Armorial du Mâconnais, Brionnais et Charollais
Source : Emile Salomon, Supplément à l'Armorial du Mâconnais, Brionnais et Charollais. Revue internationale de l'ex-libris, 1921, BNF/Gallica.
Il semble bien reconnu aujourd'hui que l'art héraldique est absolument indispensable pour quiconque s'intéresse au passé et aux monuments de l'ancienne France. Qui osera dire, d'autre part, que ce passé lui est indifférent, alors que nous venons de traverser une période agitée et difficile dont nous ne serions jamais sortis victorieusement sans la préparation utile et indéniable de dix siècles de monarchie. Aussi bien, estimons-nous que l'heure est venue d'installer dans toutes nos Facultés des chaires d'héraldique afin que les jeunes générations soient à même de lire correctement les blasons qui se rencontrent à chaque instant sur les monuments, l'argenterie, les cachets, les documents et objets divers.
Le Conseil des Héraldistes de France, aujourd'hui florissant, a su se montrer à la hauteur de sa tâche et nous savons que nous pouvons tout en attendre, pour l'avenir, quant à la documentation et à la méthode. Son rôle immédiat est de coordonner les travaux qui ont été publiés jusqu'ici, de les compulser, de les redresser et surtout de des compléter à l'aide des documents originaux, principalement de cachets qui figurent sur les vieilles correspondances ou les actes notariés.
L'Armorial Général de J.-B. Rietstap reste précieux et la publication des planches, si elle est achevée, constituera le recueil héraldique le plus merveilleux que l'on puisse rêver. Malheureusement, cet ouvrage est trop incomplet pour une province prise en particulier. Malgré son plan, l'Armorial de d'Hozier ne constitue pas la source sérieuse que l'on pourrait espérer y trouver à première vue, car à son insuffisance, s'ajoute la fantaisie des commis de d'Hozier qui ont, comme on le sait, imposé des armoiries d'office à tour de bras ou reçu et composé des blasons par trop fantaisistes. Néanmoins ces deux ouvrages doivent toujours être compulsés dans une étude comme celle que nous présentons ici. Ce n'est d'ailleurs qu'un exemple que nous avons choisi, voulant montrer comment nous comprenions une étude de ce genre. La province choisie, le Mâconnais ou plus exactement cette partie de la Bourgogne qui comprenait, le Brionnais et le Charollais a cependant bénéficié déjà de deux bons ouvrages : l'Indicateur héraldique du Mâconnais, par Arcelin et l'Armorial du pays de Tournus, publié par M. Jacques Meurgey d'après les notes de Jean Martin. Le simple dépouillement de quelques correspondances (Archives du Marquis de Vichy ; Archives de Beauvoir, fonds du Pastural, srs du Tronchy et Chérie ; Archives du Château de Tramayes, fonds Circaud, communiquées par le vicomte Amaury de Chansiergues que nous remercions de son obligeance ; Archives du Petit-Bois, fonds de Mandelot) nous a déjà permis de rassembler un ensemble précieux de documents inédits. Nous croyons utile de reproduire les cachets en entier, cette disposition permettant seule une identification complète, en cas de recherches.
Puissions-nous susciter l'émulation de nos collègues et préparer la voie à une série de travaux similaires dont l'ensemble, réuni aux travaux déjà existants, rendra possible la publication qui pourra vraiment constituer alors l'Armorial Général de France.
Berry. De ... à trois flèches la pointe en bas, posées deux en sautoir et la 3° en pal, brochante.
Berry était un notaire ou agent d'affaires de St-Christophe-en-Brionnais, à la fin du XVIII° siècle. Il vivait encore le 15 mars 1818, car il écrit encore à cette date à M. Léchenaux, banquier à la Clayette.
