frère Jean et Anne, sa sœur. Il mourut sans postérité (Inventaire B, fol. 8, verso) ;
2° Jean, II° du nom, qui a continué la descendance ;
3° Philibert Damas, protonotaire du Saint-Siège, doyen de Semur en Brionnais, chanoine de Saint-Ladre d'Autun, curé de Mellessey, de Lenaz et du Faultrier, mort le 8 octobre 1522 et inhumé en la chapelle Notre-Dame de l'église Saint-Vincent de Marcilly, sépulture de sa branche, sous une tombe plate où l'on voyait ses armoiries (Voir la Planche des Sceaux, n° 16) ;
4° Adrien Damas, chevalier, marié avec Jeanne de Montrichard. Ils vivaient en 1498 ;
5° Antoine Damas, mineur en 1470 ;
6° Anne Damas,
7° et Antoinette Damas, religieuses au couvent de Sainte-Marie de Nevers, en 1485 ;
8° Marguerite Damas, femme de Jean de Tugny, seigneur de Dracy-sous-Couches en 1480.
XVI. Jean DAMAS , II° du nom, qualifié noble et puissant seigneur, chevalier, seigneur de Marcilly, du Vaux de Chizeul, de Fleury-la-Tour et de Saint-Micaud, vicomte de Chalon, obtint du duc de Bourgogne le 20 novembre 1475, des lettres de main-levée pour ses terres de Marcilly, du Vaux de Chizeul et de Savigny, dont différents seigneurs s'étaient emparés. II transigea avec Guillaume de Villers le 16 mai 1474. Ce n'est que postérieurement à cette date qu'il fut promu à la chevalerie. En 1480, il affranchit les habitants de ses terres de Savigny-le-Bois et d'Etaules. (Extr. de Peincedé, t. XVI, fol. 58.) Le maréchal de Bourgogne lui donna ordre, le 12 février 1487, de faire assembler la noblesse de l'Autunais, du Charolais et du Nivernais, et le 27 mars 1488, il fut nommé par commission gouverneur du pays de Bourgogne. (Inventaire A, pp. 86, 87, 91.) Jean Damas obtint, en 1489, des lettres portant établissement de quatre foires par an et d'un marché par semaine à Marcilly. Il passa une transaction avec Georges Damas, son fils, le 8 octobre 1494, et était âgé de 50 ans en 1503. (Hist. de Chalon ; Mémoires de Pérard.) Il avait épousé : 1° par contrat du 13 novembre 1472, Anne DE DIGOINE, morte le 25 novembre 1477, fille unique de Chrétien de Digoine (1), chevalier, seigneur de Thianges, de Mortigny et de Châtillon-en-Montagne, et de Philiberte des Barres, dame de Thianges ; 2° le 14 avril 1480, Catherine DAMAS, fille de Jean Damas, baron de Digoine, chevalier de la Toison-d'Or, gouverneur du Mâconnais, et de Claude de Saint-Amour. (Protocoles de Pirre Martin, notaire à Chalon) ; par traité du 1er octobre 1500, ratifié le 14 du même mois. Claudine, dame DE DEAU en Dombes, veuve d'Antoine de Busseul, seigneur du Parc et de Senozan (Minutes de Hugues Bachet, notaire à Chalon), et mère et tutrice de Louis et Claudine de Busseul (2). Jean II Damas a eu pour enfants :
Du premier lit :
1° Georges, dont l'article suit ;
2° Adrienne Damas, mariée, par contrat du 13 février 1508 (v. st.), avec Jean II de Levis, baron de Lugny, seigneur du Plessis, fils de Jean I de Levis, seigneur de Cousan, et de Louise de Bresolles. Elle fut assistée au contrat de Georges Damas, baron de Marcilly et de Thianges, son frère, et de Philibert Damas, protonotaire du Saint-Siège, son oncle. (Minutes de Simon Perrin, notaire à Buxy.) La succession d'Adrienne Damas fut partagée en 1516 (inventaire A, fol. 91) ;
Du troisième lit :
3° Jean Damas, né en 1501. En 1520, il obtint une dispense d'âge pour être promu aux ordres sacrés et posséder des bénéfices. (Inventaire A, fol. 87.)
(1) Chrétien de Digoine était l'un des seigneurs les plus influents de la Bourgogne. Il paya de sa vie son dévouement à Marguerite de Bourgogne, ayant eu la tête tranchée à Luxeuil en 1480, pour avoir servi cette princesse contre Louis XI. (Voyez Gollut et Olivier de la Marche.)
(2) Claudine de Busseul épousa Jacques Mareschal, chevalier, auquel elle porta les terres de Senoazan, du Parc et de Deau. Celui-ci transigea, le 28 juin 1517, avec Georges Damas, chevalier, seigneur de Marcilly. (Minutes de Guillaume Calandre, le jeune, notaire à Châlon.)
XVII. Georges DAMAS, chevalier, baron de Marcilly et de Thianges (1), seigneur du Vaux de Chizeul, de Saint-Micaud, de Fleury-la-Tour, d'Asnois, etc., vicomte de Chalon, fut fait chambellan du roi François Ier en 1518, et nommé capitaine (gouverneur) de la ville de Chalon le 29 juin 1529. (Inventaire A, fol. 91.) Il avait épousé, par contrat passé à Donzy le 21 septembre 1512, Jeanne DE ROCHECHOUART, dame d'Ivoy et de Malvoisine, fille de François de Rochechouart, seigneur de Chandenier, chambellan du roi, sénéchal de Toulouse, et de Blanche d'Aumont. Le 5 octobre de la même année, Georges Damas avait donné à son beau-père quittance de la somme de 8000 livres qui lui avait été promise pour la dot de sa femme Jeanne de Rochechouart. Il en eut cinq fils et une fille :
1° Claude, dont on va parler ;
2° Léonard, auteur de la branche des marquis DE THIANGES, comtes DE CHALENCEY, rapportée ci-après ;
3° Antoine Damas, reçu chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, dit de Malte, en 1549 ;
4° Jean Damas. Il fut reçu dans le même ordre avec son frère en 1549. Il était commandeur de Sugny et de la Romagne en 1571 ;
5° Pierre Damas, seigneur de la Motte et de Saint-Micaud, chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant de la compagnie, de 50 hommes d'armes des ordonnances de M. de Cousan (Claude de Levis). Il scella en cette qualité une quittance de ses appointements, ,le 15 juin 1577, conservée parmi les titres scellés à la Bibliothèque royale. Son écu, semblable à celui de son frère Léonard, est écartelé, au 1er de Damas, au 2° de Rochechouart, au 3° de Damas-Digoine, au 4° d'Aumont ;
6° Simonne Damas. Elle vivait en 1543.
(1) Thianges est un village à 2 lieues de Decize en Nivernais, remarquable par son château.
XVIII. Claude DAMAS, baron de Marcilly, vicomte de Chalon, chevalier de l'ordre du Roi, panetier de la reine Eléonore d'Autriche, assista aux états de Bourgogne en 1560. De son mariage, contracté le 19 février 1555 avec Anne DE RENTY, fille de Jean Baudouin, de Renty, chevalier, seigneur de Citrey et de Plumoison, gouverneur de la Fère, et d'Antoinette de Chepoy, sont provenus :
1° Jean, III° du nom, dont l'article suit ;
2° Claudine Damas, mariée avec Claude de Semur, seigneur de Trémont, de Sancenier et de Sercey, chevalier de l'ordre du Roi, capitaine des gardes de Henri de Lorraine, duc de Guise, et gouverneur de Mâcon, fils d'Antoine de Semur, chevalier, seigneur de Trémont, gouverneur de Mâcon, et de Jacqueline de Sercey, ledit Antoine, frère de René de Semur, baron de Chambost, époux de Marguerite d'Apchon. (Mémoires de M. de Chanlecy.) Claude de Semur fut tué d'un coup de mousquet devant Saint-Denis, en 1592, et son corps, transporté à Paris, fut inhumé dans l'église Saint Gervais (Antiquités de Mâcon, p. 355) ;
3° Françoise Damas de Marcilly, mariée avec Louis de Gellan, seigneur de Thenissey, fils de Gui de Gellan, seigneur de Thenissey, et de Charlotte de Cicon. Claude de Gellan de Thenissey, leur fils, fut reçu chevalier de l'ordre de Malte, en 1583.
XIX. Jean DAMAS, III° du nom, chevalier, baron de Marcilly, seigneur de Sassangy, de Monet, d'Ocles, etc., est dit âgé de 22 à 25 ans dans des lettres de dispense d'âge qu'il obtint le 26 mai 1581 (Inventaire A, p. 87), et fut chevalier de l'ordre du Roi et gouverneur du château de Baffey. En 1579, il siégea aux états de Bourgogne, et se maria, par contrat du 17 mai 1586, avec Catherine DE MESSEY, dame de Sassangy, fille de Philippe de Messey, seigneur de Sassangy, et de Jeanne de Tocy, dame de Monet. Jean Damas cessa de vivre le 2 mars 1632, et fut inhumé en la chapelle Notre-Dame de Saint-Vincent de Marcilly, où l'on voyait encore à la fin du 18° siècle son épitaphe sur une tombe plate. Ses enfants furent :
1° Philippe Damas, baron de Marcilly, mort célibataire ;
2° Jean Damas qui, émancipé par son père, vendit une maison, appelée la Tour de Marcy, située à Chalon, au bas de la rue aux Fèvres, à Jean Bernard, sieur de Saint-Hélène, lieutenant-général an bailliage de Chalon, lequel en fit reprise de fief en la chambre des comptes de Bourgogne, le 28 février 1621. (Extraits de Peincedé, t. II, p. 305.) Jean Damas mourut avant son père sans postérité ;
3° Antoine, qui a continué la descendance ;
4° Philibert Damas, reçu chevalier de Malte en 1610 ;
5° Françoise Damas, mariée avec Antoine de Rouvray, chevalier, seigneur baron de Saint-Germain-du-Bois et de Fiennes, lequel fit son testament le dernier jour de février 1633. Il mourut en la même année. Messire Antoine Damas, baron de Marcilly, oncle de ses enfants mineurs, et Adrien de Traves, mari de Jeanne Damas, leur tante, assistèrent à l'acte de leur tutelle. (Registres du Roi du bailliage de Chalon, fol. 433.) Françoise Damas vivait encore le 7 mars 1655. Les noms de ses enfants sont :
A. Maximilien, baron de Rouvray. Il partagea avec son frère, Hugues-Antoine de Rouvray, et son beau-frère, Louis de Pernes, par acte du 11 juin 1649, passé devant Genot, notaire royal au bourg de Nolay (Original en parchemin aux Archives de M. le baron de Damas) ;
B. Hugues-Antoine, comte de Rouvray, seigneur de Saint-Germain, de Fiennes, etc., marié, le 26 avril 1657, avec Jeanne de Choiseul de Chevigny ;
C. Françoise de Rouvray, épouse de Roland de Bournonville, seigneur de Champsigny ;
D. Anne-Jeanne de Rouvray, mariée à Louis de Pernes, comte d'Épinac ;
6° Jeanne Damas, mariée, par contrat du 24 mai 1616, avec Adrien de Choiseul, dit de Traves, seigneur de Monay et de Savigny-les-Blanzy, fils de Jean de Choiseul, dit de Traves, seigneur de Vanteaux, et de Barbe de Chastellux. Elle fit une donation, le 30 juillet 1644, à Charles Damas, avec substitution, en cas de décès sans postérité, à Louis et Philippe-Emmanuel Damas, ses neveux, et testa le 23 septembre 1662.
XX. Antoine DAMAS, baron de Marcilly, seigneur de Sassangy et de Lys, près de Tannay, vicomte de Chalon, siégea aux états de Bourgogne tenus l'an 1653. Françoise de Rouvray, sa nièce, veuve de Roland de Bournonville, le nomma exécuteur du testament qu'elle fit le 12 octobre 1645. (Registres du Roi au bailliage de Chatons.) Il avait épousé, par contrat du 18 octobre 1623, Madelaine-Éléonore DE RIMONT, fille de Louis, seigneur de Rimont et de la Rochette, maréchal des logis de la compagnie d'ordonnance du duc de Bellegarde, et de Susanne de la Colonge. Marie-Éléonore de Rimont survécut à Antoine de Damas, et fournit le dénombrement de la terre de Marcilly le 22 mars 1664. (Extraits de Peincedé, t. X, p. 672.) Elle l'avait rendu père de :
1° Charles Damas, baron de Marcilly, vicomte de Chalon, mort avant l'année 1715. Il avait épousé, le 21 novembre 1661, Marie de Ganay, morte le 19 septembre 1679, fille de Jean-David de Ganay, seigneur de Genelard, de Montaiguillon, de Laugère, etc., et de Catherine Térard. Il eut pour fille unique : Marie-Anne Damas, baronne de Marcilly, mariée avec Anne-Bernard de la Magdelaine, comte de Ragny, seigneur d'Epiry. Ils vivaient en 1714 ;
2° Louis, qui a continué la postérité ;
3° Philippe-Emmanuel Damas reçu chevalier de l'ordre de Malte le 2 février 1662, mort au château de Marcilly, au mois de février 1674 ;
4° Anne-Joseph Damas, reçu chevalier du même ordre le 14 novembre 1666, mort le 9 août 1673 ;
5° Marie-Claude Damas, abbesse du Lieu-Dieu, à Beaune, en 1671; morte en 1703 ;
6° Charlotte-Marie,
7° et Françoise-Marie, mortes religieuses dans le même monastère ;
8° Françoise-Bernarde Damas, religieuse bénédictine au monastère de Lancharre, à Chalon ;
9° Marie-Anne Damas, prieure, puis abbesse de Saint-Julien-de-Rougemont, nommée le 15 août 1683. Elle fit réédifier cette maison qu'elle gouverna pendant 31 ans. Elle mourut en 1714 (Clergé de France, t. IV, p, 662) ;
10° Françoise Damas, mariée, par contrat du 7 juillet 1667, à Pierre de Chargères, comte du Breuil, chevalier de l'ordre de Notre-Dame de Montcarmel et de Saint-Lazare, fils de Charles de Chargères, seigneur du Breuil, d'Estivaux et de Cardin, et de Marguerite de Gand.
XXI. Louis DAMAS DE MARCILLY. comte de Sassangy, seigneur de Lys, de Saint-Etienne en Bresse, du grand et du petit Limoud, de Saint-Privé, etc., capitaine d'une compagnie dans le régiment d'Auvergne, infanterie, par commissions des 16 octobre 1665 et 9 mai 1671 (Inventaire A, p. 82) , puis lieutenant des maréchaux de France en Bourgogne, siégea aux états en 1665, 1668, 1671, 1674, 1679 et 1682, et mourut en 1712, à l'âge de 76 ans. Il avait épousé, par contrat du 19 décembre 1674, Marie-Charlotte DE LA MENUE, fille unique et héritière de Théophile de la Menue, chevalier, seigneur de Saint-Privé en Châlonnais, de Saint-Didier, de Saint-Etienne en Bresse, etc., et de Marguerite Guillemette de Montconis. De ce mariage sont issus :
1° Antoine-François, dont l'article suit ;
2° Claude-Gabriel Marnas, reçu chevalier de l'ordre de Malte en 1699. II fut nommé cornette dans les carabiniers par brevet du 1er septembre 1716, puis capitaine dans le régiment du Maine, cavalerie, par commission du 16 juin 1711, et mourut en 1721 (Inventaire A, p. 84) ;
3° Antoine-Charles Damas, dit le chevalier de Thianges, reçu chevalier de Malte de minorité, en 1699. Il était commandeur de Marbotte et de Montmoreau, près de Langres, en 1731. La ressemblance frappante de ce seigneur avec Stanislas Leckzinski, roi de Pologne, le fit choisir pour représenter ce prince qui, disait-on, devait s'embarquer à Brest pour se rendre, par la mer Baltique, en Pologne, où l'attendait, en 1733, le vœu de cette nation, pour succéder au roi Auguste II, tandis que Stanislas, trompant les projets de l'Autriche et de la Russie pour s'emparer de sa personne, se rendait directement à Varsovie par la Prusse. Par suite des événements militaires qui forcèrent ce prince à abdiquer, et du traité qui l'investit des duchés de Lorraine et de Bar, à son arrivée à Nancy, le 1er mai 1737, il nomma le commandeur de Thianges-Damas son grand-veneur. Il fut depuis grand-prieur de Champagne, et mourut en 1757, le dernier de sa branche ;
4° Henri Damas, reçu chanoine-comte de Lyon au mois d'octobre 1708. Il mourut jeune peu après ;
5° Pierre Damas, mort en l'abbaye de Saint-Claude, où il avait été reçu en 1707 ;
6° Marie-Pierrette Damas, abbesse de Notre-Dame du Lieu-Dieu, à Beaune, en 1710, morte en 1757, après avoir édifié par sa grande piété cette abbaye, où elle avait été élevée dès sa plus tendre jeunesse (Clergé de France, tom. IV, pag. 484) ;
7° Charlotte-Honorée-Marie Damas, religieuse bernardine en la même abbaye. Elle vivait en 1731 ;
8° Marie-Philippe-Nicole Damas. Elle reprit de fief la terre de Sassangy, le 11 mars 1750, comme héritière de son frère le marquis de Thianges. (Extraits de Peincedé, t. X, fol. 852.) Par acte du 7 juin 1750, passé devant Laideguive et son collègue, notaires au Châtelet de Paris, elle fit donation, des terres de Sassangy et de Cersot à Jean-Pierre Damas, comte de Thianges, son petit-neveu ;
9° N. Damas de Marcilly, vivante en 1731.
XXII. Antoine-François DAMAS DE MARCILLY, qualifié marquis de Marcilly et de Thianges, seigneur de Sassangy, de Cersot, etc., élevé page du roi en la grande écurie, siégea, en 1731, aux états de Bourgogne, étant alors mestre de camp d'infanterie à la suite du régiment de Chartres. Le 28 août 1728, il avait transigé avec la duchesse d'Ognano (Louise-Elvide Damas de Tbianges, veuve de Louis de Sforce), laquelle renonça en sa faveur au legs que lui avait fait Geneviève-Françoise de Harlay, sa belle-sœur, veuve du marquis de Thianges. Antoine-François Damas mourut sans postérité à la citadelle de Chalon-sur-Saône, le 17 juillet 1748. Il avait épousé, le 22 décembre 1714. Marie BATAILLE DE MANDELOT, veuve en premières noces du comte de Tournon, colonel du régiment d'infanterie de son nom, et fille de Michel Bataille, seigneur de Mandelot, de Mavilly, de Lancey, etc., et de Colombe le Goux. Elle mourut en 1747. (Inventaire A des titres de la maison de Damas, fol. 18, 23, 81.)
MARQUIS DE THIANGES, COMTES DE CHALENCEY, etc.
XVIII. Léonard DAMAS, chevalier, seigneur de Thianges, de Fleury-la-Tour, du Deffend et du Vaux de Chizeuil, second fils de Georges Damas, baron de Marcilly, et de Jeanne de Rochechouart, partagea la succession paternelle avec Claude son frère, le 4 octobre 1560. Il fut chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre de Henri III, était enseigne de la compagnie de 30 lances des ordonnances sous la charge de M. de Cypierre lors d'une quittance qu'il donna le 1er novembre 1562, enseigne le 11 octobre 1562, puis lieutenant de la compagnie d'hommes d'armes du doc de Mayenne le 7 novembre 1577 (1). Il est qualifié bailli de St.-Pierre-le-Moutier et garde du scel de cette prévôté pour le roi dans des lettres de lui du 6 octobre 1568 (Orig. en parchemin). Il siégea aux états de Bourgogne en 1581 et 1584. Il avait épousé, par contrat du 25 janvier 1554, ratifié le 16 mars suivant, Claudine D'ORGE, baronne de Chalencey et de Gumery, dame du Deffend, fille de Jacques d'Orge, baron de Chalencey en Bourgogne, et de Françoise Siclier. (Inventaire A, fol. 95.) Ses enfants furent :
1° François, dont l'article suit ;
2° Gabrielle Damas, mariée le 2 mars 1585, à Jean de Gruel, dit de Grossove, seigneur de Pesselières, mestre de camp d'un régiment d'infanterie ;
3° Hélie Damas, épouse de François de Rabutin, seigneur de Lavau et de Forléans, baron de Bussy et d'Épiry, gouverneur de Noyers, veuf de Nicole de Saint-Belin, et fils de Christophe de Rabutin, baron de Sully et de Bourbilly, gouverneur de Semur, et de Claude de Rochebaron (Palais d'Honneur, par le P. Anselme, fol. 550) ;
4° Charlotte Damas, épouse de Jacques de Brouillart, baron de Courson.
(1) Ces trois quittances et une du 23 octobre 1565 sont scellées aux armes pleines de Damas. La quittance de 1562 est signée Damas; celle du 23 octobre 1565, L. Damas, et celle de 1577, Tienges. En 1581, Léonard Damas portait son sceau écartelé au 1er de Damas, au 2° de Rochechouart, au 3° de Damas-Digoine, et au 4° d'Aumont. Au bas d'une quittance qu'il donna le 16 octobre de la même année, on voit qu'il avait substitué aux armes d'Aumont celles de Mello. (Cabinet du Saint-Esprit et Planche des Sceaux, n° 18, 19 et 20.)
