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Connais ton pays, ou l'histoire des villages du Charolais-Brionnais

Articles parus dans Le Journal de Saône et Loire en 2005-2006 et inspirés du livre « Description des communes du département de Saône-et-Loire » de M. Monnier aux Éditions du Bastion.
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Les villes nouvelles n'ont pas de passé. Aucun monument ni plaque commémorative n'évoquent des souvenirs et la mémoire collective ne peut se raccrocher à aucun support. Aussi, les rues de la ville portent-elles le nom de fleur, d'arbres ou de plantes au lieu de rappeler la mémoire d'hommes illustres qui auraient façonné leur histoire et, par-delà, la personnalité des habitants. Sarcelle, près de Paris, ou Villefontaine, non loin de Lyon, n'ont pas d'âme. Les habitants, de la même tranche d'âge sont venus de partout pour s'agglutiner dans ces agglomérations, tel du feutre pressé, sans homogénéité, n'ayant ni affinité, ni lieu de parenté. Ce sont des bouts de bois juxtaposés qui n'adhèrent pas à des projets communs. Il existe une maladie dite la « sarcellite » qui traduit cette carence d'identité, de racines et de repères. Aussi, dans certains pays, l'un des deux doit être issu du terroir si un couple veut construire dans un lotissement, tant il est vrai que pour « être né quelque part » il faut avoir des liens naturels avec le reste de la communauté. Nous sommes un peu la somme de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons et de la nourriture que nous mangeons. Le vin de Bourgogne n'est pas le même que le vin de Bordeaux. Aussi, faire cohabiter des éléments disparates est-il indigeste et contre nature. Le village traditionnel, par contre, constitue un milieu de vie cohérent et harmonieux. Dans le Charolais-Brionnais, promu récemment au rang de pays, beaucoup de vieilles pierres et de demeures anciennes relatent une longue histoire que nous raconterons sous la rubrique « Connais ton pays ». Les frontières ayant été définies, le Charolais-Brionnais est devenu à son tour un pays avec une identité, une langue, un folklore et des traditions. Des hommes illustres ont fait ce que nous sommes. Nous leur ouvrirons nos colonnes. Les villes et les villages qui ont un caractère méritent eux aussi d'être mieux connus. Monuments, documents écrits, tradition orale, légendes et histoires racontées par les anciens au coin du feu procurent la matière de ces récits du passé qui, loin d'être complets, donnent néanmoins une idée de la vie d'autrefois. Pour savoir en effet où nous allons, il convient d'apprendre d'où nous venons.

Anzy-le-Duc. En 880, Letbalte et sa femme Aspasie fondèrent à Anzy-le-Duc un prieuré placé sous la juridiction de l'abbaye Saint Martin. Le tombeau de l'un des premiers prieurs, Hugues de Poitiers, mort en odeur de sainteté, attirait beaucoup de pèlerins vers ce sanctuaire. Anzy-le-Duc connut une histoire mouvementée. Le pays fut saccagé par les Anglais en 1364, les reliques furent profanées en 1576, et le sanctuaire incendié à l'époque de la Ligue. Construite en pierre calcaire du pays, l'église est sans doute l'une des plus remarquables de la Bourgogne. Elle attire toujours de nombreux visiteurs ainsi que des concerts extraordinaires durant l'été. Le chevet et le transept datent du XIe siècle, la nef du XIIe siècle. Le clocher octogonal comme le plan de base de la coupole, présente trois étapes d'ouverture géminées. Avant Cluny, Anzy fait une large place à la sculpture. Quarante chapiteaux témoignent de l'habilité de la verve et de l'humour des sculpteurs du Brionnais. Dans l'abside, des peintures du XIIIe siècle ont été récemment restaurées. Faces qui grimacent, animaux qui grognent, acrobates qui se contorsionnent, serpents, oiseaux effrontés à côté des scènes bibliques décorent cet ensemble pittoresque. Le portail, qui se trouvait autrefois à l'entrée principale du prieuré devant l'église, se trouve aujourd'hui au Musée du Hiéron à Paray-le-Monial. Sur le tympan, un Christ en gloire tenant un livre ouvert, et Marie nourrissant son fils dans le linteau. C'est l'une des plus charmantes scènes de la sculpture brionnaise. Le JSL 03.10.2006

Baudemont, terre des suzerains Le village de Baudemont ou plutôt Bosdemont est situé sur un coteau. Cette commune fut autrefois partagée entre deux seigneurs suzerains, la princesse d'Armagnac qui possédait au bourg le château de la Garde et un commandeur de halte qui avait une tour fortifiée au hameau de Lay. On n'en distingue plus, aujourd'hui, que les fossés dont ils étaient entourés. En 1825 , dans des fouilles, on a trouvé le squelette d'un guerrier de haute taille. On a recueilli près de lui une fiole en verre, les restes d'un casque, un cimeterre et une agrafe d'argent. En 1838, on a encore découvert deux médailles, l'une en or, à l'effigie de Constantin, portant au revers une victoire qui tient un bouclier autour duquel on peut lire : « Victoria augustorum », victoire d'Auguste. L'autre médaille est en argent, à l'effigie d'Auguste. Le JSL 02.08.2005.

