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Les lieux-dits du Brionnais



Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais : Les noms de lieux étudiés dans l'ouvrage de Mario Rossi « Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais, témoins de l'histoire du peuplement et du paysage » regroupent plus de deux mille noms de villes, villages, hameaux et lieux-dits d'une microrégion de Bourgogne du sud, le Brionnais-Charolais.
Comme le disait un grand linguiste, Albert Dauzat, la toponymie n'a pas seulement pour but de retrouver l'étymologie des noms de lieux ; les toponymes sont en effet des témoins précieux du passé et permettent à ce titre de reconstituer et l'histoire du peuplement et celle du paysage, qui lui est associée. Les noms de lieux-dits, par exemple, sont liés à la végétation d'une époque particulière et sont de ce fait les témoins d'une double histoire. Ce livre comprend donc deux parties, la première où est reconstituée l'histoire du peuplement et du paysage telle que nous la révèlent les noms de lieux, la seconde qui est présentée sous la forme d'un dictionnaire dans lequel chaque toponyme est étudié selon son origine et la charge historique dont il est riche. La première partie est accompagnée de nombreuses figures, soixante-trois au total, qui font revivre les noms de lieux dans le paysage et illustrent le patrimoine archéologique et artistique de la région. En parfait complément de son « Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais » Mario Rossi signe à nouveau un impressionnant travail de recherche, une excellente manière de plonger dans l'histoire et de découvrir les faits essentiels qui ont façonné le paysage.
Professeur émérite à l'Université de Provence, Mario Rossi a publié divers ouvrages sur le langage. Il a consacré sa thèse de doctorat d'état à l'étude de dialectes gallo-romans de l'Italie du nord (la Gaule cisalpine). Il a ensuite dirigé, pendant de longues années, l'Institut de phonétique d'Aix-en-Provence ainsi que le laboratoire CNRS Parole et langage. Il est l'auteur de nombreuses publications consacrées à la dialectologie italienne, à l'intonation, à la perception de la parole, aux technologies vocales, aux lapsus et plus récemment à l'étude des parlers brionnais avec son « Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais ». Cet ouvrage, qui couvre environ cinq mille mots, comprend deux entrées : français-brionnais et brionnais-français. Il fournit l'origine et l'histoire de chaque terme, qui est replacé dans le contexte de la vie de la paysannerie en Brionnais depuis les temps les plus anciens. Né à Digoin et ayant vécu son enfance à Saint-Yan, Mario Rossi est familier des lieux-dits du Brionnais et du Charolais, qu'il a parcourus inlassablement ces dernières années pour asseoir ses explications sur des bases sûres.
Cet ouvrage, publié chez Publibook, est en vente dans toutes les librairies. Les droits d'auteur sont affectés à la sauvegarde du patrimoine de Montceaux-l'Etoile. Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais Témoins de l'histoire du peuplement et du paysage, par Mario Rossi (2009).

