Histoire du château de Vérel à Saint-André-le-Gaz
Le château de Vérel - Cliquez sur la photo pour l'agrandir
[Source : Livre du Dr André Dénier, "La Tour du Pin, terre des Dauphins"]
Le château. Construction en maçonnerie, type dauphinois du début du XVIIe siècle, formée de matériaux du pays en cailloux ronds et grosses pierres noires très dures appelées "Serpentines du Mont-Blanc", qui sont en réalité des blocs erratiques provenant des moraines glaciaires quaternaires du Rhône.
Un corps de bâtiment flanqué de deux tourelles en poivrière encadre la façade Est.
Une tour carrée en saillie au milieu de la façade Sud.
Grand toit en pente recouvert de tuiles écailles.
Suivant l'ordonnance architecturale de l'époque, la hauteur du toit est égale à la distance entre le sol et le bord du toit. Un cordon de pierre en saillie court autour de la maison à la hauteur du premier étage.
La charpente actuelle date de l'époque de la construction.
Vers 1820, M. Quincieux, propriétaire de Vérel, fit agrandir la gentilhommière. Cette addition fut malheureusement faite en pisé. À noter à l'angle Nord-Ouest, une pierre d'angle, près du sol, sur laquelle figure la date de la construction : 1610.
À l'origine, les façades Est et Sud étaient ornées de fenêtres à meneaux. Vers 1860, M. Quincieux remplaça ces ouvertures par des fenêtres ordinaires. À l'intérieur, les plafonds sont à la française en caissons. Deux pièces possèdent encore des boiseries Louis XV de l'époque.
Dépendances. Au Nord-Est, un bâtiment avec fenêtres à meneaux et cordon de pierre qui font remonter la construction à l'époque du château. Toit très surbaissé recouverte de tuiles creuses à patine très ancienne (la forme de ce toit a sans doute été adoptée pour ne pas nuire au château).
À l'intérieur, un vieil escalier en pierre du XIIe (?), seul vestige de l'ancien château qui était situé à l'emplacement de ce bâtiment et qui disparut pour des raisons inconnues (incendie, guerre de religion ?). Des matériaux de cet ancien château ont d'ailleurs servi à construire en partie le nouveau. C'est ainsi qu'en 1935, lors des réparations effectuées par M. de Montlivaut, le propriétaire actuel, les maçons mirent à jour en perçant un mur une très ancienne meurtrière.
Au Sud-Est, un petit bâtiment également de l'époque sans caractère particulier.
Tout-à-l'égout. Un grand égout collecteur particulièrement remarquable a été creusé dans le poudingue vers 1820-1830 par les mineurs des mines de lignite qui pendant l'hiver ne pouvaient se livrer à l'extraction du lignite en raison des inondations qui interdisaient tout travail dans les mines de la région à cette époque de l'année. Toutes les eaux se déversent dans cet égout, véritable tunnel, dans lequel on peut circuler en se courbant un peu à certains endroits.
Adduction d'eau. Vers 1820, à la suite d'une grande sécheresse qui fit tarir les sources, M. Quincieux entreprit d'amener à Vérel les eaux d'un marais situé à 400 mètres à l'Ouest sur le plateau en prenant ces eaux par-dessous. Il fit creuser par les mineurs du pays un tunnel dans le poudingue et la molasse jusque sous le marais pour collecter les eaux de cet étang. Véritable galerie dans laquelle on peut circuler et au fond de laquelle est creusé un canal recouvert de grandes pierres plates qui recueille et les eaux du marais et les eaux de ruissellement tout le long du parcours du tunnel.
Historique. Peu après 1610, Vérel devient la propriété de M. Antoine Garnier, notaire royal ; son fils également notaire fut anobli par Louis XIV, en 1650. Il devient M. de Garnier du Gaz et avait pour blason « d'or à trois roses de gueules surmontées d'une croisette d'argent ».