Bois-Sainte-Marie : Il y avait, autrefois à Bois-Sainte-Marie, entre Charolles et La Clayette, six foires à bétail. Au bas du bourg se trouvait un moulin mû par l'eau d'un étang. Il y avait aussi un notaire, un médecin, une pharmacie et une sage-femme. Au débit de tabac, un pouvait aussi se procurer de la poudre. L'église romane du XIIe siècle a été classée au nombre des monuments historiques. Le roi Philippe-le-Bel échangea la châtellenie royale du Bois-Sainte-Marie contre la juridiction temporelle de Lyon, avec l'archevêque de cette ville. Cette châtellenie s'étendait sur 32 villages. Les Armagnacs, sous le commandement du Dauphin, s'emparèrent en 1420 du Bois-Sainte-Marie et y causèrent de grands dommages. Cette petite place fut prise et brûlée par les calvinistes en 1567. C'est à cette époque que fut détruit son prieuré de bénédictins. La peste et la famine s'étaient jointes plusieurs fois au fléau de la guerre pour décimer et ruiner ses habitants. Des jours plus heureux se sont levés pour le Bois-Sainte-Marie. Une noble et sainte femme s'est chargée de cicatriser les plaies que lui ont faites les révolutions et la misère du temps. Renonçant, quoique jeune encore, comme une autre baronne de Chantal, à la brillante position qu'elle occupait dans le monde, Marie-Louise-Antoinette de Rambuteau, veuve de Louis-Alphonse de Rocca, revient dans ses terres après la mort de son mari, afin d'y jeter les fondements des établissements charitables dont elle avait résolu de doter son pays et pour s'y livrer sans réserve aux généreuses inspirations d'un cœur en qui Dieu a placé une dévorante ardeur de charité. Dès l'année 1844, elle se met à l'œuvre, président elle-même à l'exécution de tous les travaux et portant, dans la chaumière du pauvre, les secours et les consolations. A un an de là, un asile s'ouvre déjà aux jeunes filles indigentes des communes du Bois-Sainte-Marie, de Gibles, Montmelard, Ozolles, Colombier et Ouroux, et une école, où ces enfants sont préparées à la première communion et reçoivent les bienfaits de l'instruction primaire, est mise en plein exercice. Mme de Rocca s'en fait elle-même la patiente institutrice. Pendant ce temps, l'asile élevé par ses soins sous le nom de Providence, reçoit 24 jeunes filles prises dans les familles les plus indigentes des six communes appelées à jouir de ce bien fait. Ces premiers établissements formés, la fondatrice se rend à Paris, vend le mobilier de son hôtel et son argenterie, puis revient avec le produit de ces nouvelles ressources augmenté d'un secours de 10 000 francs qu'elle a obtenu de M. de Salvandy, alors ministre de l'instruction publique, continuer le développement de son œuvre. Elle organise un service médical pour les pauvres de la contrée. Tous les 15 jours, les habitants reçoivent gratuitement des consultations et des médicaments. En 1848, on construisit un hôpital pour indigents, six communes profitaient des services de son ordre : Ozolles, Gibles, Colombier, Bois-Sainte-Marie, Montmelard et Ouroux. L'instruction était gratuite pour les enfants pauvres et abandonnés. Le JSL 12.07.2005.

Bourbon dépendait du territoire des Eduens avant la conquête des gaules par Jules César. Cette dénomination a une origine celtique. Des historiens prétendent que Borbo ou Vorvo serait le nom sous lequel était adoré, chez les Celtes, le dieu qui présidait aux sources thermales. Les Romains ne tardèrent pas à reconnaître les propriétés médicinales des eaux de Bourbon. Ils y fondèrent des thermes d'une magnificence extérieure après avoir fait des travaux importants soit pour tailler le rocher dont les aspérités formaient obstacles à l'établissement des puits sur un même niveau, soit pour séparer les sources chaudes des sources froides. Corniches, pilastres, bas-relief, vases, médailles et voies romaines rappellent l'antique place forte détruite par les Bagaudes, des pâtres gaulois qui s'élevèrent contre les établissements de l'occupant. Le surnom de « Lancy » viendra d'un seigneur qui occupait le château qui fut démoli à partir de 1775. Le JSL 16.08.2005.

Briant : Le nom de cette commune, qui est désignée dans les anciennes chartes sous la dénomination de Branovium, Brianoeum et Brienna, rappelle celui des Branovii premier habitant du pays dont parle César. On a trouvé dans les environs plusieurs médailles et des tombeaux antiques. Des historiens prétendent néanmoins que Semur s'est élevée sur les ruines de la capitale de ce peuple. Le château et le presbytère ont été brûlés en 1576. Les vins rouges du coteau des Effondrées et les vins blancs du Martray ont été très estimés.Le JSL 30.08.2005.

La Chapelle-du-Mans, village situé à 9 km de Gueugnon, a été une « mansion », c'est-à-dire un gîte d'étape du temps des Romains. Le sanctuaire de l'église est formé d'une chapelle qui a donné le nom au village. Elle est du VIIIe ou IXe siècle. Dans les chartes anciennes, on trouve l'appellation « Alta Mansio », un lieu élevé d'où l'on découvre par temps clair le Jura et les Alpes. Un des hameaux porte le nom de Gaule. Il y avait autrefois trois châteaux dans cette commune. Le JSL 16.08.2005.