Cette famille a peut-être la même origine que les Berry de Labarre fixés à St-Just-sur-Loire en Forez et représentés de nos jours à Marseille. Les armes de ces derniers sont : d'argent à la barre de gueules, accompagnée en pointe d'une barque montée sur une rivière d ... ; au chef d'azur, chargé d'un soleil d'or.
Bigonned. Parti au 1er d'azur au lion d'argent, à l'étoile de ... au franc canton dextre ; au 2 d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles et en pointe d'un croissant d'argent. Casque de chevalier.
Bigonned paraît être un personnage assez important du Mâconnais, à la tête de l'administration des eaux et Forêts de la province et bras droit de l'Intendant. Plusieurs lettres de lui, de 1785, sont des réponses au docteur Circaud qui avait sollicité l'autorisation d'organiser des battues pour chasser les loups dans la région de la Clayette.
Bodier. De ... à deux flèches en sautoir de ... Couronne de comte.
Bodier, commissaire à terriers à Charolles en 1755, était le beau-frère de M. de Veley, également commissaire à terriers. Ce dernier, en plus de son propre cachet que nous reproduisons plus loin, a parfois utilisé celui de Bodier. Charles-Antoine Bodier était avocat en 1672.
Bouthier. Coupé : au 1er d'azur au croissant d'argent, au 2° de gueules au lion d'or ; à la fasce d'or brochant sur le coupé.
Rietstap donne pour armes aux Bouthier de Rochefort : D'azur à la fasce d'or, accompagné en chef d'un croissant d'argent, et en pointe d'un lion d'or, armé et lampassé de gueules.
Enfin l'A.G. donne aux Bouthier de Semur : d'azur au chevron brisé d'or, surmonté d'un croissant d'argent.
Les deux cachets que nous reproduisons sont apposés sur des lettres adressées à Mme du Patural, au Tronchy, le 12 mai 1716 et le 26 mai 1752. L'écart des dates, l'écriture des lettres et le style respectif des cachets, le premier orné d'un casque de profil et le second d'une couronne comtale, permet de les attribuer à deux membres différents de cette famille, le père et le fils probablement, puisque les deux lettres viennent de Semur. Le père est même selon toute vraisemblance : François-Marie Bouthier, avocat en Parlement, marié à Catherine Marque du Coin dont la fille, Charlotte-Marie, née le 7 août 1717, épousa le 15 février 1735 François Perrin du Lac, fils d'Antoine et de Claude Billaud. Un aimable érudit du Brionnais, M. Sandre, nous signale encore Jean-Baptiste Bouthier, seigneur de Rochefort, capitaine et juge-châtelain au bailliage de Semur-en-Brionnais, Claude Bouthier, doyen et curé de St-Hilaire de Semur (1761-1764) dont autre Jean-Baptiste Bouthier, avocat en Parlement, était à cette époque institué héritier. Cette famille a encore fourni le député de Saône-et-Loire, Bouthier de Rochefort et Bouthier de la Tour, maire de Chalmoux, marié à Mlle de Jarsaillon, fille du marquis. La Tour, propriété de cette branche des Bouthier, est sur la commune de Varennes-l'Arconce.
Brézard. De ... au chevron de ... accompagné de trois roses de ... deux en chef et une en pointe.
Brézard, qui habitait Semur (lettre du 4 mars 1720), était un agent d'affaires au service de Madame de Patural. Le fait de porter les armes en losange, comme une Belle au Bois Dormant, peut provenir d'une ignorance des règles héraldiques. Le cas s'est produit aussi pour le docteur Bureau, de Charlieu un Forez.
Chevalier. De ... à trois fèves de ... deux et une.
Chevalier, qui écrit de Charolles, le 28 décembre 1785, devait être receveur au grenier à sel de cette ville. Il écrit au docteur Circaud que M. Bernigaud a marqué ses absences, que M. de Gouvenin, qui exerce pour lui, ne venant que rarement à Charolles, il lui propose un jeune homme qui sera assidu moyennant 15 livres par distribution. On lui a dit que son bon cœur lui avait attiré des malheurs, il souhaite qu'il s'en tire et que l'année prochaine lui soit plus favorable en santé et en biens.