XIX. François DAMAS, baron de Thianges et de Chalencey, seigneur de Fleury-la-Tour, du Défend, du Vaux de Chizeul,de Quincey, etc., fut chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant de la compagnie de 100 hommes d'armes des ordonnances du roi sous la charge du duc de Mayenne en 1598, gouverneur de Mâcon, Noyon et Soissons, puis capitaine de cent hommes d'armes. Il siégea aux états de Bourgogne en 1584 et 1605, et fût nommé élu des mêmes états en 1611. On le nomma, le 11 mars de la même année, chevalier des ordres du Roi ; mais il mourut en 1615, avant d'avoir été reçu. Le 8 janvier de cette année, suivant acte signé par Maulays, notaire, le baron de Thianges avait reçu à foi et hommage pour le fief de la cour des Prés, messire Paul Damas, seigneur, baron d'Anlezy. (Inventaire B, fol. 39, verso.) Il avait épousé, par contrat du 31 janvier 1580, Françoise, dame DE DIO, fille de Jean Palatin, seigneur de Dio, et de Louise de Chantemerle de la Clayette. (Inventaire A, fol. 19, 33, 95.) Elle le rendit père de trois fils et de huit filles :
1° Charles, dont l'article suit ;
2° Jacques Damas, comte de Chalencey, seigneur de Gratiros, de Chastenay, de Vaudin, de Saulsure, etc., maréchal de camp. Il avait servi longtemps dans un ancien corps, lorsqu'il leva, par commission du 20 mars 1635, un régiment d'infanterie de son nom (Chalencey), qu'il conduisit en Lorraine ; il se trouva sous le cardinal de la Valette à la prise de Deux-Ponts et au secours de Mayence, puis à la prise de Binghen et au combat de Vaudrevange, où il eut occasion de se distinguer. Son corps prit la dénomination de régiment de Bourgogne par lettres du 8 décembre de la même année. Employé sous le duc de Weimar en 1636, il commanda son régiment à la prise du château d'Hohenbaar, au siège et à la prise de Saverne, à celle de Blamont et de Rambervilliers, et termina cette campagne en Franche-Comté, où il contribua au succès de plusieurs combats livrés aux ennemis. Il concourut à la défaite de la cavalerie lorraine près de la Ferrière, à la prise du château de Lure, au passage du Rhin à Rhinau, et au succès du combat où fut défait le général Werth. Employé à la défense de l'Alsace en 1637, le comte de Chalencey partit de Haguenau le 17 août, et s'empara, à la tête de son régiment, de l'île de Calichonte. Il le commanda ensuite à la prise de Slein, de Seckingen, de Lauffenbourg et de Waldshut, au mois de janvier 1638. Le 6 février de la même année, il fut créé maréchal de camp, et par commission du même jour, on lui donna le commandement de la Basse-Alsace. Le 4 mai 1639, il s'empara de la ville et du château de Fénestrange. En 1641, il marcha sous le maréchal de Châtillon, contre le comte de Soissons, et fut tué, le 6 juillet, à la bataille de la Marfée, près Sedan, où ce prince périt, en remportant la victoire sur les troupes du Roi. (Chronologie militaire, par Pinard, t. VI, p, 140) ; Gazette de France du 3 septembre 1637 et du 4 mai 1639.) Jacques Damas fut inhumé en l'église de Sainte-Madelaine-de-Chalencey, proche le marche-pied du grand autel joignant le mur du côté de l'Évangile. Ses armes étaient sculptées sur sa tombe. (Voyez Planche des Sceaux, n° 21.) Il avait épousé Henriette de la Vieuville, veuve d'Antoine de Joyeuse, seigneur de Saint-Lambert, et fille de Robert de la Vieuville, baron de Rugles et d'Arziliières, grand fauconnier de France, chevalier des ordres du Roi, et de Gabrielle de Bossut de Longueval, sa première femme. Il n'en eut point d'enfants ;
3° Claude Damas, qui fut d'abord chanoine-comte de Lyon ; depuis il épousa, le 10 décembre 1637, Marguerite Papillon, veuve de François de Gondrecourt, chevalier, lieutenant des gendarmes du duc de Lorraine. Mais ce mariage n'ayant pas été jugé valide, leurs enfants eurent recours à des lettres de légitimation qui leur furent accordées par le roi au mois de mars 1666, et qui furent registrées au parlement de Paris le 7 mai 1669 ; ces enfants sont :
A. François Damas, écuyer, aide-major au régiment de Thianges, cavalerie. Il acquit la terre de Châtenay-le-Vaudin, dont il fit hommage à l'évêque de Langres, le 6 mai 1663 ;
B. Léonor Damas, mort lieutenant au régiment de Normandie ;
C. Marguerite Damas,
D. et Charlotte Damas, mortes religieuses ursulines à Montconis près Autun ;
4° Gabrielle Damas, mariée à Jean de la Palu, comte de Bouligneux en Bresse, gentilhomme de la chambre dit roi, fils de Charles de la Palu, chevalier, seigneur de Bouligneux, et de Jacqueline de Saulx ;
5° Léonore Damas, qui épousa, par contrat du 20 novembre 1597, Jacques Palatin de Dio, comte de Montperroux et de la Roche, fils de Claude Palatin de Dio, baron de Montperroux, chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre, lieutenant d'une compagnie de cent hommes d'armes des ordonnances, et de Peronne de Malain de Lux. Léonore Damas fit son testament au château de la Roche le 7 mai 1657 (Inventaire A, p. 96) ;
6° Gabrielle Damas, la Jeune, femme de Marie-François de Montjouvent de Messey, seigneur de Montjouvent et de Messey, qui n'en eut pas d'enfants, et se remaria, en 1619, avec Angélique de Vienne de Soligny. Il était fils de Charles, seigneur de Montjouvent, et de Catherine de Bruges-la-Gruthuse ;
7° Léonore Damas, la Jeune, dame du chapitre de Remiremont ;
8° Claude Damas,
9° et Marguerite Damas, religieuses au prieuré de Marcigny-sur-Loire ;
10° Françoise Damas,
11° et Louise Damas, religieuses au prieuré de Saint-Julien.
XX. Charles DAMAS, comte de Thianges et de Chalencey, marquis de Dio, seigneur de Fleury-la-Tour, du Vaux de Chizeul, d'Estours, etc., maréchal de camp, capitaine de cent hommes d'armes, siégea aux états de Bourgogne en 1618 , 1623 et 1629. Il servit dans les guerres de 1621 et 1622, combattit au siège de la Rochelle en 1627, et obtint, par provisions données à Monceaux, le 24 août 1631, la lieutenance générale des pays de Bresse, Bugey, Valromey, Gex et du comté de Charolais, pour laquelle il prêta serment le 28 août. Il est qualifié capitaine de cent hommes d'armes des ordonnances du Roi, dans un certificat qu'il donna à Bordeaux le 16 novembre 1621. (Extr. de Peincedé, t. XVII, fol. 627.) Il fut nommé chevalier des ordres du Roi à la promotion du 14 mai 1633, et créé maréchal de camp par brevet du 8 mai 1636. Il servit en cette qualité en Bourgogne sous les ordres du prince de Condé a et concourut à la prise de plusieurs places en Franche-Comté. L'an 1637, il défit, au mois de janvier, plusieurs partis qui infestaient la frontière ; et au mois de mars, à la tête de 1300 hommes, il tailla en pièces 2000 impériaux qui assiégeaient les châteaux de Cornod et de Vaugrigneuse, en Bresse, Il mourut à Charolles, chef-lieu de son gouvernement, le 26 juin 1638. (Chronologie militaire, t. VI, p. 121 ; Gazette de France des 17 janvier et 26 mars 1637, et 3 juillet 1638 ; Hist. de Louis-le-Juste, par du Pleix, pp. 95, 382, 446.) Il avait épousé, par articles du 5 décembre 1609, Jeanne DE LA CHAMBRE, fille de Jean de la Chambre, comte de Montfort, baron de Ruffey et de Branges, seigneur de Savigny en Revermont, chevalier de l'ordre du Roi, capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances, et de Claudine de Nanton. La comtesse de Thianges fit son testament le 3 juillet 1651. Elle eut pour enfants :
1° Claude Damas, marquis de Thianges, mort à l'académie à Paris ;
2° Claude-Léonor, dont l'article suit ;
3° Françoise Damas, mariée, par contrat du 17 janvier 1646, avec Gaspard d'Albon, marquis de Saint-Forgeux, fils de Pierre d'Albon, seigneur de Saint-Forgeux, chevalier de l'ordre du Roi, et de Marthe de Sassenage, sa seconde femme ;
4° Léonore Damas, femme, par contrat du 14 novembre 1649, de Philippe du Maine, comte du Bourg et de l'Espinasse, fils d'Antoine du Maine, seigneur du Bourg, de l'Espinasse et de Changy, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, maréchal de camp et gouverneur d'Antibes, et de Marie de Boyer de Choisy, sa seconde femme ;
5° Edmée-Catherine Damas, morte sans alliance le 16 janvier 1648, et inhumée au Temple, à Paris.
XXI. Claude-Léonor DAMAS, marquis de Thianges, comte de Chalencey, seigneur de Savigny, de Dio, de Quincey, du Deffend, de Fleury-la-Tour, d'Estours, de Gratiroz et du Vaux de Chizeul (1), mestre-de-camp de cavalerie, siégea aux états de Bourgogne tenus en 1645, 1662 et 1682. Il servit dans la guerre contre les princes ligués, en 1650, et, ayant été attaqué au mois d'août, en Berry, il se retrancha dans une ferme, et s'y défendit avec la plus grande intrépidité. (Gazette de France du 17 août 1650.) Par acte du 10 juin 1608, reçu par Charleu et Larget, notaires sous le scel de Saint-Pierre-le-Moutier, il vendit la terre de Fleury-la-Tour à puissante dame Madeleine Hanapier, veuve de puissant seigneur Antoine Damas, comte d'Anlezy. (Inventaire B, fol. 45, verso.) Le marquis de Thianges avait épousé, en 1655, Gabrielle DE ROCHECHOUART, fille de Gabriel de Rochechouart, duc de Mortemart, pair de France, chevalier des ordres du Roi, premier gentilhomme de la chambre, et de Diane de Grandseigne de Marsillac. La marquise de Thianges mourut à Paris le 12 septembre 1693, et fut inhumée dans l'église des pénitents de Picpus. Le marquis de Thianges, capitaine des chevau-légers du cardinal de Mazarin en 1656, était colonel d'un régiment de cavalerie étrangère pour le service du roi, en Italie, en 1658. Il laissa de son mariage :
1° Claude-Henri-Philibert, dont l'article suit ;
2° Diane-Gabrielle Damas de Thianges, mariée, par contrat du 15 décembre 1670, avec Philippe-Julien Mancni Maxarini, duc de Nevers et de Donzy, chevalier des ordres du Roi, capitaine-lieutenant de la 1re compagnie des mousquetaires de la garde, gouverneur et lieutenant général du Nivernais, mort à Paris le 8 mai 1707, fils de Michel-Laurent Mancini, et d'Hiéronime Mazarini. La duchesse de Nevers mourut le 11 janvier 1715 ;
3° Louise-Elvide Damas de Thianges, alliée, par contrat du 30 octobre 1678, à Louis Sforce, duc d'Ognano et de Segni, comte de Santa-Fiore, souverain de Castel-Arquato en Lombardie, chevalier des ordres du Roi, fils de Marius Conty-Sforce, duc d'Ognano, comte de Santa-Fiore, et de Renée de Lorraine-Mayenne. Elle fut successivement dame d'honneur de la Reine d'Espagne (douairière du roi Louis Ier) et dame d'honneur de Françoise-Marie, légitimée de France, veuve de Philippe, petit-fils de France, duc d'Orléans, régent du royaume. La duchesse d'Ognano étant morte sans enfants en 1732, tous ses biens passèrent au duc de Nevers, son neveu, père du duc de Nivernais, qu'elle avait institué son héritier ;
4° Gabrielle Damas, religieuse à Molaise en 1692.
(1) Le registre des états de Bourgogne lui donne la qualité de duc de Pont-de-Vaux.
XXII. Claude-Henri-Philibert DAMAS, marquis de Thianges, comte de Chalencey, lieutenant-général des armées du Roi, naquit en 1663. Il commença à servir au siège de Luxembourg, en qualité de volontaire, au mois de juin 1684. Il entra ensuite dans les mousquetaires, et en sortit en 1688. On le nomma, le 6 septembre de la même année, aide de camp de Monseigneur (le grand dauphin), et on lui donna, par commission du 25 du même mois, le commandement du régiment de Cambis, alors régiment de Vivonne. Il accompagna Monseigneur au siège et à la prise de Philisbourg, de Franckenthal, de Manheim, et à la soumission de quelques autres villes du Palatinat. Employé à l'armée d'Allemagne, en 1689, sous le maréchal de Duras, le marquis de Thianges fut détaché, au mois de mai, par le baron d'Asfeld, pour brûler quelques villages et nettoyer la campagne. Parti de Bonn à la tête de huit compagnies de grenadiers, il marcha d'abord sur Rhindorff, fortifié par des redoutes, un double fossé et des haies vives. Il s'élança, lui deuxième, dans le fossé, franchit une barrière défendue par les Prussiens, les poursuivit l'épée à la main, et, secondé par les grenadiers qui marchaient sur ses traces, il enleva les redoutes, fit brûler cinq villages, rasa les fortifications et se retira presque sans perte. Il continua à servir sons Monseigneur, en 1690, combattit au siège et à la prise de Villefranche, de Montalban, de Saint-Ospicio, de Nice, de Veillane, de Carmagnolle et du château de Montmélian, en 1691, sous les ordres du maréchal de Catinat. Le marquis de Thianges fut employé ensuite à l'armée de la Moselle, puis en Flandre. Il fut blessé au combat de Steinkerque en 1692, et néanmoins continua de servir et se trouva au bombardement de Charleroy, la même année. Nommé brigadier d'infanterie, le 30 mars 1693, il fut légèrement blessé d'une balle au combat de Bossut, près de Valcourt, et se distingua à la bataille de Nerwinde et au siège de Charleroy. Il servit à l'armée d'Allemagne sous les maréchaux Lorges et de Joyeuse, en 1694 et 1695 ; à l'armée de la Meuse sous le maréchal de Boufflers, en 1696 et 1697 ; à celle de Flandre sous le même maréchal par lettres du mois de juin 1701. On le créa maréchal de camp le 29 janvier 1702, et il fut employé à l'armée d'Allemagne sous le maréchal de Catinat, par lettres du 8 mai. En 1705, il servit au siège de Brisack sous le duc de Bourgogne, au siège de Landau et à la bataille de Spire sous le maréchal de Tallart. Il combattit à Hochstaedt sous le même maréchal, en 1704, et obtint le grade de lieutenant-général des armées par pouvoir du 26 octobre. Employé en Bretagne par lettres du même jour, il commanda à Saint-Malo, jusqu'à sa mort, arrivée le 4 janvier 1708, à l'âge de 44 ans. (Chr. hist. milit., t. IV, p. 555 ; Gazette de France des 9 juin 1684, 11 juin 1689 et 16 août 1693, Annales du Temps.) Il avait épousé : 1° Anne DE LA CHAPELLE, dame de la Roche-Giffart en Bretagne, morte en couches le 7 juillet 1686, et son enfant le même jour. Elle était fille de Henri II de la Chapelle, marquis de la Roche-Giffart, et de Marguerite de Machecoul ; 2* le 2 mars 1695, Geneviève-Françoise DE HARLAY, fille de Bonaventure-François de Harlay, marquis de Breval et de Champvallon, lieutenant-général des armées du roi, et de Geneviève de Fortia du Plessis. Il n'y eut de ce mariage que deux enfants qui moururent en bas âge. Geneviève-Françoise de Harlay, par son testament du 3 juillet 1708 et son codicile du 23 août 1714, fit son légataire universel le comte de Marcilly (Antoine-François Damas), à la charge par lui de porter le nom de Thianges, et en cas qu'il mourut sans postérité avec substitution à la branche d'Anlezy. Elle mourut le 9 avril 1728.
BARONS, COMTES ET MARQUIS D'ANLEZY.
XV. Jean DAMAS, II° du nom, seigneur d'Anlezy, de Crux et de Montigny-aux-Amognes, second fils d'Erard Damas, chevalier, seigneur de Marcilly, et de dame Isabeau d'Avenières, dame d'Anlezy, épousa au château de Crux, par contrat du 10 février 1446 (v. st.), Jeanne DE MELLO, dame de Savigny, sœur de Claude de Mello, mariée le même jour et dans le même château avec Jacques Damas, seigneur de Marcilly, son frère aîné, et fille de noble et puissant seigneur Jean de Mello, chevalier, seigneur de Saint-Parise, de Saint-Martin en Morvan, du Vaux de Chizeul, et de Marguerite de Ventadour, sa première femme. Il est fait mention dans l'Inventaire B, fol. 3, de lettres de chevalier d'honneur, données à Jean Damas par Charles, comte de Nevers et de Rethel, le 16 avril 1455. Il est nommé Jean Damais, et qualifié conjointement avec Jacques, son frère, seigneur des château et terre de Marcilly, dans des lettres qu'ils obtinrent du roi Charles VII, datées de Feurs en Forez, le 14 juin 1457. lesquelles faisant droit à leur requête, ordonnent au bailli de Mâcon d'entendre les témoins de ces deux frères dans un procès qu'ils soutenaient contre Pierre Paquier, écuyer, à raison de la justice de la maison de Saint-Privé, possédée par ledit Paquier, et mouvante du ressort et de la juridiction de Marcilly. (Preuves de 1767.) Jean Damas, seigneur d'Anlezy, fut confirmé par une sentence du bailliage de Nevers, du 5 juillet 1468, dans la tutelle de Philippe, Jean, Antoine et Anne Damas, ses neveux et nièce. Jeanne de Mello, veuve de messire Jean Damas, acquit les terre, justice et seigneurie de Saint-Martin du Puis, de Huguenin des Choux, d'Anlezy, par acte du 24 novembre 1473, reçu par Duclos, notaire. (Inventaire B, fol. 13, verso, et 24, verso.) Jeanne de Mello épousa en secondes noces noble seigneur Erard de Laye, écuyer, seigneur de Bellegarde, suivant un acte qu'elle passa à Crux le 4 juin 1489, devant Jean Arnoult, prêtre, juré du roi et notaire de la prévôté de Saint-Pierre-le-Moutier, en son nom et en ceux de Claude et Pierre Damas, ses fils, et de Jean, leur frère absent. Elle avait eu du seigneur de Marcilly, son premier mari :
1° Louis Damas, chevalier, seigneur de Montigny et de Crux, conseiller et chambellan du roi Louis XI, auquel ce prince manda, par lettres patentes du 9 février 1479 (v. st.), de faire fournir des vivres suffisants à son armée de Bourgogne, par le comté d'Auxerrois et le pays circonvoisin. (Inventaire B, fol. 3.) il mourut sans postérité ;
2° Claude, dont l'article suit ;
3° Pierre Damas, écuyer, coseigneur de Crux et de Marcilly. Le 8 août 1516, par acte reçu par Desbœufs, notaire, il acquit de messire Claude de Pontaillier, seigneur de Chastillon-en-Bazois, le tiers de la justice et des cens, rentes et bordelage de Pontois. (Inventaire B, fol. 24.) Il fit donation de tous ses biens à Jean, Engilbert et Charles Damas, ses neveux, par acte du 15 janvier 1522 (Preuves de Cour, en 1767) ;
4° Jean Damas. Le duc de Bourbon donna un mandement le 3 octobre 1490, portant remise, en sa faveur et pour Pierre Damas, son frère, de la somme de 160 livres tournois (Inventaire B, fol. 3) ;
5° Marie Damas, mariée, par contrat du 4 juin 1480, reçu par Decourcelat et Beaulieu, notaires, avec puissant seigneur Guillaume de la Queuille, chevalier, seigneur de Florac et de Châteaugay en Auvergne, conseiller et chambellan de Jean II, duc de Bourbon, gouverneur des montagnes d'Auvergne et de la ville de Moulins. Le 7 du même mois de juin, Marie Damas fit renonciation de tous ses droits paternels et maternels en faveur de ses frères (Inventaire B, fol. 5, verso, et fol. 6, recto) ;
6° Jeanne Damas, épouse de noble seigneur Adrien de Digoine, écuyer, seigneur de Demain, qui, par acte du 19 octobre 1513, reçu par Brunot, notaire, lui assigna son douaire sur la terre de Tole, en Bourgogne. (Inventaire B, fol. 5.) Le même Adrien de Digoine, après 35 ans de mariage avec Jeanne de Damas, lui fit donation, du consentement d'Antoinette de Digoine, sa sœur, de la maison forte, et des terre, justice et seigneurie de Demain, ainsi que de tous ses biens meubles pour en jouir sa vie durant, par acte du 22 décembre 1517, passé devant Jean Bunot, clerc-juré du Roi, sous le scel de la prévôté de Saint-Pierre-le-Moutier. Jeanne Damas survécut à Adrien de Digoine. Le 20 février 1522 (v. st.), elle fit donation à sa belle-sœur, Antoinette de Digoine, de la somme de 3,000 livres qui lui avait été constituée en dot (Preuves de 1767) ;
7° Louise Damas ;
8° Marie Damas,
9° et Françoise Damas, religieuses ursulines au monastère de la Fermeté. Claude et Pierre Damas, leurs frères, leur assignèrent pour pension viagère le revenu de la terre de la Cour-des-Prés, par acte du 8 février 1520 (v. st.), reçu par Bauldrier, notaire (Inventaire B, fol. 7).
