Dédicace de la deuxième cloche de La Tour-du-Pin

[Source : G. Vallier, Numismatique du Parlement de Grenoble, Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, tome 19 (1885), BNF/Gallica]

2° cloche de la Tour-du-Pin. Diamètre : 99 centimètres.

+ IHS MAR STAMARIA (1) S PETRE S STEPHANE S FIACRI ORATE PRO NOBIS

+ POST 207 ANNOS INFOELICI (2) PARTIVM DISSIDIO CONTICVI & STATIM IISDEM FELICII FVSIOE (3) COALESCENTIBVS NITIDIOR MIHI VOX EST

+ RESTITVTA ANO DNI 1641 7 M (4) MAII CVRA NOBILIS GEORGII DE MVSY (5) TERRAE TVRRISPINI DNI IN SECRETIORIB (6) CONSILIIS CHRISTIA (7) REGIS CONSILIARII

+ & PRIMI PRAESIDIS IN SVPRAEMA (8) SVBSIDIORVM DALPHINATVS CVRIA NEC NON DILIGENTIA D STEPHANI RVLATI HVIVS ECCLESIAE CVRATI MERITISIMI TVM

+ ETIAM CIVIVM EXPENSIS SVB CONSVLATV D B PRVNELLE P I MVSY A VINAY + M IOLLY

Jésus. Marie. Sainte Marie, Saint Pierre, Saint Etienne, Saint Fiacre, priez pour nous. Après 207 années, pendant lesquelles je me suis vu imposer le silence par la funeste division des partis, dès qu'ils se sont réunis dans une heureuse fusion, la voix m’a été rendue plus brillante, l'an du Seigneur 1641, le 7 du mois de mai, par les soins de noble Georges de MUSY, seigneur de la Tour-du-Pin, Conseiller du Roi très chrétien en ses Conseils privés et premier Président à la Cour suprême des Subsides (la Chambre des Comptes du Dauphiné), et par le zèle de sieur Etienne RULAT, curé très méritant de cette église, et aussi aux frais des citoyens, sous le consulat des sieurs B. PRUNELLE, P. J. MUSY, A. VINAY, M. JOLLY (nom du fondeur).

(1) Jesu Maria, Sancta Maria. C'est l’Assomption qui est la fête patronale de la Tour-du-Pin ; mais les autres saints, dont les noms suivent, sont aussi particulièrement vénérés.
(2) Pour infelici.
(3) Pour felici fusione.
(4) Pour anno domini 1641, 7 mensis.
(5) Georges de MUSY, fils de Simon MUSY, maître-ordinaire en la chambre des Comptes (lettres du 23 février 1588 ; reçu le 9 juin suivant, et décédé en 1609) et d'Isabeau de BALLY, fut pourvu des charges de Vibailli et Lieutenant général civil et criminel au bailliage de Vienne, le 16 février 1620, de Procureur-général au Parlement (lettres du 19 avril 1624, en remplacement et sur la résignation d'Abel SERVIEN ; reçu le 24 mai suivant), et de premier Président de la Cour des Aides de Vienne (lettres du 5 juillet 1640 ; reçu le 13 août suivant). Il mourut le 3 janvier 1657. Il avait épousé Jeanne de la BAUME et laissa trois enfants, dont l’aîné, Pierre, fut d'abord Conseiller en la Cour des Aides (1652), puis premier Président en remplacement de son père (1657), premier Président en la Cour souveraine de Bourg en Bresse, puis enfin au Parlement de Metz. Disons ici, pour justifier l'insertion de quelques-unes de nos inscriptions campanaires parmi celles des membres du Parlement, que la Cour des Aides et Finances de Dauphiné, désunie du Parlement de Grenoble auquel de tout temps elle avait été jointe, a été créée en cour particulière et instituée à Vienne par un édit du roi Louis XIII de janvier 1638.
(6) Pour secretioribus.
(7) Pour christianissimi.
(8) Pour suprema.