La famille de Noblet d'Anglure, de La Clayette, de Chénelette, etc., dans le comté de Mâconnais en Bourgogne
Source en ancien français : Armorial Général, ou Registres de la Noblesse de France, par Louis-Pierre d'Hozier (1742)
D'azur, à un Sautoir d'or.
BERNARD DE NOBLET, Marquis de Noblet d'Anglure, Comte de la Clayte, Seigneur de Montchanin, de Montgisson, d'Avaise, de Grand-Vaux, & en partie de Choffailles (Chauffailles), de Trémont &c. Lieutenant des Maréchaux de France dans le département du Comté de Mâconnais, ancien Elu de la Noblesse du même Comté ; ensemble ETIENNE-CHARLES DE NOBLET, son frère, dit le Marquis de Chénelette, Chevalier de l'Ordre militaire de S. Louis, & des Ordres de Notre-Dame de Mont-Carmel & de S. Lazare de Jérusalem, Maréchal de Camp ès Armées du Roi, & Gouverneur des Ville & Château de Châtillon lez Dombes &c. ont justifié par titres la Noblesse de leur nom depuis leur sixième aïeul.
PREMIER DEGRÉ.
Noble JEAN Noblet Ier du Nom, Damoiseau, Seigneur du Fournet & du Mont de France, Nobilis vir Domicellus Joannes Noblet, Dominus de Forneto & Montis Franciae, connu par l'acte Latin d'une vente qu'il fit le 16 Décembre de l'an 1439 aux Religieux de Cluny pour leur maison au Doyenné de Montigny, d'un cens perpétuel que lui devait un Lancelot de MOGEANT, du lieu de S. Léger sous la Buissière, cens qui était affecté sur des héritages situés au lieu de Mogeant : Vendit venerabilibus & religiosis viris Dominis de Conventu Monasterii Cluniacenfis ... ad utilitatem & commodum Domus & Decanatus Montignaci tredecim folidos annui & perpetui cenfus seu servitii per Lancelotum de Mogeant, de Sanfto Leodegario subtus Bufferiam ... pro pretio decem librarum Turonensium. Datum Cluniaci coram Magistro Johanne Monachi, de Cluniaco Jurisperito Notario publico.
Suivant un Mémoire de la Famille ce Jean Noblet Ier du Nom avait pour femme dès l'an 1420 une ELISABETH DE MINCE & fut père de
II DEGRÉ.
Noble JEAN Noblet, IIe du Nom, Damoiseau, Seigneur des Prez & du Mont de France, Nobilis Johannes Noblet, qui le lundi 19 Novembre de l'an 1470 fit tant en son propre nom, qu'au nom de noble Michel LAURAIN, ou LORAIN, son beau-père, suo nomine & nobilis Michaelis Laurain ejus parastri, un accord avec quelques neveux de celui-ci, sur des différends qu'ils avaient pour un bois appelé du Theil. (On sait que dans le langage des anciens titres, Paraster a la même signification que Victricus ; & outre cela, l'affinité ou alliance de Jean Noblet avec Michel Laurain, qualifié ailleurs Seigneur des Prez dans la Paroisse des Ardillats, Domini des Prez Parochia des Ardilhas, est formellement décidée par la suite du titre même où ils sont nommés l'un après l'autre en ces termes : Nobiles Michael Laurain & Johannes Noblet ejus gener convenerunt &c.)
La fille de ce Michel Laurain qu'avait épousé Jean Noblet, était Noble PERNETTE LORAIN, ou LAURAIN, qui paraît avec son mari sous son seul nom de Baptême, mais accompagné de la qualité de Damoiselle dans un titre du 11 Juin 1482 Nobilis vir Johannes Noblet Domicellus, & Perneta ejus uxor Domicella, & vivait encore en viduité le 14 Mars de l'an 1504, date d'une donation qu'elle fit de la moitié de tous ses biens présents & à venir à l'aîné de ses deux fils, à condition qu'après sa mort, il ferait dire vingt Messes Eucharistiques, Missas Eucharistiales, pour le salut de son âme & de ses prédécesseurs : Nobilis Perneta (lit-on dans cet acte passé au lieu des Ardillats dans la maison des Prez en présence de Noble Hugues de NAGU Damoiseau, Seigneur de Varennes & de Laye) relicta defuncti nobilis Johannis Noblet, quondam Domicelli Domini des Prez & du Mont de France, donavit &c .... Testis nobilis vir Huguetus Naguti, Domicellus, Dominus de Varennes & de Laye &c. Les deux fils dont il s'agit étaient, 1. ANTOINE Noblet qui suit ; 2. Noble HENRI Noblet, Nobilis Henricus Noblet, que sa mère substitua à son aîné par la donation de 1504 en cas que celui-ci mourût sans enfants.
III DEGRÉ.
Noble ANTOINE Noblet, Damoiseau, Seigneur des Prez & de la Cour dans la Paroisse du Mont de France au Comté de Mâconnais, Diocèse de Mâcon, Nobilis & Nobilis vir Antonius Noblet, Domicellus, Dominus des Prez in Parochia de Ardilhas, & de la Court, in Parochia Montis Francia in Comitatu Matisconensi, Matisconensis Diocesis, à qui Noble femme Jeanne LORAIN, sa tante, Damoiselle, fille de Noble Michel LORAIN, Seigneur des Prez, Nobilis mulier Johanna Lorain, Domicella, filia defuncti Nobilis Michaelis Lorain quondam Domicelli, Domini des Prez, avait fait dès le 26 Janvier 1501 une donation telle que celle que l'on a vue lui avoir été faite par sa mère en 1504 dedit Nobili viro Antonio Noblet ejus nepoti, filio suae sororis &c. fut accordé en mariage le dernier jour du mois de Mars de l'an 1505 après Pâques avec ROBINE DE MIREBEL, veuve de Noble Jean de CHAMIRAY, Damoiseau Seigneur de Chamiray dans la Paroisse de Chamelet au Diocèse de Lyon, & fille de Noble Jaques de MIREBEL, vivant Damoiseau, Seigneur de Moillesolle dans la Paroisse de S. André de Vienne, Robina de Mirebel, relicta defuncti Nobilis Johannis de Chameiriaco quondam Domicelli, Domini dicti loci de Chamiriaco in parochia Chameleti Diocesis Lugdunensis ... cujus pater suit Nobilis Jacobus de Mirebel, quondam Domicellus, Dominus de Mollesolle in Parochia sancti Andreae Viennae.
