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Cadollon : moulin et établissement industriel

Usines de Cadolon

Pierre Chassignole, né le 22 novembre 1783 à Écoche (Loire) de Claude, meunier à Saint-Igny et de Madeleine Duperron était propriétaire, en 1829, des parcelles cadastrales B 68 et 69, cette dernière correspondant au moulin proprement dit. Il épousa à Coublanc, le 19 août 1819, Claudine Bidaud (fille d'Antoine, cultivateur, et de Benoîte Chevreton), née le 24 prairial an 5 (Coublanc). Jacques Chassignole, frère de Pierre, né à Saint-Igny, époux d'Antoinette Thivin, décéda le 19 mai 1866, âgé de 78 ans, au hameau de Vers Roche (au Nord de La Croix de Cadolon) ; les témoins de l'acte d'état civil sont tous des tisserands.

En 1829, les parcelles voisines du moulin (inscrites dans le relevé cadastral sous les numéros B 70 = bief ; B 74 = grand bassin ; ... B 78 = filature et corderie ...) sont la propriété de Pierre-Marie Glattard, domicilié à Écoche (Loire), puis à Cadolon. Indications confirmées et complétées par l'Annuaire de Saône-et-Loire de 1856 faisant mention de cette « belle filature de coton qui est mise en jeu par les eaux de l'Aron (et) qui appartient à M. Glattard ... divisée en 3 ateliers et (qui) n'occupe pas moins de 250 à 300 ouvriers, y compris des enfants ». Le nom d'Antony Vadon, domicilié à Saint-Nizier-sous-Charlieu (Loire) figure dans les matrices cadastrales de la commune de Saint-Igny à partir de 1895. L'entreprise industrielle est devenue en 1909 « Société cotonnière de Cadolon ».

Pierre-Marie Glattard eut de Pierrette Poyet, son épouse trois fils mentionnés à l'état civil de la commune de Saint-Igny, à occasion du décès de l'aîné, également prénommé Pierre-Marie, né à Écoche (Loire) ; celui-ci mourut à Cadollon, célibataire et rentier, âgé de 57 ans ; ses deux frères Benoît-Paul et Julien, respectivement âgés de 55 et de 54 ans, négociants à Cadollon, sont témoins de l'acte.

Les statuts de la « Société cotonnière de Cadolon » furent signés le 10 mai 1903 entre Jean Forest père, Claude, dit Paul Forêt fils, et Antoine Deschamp, tous trois industriels à Roanne lesquels avaient déjà, par acte du 31 août 1897 constitué entre eux une société sous la raison sociale « Forest et Deschamp ».

La nouvelle Société se donnait pour objet « l'exploitation des filatures de coton de Cadolon, à Saint-Igny-de-Roche, et le commerce des produits manufacturés de ces usines », ainsi que « le développement des produits manufacturés de ces usines », par l'augmentation du matériel et des constructions » ; en attendant, elle était tenue de louer à MM. Forest et Deschamps « le ou les bâtiments dans lesquels sont actuellement installé leur tissage de Cadolon ». Fondée pour 20 ans à compter du jour de sa constitution définitive, le siège social en était fixé à Roanne, 48, rue Saint-Alban, et Jean Forêt père présiderait le Conseil d'administration. L'acte fut signé par-devant Me Jacques Bal, notaire à Saint-Symphorien-de-Lay (Loire).

Les statuts de la « Société cotonnière de Cadolon », au capital de 600.000 francs réparti en 1200 actions de 500 francs l'une furent, par la suite, modifiés (1921), prorogés (1922) et augmentés (1933). (Archives de Saône-et-Loire 4U 824)

L'ancienne fabrique de Cadolon, à la limite des communes de Coublanc et de Saint-Igny-de-Roche (Saône-et-Loire), et d'Écoche, dans le département de la Loire a dû, aujourd'hui, se reconvertir. Elle n'en a pas moins conservé son patrimoine industriel du milieu du XIXe siècle englobant, le long de la RD 81 (côté Sud), un alignement de constructions bâties en pierre ayant, peut-être servi de logements. Les multiples ateliers, avec leurs toitures en accordéon parallèles à la route sont rejetés au Sud et à l'Ouest avec, en avant, la haute cheminée de briques.

Au Sud, et de l'autre côté du ruisseau de l'Aron subsiste le manoir tapi dans les frondaisons ; il appartient, lui, à la commune d'Écoche (Loire).

Source : AD71, Inventaire du patrimoine, Saint-Igny-de-Roche, Moulin ; filature, 5 pages, photo p. 5.

Complément :

- Une usine détruite par le feu. Hier, vers 18 heures, un incendie s'est déclaré à l'usine de cotonnades située à Cadolon, non loin d'Écoche, et appartenant à MM. Forest et Deschamps, de Roanne. En un clin d'oeil, le feu, activé par un vent violent, envahit toute l'usine. Les compagnies de pompiers de Charlieu, Belmont, La Clayette, Chauffailles et de l'arsenal de Roanne, appelées téléphoniquement, ont lutté énergiquement contre le fléau. Elles n'ont pu protéger que les cinq dernières, travées de l'usine ; tout le reste formait un brasier immense. Les dégâts s'élèvent à plus de deux millions couverts par des assurances. L'usine occupait environ 300 ouvriers qui vont être réduits au chômage. [Le Rappel, 20 septembre 1923]

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