La vieille église de Saint-André la Palud, actuellement disparue, renfermait le tombeau de la famille Garnier, l'une des pierres, tombeau d'un sieur Garnier, sert actuellement de seuil à la porte d'entrée du presbytère de Saint-André-le-Gaz. Un de ses fils Louis Garnier fut aumônier du chapitre de Saint-Chef et une de ses arrières-petites-filles, Pétronille, fut mariée à François de Brissac, seigneur de Saint-Didier, premier président à la Chambre des Comptes.
La branche Garnier, propriétaire de Vérel restera dans cette propriété jusque vers 1760, à cette époque Vérel est acheté par M. Giély, avocat au Parlement de Grenoble, qui avait épousé Henriette Beyle de Sassenage. Leur fille, née en 1748, et morte en 1840, devint la femme de M. Quincieux, officier d'état-major. Elle a passé toute la Révolution à Vérel. Il y eut très peu de dépravations commises pendant la Révolution, à noter que le blason des Garnier gravé sur une pierre au-dessus de la porte d'entrée a été martelé.
C'est le type classique du castel dauphinois de la fin du XVIe siècle : corps de logis à toiture à pente accentuée, flanqué de deux tours en poivrière sur la façade principale. Des modifications malencontreuses datant du dernier siècle ont gâté le style des ouvertures ; les fenêtres à meneaux ont fait place à de grandes baies sans caractère architectural.
Le château possède un réseau complet de tout-à-l'égout vraiment intéressant pour l'époque de sa construction. Ce sont des souterrains creusés à même le poudingue très dur sur lequel reposent les assises de la construction. Des eaux fluentes amenées à une citerne de distribution par un souterrain de 350 mètres de longueur coulent en abondance dans la cour, le jardin et la maison.
Bâti en 1610, sur l'emplacement d'un castel beaucoup plus ancien, dont une cour est actuellement englobée dans l'un des bâtiments des communs, par Antoine Garnier, notaire royal à la résidence de Saint-André-la-Palud. Son fils, également notaire royal, fut anobli vers 1650. Le château demeura la propriété de la famille Garnier jusque vers 1760, fournissant presque jusqu'à cette date, une lignée de notaires royaux.
Vers cette époque, il passa dans la famille Beyle de Grenoble, et constitua plus tard, avec ses dépendances, la dot de Henriette Beyle (cousine de Stendhal), lorsqu'elle épousa M. Giély, conseiller au Parlement de Grenoble. Celui-ci mourut peu avant la Révolution, laissant une fille. Sa veuve passa toute la durée de la tourmente au château sans être inquiétée, donnant parfois asile aux prêtres pourchassés qui y célébraient secrètement la messe. Quelques années plus tard, par son mariage avec M. Quincieu, officier d'état-major, Mlle Giély devint la grand-mère du propriétaire actuel.
Saint-André la Palud
Le village qui a précédé Saint-André-le-Gaz était autrefois situé entre les Fiardes et le Billon. Profita-t-on d'un incendie qui détruisit une grande partie du village pour reconstruire le bourg actuel à proximité de l'ancien, mais sur la hauteur pour fuir le paludisme et l'insalubrité des abords de la Bourbre ? C'est possible et même probable. Dès lors, il importait de changer le nom du village qui devint Saint-André le Gua ainsi qu'on l'avait écrit jusqu'alors. Quand on construisit la gare, une discussion s'ouvrit pour savoir comment on écrivait Saint-André-le-Gaz. Les uns optèrent pour le Guâ, d'autres opinèrent pour Gaz. Dans l'almanach général du Dauphiné de 1789, on trouve Gas La Palud pour Saint-André la Palud.
Bois de la Motte
La partie Est de ce bois présente une éminence assez particulière qui semble bien avoir été formée de main d'homme. Il y a toutes chances pour qu'autrefois, les Romains aient installé un poste de gué pour défendre un certain nombre de voies romaines qui se croisaient au lieu-dit Le "Passage".
Complément :
La famille Garnier du Gaz dans l'Armorial de Dauphiné de Gustave Rivoire de La Bâtie (BnF/Gallica).
Blason des Garnier du Gaz (Armorial de Dauphiné) - Cliquez pour agrandir
D'or à trois roses de gueules 2. 1. surmontées d'une croisette d'argent