L'habitat du bourg de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf,
les propriétaires au XIXe siècle
La maison de retraite (Photo p. 3/16)
Situation : au haut du bourg, au bord de la RD 8 ; section B 368 à 375 du cadastre du XIXe siècle.
Historique : Le tènement portant les numéros de section B 368 à 375 au cadastre du XIXe siècle a été la propriété, jusqu'en 1844, de Claude-Alphonse Ducarre, domicilié à Saint-Maurice ; de 1844 à 1877, de Benoît Tachon, domicilié au bourg. Un Benoît Tachon, fils de François et de Benoîte Turin, décéda à Saint-Maurice le 16 juin 1851, propriétaire, et âgé de 38 ans. Il laissait veuve Jeanne-Marie Polette, dont il avait eu plusieurs enfants, au nombre desquels : Claude-François-Victor (né le 14 juin 1843) ; Jean-Marie (né le 31 mai 1845) ; Jean-Marie-Rémy (né le 10 septembre 1847) ; Jean-Claude (né le 15 mars 1848). Jean-Marie Tachon précité épousa le 18 février 1867, à Saint-Maurice, Claudine-Marie Prévot, née le 14 avril 1843 de Jean-Pierre, et de Benoîte Duvernay, propriétaires (le contrat de mariage fut signé le 18 février 1867, par-devant Me Dubreuil, notaire à Saint-Igny-de-Roche). Tôt décédé le 28 février 1890, à l'âge de 45 ans, ce Jean-Marie Tachon-Prévot est, selon toute vraisemblance, le propriétaire mentionné dans la matrice cadastrale du XIXe siècle, et dont la descendance ne paraît pas avoir été intéressée par l'ancienne maison Ducarre, puisque s'inscrivent successivement dans la matrice cadastrale, en 1880, le nom de « Prost-Lempereur », associé au titre d'une communauté religieuse « du Saint-Enfant Jésus de Chauffailles » ; en 1911, celui de « Prost veuve, née Lempereur, nu-propriétaire par Lempereur Benoît (fils de Claude) veuve, née Raquin, usufruitière au Bois de La Grange ». Les familles Prost-Lempereur et Lempereur-Raquin demeurèrent à Champagne-au-Mont-d'Or. Robert Hérard enfin, domicilié au château du Bief (commune de Chassigny-sous-Dun), est devenu à partir de 1910 propriétaire de la parcelle bâtie B 375 et du jardin B 370.
Description succincte : Le gros immeuble, implanté selon un axe perpendiculaire, perpendiculaire à la route, est l'élément le plus ancien sauvegardé du domaine primitif, aujourd'hui converti en Maison de Retraite et considérablement agrandi. Il est constitué de deux éléments : un logis rectangulaire à deux niveaux de percements légèrement cintrés (façade Sud), prolongé par un pavillon barlong plus élevé, que coiffe une toiture aiguë en forme de pyramide tronquée. La parcelle contiguë, au Sud, ancien clos, est ponctuée à l'angle Sud-Ouest par une petite tourelle carrée couverte d'un toit pyramidal.
Ancienne maison Veraud
Situation : à l'entrée Sud-Sud-Ouest du bourg ; au carrefour en forme de fourche ponctué par une croix routière, entre les branches de la RD 8 et du chemin se dirigeant, à l'Ouest, sur Machin. Section B 397 du cadastre de 1829.
Historique : Ce domaine délimité, à l'entrée Sud-Ouest du bourg, par un mur de soutènement en forme d'étrave, a appartenu jusqu'en 1838 à François Veraud, domicilié à Châteauneuf, puis, de 1838 à 1846,à Jean Veraud, domicilié à Saint-Maurice. Joseph-Antoine Trouillet, rentier à Paris, puis Jean-Marie Chizallet, domicilié à La Grêle (Loire), en acquittent les taxes foncières, le premier en 1859, le second en 1861. Pierre-Michel Renon (1) notaire à Belmont en deviendra propriétaire entre 1883 et 1895 ; domaine comprenant la parcelle bâtie B 397, le jardin (B 398) et la « Verchère de la maison » (B 396p) ; biens transmis à sa veuve, puis à Eugénie Aucourt, « mineure sous l'administration dative de Mme Veuve Renon ». Le nom de Jean Chizallet Aucourt, domicilié à La Grêle, est ensuite inscrit dans la matrice cadastrale de la commune de Saint-Maurice, en 1908.
(1) fils de Benoît et de Pierrette Véraud ; frère de Benoît, né à Châteauneuf, docteur en médecine décédé le 26 décembre 1877 à La Violetterie (St-Maurice) , âgé de 56 ans, laissant veuve Fanny Glatard.
Ancienne maison Dechizelle
Situation : à l'entrée Sud-Sud-Ouest du bourg, du côté Nord ; à peu près en vis-à-vis de l'ancienne maison Veraud ; section B 341 du cadastre de 1829.