Charolles : Le nom de Charolles vient de « Kadrigel » ; il est formé de deux radicaux, « Kadr » qui signifie « forteresse » et « igel » qui signifie « eau ». C'est une forteresse au milieu de l'eau. Charolles et le Charollais ont souvent changé de main. Après l'expulsion des romains, le Charollais passa sous la domination des bourguignons ; Jean, comte de Chalon, à qui ce pays appartenait, le céda à Hugues IV, Duc de Bourgogne en 1239. Jean de Bourbon, fils de Robert de France, ayant eu le Charollais dans son apanage, le laissa à sa mort, en 1310, à Béatrix, sa fille, qui épousa Jean 1er, comte d'Armagnac, le Duc de Bourgogne, Philippe-le-Hardi, l'acheta pour 60 000 écus d'or. Après la mort de Charles le Téméraire, Louis XI s'en empara. Mais, après le traité de Senlis en 1493, Charles VIII le rendit à Philippe, Archiduc d'Autriche, fils de Marie de Bourgogne, à la charge de le tenir en fief de la couronne de France. Charles-Quint le céda à Philippe II, roi d'Espagne, qui le donna en 1558 à la fille aînée, Isabelle, épouse de l'Archiduc Albert d'Autriche. En 1633, le Charollais retourna au roi d'Espagne Philippe IV. La couronne de France, qui en avait repris les droits royaux depuis Henri II, le confisqua en 1674, puis le rendit en 1679. Saisi de nouveau le 28 mars 1684 par arrêt du parlement au profit du prince de Condé, il revint définitivement au domaine royal par suite d'un échange fait en 1771, entre Louis XV et Mademoiselle de Sens. Le plus célèbre de ses maîtres, dont quelques-uns prirent le titre de comte du Charollais, fut le fils de Charles-le-Bon, Duc de Bourgogne, qui s'illustra sous le nom de Charles le Téméraire. Charolles et le Charollais tout entièrement ont souffert des démêlés sanglants entre les Armagnacs et les Bourguignons, entre les catholiques et les protestants, et ce malheureux pays fut encore horriblement décimé à plusieurs reprises par la famine et la peste. Un texte ancien évoque un tremblement de terre au XVè siècle, l'apparition d'une comète en 1471, une pluie de sang en 1478 et un certain matin, le lever de trois soleils. Le JSL 19.07.2005.

Châteauneuf et La Chapelle-sous-Dun. Non loin de Chauffailles, deux villages à découvrir. Au-dessus du Sornin, le village de Châteauneuf occupe une frontière stratégique qui explique la présence, dès le Xe siècle, d'une forteresse à l'emplacement de l'actuel château du Banchet. Elle appartenait à la puissante famille des Leblanc, rattachée au Mâconnais en 1247, possession des ducs de Savoie, puis des Sires de Beaujeu, avant de revenir à la couronne. Châteauneuf subira les attaques des Armagnacs en 1420. Il sera détruit par les écorcheurs en 1445. Étienne de Drée, en 1748, entreprendra de grands travaux. Depuis 1872, il est la propriété de la famille Gensoul. L'auberge de la Croix Blanche est un ancien relais de poste du XVIe siècle. Un pont de pierre de l'époque médiévale, restauré au XVIIIe siècle, enjambe le Sornin. En face de Châteauneuf, l'église Saint Maurice a conservé son clocher du XIe et XIIe siècle. A noter que le Syndicat des eaux de la vallée du Sornin a été l'un des premiers au monde à utiliser le procédé de traitement des eaux de la vallée par micro-filtration. Non loin de là, à Ligny, les restes de l'abbaye de Saint Rigaud gardent le souvenir de Pierre l'Ermite qui fut le promoteur des Croisades et sur la commune de Saint-Martin-de-Lixy, le château de Barnay aurait été la résidence de Pierre Valdo, fondateur de la secte qui deviendra les Vaudois, répandus surtout en Dauphiné et dans les vallées piémontaises.
La Chapelle-sous-Dun. Du sommet de Dun, la vue s'étend sur tout le Charolais et le Brionnais, et jusqu'aux contreforts du massif central. Un dicton ancien affirme que " si Dun sur Dunet était, les portes de Rome on verrait ". Au XVIIIe siècle, un naturaliste originaire du Beaujolais, M. Tranchard, s'intéressa au " charbon de terre " signalé au pied de la montagne de Dun. Les industries n'utilisaient alors que le charbon de bois et la force hydraulique. Les recherches sont reprises au XIXe siècle et des sondages sont effectués sur les communes de La Chapelle, Chassigny, Saint-Laurent et Baudemont. Mais c'est à La Chapelle-sous-Dun que l'exploitation sera la plus importante. Il y eut jusqu'à quatre cents mineurs produisant annuellement 80.000 tonnes de charbon. En un siècle, La Chapelle aura vu doubler sa population. Les mineurs des villages voisins devaient se lever la nuit et rejoindre la mine à pied, chaussés de sabots, la lampe à acétylène à la main. Les premières évacuations du charbon s'effectuaient au treuil à bras. Peu à peu, la production va décliner pour cesser définitivement en 1960. Le JSL 24.08.2006.

Curbigny : Le château de Drée, joyau touristique de la région. L'histoire de la commune est liée à celle du magnifique château de Drée qui, entièrement rénové attire beaucoup de visiteurs. Cette demeure princière du siècle des lumières comporte la chambre du roi, le salon Louis XV, le salon Louis XVI et la chambre du maître de Chapelle, tant il est vrai que cette fonction était importante par le passé. Toutes ces pièces sont soigneusement mises en valeur par de nombreux meubles et objets d'art du XVIIe siècle. Autour du château on peut découvrir de superbes jardins à la française. La cour d'entrée présente un ensemble de parterres géométriques fleuris de roses et de lavande. Pour rejoindre l'arrière du château, le promeneur traverse une roseraie de toute beauté qui domine le Charolais-Brionnais. Ce jardin coloré rassemble 1 300 rosiers autour d'un ancien bassin d'arrosage orné de jets d'eau. Puis le chemin s'ouvre sur de vastes terrasses à la française, la première est ornée de parterres en dentelle de buis. En contrebas des topiaires présentent en son centre le bassin des naïades que Jean de Bologne avait réalisé pour la fontaine de Neptune à Florence. La perspective se prolonge encore car un grand bassin parachève la composition et mène à une élégante petite folie, la tour des demoiselles. Ce joyau situé dans un écrin de verdure reflète l'art de vivre au XVIIIe siècle où le raffinement, la recherche du plaisir et le goût des belles manières ainsi que les belles choses avaient obtenu des sommets dans la haute société. Le JSL 02.08.2005.

Digoine figure dans l'histoire dès le XIIIe siècle. Guillaume de Digoine et son fils furent tués à la bataille de Poitiers. Louis XI fit trancher la tête à Chrétien de Digoine qui avait pris le parti de Marie de Bourgogne. Le JSL 16.08.2005.

