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Un bibliophile du XVIIIe siècle, le marquis Abel de Vichy, par Émile Salomon (1918)

Marquis Abel de Vichy (1740-1793)

Le marquis Abel de Vichy (1740-1793) - Cliquez pour agrandir

Source : Archives de la Société des collectionneurs d'ex-libris et de reliures artistiques, Volumes 25-26, p. 154-158 (1918)

L’ex-libris du marquis Abel de Vichy a été publié récemment dans les Archives (n° de novembre 1917, p. 174) et M. de Quirielle a donné quelques notes sur ce bibliophile. Les recherches que j’ai effectuées dans les archives des Vichy me permettent de donner tout le relief possible à ce personnage, dont le portrait est reproduit en hors-texte, d’après l’original dessiné par l’abbé Denis (pl. 17).

Abel-Claude-Marthe-Marie, marquis de Vichy, était l’aîné des trois fils du comte Gaspard de Vichy et de Diane-Camille d’Albon qu’il avait épousée le 18 novembre 1739 et qui mourut le 3 juillet 1773. Né le 8 octobre 1740, il fut d’abord officier supérieur de gendarmerie, chevalier de Saint Louis, seigneur de Montceaux, Chamron, l’Étoile, Versaugues, le But, Arcinges, Saint-André d’Apchon, Ouches, du marquisat de la Borde, Sombernon, Chamessons, Puys, Malain, etc. Par contrat du 24 novembre 1764, et le 5 décembre au château de Saint-André d’Apchon, il épousa Claudine-Joséphine-Marie de Saint-Georges, née le 21 novembre 1742, du comte Claude-Marie et de Marie-Cécile d’Amanzé de Chauffailles. La correspondance et le Journal de notre bibliophile nous permettent de le suivre presque pas à pas. Son goût pour les livres se manifeste déjà au cours de ses campagnes. Le 15 décembre 1759, étant à l’armée du Rhin, il écrit à son père, d’Assenheim : « Je me partage mon temps entre les baronnes, la chasse qui est permise et les livres que le baron me prête, qui a une fort bonne bibliothèque fort bien composée ». Le 20 février 1760, il écrit encore à son père des bords de la Nure : « Mon village est fort agréable, il est catholique, le pasteur parle français et le seigneur de l’endroit a une bibliothèque où il y a d’excellents livres d’histoire, qui m’est ouverte. »

Plus tard, rendu à ses terres, il songe à établir une bibliothèque dans son château de Montceaux. Les notes qui vont suivre, extraites de son Journal, vont nous montrer les débuts de cet établissement, ainsi que les appréciations du marquis sur ceux de ses livres qu’il lisait attentivement.

Mardi 1er février 1769. J’ai lu les deux volumes de Made : Le Prince de Baumont, Le magazin des Enfants. C’est un bon livre dont je veux faire extrait pour mes enfans.

Samedi 18. J’ai lu deux brochures de voyage de deux voyageurs en Italie, en prose et en vers, L'Histoire du Chr de Dampierre, ouvrages très bons en tous genres, le dernier sentant un peu le roman.

Mercredi 22. Dans mon secrétaire, à ma mère : Grandisson, 4 vol., Cleveland, 8 vol., Journées amusantes, 8 ; à moi : Dictionnaire de l'Académie, 4 vol. in-4°. Mr Dugaiby, 1 vol. Gentilhomme cultivateur, 3 vol. le 4e à Mr de Saint-Georges, 8 vol. de Mollière, 4 de Regnard, 3 de Racine, 1 Dictionnaire de la Bible, Dictionnaire d’antiquités, 1 vol. Dictionnaire de la Fable, 1 vol. Abeilles du Parnasse, 2 vol. Histoire de Charles XII, La Fontaine 6, Scarron 3, Boileau 3, Pline 2, Bomare 6, Encyclopédie 2, Bonheur de la mort 2, Dictionnaire des faits et dits 3, Dictionnaire des François 1, Dictionnaire d’anecdotes, Dictionnaire géographique 1, Traité des Serins, Des heures 1, Semaine Sainte.

