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Description de l'église de Saint-Laurent-en-Brionnais

Église de St-Laurent-en-Brionnais Église de St-Laurent-en-Brionnais

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Source : Jean Virey, L'Architecture Romane dans l'Ancien Diocèse de Mâcon, Mémoires de la Société Éduenne, tome XVIII (1890).

Saint-Laurent-en-Brionnais (Sanctus Laurentius in pago Briennensi) était autrefois du bailliage et du diocèse de Mâcon, de l'archiprêtré de Beaujeu et de la châtellenie de Châteauneuf ; l'église était à la collation de l'abbé de Cluny (Pouillé du seizième siècle).

Il y a quarante ans, en 1846, l'église qui est classée comme monument historique a été complètement restaurée ; la nef a été reconstruite et manque absolument de caractère, mais le chœur et le clocher sont anciens.

L'église est bien orientée : elle présente en plan les dispositions suivantes, qui ont beaucoup d'analogie avec celles de l'église de Châteauneuf, sa voisine : trois nefs (à la description desquelles nous ne nous arrêterons pas puisqu'elles ne présentent aucun intérêt archéologique) ; un transept non saillant à l'extérieur, et un sanctuaire composé d'une abside flanquée de deux absidioles précédées chacune d'une travée droite.

Les trois nefs, divisées en quatre travées, toutes voûtées par des compartiments d'arêtes séparés par des doubleaux en plein cintre non doublés, ne présentent rien qui ait pu même être copié sur les dispositions anciennes (1) : les fenêtres n'ont aucun style, les piliers sont maigres et ne présentent pas l'apparence de solidité qu'ils devraient avoir.

Le transept au contraire est intéressant : on y accède par trois arcades en plein cintre (à la différence de ceux de l'église de Châteauneuf, tous les arcs sont ici en plein cintre). L'arcade qui communique avec la nef est doublée ; ses retombées intérieures portent sur des colonnes engagées.

La croisée du transept est voûtée par une coupole octogonale sur trompes en cul-de-four ; elle communique avec chaque croisillon par une grande arcade en plein cintre doublée. Les croisillons sont voûtés en berceau plein cintre d'une direction perpendiculaire à l'axe de la nef ; le croisillon nord est éclairé par une fenêtre de médiocre ouverture, ébrasée à l'intérieur et à l'extérieur ; ses pieds-droits sont cantonnés à l'ébrasement intérieur de deux colonnettes.

(1) On ne trouve pas en effet, ainsi que nous l'avons dit dans la première partie de cette étude, dans toute l'étendue de l'ancien diocèse de Mâcon, une seule église du onzième ou du douzième siècle dont la nef principale soit voûtée par des compartiments d'arêtes.

Les quatre piliers de la croisée sont construits sur plan cruciforme présentant sur chaque face (excepté celle qui regarde les collatéraux) une colonne engagée.

La croisée et les croisillons communiquent avec le sanctuaire par trois arcades en plein cintre ; celle dans l'axe de la nef est doublée. Au-delà du transept est une travée de chœur à trois nefs, toutes trois voûtées en berceau, communiquant entre elles par deux grandes arcades doublées en plein cintre. Les collatéraux sont éclairés par des fenêtres en plein cintre, et communiquent avec des absidioles voûtées en cul-de-four et éclairées au fond par une fenêtre en plein cintre. La travée centrale ouvre dans l'abside par une grande arcade en plein cintre ; l'abside est voûtée en cul-de-four et éclairée par trois fenêtres en plein cintre sans caractère ; ces fenêtres ouvrent à l'intérieur dans un système de cinq arcatures en plein cintre dont des colonnettes supportent les retombées. Il y a dans le nombre quelques anciens chapiteaux et quelques bases authentiques, mais la plupart ont été refaits.

En somme, l'aspect intérieur du chœur de Saint-Laurent-en-Brionnais paraît plus ancien que celui du chœur de l'église de Châteauneuf, mais plus moderne que celui de la très belle et très intéressante église du Bois-Sainte-Marie. Nous croyons que l'église de Saint-Laurent-en-Brionnais remonte à la première moitié du douzième siècle.