XVI. Claude DAMAS, écuyer, baron d'Anlezy et de Crux, seigneur de Montigny-aux-Amognes, de Saint-Parise-le-Châtel, etc., reçut la foi et hommage de Charles des Prés, seigneur de Taconnay, par acte devant Debouste, notaire, le 12 septembre 1508. (Inventaire B, fol. 17, verso.) Noble homme Claude de Damas, écuyer, seigneur d'Anlezy et de Crux, est nommé avec son frère Pierre, dans des lettres du lieutenant-général du bailliage de Nivernais, du 5 septembre 1513, portant remise d'une cause qu'ils avaient contre nobles hommes Simon des Ruaux, écuyer, et Perrinet Robin. Il est nommé noble seigneur Claude de Damas, dans la donation faite à sa sœur, par Adrien de Digoine, son mari, le 22 décembre 1517. Claude Damas ne vivait plus le 15 janvier 1522. Il laissa de son mariage avec Antoinette DE DIGOINE, sœur et héritière d'Adrien de Digoine, seigneur de Demain, et fille d'Antoine, seigneur de Digoine, et de Marguerite de Jaucourt :
1° Jean, III° du nom, qui suit ;
2° Engilbert Damas. Il mourut sans postérité après l'année 1524 ;
3° Charles Damas, prieur de Saint-Saulge. Le 6 juin 1543, par acte reçu par Augay et Billard, notaires, il fournit l'aveu et dénombrement de la terre et baron d'Anlezy à Claude de Pontaillier, seigneur de Chastillon-en-Bazois. Il mourut avant le 22 avril 1558 ;
4° Marguerite Damas, mariée, par contrat reçu par Beaulieu, notaire, le 9 août 1517, avec noble seigneur Jean de Lugny, seigneur de Dracy, de Lurcy et autres lieux (Inventaire B, fol. 5) ;
5° Louise Damas, mariée, par contrat reçu par Delaplace et Duplessis, notaires, le 8 août 1525, avec François de Saint-Julien, seigneur de Vemers, fils de noble seigneur Antoine de Saint-Julien. (Inventaire B, fol. 4, verso, fol. 5, recto.)
XVII. Jean DAMAS, III° du nom, écuyer, baron d'Anlezy et de Crux, seigneur de Demain, de Montigny et de Saint-Parise, qualifié noble et puissant seigneur, reçut la foi et hommage de noble homme Jean Lebault, et lui donna main-levée de la saisie féodale de ses héritages, par acte reçu par Bauldrier, notaire, le 10 juin 1532. Il passa une procuration à Anlezy, devant Corvol, notaire, le 3 février 1539 (v. st.), pour solliciter de la duchesse de Longueville, dame de Château-Chinon, un délai pour fournir à cette princesse l'aveu et dénombrement de la terre de Creusay et de l'étang de Quincampoix, mouvants de la baronnie de Château-Chinon, dont il fit foi et hommage le 25 du même mois. Jean Damas, tant en son nom qu'en celui de Charles, son frère, prieur de Saint-Saulge, fit foi et hommage et fournit aveu et dénombrement le 25 juin 1543, à Claude de Pontaillier, chevalier, seigneur de Chastillon-en-Bazois, pour la terre et baronnie d'Anlezy et pour tout ce que ces deux frères tenaient en fief de ce seigneur (Preuves de 1767.) Le 25 mai 1547, suivant acte reçu par Delaplace, Jean Damas acquit de Jean Afforty ce que ce dernier possédait dans la terre et seigneurie de Pontois (Inventaire B, fol. 15, verso, 17, verso, et 23, verso.) Le 4 novembre 1547, suivant acte passé au château de Demain, devant Denis Bellard clerc, notaire juré sous le scel de la prévôté de Nevers, Jean Damas, agissant en son nom et en celui de son frère Charles, tous deux barons d'Anlezy et seigneurs de Crux à la partie de Marcilly, de Demain, de Montigny-aux-Amognes et de Saint Parise-le-Châtel, firent l'aveu et dénombrement de ce qu'ils tenaient à foi et hommage de messire Claude de Pontaillier, seigneur de Chastilion-en-Bazois, dans les paroisses de Meurry, Bazeulles, la Collancelle et Saulvin. Haut et puissant seigneur Jean Damas, baron d'Anlezy, reçut l'hommage que lui fit le 17 juin 1556 Toussaint Germain, seigneur de Priseux, pour ladite terre, mouvante du château de Crux. Il mourut le 27 juillet de la même année. Il avait épousé, par contrat du 30 avril 1524, reçu par Delaplace, notaire, Jeanne DE BAR, fille de noble seigneur François de Bar, chevalier, seigneur de Baugy et de la Guierche en Berry et de Renée de Montberon. Ladite Jeanne de Bar, contractant de l'autorité de son père et du consentement de haute et puissante princesse Marie d'Albret, comtesse de Nevers. Elle survécut à son mari, à côté duquel elle fut inhumée à Crux le 22 décembre 1562. Leurs enfants furent :
1° Jean, IV° du nom, dont l'article suit ;
2° Erard Damas,
3° et René Damas, ils firent un partage avec leur frère aîné et leurs sœurs, suivant acte reçu par Marion, notaire, le 24 août 1552 (Inventaire B, fol. 8) ;
4° Charlotte Damas, épouse de Pierre de Raffignac, seigneur de Meauce, de Quaize et de Bouhy en Nivernais, lequel donna quittance de 7,000 livres pour la dot de sa femme à son beau-père, le 6 mai 1580, par acte reçu par Augay, notaire (Inventaire B, fol. 4) ;
5° Léonarde Damas ;
6° Françoise Damas, mariée, par contrat du 5 février 1553, reçu par Bailezy, notaire, à Georges, seigneur de Veillan, d'Antigny et de Brinay, fils d'Edme, seigneur de Veillan et de Brinay, et de Cécile Stuart, dame d'Antigny (Inventaire B, fol. verso) ;
7° Marie Damas, mariée, par contrat du 20 février 1571, passé devant Augay, notaire, avec François de Bonnay, seigneur de Vomas, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Henri IV, lieutenant de la compagnie de 100 hommes d'armes de M. de la Guiche, depuis capitaine de 50 hommes d'armes, et maréchal de camp des armées du roi en Poitou. (Inventaire B, fol. 4.) De leur mariage est issu, entre autres enfants :
Philibert de Bonnay, reçu chanoine de l'église de Saint-Jean, et comte de Lyon en 1596.
XVIII. Jean DAMAS, IV° du nom, baron d'Anlezy et de Crux, seigneur de Montigny, de Saint-Parise, de Trouhans, de Demain, de Sardy-les-Forges, etc., chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant au gouvernement de Nivernais, était en 1568, guidon de la compagnie d'ordonnance de M. de Giry. Depuis il fut enseigne de la compagnie d'ordonnance du comte de Rethelois (1), et gentilhomme ordinaire de la chambre de Henri III. Il devint seigneur de Néronde par échange avec noble Jean de Foulé, suivant acte reçu, par Augay, notaire, le 26 juin 1571, et fit foi et hommage pour cette terre, à Paul de Pontaillier, chevalier, seigneur de Châtillon-en-Bazois, le 30 avril 1575. Le 15 du même mois, acte passé par Bellard, notaire, haut et puissant seigneur messire Jean Damas, vicomte de Druye, baron d'Anlezy, avait donné le dénombrement de la terre de Crux, à très hauts et très illustres prince et princesse, le duc et la duchesse de Nivernais. (Inventaire B, fol. 15, 17 et 37 verso) Jeanne de Mignotie, dame de Bissy, épouse de Vincent de Brecy, écuyer, seigneur de Clerfons, lui avait fait hommage pour la terre et seigneurie de Bissy, mouvante de sa châtellenie de Crux, par acte du 16 avril 1574, passé au château de Crux, devant Bellard, notaire au duché de Nivernais. Le baron d'Anlezy, ayant eu procès avec messire François de Pontaillier, seigneur de Vaux, chevalier de l'ordre du Roi, par rapport à la justice de la Collancelle, de Vaux, de Crux et de Demain, une sentence du lieutenant-général du bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier, du 27 janvier 1578, régla les limites desdites terres, le baron d'Anlezy fut maintenu dans la moitié indivise de la justice et seigneurie de la Collancelle, la justice de Vaux fut séparée de celle de Demain par des bornes fixes, ainsi que de celle de Crux, et les parties furent confirmées chacune en particulier dans les droits de leurs dites justice. (Preuves de 1767) Il avait épousé, par contrat reçu par Delavau et Regnard, notaires, le 8 octobre 1559, mariage célébré le 19 février 1560 (v. st.), Edmée DE CRUX (2), dame de Sardy-les-Epiry, de la Tour-Loran, de Fetigny et de Montputois, vicomtesse de Druye en Nivernais, fille de Jean de Crux, écuyer, vicomte de Druye, seigneur de Sardy, Fetigny, la Tour-Loran, la maison forte de Larrable, Montbertois, Arcy-le-Sec, Champeaux, etc., et de Marguerite de la Rivière (3). Jean Damas siégea aux états de Bourgogne en 1678. Lui et sa femme firent le partage de leurs biens entre leurs enfants, par acte du 16 juillet 1585, reçu par Pillot et Bellard, notaires. II mourut le 13 août 1586. Haute et puissante dame Edmée de Crux, veuve de puissant seigneur messire Jean Damas, baron d'Anlezy et de Crux, reçut un dénombrement d'honorable homme Philibert le Roux, seigneur de Marigny, par acte reçu par Jean Prévôt, notaire, sous le scel du duché de Nevers, le 1er avril 1606. (Inventaire B, fol. I, verso 8, 17.) Edmée de Crux vivait encore le 28 août 1608. Elle avait eu de Jean Damas, 17 enfants :
1° Jean Damas, baron d'Anlezy et de Crux, né au château d'Anlezy le 21 août 1564, mort en Poitou dans la guerre contre les religionnaires, en 1589 ;
2° Paul, qui a continué la postérité ;
3° François Damas, né au château de Crux le 16 octobre 1572, chevalier de l'ordre de Malte. Il fit ses preuves en 1586. On trouve dans les Titres de Nevers, t. II, p. 911, layette cotée, Saint-Saulge (Bibliothèque royale), la déclaration faite par Édmée de Crux, dame d'Anlézy, de ne prétendre aucun droit de justice et de propriété au lieu du bois de Chivay, où elle avait fait élever une croix afin de reconnaître la place où Français de Damas, son fils, chevalier de l'ordre de Malte, était décédé de mort subite ;
4° Pierre Damas, né au château de Crux le 5 mai 1585, prieur de Saint-Réverien, en Nivernais ;
5° Antoinette Damas, née au château de Crux le ler septembre 1566, mariée : 1° à messire Adrien de Veillan, chevalier seigneur de Brinay ; 2° par contrat du 29 février 1588, avec Edme de Bonnay, avec lequel il vivait le 9 juin 1614. (Inventaire B, fol.4,8, verso) ;
6° Marguerite Damas, née au château de Crux en 1570, morte en bas-âge ;
7° Edmée Damas, née au château de Saint-Parise le 19 octobre 1571, mariée, par contrat du 27 mai 1591, avec messire Antoine de Veillan, seigneur de Giry (inventaire B, fol. 4) ;
8° Marie Damas, née au château de Crux le 11 mai 1574. Elle fit profession au couvent des claristes de Nevers le 10 mai 1587 (Inv. B, fol. 7) ;
9° Marguerite Damas, née au même château le 13 juin 1575, religieuse au couvent de Sainte-Claire de Décize en 1593 (Inv. B, fol. 7) ;
10° Anne Damas, née le 14 août 1576, religieuse ;
11° Gabrielle Damas, née le 15 octobre 1577, admise en noviciat au couvent des bénédictines de Nevers le 4 juin 1587 (id.) ;
12° Antoinette Damas, née le 20 juin 1578, religieuse au couvent de Sainte-Claire de Gien en 1597 (id.) ;
13° Valentine Damas, née le 18 janvier 1579 ;
14° Françoise Damas, née le 1er juillet 1581, religieuse clariste à Moulins en 1590 (Inv. B, fol. 6, verso) ;
15° Elisabeth Damas, née le 15 février 1582 ;
16° Louise Damas, née le 10 mai 1584, mariée, par contrat du 20 décembre 1605, passé devant Roy, notaire, avec Barthélemi de Clugny, chevalier, seigneur de Pont-d'Ain, fils de Charles de Clugny, seigneur du même lieu et des grands Varennes et de Judith de Crecy. Il fit son testament le 5 septembre 1623 et mourut sans enfants (Inventaire B, fol. 5, verso ; Extraits de Paillot, p. 94) ;
17° Jeanne Damas, née posthume le 20 novembre 1586, mariée à N. de Roux, seigneur de Gaudigny.
(1) Il existe parmi les titres scellés, à la Bibliothèque royale, deux quittances de Jean IV, baron d'Anlezy. La première, du 25 février 1568, est scellée d'un sceau en cire rouge, à la croix ancrée avec une bordure. Le sceau de la seconde quittance, du 14 janvier 1579, également sur cire rouge, ne présente plus de bordure. (Voyez la Planche des Sceaux, n° 22, 25.)
(2) Le contrat porte que la célébration du mariage aurait lieu quand Edmée de Crux aurait atteint l'âge de 12 ans.
(3) Marguerite de la Rivière, veuve de Jean de Crux, donna des pouvoirs pour administrer les biens de la succession de son mari, pardevant Beauquesne, tabellion de Coulanges, le 19 avril 1564. (Orig. en parchemin).
XIX. Paul DAMAS, chevalier, comte d'Anlezy, baron de Crux, vicomte de Druye, seigneur de Montigny, de Saint-Pierre, de Demain, de Sardy (1), de Fetigny, de la Tour-Loran, de Monputois, etc., chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre de Louis XIII, conseiller-d'état par brevet du 15 octobre 1616, était né au château de Crux le 31 juillet 1569. Le roi lui accorda une pension de 3600 livres, par brevet du 20 octobre 1614. (Inventaire A, p. 98, chevalier du Saint-Esprit, vol. 69, fol. 2993.) Le 17 février 1618, Paul Damas rendit hommage pour sa baronnie d'Anlezy, mouvante du château de Chastillon-en-Bazois, à Pierre de Saint-Chamans, baron du Pescher, et en fournit l'aveu et dénombrement le 10 décembre de la même année. En 1622, il siégea aux états de Bourgogne. Il avait épousé, par contrat du 31 mai 1606, passé devant Desmarquets, notaire au Châtelet de Paris, Hélène ARNAULT, dame des Gouffiers (2), pour laquelle il s'était battu en duel la même année. Elle était fille de noble seigneur François Arnault, seigneur des Gouffiers en Angoumois, et de Gabrielle du Feydit. (Invent. B, fol. 14 ; orig. en parchemin aux archives de M. le baron de Damas.) Hélène Arnault des Gouffiers survécut au baron d'Anlezy. Elle était remariée en secondes noces à messire Gilles du Breuil, seigneur de Théon et de Château-Bardon, chevalier de l'ordre du Roi, lorsque, par acte du 17 août 1647, reçu par Viallot, notaire royal, elle fit le partage de la succession de son premier mari, conformément aux dispositions mutuelles qu'elle avait faites avec lui le 20 juin 1613. Elle ne vivait plus le 25 septembre 1648. (Inventaire B., fol. 8 verso) Paul Damas en avait eu :
1° Antoine ou Antoine-Charles, qui suit ;
2° François, auteur de la branche des COMTES DE CRUX, rapportée ci-après ;
3° Jean-François Damas. Le 5 mars 1540, il fit ses preuves au grand prieuré de France pour être reçu chevalier de Malte. Il fut commandeur d'Orléans. Il était mestre-de-camp d'un régiment de cavalerie entretenu pour le service du roi, lorsque son frère François le chargea de la curatelle de ses enfants, par son testament du 8 décembre 1658 ;
4° Achille Damas, dit l'abbé d'Anlezy, prieur commendataire d'Ambierle et de Saint-Réverien, auquel échurent les terres de Demain, de Saint-Parise-le-Châtel et de Montigny en partie, par le partage du 17 août 1647. Il mourut peu après. Ses frères Antoine et François transigèrent sur le partage de sa succession par acte reçu par Delin, notaire le 17 février 1653 (Inventaire B, fol. 10, verso) ;
5° Edmée Damas, mariée, par contrat du 24 octobre 1637, reçu par Prévost, notaire, avec François Bartholi, chevalier, baron de Saint-Bonnet-en-Forez, chevalier de l'ordre du Roi, mestre-de-camp d'un régiment d'infanterie. Il vivait le 30 août 1667 (Inventaire B, fol. 2, verso) ;
6° Marie Damas, mariée, par contrat passé devant Augay, notaire, le 4 novembre 1640, avec Claude Marion, comte de Druye, conseiller d'état et des finances, fils de Simon Marion, baron de Druye, et de Madelaine de Montescot. Elle mourut en 1678. (Inventaire B, fol, 3, verso.)
(1) La terre de Sardy-les-Forges fut vendue par Paul Dumas à messire François Savary, par acte du 15 juillet 1614 reçu par Levasseur et Muret, notaires au Châtelet de Paris.
(2) On a l'inventaire des meubles du château des Gouffiers qu'ils firent faire pardevant le juge ordinaire dudit lieu, le 25 mai 1607 (Orig. en papier.)
XX. Antoine ou Antoine-Charles DAMAS, chevalier, comte d'Anlezy, seigneur de Montigny, de Saint-Thibault, des Gouffiers, de Champoux, de Montputois, de Fetigny, vicomte de Druye, épousa par contrat 4 Juillet 1635, reçu par Beurrey et Ferrier, Madelaine HANAPIER, dame de Fleury-la-Tour, en 1658, fille de Jacques Hanapier, seigneur de Milleraie, conseiller du roi en ses conseils d'état et privé, et son conseiller en la cour des aides, et de Françoise le Prévost. Le comte d'Anlezy fit un accord avec ses frères le 25 septembre 1648, et fut fait conseiller d'état le 17 février 1649. Il fit son testament devant Bunot et de Saint-Vaast, notaires, le 11 avril 1652, et mourut avant le 22 janvier 1665. (Inventaire A, fol. 98 ; Inventaire B, fol° 8.) Madelaine Hanapier, sa veuve, reçut la foi et hommage que lui rendit, par rapport à la terre de Montigny-aux-Amognes, messire Gabriel de Thianges, pour son fief du Taillet-lès-Meurs, par acte reçu par Viode, notaire, le 29 novembre 1660. (Inventaire B, fol. 9 verso, fol. 16 verso.) La comtesse douairière d'Anlezy, fit son testament olographe le 4 octobre 1679, reçu par Chevalier, notaire royal à Nevers. (Orig. aux Arch. de M. le baron de Damas.) Elle voulut être inhumée sans pompe, en l'église d'Anlezy, près de son mari, avec lequel elle avait déjà fait un testament mutuel le 9 juin 1654. (Inventaire A, p. 78.) Elle légua la terre de Fleury la-Tour à l'aîné de ses petits-fils, avec substitution à ses frères, à défaut d'hoirs mâles, et leur donna pour tuteur et curateur Camille Savary, comte de Brèves, leur cousin.
XXI. Nicolas-François DAMAS, comte d'Anlezy, vicomte de Druye, seigneur de Montigny, Fetigny Pierrefitte, Ferrières, Champoux, d'Arcy, des Gouffiers, de Florac, etc., capitaine-enseigne des gendarmes de la Reine, fils unique d'Antoine Damas, comte d'Anlezy, et de Madelaine Hanapier, rendit hommage an roi en la chambre des comptes de Dijon le 13 août 1667, pour la seigneurie de Fetigny, mouvante du comté d'Auxerre, et les 18 février 1658 et 5 décembre 1669, à la seigneurie de Chastillon-en-Bazois pour la terre d'Anlezy, suivant actes reçus par Prévost et Dubiez, notaires royaux. (Inventaire B, fol. 15.) Il avait épousé, par contrat du 21 août 1668, passé devant Gabillon, notaire au Châtelet de Paris, Marie-Agnès TIERCELIN, fille d'honneur de la reine, fille de feu messire Jean Tiercelin de Rancé, chevalier, seigneur de la Chapelle-Balon, du Chastelier, etc., et de dame Jeanne-Marie Turpin, avec laquelle le comte d'Anlezy transigea pour les droits de sa femme le 17 septembre 1678, pardevant Théolat, notaire à Bourges. (Orig. en papier.) Le 10 juillet 1679, devant Prévost, notaire et tabellion royal du bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier, le comte et la comtesse d'Anlezy firent un testament mutuel. La terre d'Anlezy, léguée par préciput à Louis-Antoine-Erard Damas, leur fils aîné, devait, à son défaut d'hoirs mâles, échoir à l'aîné de leurs autres fils survivants, et successivement toujours à l'aîné mâle de leur descendance. Marie-Agnès Tiercelin, restée veuve avant le 7 novembre de la même année, fit hommage le 27 janvier 1680, au cardinal Mazarin, pour la vicomté de Druye, mouvante de son duché de Nivernais. Elle fit un dernier testament à Moulins, devant Beruyer et Philippard, notaires royaux, le 19 octobre 1683. Elle voulut que son corps fût transporté et inhumé en l'église d'Anlezy, dans le tombeau de son mari, et son cœur remis aux Urselines de Nevers. Sur les 120 mille livres qu'elle avait eues en dot, elle en donna 60 mille à son fils aîné ; le surplus dut être partagé également entre ses trois autres enfants. Elle mourut dans le même mois, laissant sous la tutelle de Madelaine Hanapier, comtesse d'Anlezy, leur aïeule, trois fils et une fille. (Originaux aux Arch. de M. le baron de Damas.)