Chevrot. De ... au chevron de ... accompagné de trois roses de ... deux en chef et une en pointe. Bâton en pal derrière l'écu, celui-ci entouré de deux palmes.
Cachet de J. Chevrot, curé des Étoux, sur une lettre du 19 juillet 1713.
Circaud. Armes anciennes : De ... à l'aigle éployé de ... au chef de ... chargé de trois étoiles de ...
XVIII° siècle : de gueules au lion de ... à la bande de ... brochante, chargée de trois besants de ...
Arcelin leur donne pour armes, d'après l'A.G. : d'argent, à la bande d'azur, chargée de trois besants d'or.
Philippe Circaud, résidant en la châtellenie d'Oyé, puis à la Clayette, était en 1611 juge de la terre d'Avaize. Son petit-fils, Claude Circaud, né en 1656, notaire royal, épousa, le 25 août 1682, Marie-Françoise Perrin, fille de Jean, marchand et fermier de la baronnie d'Oyé et de Louise Jatru.
Jean Circaud, bourgeois d'Oyé, épousa Françoise Petit de la Mure, le 23 novembre 1739. Il en eut Edmond Circaud et une fille, Louise-Catherine, mariée, le 20 février 1759, à Christophe Perrin de Daron, né le 19 juin 1736, fils de Claude et de Marie Reignier.
Paul-François Circaud, avocat à la Clayette et neveu d'un avocat en Parlement dont le cachet figure sur de nombreuses lettres de famille (cachet 1) fut père de l'abbé Circaud, curé de Chauffailles, de l'abbé Circaud, vicaire général de l'évêque d'Autun (cachet 2) et de Claude-Antoine Circaud (1752-1795), docteur en médecine, conseiller général de Saône-et-Loire, puis président de ce conseil en 1792 (cachet 3) marié à N. Verchère de Corson (cachet 4), dont Gabriel-François Circaud (1776-1842) aussi docteur en médecine, chevalier de l'ordre royal de la Légion d'honneur (cachet 5). Il avait épousé Eugénie Cortambert, nièce du juge de paix de la Chapelle-de-Guinchay. Il n'en eut qu'un fils mort jeune et fit héritier universel le poète Alphonse de Lamartine, son ami. Sa situation de fortune, toutefois, n'était pas brillante et comme le grand poète était dans le même cas, ce fut un cousin par les Verchère, M. Lacroix, de Tramayes, qui s'en chargea.
A la même époque, vivait encore Christophe-Marie Circaud, marié à Philiberte-Hugues Ducray dont la fille, Marie-Antoinette, épousa, le 15 juin 1813, Claude Perrin de Précy (9 janvier 1788 - 29 sept. 1844), fils de Jean et de Marie Malard de Sormain.
Couchot. Parti au 1er : de ... à trois arcs de ... en fasce ; au 2°; coupé de ... à deux lions affrontés de ... à deux cœurs enflammés de ... entre les pattes des lions ; et de ... à l'aigle éployée de ... Casque de profil, lambrequins.
Couchot, dont le cachet figure sur une lettre du 31 mars 1754, était notaire à Toulon-sur-Arroux, aujourd'hui chef-lieu de canton, à 34 km de Charolles.
Delaroche. Coupé : de gueules au renard de... ; et d'argent à une marguerite de ...
Cachet de Guillaume Delaroche, marchand de la Clayette, probablement frère de Claude Delaroche, notaire royal, marié, avant 1760, à Marguerite Geoffroy.
Duchêne. D'azur au chêne fruité et arraché de ... Couronne de comte.
