Rapport de l'enquête sur Saint-Maurice en 1666 par l'intendant de Bourgogne Claude Bouchu
Voici la transcription du rapport en 14 points et 4 pages de la visite de la paroisse de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf :
I.
Le nom de la paroisse, des fiefs, hameaux et métairies qui en dépendent.
La paroisse se nomme St Maurice les Chastelneuf (« Châteauneuf ») composée de huit hameaux qui sont Saux, Papillon, Bachet, Les Sauvages, Machan, Montdelin (« Mondelin »), Popet et Réparé.
II.
De quel évêché,
De quel bailliage,
De quel grenier à sel,
De quelle récepte.
De l'Evêché de Mâcon,
Du Bailliage et élection de Mâcon,
Du Grenier à sel de la Clayette,
De la Récepte de Mâcon.
III.
Qui en sont les seigneurs,
Leurs noms,
Qualités,
Facultés,
Mœurs,
Et employs.
François de Bonne, duc de Lesdiguières, pair de France, lieutenant général pour sa majesté en Dauphiné de qualités connues,
Les habitants ne s'en plaignent point.
IV.
De qui elle relève,
En quelle justice elle est,
Sous quel titre, de simple seigneurie, baronnie, ou autre.
Cette paroisse est en la justice de Chastelneuf qui est une baronnie qui relève du Roi,
En toute justice.
V.
Quel est le revenu,
En quoi il consiste,
La situation,
L'étendue du finage,
Le commerce qui s'y fait, ou peut faire,
S'il y a une rivière, son nom, un pont, un passage.
Le revenu est compris dans la ferme de Chastelneuf laquelle est admodiée 5500 (?) livres avec deux domaines que le seigneur a audit St-Maurice,
Il consiste en cens et rentes,
Il est situé du côté du soir de la rivière de St Sornin qui la sépare d'avec Chastelneuf et St Martin de Lixy,
Le finage a trois quarts de lieue de longueur et un quart de lieue de largeur,
Il ne s'y fait autre commerce que du labourage par ceux qui ont du bétail et les artisans et manœuvres vont travailler à la journée,
Il y a une rivière nommée St Sornin qui ne peut être navigable,
Il y a un pont sur icelle,
Ce n'est pas un passage.
VI.
Si c'est pays de forêts,
De plaine,
De froment, de seigle, d'avoine,
De vigne,
De prés,
Que vaut l'arpent de terre,
L'arpent de vigne,
L'arpent de bois,
La soiture de prés.
Il y a des bois taillis appartenant audit seigneur duc de Lesdiguières,
Il y a quelque monticules infertiles,
Le lieu n'est pas plaine, seulement des collines où il se sème le quart froment, les trois quart seigle,
Il n'y a point de vignes,
L'arpent de terre de la semence de trois mesures,
Chaque mesure pesant 40 livres vaut ès fonds médiocres 15 livres, et aux bons endroits 30 livres.
La soiture de prés en fonds médiocres 30 livres et ès bons endroits 40 à 50 livres.
VII.
Le nombre des habitants de la paroisse, des fiefs, hameaux et métairies qui en dépendent,
S'ils sont estimés riches ou pauvres.
Il y a 106 habitants (*) y compris les veuves estimés plus pauvres que riches,
Il y a quelques bons habitants.
VIII.
A quelle somme la paroisse, fiefs et hameaux qui en dépendent sont imposés,
Si c'est par des commissions séparées,
S'il ne se fait d'imposition que pour les deniers du Roy.
L'année dernière 1665 la paroisse et hameaux furent imposés à 745 livres 4 sols 1
Par sept commissions des Elus du Mâconnais.
IX.
S'il y a des péages,
Octrois,
Et Charges ordinaires.
Il n'y a point de péages ni d'octrois,
Les charges ordinaires sont les tailles, les cens et servis,
La dîme qui se lève sur leurs héritages,
Le droit d'aide et nouveau droit.
X.
S'il y a des dettes et de la quantité d'icelles.
Il n'y a aucune dette en corps de communauté, mais beaucoup en leur particulier.
XI.
S'il y a des communaux,
La quantité et qualité,
S'il y en a d'usurpés ou d'aliénés,
La quantité et qualité,
A qui,
Pour quel prix,
Et depuis quel temps.
Il n'y a point de communaux,
Ni d'aliénés ni d'usurpés.
XII.
De quel revenu est la cure,
Qui en est le collateur,
Si le curé s'acquitte de son devoir.
Le revenu de la cure n'est qu'une portion congrue,
Les sieurs de St Paul de Lyon en sont collateurs qui ont vendu les dîmes de St Martin de Tancon au Seigneur de Bernage (ou Barnaye ?) et lui ont remis le droit de nommer et présenter en ladite cure,
Le curé s'acquitte bien de son devoir.
XIII.
A qui la dîme ("dixme") de la paroisse appartient,
Sur quoi elle se lève,
De combien,
Ce qu'elle est affermée ou estimée.
La dîme aux cantons de Boyé (« Boyer »), Papillon et la Chanauderie (« Chenauderie ») appartient au prieur de Charlieu,
Elle se lève à raison de 15 la 16ème gerbe,
La dîme au canton de Saux appartient au curé et la moitié du dixme (« de la dîme ») du canton Popet est à partager avec le curé de Chastelneuf,
Le surplus du dixme de ladite paroisse appartient pour une moitié au sieur abbé de St Rigaud, et l'autre moitié au curé de St Maurice comme chapelains d'une chapelle de Vire pour la supportation de trois messes chacune semaine de l'année en l'église dudit St Maurice,
Elle s'élève de 13 la 14 gerbe de forment et orge, et de 12 la 13 du seigle et avoine,
Tous ces dixmes peuvent valoir 600 livres par communes années.
XIV.
S'il y a quelque bénéfice dans l'étendue de la paroisse ou proche d'icelle : comme abbaye, prieuré, chapelle,
De quel ordre,
S'il y a des religieux ou non,
Le nombre d'iceux,
S'ils sont réformés,
Si le service s'y fait bien,
En quel état sont les bâtiments,
De quel revenu est le bénéfice,
Qui en est le collateur,
Qui en est le possesseur,
Sa vie, sa santé, son âge, ses mœurs.
Il n'y a aucun bénéfice dans l'étendue de la paroisse, ni proche d'icelle que la cure de la chapelle de Vire fondée en ladite église de St Maurice.
(*) à prendre au sens de "feu". Soit environ 500 habitants, un feu était composé de 4-5 personnes. La population de St-Maurice était de 1123 habitants en 1793.