1° Louis-Antoine-Erard, dont l'article viendra ;
2° Nicolas-François Damas, marquis d'Anlezy, vicomte de Druye, capitaine de cavalerie au régiment de Saint-Pouange, puis mestre-de-camp de cavalerie par commission du 25 janvier 1705. Il partagea les successions paternelle et maternelle avec son frère aîné le 8 août 1698. (Inventaire A, fol. 23.) Le marquis d'Anlezy fut tué le 28 mai 1707 dans un combat livré sur le chemin de Pforzheim à Dourlach contre un corps de 500 cuirassiers allemands qui défendaient le passage de Wittemberg forcé par les Français. (Gazette de France du 11 juin 1707 et Histoire de la milice française, par le P. Daniel, p. 476.) Il avait épousé, par contrat du 14 mars 1697, Marie-Madeleine des Vaux, morte le 3 février 1712, fille d'Antoine des Vaux, écuyer, seigneur de Chêne-Bécard, près la Ferté-Aleps, et de Marie-Armande Ferry. (Inventaire A, fol. 19.) Leurs enfants furent :
A. Louis François Damas, marquis d'Anzely, lieutenant-général des armées du roi, né le 7 janvier 1698. Il fut reçu page du roi en la petite écurie le ler avril 1713. Il en sortit le 5 mars 1715, pour passer lieutenant réformé au régiment du Roi. Il y devint successivement lieutenant en pied le 12 août suivant, capitaine en second le 12 février 1721, et capitaine-commandant le 8 avril 1722. Nommé colonel du régiment de Nice, infanterie, par commission du 9 avril 1724, il commanda ce corps au camp de la Sambre en 1727, au siège de Kehl en 1733, à celui de Philisbourg en 1734, puis à l'armée du Rhin en 1735. On le nomma brigadier d'infanterie le 1er janvier 1740, et gouverneur de la personne de M. le prince de Condé (Louis-Joseph de Bourbon, mort en 1818) au mois de novembre 1741. Employé à l'armée de Bohême par lettre, du 1er mai 1742, le marquis d'Anlezy concourut à la belle défense de Prague sous le maréchal de Belle-Isle, et rentra en France après la glorieuse retraite de cette armée au mois de février 1743. Le 1er avril suivant on lui expédia des lettres pour servir sur le Rhin. Il combattit à Dettingen et finit la campagne à Landau, où il était entré le 24 août. En 1744 il contribua, à l'armée du Rhin, à la reprise de Weissembourg et des lignes de la Lautern. Le 13 août il fut déclaré maréchal de camp, grade auquel il avait été promu le 2 mai précédent. Il se trouva au combat de Richevaux et au siège de Fribourg. Dans la campagne suivante le marquis d'Anlezy se signala à la bataille de Fontenoy ; il servit au siège et à la prise de Tournay et de la citadelle, où il monta la tranchée du 16 juin, et à ceux d'Oudenarde et de Dendermonde. Employé en 1746 à l'armée du roi, il couvrit les sièges de Mons, de Charleroy, de Saint-Guilain et de Namur, et fut cité avec distinction parmi les généraux qui combattirent à Raucoux. Le 15 avril 1747, il reçut ordre de se rendre à Ath. A l'armée des Pays-Bas il prit une part active à la bataille de Laufeldt, et couvrit avec l'armée les opérations du siège de Berg-op-Zoom. Il fut créé lieutenant-général des armées du roi le 10 mai 1748. Le 9 mai 1749 il fut présenté à Louis XV comme député de la noblesse des états de Bourgogne. Il était premier gentilhomme du prince de Condé, lorsqu'il fut nommé au gouvernement d'Auxerre au mois de mai 1754. Employé en 1757 au corps d'armée commandé par le prince de Soubise et opposé au roi de Prusse, puis à la grande armée, il contribua, au mois de juillet, au gain de la bataille d'Hastembeck et à la prise de plusieurs places de l'électorat de Hanovre. A l'armée d'Allemagne, le marquis d'Anlezy combattit à Crewelt en 1758 et à Minden en 1759. Le 23 novembre de cette année il a au gouvernement de la place de Salces, en Roussillon, puis au mois de novembre 1761 à la lieutenance-générale du Charolais et au commandement du duché de Bourgogne. Il prêta serment entre les mains du roi pour ces deux commandements le 24 janvier 1762. (chronologie historique militaire, t. V, p. 430 ; Gazette de France, Annales du Temps.) Il mourut en son château d'Anlezy le 11 janvier 1763. Il avait épousé : 1° en 1724, Marie-Elisabeth de Ferrero de Saint-Laurent, fille de Jean-Baptiste de Ferrero, marquis de Saint-Laurent, lieutenant général des armées du roi, et colonel du régiment de Nice dont il s'était démis en faveur du marquis d'Anlezy, son gendre, et de Marie-Françoise de Sanvion ; 2° Marguerite de Mucie. Il n'avait eu qu'un fils issu du premier lit, savoir :
Jules-François Damas d'Anlezy, né le 9 octobre 1728, mort au berceau ;
B. Léonor-François Damas, mort sans postérité ;
C. Isabelle-Françoise-Madelaine Damas d'Anlezy, marié, le 2 juin 1728, avec François-Mamert de Conzié, chevalier, seigneur de Vaucher, de Saint-Martin-du-Mont, de la Roche, etc., baron de Pomier, fils de Jean de Conzié, seigneur des mêmes lieux, et de Catherine de Beuverand de la Vernotte. Elle le rendit père, entre autres enfants, de :
a. Louis-François-Mamert de Gonzié, officier au régiment des gardes françaises ;
b. Louis-François-Marc-Hilaire de Conzié, nommé évêque de Saint-Omer au mois d'avril 1766. Il passa au siège épiscopal d'Arras en 1769 ;
c. Joachim-François-Mamert de Conzié, qui fut le successeur de son frère, en 1769, à l'évêché de Saint-Omer ;
3° Jacques-Paul Damas, dit l'abbé de Druye ;
4° Marguerite-Agnès-Damas, dame des Gouffiers et de Florac par partage avec ses frères, suivant acte du 29 septembre 1701, passé devant Parent, notaire royal au bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier. (Orig. en parch.) Elle fut mariée, le 30 août 1704 à Pierre-François, de Damas, comte de Cormaillon.
XXII. Louis Antoine-Erard DAMAS, comte d'Anlezy, seigneur de Montigny (1), de Fleury-la-Tour, de Saint-Parise-le-Châtel, etc., maréchal de camp, commandeur de l'ordre de Saint-Louis, entra dans les mousquetaires en 1686. Il fit la campagne de 1688, près du dauphin, et se trouva aux sièges de Philisbourg, de Manheim et de Franckenthal. Le 20 août de cette année, il leva pour le régiment de Besons, cavalerie, une compagnie qu'il commanda à la bataille de Fleurus le 1er juillet 1690, au siège de Mons et au combat de Leuze en 1691, au siège de Namur et au combat de Steinkerque en 1692, puis à Nerwinde et au siège de Charleroy, en 1695. Le comte d'Anlezy fut nommé mestre-de-camp d'un régiment de cavalerie de son nom le 8 janvier 1696. Ce corps ayant été réformé le 3 février 1698, après les deux campagnes précédentes à l'armée de Flandre, on lui donna le commandement d'un autre régiment de cavalerie le 2 juin 1702. Il combattit à la tête de ce dernier corps à l'affaire de Nimègue, au siège de Kehl et à l'attaque des lignes de Stolhoffen en 1703. On le créa brigadier de cavalerie le 2 avril de cette année. Il fut employé dans ce grade à l'armée de Bavière, sous le maréchal de Villars, et prit part au gain de la première bataille d'Hochstaedt, le 20 septembre. A la seconde journée du même nom (13 août 1704), fatale aux armées françaises, le comte d'Anlezy reçut deux blessures considérables. Il servait sur le Rhin de 1705 à 1707. L'année suivante, il combattit à la bataille d'Oudenarde, Le 20 mars 1709, il fut promu au grade de maréchal-de-camp. Employé à l'armée du Rhin, il s'y fit remarquer dans la plupart des actions de cette campagne. Détaché de la grande armée pour joindre le corps du comte du Bourg, il commanda l'aile droite des Français au combat de Rumersheim et décida le succès de cette journée, laquelle fut d'autant plus glorieuse que le comte de Mercy y fut entièrement défait. (Histoire militaire de Louis XIV, par M. de Quincy.) Le roi, à qui le courte d'Anlezy fut chargé de faire part de cette victoire, lui assura une place de commandeur de l'ordre de Saint-Louis, avec une pension de 3000 livres, qu'il obtint le 27 octobre 1711. (Inventaire A, p. 98.) Il commanda pendant l'hiver à Huningue et mourut à Strasbourg, le 2 avril 1712. (Chronol. hist. militaire, t. VI, p. 599.) Il avait épousé, par contrat du 19 janvier 1701, Marie-Elisabeth PALATIN DE DIO DE MONTPERROUX, sœur puînée de Jeanne Palatin de Dio de Montperroux, épouse de Marie-Roger, comte de Langeac, marquis de Coligny, et fille de Noêl-Léonor Palatin de Dio, marquis de Montperroux, et de Marie-Elisabeth de Coligny, dame de Saligny, celle-ci fille de Gaspard-François, marquis de Coligny, et de Marie-Gilberte de Roquefeuil, remariée à Claude-Yves, marquis d'Alègre. (Invent. A, fol. 30, 31, 95.) Marie-Elisabeth Palatin de Dio devint, le 25 février 1714, héritière de Montperroux et de Saligny, par la mort sans enfants de son frère François-Gaspard-Eléonor de Palatin de Dio, marquis de Montperroux, mestre-de-camp, général de la cavalerie française et lieutenant-général des armées du roi. Il avait institué sa sœur sa légataire universelle, par son testament du 31 mars 1701, déposé pour minute en l'étude de du Tartre, notaire à Paris, le 22 mars 1714. (Grosse signée dudit notaire.) La comtesse d'Anlezy transigea avec sa sœur la comtesse de Langeac, par acte du 14 septembre 1716, passé devant du Tartre et son collègue, notaires royaux au Châtelet de Paris, la première comme légataire universelle du marquis de Montperroux, leur frère, la seconde comme aînée et appelée à la substitution faite par Marie-Gilberte de Roquefeuil, marquise d'Alègre, leur aïeule maternelle. (Original en papier.) Du mariage de Louis-Antoine-Erard Damas et de Marie-Elisabeth Palatin de Dio, sont issus deux fils :
1° Louis-François, dont l'article suit ;
2° Léonor-François Damas, marquis de Montperroux, seigneur de Saligny, lieutenant au régiment du Roi, infanterie, marié, en 1740, avec N. Joumart-Tison, fille d'Anne-Joumart Tison d'Argence, et d'Anne-Gay de Puy-Robert, et sœur du marquis d'Argence, mestre-de-camp lieutenant du régiment de Condé, dragons. Le marquis de Montperroux est mort sans postérité.
(1) Il vendit cette terre à Joseph Penet, sieur de Mantelet, par acte du 30 avril 1700, reçu par Leroy et son collègue, notaires à Paris. Celle de Saint-Parise fut vendue par sa veuve suivant acte du 15 février 1731, reçu par Chabrier, notaire à Pierrefitte, à Germain-Joseph de Pagany seigneur d'Augny. (Inventaire B, fol. 13 verso, et fol. 14, recto.)
XXIII. Louis-François DAMAS, chevalier, comte de Thianges et d'Anlezy, comte palatin de Dio, marquis du Vaux de Chizeul.de Montperroux et de Roquefeuil, seigneur baron de Castelnau de Montratier, de la Barthe, de Flauniac (1), de Bonaquila, de Confolant, vicomte de Montbayer et de Magezir, né le 7 janvier 1698, fut reçu page du roi en la petite écurie en 1720. Au sortir des pages, il entra dans le régiment de Mestre-de-camp général, où il fut fait capitaine. Il devint, en 1720, cornette, puis guidon des gendarmes de la garde du roi. Il fit hommage au marquis de Béthune, seigneur de Chastillon-en-Bazois, pour sa terre et comté d'Anlezy, par acte du 20 mars 1727, reçu par Griffat, notaire royal au ressort de Saint-Pierre le-Moutier. (Inventaire B, fol. 14 verso.) Le comte d'Anlezy épousa, par contrat du 26 mai 1732, Madeleine-Angélique DE GASSION, fille de Jean, marquis de Gassion et d'Alluye, depuis lieutenant-général des armées du roi, chevalier des ordres, et de Marie Jeanne Fleuriau d'Armenouville. Marie-Elisabeth Palatin de Dio, sa mère, lui fit donation au contrat des biens qui lui étaient échus de la substitution faite par Marie-Gilberte de Roquefeuil, donation qu'elle renouvela le 16 août 1736. (Inventaire A, fol. 29, 30.) Il vendit la terre et baronnie de Saligny, en Bourbonnais, et celle de Bertraux, qui en dépendait, pour la somme de 200,000 livres, à Jean-Jacques, comte de Bausobre, chevalier de l'ordre de Brandebourg, brigadier des armées du roi et mestre-de-camp d'un régiment de cavalerie hongroise, suivant acte reçu par Arnaud et de Saint-Quentin, notaires royaux à Moulins, le 20 juin 1746, et rappelé dans des quittances données par la comtesse d'Anlezy, son épouse, des 27 juin, Ier août et 20 septembre de la même année. (Orig. en papier.) Le comte d'Anlezy avait été élu de la noblesse de Bourgogne en 1742. Il mourut en 1768. Sa veuve, Marie-Angélique de Gassion, sortit de France, en 1790, et mourut à Munster, le 30 décembre 1794, âgée de 84 ans. Leurs enfants furent :
1° Jean-Pierre, dont l'article suit ;
2° Louis-Alexandre-Victoire Damas, chevalier d'Anlezy, né le 19 février 1738, officier de la marine, reçu de minorité chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem le 18 mai 1757, mort à Dijon commandeur du même ordre, en 1813 ;
3° Louis-François Damas, dit l'abbé d'Anlezy, né le 18 février 1730 ;
4° Marie-Jeanne-Angélique-Thérèse Damas, morte à l'âge de 11 ans le 28 octobre 1748, pensionnaire au couvent de la Visitation de Sainte-Marie, faubourg Saint-Germain, à Paris.
(1) Le comte d'Anlezy hérita de ces 4 dernières terres substituées par les testament et codicille de Marie-Gilberte de Roquefeuil, sa bisaïeule, des 16 février 1640 et 7 novembre 1693, par le décès de la comtesse de Langeac, sa tante, arrivé à Paris le 7 novembre 1733. Il a vendu les terres de Montperroux, de Félin et du Vaux de Chizeul, par acte reçu par Leguié, notaire royal à Paris le 18 mai 1748.
XXIV. Jean-Pierre DAMAS, comte d'Anlezy et de Thianges, marquis de Roquefeuil, baron de Castelnau de Montratier, seigneur de Sassangy, de Cersot, de Fleury-la-Tour et autres lieux (1), naquit le 4 mars 1734. Il était capitaine d'une compagnie au régiment du Roi, infanterie, lorsque, le 27 mars 1759, il fournit au roi, en la chambre des comptes de Bourgogne, l'aveu et dénombrement des terres et seigneuries de Sassangy et de Cersot, que lui avait données entre vifs, par acte du 7 juin 1750, passé devant Laideguive, notaire au Châtelet de Paris, demoiselle Marie-Nicole Damas de Marcilly, sa tante majeure (2), terres qu'il avait reprises de fief en la même chambre des comptes le 1er mars 1758. (Orig. en papier.) Le comte d'Anlezy avait servi dans le corps des grenadiers royaux de France, et y tenait rang de colonel en second, lorsqu'il épousa, par contrat reçu par Delaplace, notaire à Paris, et signé par le roi et la famille royale, le 28 mars, et célébré le 4 avril 1758, Michelle-Perrette LE VENEUR DE TILLIÈRES, présentée à la cour le 18 août 1768, fille de Jacques-Tannegui le Veneur, comte de Tillières, maréchal de camp, et de Michelle-Julie-Françoise Bouchard d'Esparbès de Lussan de Jonsac. Le comte d'Anlezy fit toutes les campagnes de la guerre de sept ans. Il était à la tête du régiment de le Camus, du corps des grenadiers royaux, lorsqu'il fut fait prisonnier à l'affaire de Cassel le 24 juin 1762. En 1765, il fut nommé mestre-de-camp d'un régiment de dragons, qui prit le nom de Damas en 1768, et devint ensuite dragon de monseigneur le comte d'Artois, et qu'il commanda jusqu'en 1774. Le comte de Damas d'Anlezy fut créé brigadier de dragons le 18 juin de cette dernière année, et maréchal de camp le 1er mars 1780. Député du bailliage de Nivernais et de Donziois aux états généraux en 1789, il donna sa démission au mois de juillet de la même année, et fut remplacé par le marquis de Bonnay. (Etats militaires, Gazette de France.) Jean-Pierre Damas mourut sans enfants, en son château d'Anlezy, le 5 septembre 1800. Il avait institué ses héritiers universels, en 1784, le baron de Damas de Cormaillon, son cousin issu de germain, et les enfants qui naîtraient de son mariage avec Marie-Gabrielle de Sarsfield.
(1) Il vendit la terre de Roquefeuil à M. de Favantine, par acte passé devant Dehérain, notaire à Paris, le 14 mars 1775. Le 24 novembre suivant, par acte reçu par Boursier, notaire en la même ville, il vendit celles de Castelnau, la Barthe et Flauniac à M. Bonal d'Écharson, enfin celles de Sassangy, Saint-Privé et Cersot, pour 400,000 livres à M. Morton, par acte du 17 mars 1792, passé devant Delacour, notaire à Paris.
(2) C'est-à-dire sa tante à un degré éloigné.
COMTES DE CRUX.
Branche aînée actuelle.
XX. François DAMAS, chevalier, dit le vicomte d'Anlezy, comte de Crux, baron de Souhey, seigneur des Gouffiers (1) et de la Cave, second fils de Paul Damas, comte d'Anlezy, et d'Hélène Arnaud, dame des Gouffiers, fut reçu chevalier de Malte, le 7 juin 1631. Il fut nommé capitaine-enseigne de la compagnie de 100 hommes d'armes des ordonnances du roi, sous le titre de gendarmes de la reine, par brevet donné à Narbonne le 4 août 1642 ; par le partage que fit sa mère entre ses enfants le 17 août 1647, la terre de Crux lui échut, toute la partie de Marcilly, aucun patrimoine de la maison d'Anlezy, que la partie de Montagu, acquise par ladite dame de la marquise de Ragny. Le 25 septembre 1648, haut, et puissant, seigneur, François Damas, comte de Crux, fit accord avec ses frères Antoine et Achille, suivant acte reçu par Bourgoing, notaire royal à Nevers. François Damas avait épousé, par contrat du 19 février 1648, passé au château de Vezigueux, devant Magdelenat et Marques, notaires royaux au bailliage et siège présidial de Saint-Pierre-le-Moutie, Louise DE PRACOMTAL (2), fille de haut et puissant seigneur messire Antoine de Pracomtal, baron de Soussey, seigneur de Saint-Thibault, de Saint-Beury, de Beurisot, etc., et d'Anne de Bourbon-Busset. Le roi d'Espagne ayant confisqué dans le comté de Bourgogne 7000 livres de rente appartenant au vicomte d'Anlezy, la reine régente Anne d'Autriche, pour indemniser ce seigneur, et en considération de ses services, lui fit don de la somme de 31 mille livres en principal et intérêts dus par M. de Pracomtal an marquis de Varembon, qui tenait le parti du roi d'Espagne, par brevet signé du roi le 28 novembre de la même année 1648. François Damas prit le titre de comte de Crux, à partir de sa nomination à la charge de capitaine sous-lieutenant des gendarmes de la Reine, en considération de sa bonne conduite en plusieurs occasions importantes. Les provisions de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi lui furent accordées le 13 février 1650, non seulement en considération de ses grands et recommandables services, mais encore, « S. M. voulut par cet honneur lui donner des marques de l'estime qu'elle faisait de lui, et l'approcher de sa personne par quelque charge digne de son mérite et de sa naissance. » (Preuves de 1767.) Depuis, il fut conseiller d'état et maréchal de camp par brevet du 6 avril 1662. (Chronologie historique militaire, t. VI, p. 352.) Le comte de Crux siégea aux états de Bourgogne en 1642, 1645, 1647 et 1658. Lui et son épouse rendirent hommage au roi, le 6 juin 1649, en la chambre des comptes de Dijon, pour les seigneuries de Soussey et de Saint-Thibault. Louise de Pracomtal, restée veuve en 1660, fit la reprise de fief des mêmes terres le 25 février 1669. (Extraits de Peincedé, t. IX, p, 570.) Leurs enfants furent :
1° Antoine-Louis, dont l'article suit ;
2° Antoine-Achille Damas, auquel son père légua 15,000 livres par le testament qu'il fit au château de Crux devant Frachot, notaire royal le 8 décembre 1658 ;
3° Antoine-Edme Damas, chevalier, comte de Soussey, auquel son frère aîné assura 30,000 livres pour sa légitime le 11 juin 1670. Il fut nommé tuteur d'Etienne Damas, son neveu le 20 mai 1690, et fut choisi par celui-ci pour son exécuteur testamentaire le 29 juin 1721. Il mourut sans postérité ;
4° Jean-François Damas de Crux, page du grand maître de l'ordre de Malte en 1667. Ses preuves comme chevalier dudit ordre furent admises, le 8 mai 1669. Il eut 30,000 livres pour sa légitime suivant le contrat de mariage d'Antoine-Louis, son frère, du 11 juin 1670 ;
5° Louise-Marie Damas, qui eut aussi 30,000 livres de légitime ;
6° Agnès Damas. Elle vivait le 25 février 1669.
(1) Il acquit cette terre d'Edmée Damas, sa sœur et de François de Bartholi, mari de cette dame, par acte reçu par Regnault notaire, le 22 mai 1658. (Inventaire B, fol. 23.)
(2) Voir la généalogie de PRACOMTAL, p. 22, dans l'Armorial général de MM. d'Hozier, registre III, seconde partie, et Palliot. Vrais et parfaite science des armoiries, p. 629. La branche aînée de cette famille originaire du Dauphiné, porte d'or, au chef d'azur, chargé de 3 fleurs de lys d'or.