Lundi 27 (à Montceaux). Après dîner, j’ai arrangé mes livres. J’ai ici 5 vol. Dictionnaire de Baile, au 1er rayon, avec 3 terriers ; au 2e rayon, 1 Loix des Batimens. Récréations mathémathiques 4 vol. Dict. des antiquités 3. Manuel des champs 1. Agriculture complète 4. Dict. des Conciles 1. Hist. des Montmorency 5. Hist. Impartiale des Jésuites 2. Bélisaire 1. Dict. portatif 8. Hist. moderne 3. Hist. de l’inquisition 2. Traité des serins 1. Poésies d’Horace 2. Poésies d’Horace 2. Œuvres de La Fontaine 4. 3erayon : Gentilhomme cultivateur 4. Arithmétique 1. Dict. académie 2. Parfait maréchal. Dict. historique 4. Vers à soie 1. Hist. naturelle 6. Œuvres de Virgile 4. Commentaires de César 2. Hist. de Duguesclin 2. Petite Encyclopédie, 2 vol. Histoire de la Bible, 1 vol. Histoire de Bayard, 1 vol. Grammaire de Restaut, 1 vol. Nouvelle Encyclopédie, 2 vol. Dict. géographique, 4 vol. Conquêtes du Perrou, 2 vol. Œuvres de Molière, 8 vol. Zaidé IV. Histoires, contes, 2 vol. Œuvres de Rabelais, 3 vol. Contes de La Fontaine... 54. Mort d’Abel, 1 vol. Œuvres de Boileau 3. Romans de Scarron 3. Histoire de Charles XII, 1 vol. Abeilles du Parnasse, 2 vol. Œuvres de Racine, 3 vol. Œuvres de Regnard, 4 vol. Dict. de la Fable, 1 vol. Idem, 1 vol. Dict. d’antiquités, 1 vol. Année chrétienne, 5 vol. Dict. d’anecdotes, 1 vol. Bonheur de la mort, 1 vol. Dict. des faits et dits, 2 vol. Dict. des François, 3 vol. Histoire de Louis XV, 2 vol. Étoile flamboyante, 2 vol. Robinson Crusoé, 2 vol... 37.

Nota : à ma mère : Grandissons, 4 vol. Cleveland, 8 vol. Journées amusantes, 8 vol. En tout j'ai ici 148 volumes et 20 à ma mère et plusieurs autres mauvais bouquins.

1er mars 1769. Je prie Mme de Laqueuille de m’envoyer : le Siècle de Louis XV, 2 vol., avant la semaine de la Passion.

Vendredi 10. Le messager m’a apporté les deux volumes du Siècle de Louis XV que j’avais prêté à Mlle de Laqueuille.

Dimanche 12. J'ai lu les 8 volumes de Cleveland, roman bien noir, mais bien excellent.

Dimanche 19. J’ai écrit à M. Pankouque, rue de la Commédie françoise, pour la souscription de l’Encyclopédie, franche de port.

Mercredi 29. Pris dans la bibliothèque de ma mère, 42 volumes dont j’écrirai les noms à Montceaux.

Lundi 3 avril. J’ai apporté de Chamron beaucoup de livres, 7 volumes de Made Desnoiers, Géométrie de Le Clerc, 1 vol. Dict. géographique, 1 vol. Accadémie de Jeux, IV. J’écrirai le total un autre jour. J’ai commencé les Amusements de la campagne. J’ai lu l’histoire Julinus, elle est intéressante, j’y trouve cependant dur et inhumain la façon dont elle abandonne son frère.

Mardi 4. J’ai lu l’histoire de milord Courtenai, histoire peu intéressante, même que je crois apocryphe ; l’histoire de Mahomet V, histoire fabuleuse ; histoire d’une reine de Noverge (sic) très fabuleuse aussi.