Antoine Noblet paraît de nouveau dans un titre original du Mercredi 12 jour du mois de Février de l'an 1510 avec Noble homme Antoine COLONGE, qualifié Seigneur de la Roche dans la Paroisse des Ardillats, Nobilis vir Antonius Colunge, Dominus de Rupe ; & le Samedi 10 Septembre 1513 il fit un testament, où après avoir déclaré vouloir qu'on l'enterrât dans l'Eglise Paroissiale des Ardillats ; que le jour de sa sépulture il y eût autour de son corps un luminaire selon l'usage & la coutume des Nobles du Pays de Beaujolais, & de même condition que lui ; & qu'à son enterrement fussent appellés trente Prêtres, lesquels seraient tenus de dire des Messes Eucharistiques pour le salut de son âme & de celles de ses parents ; il pourvut à l'arrangement de toute sa famille, soit en marquant les partages de chacun de ses enfants à qui il substitua Noble HENRI Noblet son frère, ou à son défaut Robine de Mirebel, sa femme, soit en nommant celle-ci tutrice & administratrice des mêmes enfants avec Noble Barthelemi de MIREBEL, son beau-frère, Damoiseau, Seigneur de Moissole, au Diocèse de Vienne, Nobilis Bartholomaeus de Mirebel, Domicellus, Dominus de Moissole, Viennensis Diocesis. Cependant il ne mourut pas aussitôt après ce testament ; car dans celui que Robine de Mirebel fit le 5 Novembre 1542 elle demanda seulement à être enterrée dans l'Eglise Paroissiale des Ardillats en la Chapelle Notre-Dame, lieu de la sépulture des Prédécesseurs de la Maison des Prez, sans parler de son mari ; & d'ailleurs il est dit expressément dans un titre du 30 Mars 1577 que le 20 Mars 1548 il avait reconnu tenir quelques censives de la directe de Noble Philibert de NAGU, Seigneur de Varennes & de Laye, qui par le même acte lui avait asservi pour lui & pour les siens un Moulin dans la Paroisse des Ardillats.
Les enfants sortis de leur commune alliance furent 1. Noble PIERRE Noblet, institué héritier universel de son père en 1513 & même encore de sa mère en 1542 comme leur fils aîné ; mais apparemment mort depuis sans postérité. 2. Noble ANTOINE Noblet, connu uniquement par le testament de son père ; 3. BENOIT Noblet, qui continue la descendance, & 4. JEAN Noblet dont Robine de Mirebel était enceinte en 1513.
Antoine Noblet avait aussi eu trois enfants naturels, (ou selon l'expression du Pays, trois donnés) savoir, Pierre Noblet, Antoinette & Michelette, qu'il rappelle dans son testament en leur faisant quelques legs, touché d'une tendre dévotion, & pour l'amour de JESUS-CHRIST. Pia devotione & obreverentiam Christi legat Antoniae & Michelettae suis donatis cuilibet ipsarum duas vestes nuptiales panni ... Item relinquit Petro Noblet ejus donato victum & vestitum &c.
IV DEGRÉ.
Noble BENOIT de Noblet, Ecuyer, Seigneur des Prez, avait été ainsi qu'Antoine Noblet son frère, destiné par son père aux Ordres sacrés de Prêtrise, comme celui-ci s'en explique lui-même dans son testament ; mais il suivit un parti bien opposé, & même avant qu'il eût pu avoir recueilli la succession de son aîné. En effet on trouve par un acte du 12 Juin 1538 qu'il servait alors dans la Compagnie de Monseigneur le Comte de S. Paul avec un Geoffroi de ROCHEBARON, Ecuyer, Seigneur de Rochebaron, & un Pierre de la TOUR, Ecuyer, Sieur de Corse ; & le 13 Octobre 1562 Jaques de Savoie Duc de Nemours, en qualité de Lieutenant Général pour Sa Majesté dans les Pays de Lyonnais, Forêts, Beaujolais, Bourgogne, Dauphiné, Languedoc & Provence, lui accorda des Lettres par lesquelles il le continuait dans l'état de Capitaine & Gouverneur du Châtel & Bourg de Beaujeu, où il avait été établi par Commission du sieur de Tavannes. On n'a point cette Commission, mais le fait n'en paraît pas moins constant ; les Lettres du Duc de Nemours datées du Camp de Vienne étant expressément sous le nom de son amé BENOIT DE NOBLET, ECUYER, SEIGNEUR DES PREZ.
Il avait épousé par contrat du 17 Février 1551 Noble Damoiselle HUGUETTE BARJOT, fille de Noble homme Guillaume BARJOT, Ecuyer, Seigneur de Beaujeu, de Varennes, de la Palu, d'Avenas &c. & de Noble Damoiselle Jacqueline LAURENCIN, & le 10 Juin 1578 lorsqu'il testa, il avait de ce mariage six fils & trois filles, qui, à un seul près, se trouvent également rappelés dans le testament de leur mère en date du 19 Avril 1586. Les six fils furent 1. CLAUDE de Noblet, Seigneur des Prez, qui suit, 2. GUILLAUME de Noblet, apparemment mort avant le testament de Huguette Barjot, 3. JEAN de Noblet, lors de cette dernière époque Prieur de Notre-Dame de Néry, 4. GEORGES de Noblet, Ecuyer, Seigneur du Sauzai, à qui sa mère donna par testament tout ce qu'elle avait d'héritages situés dans la Paroisse de Saint Didier sur Beaujeu. (On apprend d'ailleurs qu'il épousa une BENIGNE DAMAS, mais on ignore s'il sortit des enfants de cette alliance.) 5. ANDRE de Noblet, Seigneur de Chénelette, auteur de ceux qui continuent la descendance jusqu'à ce jour, 6. CLAUDE de Noblet, appellé par son père le petit Claude, & par sa mère Claude le jeune.
Des trois filles nommées GUILAINE, PIERRETTE & JAQUELINE de Noblet, les deux premières sont qualifiées femmes, l'une de Noble Claude CHAPON, (c'est Chapon la Bottière) l'autre de Noble Antoine de CRET, seigneur de Lentour ; la troisième n'était pas mariée.
V DEGRÉ.
Noble Seigneur CLAUDE de Noblet, Ecuyer, Seigneur des Prez, des Ardillats, de la Tour de Romanesche & du Mont de France, institué le 19 Avril 1586 héritier universel de Huguette Barjot sa mère, avait obtenu sous le Roi Henri III le 31 Mars précédent, une Commission de Capitaine d'une Compagnie de nouvelle levée composée de deux cents hommes de guerre à pied ; & il est encore qualifié le 1 Janvier 1598 Lieutenant de la Porte du Roi.
De son mariage avec CLAUDINE DE REBE, sœur de Claude de REBE, mort en 1659 Archevêque de Narbonne, Abbé de Fontfroide au même Diocèse (B. Maria de Fonte frigido, Ordinis Cisterciensis) Commandeur des Ordres du Roi &c. & suivant ce qu'on lit dans le Gallia Christiana, Ministre d'Etat, titre dont il avait été honoré en considération des grands services qu'il avait rendus au Roi dans la Province de Languedoc, durant les troubles du Royaume (a), Claude Noblet laissa, comme on l'apprend par deux actes des 6 Novembre 1624 & 3 Juin 1625 quatre fils & quatre filles, savoir 1. FRANÇOIS-ZACHARIE de Noblet, 2. PIERRE-EMMANUEL de Noblet, Seigneur des Prez, 3. JEAN de Noblet des Prez, 4. CLAUDE de Noblet, 5. ISABEAU de Noblet, 6. MARIE de Noblet, 7. MARGUERITE, & 8. ANNE de Noblet.