L'Hôpital-le-Mercier : A L'Hôpital-le-Mercier il y avait dans le passé deux moulins à blé ainsi qu'un moulin à huile. Cette commune, entre la Loire et l'Arconce, eut plusieurs châteaux forts ruinés au temps de la ligue, et plusieurs communautés religieuses. Désigné en 1278 sous le nom de l'Hôpital-de-Murcye, le village possédait un prieuré de bénédictins qui avait une succursale à Condé, hameau situé sur l'Arconce. Anglure, autre hameau, était une commanderie de haltes. Aux Sorbonnes était, dit-on une léproserie desservie par des filles nommées Sœurs Bonnes, dont par altération, on a fait les Sorbonnes. Enfin on dit aussi qu'au lieu-dit « Les Bordes » par le passé, il y aurait eu des femmes de petite vertue. Autres lieux-dits : la Guinchère, le Quart, l'Art, la Barre et le Pantin. Le JSL 26.07.2005.

Ligny-en-Brionnais : La tour de Chamron, symbole d'une époque révolue. Daniel Margottat, de Mémoire Brionnaise, a entraîné les Lignerots, en compagnie d'Abel de Vichy et de quelques autres, dans les méandres d'une conférence-promenade au cœur des siècles passés. Remontant l'allée de charmes menant aux restes du château de Chamron (la tour de Chamron se trouve maintenant sur la commune de Saint-Julien-de-Jonzy, en limite de Ligny), le promeneur est projeté vers une époque où le mot de « Commune » est inconnu. En ces temps-là, seule existe la paroisse, sur laquelle le seigneur possède des dizaines, voire des centaines de parcelles. Des seigneuries, il y en a trois à Ligny : celle de Chamron, offerte par Saint Louis en 1248 à la famille de Vichy pour s'être illustrée pendant les croisades, le château de l'Étoile et l'Abbaye de Saint Rigaud... Notre promeneur pense au mode de vie lignerot au Moyen Âge. Comment y vivait-on ? Mal ! Les maisons n'ont qu'une pièce commune, on travaille beaucoup. Les famines sont fréquentes, il faut apporter au seigneur argent, victuailles. La vie religieuse a une grande importance. Dehors, on circule, on travaille, on transporte. La plupart des métiers se pratiquent en extérieur. Les manants circulent à pied, les seigneurs à cheval ou en carrosse. Les riches se rendent visite, donnent des fêtes, font du théâtre entre amis. En 1698, le curé de la paroisse de Saint-Julien-de-Cray dresse une sorte « d'état des lieux » : le climat est nettement plus froid que celui de maintenant, et ce, jusqu'au XVIIIe siècle. Certains hivers, on peut trouver entre 60 et 80 cm de neige. La culture est difficile : beaucoup de vignes, quelques céréales, peu de pâturages : les bêtes sont dans les creux, près de l'eau. On moissonne fin août en fonction des étés frais. Les parcelles sont imbriquées les unes aux autres, elles dépendent souvent de plusieurs bailliages. Lorsque les seigneurs déclarent le ban des vendanges, certains sont lésés par les différences de dates. Il n'y a presque pas de communaux, les bêtes filent chez le voisin (c'est bien connu, l'herbe est plus verte dans le pré d'à côté !). Le cadastre n'apparaît qu'à la révolution. L'évêque s'assure des dîmes. Il pose une foultitude de questions sur le mobilier, les objets d'art, le nombre de chasubles... Il interroge les paroissiens : le curé fait-il bien son travail ? Les questionnaires conservés aux archives permettent de connaître les us et les coutumes de l'époque. L'église de Ligny est riche, ce qui n'est pas le cas de celle de Jonzy. Dans le terrier de 1659 (registre listant ce qui dépendent de la seigneurie), on apprend que 240 paysans sont asservis (126 possèdent moins d'un hectare, 30 plus de 4 hectares). Le village, au XVIe se distribue ainsi : Saint Rigaud, appartenant aux moines, L'Étoile aux Fougères, et Chamron aux Vichy. Cette dernière famille s'entoure de régisseurs efficaces qui font prospérer leurs biens, font des mariages porteurs de richesses. Gaspard III de Vichy achète le château de Montceaux en bordure de l'Arconce. Une grande figure émerge : Abel fait un riche mariage avec Claudine de St Georges. Son père lui donne sa seigneurie de Montceaux où s'installe le jeune couple. Ils ont deux fils, sa femme meurt, il met ses fils au collège à Paris et leur donne comme tuteur le cadet des frères Denis, de Saint-Christophe. Jean-Claude devient son fondé de pouvoir et Pierre, qui se destine à la prêtrise, s'occupe du travail et de la santé des enfants. Abel séjourne à Ligny où la seigneurie de l'Étoile connaît de gros déboires financiers. Bien des méandres, dont un procès, en font le propriétaire de l'Étoile et Montceaux, au bord de l'Arconce, redevient Montceaux-l'Étoile. Claude Denis, qui a bien défendu ses intérêts, est récompensé avec le château de Montcelly (sur l'actuelle route de Saint-Christophe) dont la façade ressemble à ce qu'était Montceaux. Abel de Vichy installé à Montceaux-l'Étoile, s'adonne, en aristocrate éclairé, à la physique à la chimie, à l'art des jardins... Il s'entiche de Cagliostro qui le ruine. Il le suit à Londres lorsqu'éclate « l'affaire du collier ». Il commence à vendre ses biens dont l'Étoile et Chamron, par petits bouts, à des lignerots, plus à l'aise que de simples fermiers (nous sommes juste avant la Révolution). Les principales terres de Chamron sont vendues à un certain Chevallier. Abel ne reviendra plus à Ligny et mourra dans le tragique siège de Lyon en 1793. Article rédigé par Fabienne Croze, le JSL 29.01.2006.