XXI. Antoine-Louis DAMAS, chevalier, comte de Crux, baron de Soussey et de Saint-Thibault, seigneur de Lée, de Saint-Beury, de Demain, de la Collancelle, de Lignières, de Saint-Parise-le Châtel, etc., fut reçu chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem le 5 mars 1668. Il avait été nommé capitaine-guidon de la compagnie des gendarmes des ordonnances du roi, sous le titre de la Reine, par brevet daté de Lyon le 5 janvier 1659. Il épousa, par contrat du 11 juin 1670, passé devant Tardy, notaire royal de la paroisse de Saint-Michel de Dijon, Marie-Anne COUTIER DE SOUHET, fille de messire François Coutier, baron de Souhey, vicomte de Grezigny, conseiller du roi en ses conseils-d'état et privé et de ses finances, chevalier d'honneur en sa chambre des comptes de Bourgogne, et de dame Anne de Longueil. Dans un dénombrement fourni par le comte de Crux à la seigneurie de Chastillon en-Bazois, le 4 décembre de la même année 1670, il fait mention des biens situés à la Bazolle, à la Collancelle, d'un pré situé an territoire du Coudray, et de son droit d'usage dans les bois de ladite seigneurie de Chastillon, ainsi qu'il avait été accordé entre les seigneurs dudit lieu, et Hugues et Guyot, seigneurs de Demain, par acte du lundi avant la fête de Saint-Georges 1297. Antoine-Louis Damas siégea aux états de Bourgogne en 1671, 1679 et 1682. Il avait été nommé aide de camp des armées du roi, par brevet du 10 avril 1674, et attaché en cette qualité au duc d'Enghien dans la guerre contre la Hollande. Il vivait encore, ainsi que la comtesse de Crux, le 28 avril 1701. Ils ont eu deux fils et une fille :
1° Etienne, dont l'article suit ;
2° Antoine-Edme Damas, comte de Souhey, mort sans postérité après l'année 1683 ;
3° Anne-Marie Damas de Crux, mariée, le 11 mars 1697, avec Charles de Chaugy, chevalier, seigneur de Lantilly, capitaine de dragons, fils de Simon de Chaugy, seigneur de Lantilly, et de Gabrielle de Conclais, sa seconde femme.
XXII. Etienne DAMAS, chevalier, comte de Crux, baron de Souhey et de Saint-Thibault, seigneur de Saint-Beury, de Beurisot, de Lignières, de Demain, de la Collancelle, de Soussey et autres lieux, naquit le 4 août 1674. Il fut reçu page du roi en la grande écurie le 12 octobre 1690, servit du 1er mai 1692 au 25 mars 1693 dans la première compagnie des mousquetaires. Le 5 mai de cette dernière année il fut pourvu de la charge de cornette de la compagnie mestre-de-camp du régiment Dauphin Étranger, cavalerie, et y était capitaine en 1694. Il fit toutes les campagnes de la guerre terminée par le traité de Ryswick. Il épousa, par contrat passé à Arbois devant Lambert, notaire royal, le 28 avril 1701, Marguerite-Étiennette D'ACHEY, dame du chapitre de Remiremont, fille de feu très-haut et puissant seigneur messire Claude d'Achey, chevalier, baron de Thoraise et de Maillot, seigneur de Groson, de Laverney, etc., et de défunte très haute et puissante dame Louise-Aimée de Reffuge. Le 28 juin 1704, le comte de Crux rendit hommage au duc de Nivernais pour ce qu'il tenait en fief dans ses duché et pays de Nivernais et Donziois et dans la châtellenie de Saint-Saulge. Le 29 juin 1721, devant Laveyne et Coquille, notaires royaux à Saint-Saulge, il fit son testament insinué après sa mort le 22 septembre de la même année au greffe du bailliage d'Arnay-le-Duc. Il prescrivit sa sépulture dans l'église paroissiale de Crux-la-Ville, au tombeau de ses prédécesseurs, et renouvela et confirma la substitution graduelle de la terre et seigneurie de Crux, faite par son père, en faveur de l'aîné de ses enfants mâles et de ses descendants. Sa veuve mourut au château de Crux le 2 avril 1743, à l'âge de 63 ans. Ils ont laissé :
1° Louis-Alexandre, dont l'article suit ;
2° Claude-Charles Damas, marquis de Crux, baron de Souhey, seigneur de Lantilly, de Massingy et de Chasselambert, capitaine au régiment de Nice, infanterie, avec lequel il fit la guerre d'Allemagne. Il fut blessé au siège de Philisbourg. Le marquis de Crux était commissaire perpétuel de la noblesse de Bourgogne pour la capitation. Il siégea aux états en 1739. Il avait épousé, en 1735, Anne-Claude de Changy, dame de Lantilly, sa cousine germaine. Le 21 janvier 1772, le marquis de Crux fut nommé tuteur consulaire des enfants mineurs de feu Charles-Jules Damas, comte de Cormaillon. Il mourut, ainsi que sa femme, au château de Lantilly en 1783. Ils avaient eu deux fils et deux filles :
A. Antoine-François-Henri, vicomte de Damas, né au château de Lantilly le 1er novembre 1743. Il entra dans les pages du Roi en 1760, fut fait successivement sous-lieutenant et sous-aide major au régiment de Limosin, dont était colonel son cousin germain le comte de Damas-Crux, puis capitaine dans les dragons de Damas commandé par son parent le comte d'Anlezy. Il épousa, en 1768, Lazare-Claude-Philiberte du Hamel, morte à Semur le 17 février 1783. A l'époque de la révolution de France, le vicomte de Damas était commissaire perpétuel pour l'imposition de la capitation de la noblesse de Bourgogne. Émigré, il fit à l'armée de Condé les campagnes de 1792, 1793 et 1794, et se retira à Malte, où il avait payé son droit de passage dès 1785. Le vicomte de Damas survécut à ses frère et sœurs, et mourut comme eux sans postérité ;
B. Louis Damas, reçu chevalier de Malte de minorité en 1746. Il mourut en 1763, avant ses caravanes, servant dans les carabiniers ;
C. Demoiselle de Damas, épouse du marquis de Massol ;
D. Demoiselle de Damas, épouse du comte de Fores ;
3° Marie-Michelle Damas de Crux ;
4° Angélique-Henriette Damas de Crux, chanoinesse, puis, en 1750, abbesse de l'abbaye royale de Baume-les-Dames, en Franche-Comté, morte en 1767.
XXIII. Louis-Alexandre, comte DE DAMAS DE CRUX, marquis de Menou et de Souhey, baron de Demain et de la Collancelle, vicomte de Grezigny, seigneur de Saint-Enfresne, de Maigny, de Ménétreau, de Villiers, de Blosset, etc., épousa, par contrat passé devant Judde et son collègue, notaires au Châtelet de Paris, le 5 août 1734, Marie-Louise DE MENOU, présentée au mois d'octobre 1757, fille de feu haut et puissant seigneur messire François-Charles de Menou, marquis de Cosne en Nivernais, seigneur de Prunay-le-Gillon, du Quesnay et autres lieux, brigadier des armées du roi, capitaine-lieutenant des chevau-légers d'Anjou, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, et de haute et puissante dame Marie-Anne-Thérèse Cornuau de la Grandière de Meurcé, le comte de Damas-Crux assisté de Philippe-Jules-François Mazarini-Mancini, duc de Nivernais et de Donziois, pair de France, grand d'Espagne de première classe, prince de Vergage et du Saint-Empire, son cousin. Le 13 septembre 1751, le comte de Damas de Crux reçut l'hommage que lui rendit messire Jean-Louis Berthier, chevalier, seigneur de Sauvigny-le-Bois, conseiller du roi en ses conseils, maître des requêtes et commissaire départi en la généralité de Paris, pour les fief et terre seigneuriale des Troches, relevant du comté de Crux à la part de Montagu. Le comte de Damas mourut en son château de Crux le 6 décembre 1763. De son mariage sont issus :
1° Louis-Etienne-François, dont l'article suit ;
2° François Damas de Crux, vicaire-général du diocèse, trésorier, puis doyen du chapitre de Nevers, abbé commendataire de l'abbaye de Delan, près Rheims. Député du clergé du bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier à l'assemblée des états-généraux, il n'en voulut point suivre les séances dès qu'il connut les projets des novateurs contre la religion et le clergé ;
3° N. vicomte de Damas Crux, page du roi, mort en 1763 ;
4° N. Damas de Crux, mort peu après sa naissance ;
5° Etienne-Charles, dont l'article viendra ci-après ;
6° Marie-Augustine Damas de Crux, religieuse à la visitation de Sainte-Marie, morte en 1820 ;
7° Marie-Adélaïde Damas de Crux, mariée, le 22 novembre 1755, à Charles-Marie Lallemant de Nantouillet, seigneur de Marly-la-Ville, maître des cérémonies de France ;
8° Marie-Anne-Louise Damas de Crux, mariée, en 1761, à Louis-Théodore Andrault, comte de Langeron, lieutenant-général des armées du roi, fils de Joseph Andrault, comte de Langeron, lieutenant-général des armées navales, et de Jeanne-Madeleine Gouray de la Coste. Elle mourut le 5 février 1763, à l'âge de 23 ans ;
9° N. Damas de Crux, madame de Souhey, religieuse à la Visitation de Sainte-Marie ;
10° Catherine-Antoinette Damas de Crux, mariée à N. comte de Clerel de Tocqueville.
XXIV. Louis-Etienne-François, comte DE DAMAS-CRUX, pair de France, baron de Demain et de la Collancelle, naquit le 4 octobre 1735. Il entra de bonne heure au service et fut l'un des menins de M. le dauphin (depuis Louis XVI). Il devint successivement capitaine au régiment de Flamarens, infanterie, colonel du régiment de Foix, le 15 février 1761, puis du régiment de Limosin au mois de décembre 1762 (1), brigadier d'infanterie le 3 janvier 1770 et maréchal de camp le 1er mars 1780. Il fut nommé le 8 juin 1783, et reçu le 1er janvier 1784, chevalier des ordres du Roi. A l'époque de la révolution il commandait depuis plusieurs années dans la province des Trois-Evêchés. Emigré en 1792, le comte de Damas-Crux commanda l'une des compagnies de gentilshommes émigrés qui défendirent avec tant de valeur la ville de Maëstricht contre les troupes républicaines, et qui, l'épée à la main, firent à travers leurs ennemis une retraite regardée comme un des plus beaux faits d'armes de cette guerre. Appelé en 1794, par le choix de Monsieur, régent du royaume et de S. A. R. le comte d'Artois, pour guider les premiers pas du jeune duc de Berry dans la carrière militaire, il fit avec ce prince les campagnes de l'armée de Condé, jusqu'au mariage de Madame avec S. A. R. le duc d'Angoulême en 1799. A cette époque, le comte de Damas-Crux fut nommé chevalier d'honneur de cette princesse. Il rentra en France avec le roi, en 1814, avec le grade de lieutenant-général de ses armées. Louis XVIII voulant recompenser les longs services et le dévouement du comte de Damas-Crux, et étant sur le point de perdre ce serviteur fidèle, qu'une grave maladie tenait au bord de la tombe, le créa pair de France le 2 juillet 1814. Il expira le lendemain, 3, au château des Tuileries. Il avait épousé : 1° le 15 février 1768, Louise-Augustine-Thérèse, princesse DE BROGLIE, morte sans enfants, fille aînée de Victor-François, duc de Broglie, prince du Saint-Empire, maréchal de France, et de Louise-Augustine-Salbigothon de Crozat de Thiers ; 2° Marie-Louise-Angélique DE TALARU, veuve d'Armand-Louis de la Croix, marquis de Castries, et fille de Louis Talaru, marquis de Chalmazel, 1er maître-d'hôtel de la reine, et de Marie-Marthe-Françoise Bonneval ; 3° par contrat signé par le roi et la famille royale le 19 septembre 1775, Sophie-Joséphine-Antoinette DE LIGNY, morte au mois de juillet 1785, fille de Charles-Andrien, marquis de Ligny, comte de Courtenay, baron de Dombasle et de Bioncourt, enseigne des gendarmes de Berry, mestre-de-camp de cavalerie, et d'Elisabeth-Jeanne de la Roche-Fontenilles de Rambures. Le comte de Damas-Crux n'a eu qu'une seule fille, issue de ce troisième mariage :
Elisabeth-Charlotte de Damas-Crux, née le 4 décembre 1778, dame pour accompagner Madame, duchesse d'Angoulême, mariée, le 4 janvier 1802, avec Armand-Louis-Charles de Gontaut, marquis de Biron.
(1) Le comte de Damas-Crux fit ses preuves au cabinet (les ordres du roi au mois d'avril 1767. (Voyez p. 1, note 2 et p. 54.)
XXIV. Etienne-Charles, comte, puis duc DE DAMAS-CRUX, pair de France, lieutenant-général des armées du roi, chevalier de ses ordres, etc., né au château de Crux le 10 février 1754, fut reçu chevalier de Malte de minorité le 29 juin de la même année. Il entra, le 22 février 1770, sous-lieutenant au régiment de Limosin, infanterie, où il devint capitaine le 5 mai 1779. Appelé, le 3 octobre 1779, au commandement en second du régiment d'Aquitaine, infanterie, il fit avec ce corps la guerre contre les Anglais, dans les Indes orientales. A son retour en France, en 1784, il fut nommé mestre-de-camp-commandant du régiment de Vexin, infanterie. Il était alors connu sous le nom de chevalier de Damas-Crux. Une partie de ce corps étant venue le joindre en émigration fit sous son commandement la campagne de 1792. Après celle de 1795, il leva une légion qu'il conduisit en Hollande, et qui, lors de l'invasion de ce pays par les troupes républicaines, passa à la solde et au service de l'Angleterre. L'infanterie de cette légion ayant été détruite à Quiberon en 1795, le comte de Damas-Crux conclut avec le prince de Condé, l'année suivante, une capitulation en vertu de laquelle il forma, des débris de cette même légion, un régiment de hussards qu'il commanda à l'armée de ce prince. Il avait été promu par le roi Louis XVIII, au grade de maréchal de camp en 1795, et créé grand-croix de l'ordre de Saint-Louis le 23 août de cette année. Il passa en Russie avec le corps de Condé en 1801, et fut dès lors attaché à la personne de S. A. R. le duc d'Angoulême, en qualité de premier gentilhomme de la chambre. Il accompagna ce prince, de Mittau à l'armée de Condé, puis à Varsovie, et enfin en Angleterre. En 1814, le comte de Damas-Crux suivit S. A. R. dans le midi de la France. Il fut nommé lieutenant-général des armées du roi le 21 mars de la même année. Lors du retour de Buonaparte de l'Ile d'Elbe, en 1815, le comte de Damas-Crux accompagna le duc d'Angoulême dans le Midi, et donna à ce prince de nouvelles preuves de zèle et de dévoûment pour son auguste famille. Envoyé à Toulouse, en qualité de commissaire du roi, avec M. le baron de Vitrolles, il y fut arrêté par le général Laborde et conduit sur le territoire espagnol. Il se rendit aussitôt à Madrid, où il joignit le duc d'Angoulême. S. A. R. l'envoya commander un rassemblement de sujets fidèles à Tolosa et à Irun. Le comte de Damas-Crux fit son entrée à Bayonne, le 25 juillet 1815, escorté par 1800 Basques qu'il avait rassemblés. Il avait refusé toute participation et tout secours du général espagnol comte de l'Abisbal, qui lui avait offert de marcher sous ses ordres avec son armée. Après le second retour du roi, M. de Damas-Crux fut nommé gouverneur des 12 et 20° divisions militaires, commandant du corps d'armée des Pyrénées-Occidentales, et créé pair de France le 17 août 1815. Le 19 février 1816, il prêta serment à la cour royale de Paris en qualité de duc, titre que Louis XVIII lui avait conféré « en récompense (portent les lettres-patentes) des bons et loyaux services rendus tant à nous qu'à notre bien-aimé neveu le duc d'Angoulême, par M. de Damas, et particulièrement de la conduite qu'il a tenue pour soutenir les glorieux efforts de ce prince dans la circonstance malheureuse où la France s'est trouvée au commencement de l'année dernière. » Au mois de septembre 1815, il avait été appelé au gouvernement de la 23° division militaire (Corse), d'où il passa, le 10 janvier 1816, à celui de la 2° (Chalon). En 1820 et 1825 il a présidé le collège électoral du département de la Nièvre. Il a été nommé chevalier des ordres du Roi et premier menin de M. le dauphin les 7 janvier et 17 septembre 1824. Il a épousé, en 1799, Anne-Félicité-Simonne DE SERENT, fille d'Armand-Louis, alors marquis, depuis duc de Sérent, pair de France, lieutenant-général, gouverneur du château royal de Rambouillet, chevalier des ordres du Roi, ancien gouverneur de LL. AA. RR. les ducs d'Angoulême et de Berry et ancien président de la noblesse aux états de Bretagne, et de Bonne-Marie-Félicité de Montmorency-Luxembourg. Le duc de Damas, n'ayant point d'enfants, avait fait substituer sa pairie à M. le comte Alexandre de Damas, lieutenant-général des armées du roi ; mais depuis les événements politiques de 1830, M. le duc de Damas a cessé de faire partie de la chambre des pairs.
SEIGNEURS DE MONTAGU.
XIII. Philibert, dit aussi Philippe DAMAS, seigneur en partie et capitaine (gouverneur) de Montagu, second fils de Robert Damas, II° du nom, chevalier, seigneur de Marcilly, et d'Isabeau de Montagu, est porté sur la liste des écuyers de la compagnie de Jean de Vienne, en 1370. Il est qualifié damoiseau dans l'acte de partage qu'il fit avec son frère Hugues, seigneur de Marcilly, le 13 décembre 1373. (Cabinet du Saint-Esprit.) Peu de temps après, Philibert Damas parvint à la chevalerie. Il est compris dans l'ordonnance du 15 novembre 1377, par laquelle le duc de Bourgogne restreint les appointements de quelques-uns de ses officiers. Les siens y sont réduits de 30 florins à 15 par an, pour sa charge de capitaine du château de Montagu. (Histoire de Bourgogne, par D. Plancher, t. III. Preuves, p. 46, col. 1re.) Par acte du 14 janvier 1380, Philibert Damas céda à la duchesse de Bourgogne, pour la somme de 1000 livres, le droit qu'il prétendait, comme seigneur dominant, sur la terre de Germoles, tombée en commise. (Ibid. pp. 70, 71, preuves, col. 54.) Il se trouva comme chevalier bachelier à l'ost de Flandre, et combattit à la bataille de Rosebeke au mois de septembre 1382, ayant quatre écuyers en sa compagnie. (Ibid., p. 566.) On voit par des lettres de Marguerite, duchesse de Bourgogne, de l'année 1384, que la moitié du château de Montagu appartenait au duc, et l'autre moitié à Philibert Damas, chevalier. (Chambre des Comptes de Bourgogne ; Extr. de Peincedé, t. XXV, fol 156.) Il donna cinq quittances de ses appointemens militaires et de ceux de sa suite, en qualité de chevalier bachelier, les 25 août et 6 septembre 1383, 27 avril 1585, 26 juillet 1386 et 14 juin 1387. (Bibliothèque royale, titres scellés de Clairambault, vol. 39, fol. 2893.) On voit par son sceau très bien conservé, apposé aux trois premières, qu'il portait pour brisure : un filet en bande, fleurdelysé en la partie supérieure. Dans celle du 25 août 1383, il est nommé Philibert Damax. Celle du 27 avril 1385 porte qu'il commandait une compagnie de 4 autres chevaliers bacheliers, et de 24 écuyers, à l'armée levée pour le passage en Ecosse, sous le commandement de Jean de Vienne, amiral de France (1).
Lorsque cette compagnie partit de France pour passer en Ecosse, elle fit montre à Arras le 27 avril 1385. Le bâtard de Marcilly y est nommé avec un autre écuyer, Jacquet Muguet, dont il n'est plus fait mention dans les autres montres. Voici la quittance que Philibert Damas donna au trésorier des guerres pour le paiement de deux mois de ses hommes d'armes :
Sachent tuit que je, Philebert Damas, chevalier, confesse avoir eu et receu de Guillaume d'Enfernet, trésorier des guerres du Roy nostre Sire, la somme de mil soixante dix huit livres tournois en prest, pour le paiement de deux mois , fait à deux foiz et en deux lieux ; c'est assavoir tant sur les gaiges de moy bachelier, IIII autres bacheliers et XXIIII escuiers de ma chambre comme d'un franc d'or d'estat pour chascun homme d'armes de ma compaignie à moy ordonné par le Roy nostre dit seigneur prendre et avoir chascun mois oultre les gaiges de moy et de mesdites gens desserviz et à deservir en ceste présente armée que le Roy nostre dit seigneur met présentement sus pour le passage d'Escoce en la compaignie et soubz le gouvernement de messire Jehan de Vienne, admiral de France, chief et capitaine de ladite armée, de laquelle somme de mil LXXVIII livres dessus dite je me tieng à bien content et paie. Donné à Arras soubz mon scel le XXVII° jour d'avril l'an mil CCC quatre XX et cinq.
La quittance du 14 juin 1387, est scellée du sceau du bâtard de Marcilly, son frère. (Voyez la Planche des Sceaux.) Par acte du 10 novembre 1397 (rappelé dans un partage du 24 février 1292), Philibert Damas échangea avec le duc Philippe-le Hardi sa moitié du château de Montagu, pour le château de Saint-Romain et les fiefs qui en dépendaient, que ce prince lui céda en retour. (Hist. de Bourgogne, t. III, preuves, col. 125 ; Ch. des Comptes de Bourgogne, Extraits de Peincedé. t. II, p. 2.) Il avait épousé : 1° par contrat du 31 juillet 1362, passé en présence de Hugues de Montagu, chevalier, seigneur de Couches, et de Guillaume de Montagu, chevalier, seigneur de Marigny, sous le sceau de Robert de Leugney, chancelier de Bourgogne, et signé Dubois, notaire à Chalon, Jeanne DE CRUX, fille d'Erard, seigneur de Crux et de Montigny-aux-Amognes, et de Jeanne de Vienne ; 2° N.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
1° Jean Damas, chevalier, seigneur de Montagu, de Crux en partie et de Montigny-aux-Amognes, qui servait aux mois d'août et d'octobre 1405 dans l'armée que le duc de Bourgogne avait levée pour le service du roi (Histoire de Bourgogne, par D. Plancher, t. III, p. 579). Il n'était encore qu'écuyer, et commandait une compagnie de 7 écuyers dans laquelle servait Erard Damas, suivant la revue qui en fut passée à Pont-Aubert près d'Avallon, le 15 septembre de la même année. (Chambre des Comptes de Bourgogne, registres des montres, D. Villevieille.) Jean Damas parvint depuis à la chevalerie, et mourut sans postérité.