L'abbé Duchêne était curé de l'Hôpital-le-Mercier, aujourd'hui commune du canton de Paray-le-Monial, à 23 km de Charolles. Il écrivait, le18 février 1773, au marquis Abel de Vichy pour l'enrôlement de Mathieu Bouquet, âgé de 20 ans, natif d'Anzy-le-Duc, qui préférait « le service bruyant des armes, au service pacifique de l'église ».
Courtépée, qui le visita, en 1776, parle de lui en ces termes : « Jean-Marie Duchêne, curé de l'Hôpital-le-Mercier depuis 1740, auteur de mémoires historiques restés manuscrits, avait une réputation très méritée d'érudition. »
Ducray. D'or à l'aigle éployé de ...
Cachet de l'abbé Ducray, curé de Montceaux-l'Étoile, sur une lettre qu'il adressait le 24vril 1777, au marquis Abel de Vichy, seigneur dudit Montceaux et alors au château de Saint-André-d'Apchon, en Forez. Il lui rappelle qu'il avait promis de revenir au bout de trois semaines, que ce temps est passé et qu'il n'annonce pas encore le jour de son arrivée. Le brave curé a d'ailleurs pris la fièvre chez son père, en allant assister à un service qu'on faisait faire pour feu sa grand'mère, mais, après deux accès, il s'est purgé et ne s'en est plus ressenti.
Fricaud. Parti au 1er de ... à la croix ancrée de ... ; au 2° fascé de ... et de ...
Claude-François Fricaud, notaire royal à Saint-Julien-de-Civry, épousa le 8 janvier 1675, Bénigne Perrin, fille de Claude, marchand et fermier de la baronnie d'Oyé et de Claudine Matherat.
Jean-Claude Fricaud est, en 1700, marchand à Giverdier, paroisse de Saint-Symphorien-des-Bois.
Claude Fricaud est notaire royal au Vaux-de-Chizeul, paroisse de Saint-Julien-de-Civry, le 9 décembre 1654.
Geoffrey. De ... à trois poules de... 2 et 1, celles du chef affrontées, à la croix engrêlée de ... brochant sur la poule de la pointe. Devise : Dieu Devant.
Geoffrey était un homme de loi de Semur-en-Brionnais. Nous avons retrouvé son cachet sur deux lettres. L'une est écrite le 16 avril 1748, à Madame du Patural, l'autre, du 9 juin 1752, à Madame de Mandelot au Petit-Bois.
Geoffroy. D'azur à la fasce d'or, accompagnée de 3 vaches de ... 2 en chef, affrontées et 1 en pointe. Casque de chevalier.
Le premier cachet scelle le testament de Cosme-Marie Geoffroy, volontaire au régiment de la Ferronays-Dragons, passé au « Bourg de la Clayette », le 24 mars 1760. Il mentionne Claudine Geoffroy, sa mère, veuve de M° Claude Geoffroy ; ses frères, Claude Geoffroy, avocat en Parlement, héritier universel ; Pierre Geoffroy, notaire royal ; ses sœurs, Louise Geoffroy ; Marguerite Geoffroy, femme de Claude Delaroche, notaire royal ; Claudine Geoffroy, ursuline ; Françoise Geoffroy, femme du Sr Lorton du Montet ; Anne Geoffroy, femme du sieur Lameaux, marchand à Chalon ; enfin, Cosme Geoffroy, vicaire à Charnay.
Le second cachet, avec la devise : Ad ic tar, a sans doute appartenu à Claude Geoffroy, précité. La matrice existe encore et nous en possédons une empreinte dans notre collection.
Godin. Ecartelé au 1 et 4 : d'azur à trois tours de ... en chef et à trois mouchetures d'hermines renversées de ... en pointe ; aux 2 et 3, d'argent à trois pals de gueules. Couronne de Comte.
Godin était avocat à Paray. Le 16 avril 1771, il écrit à M. Thessé, commissaire en droits seigneuriaux, à la Clayette. Claude-Philibert Godin était, dès 1730, notaire royal et commissaire en droits seigneuriaux à Chevenizet.