Mercredi 5. J’ai lu le voyage de Falaise, toujours des Amusements de la campagne, peu intéressant : la fausse comtesse Desemberg, un peu meilleur.

Samedi 8. J’ai lu le 1er volume des Comédies de Térence, qui contient deux très jolies pièces, l’andrunne et l’ennuque, l’intrigue des deux pièces roule sur deux valets.

Dimanche 9. J’ai lu, toujours dans les Amusements de la campagne, l’histoire d’Épicure. Il n’en est pas question dans l’histoire romane. Il est cependant parlé de la conspiration de Pison. J’ai lu le 5e volume des Journées amusantes, Épicure dont j’ai parlé cy-dessus, est le reste des contes de Peau d’Ane.

Lundi 10. J’ai fini de lire les journées amusantes dans le 6e volume, il y a l’histoire de la conspiration des Pazzy contre Médicis, histoire, si elle étoit vraie, bien intéressante.

Vendredi 14. J’ai lu le 1er volume de la Bibliothèque de campagne. Il y a un joli poème épique sur une plaisanterie et l'histoire du fameux Gustave Vasa.

Samedi 15. J’ai lu le 2e volume de la Bibliothèque de campagne. Il n’y a d’intéressant dedans que celle de Catherine de France, reine d’Angleterre. J’ai lu aussi le second volume de Térence où est Lautonhumuos et les adelphes, pièces bien intéressantes.

Mercredi 19. Je lus hier dans la Bibliothèque de campagne, l’histoire d’un Henry XIV, roi de Cartila. Je n’ai lu de ma vie rien de semblable.

Mardi 23 mai. Le père Gauthier (à Saint-Chamond) m’a donné un livre latin : Vita patres Coloni.

Samedi 22 (décembre 1770). J’ai été chez Mr Perrisse (à Lyon). Je me suis fait inscrire pour le Journal Encyclopédique, 1771, 33 livres 12 sols ; Gazette Politique des Deux Ponts, 1771, 37 livres 10 sols ; Avant coureur pour 1771, 13 livres 14 sols ; Affiches de Province, 8 livres 8 sols ; Journal de musique pour 1771, 25 livres 1 sol.

Lundi 24. Acheté Dom Quichotte chez Mr Périsse, 18 livres 10 sols.

Vendredi 25 (janvier 1771). J’ai arrangé mes livres aujourd’hui.

Mercredi 30. Made emporte avec elle à relier deux volumes de la Bible de Valable in-fol. tous deux marqués de mon paraphe au frontispice et à la page 531

2 volumes Moreri in-fol. id. marqués.

2 vol. Chancellerie, id.

1 vol. Trévoux, id.

1 vol. Arrêt du Parlement de Provence, id. en tout 8 vol. in-fol.

J’ai renvoyé à Chamron 4 volumes, Voyages Modernes et un vol. Voyages aux Indes.

Vendredi 1er février. J’ai reçu mes deux livres de Mr de Boyer. C’est un livre inutile, mais très rare. Il me coûte 180 livres. C’est un bréviaire romain en deux très gros volumes in-fol. J’ai lu les mémoires de Bussy-Rabutin.

Mercredi 20. Payé chez le libraire Sigaud 6 volumes dont 3 avec moi et le reste à m’envoyer avec Mr de Thou in-4° et Mr de Villy in-12 que Boisserand doit m’envoyer avec l’Histoire des Camisards, Les campagnes du maréchal de Coigny et les Nuits d'Young, c’est-à-dire la suite.

Vendredi 8 (mars). J’ai acheté les 3 volumes de la guerre des Camisards qui m’ont coûté 12 livres.

Mardi 2 (avril). J’ai été chez Mrs Périsse. Je leur dois 15 livres. J’ai pris chez lui 4 volumes de Paul Lucas.