2° Philippe Damas,
3° et Jacquet Damas, pouvaient être fils de Philibert. Ils servaient dans l'armée du duc de Bourgogne en Artois, au mois de mai 1414, et en Picardie en 1417 (D. Plancher, ibid., pp. 589, 593) ;
4° Jeanne Damas, dont on ignore la destinée ;
Du second lit :
5° Autre Jean Damas, II° du nom, qui a continué la descendance.
(1) Voici deux montres qui se rapportent à cette expédition, et dont les originaux se trouvent dans les Mélanges du Cabinet du Saint-Esprit, boîte et dossier DAMAS.
La reveue de messire Phillibert Damas, chevalier, quatre autres chevaliers, dont il y en a 1 nouvel et XXII escuiers de sa compaignie, receue à Edembourc, en Escoce, le III° jour d'aoust M.CCC quatre XX et cinq (1385).
Chevaliers :
Ledit messire Phillibert Damas, Messire Jehan de Ru (de Rupt), Messire Eude de Raingny (de Ragny), Messire Hue de Seugny (Hugues de Sugny), Messire Bertram de Chasen (de Chasan), chevalier nouvel.
Escuiers :
Huguenin de la Guyche, Maillart de Broillat (de Brouillard), Perrart de Marcy (de Macy), Jehan de Rugny, Le bastart de Lespinasse, Jehan des Puz (des Pins), Guillaume de la Mote, Le bastart de Macy, Regnaut de Saint-Halaine (de Sainte-Hélène), Guillaume de Sechenay (de Sassenay), Louys de Barnay (ou de Verney, suivant une montre du même Philibert Damas, du 27 avril 1385), Guyot de Blondefontaine, Guillaume d'Escarlate (Escarlate), Françoiz de Vauselles (de Vaucelles), Jehan Darot, Guillaume de Noident, Perrin Desquevilly (d'Ecquevilly), Henry de Saint-Martin, Tibaut de Montor, Oudart de Trebonne (d'Estrabonne), Jehan de Marcy (de Marcey), Jehan de Chasteullonnet (de Chastellenot).
La reveue de messire Philibert Damas, chevalier bachelier, V autres chevaliers bacheliers et XVIII escuiers de sa compaignie, receue à Saint-Jenhsten (Saint-Johnston, capitale du comté de Perth en Ecosse) le XXVIII° jour d'octobre, l'an mil CCC quatre XX et cinq (1385).
Premièrement, chevaliers :
Ledit messire Philibert, Messire Jehan de Rus (de Rupt), Messire Jehan de Roigny (de Ragny), Messire Huc de Seigny (de Sugny), Messire Bertran de Chasen, Messire Pierre de Mariveaux.
Escuiers :
Huguenin de la Guiche, Mailart dou Brouilart (de Brouillard), Perrot de Maissy (de Macy), Jehan de Regny (de Rugny), Guillaume de la Moute (de la Motte), Le bastart de Maissy (de Macy), Regnaut de Sainte-Halaingne (de Sainte-Hélène), Guillaume de Saisenay (de Sassenay), Guyot de Blonde Fontanyne (de Blondefontaine), Guillaume Escarlete (Escarlate), François de Vasales (de Vaucelles), Jehan Darro (Darot), Guillaume de Noident, Perrin Desqueviley (d'Ecquevilly), Henry de Saint-Martin, Jehan de Marcy (de Marcey), Le bastart de Marcily (Marcilly), Jehan de Chastelonnet (de Chastellenot).
XIV. Jean DAMAS, II° du nom, chevalier, seigneur de Montagu et de Crux en partie, succéda à Jean, son frère aîné du premier lit. Il est porté sous le nom de Jean Damas, seigneur de Montagu en partie, dans la recherche des feux du Châlonnais faite en 1423, comme possesseur de la Forest ; et dans celle de 1442, messire Jean de Damas est porté pour la même terre de la Forest et pour celle de Saint-Marc de Vaux. (Extr. de Peincedé, t. XVIII, pp. 633, 639, 640.) Après la mort sans postérité de Philibert Damas, chevalier, seigneur de Fleury-la-Tour, haut et puissant seigneur messire Jean Damas, chevalier, seigneur de Montagu, se porta pour héritier de la moitié de sa succession contre messire Erard Damas, chevalier, seigneur de Marcilly, prétendant que feu messire Jean Damas (son frère), chevalier, seigneur de Montagu, né du mariage de Philibert Damas, seigneur de Montagu, chevalier, avec Jeanne de Crux, avait été ainsi que ledit Philibert leur père (celui-ci fils de messire Robert Damas, chevalier, seigneur de Marcilly), seigneur par moitié de ladite terre de Fleury-la-Tour. Jean Damas fondait son droit d'après sa généalogie, de ce qu' « il estoit mouvant du cousté, estoc et lignée de ceulx de Damas, étant cousin, remué (issu) de germain de Jean Damas, père de Philibert, seigneur de Fleury-la-Tour. » Mais le droit d'Erard ayant été jugé plus clair et mieux fondé (1), il fut maintenu dans la possession entière par sentence du bailliage de Saint-Pierre-le-Moutier du 6 novembre 1444. (Orig. en parch. aux archives de M. le baron de Damas.) Jean Damas avait épousé Anne DE NOURRY, fille de Pierre de Nourry, seigneur de Vandenesse, de Brèves, de Moraché, d'Avan, de Tannay et de Cernon en Nivernais, et de Marguerite de Marigny. Ses enfants furent :
1° Louis Damas, seigneur de Montagu et de Crux en partie, mariée en 1468 avec Catherine Damas, fille de Robert VI Damas, chevalier, baron de Digoine, et de Catherine de la Guiche. Il mourut sans postérité peu après l'année 1490 ;
2° François, dont l'article suit ;
3° Charles, auteur de la branche des seigneurs DE BRÈVES et DE MAULEVRIER, rapportée ci-après ;
4° Jean de Damas, seigneur de Saint-Marc de Vaux, désigné comme une paroisse de 12 feux dans la révision des fiefs du bailliage de Chalon en 1461 (Extr. de Peincedé, t. XVIII, p. 658) ;
5° Isabeau Damas, femme d'Amauri, seigneur de Fontenay, chevalier ;
6° Marguerite Damas, dame de Sassenay, mariée à Hugues de Digoine, chevalier, seigneur de Thianges. Elle vivait en 1463 ;
7° Marie Damas, vivante en 1464.
(1) Parmi les faits allégués par Erard, il dit que lui et Philibert Damas de Fleury-la-Tour étaient yssus et venuz d'un même nom et de mêmes armes, ce qui ferait supposer que Jean Damas de Montagu avait changé les siennes et porté un nom de terre de sa branche du vivant et pour se distinguer d'autre Jean Damas, son frère aîné, seigneur de Montagu.Peut-étre cette branche a-t-elle repris le lion des anciennes armes de Damas. Il existe à la Bibliothèque royale, dans les Boîtes du Saint-Esprit, au mot DAMAS, une quittance de Claude Damas, guidon de la compagnie de 60 lances des ordonnances du Roi du maréchal de Bourdillon, datée du 8 février 1563, et qu'il déclare avoir fait sceller du sceau de ses armes. Ce sceau, en placard, représente un lion (Voyez la Planche des Sceaux, n° 25.) Il ne paraît pas douteux que ce Claude ne fut parent de Claudine Damas, épouse du même maréchal de Bourdillon, et qu'il ne dut à ce titre le grade qu'il remplissait dans sa compagnie d'ordonnance.
XV. François DAMAS, II° du nom, seigneur de Montagu et de Crux en partie, eut pour fils :
XVI. Jannet ou Jannin DAMAS, seigneur de Montagu, marié avec Huguette DE RAGNY, fille et seule héritière de messire Claude, seigneur de Ragny, chevalier. Par acte du 29 juillet 1506, ils renoncèrent au droit de rachat qu'ils s'étaient réservé sur la terre de Pazilly, vendue par le père de Huguette de Ragny à Alexandre Damas, seigneur de Villiers et de Sanvignes. (Extr. de Palliot, p. 39.) Le 16 août 1522, le roi François Ier nomma Jeannet Damas, seigneur de Ragny, de Crux et de Montagu, capitaine des château et maison forte de Montréal. (Extr. de Peincedé, t. II, p. 464.) Il laissa de Huguette de Ragny :
1° Louis, dont l'article suit ;
2° Claudine Damas, dame de Ragny, mariée : 1° à Gérard de la Magdelaine, seigneur de Courcelles, de Coulanges et de Châteauneuf, bailli d'Auxois, fils d'Edouard de la Magdelaine, écuyer, seigneur de Bauchot, et de Marguerite de Hochberg (1) ; 2° par contrat des 15 et 14 septembre 1546, avec Imbert de la Platière, seigneur de Bourdillon, maréchal de France, fils de Philibert de la Platière, II° du nom, seigneur de Basoches, et d'Anne de Jaucourt. Elle porta à son second mari la terre de Songy près Vitry-le-Francais, et mourut en 1558. Imbert de la Platière se remaria, en 1561, avec Françoise de Birague. Il mourut sans enfants à Fontainebleau le 4 avril 1567 ;
3° Catherine Damas, mariée à Pierre de Traves, chevalier, seigneur de la Porcheresse et de Dracy-le-Fort, avec lequel elle vivait en 1556. (Minutes d'Etienne Feullot, notaire à Buxy.)
(1) Selon la généalogie de cette famille. Dans les quartiers pour l'ordre de Malte de Claude de la Magdelaine de Ragny, arrière-petit-fils de Claudine Damas, du 17 septembre 1649, elle est nommée Marguerite Audebert.
XVII. Louis DAMAS, seigneur de Montagu, épousa Claudine D'AUTRET, qui lui survécut et se remaria, avant l'année 1579, avec Louis de Salornay. Elle avait eu de son premier mari :
Jeanne Damas, mariée, par contrat du 5 mars 1579, avec François de Barmont, écuyer, seigneur de Saint-Léger en Beaujolais, fils de Philibert de Barmont, écuyer, et de feu Jeanne de la Garde. (Minutes de Claude Thévenot, notaire à Messey.)
SEIGNEURS DE BRÈVES ET DE MAULEVRIER.
XV. Charles DAMAS, chevalier, seigneur de Brèves, de Tannay, de Moraché et de Cernon, fils puîné de Jean II, seigneur de Montagu, et d'Anne de Nourry, consentit un bail avec Louis Damas, son frère, le 19 septembre 1464. (Minutes de Guillaume Guynard, notaire à Chauvirey.) Charles épousa Philippine DAMAS, sœur de Catherine, épouse de Louis Damas, son frère aîné. Philippine survécut à Charles Damas, et se remaria en 1477, avec Jacquelin d'Amanzé. Elle avait eu de son premier mari :
1° Jean, III° du nom, qui suit ;
2° Jean Damas, le jeune, qualifié protonotaire apostolique dans le contrat de mariage de son frère, où il fut présent en 1502 ;
3° Marie Damas, femme de Jean de Ferrière, chevalier, seigneur de Presles et de Champlevoy. Ils sont rappelés dans une transaction passée entre leurs enfants le 3 janvier 1515. (Minutes de Hugnenin Gaignepin, notaire à Chalon.)
XVI. Jean DAMAS, III° du nom, surnommé le Gros, seigneur de Brèves, puis de Maulevrier en partie, épousa, par contrat du 25 octobre 1502, Jeanne DE LESPINASSE, fille d'Etienne de Lespinasse, chevalier, seigneur de Lespinasse, de Changy et de Maulevrier, et de Marguerite de Balsac. Jeanne de Lespinasse, épousa en secondes noces, Philippe d'Arces, dont elle était veuve au mois de juin 1537. Elle avait en de son premier mariage :
XVII. François DAMAS, seigneur de Brèves, de Maulevrier, de Sainte-Marie et de Flagères, marié avec Isabeau D'ARCES, fille de Philibert d'Arces, seigneur de Saint-Mauris en Dauphiné. Elle lit une donation le 1er septembre 1338, et se remaria avec Joachim de Savary, seigneur du Pont, du Plessis et de Lambonay, frère aîné de Denis Savary, qui fut son gendre. Elle eut de François Damas son premier mari :
1° Philippe, dont l'article suit ;
2° Françoise de Damas, épouse de Denis Savary, seigneur de Lugny et du Pont, fils d'Honoré Savary, seigneur de Lancosme, et de Catherine Savary. Elle fut héritière pour moitié des biens délaissés par Marc de Lespinasse, abbé de Saint-Rigaud et baron de Lespinasse. Elle céda tous ses droits sur cette succession moyennant 1500 livres tournois par acte du 21 août 1557, ratifié et signé par elle le 19 juillet 1558. (Original en parchemin.)
XVIII. Philippe DE DAMAS, seigneur de Brèves et de Maulevrier, épousa, par contrat du 24 décembre 1548, Renée DE CARDAILLAC, fille de Marc de Cardaillac, baron de Montbrun, seigneur de Brengues en Quercy, et de Jeanne de Champagne de Basoches. Philippe de Damas, héritier pour moitié de Marc de Cardaillac, abbé de Saint-Rigaud, céda tous les droits comme sa sœur pour la somme de 1500 livres, par acte du 8 octobre 1557, ratifié par Renée de Cardaillac, sa femme, le 17 juillet 1558, par devant Nicolas Dumolin, licenciées-droits, lieutenant-général en la sénéchaussée de Quercy au siège de Figeac. (Orig. en parch.) Philippe de Damas et Renée de Cardaillac n'eurent point d'enfants et furent assassinés au château de Brèves en Nivernais, pendant les troubles de la religion.
BRANCHE DE COULANGES.
Seigneurs DE VANDENESSE, DE COULANGES et DE LA BAZOLLE (*).
(*) Les terres de Vandenesse et de Coulanges étaient tenues par Robert Dalmas, chef de cette branche, et par ses descendants, à foi et hommage des sires de Cousan, leurs aînés. De là, la confusion continuelle de ces deux branches par le P. Anselme et par les autres généalogistes. Les preuves qui en établissent la distinction sont nombreuses. Nous n'omettons aucune de celles qui peuvent servir à rectifier les inexactitudes et les contradictions de nos devanciers.
VI. Robert DALMAS, Ier du nom, chevalier, seigneur de Vandenesse et de Coulanges en Charolais, second fils de Dalmas Ier, seigneur de Cousan, fut l'un des cinq chevaliers (Bernard de Catge, Agne, sans doute de Meymont, Hugues, son frère, et autre Hugues d'Ozolles) qui souscrivirent la charte d'une donation faite, en 1089, à l'abbaye de Cluny, par Josserand de Jopera, chevalier, et sa femme Odille, avec l'approbation de leurs fils Liébaud et Antoine, du lieu de Chazelles avec toutes ses dépendances, donation que souscrivirent également Humbert de Bourbon et Etienne de Casse, neveu du donateur. (Grand cartulaire de Cluny, vol. B, fol. 183, verso, et 184.) Peu de temps après, Robert Dalmas fit donation au même monastère, avec le consentement de Hugues Dalmas, son frère aîné, et en présence de D. Hugues, son oncle (célérier de l'abbaye de Cluny), et d'Aynard, prévôt (de Charolles), donation ratifiée ensuite par son même frère, en présence de Liébaud de Digoine et de Liébaud de Cypierre, de tout le territoire qu'il possédait allodialement depuis Charolles jusqu'à la montagne de Colomberet, et de Saint-Myre jusqu'à Viry, y compris les terres, bois, prés, pasquiers, vignes, eaux, cours d'eau et les serfs de l'un et l'autre sexe, sans aucune réserve, si ce n'est des acquêts qu'il pourrait faire dans la suite, et ajoutant à ce don celui du cimetière de Vandenesse. (Grand cart. de Cluny, vol. B, fol. 271, verso, charte 728.) Vers l'an 1092, Robert Dalmas et son frère Hugues, ratifièrent une donation que Josserand de Centarben, leur oncle (1), avait faite à l'église de Paray, ladite ratification faite en présence d'Artaud de Busseul, de Richard de Saligny (de Saliniaco), de Hugues de Vaux, et de Hugues d'Ozolles, et consentie par Girard de Centarben, en présence de Hugues de Busseul, fils d'Artaud, et de plusieurs autres. (Bibl. du Roi, cartulaire de Paray, fol. 74, verso.) Le 2 mars 1094, Robert Dalmas confirma et souscrivit avec Hugues de Meulin (de Mediolano), Pons et Guichard de Selogny, la donation que Hugues, seigneur de Berzé, fit de l'église paroissiale de ce lieu à l'abbaye de Cluny. (Cartulaire B, fol. 178, 179.) Robert Ier se désista de ses prétentions sur deux serfs de l'abbaye de Cluny, par charte de l'année 1102, où l'on voit que lui et son frère Hugues avaient reçu une indemnité pour ce désistement. (Orig. tiré de la cassette intitulée : Originaux des cartulaires.) En 1105, Robert Dalmas, Bertrand de Villorbaine, Liébaud de Cypierre et Pierre de Cevignon, chevaliers, furent témoins de la donation faite aux monastères de Cluny et de Charolles, des églises dudit Charolles, par Bernard de Cachive, Gerberge, sa femme, et Hugues, son fils, et du désistement des droits de Liébaud de Digoine, et Liébaud, son fils, sur ces mêmes églises. (Cartulaire B, fol 265, 266. charte 706 du ch. de Saint-Hugues.) Au fol. 269, verso du même cartulaire (ch. 722), se trouve une charte par laquelle Robert Dalmas, partant pour Jérusalem, déclare qu'en retour d'une livre d'or qu'il a reçue de D. Seguin, chambrier de Cluny, il fait donation à ce monastère de son miex (mas) de Coulanges (de Colongiis), et dans le cas où ledit chambrier ne se contenterait point de ce don, il veut qu'il soit remplacé par son moulin de Vandenesse, et qu'en cas d'insuffisance on prenne sur sa propre terre de quoi compenser ledit meix de Coulanges et ses dépendances. Cet acte fut passé à Berzé-la-Ville en 1106, entre les mains de saint Hugues, abbé de Cluny, en présence de Lobita, femme du donateur, d'Anseau de Semur, chevalier, d'Aynard, prévôt de Coulanges, et de plusieurs autres personnes. Robert Ier eut, entre autres enfants, Robert II, dont l'article suit.
(1) Cette parenté avait eu lieu, soit par le mariage de Dalmas I avec une sœur de Josserand de Centarben, soit par l'alliance de celui-ci avec une sœur de la femme de Liébaud I, seigneur de Digoine, tante de Hugues et Robert Dalmas.
V. Robert DALMAS, II° du nom, seigneur de Vandenesse et de Coulanges, s'était mis en possession de tous les biens que son père avait cédés aux religieux de Cluny. Faisant droit aux justes réclamations de ces religieux, il se dessaisit entièrement en leur faveur du meix de Coulanges, entre les mains de Pierre, chambrier, de Bernard, célérier, de Hugues de Crécy, et de Guillaume, doyen de Basornay. Il en agit de même à l'égard du meix de Minière que leur avait donné Dalmas de Centarben, son oncle (1), abandonna pareillement son moulin de Vandenesse, donné à Cluny par sa mère, ne se réservant que la faculté d'y pêcher une ou deux fois par an, et renonça aux mauvaises coutumes qu'il avait établies au village de Coulanges. Robert Dalmas confirma et renouvela ces donations sous la foi de son serment, et de plus sous le serment de Gautier, son prévôt de Vandenesse, du maître de ses forêts (forestarius) et de son intendant, en présence de Liébaud de Digoine, de Pierre de Cevignon, de Pierre de Digoine, fils de Liébaud, de Geoffroi de Villorbaine, d'Anseau de Semur, de Bernard, prévôt de Coulanges, et autre Bernard, son fils. Cette charte fut donnée par Robert Dalmas en la maison dudit Bernard, son prévôt de Coulanges, le 8 des calendes d'août 1128. (Trésor des Chartes de l'abbaye de Cluny, armoire intitulée Basornay, liasse première, cote 8.) En 1147, Hobert Dalmas fut présent avec Josserand Girard et Liébaud de Digoine, Otton de Copère, Anselme de Saint-Albin et Geoffroi de Marcheseuil, à la donation que Girard, Letalde et Bernard de Chaumont, frères, firent à Géraud, prieur de Paray, et à ses religieux, du lieu de Fin et de ses appartenances. (Cartulaire de Paray. fol. 110, verso.) Robert II eut un fils du même nom que lui, dont nous allons parler.
(1) Dalmas de Centarben était probablement frère de Josserand de Centarben, mentionné plus haut, et conséquemment grand-oncle de Robert Dalmas, seigneur de Vandenesse.