Iguerande : Ce toponyme vient de « Igne », l'eau et « Rand », la frontière. La Loire en effet, indique la frontière de la commune. Le château fort de Troncy, qui était situé sur la montagne de Fleuriat, a été détruit au XVe siècle. Il y avait autrefois plus de vignes que de prés ou de bois. On y trouve aujourd'hui une huilerie artisanale très renommée. Dans le débit de tabac, autrefois, on pouvait également se procurer de la poudre. Le village avait deux moulins, 4 fours à chaux et de nombreuses carrières. Le JSL 11.08.2005.

Issy-l'Évêque : Non loin de Bourbon, la terre d'Issy fut donnée à l'évêché d'Autun au IXe siècle. C'est depuis cette époque que la commune a pris le surnom d'Issy-l'Évêque qu'elle porte encore aujourd'hui et que les évêques d'Autun avaient pris le titre de baron d'Issy. L'église, chef-d'œuvre de l'art romano-bizantin, a été construite sur l'emplacement d'un ancien château.  A Champcéry, il y avait eu un autre château. Le hameau de Chasseneux doit son nom à Barthélémy de Chasseneux qui y est né en 1480. Ce savant jurisconsulte, auteur de plusieurs ouvrages de droit, eut la charge d'avocat du Roi à Autun. François 1er l'a nommé conseiller au Parlement de Paris, puis premier président du parlement de Provence. Il existe d'autre part, au lieu-dit Buxières, des débris de constructions romaines. Le canton d'Issy-l'Évêque avait autrefois 57 hectares de vignes et 144 étangs. Le JSL 16.08.2005.

Martigny-le-Comte : Il y avait, par le passé, à Martigny-le-Comte, une usine de fer à Verdrat avec trois foyers d'affinerie, un four à réchauffer, deux marteaux pour l'étirage du fer, un train de laminoirs, une machine soufflante, une machine à vapeur de 15 chevaux et 4 machines hydrauliques de la force totale de 85 chevaux. Il y avait aussi une carrière de calcaire coquillier et de grès. Aux Mouillettes et aux Bordiaux il y avait des mines de fer. Il y avait eu trois châteaux : celui de Martigny, celui de Souterrain et celui de Commune qui devait être très fort ; il avait en effet quatre tours reliées entre elles par des murs d'une grande épaisseur. Du château de Souterrain partaient des chemins souterrains dont l'un traversait toute la vallée et allait à 4 km environ, au pied de la montagne de Sylla. Ces trois châteaux ont appartenu d'abord à trois seigneurs, puis aux La Guiche de Sevignon, puis au duc de Cossé. Toute la partie inférieure de la côte est remplie de fondations d'anciennes constructions. Une mosaïque a été découverte dans un champ dit la Verchère. Dans le jardin de la cure on a découvert deux salles de bain dont le pavé était formé de dalles de marbres de différentes couleurs, venant d'un vestige romain appelé la Ville du champ de Verchère. Entre 1801 et 1826, la commune a connu un taux de croissance de 34 % et comptait jusqu'à plus de 2 000 habitants. Refusant l'allégeance à Napoléon III, une partie d'entre eux, après de sanglantes représailles, fut exilée au bagne de la Guyane ou déportée en Algérie. Le JSL 23.08.2005.

Nochize. A Nochize, une chapelle romane restaurée. Des rumeurs courent selon lesquelles l'acteur Alain Delon aurait eu un pied à terre à Nochize dans l'actuel château de Cheveniset. Ce fut d'abord une maison forte qui, en 1367, appartenait à Jean et Hugues de Marcilly. La terre deviendra propriété de Vichy au XVe siècle. Au XVIIIe siècle c'était la propriété des Levis. La tour du château, située dans l'angle des deux ailes et les deux tours de la façade datent du XVe et XVIe siècles. La chapelle est de style flamboyant. Située au flanc d'un vallon qui domine l'Arconce, cette petite commune tranquille attire de nombreux Parodiens qui y construisent leur demeure. Le JSL 09.08.2006.

Oyé : Il y avait des foires autrefois à Oyé, le 4e mercredi de mars à octobre. Oyé qui était une des quatre anciennes baronnies du Brionnais est qualifiée de ville dans un titre de 1640. Au bourg, près de l'église fondée en 1450, se trouve l'ancien château près duquel a été découvert un souterrain, pratiqué dans le roc, sur un développement de 20 m et sur une largeur de trois mètres. Ce château a été restauré par son propriétaire M. Bonneau du Martray. On vient en pèlerinage à Sancenay où se trouve une belle chapelle érigée en l'honneur de la Sainte Vierge. Il y avait de la vigne sur la côte de Botteron et le Derot. Depuis peu, on tente de réintroduire le vignoble. Il y avait des indices de mine de plomb. Le bétail dans ce pays d'où est partie la race charollaise était déjà renommé par la beauté de ses formes et ses qualités graisseuses depuis le XIXe siècle. Le JSL 30.07.2005.

Palinges : Il y avait, autrefois à Palinges, des carrières considérables qui employaient plus de 200 personnes. La colline, à l'ouest de Palinges, fournissait une pierre blanche propre à la fabrication de briques réfractaires. Il y avait 9 fours à chaux et, au hameau du Montet, une importante fabrique de poteries, bouteilles et cruchons en grès fin et vernissé. Le lieu-dit Fautrières, qui fut autrefois une commune, a été réuni à Palinges en 1823. Ce village avait donné son nom à des seigneurs connus dès le XIe siècle. Girard de Fautrières fit le voyage en Terre Sainte sous Godefroy de Bouillon. Henri de Fautrières fut abbé de Cluny en 1308. Michel de Fautrières, lieutenant du roi en Charolais, eut treize oncles tués dans les nombreuses guerres du règne de Louis XIV. Le JSL 16.08.2005.