Guicharan. D'azur au château d'or.
Guicharan était un homme d'affaires agissant pour le compte du marquis Abel de Vichy (fin du XVIII° siècle).
Guilloud. De ... à la pomme de pin de ...
Cachet de Michel Guilloud, bourgeois de la Clayette en 1760.
Cette famille a peut-être une origine commune avec les Guilloud de Courbeville, encore honorablement représentés à Roanne et issus de Pierre Guilloud, écuyer, né en 1690, courrier ordinaire du Roi, de Paris à Lyon. Les armes de cette famille sont : d'argent à un cep de vigne de sinople, fouillé et terrassé du même, fruité au naturel.
Jaillon. De ... à la gerbe liée de ... surmontée d'un besant de ... au chef de ... chargé de deux étoiles à six rais de ...
L'abbé Claude Jaillon était curé de Melay, à 5 km. d'Iguerande, aujourd'hui canton de Marcigny. Son cachet scelle une lettre du 7 novembre 1751, adressée à Mme du Patural, à Iguerande.
Selon les notes fournies par M. Sandre, l'abbé Jaillon, succédant à l'abbé Guillaume Bardet, prit possession de la cure de Melay, le 3 janvier 1749, par permutation avec celui-ci, qui le remplaça à la cure de Céron. Le 17 décembre 1754, l'abbé Jaillon avait pour successeur à Melay, l'abbé François Michaud, docteur en théologie. L'année de sa prise de possession de la cure de Melay (1749), il avait fait donner une mission par les prêtres missionnaires de St-Joseph, de Lyon, et acheté un devant d'autel en cuir doré et une bannière de damas. En 1750, il fit poser à l'église un banc en forme de stalles pour chanter les offices divins. Dame Marie-Jacqueline de Chabannes, abbesse de la Bénissons-Dieu, et le curé Jaillon payèrent deux missels. L'abbesse fit présent à l'église de la chasuble à petits points de Hongrie, pour les messes de morts et des deux dalmatiques travaillées de même. Enfin en 1751, partie aux dépens du curé Jaillon, partie à ceux de la Fabrique, on acheta un dais de satin blanc à fleurs de toutes couleurs, avec une frange d'or faux, le cadre et les bâtons, la chasuble de camelot noir avec galon de soie blanc et la petite croix argentée, achetée à Lyon. Cette même année, la grosse cloche fut refondue et le curé écrivit sur les registres de catholicité de sa belle écriture: « La même année (1751), la grosse cloche a été fondue par les soins de moi, curé, qui l'ai bénite. Le parrain fut haut et puissant seigneur Jean-Baptiste-Louis Andrault de Langeron, marquis de Maulevrier, maréchal de France et la marraine dame Thérèse-Elisabeth-Louise Le Camus, épouse du parrain. Jaillon, curé. »
Jarrin. De gueules à la bande d'argent, accompagné de deux fleur, de lys de ... une en chef et une en pointe. Couronne de comte.
Jarrin, dont le cachet figure sur une lettre du 19 août 1748, adressée à Mme de Mandelot de Vallerot, à la Chaux, était un homme de loi du Charollais. Il avait pour correspondant M. Ligied, procureur au Parlement de Dijon.
Jobert. D'argent à trois cœurs de ... 2 et 1 ; au chef de gueules, chargé de trois étoiles d'argent.
L'abbé Jobert était curé de Ligny, à 28 km. de Charolles. Son cachet figure sur une lettre du 17 mai 1733, adressée à Mme du Patural.
Benoit Jobert, échevin de Lyon en 1675, portait d'après Steyert, d'argent à un joug supportant un cœur de gueules ; au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'or. Il y a, on le voit, une certaine analogie entre les deux blasons, peut-être l'échevin de Lyon venait-il du Brionnais.