(a) Si l'on a dans la suite occasion de traiter de la Famille de Rébé, on en profitera pour s'étendre davantage sur l'éloge de Claude de Rébé, reconnu généralement pour un Prélat d'un rare mérite. Quant à présent il suffit de dire d'après le Gallia Christiana, qu'il soit fils de Claude de Rébé, Seigneur de Rébé, Baron d'Amplepuis, de Chevagny le Lombard, de Thizy &c & de Jeanne de Meyse. Claudii Domini de Rebi Equitis, Baronis d'Amplepuys, de Chevagny le Lombard, de Thizy &c. ac Johanne de Meyse filius Claudius, ex Cantore, Canonico & Comite Lugdunensi, nec non & sancti Petri Matisconensis praposito in Coadjutorem assumptus a Ludovico (DE VERVINS) Archiepiscopo sere octogenario, confirmatur a Gregorio V. Bulla data anno 1622.
Des quatre fils les deux premiers moururent sans postérité, après avoir été l'un premier Capitaine dans le Régiment du Grand Maître de l'Artillerie, l'autre Colonel de celui d'Auvergne. Le troisième ayant embrassé l'Etat Ecclésiastique devint Archidiacre de l'Eglise de Mâcon, & selon le Gallia Christiana, obtint au mois de Mai 1650 l'Abbaye de Fontfroide sur la résignation de son oncle maternel, Claude de Rébé, Archevêque de Narbonne : Johannes de Noblet des Prés avunculi Claudii resignatione, nominatus a Rege Ludovico XIV mense Maio anni 1650 possessionem adipiscitur anno 1655. Le quatrième fut Chanoine & Aumônier de l'Abbaye de Belleville, au Diocèse de Lyon.
Quant aux filles, Isabeau qui était l'aînée des quatre, étant devenue héritière des Terres des Prez, de la Tour de Romanèche & du Mont de France par la mort des deux premiers de ses frères, & par l'engagement des autres dans l'Etat Ecclésiastique, ces Terres passèrent à son mari Philibert THIBAUD, Ecuyer, Seigneur de Tulon dans la Paroisse de Lentigny, qu'elle avait épousé dès le 14 Septembre 1621 & le 30 Octobre 1640 ils firent un testament par lequel ils déclarèrent vouloir être enterrés au tombeau qu'ils avaient fait construire dans leur Chapelle de Notre-Dame & de S. Roch, hors les murs de l'Eglise Paroissiale de Lentigny, & instituèrent leur héritier universel Claude THIBAUD, leur fils, Capitaine au Régiment d'Auvergne, & au défaut de celui-ci, leurs autres enfants Jean, François & Pierre-Emmanuel THIBAUD, à la charge de porter le nom & les armes de Noblet des Prez.
Marie de Noblet seconde des filles fut alliée à un Denis de RIANTS-VILLERAI, Seigneur de la Brosse.
Les deux autres se firent Religieuses dans la Maison de la Visitation à Lyon.
V DEGRÉ.
Noble ANDRE de Noblet, Ecuyer, Seigneur des Perriers & de Chénelette, dans la Paroisse de Chénelette au Diocèse de Mâcon (cinquième fils de Benoît de Noblet & de Huguette Barjot) eut du Maréchal Jean d'AUMONT, Comte de Châteauroux, qualifié Chevalier des Ordres de France, Lieutenant Général pour le Roi en Bourgogne & Commandant l'Armée de Sa Majesté dans cette Province, une Compagnie de cent Arquebusiers à cheval par Commission donnée à Moulins le 20 Mai 1591 mais il paraît que ce ne furent ni ses premiers ni ses seuls services. En effet il est dit expressément dans deux Ordonnances rendues à Dijon les quinze Octobre 1666 & dix Février 1669 par M. Bouchu, Intendant & Commissaire départi en Bourgogne, qu'il lui avait été représenté onze Commissions & certificats justificatifs des services faits par André de Noblet aux Armées de Sa Majesté pendant les années 1580, 1583, jusqu'en 1594. Que ces pièces étaient toutes dûment signées & scellées, & de plus accompagnées, premièrement, d'une quittance qui lui avait été donnée le 18 Janvier 1616 pour avoir payé sa part des frais du Député de la Noblesse de Beaujolais aux Etats Généraux tenus à Paris ; & en second lieu, de deux certificats du Seigneur de Bonnes, Gouverneur de Lyon, qui y attestait que le même André de Noblet avait servi sous ses ordres au Ban de la Noblesse convoquée pour le service du Roi. Ces certificats en date des 9 Septembre & 17 Novembre 1635.
André de Noblet qui dès le mois d'Avril de l'an 1605 avait obtenu des Lettres Patentes en forme de Charte portant établissement de deux Foires par an en sa Terre de Chénelette, & dont on a un testament daté du dernier jour de Juin de l'an 1629, laissa de l'alliance qu'il avait contractée le 5 Janvier 1598 avec Damoiselle CHARLOTTE DE FOUGEARD D'AVAISE fille de Noble Claude de FOUGEARD, Ecuyer, Seigneur d'Avaise, de la Vesvre, de Montgisson &c. & de Damoiselle Bénigne BERTAUD, trois enfants, savoir, 1. CLAUDE de Noblet, Seigneur de Chénelette qui suit, 2. ANDRE de Noblet institué héritier universel de son père le dernier jour de Juin 1629 mais mort depuis sans postérité, & 3. ELEONORE de Noblet qui était mariée avec un René PASTURAL, Ecuyer, Seigneur & Baron de Tronchy &c. le 22 Juin 1639 lorsqu'elle fit avec Claude de Noblet, son frère aîné, un accord où sont rappelés deux testaments de Noble André de Noblet fils, l'un fait au profit d'Eléonore de Noblet le 3 Novembre 1637, l'autre le 19 Juin 1638 en faveur de Claude de Noblet héritier naturel & légitime de la Famille.
VI DEGRÉ.
CLAUDE de Noblet, Ecuyer, Seigneur de Chénelette, de Grand-Vaux, d'Avaize, de Montgisson, des Perriers, & en partie de la Terre de Trémont, comme possesseur des droits de Justice, mouvants du Roi, à cause de son Comté de Mâconnais, & dont il fit hommage à Sa Majesté en sa Chambre des Comptes de Dijon le 18 Février 1645 avait épousé par contrat du 6 Avril 1626 avec une dispense du Pape Urbain VIII donnée à Rome le jour des Nones de Mars de la même année, fulminée à Mâcon le 26 Juin suivant, Demoiselle ANNE DE FOUGEARD, sa cousine du troisième au second degré, & par ce mariage devint Seigneur de la Terre de Grand-Vaux, que lui apporta en dot Anne de Fougeard, comme fille aînée & héritière principale de Noble Pierre de FOUGEARD, Ecuyer, Seigneur de Grand-Vaux, & de Demoiselle Claudine de SAINTE-COLOMBE, qui était veuve lors de ce mariage, & le 5 Décembre de l'an 1634 avait repris une féconde alliance avec Jaques-Antoine de CHAVET SAINT NIZIER Ecuyer, Seigneur de Saint Nizier.