Lundi 3 (juin). Renvoyé à Montceaux deux vol. Histoire de France, 2 vol. Histoire de Pline.

Le 26 janvier 1775, à 9 heures 1/4 du soir, la jeune marquise de Vichy mourait de la poitrine à 32 ans et 2 mois. Jolie, grande, bien faite, intelligente et distinguée, elle fut sincèrement regrettée de son mari. Il lui fit édifier dans l’église de Montceaux un superbe tombeau que la Révolution ne respecta point, mais dont les restes sont parvenus jusqu’à nous.

Par son testament, en date du 25 mai 1782, le marquis de Vichy partagea ses biens entre ses deux fils, laissant la Borde et Sombernon au cadet. Il substituait à la terre de Montceaux, dont il se réservait de disposer particulièrement, sa bibliothèque étant dans le château dudit lieu, telle qu’elle se trouvera à son décès, voulant qu'elle fasse partie de ladite terre et qu'elle n’en puisse être distraite sous quelque prétexte que ce soit, et dans le cas où ses deux fils mourraient sans enfants et sans disposer, il lègue et substitue ladite bibliothèque au collège de la ville de Roanne, à reflet d'y être publique tous les lundis et mercredis de chaque semaine à perpétuité.

« Vous avez mille bonnes raisons pour la regarder (la vie) comme un grand bien, jouissez-en donc, soyez heureux », écrivait, en 1773, Mlle de l’Espinasse au marquis, puis un peu plus tard : « Vous êtes jeune, votre position est heureuse... » Dans son testament précité notre bibliophile indiquait encore : « J’élis ma sépulture dans le tombeau que je me suis désigné dans la chapelle que j’ai fait bâtir à la suite du sanctuaire de la paroisse dudit Montceaux, où je veux être inhumé quelque part que je décède, et cependant dans le cas où il y aurait de trop grandes difficultés pour y transporter mon corps, je veux que mon cœur y soit transféré et inhumé. »

Hélas ! la Révolution arriva et c’est aux côtés de son ami Précy que nous retrouvons le marquis quatre ans plus tard. Le 15 octobre 1793, l’artillerie républicaine força la cavalerie royaliste, commandée par le fils aîné du marquis, à reculer et à traverser la Saône. Tandis que son fils, ayant eu un cheval tué sous lui, se retirait dans sa maison de Lyon, après avoir lutté vaillamment à la tête de sa troupe, le marquis s’efforça d’entrer dans l’eau avec sa monture, mais, malgré les efforts de son valet de chambre Launay, le cheval n’en voulut rien faire. Tous deux abandonnèrent alors leurs montures et allèrent se cacher dans un buisson du voisinage. Peu après la retraite était découverte et le jour même, sur la place Bellecour, le marquis de Vichy tombait sous les balles fratricides. Il laissait, comme je l’ai dit, deux fils : 1° Abel-Claude-Goéric-Cécile, marquis de Vichy, maire de Montceaux-l’Étoile (1804-1815), député de Saône-et-Loire en 1827, officier de la Légion d’honneur, chef d’escadron, chevalier de Saint Louis, mort le 16 septembre 1832, marié le 16 juillet 1831 à Sophie-Catherine Theinlot, remariée à Édouard Duchemin, née à Moulins le 14 août 1802, morte à Marcigny le 18 mai 1843, dont deux fils ; 2° Gaspard-Félix, comte de Vichy, capitaine au régiment de Colonel-Général-Infanterie, marié à Adélaïde-Céleste-Delphine de Lévis-Mirepoix (27 janvier 1783-30 décembre 1860), remariée au marquis Louis de Roncherolles, et fille du marquis Charles-Philibert-Marie-Gaston et de Félicité de Montboissier-Beaufort-Canillac.

Émile Salomon.