Lambert. D'or à trois fleurs tigées et feuillées de ... 2 et 1 ; au chevron de gueules, chargé de trois roses d'argent.
Cet homme d'affaires qui semble avoir résidé, alternativement en Mâconnais et à Paris, était très lié avec le marquis Abel de Vichy, qui en parle souvent dans son « Journal ». L'abbé Denis, qui voyait clair, disait de lui, non sans esprit d'ailleurs « C'est un homme qui a la tête froide, qui voit bien et qui juge solidement. Il a l'avis dur, mais il est sage. »
Mathieu Lambert, huissier des Ordres du Roi (par démission de Philippe de Nambu, lettres du 22 mai 1608), mort en 1614, portait : d'argent au chevron d'azur, chargé de cinq étoiles d'or et accompagné de trois roses de gueules, feuillées de sinople.
Les Lambert, de Mâcon, portaient d'après Arcelin : De gueules à deux fasces d'argent, accompagnées en cœur de deux têtes de lion d'or, en chef d'une rose d'or et en pointe d'un trèfle d'or.
Louvrier. De ... à la croix de Lorraine de ... soutenue ou terrassée de ...
Louvrier habitait La Clayette en 1731 et correspondait avec M. Marque de Chessie, bourgeois de Marcigny.
Menneville. D'azur à trois épis de blé, mouvant d'une même tige de ... au chef d'argent, chargé d'un croissant, accosté de deux roses de ...
Menneville était notaire et agent d'affaires du Brionnais, chargé de gérer les intérêts de Mme du Patural en 1750.
Perrin. D'azur à l'aigle éployée de... Casque.
Cachet de l'abbé Perrin, curé de Marcigny, apposé sur une lettre du 19 novembre 1779, par laquelle il réclame au marquis Abel de Vichy 1200 livres pour des fondations.
Jean-Baptiste Perrin, bachelier en théologie, curé de Marcigny, est mentionné parmi les tenanciers et censitaires du seigneur du Lac.
(J. Sandre : Notice sur le fief du Lac-lès-Anzy, p. 7). Son blason semble indiquer qu'il ne se rattachait pas aux Perrin de Précy et du Lac, sinon de très loin, car ceux-ci étaient du Brionnais et non du Dauphiné. Cette prétention ne fut pas toujours soutenue, d'ailleurs, par Pierre Perrin de Précy. En 1793, quand sa tête était menacée, il écrivit au docteur Circaud « Tu connais mon origine, c'est d'honnêtes et bons laboureurs. Si mon ayeul eut la ridicule fantaisie d'acheter des privilèges, il les avait perdus de droit, ainsi que mon père, par leur commerce constant du bestrain ... les superbes ex-nobles me rejettent, je n'ai jamais été dans leurs assemblées ... »
Les Perrin portaient : d'or au lion de sable rampant contre une colonne de gueules, du côté senestre.
Petitjean. D'azur au chevron d'argent, accompagné de trois roses du même ; 2 en chef et une en pointe. Couronne comtale.
Cachet scellant une lettre du 10 janvier 1739, adressée à Mme de Mandelot.
Rietstap donne aux Petitjean de Marcilly, existants : d'azur à trois tulipes d'argent, mais M. Joseph Sandre, dans deux travaux importants (Le fief du Lac-lès-Anzy ; et : Généalogie Petitjean de Marcilly, in-Nouvelle. Revue Héraldique (Janvier-Février 1921) établit que leur vrai blason est : d'argent au bourdon d'azur, posé en pal. Devise : Vagus per orbem in virtute sto.
L'armorial du pays de Tournus, de Jacques Meurgey et Jean Martin, cite deux familles de ce nom. L'une d'elles, originaire de Savigny-en-Revermont, portait : De gueules à une tour d'or, ouverte et ajourée de sable, surmontée d'un vol d'argent. Elle a fourni : Jean-Louis Petitjean, avocat en Parlement, habitant Tournus en 1731, et Charles Petitjean, lieutenant au bailliage de Louhans et notaire en 1691. L'autre, celle des Petitjean de la Garde, portait : de ... à un agneau pascal de ...