C'est Claude de Noblet en faveur de qui furent rendues les deux Ordonnances énoncées ci-dessus. Assigné devant M. Bouchu le huit Septembre 1666 en vertu d'une Ordonnance de cet Intendant datée du 4 Janvier précédent, & des Déclarations & Arrêts du Conseil du Roi des 8 Août 1664, 22 Octobre 1665 &c. il exposa qu'il descendait en ligne directe d'un JEAN Noblet, qui de son mariage avec PERNETTE LORAIN, avait eu pour fils Antoine Noblet &c. Que depuis l'année 1467 que vivait ce Jean Noblet son trisaïeul, tous ses pères ayant pris les qualités de Noble & d'Ecuyer, & vécu noblement, il devait être déchargé de l'assignation &c.
Pour preuve de son droit & de sa généalogie, il représenta l'acte de donation faite à Antoine Noblet par Pernette Lorain sa mère, le quatorze Mars 1504 avec la plupart des titres postérieurs produits de nouveau pour cet article ; justifia de sa propre qualité tant par huit certificats de ses services dans les Armées de Sa Majesté ès années 1635, 1636 & 1639 que par l'extrait d'une Sentence par laquelle les Commissaires du Roi, députés pour l'exécution de la Déclaration de Sa Majesté contenant révocation des privilèges & exemptions de Tailles des Anoblis ou nouveaux Nobles, l'avaient maintenu comme Noble d'extraction le trois Mars 1634 dans la jouissance des privilèges & exemptions dont jouissait l'ancienne Noblesse ; obtint conséquemment le quinze Octobre la première Ordonnance où M. Bouchu déclara qu'il estimait, sous le bon plaisir du Roi & de son Conseil, que l'impétrant devait avoir entrée & voix délibérative dans les Assemblées de la Noblesse du pays de Mâconnais, de jouir de tous les droits, privilèges &c. attribués aux anciens Nobles ; Et par la seconde rendue à Dijon le 10 Février 1669 le même Intendant le renvoya de toute assignation, en ordonnant qu'il serait inscrit lui & ses enfants dans le Catalogue des Gentilshommes &c.
Peu de temps avant le premier de ces deux témoignages rendus à la qualité de Claude de Noblet, elle en avait déjà reçu un qui ne doit point être oublié ; il se tire d'un procès verbal fait le lundi 11 Janvier 1666 par le Procureur du Roi au Siège Présidial du Mâconnais, qui y déclare, que pour satisfaire à l'Ordonnance de la Cour des Grands jours, qui enjoignait à tous les Seigneurs & autres vraiment Nobles prétendant droit de corvée & de servitude, de représenter au Procureur Général de cette Cour les titres en vertu desquels ils prétendaient jouir de ces droits, Claude de Noblet, Seigneur de Chénelette, de Montgisson, de Grand-Vaux & de Trémont en partie, lui avait représenté pour preuve des droits qu'il prétendait à cause de ses Terres de Montgisson, de Grand-Vaux, d'Avaize & de Trémont, plusieurs titres, entre autres un terrier du 19 Mai 1622 & un Arrêt du Parlement de Paris qui le confirmait expressément dans ces droits. Cet Arrêt en date du 27 Avril 1630.
Il ne fit son testament que le 6 Septembre 1671. Pour Anne de Fougeard de Grand-Vaux, sa femme, elle avait fait le sien dès le 3 Décembre 1660 au Château de Fleurie en Beaujolais ; & l'on apprend par une transaction du 5 Novembre 1664 qu'elle était morte au mois de Janvier précédent. Ils avaient eu pour enfants, 1. JEAN-LEONOR de Noblet qui suit, & 2.Demoiselle ANTOINETTE de Noblet, qualifiée dans le testament de sa mère, femme de Jean-Pierre de SEITURIER, Ecuyer, Seigneur de Lyonnières.
VII DEGRÉ.
JEAN-LEONOR de Noblet, (qualifié Messire & Chevalier) Seigneur de Chénelette, des Perriers, d'Avaize, de Montgisson, de Grand-Vaux &c. n'eut d'abord par la transaction faite avec Claude de Noblet son père le 5 Novembre 1664 que les deux premières de ces cinq Terres, avec les biens que sa mère avait laissé dans la Paroisse de Fleurie en Beaujolais ; mais dès le 25 Mai 1677 les trois autres lui étaient également revenues par le décès du même Claude de Noblet, suivant les propres termes d'un hommage particulier qu'il fit ce jour-là au Roi en sa Chambre des Comptes de Bourgogne, pour celles de Montgisson & de Grand-Vaux mouvantes de Sa Majesté à cause du Comté de Mâconnais.
Il est nommé avec son père dans les deux Ordonnances de M. Bouchu, & il paraît que dès la première il était en âge d'en recueillir l'effet, ayant été accordé en mariage le 19 Mars 1667 avec Demoiselle CLAUDE DE GANAY, sœur d'Etienne de GANAY, Ecuyer, & de Marie de GANAY, femme de Charles DAMAS-MARCILLI, Baron de Marcilli, Seigneur de Sassangy, tous trois enfants de Jean-David de GANAY, Ecuyer, Seigneur de Montaguillon, de Génélard, de Laugère, de Fautronne & de Seuil, Conseiller du Roi Trésorier de France en la Généralité de Bourgogne & de Bresse, & de Catherine PERARD ; mariage dont le contrat fut passé au Château de Sassangy, & où assistèrent du côté de Jean-Léonor de Noblet, Claude THIBAUD DE TULON, qualifié Baron des Prez & Seigneur du Terreau, & Jean-Pierre de SEITURIER, Ecuyer, Seigneur de Lyonnières ; & du côté de Claude de Ganay, Charles DAMAS-MARCILLI, Seigneur & Baron de Marcilli, son tuteur ; Dame Marie CATHERINE DE CHEVANNES, son aïeule, veuve de Claude de GANAY, Conseiller du Roi, trésorier de France ; M. Me. Bernard BARBIER, son bel-oncle, Seigneur d'Entre deux Monts, Conseiller du Roi, Maître ordinaire en sa Chambre des Comptes de Bourgogne & de Bresse &c.
Jean-Léonor de Noblet & Claude de Ganay testèrent conjointement le 10 Juin 1709. Cependant Claude de Ganay ne mourut que le 15 Juillet 1722 âgée d'environ quatre-vingt ans, & Jean-Léonor de Noblet en avait alors plus de quatre-vingt-six. Les enfants rappelés dans leur testament sont 1. BERNARD de Noblet qui suit ; 2. ETIENNE-CHARLES de Noblet de Chénelette, (dit le Marquis de Chénelette) qui était alors Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis, Commandant le troisième Bataillon du Régiment de Piémont, & depuis a été successivement Lieutenant Colonel du même Régiment, nommé Chevalier des Ordres de Notre-Dame du Mont-Carmel, & de S. Lazare de Jérusalem en 1726, fait Brigadier des Armées du Roi le 3 Avril 1721. Capitaine Gouverneur des Ville & Château de Châtillon les Dombes par lettres du 5 Juillet 1729 régistrées au Bureau des Finances de Dijon le premier Septembre suivant, & enfin Maréchal de Camp le premier Août 1734 pour récompense de cinquante-deux années de services ; 3. JEAN-JAQUES de Noblet de Chénelette, Chanoine de l'Eglise Noble & Royale de S. Pierre de Mâcon ; 4. GEORGES de Noblet, Religieux en l'Abbaye de la Ferté sur Grosne ; 5. ANTOINE de Noblet Chénelette, Chevalier de l'Ordre de Malte au Grand Prieuré d'Auvergne, où il avait été reçu en 1699 (il était aussi Capitaine dans le Régiment de Piémont, & suivant les termes mêmes d'un certificat de M. le Duc de Vendôme en date du 6 Juin 1707 avait accompagné ce Duc en Italie, & en Flandres, & partout avait servi avec l'application & la distinction possibles. Il est actuellement Commandeur de Beugnet au Grand Prieuré d'Auvergne.).