Historique : Jean-Baptiste Dechizelle a été propriétaire jusqu'en 1862 de cette belle demeure bourgeoise ; le nom de Jean-Marie Raquin, instituteur au bourg est ensuite porté dans la matrice cadastrale, puis celui de sa veuve, née Dechizelle, en 1910. La matrice cadastre mentionne enfin, pour l'année 1912 le nom d'Auguste Chervier, fabricant de soieries, à Saint-Maurice-lès-Châteauneuf.
Description : La façade principale Nord-Ouest de cette belle habitation bourgeoise de l'époque classique, ouvre sur un petit tertre herbeux. Le logis, édifié sur plan carré, s'élève sur deux étages creusés de fenêtres aux linteaux légèrement cintrés pour certains percements (les autres sont rectangulaires) : porte de rez-de-chaussée à linteau cintré, surmontée d'une baie rectangulaire et, à l'étage supérieur, d'une petite ouverture rectangulaire sous le rebord du toit ; à ce niveau supérieur, fenêtre rectangulaire à l'extrémité gauche ; petit jour carré au-dessous ; fenêtre rectangulaire plus étroite au niveau intermédiaire ; du côté droit, une seule baie carrée au rez-de-chaussée. La façade sur rue est pourvue de deux percements par niveau aux deux étages supérieurs, superposés, et d'une seule fenêtre au premier étage surélevé par rapport à la façade d'entrée Nord-Ouest ; un médaillon classique (?), sculpté d'un lion tenant un anneau dans sa gueule, est encastré entre les deux fenêtres hautes de l'habitation. Celle-ci est protégée par une toiture à quatre pans aigus de petites tuiles plates. La façade Sud-Est du logis ouvre sur un jardin protégé par de hauts murs de soutènements étant donnée la déclivité de la rue.
Au sud du logis, derrière de hauts murs de soutènement se développe un ancien complexe industriel reconnaissable par les toitures en accordéon d'anciens ateliers de tissage (parcelle B 340 de l'ancien cadastre).
Ancienne propriété Veraud
Situation : à l'entrée Sud-Ouest du bourg, non loin du Sornin ; du côté droit de la route d'accès au chef-lieu ; tènement B 336 à 339.
Historique : Cette petite habitation bourgeoise a appartenu, elle aussi, à la famille Veraud : François Veraud, domicilié à Châteauneuf, Jean Veraud, domicilié à Saint-Maurice, et à la veuve de ce dernier, également propriétaire à Vermont des parcelles C 69 (démolie en 1841) et C 70 pourvue d'une construction nouvelle à la même date. Le nom de « Jean-Baptiste Dechastelus, avoué à Roanne », est ensuite porté, de 1846 à 1854 dans la matrice cadastrale de la commune de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf ; suivent, dans le même document, les noms de Pierre et Agathe Bajard (1854-1869) puis, à partir de 1869, la mention de la famille Ducarre représentée, successivement, par Louis Ducarre, par Gaston Ducarre (1889-1890), et par la veuve de ce dernier, née Gaillard en 1910.
La famille Veraud possédait, en fait, les deux pointes Sud-Est et Sud-Ouest du bourg de Saint-Maurice après le franchissement de la rivière du Sornin.
Maison au bourg
Situation : au-dessus de l'immeuble B 341 ; section B 345 de l'ancien cadastre.
Description succincte : Insérée entre le presbytère et l'ancienne maison Dechizelle, dans la parcelle triangulaire B 345 du cadastre de 1829, cette maison d'habitation est très largement postérieure au relevé cadastral. Disposée en biais pour une meilleure exposition un peu moins septentrionale, la façade principale du logis quadrangulaire est creusée d'un rythme régulier de percements, tous rectangulaires : deux portes de rez-de-chaussée et une fenêtre, à gauche ; trois fenêtres à l'étage ; trois jours plus petits à l'étage du comble protégé par le prolongement de la toiture à quatre pans aigus, débordante sur la seule façade principale.
Immeubles au Sud de la Mairie
Situation : en bordure de la route principale (RD8), immédiatement au Sud de la Mairie ; section B 391 du cadastre de 1829.
Historique : C'est dans la grande parcelle cadastrale dite des « perrières » (B 391) qu'ont été édifiés la Mairie Ecoles, en 1876 puis, à une date plus imprécise, mais non antérieure à l'année 1861 une enfilade de deux immeubles allongés en bordure de la route, du côté Sud. La totalité de la parcelle B 391 avait été la propriété de Mademoiselle Ducarre de Saint-Germain, domiciliée à Roanne, jusqu'en 1838. Acquise par Jean Chassy, elle fut morcelée à partir de 1861 : la commune fit l'acquisition du terrain nécessaire à la construction de sa maison commune, avec écoles ; la matrice cadastrale de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf inscrit également les noms de Marie Chenal, institutrice au bourg (1861-1897) et de Benoît Chemier, cordonnier au bourg, à partir de 1861. Les deux immeubles en bordure de la RD 8 ne sont donc pas antérieurs à l'année 1861. L'un d'eux n'est autre, aujourd'hui, que le magasin de commerce « Casino », très apprécié dans la commune (tenu par Madame Lavenir, épouse du maire actuel de la commune de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf).