Ligny-en-Brionnais, secrets et histoires des lieux-dits de la commune : De la préhistoire à nos jours, la commune de Ligny-en-Brionnais offre un panel de ressources pour les géographes, historiens, botanistes, linguistes. Les toponymes racontent tant d'histoires ! Dès qu'il s'agit de connaître nos racines, qui plus est avec le linguiste Mario Rossi, les salles sont pleines. Le Foyer Rural l'a sollicité pour une conférence sur les lieux-dits de la commune. Passionné par le sujet, il ne se l'est pas fait dire deux fois : Ligny est une commune très intéressante au point de vue historique, en tout cas depuis le 17e siècle, et les nombreux lieux-dits, toponymes (la toponymie est l'étude de l'origine des noms de lieux), hameaux, permettent d'en comprendre l'histoire, la géographie, les activités de défrichage, agricoles, d'élevage... et ce, depuis la préhistoire. Le Brionnais était vraisemblablement habité en ces temps reculés : les hommes de la préhistoire habitaient le long des fleuves qu'ils remontaient. La Loire et tous les fleuves autochtones leur étaient familiers, particulièrement le Bézo, cours d'eau lignerot, plus abondant autrefois : les marques d'un ancien lit de rivière en attestent dans le vallon dans lequel il court. La prairie s'est installée en ce lieu. Chaque lieu-dit donne un sens à la vie : Vers 4.000 avant J.-C, d'Anatolie, via les Balkans, les traces linguistiques le prouvent, de nouvelles populations qui avaient, vers moins 10.000 av. J.-C, inventé l'agriculture, la culture des céréales et l'élevage. Ils viennent avec leur langage qu'ils mêlent à celui des peuples autochtones, les chasseurs cueilleurs du Solutréen. À Ligny, les noms de Crets, Crairies -de Cara, la pierre, l'attestent. Les noms fourmillent, désignant la géographie, la géologie et la façon de vivre de ces Lignerots-là : Clangy, Chatonne, les Theurots, Avaizes (encore deux mots d'origine préhistorique), Chamron (qui date du haut Moyen Âge) est sans doute le souvenir de la fameuse civilisation préhistorique des «champs ronds». Avec ce « commissaire Maigret », on suit les hommes du néolithique jusqu'au sud de la commune. On poursuit, avec les Gaulois, les Gallo-romains, les Francs qui tous laissent de nombreuses traces. Chaque lieu donne un sens à la vie des hommes. On vit les disettes, les épidémies, les réchauffements climatiques, les petites périodes glaciaires. À tel moment, il n'y a plus personne pour entretenir la nature, à tel autre, la natalité reprend le dessus et les terres brionnaises fructifient. Il s'amuse avec le public, cite des lieux-dits non répertoriés : il sait où ils se trouvent. À force de fouiller dans les archives, les cadastres, il en sait plus que la plupart des habitants. Mais il y a échange : ils connaissent certains noms de rus, de prairies, qu'il ignore. Il précise : non, ce mot ne pourrait avoir tel sens car la végétation, la pente, l'orientation disent autre chose. Les toponymes évoluent, il le démontre. L'histoire se révèle : On se promène sur les cartes, sur les graphiques que cet as de l'informatique sait utiliser à bon escient : la vie prend forme : « on les voit » ces Brionnais d'avant. On touche du doigt le décalage existant entre la vie des paysans et celle des seigneurs. La région, du 5e au 10e siècle, était redevenue une immense forêt vierge. Ligny n'échappe pas à la règle : le grand nombre de toponymes évoquant les bois ou les bosquets le prouve. À partir de Charlemagne, des terres sont offertes aux seigneurs qui les perdent s'ils ne les font pas fructifier. Au Moyen Âge, le moindre lopin de terre est cultivé. Au 18e et 19e, les prés se multiplient au détriment des terres : en Brionnais, l'élevage devient prépondérant et fait la fortune de la région. On apprend que Ligny, vers 1900, avait un siècle de retard sur Oyé à cause des nombreuses forêts poussant sur son territoire. Peu à peu le récit va s'achevant, les questions fusent. Quelle relation entre les patronymes et les toponymes ? Combien de noms anatoliens ? Tous le disent : « vivement que son livre sur les lieux-dits, que Mario Rossi peaufine depuis trois ans, sorte enfin ». Mais Mario est un chercheur, il n'écrit pas à la légère, il investigue, cherche la contradiction, va sur place « faire parler les lieux ». L'érudition, certes, mais aussi « le terrain ». Il n'est pas du genre à mettre son travail sur la place publique avant d'avoir maximisé son investigation. (Article rédigé par Fabienne Croze, le JSL 23.11.2008)