Annonce des frères Périsse imprimeurs-libraires à Lyon

Annonce des frères Périsse imprimeurs-libraires à Lyon
(Louis-Henry marié à Lyon St-Nizier en 1780 et Jean-Marie marié à Lyon St-Vincent en 1786, fils d'André aussi imprimeur-libraire)

Compléments :

• Deux ex-libris Vichy-Champrond, par Roger de Quirielle (Archives de la Société des collectionneurs d'ex-libris et de reliures artistiques, p. 173-175, 1917).

Le premier ex-libris reproduit ci-contre porte deux écussons accolés : le premier, de vair plein, est de Vichy ; le second, de sable à la croix d’or, écartelé d'or au dauphin d’azur, est d’Albon (1).

Ex-libris de Gaspard de Vichy, comte de Champrond

Fig. 1 - Cliquez pour agrandir

Cette pièce a appartenu à Gaspard de Vichy, comte de Champrond, né en 1699, de Gaspard de Vichy, seigneur de Monceaux, capitaine-lieutenant des gendarmes du Berry, et d’Anne Brulard, fille de Nicolas Brulard, marquis de la Borde, premier président au parlement de Bourgogne.

Ce rejeton du seigneur de Monceaux suivit la carrière des armes. Mestre de camp d’une brigade du régiment royal des carabiniers, puis brigadier de cavalerie, il devint maréchal de camp le 20 février 1743.

II avait épousé Marie-Diane-Camille d’Albon de Saint-Marcel, fille de Claude, comte d’Albon de Galles, prince d’Yvetot. Il mourut à Ligny le 17 juin 1781.

Le second ex-libris porte aussi deux écus accolés : le premier est aux armes de Vichy ; le second, d'argent à croix de gueules, est de Saint-George (2).

Ex-libris d’Abel-Claude-Marie, marquis de Vichy-Champrond

Fig. 2 - Cliquez pour agrandir

C’est l’ex-libris d’Abel-Claude-Marie, marquis de Vichy-Champrond, seigneur de Monceaux. Né le 8 octobre 1740, il était fils de Gaspard de Vichy, comte de Champrond, dont nous venons de parler. Le 26 novembre 1746, il épousa Claude-Marie-Joseph de Saint-George, fille de Claude-Marie, comte de Saint-George, seigneur d’Etiengue (3), et de Marie-Cécile d’Amanzé. À la date de son mariage, il était guidon des gendarmes du Berry.

Le marquis de Vichy survécut à sa femme, qui était morte avant 1777. Cette année-là, en effet, fut achevée une superbe mausolée, que ce seigneur avait fait élever, en mémoire de la défunte, dans l’église de Montceaux, lieu de sépulture des Vichy. La Révolution n'a pas laissé trace de ce monument.

La famille de Vichy est représentée aujourd'hui par Louis-Abel, marquis de Vichy, né à Marcigny, le 3 février 1848, marié, en 1879, à Madeleine Simon de Quirielle, fille de Jean-Marie-François-Xavier Simon de Quirielle et de Jeanne-Marie-Constance Richard de Soultrait, et par Georges, comte de Vichy, né à Marcigny le 7 août 1849 (4).

Roger de Quirielle.

(1) Collection Louis Grégoire.
(2) Collection Marc Dénier.
(3) Plus problement Esthieugues ou Estieugues. Le dernier possesseur du fief d’Estieugues fut le marquis Abel de Vichy, seigneur de Cours (Rhône), où il ne vécut jamais.
(4) Que la Société d'émulation du Bourbonnais et M. Marc Dénier, son érudit secrétaire, veuille bien recevoir tous nos remerciements pour nous avoir laissé reproduire les ex-libris Vichy parus dans leur Bulletin et tirés à part par M. Marc Dénier : Quelques ex-libris intéressant le Bourbonnais (Moulins, Auclaire, 1911, in-8°).

• Catalogue des 3396 livres de la bibliothèque de Montceaux (Archives privées de la famille Vichy).

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