VIII DEGRÉ.
BERNARD de Noblet, Marquis de Noblet d'Anglure, Comte de la Clayte &c. ancien Capitaine de Cavalerie dans le Régiment de Montgommeri, nommé à la tête de cet article, a été pourvu de l'Office de Lieutenant des Maréchaux de France au Bailliage de Mâcon par Lettres du 5 Juin 1701. Ayant désiré d'être admis dans la Chambre des Nobles des Etats de sa Province, les Alcades (a) ou Commissaires nommés pour recevoir les preuves de sa Noblesse (Antoine de CHASTENAI, Seigneur de Bricon, pour le Bailliage de Châtillon, Jean de BEZU, Ecuyer, Seigneur de Ragny, pour le Comté de Charollais, Louis de la RODE, Seigneur de Charnai pour le Bailliage de Chalons sur Saône, & Hélie de JAUCOURT, Seigneur de Chazelles) dressèrent le 20 Juin 1703 un procès verbal, où il est dit qu'ils l'avaient trouvé bon Gentilhomme, faisant profession des Armes & non de la Robe, & Seigneur des Fiefs de Montgisson & de Grand-Vaux dans le Comté de Mâconnais.
(a) alcade est proprement le nom d'un Juge Espagnol. Il paraît par ce qu'on lit ici, qu'il est aussi usité en Bourgogne.
Il obtint du feu Roi au mois de Mai 1715 des Lettres Patentes portant réunion de plusieurs Terres & Seigneuries, avec érection de ces Terres en titre & dignité de Marquisat sous le nom de Noblet d'Anglure ; & à cette première grâce Sa Majesté actuellement régnante a bien voulu en ajouter une seconde au mois de Juillet 1730. C'est d'avoir réuni par de nouvelles Lettres Patentes, plusieurs Terres & Seigneuries à la Baronnie de la Clayte & érigé le tout en titre & dignité de Comté, sous la dénomination de Comté de la Clayte. (Voyez à la fin de cet article les Lettres Patentes de cette double érection, où sont détaillés les services personnels du Sieur de Noblet, & les autres motifs honorables qui lui ont mérité les deux grâces dont il s'agit.)
Le Marquis de Noblet d'Anglure a été marié deux fois, la première par contrat du 19 Novembre 1695 avec JEANNE D'ONGNI D'ORIGNY, fille de Jean d'ONGNI D'ORIGNY, Seigneur d'Anglure, de Mussy, de Bussières, de Boisset, d'Essertaux, de Serrières & de Milly (qualifié Vicomte de Mably) Ecuyer ordinaire du Roi, & de Marie-Anne de TRELON ; la seconde le 30 Mai 1718 avec Demoiselle ANTOINETTE MARTIN DE PUNETIS, fille de Noble Michel MARTIN DE PUNETIS, Sieur du Boullai, & de Catherine JANVIER.
Du premier de ces deux mariages, en faveur duquel Jean-Léonor de Noblet & Claude de Ganay, père & mère de Bernard, lui firent une donation des Terres de Chénelette, de Montgisson, de Grand-Vaux & d'Avaize dans la Paroisse de Varennes sous Dun, en même temps que le Sieur de Mably constitua à sa fille celles de Milly, d'Essertaux & de Serrières, sont sortis cinq enfants, 1. ALEXANDRE-MARIE de Noblet d'Anglure de Chénelette qui suit, 2. CHARLES-ANTOINE de Noblet, Ecuyer, né en 1707, & reçu Page du Roi dans sa Grande Ecurie le 17 Décembre 1723, 3. CLAUDINE de Noblet, 4. LOUISE de Noblet, toutes deux Chanoinesses dans le Chapitre Noble de Neuville en Bresse, & 5. MARIE-ANNE de Noblet, Religieuse en l'Abbaye de Bénissons-Dieu, Ordre de Cîteaux, en Bourgogne.
Ceux du second lit sont, 1. CLAUDE-ALEXIS de Noblet de la Clayte, né le 12 Juillet 1720 & successivement Lieutenant au Régiment de Piémont, puis Capitaine dans le même Régiment par Commission du 14 Janvier 1735, 2. CLAUDE-BERNARD de Noblet, né le 10 Mars 1725 actuellement Mousquetaire de la Garde du Roi, 3. CHARLES-ETIENNE de Noblet né le 19 Avril 1726 aussi Mousquetaire, 4. CATHERINE de Noblet, Religieuse Professe au Couvent des Ursulines de Mâcon, 5. MARIE-ANNE de Noblet & LOUISE de Noblet.
IX DEGRÉ.
ALEXANDRE-MARIE de Noblet d'Anglure de Chénelette, né le 19 Février 1699, a servi en qualité de Lieutenant dans le Régiment de Piémont. Il a épousé le 7 Décembre 1728 LOUISE-JEANNE DU BOST DE PETIT-BOURG, fille de Claude du BOST DE PETITBOURG, Seigneur de Rotheval, & d'Elisabeth VALENTIN ; & de ce mariage il a pour fils
X DEGRÉ.
CHARLES-ETIENNE de Noblet d'Anglure né le 7 Mai 1739.
Lettres Patentes en forme de Charte portant Union de Terres & Erection d'icelles en titre & dignité de Marquisat, sous le nom de NOBLET D'ANGLURE, En faveur de BERNARD DE NOBLET DE CHÉNELETTE, du mois de Mai 1715.
LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE : A Tous Présents & à Venir : SALUT. Notre très cher & bien amé BERNARD DE NOBLET, Sieur de Chénelette, Anglure, Essertaux, Serrières, & autres lieux, Lieutenant de Nos Cousins les Maréchaux de France, au Département du Mâconnais, & Elu député de la Noblesse dudit Pays, Nous a fait remontrer que la Terre & Seigneurie d'Anglure qu'il possède, relevant de Nous à cause de Notre Comté de Mâconnais, est l'une des plus considérables du Mâconnais ; qu'elle a haute Justice, moyenne & basse, & s'étend dans les Paroisses de Mucie (Mussy sous Dun), Choffailles, Dun, S. Germain & S. Igny de Vers ; que ses Vassaux sont reconnus de lui hommes levants & couchants, justiciables, corvéables & mainmortables ; qu'il a tous les droits féodaux & honorifiques, & celui de retenue sur les héritages qui se vendent ; que dans cette Terre il y a un grand Château des mieux bâtis de la Province ; que par Nos Lettres Patentes du 21 Mai 1672, Nous y avons établi six Foires par chacun an, & un Marché par chacune semaine ; que la Seigneurie de Monchanin & partie de celle de Choffailles, qui lui appartiennent, en dépend ; & qu'outre cette Terre & Seigneurie d'Anglure, il est encore propriétaire de celles de Montgisson, d'Avaize & de Grand-Vaux, & de partie de celle de Trémont, qui relèvent aussi de Nous à cause de Notre dit Comté de Mâconnais, qui sont contiguës à celle d'Anglure, & s'étendent dans les Paroisses de Varennes sous Dun, la Chapelle sous Dun, Chassigny, Bosdemont, S. Maurice & Dun, dans chacune desquelles Terres il y a aussi haute, moyenne & basse Justice, dont la plupart de ses Vassaux se sont pareillement déclarées corvéables & mainmortables ; toutes lesquelles Terres & Seigneuries, si elles étaient réunies ensemble, seraient suffisantes pour soutenir un titre d'honneur qui répondît à l'ancienneté de sa Noblesse. Pourquoi il nous a très humblement fait supplier lui accorder nos Lettres Patentes, portant union d'icelles & érection du tout en Marquisat, sous le nom de Noblet d'Anglure. Et d'autant qu'une de nos principales attentions a toujours été de récompenser les services que nous rendent nos Sujets, dûment informés que nous sommes de ceux que ledit de Noblet Nous a rendus pendant plusieurs années, en qualité de Capitaine de Cavalerie dans le Régiment de Mongommery, & notamment à la Bataille de Staffarde, où il fut blessé & eut un cheval tué sous lui, & dans celle de la Marsaille où il eut aussi un cheval tué sous lui ; aux sièges de Carmagniole & de Nice, où il Nous a encore donné des preuves de son zèle & de sa valeur ; enfin dans les fonctions de la Charge de Lieutenant de nos Cousins les Maréchaux de France au Département du Mâconnais, qu'il remplit actuellement avec honneur & à notre satisfaction, & mettant aussi en considération les services de ses ancêtres : JEAN LEONOR de Noblet, Sieur de Chénelette, son père, Nous ayant servi pendant vingt années en qualité de Capitaine dans le Régiment d'Auvergne ; CLAUDE de Noblet son aïeul ayant été Colonel du même Régiment ; ANDRE de Noblet son bisaïeul ayant commandé une Compagnie de deux cents hommes d'Armes, & une autre de cent Arquebusiers à cheval ; BENOIT de Noblet son trisaïeul, ayant été Gouverneur pour Nous de la Ville & du Château du Beaujeu, & commandé une Compagnie de deux cents hommes d'Armes, & servi avec zèle & valeur les Rois nos prédécesseurs, ainsi qu'avait fait avant lui en l'année 1513 ANTOINE de Noblet son quatrième aïeul. A CES CAUSES & autres à ce Nous mouvants, de Notre grâce spéciale, pleine puissance & autorité Royale, Nous avons uni, annexé & incorporé, & par ces Présentes signées de notre main, unissons, annexons & incorporons lesdites Terres & Seigneuries d'Anglure, la Seigneurie de Monchanin, & la partie qui appartient audit exposant dans celle de Choffailles, celles de Montgisson, d'Avaize, de Grand-Vaux, & la partie qui lui appartient aussi dans celle de Trémont, avec tous les droits & devoirs qui dépendent desdites Terres & Seigneuries, pour ne faire & composer à l'avenir qu'une seule & même Terre, Fief & Seigneurie, que nous avons créé, érigé, décoré & élevé, créons, érigeons, décorons & élevons en titre nom, dignité, & prééminence de Marquisat, sous le nom & titre de Noblet d'Anglure, pour en jouir par ledit de Noblet exposant, & ses enfants, hoirs & successeurs mâles nés & à naître en légitime mariage, à perpétuité auxdits nom, titre & dignité de Marquisat de Noblet d'Anglure ; VOULONS & Nous plaît qu'ils puissent se dire, nommer & qualifier Marquis en tous actes, tant en Jugement que dehors : qu'en cette qualité ils jouissent des honneurs, droits, Armes, Blasons, prérogatives, rangs & prééminences en fait de guerre, assemblées d'Etats, de Noblesse & autres, tout ainsi que les autres Marquis de notre Royaume, encore qu'il ne soit ici particulièrement exprimé & spécifié ; Que tous les Vassaux, Arrière-vassaux, & autres tenant noblement & en roture dudit Marquisat de Noblet d'Anglure , le reconnaissent pour Marquis, fassent leurs foi & hommages, baillent leurs aveux, dénombrements & déclarations, le cas échéant, sous le nom, titre & qualité de Marquis de Noblet d'Anglure ; Que les Juges dudit Marquisat intitulent leurs Sentences & Jugements des mêmes noms, titres & dignités, fans toutefois aucuns changement ni mutation de Ressort, ni contrevenir aux cas Royaux, dont la Justice appartient aux Baillis & Sénéchaux, ni que pour raison des présentes union & érection, ledit de Noblet & ses dits enfants, hoirs & successeurs mâles, soient tenus envers Nous, & ses Vassaux & Tenanciers envers lui à autres plus grands droits & devoirs que ceux qu'ils doivent à présent ,à la charge de relever de Nous à cause de notre Comté de Mâconnais à une seule foi & hommage, droits & devoirs accoutumés sous ledit nom & titre de Marquisat de Noblet d'Anglure, sans aussi déroger & préjudicier aux droits & devoirs, si aucuns sont dus à autres qu'à Nous ; & sans qu'au défaut d'hoirs mâles en légitime mariage, Nous puissions ni nos successeurs Rois en vertu de l'Ordonnance du mois de Juillet 1566 & autres Ordonnances, & Règlements, prétendre ladite Terre de Noblet d'Anglure être unie à notre Domaine, à quoi Nous avons pour ce regard, dérogé & dérogeons par ces Présentes. Si DONNONS EN MANDEMENT à nos amés & féaux Conseillers en notre Cour de Parlement à Paris, & Gens tenants notre Chambre des Comptes à Dijon, Baillis de Mâconnais, ses Lieutenants, & tous autres nos Justiciers & Officiers qu'il appartiendra, que nos présentes Lettres d'union & érection ils fassent régistrer, & de leur contenu jouir & user ledit de Noblet & ses successeurs mâles en légitime mariage, pleinement, paisiblement & perpétuellement, cessant & faisant cesser tous troubles & empêchements, nonobstant toutes Ordonnances, Statuts, Règlements, Lois, Coutumes, Usages, & autres choses à ce contraires, auxquelles Nous avons dérogé & dérogeons par ces dites Présentes en faveur dudit de Noblet, & fans tirer à conséquence. CAR tel est notre plaisir : & afin que ce soit chose ferme & fiable à toujours, Nous avons fait mettre notre Scel à ces Présentes. Donné à Marly au mois de Mai, l'an de grâce mil sept cent quinze, & de notre Règne le soixante & treizième. Signé LOUIS. Et sur le repli, par le Roi. Signé PHELIPPEAUX. Visa VOYSIN. Pour union de Terres & érection en Marquisat sous le nom de Noblet d'Anglure ; & scellé du grand Sceau en cire verte. Registrées, oüis le Procureur Général du Roi, pour jouir par l'impétrant, ses enfants, hoirs & successeurs mâles nés & à naître en légitime mariage, de leur effet & contenu, & être exécutées selon leur forme & teneur, suivant & aux charges portées par l'Arrêt de ce jour. A Paris en Parlement, ce vingt-neuvième Avril mil sept cent dix-huit. Signé GILBERT. Registrées, les Gens du Roi oüis, en conséquence du Jugement du samedi onzième Mai mil sept cent vingt pour être exécutées selon leur forme & teneur. A Mâcon lesdits jour & an. Signé CHASSIPOLET. ET au dos, Enregistré au Contrôle des Minutes, le 23 Mai 1715. Signé MOURET. Et plus bas, Déposé aux Minutes, le 26 Mai 1715. Signé CARPOT. Pour M. de Noblet. Au dos des mêmes Lettres Patentes. Signé GRAND-JAN.