VI. Robert DALMAS, III° du nom, chevalier, seigneur de Vandenesse et de Coulanges, fut présent, en 1189, à la confirmation que Guillaume II, comte de Chalôns-sur-Saône (petit fils par Guillaume, son père, de Gui de Thiers), fit en partant pour la Terre-Sainte, de la fondation de l'abbaye de Notre-Dame de la Ferté-sur-Grosne, pour laquelle le comte Savari de Vergy, prédécesseur de Guillaume II, avait donné la forêt de Brague en 1113. Clergé de France, par l'abbé du Tems, t. IV, p. 611. Hist. de Chalon, par le P. Perry, p. 150.) Par charte de l'année 1212, Hugues, seigneur de Digoine, Bernard de Chaumont, Robert Dalmas (1), Raoul de Marne, Durand de Rodes (de Rodinis), et le prévôt de Charolles, tous chevaliers, de Béatrix, comtesse de Chalon, jurèrent avec cette princesse une charte qu'elle promulgua pour accorder à l'abbaye de Cluny le libre cours de la monnaie clunisoise dans toutes ses terres, excepté dans la prévôté de Chalon. (Petit cartul. de l'abbaye de Cluny, in-4° en vélin , écrit à deux colonnes, fol. 70, verso, et 71.) Robert III a laissé, entre autres enfants :
1° Robert, IV° du nom, dont l'article suit ;
2° Gui, auteur de la branche DE CHAMPLÉGER, souche DE VANOISE, seigneurs DU FIEF DE DAMAS, DE VILLIERS et DE MORANDE, comtes DE CORMAILLON, rapportée ci-après ;
3° Geoffroi Dalmas, doyen de Montberthault. Une sentence arbitrale fut rendue entre lui et Gui de Saint-Trivier en 1270. (Cabinet du Saint-Esprit.)
(1) Le P. Anselme attribue cette citation à Renaud Dalmas, de la branche de Cousan ; mais le cartulaire de Cluny porte expressément Robert.
VII. Robert DALMAS, IV° du nom, chevalier, seigneur de Vandenesse, de Coulanges, de Viry, au diocèse d'Autun, etc., se rendit garant avec trois autres chevaliers, Guillaume, seigneur de Digoine, Hugues de Digoine, son frère, et Geoffroi de Vert, par acte du mois de février 1243 (v. st.) d'un prêt de 4 livres parisis fait par Hugues, abbé de Cluny, et ses religieux, à Renaud de Bussières. (Petit Cartulaire de Cluny, in-4°, fol. 142, verso.) Au mois de février 1263 (v. st.), Robert de Dalmas (Robertus Dalmacii), chevalier, reconnut tenir en fief de Hugues IV, duc de Bourgogne, la maison forte d'Essertault, appelée la maison de Coulanges, située en la paroisse de Vandenesse, le lieu de Pommiers, et les fiefs que tenaient de lui Hugues de Tramolles et les hoirs Pantin. Le duc de Bourgogne déclare qu'en reconnaissance de fief il a donné à Robert Dalmas l'acquêt qu'il avait fait à Viry, en Charolais, de Guiot de la Bazolle, et en outre ce que ce prince avait au même lieu de Viry. (Ch. des Comptes de Bourgogne, extraits de Peincedé, t. II, fol. 299.) Au mois de novembre 1266, Robert Dalmas, chevalier (Robertus Dalmacii, miles), reprit de fief du même duc de Bourgogne sa maison d'Essertault, vulgairement appelée de Coulanges. (Ibid., t. XI, fol. 68.) Il ne vivait plus en 1269 et avait-laissé, entre autres enfants :
1° Huguenin Dalmas, chevalier, mort avant l'année 1269, laissant Béatrix, sa veuve, tutrice de leur fils, nommé :
Léger ou Léodegaire Dalmas, co-seigneur de Viry. Jean Dalmas, chanoine de Mâcon, vendant, par acte du mois de janvier 1275 (v. st.), à Létalde de Chaumont, chevalier, seigneur de Saillant, tout ce qu'il possédait à Viry, près Charolles, en excepte le fief dû au duc de Bourgogne, et celui dû à Léodegaire Dalmas, son neveu (1) ;
2° Geoffroi, dont l'article suit ;
3° Jean Dalmas, chanoine de la cathédrale de Mâcon. Robert Dalmas, son père, lui avait légué 30 livres de revenu annuel. Pour moitié de cette somme, Béatrix, mère et tutrice de Léodegaire Dalmas, lui céda les terres de Viry et d'Augy ; et Geoffroi, son frère, pour l'autre moitié de cette rente, lui délaissa la terre de Vareilles, celle de Perrin de la Roche, et la terre de Imerzic, le tout cédé avec le domaine direct et utile, la justice entière, et tous autres droits seigneuriaux, le droit de Létalde de Chaumont excepté, par acte du mois de mars 1269. (Original tiré des Archives au château de Chaumont.) Par acte du lundi après l'octave de la Purification de la Vierge (février 1274), passé sous son sceau et sous celui de Girard de Sautronne, chevalier, bailli de Charolles, Jean de Dalmas (Johannes Dalmacii) vendit à Létalde de Chaumont, chevalier, seigneur de Saillant, tout ce qu'il possédait en biens meubles et immeubles à Viry (les sceaux perdus). Cette vente est plus explicitement détaillée dans des lettres du mois de janvier 1275, passées sous le sceau du même Girard, seigneur de Sautronne (2), chevalier, bailli de Charollais, où Jean de Dalmas excepte des objets cédés le fief et le droit de fief du duc Bourgogne et celui de Léodegaire de Dalmas, neveu dudit chanoine de Mâcon. (Orig. en parchemin tirés des Archives du château de Chaumont.) Par un autre acte du mois de juin 1283, passé sous le sceau commun de Robert, comte de Clermont, établi au bailliage de Charolles, et dans la châtellenie de Rochecave, gardé par Jean Colons, Renaud de Dalmas (Dalmatii), chevalier, sire de Cousan, vendit à Jean de Dalmas, chanoine de Mâcon, la moitié des bois d'EffuIies et de Loiers, par indivis avec ce que pouvaient avoir en ces lieux Gui de la Bazolle, chevalier, et dame Bonne Amors, sa femme. Pour toutes ces choses situées dans les paroisses de Curbigny, de Colombier et de Saint-Symphorien, diocèse d'Autun, Jean Dalmas et ses héritiers durent être hommes-liges des seigneurs de Cousan. L'acte même porte que Geoffroi de Dalmas devra faire foi, au nom de son frère Jean, à Renaud de Dalmas, pour lesdites choses vendues. (Original aux Archives de M. le comte de Drée, à Châteauneuf, liasse intitulée la Bazolle. Extraits faits par M. Lambert de Barive au cabinet du Saint-Esprit.) Jean Dalmas devint doyen de Mâcon, et vivait encore en 1310, époque à laquelle il fit son testament en faveur de Geoffroi de Dalmas, son frère ;
4° Humbert Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle. Il était probablement issu d'un second mariage de Robert IV, car il n'est nommé dans aucun des actes passés par ses frères. Il épousa, vers 1300, Ancelis Rosset, fille d'Antoine Rosset, chevalier, seigneur de Thoiry, et de Jeannette d'Amanzé. Cette dernière, en 1315, emprunta d'un bourgeois de Villefranche 2800 florins pour racheter son mari prisonnier des Turcs, et pour payer la dot de sa fille. (Le Laboureur, Mazures de l'Isle-Barbe, p. 204). Humbert mourut sans postérité.
(1) Original en parchemin. Ce titre et plusieurs autres mentionnés dans la suite furent transférés du château de Saillant, qui relevait de la terre de Coulanges, dans les archives du château de Chaumont en Charolais, appartenant à M. le marquis de la Guiche. Plusieurs autres pièces importantes de la branche de Champléger, issue de celle de Coulanges, ont été tirées des mêmes archives.
(2) Ce sceau en cire verte, d'une conservation parfaite, représente un écu chargé de 3 croissants, et au revers, en contre scel un plus petit écu bandé de 6 pièces.
VIII. Geoffroi DE DALMAS, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Vandenesse, de Coulanges, etc., est qualifié écuyer dans un acte passé devant Hugues Castelard, notaire, au mois de mars 1281, par lequel il acquit de Thibaud de Vareilles une portion de fief en la paroisse de Vareilles. (Inventaire des Archives du château de la Bazolle.) Geoffroi Dalmas transigea, par acte du mois d'avril 1282, passé devant François, notaire au bailliage de Mâcon, avec Hugues Bordon, chevalier, touchant la totale justice de la paroisse de Curbigny. Cette justice fut maintenue (avec la permission de pêcher) audit Bordon jusqu'à la chaussée de l'étang de Geoffroi Dalmas, et ce dernier fut reconnu seigneur dominant de plusieurs choses que Hugues Bordon avoua tenir de lui à Curbigny. (Arch. du chât. de la Bazolle, aujourd'hui marquisat de Drée, armoire en face de la porte, tiroir A, cote 4 ; extraits faits par Lambert de Barive au cabinet des titres du Saint-Esprit.) Geoffroi Dalmas, damoiseau, par un acte du mois de juillet 1283 (extrait des mêmes archives), transigea par la médiation de Geoffroi d'Anglure et de Hugues de Vanoise, chevaliers, avec Guillaume Sauvage, aussi chevalier, relativement à la justice de Vareilles. Le même Geoffroi et Jean Dalmas, son frère, vendirent au mois de mai 1284 la terre de Massilly aux religieux de Cluny, vente ratifiée par lettres patentes du roi Philippe le Bel du mois d'août 1294 (Cab. du Saint-Esprit, extr. de L. de Barive.) On voit par ces lettres que les deux frères avaient cédé 15 livres parisis de terre de franc alleu, situées dans les paroisses de Massilly, d'Amanzé et d'Ozolles. (Voyez aussi le Grand Cartul. de Cluny, vol. B, fol. 128.) Au mois de juin 1293, par lettres sous le sceau d'Etienne de Saint-Pont, tenant le sceau commun du bailliage de Mâcon, Dalmas de Brassinia et Alix, sa femme, consentirent à l'hommage que Geoffroi de Vert, chevalier, rendit à Geoffroi de Dalmas pour tout ce que lesdits mariés tenaient en fief du dit Geoffroi de Dalmas dans la paroisse de Varennes. (Arch. de la Bazolle.) En 1295, Geoffroi Dalmas reçut les foi et hommage de Guiot et Guillaume de Saint-Micaud, frères, damoiseaux, pour ce qu'ils tenaient de lui en fief dans les paroisses de Saint-Symphorien et d'Amanzé ; et lui même en cette année prêta serment à l'abbé de Cluny pour ce qu'il tenait dans la mouvance de ce monastère. (Extr. de L. de Barive.) En 1300, Geoffroi Dalmas, damoiseau, et Jean, son frère, chanoine de Mâcon, obtinrent pour huit ans de l'abbaye de Cluny la faculté de racheter la terre de Massilly. (Trésor généalogique de D. Villevieille.) Le jour de la fête de Saint-Martin (11 novembre) 1301, par acte passé par André François, notaire au Bois Sainte-Marie, Geoffroi de Damas accensa à Hugonin et Etienne de Creizières, frères, les bois et garennes de la Rivolle en la paroisse de Vareilles. (Arch. du château de la Bazolle.) Il est qualifié chevalier dans l'acte d'un échange qu'il fit le vendredi (7 juin) après la Pentecôte 1308. (Inventaire du 14° siècle, aux arch. de M. le baron de Joursanvault, t. I, p. 57.) Geoffroi a la même qualité dans l'acte de foi et hommage qu'il rendit sous son sceau (1) en 1312, à Amédée, sire de Cousan, pour la terre de Vandenesse. (Bibliothèque du Roi, cab. des titres, fonds de d'Hozier.) Il ne vivait plus en 1315, et laissa :
1° Hugues ou Huguenin, dont l'article suivra ;
2° Jean Dalmas, chanoine de Mâcon. Le jeudi après la conversion de Saint-Paul 1318, il se rendit pleige des conventions du mariage entre Bérard, seigneur de Salornay, damoiseau, et dame Marguerite, fille de messire Jean Richerdi, chevalier, et veuve de Guillaume de Saligny, damoiseau. (Archives de M. le comte du Bourg au château de Ternay, près Vienne ; D. Villevieille.) Le lundi saint, 16 avril 1327, le même Jean Dalmas, chanoine de Mâcon, ratifia une vente faite par son frère Robert aux religieuses de Cluny. (Grand Cartulaire de cette église, vol. A, fol. 111, verso.) Il vivait encore en 1335 ;
3° Robert Dalmas, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Coulanges, de Vandenesse, co-seigneur de Viry, etc. Il parait avec la qualité d'écuyer dans un acte de 1318, où il promet d'accepter une rente de 20 livres à assigner sur une terre située à Bramalo. (Mél. du Saint-Esprit, vol. 184, fol. 160, vol. 00, fol. 249, contenant l'Inventaire de la Chambre des Comptes de Beaujolais en la ville de Villefranche, fait en 1469.) Le vendredi avant les Bordes (27 février) 1327, (v. st.) Robert Dalmas, qualifié damoiseau, et fils de feu messire Geoffroi Dalmas, chevalier, vendit aux religieux de Cluny l'étang de Massilly, avec ce qu'il possédait en la paroisse du même nom et en celles de Raisey, Flagy et Amanzé. (Cartulaire de Cluny, vol. A, fol. 109.) Robert Dalmas, chevalier, sire de Coulanges, confirma une donation faite en faveur de Huguenin de Saillant par Jean de Chaumont, écuyer. Cette confirmation, accordée par le seigneur de Coulanges, parce que la terre de Saillant relevait de son fief, est datée du dimanche, 10 avril, jour de Pâques fleuries 1351 (Original tiré des Archives du château de Chaumont). Robert Dalmas, qualifié noble et puissant seigneur, reçut l'hommage que lui rendit Gilles de Suin, damoiseau, pour ce que tenaient dudit Gilles de Suin, Jean de Dronvaut et André de Saint-Nisier à Choigne, au territoire de Vandenesse. L'acte de cet hommage fut passé par Nicolas Delachapelle, notaire, le lundi après la Madelaine 1353. (Archives de Cluny ; D. Villevielle.) Robert Dalmas laissa un fils et une fille ;
A. Jean Dalmas, qui fut seigneur de Coulanges, de Choigne, de Chappendy et de Sarmaise. Lui, qualifié écuyer, et Robert Dalmas, son père, qualifié damoiseau, reçurent de Gui, seigneur de Chaumont, damoiseau, parrain de Jean Dalmas, sa maison forte et toute sa terre de Varennes, avec toute justice, juridiction et dépendances, situées dans les paroisses de Saint-Vincent et Bragny et de Saint-Léger de Vigny, par charte du dimanche (14 octobre) après la fête de Saint-Denis 1300, confirmée par le même seigneur de Chaumont, chevalier, en faveur desdits Robert et Jean Dalmas, aussi chevaliers, par acte du mois d'octobre 1350. (Originaux en parchemin tirés des Archives du château de Chaumont.) Le jeudi (17 septembre) après l'exaltation de la sainte-croix 1366, suivant acte reçu par Jean de Villorbaine, curé de Saint-Symphorien-les-Charolles, et notaire public et juré, Jean de Dalmas (Dalmacii), chevalier, seigneur de Coulanges, approuva et ratifia un asservissage fait par Jean de Chaumont, chevalier, seigneur de Saillant. Le 12 décembre 1369, par acte devant Jean Bon, notaire à Paray, il fit donation à Louis de Digoine, damoiseau, son consanguin et son cousin (consanguineo suo et cognato), de la faculté de rachat des terre et maison de la Varenne de Chaumont, paroisse de Saint-Vincent, qu'il s'était réservée lorsqu'il avait vendu cette terre pour le prix de 300 francs d'or à Guillaume et Jean de Mazille, frères. Dans une transaction que le même Louis de Digoine, seigneur d'Outremer, écuyer, échanson du roi, passa sous le sceau du prévôt de Paris, devant Mirabel, notaire au Châtelet de cette ville, le 13 février 1370, avec Guillaume de Mazille, Jean Dalmas est dit oncle dudit Louis de Digoine (Cabinet du Saint-Esprit, preuves de la maison de Digoine, fol. 37) ;
B. Jeanne Dalmas, dame de Coulanges et du châtelet de Brandon, sœur et héritière de Jean, épousa : 1° Jean de la Roche, chevalier, seigneur de Brandon, dont elle était veuve lors d'un dénombrement qu'elle fournit en 1374, de ce qu'elle tenait à Varennes. Elle en fournit un second comme dame du châtelet de Brandon en 1380 (Extraits de Peincedé, t. XI, fol. 158, 226) ; 2° Jean d'Essertines, chevalier. Par acte du mardi (16 septembre) après la fête de l'exaltation de la sainte-croix 1399, passé devant Berthelet, notaire royal au bailliage de Mâcon, Jeanne Damas vendit pour 45 francs d'or à Guichard Raffin, damoiseau, seigneur de Vaux-sous-Dio, le fief lige et les droits de fief qu'elle avait à cause de sa maison forte de Coulanges , sur la terre que possédait Guichard à Chaumont, paroisse d'Oyé. (Archives de Cluny, petit Cartulaire en papier composé de 92 feuillets, fol. 31.) Jeanne Dalmas a eu pour enfants :
Du premier lit :
I. Philippe de la Roche, chevalier, en faveur duquel le duc de Bourgogne Philippe-le-Hardi érigea la terre de Brandon en baronnie par lettres du 7 janvier 1376 (Extraits de Peincedé, t. II, fol. 432) ;
Du second lit :
II. Robert d'Essertines, damoiseau, mentionné dans des actes de 1380 et 1389. Par le dernier, daté du 16 mars, Robert d'Essertines et Jeanne Dalmas, sa mère, dame de Coulanges, pour se libérer d'une somme de 100 livres tournois qu'ils devaient pour prix d'un cheval à eux cédé par noble homme et puissant seigneur Girard de Thurey, chevalier, seigneur de Noyers et de Saillant, l'affranchirent de l'hommage qu'il leur devait pour la terre et le château de Saillant, mouvants de la forteresse de Coulanges (Original en parchemin tiré des Archives du château de Chaumont) ;
III. Perrin ou Pierre d'Essertines, chevalier, vivant en 1380. Il fut seigneur en partie, avec son frère Robert, de Sarmaise, de Chappendy, de Choigne et de Coulanges, et laissa de Philiberte Dalmas du Plessis :
Agnès d'Essertines, dame de Coulanges, mariée avec Claude du Blé, seigneur de Cormatin. Le 24 février 1444 (v. st.), elle passa avec les chanoines de Saint-Vincent de Mâcon une transaction dans laquelle ses ancêtres, seigneurs de Coulanges, sont rappelés depuis Geoffroi Dalmas, chevalier, vivant en 1310 (Original aux Archives de la maison du Blé d'Uxelles) ;
4° Gui Dalmas, prieur de Tournus. Jean de Berzé, moine, le nomme dans son testament de l'an 1330, comme ayant reçu de lui l'autorisation de disposer en faveur de Marguerite de Berzé, sa sœur. (Minutes de du Ban, notaire à Massilly) ;
5° Catherine Dalmas, mariée, par contrat du 1er février 1315 (v. st.), avec Dalmas de Rabutin, damoiseau, fils de feu Dalmas de Rabutin. Son frère Hugues Dalmas la dota de 1000 livres de bons petits tournois, payables en cinq termes de 200 livres chaque année, sous la garantie de Jacques Dalmas (de Champléger), chevalier, de Robert Dalmas (de Marcilly), et d'Etienne de Chabannes, damoiseaux.
(1) Le sceau de Geoffroi Dalmas, copié par d'Hozier, représente une croix ancrée avec un lambel à 3 pendants pour brisure. (Voyez Planche des Sceaux, n° 27.) Peut-être à cette époque Léger ou Léodegaire Dalmas, coseigneur de Viry, qui représentait la branche aînée de Vandenesse et de Coulanges, existait-il encore. Quoi qu'il en soit, cette brisure a été conservée par les descendants de Geoffroi.
IX. Hugues ou Huguenin DALMAS, damoiseau, puis chevalier, seigneur de Curbigny, de la Bazolle, de Saint-Didier, etc., est qualifié écuyer dans l'acte de foi et hommage que lui rendit Dalmas-Raffin en 1301 (Barthélemi Martin, notaire au bailliage de Mâcon) pour tout ce qu'il tenait de lui en fief à Chaumont et au finage de ce lieu, paroisse d'Oyé. Il a la même qualité dans un acte de foi et hommage (devant André-François de Bosco) que lui rendit en 1320 noble Etienne d'Anglure, écuyer, pour le tenement de la Tronchère, un autre situé en la paroisse de Dun et un 3° en celle de Varennes. (Originaux aux Archives du château de la Bazolle.) Il est nommé et qualifié Huguenin de Dalmas (Dalmacii), damoiseau, dans l'hommage que lui rendit Hugues Bordon, damoiseau, pour ce qu'il tenait de lui en fief à cause de Curbigny, par acte du samedi (28 juillet) après la fête de Ste-Madelaine 1330, passé devant André-François de Bosco, clerc juré au bailliage de Mâcon (Fonds du Saint-Esprit.) Le mercredi après le dimanche des Bordes, 8 mars 1334, par acte passé sous le sceau royal au même bailliage, tenu par Etienne de Poilly, devant Astorg de Carlat et Guichard Testuti, clercs-notaires publics, Huguenin Dalmas, damoiseau, stipulant par messire Jean du Blé, chevalier, transigea avec les religieux de Cluny, au sujet du rachat et retrait de l'étang de Massilly, que leur avaient vendu Robert et Jean Dalmas, ses frères, et qu'avait voulu exercer Huguenin Dalmas, ce dont il se départit en confirmant la cession par cette charte passée en présence de Raoul de la Guiche, prieur de Saint-Marcel de Chalon, et Pierre de Mâcon, moine de Cluny. (Cartul. de Cluny, vol. A, fol. 112.) Girard de Saint-Alban, écuyer, fit hommage à noble Huguenin Dalmas, chevalier, pour un tènement situé en la paroisse de Vareilles, suivant acte reçu en 1339 par Jean Decot, notaire à Mâcon. (Arch. de la Bazolle.) Hugues Dalmas, chevalier, fit une vente au profit de Gui de Dio, chevalier, par acte du 3 janvier 1348. (Trésor généalog. de D. Coffiaux, t. I, p. 109.) Il avait épousé Jeanne DE NEVERS, dame de Beaudéduit et de Charency, fille de Guillaume de Nevers, chevalier, seigneur des mêmes terres, et d'Isabelle de Thianges, dame de Beaudéduit, cette dernière remariée à Dalmas de Lespinasse (1), chevalier, seigneur de Changy, dont elle était veuve lorsque, par acte du mercredi (4 février) après la fête de la Purification de la Vierge 1355 (v. st.), passé devant Laurent Bouquaud, de Vareilles, notaire royal au bailliage de Mâcon, Jeanne de Nevers, sa fille, et Hugues Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle, son gendre, lui vendirent tout ce qu'ils possédaient en pur franc-alleu ou en fief et arrière-fief au village de Quinzié, paroisse de Saint-Symphorien de Quinzié, pour 200 deniers d'or au coin du roi. Les témoins de cette vente furent Etienne de Baignaux, chevalier, Guillaume de Baignaux, son fils, et Jean de Chaline, damoiseaux. (Titre visé par M. Chérin en 1774 ; D. Villevieille.) Le dernier acte où figure noble Huguenin Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle, est de l'année 1556 (passé par Louis Vendaire, notaire au bailliage de Mâcon) ; c'est un hommage que lui rendit Josserand de Hauterive (de Alta Rippa), écuyer au nom d'Isabelle, sa femme, fille de Geoffroi de Saint-Albin. (Arch. du château de la Bazolle.) Le mercredi après l'Ascension 1358, noble et puissante dame Jeanne de Nevers (de Nivernis), veuve de feu noble messire Hugues Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle, transigea avec noble et puissante dame Isabelle de Thianges, sa mère, relativement à la vente précitée. (Cab. du Saint-Esprit, arch. du prieuré de Charlieu) En 1359, Isabelle de Dardre, veuve de Lithaud de Massilly, chevalier, vendit à Jeanne de Nevers, veuve de Huguenin Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle, et à ses enfants, tout ce qu'elle possédait à Vareilles. (Arch. du chât. de la Bazolle ; D. Villevieille.) Jeanne de Nevers vivait encore en 1369. Ses enfants furent :
1° Jean, dont l'article suit ;
2° Robert, V° du nom, auteur de la branche des barons de DIGOINE, rapportée ci-après ;
3° Guillaume Dalmas, prieur de Montambert ;
4° Alix Dalmas, épouse de Hugues, seigneur de Ternant, chevalier. Elle ne vivait plus en 1386 ;
5° Isabelle Dalmas, religieuse, puis prieure de Marcigny. Elle mourut le 15 octobre 1420.