Paray-le-Monial : L'existence de Paray comme centre d'une agglomération paroissiale est très ancienne. Dans la charte de fondation du prieuré qui est de l'an 965, il est dit que le monastère sera établi auprès d'une très ancienne église. C'est le sanctuaire qui subsiste encore au milieu du cimetière. Le Comte Lambert accordera des franchises très étendues à ceux qui viendraient s'installer dans l'Orval. Sous le Gouvernement de Saint-Hugues, Auréa Vallis deviendra Paredum. En 999, c'est la construction d'une belle église sur l'emplacement actuel. Parmi les anciens édifices, on distingue une maison remarquable par ses sculptures. Elle fut bâtie entre 1525 et 1528 par Pierre Jaillet et sert de nos jours comme Hôtel de Ville. Paray-le-Monial est devenue centre de pèlerinage parce que, pour les croyants, Sainte-Marguerite-Marie a eu des apparitions du Sacré-Cœur à la fin du XVIIe siècle et d'autre part parce que depuis quelques décennies la Communauté d'Emmanuelle organise des sessions d'été qui transforment l'aire du Moulin Liron en véritable village de tentes. La peste qui ravagea la France en 1347 fit dans cette ville un grand nombre de victimes. La chronique rapporte que de cent personnes attaquées, à peine une douzaine en échappait. D'autre part, Paray fut choisie par le Duc de Bourgogne, Philippe-le-Bon, pour y traiter en 1423 de la suspension d'armes entre le Charollais et le Bourbonnais. Louis XI, encore dauphin, y fit un long séjour lorsque fuyant la cour de son père, il vint demander asile en Bourgogne. Ce pays eut également beaucoup à souffrir des brigandages d'Antoine de Chabanne, Capitaine des écorcheurs qui parut autour de Paray en 1439. La ville fut prise d'assaut en 1471 par les troupes du dauphin d'Auvergne. Elle ne souffrit pas moins pendant les troubles qui suivirent la mort de Charles-le-Téméraire en 1477. Mais ses plus grands malheurs arrivèrent durant les guerres de religion. En 1562, Poucenac et Saint-Aubin, chef des calvinistes, forcèrent la place, les protestants furent expulsés à leur tour en 1685 : 300 chefs de familles durent partir à l'étranger. Le JSL 09.08.2005.

Saint-Bonnet-de-Joux : Saint-Bonnet-de-Joux tient son nom du patron de l'église, Saint Bonnet, qui fut évêque de Clermont. Le surnom de Joux lui vient de la montagne de Joux qui passe pour avoir été consacrée à Jupiter. Il existait jadis un château fort sur le « Mons Jovis ». Une autre montagne de la commune s'appelle Mont de Mars. Au hameau de Chaumont, un château magnifique appartenait au marquis de La Guiche. Ce bel édifice a été construit au début du XVIe par Louis, duc d'Angoulême, époux d'Henriette de La Guiche. L'ancien château avait soutenu des sièges durant les guerres civiles du XVe siècle. Il y avait aussi des châteaux à La Valette, à la Saule et à Availly. Dans la forêt d'Avaise, une ancienne tour dite « Tour d'Avaise », est le reste de l'ancien château de ce nom. C'est le marquis de La Guiche qui fit construire l'église à trois nefs avec transept dans le style roman. Le JSL 23.08.2005.

Saint-Julien-de-Civry, pays des comtes palatins. La patrie de Bernard Thevenet a aussi une histoire, le territoire de cette commune, sous l'occupation romaine est jonché de fragments de marbre et de colonnes, d'ossements humains et de médailles des empereurs romains. Au hameau de Maringue on a trouvé celle de Maximien Auguste. Au hameau de Vaux-de-Chizeuil, on a trouvé des restes du château fort ayant appartenu aux comtes Palatins de Dyo. La famine de 1709 a fait de grands ravages dans cette commune. On voit sur le registre des décès tenu par M. Michel, alors curé de Saint-Julien, que 120 personnes sur 650 qui composaient la commune moururent cette année. Le pays pourtant était connu pour ces excellents pâturages où l'on engraissait une quantité considérable de bétail qui était conduit chaque semaine sur les marchés de Villefranche ou de Lyon. Il y avait aussi par le passé 4 moulins, un four à chaux et un bureau de tabac et de poudre. Le JSL 02.08.2005.

Saint-Martin-du-Lac : Plusieurs châteaux ou maisons fortes existèrent sur le territoire de St-Martin-du-Lac dont l'appellation reste mystérieuse puisqu'on y trouve pas de lac. Les châteaux de Glaine, du Maupas, de la Garde et Champseau eurent des sièges à soutenir durant les guerres de la ligue. Celui de Chamort fut pris en 1544 par le baron de Thianges qui le fit fortifier. Investi quelques mois plus tard par la Nocle-Beauvais qui l'assiégea avec 500 hommes et deux pièces d'artillerie, il fut pris et rasé. Le château de la Garde a été transformé. Le château de Malezard, dans le voisinage de la belle petite église romane rénovée fut le séjour de prédilection de l'orientaliste André du Ryer, né à Marcigny, consul général de France en Égypte sous Henri IV et traducteur du Coran. Le JSL 30.08.2005.

Saint-Symphorien-des-Bois : Le village de Saint-Symphorien-des-Bois est situé près de la route qui va d'Autun à Beaujeu. A Giverdier, le point le plus élevé, on a trouvé des médailles romaines et des tombes en pierre. Le hameau du soleil a possédé une verrerie qui fut incendiée en 1762. Avant la Révolution, cette commune dépendait de la juridiction de quatre seigneurs qui s'y disputaient souvent leurs droits au préjudice de la tranquillité de ses habitants. Une borne dite « des quatre seigneurs », plantée au centre du village, a souvent changé de place. Il y avait par le passé trois carrières de pierre à chaux et deux de pierre de grès, ainsi que quatre fours à chaux et à huile. Quelques lieux-dits : Beaubigny, Fausse-Purcher, Montalon, Plâtre, la Pouge, la Taranderie, la Triquetterie qui tous, parmi d'autres, racontent l'ancienneté de ce village aux sites très variés, dans lesquels les promeneurs cherchent le muguet, les châtaignes ou les champignons. Le JSL 05.07.2005.