Lettres Patentes en forme de Charte, portant union de Terres & érection en Comté, Pour le Sieur BERNARD DE NOBLET DE CHÉNELETTE, du mois de Juillet 1730.
LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE, A tous présents & à venir, SALUT. Notre cher & bien amé le Sieur BERNARD DE NOBLET DE CHÉNELETTE, Marquis de Noblet, Baron de la Clayte, Seigneur de Trémont, Montgisson, Varennes sous Dun, Essertaux, Serrières, & autres lieux, Lieutenant de Nos Cousins les Maréchaux de France, au département du Mâconnais, Nous a fait représenter que la Terre & Baronnie de la Clayte qu'il possède, relevant de Nous, à cause de Notre Comté de Mâconnais, est une des plus considérables de la Province, qu'elle a haute, moyenne & basse Justice, qu'elle s'étend dans les Paroisses de Varennes sous Dun, Curbigny, Colombier, Gibles, de la Chapelle sous Dun, & de S. Igny de Vers ; que ses Vassaux sont reconnus de lui hommes levants & couchants, justiciables, corvéables & mainmortables ; qu'il a tous les droits honorifiques dans plusieurs Eglises Paroissiales ; qu'il a tous les droits féodaux & de retenue sur tous les héritages qui se vendent ; qu'il a plusieurs dîmes inféodées dans les Paroisses de Varennes, Curbigny, Saint Igny de Vers, Dun le Roi, & autres Paroisses voisines ; qu'il releve de lui plusieurs Fiefs à cause de sa dite Baronnie de la Clayte, dont on lui doit la foi & hommage , qui sont la Terre & Seigneurie de Vaux sous Soin, le Fief des Corneloups, le Fief & Seigneurie de Virey près Chalons sur Saône ; le Fief de Fautrone, Paroisse de Génelard, & celui de Petit-Bois ; Qu'il est fondateur de l'Eglise de Sainte Avoye, située au Bourg de la Clayte, où il n'est permis à personne d'avoir Banc, & où on ne peut être inhumé sans permission du Baron de la Clayte ; qu'il a droit d'y nommer un Chapelain pour célébrer les Messes de fondation ; il est aussi Fondateur du Couvent des Pères Minimes, situé audit Bourg de la Clayte, où il jouit de tous les privilèges : comme encore de la Chapelle de Notre-Dame de la Croix-Boutier, à laquelle il nomme le Chapelain, & de celle de S. Roch ; que dans cette Baronnie, il y a un grand Château séparé du Bourg par des grands fosses, pleins d'eau, & qui consiste en quatre corps de logis, accompagné de quinze tours ou pavillons, avec deux grandes Cours & Ménageries, il était anciennement très fort & presque imprenable, comme il en est fait mention dans les Lettres Patentes, portant érection de ladite Terre de la Clayte, accordées par le Roi Louis XI en 1482 que les Habitants du Bourg de la Clayte & ceux de plusieurs Paroisses voisines, sont sujets aux droits de Guet & Garde dudit Château, en temps de guerre & périls éminents, & à l'entretien des réparations utiles & nécessaires pour la garde dudit Château ; que par Lettres Patentes des Rois Nos prédécesseurs, il y a un Marché audit Bourg de la Clayte les jours de Lundi, & douze Foires chacun an, dans lesquels il a le droit de Leyde sur tous les Bestiaux & sur toutes les Marchandises qui s'y vendent, avec celui de Couponage sur tous les Grains qui s'y débitent ; qu'il a le droit de Ban à Vin & de Boucherie dans toute l'étendue de sa Terre, & qu'outre cette Terre & Baronnie de la Clayte, il est encore propriétaire des Terres & Seigneuries de Trémont & de Montgisson, qui relèvent de Nous à cause de Notre dit Comté de Mâconnais, qui sont contiguës à la Baronnie de la Clayte & qui s'étendent dans les Paroisses de Dun le Roi, Ozole (Ozolles), Mucie, Choffailles, Baudemont & Saint Maurice ; que dans ces Terres il y a justice haute, moyenne & basse, dont la plupart de ses Vassaux se sont pareillement déclarés levants & couchants, corvéables & mainmortables, avec droit de retenue sur leurs héritages en cas de vente, toutes lesquelles Terres & Baronnie seraient suffisantes pour soutenir un titre d'honneur, s'il Nous plaisait en ordonner l'union & l'érection en Comté, & accorder Nos Lettres sur ce nécessaires ; & d'autant qu'une de Nos principales attentions est de récompenser les services que Nous rendent Nos sujets, bien informés de ceux que ledit Sieur Bernard de Noblet a rendus au feu Roi Notre Bisaïeul pendant plusieurs années en qualité de Capitaine de Cavalerie dans le Régiment de Mongommery, & notamment à la Bataille de Staffarde où il fut blessé, & eut un cheval tué sous lui, & dans celle de la Marfaille où il eut aussi un cheval tué sous lui, dans les sièges de Carmagniole & de Nice, où il donna encore des preuves de son zèle & de sa valeur, enfin dans les fonctions de la Charge de Lieutenant de Nos Cousins les Maréchaux de France au département du Mâconnais qu'il remplit actuellement avec honneur, Nous croyons devoir mettre aussi en considération les services de ses frères & de ses ancêtres ; CHARLES-ETIENNE de Noblet, Sieur de Chénelette son frère est actuellement Lieutenant-Colonel de Notre Régiment de Piémont & Brigadier de Nos Armées ; ANTOINE de Noblet de Chénelette, Chevalier de Malte, son autre frère, sert actuellement en qualité de Capitaine dans le même Régiment de Piémont ; JEAN-LEONOR de Noblet son père, a servi très longtemps en qualité de Capitaine dans le Régiment d'Auvergne ; CLAUDE de Noblet son aïeul a été Colonel du même Régiment ; ANDRE de Noblet son bisaïeul a commandé une Compagnie de deux cents hommes d'Armes, & une autre de cent Arquebusiers à cheval ; BENOIT de Noblet son trisaïeul a été Gouverneur pour les Rois Nos prédécesseurs de la Ville & Château de Beaujeu, & a commandé une Compagnie de deux cens Hommes d'Armes, & servi avec zèle & valeur les Rois Nos prédécesseurs, & avec une grande fidélité, malgré les temps les plus difficiles, ainsi qu'avait fait avant lui en l'année mil cinq cent treize, ANTOINE de Noblet son quatrième aïeul ; ces services, l'ancienneté de