(1) Dalmas de Lespinasse, chevalier, seigneur de Cruzilles, au nom d'Isabelle de Thianges, et pour Jeanne de Nevers, fille de cette dame, avait fait hommage, en 1323 et 1327, pour Charency, Beaudéduit et Suansy. (Fonds de Clairambault, vol. 186, Inventaire de la Chambre des Comptes de Nevers, fol. 277.)
X. Jean DALMAS, chevalier, seigneur de la Bazolle, de Vandenesse, de Saint-Didier, etc., obtint avec sa mère un jugement du bailliage de Mâcon, au mois d'avril 1365, contre les habitants de Vareilles. (Arch. de la Bazolle.) En 1367, n'étant alors qu'écuyer, il servait en l'armée levée par le duc de Bourgogne pour le service du roi, avec Hugues Dalmas, seigneur de Marcilly, chevalier-bachelier. (Ch. des Comptes de Bourgogne, ext. de Surget.) Jeanne de Nevers, au nom de Jean et Robert Dalmas, ses fils, fit, en 1369, la reprise de fief des château et maison forte de la Bazolle. (Ext. de Peincedé, t. XII, fol. 8.) Il résulte d'une enquête sur la mouvance des terres de Gibles et de Colombier, faite en 1378, que ces terres, possédées par la maison de Foudras, relevaient de la maison forte de la Bazolle ; que Jean de Foudras, chevalier, et autre Jean de Foudras, son fils, avaient fait foi et hommage à feu Hugues Dalmas, chevalier, père de Jean Dalmas, aussi chevalier, seigneur de la Bazolle, et qu'ils avaient servi ledit Hugues Dalmas dans la guerre qu'il eut à soutenir contre Philibert de Lespinasse. (Rouleau en papier aux archives de la Bazolle, tiroir A, première liasse ; cab. du Saint-Esprit ; D. Villevieille.) Dans le cours de la même année, et par acte passé le 3 août, devant Brion, Bouquaud et Monchoux, notaires au bailliage de Mâcon, Jean Dalmas acquit de noble Josserand Morel, damoiseau, 15 livres de cens et services annuels avec justice sur plusieurs habitants de Vareilles, provenant de l'acquisition faite par échange avec Jean Dalmas, contre la part qui appartenait audit Morel en la maison forte de la forêt de la Bazolle. (Arch. de la Bazolle.) En 1385, par acte reçu par Pierre de Montorsin, notaire au bailliage de Mâcon, Jean Dalmas acquit de Jean de Bordon, damoiseau, la maison de la Bordonnière, située en la paroisse de Curbigny ; et l'année suivante, Huguenin de Massilly (de Masselliaco), fils de Lithaud de Massilly, chevalier, lui fit hommage pour sa maison de la Garde, en la même paroisse, mouvante du château de la Bazolle. Huguenin Letouz, damoiseau, lui rendit également hommage pour ce qu'il tenait au village de Varennes, le 24 avril 1384. (Arch. de la Bazolle ; D. Villevieille.) Le 5 mai 1386, devant Jean Dubois, prêtre, notaire royal sous le scel établi au bailliage de Mâcon, messires Jean et Robert Dalmas, chevaliers (Dalmacii, milites), partagèrent les successions de feu de bonne mémoire messire Hugues Dalmas, chevalier, seigneur de la Bazolle, paroisse de Curbigny, et de madame Jeanne de Nevers, leurs père et mère, ainsi que les biens qui leur étaient échus de feu madame Alix Dalmas, leur sœur, femme de Hugues, seigneur de Ternant, chevalier, de même que les acquêts faits par ces deux frères du comte d'Armagnac et de Guillaume de l'Etang, damoiseau. À Jean échurent, outre la terre et le château et maison forte de la Bazolle, les fiefs et arrière-fiefs de Choigne, de Sarmaise, des Landes, de Chappendy, de Billy, de Vandenesse-sur-Arroux et de Chemerault. Robert eut en partage toutes les terres, justices, droits et possessions, situés outre Loire, dans le duché de Bourbonnais, terres qui jusqu'à ce moment avaient été possédées en commun par les deux frères. (Original en parchemin aux arch. de la Bazolle.) A la suite de ce partage, Jean Dalmaix, chevalier, fit foi et hommage de ce qui lui était échu au comte d'Armagnac, seigneur de Charolais, le 15 août 1386 entre les mains de Palamède de Pompignac, bailli de ce comté. (Extr. au cabinet du St.-Esprit.) Il acquit de Hugues et Pierre de Massilly, frères, le tènement de la Garde, paroisse de Curbigny, en 1387, et la même année il reçut hommage de Guillaume de Chastenay, damoiseau, pour les cens et rentes que ce dernier tenait à Vareilles. Par acte de lundi (7 décembre), après la fête de St. André, apôtre, 1388, passé devant Etienne de la Chapelle, clerc notaire royal au bailliage de Mâcon, noble et puissant homme, messire Jean de Damas, chevalier, seigneur de la Bazolle, acquit le droit féodal, l'hommage et le domaine direct que noble homme Josserand Morel, chevalier, possédait sur divers tènements dans les paroisses de St-Symphorien de Quinzié, de Baubigniaco, de Colombier et de Curbigny, pour le prix de 120 livres tournois, ladite acquisition faite en présence de Giron de la Garde et de Guichard de Vaux, damoiseaux. (Ext. au cab. du St-Esprit.) Enfin, en 1389, Jean de Dalmas acquit de Florette de Saligny et de Lithaud de Massilly, son fils, damoiseau, les revenus qu'ils avaient dans la même paroisse de Curbigny. Le 17 mars 1392, Joserand Morel, chevalier, seigneur de Saint Léger, et Marguerite Sirot, sa femme, ratifièrent au profit de Jean Dalmas la vente de la moitié de la tour de la Bazolle, à partager avec Jeanne, fille de feu Guillaume Buret, damoiseau. Jean de la Porte, fils d'autre Jean de la Porte, et Jean d'Essertines, sa femme, fille de feu Jean d'Essertines, chevalier, firent une reprise de fief du seigneur de la Bazolle en 1394. (Arch. de la Bazolle ; D. Villevielle.) Jean Dalmas est porté sous les années 1397, 1400 et 1406, dans les registres des feux des bailliages de Charolles, Autun et Montcenis, à raison de ses possessions, et notamment de sa terre de Vandenesse. Les 5 mai 1395 et dimanche après la fête de saint Marie-Madelaine 1404, Jean Dalmas, seigneur de la Bazolle, chevalier, fournit les aveux et dénombrements de ce qu'il possédait à Sarmaise. Choigne, les Landes, Chappendy, Vendenesse-lès-Charolles, Chevreux et Faye, paroisse de Vendenesse-sur-Arroux ; enfin pour partie de la forêt de la Perrière. (Ext. de Peincedé. t. II. fol. 266, 368 ; t. XVIII, fol. 860.) Jean Dalmas vivait encore le 15 mai 1417. Le duc de Bourgogne donnant alors l'investiture de la terre d'Essertines à Philibert de Lespinasse, écuyer, seigneur de Cevignon, fait réserve d'une partie de dîmes de cette terre qui appartenait au fief de messire Jean Dalmas, chevalier, à cause de la Bazolle. (Arch. de l'abbaye de Cluny ; D. Villevieille.) Il laissa :
1° Philibert, Ier du nom, dont l'article suit ;
2° Jean Damas, écuyer. II est cité avec Miles de Pailliard, chevalier, dans le registre des feux du Châlonnais, en 1423, comme possesseur des terres de Sassenay et de Bruires (Extraits de Peincedé, t. XVIII, pp. 633, 637). Ce fut vers cette époque que paraît s'être formé le rameau de Varennes ou de la Varenne, représenté par Jacques Damas, chevalier, seigneur de la Varenne, qui, comme lieutenant de Jean Damas, seigneur de Clessy et de Saint-Amour, gouverneur et bailli de Mâcon, commanda en second les gens d'armes levés pour la défense du Mâconnais et dont Antoine de Montfaucon passa la revue à Mâcon le 11 septembre 1478. Après lui on trouve : Rolet Damas, dit de Varennes, qui eut de Marguerite de Lion un fils naturel, nommé : Jacques Damas, dit de Varennes, lequel fut légitimé par lettres du mois de mars 1498 (Extraits de Peincedé, vol. 2, fol. 524 ; cab. du Saint-Esprit, vol. coté légitimations, naturalisations, cautionnements, fol. 289) ;
3° Jeanne Damas, femme de Miles de Pailliard, chevalier, seigneur de Meursault, gouverneur du Nivernais, lequel fit un accord le 26 février 1426 (v. st.), avec Erard Damas, seigneur de Marcilly, Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges, Jean de Montagu, seigneur de Couches, Jean, seigneur de Rochefort et de Chastillon-en-Bazois, Jacques de Courtiambles, seigneur de Commorin, etc. (Ch. des comptes de Bourgogne ; Extraits de Peincedé, t. I, p. 580)
XI. Philibert DAMAS, Ier du nom, damoiseau, seigneur de la Bazolle au diocèse d'Autun, de Saint-Didier et de la Roche-Cheffault, en la châtellenie de Billy, était du nombre des 12 écuyers tranchants qui servaient par quartier en l'hôtel de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, suivant l'ordonnance de 1426. (Chambre des Comptes de Lille, registre 8 des Chartes, fol. 85.) Philibert Damas fut l'un des témoins d'une reprise de fief de l'abbaye de Cluny, faite le 28 mars 1427, par noble et puissant homme Pierre de Bauffremont, chevalier. (Cartulaire de Cluny.) Il est mentionné comme seigneur de Choul et de Bessay dans les feux du bailliage d'Autun en 1430. (Ext. de Peincedé, t. XVIII, fol. 793, 794.) Il épousa, vers la même époque, Catherine DE CHAUGY, fille de noble et très redouté seigneur messire Jean de Chaugy, chevalier, ainsi qualifié dans une quittance de 2000 écus d'or que lui donna Philibert Damas, damoiseau, seigneur de la Bazolle, pour la dot de sa femme, le 23 octobre 1431. (Arch. de la Bazolle ; Ext. de D. Villevieille à la Bibliothèque du Roi.) En 1438 il transigea, touchant la justice sur la rivière de Curbigny, avec Louis de Chantemerle, damoiseau, seigneur de la Clayette, et obtint, au mois d'octobre de la même année, une sentence du bailli de Mâcon qui obligea les habitants de la Bazolle à faire la garde de son château. (Ibid.) Il fournit le dénombrement de la seigneurie de la Bazolle, le 7 septembre 1443 (Extraits de Peincedé, t. II, p. 373.) Le duc de Bourbon, par lettres du 5 octobre 1446, exempta pour un temps déterminé les vassaux de Philibert Damas du service de guet et garde à Moulins, Chaveroche et Billy. (Chambre des Comptes de Bourbonnais, 3° registre ; fonds de Gaignières, vol. coté 654-655, fol. 35.) Le 11 novembre 1449, noble et puissant homme Philibert Damas fit son testament, par lequel il fonda une chapelle en l'église de Curbigny. Il en confia l'exécution à Catherine de Chaugy, sa femme, à Miles de Paillard, sire de Meursault, son beau-frère, et à Guillaume d'Amanzé, sire de Chauffailles, damoiseau, en présence de nobles et puissants seigneurs Guillaume Damas, damoiseau, sire de Digoine, Robert Damas, son frère, sire de Clessy, Georges, seigneur de Chaugy, chevalier, Claude de Semur et Hugues de Villaines. (Arch. de la Bazolle ; D. Villevieille.) Dans un acte de Catherine de Chaugy, sa veuve, du 12 décembre de la même année 1449, il est rappelé avec les qualités de capitaine et châtelain de Semur en Brionnais. (Extraits de Peincedé, t. XXIV, p. 181.) Les 22 et 29 décembre 1452 Catherine de Chaugy fournit le dénombrement des terres de la Bazolle, Saint Didier et la Roche-Cheffault. (Fonds de Gaignières, vol. 654-655, p. 4.) Cette dame vivait encore en 1473. Philibert Ier en avait eu six fils, et trois filles :
1° Jean Damas, seigneur de la Bazolle, mort sans postérité avant l'année 1470 ;
2° Edouard, dont l'article suit ;
3° Louis Damas, destiné à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem par le testament de son père ;
4° Georges Damas, damoiseau, chanoine de Furnes. Il céda tous ses droits paternels et maternels à son frère Edouard, le 11 avril 1464. (Archives de la Bazolle ; D. Villevieille.) Il paraît qu'après la mort de Jean Damas, son frère aîné, Georges renonça à son canonicat, et prit le parti des armes. Il était co-seigneur de la Bazolle lors d'une fondation qu'il fit dans l'église de Curbigny avec ses frères Edouard et Michel, le 28 septembre 1474. Il est qualifié seigneur de la Vallée et de la Bazolle, châtelain pour le roi du château de Semur dans le terrier de Semur en Brionnais de l'année 1483, et dans un acte du 20 avril 1486 (Extraits de Peincedé, t. II, fol. 58, t. XVII, fol. 348) ;
5° Antoine Damas,
6° et Michel Damas, destinés à l'état ecclésiastique ;
7° Marie Damas, mariée, 1° au château de la Bazolle, le 18 octobre 1458, avec Guillaume, seigneur d'Amanzé (mort sans enfants en 1480), fils de Guillaume, seigneur d'Amanzé et de Chauffailles, et de Marguerite de Semur, en présence de Catherine de Chaugy, mère de la future, de Georges, seigneur de Chaugy et de Durbize, d'Antoine de Chaugy, seigneur de Chesnay, de Michel de Chaugy, seigneur de Chezy et de Villiers, et de Robert Damas, seigneur de Beaudéduit et de Clessy, son cousin issu de germain ; 2° avec N., seigneur de Traves (Voyez la Généalogie d'Amanzé publiée par d'Hozier, in-fol. 1644, et les Preuves, par Paillot, 1659, pag. 8) ;
8° Louise Damas, mariée, 1° à N. seigneur de Senneville, en Dauphiné ; 2° à N. de Pocquières, seigneur de Belabre (Antiquités de Mâcon, p. 342) ;
9° Jeanne Damas, mariée, par contrat du 14 décembre 1456, avec Philibert de Fougières, fils d'Antoine de Fougières, chevalier, seigneur de Diconne, de l'Étoile et de Fougières, et de Marguerite de Trezettes ; la future assistée et autorisée de sa mère, de Jean de Laye, damoiseau, son oncle et tuteur, et de Louis, seigneur de Chantemerle et de la Clayette, conseiller et chambellan du duc de Bourgogne, bailli de Mâcon, de Robert Damas, seigneur de Digoine et de Clessy, d'Antoine de Chaugy, seigneur de Chesnay, de Claude de Semur, seigneur de Censomer, etc. (Archives du château de la Bazolle ; D. Villevieille.)
XII. Edouard DAMAS, damoiseau, seigneur de la Bazolle, de Vandenesse, de Saint-Didier, de la Roche-Cheffaut, etc., institué héritier universel de son père avec Jean Damas, son frère aîné, auquel il succéda, est nommé avec le même Jean, Georges et Michel Damas, ses frères, dans un contrat d'asservissage passé par Catherine de Chaugy, leur mère, le 1er mars 1458. Dès l'année 1444, et par acte du 7 décembre, il avait cédé à Guillaume, seigneur de Sercey, ce qu'il possédait à Barnay. (Arch. de Cluny.) Edouard, Georges et Michel suivirent le parti de Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, dans ses guerres avec Louis XI. Ce fut sur ce motif que le duc de Bourbon confisqua leurs terres du Bourbonnais. Mais leur mère, ayant formé opposition à cette saisie, en obtint main-levée le 12 janvier 1473 (v. st.), après avoir justifié que la terre de Saint-Didier lui appartenait comme douaire, et que celle de la Roche-Cheffault lui avait été donnée en assiette de dot par feu Philibert Damas, son mari, pour la somme de 720 écus et un tiers d'écu d'or. (Gaignières, vol. 654-655, fol. 55.) Edouard Damas, écuyer, seigneur de la Bazolle, est compris en 1474 dans les déclarations de fiefs du duché de Bourgogne, pour la terre de la Vallée. (Extr. de Peincedé, t. XVII, fol. 284.) Il passa un contrat d'asservissage le 1er mai 1489. Il avait épousé Jeanne DE MONTREGNARD, à laquelle il assura la jouissance de ses terres et seigneuries par le testament qu'il fit le 14 septembre 1493, et dont Gaspard, seigneur de Montregnard et Philibert de Fougières, seigneur de l'Étoile, ses beaux-frères, furent nommés exécuteurs. (Arch. du château de la Bazolle : D. Villevieille.) Du mariage d'Edouard Damas et de Jeanne de Montregnard sont provenus :
1° Philibert, II° du nom, dont l'article suit ;
2° Adrien Damas, co-seigneur de la Bazolle, marié avec Antoinette de Rabutin. Lui et Jean de Semur furent nommés exécuteurs du testament de Jean de Genenger, damoiseau, seigneur d'Essertines et de Vitry, le 24 septembre 1499. (Arch. de Cluny.) Il mourut sans postérité en 1508 ;
3° Barbe Damas, mariée, en 1480, avec Claude de Rabutin, seigneur d'Épiry et de Sully, capitaine des gardes du roi Louis XII (Palais d'honneur, p. 549) ;
4° Jeanne Damas, mariée, par contrat du 4 mars 1487, passé devant Grandjean, notaire à la Clayette, avec Philippe de Fontette, écuyer, seigneur de Verrey, fils de Jean de Fontette, III° du nom, chevalier, seigneur de Fontette, de Verrey, de Quincerot, de Chevanay, etc., et de Jeanne Damas de Bussières ;
5° Claude Damas, mariée le même jour avec Jean IV de Fontette, seigneur dudit lieu et de Remilly, frère de Philippe. Elle mourut le 24 septembre 1494. Elle est représentée en bas-relief sur une pierre tabulaire en l'abbaye de Saint-Seine, à la croisée de droite, près l'autel Saint-Sébastien. Son écu est mi-parti ; à droite la croix ancrée de Damas avec un lambel de 3 pendants ; à gauche l'écu de Fontette coupé, en chef 3 fasces, et en pointe une aigle au vol abaissé (Extraits de Palliot, p. 97. Voyez aussi la Planche des Sceaux, n° 28).
XIII. Philibert DAMAS, II° du nom, dit Michaud, seigneur de la Bazolle, épousa Marie DU CORMIER. Son père lui donna, lors de son mariage, toutes ses terres d'au-delà de la Loire. C'est ce qu'il rappelle dans son testament du 14 septembre 1493, par lequel Philibert fut substitué à son frère Adrien, nommé héritier dans les autres biens paternels et maternels. Comme seigneur de Vandenesse, Philibert Damas est porté au rôle des feux des bailliages d'Autun et Montcenis en 1483, avec Pierre Damas, seigneur de Villiers. (Ext. de Peincedé, t. XVIII, p. 789.) Ses enfants furent :
1° Philippe Damas, seigneur de la Bazolle, de Saint-Didier et de Brichault en partie. Il fit hommage, pour ces deux dernières terres, au duc de Bourbonnais le 7 mai 1506. (Fonds de Gaignières, vol. 654-655, fol. 167.) Il mourut sans postérité après l'année 1518 ;
2° Edouard Damas, co-seigneur de la Bazolle. Lui et son frère Philippe vendirent, en 1518, des cens et services situés à la Clayette, à la cathédrale de Mâcon. Il n'eut pas non plus de postérité et mourut au service du roi ;
3° Jeanne Damas, héritière des biens de sa branche, mariée à Jean de Tournay, seigneur de Tourville.
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