Saint-Yan : L'histoire de Saint-Yan est liée à celle de l'aviation. Article de M. Weiss, non inspiré d'un livre. Si Saint-Yan a pris son envol grâce à l'aviation, l'Hôpital-le-Mercier, commune limitrophe, possédait par le passé, trois moulins, deux pour le blé et un pour l'huile. Le terrain d'aviation de Saint-Yan est créé pour les besoins militaires à la veille de la seconde guerre mondiale. Il se développe sous l'autorité allemande, en vue d'obtenir la suprématie aérienne. Puis il commence, après la guerre, une brillante carrière civile, orientée sur la formation aéronautique, avec pour outil essentiel l'avion Stampe SV4 qui équipait la fameuse « Patrouille de Saint-Yan », renommée en voltige de groupe. La plate-forme aérienne est l'une des mieux équipée de la région et bénéficie d'un large espace aérien, bien adapté aux missions de la formation aéronautique. La population a quasiment doublé et, en cinquante ans d'existence, le terrain d'aviation de Saint-Yan a fait se développer le commerce local et l'activité en créant des emplois. Depuis sa création, le Centre de Saint-Yan a accueilli plus de 8000 élèves stagiaires. Plus de 2000 pilotes de lignes issus du centre sont actuellement en activité dans les grandes compagnies aériennes françaises, y compris bien entendu sur Concorde, du temps où il était en service. Il y avait aussi, à partir de 1949, une école de parachutisme, avec une championne de France en 1953 : Saint-Yan organisera le championnat du monde l'année suivante. Saint-Yan fut aussi pour un temps la capitale du vol sans moteur ; du 26 juin au 13 juillet eut lieu, sur la plate-forme, le championnat du monde de vol à voile. Depuis 1989, en outre, l'aérogare du Charolais-Bourgogne du Sud, bon an mal an, accueille un millier de passagers chaque année. Le Centre école aéronautique, fier de son passé, est un peu inquiet pour son avenir. Le JSL 26.07.2005.

Semur-en-Brionnais, un village au cœur des grandes invasions : Les chartes du Moyen-Age désignaient ce village très ancien sous le nom de Senemurium Briennese. Il passe pour avoir été la capitale des Branovii dont parle César. Les ducs de Bourgogne y entretenaient une garnison pour s'opposer aux incursions des ducs du Bourbonnais, des comtes du Forez et des sires de Beaujeu. Semur a été successivement ravagée par les Huns, les Normands, les Hongrois, les Brabançons et les Anglais qui avaient à leur tête le prince de Galles surnommé le Prince Noir. Brûlée par l'armée royale en 1467, Semur ne fut pas plutôt relevée de ses ruines que les Reîtres l'incendièrent de nouveau en 1576. Les sièges que la ville soutenaient durant les troubles de la ligue complétèrent ses désastres. L'église romane fut construite par Jean de Chateau-Vilain. Les seigneurs de Semur eurent le titre de Baron, le premier fut Guillaume II, duc de Guyenne et comte de Poitou, Dalmace de Semur, son successeur, eut, d'Aremberge de Vergy, trois enfants dont St-Hugues qui fit bâtir l'abbaye de Cluny. Dans l'un des hameaux, on peut admirer la belle église romane qui existait en 1090. L'église St-Martin-la-Vallée est en train d'être restaurée. Le JSL 30.08.2005.

Varennes-sous-Dun : La filature Plassard est l'une des dernières filatures « artisanales » de laine de France. Elle fut créée par Joseph Athenoud, en 1885 ou il l'installe dans les bâtiments d'un vieux moulin à eau datant du XVIIIe siècle. Son beau-frère, Charles Plassard, prit sa succession en 1920. Jean et Paul Plassard fils de Charles Plassard lui succédèrent en 1954. Ils ont hérités de leur père la passion, l'ingéniosité, l'exigence dans leur travail. Leurs épouses, étaient des femmes actives, brillantes, intuitives. Elles leur apportent une aide de tout premier ordre dans le domaine commercial. Ils reprennent la filature dans un contexte très difficile. Pour diverses raisons, le tricot est passé de mode. Les ventes de la filature baissent en flèche. La situation financière devient difficile pour les deux couples qui se retrouvent pratiquement dans la misère. Pourtant, pas question pour eux d'abandonner l'entreprise familiale. Leur attachement et leur passion pour la laine les aident à tenir contre-vents et marées. Leur courage est finalement récompensé. A la fin des années 60, la demande en laine de tricot réapparaît. Pour la filature c'est alors une véritable résurrection. L'essor est remarquable. Ils modifient un certain nombre de machines afin qu'elles produisent des fils uniques vendus dans le monde entier. Le nombre des employés atteint 45 personnes. Un second site de production est installé à St-Bonnet-des-Bruyères, dans le Rhône. En 1982, la filature Plassard est citée au MOCI, véritable bible du commerce extérieur. En 1986, le marché de la laine à tricoter s'effondre à nouveau. Quand Anne Plassard, fille de Paul, reprend l'affaire familiale en 1989, la situation générale continue de se détériorer. Pour assurer la continuité de la filature, elle crée la S.A.R.L Aznar-Plassard en association avec Jean-Denis Aznar. L'entreprise se recentre sur le marché Français et diversifie la gamme de ses produits. Anne Plassard la fait bénéficier de ses grands talents de gestionnaire, d'anticipation sur la mode... et de sa passion. Grâce à tout cela, la filature réussit à se maintenir. En 2001, le marché de la laine à tricoter redémarre. La filature retrouve alors le chemin de la prospérité. Elle ne l'a plus quitté depuis. En 1993, la filature Plassard fonde son musée ce qui permet de fournir du travail aux employés pendant les périodes creuses du printemps et de l'été ; de préserver les machine anciennes ; de faire connaître le passé de la filature et de faire la promotion d'un produit merveilleux la laine et du savoir faire de la filature. En 1996, il fut décidé d'élargir le champ d'application du musée. C'est alors que fut créé la moutonthèque. On y découvre des moutons de vingt-cinq races différentes mais aussi des lapins et une vache des Highlands. Elle permet de suivre tout le parcours de la laine, des animaux à sa mise en pelote. En 1997, la moutonthèque obtient le grand prix du trophée E.D.F du tourisme industriel et technique et celui du tourisme bourguignon. Le JSL 20.09.2005. La filature Plassard et sa moutonthèque