Sa filiation commence à Louis Petitjean, né en 1648, marié à Madeleine Thomasset.
Potignon de Montmegin. D'or à trois canettes de ... 2 et 1, surmontées d'une croix tréflée de ... Couronne de comte.
Cachet de Louis Potignon de Montmegin, sur une lettre du 17 mars 1790, dans laquelle il remercie le marquis Abel de Vichy, de l'établissement qu'il lui propose pour sa petite-fille Verchère, qui a déjà son choix ailleurs. Cette famille, déchue d'ailleurs de son ancienne splendeur, était représentée, il y a quelques années par Hilaire Potignon, propriétaire à Montmegin (Semur-en-Brionnais) et deux filles, l'une d'elles mariée. La famille semble originaire de Briant, Louis Potignon, marchand, eut pour fils Jean-Baptiste Potignon, bourgeois de Briant, puis procureur d'office du comté de St-Christophe-en-Brionnais, mort à 82 ans, en 1763. Il eut deux fils, dom François Potignon et Louis Potignon, écuyer, sieur de Montmegin et de la Touche, marié en 1737 à Marguerite Circaud dont il eut quatre filles, alliées aux Bouillet de Paray et aux Terrion de Semur, et un fils, Jean-Baptiste, mort en 1781, marié en 1771, à Christine Verchère de Reffye, fille du médecin de Marcigny. Louis Potignon de Montmegin, aimé et respecté, fut maire de Briant en 1791 et mourut le 21 septembre 1793, laissant une grande quantité de notes historiques et généalogiques (Communication de M. J. Sandre).
De la Rochette. Coupé de gueules au croissant d'or et d'or au rocher de six pointes de ... à la fasce d'azur brochant sur le coupé. Couronne de comte.
Cachet de M. de la Rochette, sur une lettre adressée au Dr Circaud, datée de Cluny, 17 mai 1780.
Les la Rochette du Mâconnais, encore représentés, se rattachent à la maison auvergnate de ce nom, dont les armes sont : d'azur à la fasce d'or accompagné de trois étoiles du même, deux en chef et une en pointe ; alias : d'azur à un rocher de six pointes d'argent sur une mer de sinople, surmonté d'un croissant d'or. Devise : Alacres aurora vocat. Enfin, les Besson de la Rochette, en Velay, famille différente, portent : d'azur à la fasce d'or, accompagnée en chef d'un croissant d'argent et en pointe d'un rocher de six pointes du même. A part la question des émaux, c'est exactement le blason de notre cachet.
Rougemont. Parti au 1er de ... à un mont de ... mouvant du flanc dextre et surmonté d'un besant de ... ; au 2° de ... à un mont de deux coupeaux mouvant du flanc senestre accompagné en chef d'une croix pattée et en pointe de cinq losanges mis en croix de ... Casque de chevalier avec lambrequins ; supports : deux lions.
Rougemont, homme de loi à Charolles, écrivait à Mme de Mandelot, le 30 juillet 1755. Il ne se rattachait sans doute pas à la famille bourguignonne portant : d'or à l'aigle de gueules, becquée, membrée et couronnée d'azur.
Roy. De ... à trois fleurs de lys de ... 2 et 1. Couronne royale (armes parlantes).
Roy, fixé au Petit-Bois à la fin du XVIII° siècle, écrivait à M. Léchenaux, agent de change à la Clayette, pour des effets.
Sivignon. De ... chevron de ... accompagné de trois cors de chasse. 2 et 1. Couronne de comte.
Sivignon était un homme de loi habitant Marcigny, le 7 novembre 1779. Le cachet reproduit figure sur une lettre adressée, à cette date, au marquis Abel de Vichy, en son château de Montceaux.