Description : Les deux immeubles accolés, élevés sur trois niveaux (rez-de-chaussée et étages) sont en décrochement de toiture l'un par rapport à l'autre. L'un, sous toiture aiguë à quatre pans, aujourd'hui crépi et comportant, au rez-de-chaussée, la grande porte d'accès au magasin est creusé, en façade de deux fenêtres rectangulaires, superposées, aux étages (les percements sont plus petits à l'étage supérieur). Le second, dans le même alignement, est en pierre apparente ; il est creusé, au rez-de-chaussée donnant sur deux degrés d'emmarchement prolongés sur toute la longueur de la façade d'une grande porte médiane flanquée, à sa gauche, d'une porte plus étroite, à sa droite, de deux fenêtres jumelles (tous percements surmontés d'un arc de décharge en segment de cercle apparent du fait de l'absence de crépi). Les deux niveaux supérieurs sont éclairés, sur la rue, par deux fenêtres rectangulaires symétriques et superposées.
Ancienne maison Chassy
Situation : en contrebas du vieux cimetière ; en bordure du chemin qui conduit au nouveau cimetière et au domaine « en Ragot » ; section B 354 du cadastre de 1829 (tènement B 349 à 357).
Historique : Le nom de « Ducarre Melle St-Germain, à Rouanne », figure jusqu'en 1838 dans la matrice cadastrale de la commune de Saint-Maurice, sous les numéros 349 à 357 de la section B. Une mutation porta le domaine à Jean Chassy (1838-1849), puis à sa veuve, née Lespinasse, qui acquittait encore les redevances foncières afférentes au domaine pour l'année 1895-1896. Le nom de « Trichard, époux Chassy, nu propriétaire par Chassy Jean-Marie, veuve, usufruitière » est ensuite porté dans la matrice cadastrale ; le même Trichard-Chassy se trouvait toujours en possession du tènement B 349 à 357, à l'exception de la parcelle B 352 correspondant, semble-t-il à l'immeuble édifié près du logis le plus ancien.
Jean Chassy, né le 22 juillet 1810, à Saint-Maurice, était fils d'autre Jean, propriétaire, né le 3 février 1767 et décédé le 13 janvier 1847 à l'âge de 79 ans ; lequel avait épousé le 10 thermidor an 9 Marie Raquin, née le 25 décembre 1781 (fille de Jean et de Pierrette Turrein (Turin). Egalement petit fils de Pierre Chassy et de Claudine Berthellier, ce Jean Chassy II, propriétaire, épousa le 19 septembre 1866 à Saint-Maurice Claudine Lespinasse, alors âgée de 45 ans (fille de Benoît, propriétaire décédé le 29 août 1860, et de Marie Buchet, décédée le 20 mars 1861), et veuve de Jacques Sambardier ( fils de Jacques et d'Etiennette Durix), décédé le 5 février 1862, à l'âge de 43 ans. Un contrat de mariage fut signé par les époux Chassy-Lespinasse le 12 septembre 1870, par-devant Me Dubreuil, notaire à Saint-Igny-de-Roche. Jean Chassy eut pour frère et sœurs connus Pierre, né le 24 floréal an 11, « tonelier » lors de son mariage (9 octobre 1834) avec Charlotte Prot ; Marie, décédée célibataire et âgée de 74 ans, le 5 mai 1881 ; Claudine-Marie-Sophie, née le 14 août 1817, qui devint l'épouse (8 juillet 1844) de Pierre Auclerc, né le 19 mars 1814, tonnelier à Châteauneuf.
Description : De la terrasse du vieux cimetière de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf se remarque l'une des plus anciennes habitations du bourg. Son pignon aigu tourné vers l'Est est en effet creusé d'une petite baie rectangulaire et, au-dessous, d'une fenêtre au linteau en accolade, manifestement du XVIe siècle ; les autres percements sont du XVIIIe siècle en particulier, sous la baie à encadrement gothique, une fenêtre au linteau légèrement cintré, souligné par un arc de décharge dont les moellons verticaux suivent la courbure ; les autres percements, dissymétriques, sont rectangulaires.
Les façades allongées de la maison, dans un axe perpendiculaire à la route, montrent également une baie du XVIe siècle, et des fenêtres postérieures qui permettent de penser que la vieille demeure a été remaniée. Le toit pentu se terminé par une croupe, à l'Est ; la haute cheminée dressée au Nord-Ouest, à l'aplomb du pignon, accentue encore le cachet rustique de cette attachante demeure.
Un logis postérieur, plus bas, s'allonge du côté méridional, dans un axe parallèle, mais légèrement décalé ; il est flanqué de deux pavillons quadrangulaires en saillie, à toitures pyramidales, à chacune de ses extrémité Sud-Est et Sud-Ouest. Ancienne dépendance, ou logis complémentaire, l'immeuble paraît avoir recouvré son autonomie.
Source : AD71, Inventaire du patrimoine, Saint-Maurice-lès-Châteauneuf, Maisons, 16 pages (inventaire réalisé dans les années 1990).