Vendenesse-lès-Charolles : On lit, au bas du registre des décès de 1709 que par suite du rigoureux hiver de cette année-là, 203 personnes sont mortes à Vendenesse à cause du froid. Les gelées du mois de janvier avaient fait périr tous les arbres fruitiers et les blés. Les habitants ont été contraints de manger de l'herbe, puis la racine des fougères. On faisait du pain de glands que l'on a offert à la messe le jour de Noël. Une vingtaine de familles de Vendenesse a quitté la commune et s'est répandue dans l'Auvergne et le Bourbonnais pour se soustraire aux horreurs de la famine. Il y avait eu une mine de plomb au lieu-dit Collange, où se trouvait jadis un château, des carrières de calcaire pour la chaux et de pierre de grès pour la taille. On comptait 5 moulins à blé sur les tournants de la Semence, 3 huileries, 1 scierie, 8 fours à chaux et à huile et 1 poterie. Parmi les nombreux lieux-dits, citons Sermaize, qui vient des Sarmates, une tribu alliée des Romains. Il y a un autre Sermaize, près de Poisson, et un autre Vendenesse près de Gueugnon. Le JSL 23.08.2005.

Verosvres, pays de Marie Alacoque : Celle qu'on appelle souvent la sainte parodienne Marguerite Marie Alacoque, est née à Verosvres au hameau de Hautecour, le 22 juillet 1647. On peut encore voir sa maison natale, aux Janots, et sa chambre, transformée en chapelle au XIXe siècle. Elle se fera religieuse chez les Visitandines à Paray-le-Monial, et c'est là qu'à partir de 1673, elle eut des apparitions. C'est le début de la dévotion au Sacré-cœur qui fera le tour du monde, le point de départ aussi du Centre de pèlerinage de la cité du Sacré-cœur. Elle repose dans une châsse dans la chapelle de La Visitation à Paray-le-Monial. Il arrive que l'on transporte ses restes aux quatre coins du monde afin que les chrétiens puissent la vénérer et réfléchir sur son message d'amour. Des centaines de milliers de pèlerins viennent tous les ans à Paray en pèlerinage. Sur la commune de Verosvres, il y a également les ruines de l'ancien château de pierre et le chœur gothique d'une chapelle, seul reste du prieuré de Dromvent. Au pied du bourg on trouve le château du Terreau, propriété de d'Andelot au XVe siècle puis des Noblets, des de Vilars. Au-dessus du portail deux lions portent les armes des Noblets et des Saulx-Tavannes. Le JSL 15.09.2006.

Vitry-en-Charollais : A proximité de Paray-le-Monial, se situe Vitry-en-Charollais. La commune limitrophe se confond souvent pour ceux qui connaissent peu la région avec la cité parodienne, mais Vitry a assurément pris son indépendance. En témoigne un passé totalement différent. Le « y » à la fin des toponymes indique souvent l'appartenance. Ainsi en est-il de Viry, Arcy ou Vitry. En effet Vitriaticus fut sans doute le domaine qui appartenait à un riche gallo romain. Pointe de silex du néolithique, débris de poterie, pièces de monnaie et voie romaine attestent de l'ancienneté de cette commune dont les nombreux lieux-dits racontent l'histoire. Il y a le pont du latin podium qui signifie éminence, la rue du pont présentant les vestiges d'une voie antique. Le Mont rouge commémore le souvenir d'une tour de briques rouges élevée à l'époque gallo-romaine et les essarts évoquent les temps anciens où Vitry était en partie couvert de bois, essarter signifiant défricher. Cette opération se faisait quelquefois par le feu d'où le nom rue Brûlée. Le Bois Monsieur, le Bois Saisy qui fut saisi en 1770 par un créancier parodien rappellent également l'époque où la forêt couvrait la région. L'étang Carré était le lieu de rassemblement pour la battue aux loups. Pouilly avait été un village autrefois et à Barberèche il y avait un château. Le lieudit « les Loges » évoque les temps où les pauvres gens logeaient dans des cabanes et louaient leurs bras comme bûcherons ou travailleurs de la terre. Le passé forestier de Vitry se lit aussi dans le toponyme « les lattes » en ce lieu se fabriquaient des lattes de chêne fendu. Il n'y a plus de forêt non plus au lieudit « Le bois Jeangoin » du nom de Jean Goin menuisier de talent. Le domaine des Bessons fut la propriété de la famille Gravier dont un membre fut ministre des affaires étrangères de Louis XVI. Le pré du Moustier, Moustier signifiant monastère, appartenait au prieuré de Paray ainsi que la Chapelle et le cimetière. « La Croisette » et « Les Quatre vents » constituent des vestiges d'itinéraires aujourd'hui disparus. Le JSL 09.08.2005.

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