Trécousses. De ... à deux plumes à écrire de ... posées en fasce ; au chef d'azur, chargé de deux étoiles d'argent. Casque de chevalier.
Trécousses, homme de loi, habitait Mâcon, le 4 juillet 1741, date de la lettre qu'il adressait à « Madame du Patural, dame de Tronchis, dans son château, à Chérie ».
De Veley. Écartelé aux 1 et 4 : de ... au lion issant de ... ; aux 2 et 3 de sable, au lion de ... la tête contournée. Casque de fasce ; cimier : une aigle issant du casque ; supports : deux aigles couronnées.
Fixé à Charolles et beau-frère du commissaire à terriers, Bodier, M. de Veley, commissaire à terriers lui-même, appartenait certainement à une famille d'origine étrangère. Peut-être était-il fils de quelque officier suisse au service de la France.
Verchère. Armes anciennes : de ... à trois roseaux de ... en pal ; au chef de ... chargé d'une étoile à six rais de ... accostée des lettres majuscules : I et F. XXIII° siècle : d'azur à la fasce d'or, accompagnée en chef d'une croix de Malte soutenue d'un croissant d'argent et, en pointe, de trois étoiles cométées d'argent.
Arcelin donne, d'après l'A.G. : de sable à une fasce d'or, accompagnée de 3 étoiles, deux en chef et une en pointe (enregistré pour Jean-François Verchère, docteur en médecine à Marcigny).
De sable à une fasce d'or accompagnée en chef d'un croissant d'argent, accosté de deux comètes d'or et, en pointe, d'une pareille comète (enregistré pour Claude Verchère de Reffye).
L'ex-libris de Hugues François Verchère de Reffye porte : de sable à la fasce d'or accompagnée en chef d'un croissant d'argent et, en pointe, de trois étoiles cométées du même.
La filiation de cette famille est connue depuis Etienne Verchère, bourgeois de Marcigny, en 1420.
Claude Verchère (17 février 1651 - 13 août 1721), avocat en Parlement, épousa Germaine Gaulne, dont : Hugues-François Verchère de Reffye, né le 24 avril 1680, mort le 18 février 1755, avocat en Parlement, juge de Marcigny, épousa, le 9 février 1706, Jeanne-Claude Sabatin, fille d'Émilien, avocat en parlement et de Barbe Cayer. Leur petit-fils, Hugues-François Verchère de Reffye, épousa, le 17 février 1778, Christine-Philippine Perrin de Précy (8 mars 1739 - 14 septembre 1827), fille de Jean, écuyer, receveur des deniers royaux en Brionnais et de Gabrielle-Madeleine Grumel de Montgaland.
Le cachet reproduit est celui de Joseph-Benoit Verchère de Corson, conseiller du Roi, frère de Madame Circaud et père de Marie-Madeleine-Gabrielle-Philiberte Verchère de Corson (21 juillet 1741-1791), mariée le 16 novembre 1766, à Jean-Marie de Lacroix d'Azolette, mort en 1810, fils de François-Marie de Lacroix et de Jehanne-Elisabeth Bobillon seigneur et dame d'Azolette.
Jouffroy d'Eschavannes cite : Verchères, en Bourgogne : de gueules à une croix potencée d'or en cœur, en pointe, un croissant d'argent ; au chef cousu d'azur chargé de trois étoiles d'or. Ce blason est intéressant, dans le cas actuel, par la croix soutenue d'un croissant.
Villedey. D'or à une ville surmontée d'un dais de ... Couronne de comte ; bâton en pal derrière l'écu.
Cachet de l'abbé Villedey, curé de la Motte-St-Jean, sur une lettre du dernier quart du XVIII° siècle, adressée au marquis Abel de Vichy, à propos d'une chienne tigrée, belle et bien marquée à la tête, appartenant au marquis et réfugiée chez le curé, pour la foire de la Magdelaine de Digoin.