la Noblesse de la Famille dudit Sieur exposant, & le fidèle attachement qui a toujours distingué cette famille dans les occasions où il s'est agi du bien & du service de Notre Etat, Nous engagent à accorder audit Sieur Exposant la grâce qu'il Nous a fait demander, & à l'honorer d'un titre qu'il puisse transmettre à ses descendants, & qui soit aussi durable que doit l'être le souvenir des vertus & des motifs qui l'ont fait mériter. A CES CAUSES, Nous avons de Notre grâce spéciale, pleine puissance & autorité Royale, join, uni & incorporé, & par ces Présentes signées de Notre main, joignons, unissons & incorporons à ladite Terre & Baronnie de la Clayte, les Terres & Seigneuries de Trémont & Montgisson, leurs circonstances & dépendances, pour le tout ne faire & composer à l'avenir qu'une seule & même Terre & Seigneurie, laquelle Nous avons des mêmes grâce, pouvoir & autorité que dessus, créé, érigé & élevé, créons, érigeons & élevons en titre, nom, prééminence & dignité de Comté sous la dénomination de COMTE DE LA CLAYTE, pour être à l'avenir tenue & possédée auxdits nom, titre & dignité de Comté par ledit Sieur BERNARD de Noblet de Chénelette & ses enfants, postérité, & descendants mâles, nés & à naître en légitime mariage, Seigneurs & Propriétaires de ladite Terre, Seigneurie & Comté ; VOULONS ET Nous PLAIT qu'ils puissent se dire & qualifier Comtes de la Clayte, en tous actes, tant en Jugement que dehors, & qu'ils jouissent des mêmes honneurs, Armes, Blasons, droits, prérogatives, autorités, prééminences en fait de guerre, assemblées d'Etats & de Noblesse, & autres avantages & privilèges dont jouissent & doivent jouir les autres Comtes de Notre Royaume, encore qu'ils ne soient ci-particulièrement exprimés ; que tous Vassaux, Arrière-Vassaux, Justiciables & autres tenants Noblement ou en roture des biens mouvants & dépendants dudit Comté de la Clayte, les reconnaissent pour Comtes ; qu'ils raflent les foi & hommages, fournirent leurs aveux, déclarations & dénombrements, le cas y échéant, sous lesdits nom, titre & qualité de Comtes de la Clayte, & que les Officiers exerçant la Justice dudit Comté, intitulent à l'avenir leurs Sentences & autres actes & Jugements auxdits nom, titre & qualité de Comté, sans toutefois aucun changement ni mutation de Ressort ni de Mouvance, augmentation de Justice & connaissance des Cas Royaux qui appartient à Nos Baillis & Sénéchaux , & sans que pour raison de la présente érection, ledit Sieur de Noblet de Chénelette, Comte de la Clayte, & ses enfants & descendants soient tenus envers Nous, & leurs Vassaux & tenanciers envers eux, à autres & plus grands droits & devoirs que ceux dont ils sont actuellement tenus, ni qu'au défaut d'hoirs mâles nés en légitime mariage, Nous puissions ou les Rois Nos successeurs prétendre lesdites Terres, Seigneuries & Comté, leurs circonstances & dépendances être réunies à Notre Couronne, nonobstant tous Edits, Déclarations, Ordonnances & Règlements sur ce intervenus, & notamment l'Edit du mois de Juillet 1566 auxquels Nous avons dérogé & dérogeons par ces Présentes à cet égard seulement, & sans innover aux droits & devoirs qui pourraient être dus à d'autres que Nous, si aucun y a, à la charge toutefois par ledit Sr. de Noblet de Chénelette, Comte de la Clayte, ses enfants & descendants Seigneurs & propriétaires des dites Terres, Seigneuries & Comté, de relever de Nous en une seule foi & hommage à cause de Notre Comté du Mâconnais, & de Nous payer & aux Rois Nos successeurs les droits ordinaires & accoutumés, si aucuns sont dus pour raison de la dignité de Comté, tant que lesdites Terres, Fiefs & Seigneuries s'en trouveront décorées, & qu'au défaut d'hoirs mâles lesdites Terres, Fiefs & Seigneuries, retourneront au même & semblable état & titre qu'elles étaient avant ces Présentes. SI DONNONS EN MANDEMENT à Nos amés & féaux Conseillers les Gens tenants Notre Cour de Parlement à Paris & Chambre des Comptes à Dijon, Présidents, Trésoriers de France & Généraux de Nos Finances audit lieu, & à tous autres Nos Officiers & Justiciers qu'il appartiendra, que ces Présentes ils aient à faire registrer, & de leur contenu jouir & user ledit Sieur de Noblet de Chénelette & ses successeurs mâles, pleinement, paisiblement & perpétuellement, cessant & faisans cesser tous troubles & empêchements, nonobstant tous Edits, Déclarations, Ordonnances, Arrêts & Règlements à ce contraires, auxquels & aux dérogatoires des dérogatoires y contenus, Nous avons dérogé & dérogeons par ces dites Présentes pour ce regard seulement & sans tirer à conséquence, sauf toutefois Notre droit en autres choses & l'autrui en tout. CAR TEL EST NOTRE PLAISIR, & afin que ce soit chose ferme & stable à toujours, Nous avons fait mettre Notre Scel à ces dites Présentes. DONNE à Versailles au mois de Juillet l'an de grâce mil sept cent trente, & de Notre Règne le quinzième. Signé LOUIS. Par le Roi, Signé, PHELIPPEAUX. Visa, CHAUVELIN, Pour union de Terres & érection en Comté à Bernard de Noblet de Chénelette.
Registrées oui le Procureur Général du Roi, pour jouir par ledit impétrant & ses enfants, postérité & descendants mâles, nés & à naître en légitime mariage, Sieurs & propriétaires de ladite Terre, Seigneurie & Comté de la Clayte, de leur effet & contenu, & être exécutées selon leur forme & teneur, aux charges, clauses et conditions y contenues, suivant l'Arrêt de ce jour. A Paris en Parlement, le vingt-sept Janvier mil sept cent trente-cinq. Signé, DU FRANC.
Enregistré à Mâcon sur le livre du Roi, du Bailliage & Siège Présidial dudit lieu, en exécution du Jugement rendu sur les Conclusions des Gens du Roi, le treize Août mil sept cent trente-cinq. Signé, BRACOGNIE.
Vu & vérifié par Nous Conseiller du Roi en ses Conseils, Juge d'Armes de France.