À l'extérieur le clocher seul est intéressant. Il présente une ressemblance frappante avec celui de l'église de Varennes-l'Arconce, et tous les deux ont dû être construits à la même époque.

Le clocher de Saint-Laurent, construit sur plan carré, présente trois étages de baies en plein cintre, toutes doublées ; les quatre faces sont décorées de la même façon, et nous nous contenterons d'en décrire une. À l'étage inférieur, on voit deux fenêtres en plein cintre doublées ; elles sont séparées par une colonne engagée munie d'une base et d'un chapiteau dont le tailloir supporte la corniche placée à l'appui des fenêtres du deuxième étage ; deux colonnes analogues montent latéralement à quelque distance des arêtes. La corniche placée entre le premier et le deuxième étage présente en profil un méplat et un chanfrein orné d'une ligne de grosses perles. Cette corniche forme l'appui de deux grandes fenêtres en plein cintre doublées dont les archivoltes intérieures retombent sur des montants cantonnés de colonnettes vers l'extérieur. Trois colonnes engagées disposées de la même façon qu'à l'étage inférieur supportent la corniche placée à la base du troisième étage, corniche ornée de grosses perles, analogue à celle que nous avons déjà décrite. Au-dessus est construit le troisième étage, en retrait sur le parement du mur des deux autres : il est orné de deux grandes baies en plein cintre doublées, dont l'archivolte intérieure repose sur deux colonnettes ; dans chacune de ces baies s'ouvre une fenêtre géminée ; trois colonnettes, dont une libre et deux engagées supportent les trois retombées des deux archivoltes de chaque fenêtre géminée. Trois grandes colonnes engagées dans le mur à l'extérieur décorent cet étage comme les précédents. Au-dessus est la corniche où repose la toiture moderne ; cette corniche est soutenue elle-même par des modillons sculptés.

Association Église et patrimoine de Saint-Laurent-en-Brionnais :

L'association Église et patrimoine de Saint-Laurent-en-Brionnais a tenu sa première assemblée générale. L'occasion pour Suzanne Augagneur, présidente de l'association, de faire le bilan de cette première année de fonctionnement et les prévisions pour 2019. Le 30 avril 2018, l'association Église et patrimoine de Saint-Laurent-en-Brionnais, présidée par Suzanne Augagneur, voyait le jour. Cette association, qui compte aujourd'hui 79 adhérents, a pour but de récolter des fonds afin d'aider la municipalité à la restauration de l'église du village. L'édifice est situé sur le parcours des églises romanes. Son chœur et son clocher datent du XIIe siècle et sont classés aux monuments historiques et une nef agrandie au XIXe siècle.
Le choix de l'architecte est en cours : La direction régionale des affaires culturelle s'est rendue sur place et a pu constater l'étendue des travaux à effectuer. La partie reconstruite au XIXe siècle est dans un état sanitaire correct mais les parties romanes présentent des pathologies dans l'usure des matériaux. Il a été également constaté un désordre dans les ardoises du clocher, la présence de végétaux sur la couverture de la traverse du chœur et absides, des pierres altérées sur la façade du clocher. Le conseil municipal de la commune a inscrit au budget 2019 les fonds nécessaires au lancement d'une étude pour le projet de restauration. Une consultation pour le choix d'un architecte-maitre d'œuvre est en cours. La date limite pour la remise des dossiers est fixée mi-juin 2019, le choix de l'architecte devrait se faire courant juillet. Les travaux devraient être subventionnés par la Direction régionale des affaires culturelles, la Fondation du patrimoine et l'association Église et patrimoine de Saint-Laurent.
Un dossier sera présenté en septembre à La Fondation du patrimoine pour le lancement d'une campagne de mécénat. Celle-ci permettra de récolter des fonds auprès des entreprises et des particuliers. Ceci donnant droit à une réduction fiscale de 60 % des sommes.
Article rédigé par Jean-Jacques Gelin (CLP) - Le JSL du 29 avril 2019.

info Photos de l'église

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