Le JSL 18.03.2007 : Mario Rossi évoque l'origine des lieux-dits du Brionnais

La quatrième conférence organisée par la section culturelle de l'amicale des écoles publiques s'est déroulée ce mercredi au cinéma l'Odyssée. Mario Rossi, professeur émérite de l'université de Provence, était l'animateur de cet exposé sur l'origine des lieux-dits du Brionnais de l'époque germanique à l'an mil. Lors de son dernier passage en 2005, Mario Rossi avait parlé de ce que pouvait nous dire l'origine des lieux-dits au sujet de l'histoire du peuplement dans notre région, de l'ère préhistorique à la conquête de la Gaule par César. Cette année, il s'est attardé plus particulièrement sur le Haut Moyen Age qui a vu s'installer en Gaule les peuples germaniques, essentiellement les Burgondes et les Francs en ce qui concerne notre région, et sur le Moyen Age qui fut une période de renaissance à partir de l'an mil. Il a évoqué l'arrivée des Burgondes en Brionnais qui, comme le montre la concentration de lieux-dits d'origine burgonde en Brionnais de l'est, ont emprunté la voie Chalon, Joncy, Bois-Sainte-Marie, dite "Le grand chemin". Il s'est ensuite attardé sur les toponymes burgondes, en commençant par Baudemont, toponyme burgonde de syntaxe germanique qui vient de Balda Munds, la protection du hardi. Les Francs ont quant à eux envahi la Burgondie par le nord en suivant la voie Autun, Génelard, Lugny, Vareilles, Chauffailles. Plusieurs toponymes sont d'origine franque comme "Giverdier" à Saint-Symphorien-des-Bois, "Corcelles" à Gibles ou "Combabon" à La Chapelle-sous-Dun. Durant plus de deux heures, Mario Rossi a captivé la nombreuse assistance venue l'écouter avant de répondre à plusieurs questions. Marcel Avignant a ensuite remercié Mario Rossi pour avoir fait partager ses connaissances, le public d'être venu aussi nombreux ainsi que les responsables de l'Odyssée. Durant les prochaines semaines, trois nouvelles conférences seront organisées avec des sujets très variés tels que la lecture en France ou la famille de La Météry.

Le JSL 13.03.2007 : Mario Rossi en conférence à l'Odyssée de La Clayette demain

Invité par l'Amicale des Ecoles Publiques, Mario Rossi, professeur émérite à l'Université de Provence, l'auteur bien connu du dictionnaire des parlers brionnais *, présentera une conférence sur le thème : l'origine des lieux-dits du Brionnais : de l'époque germanique à l'an Mil. Au cours d'une conférence donnée en 2005, Mario Rossi a déjà montré les traces laissées par les hommes de la préhistoire, les Gaulois et les Gallo-romains dans la toponymie. Il reviendra brièvement, dès le début de son propos, sur un point important concernant le Bois-Sainte-Marie. Mais que se passe-t-il vers la fin de l'Empire romain, à partir des années 400 ? Pendant près de cinq siècles, divers peuples venus de l'extérieur de l'Empire Romain, vont traverser ou occuper la Gaule. Parmi eux, les plus importants, qui ont laissé leur souvenir dans les noms de lieu du Brionnais-Charolais, sont les Sarmates venus du lointain Iran, et les peuples germaniques que sont les Burgondes et les Francs. Les Sarmates, ont été installés chez nous par les Romains : pourquoi et comment ? C'est ce que nous apprendrons. Les Burgondes, auxquels la Bourgogne doit son nom, ensuite les Francs à qui la France doit le sien, vont occuper et façonner notre région. Comme le montrent les noms de lieu et les patronymes, le centre de diffusion des influences burgondes et franques se trouve être Baudemont et une région qui englobe essentiellement le Brionnais du centre et de l'est, région sur laquelle le conférencier s'attardera particulièrement. Il montrera dans les toponymes, tels que Artus, Baudemont, Oyé, Combabon, Maringues, Arcinges, Mérange, Monternat, Ventrigny, Bourfry, Le Gaud, Les Guernes, etc., dans plus de 110 toponymes, mais aussi dans les patronymes, les traces de leurs noms et de leur activité agricole et guerrière, et la manière dont ils ont occupé et exploité le pays. Enfin arrive l'an Mil qui marque le début de la renaissance du beau Moyen Age, préparé par les grandes réformes de Charlemagne, renaissance qui s'étend jusqu'à la peste noire de 1348. Les bases de la féodalité d'un côté, les noms des lieux-dits et les dialectes de l'autre sont pratiquement fixés à l'aube de l'an Mil. Que nous apprennent ces toponymes sur son histoire, sur le mode de vie d'alors, sur le paysage Brionnais et sur les parlers d'antan? Un voyage passionnant, abondamment illustré sur écran, dans un riche passé dont les noms de lieu nous conservent la mémoire.

* Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais

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