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Description de l'église de Saint-Martin-de-Lixy

Source : Jean Virey, L'Architecture Romane dans l'Ancien Diocèse de Mâcon, Mémoires de la Société Eduenne, tome XVIII (1890)

Le petit village de Saint-Martin-de-Lixy, situé sur une éminence près des bords du Sornin, était autrefois du bailliage et du diocèse de Mâcon, de l'archiprêtré de Beaujeu ; l'église était comme sa voisine, Saint-Paul de Châteauneuf, à la collation du chapitre de Saint-Paul de Lyon (1), mais elle appartenait dans le principe au chapitre de Saint-Vincent de Mâcon (2) ; deux chartes du dixième siècle, insérées dans le Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, mentionnent l'église de Saint-Martin-de-Lixy. (3)

(1) Pouillé du seizième siècle, publié par Aug. Bernard.
(2) Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, 420.
(3) Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, 70, 420.

La petite église qui se dresse actuellement au milieu du village n'est pas, croyons-nous, antérieure à la première moitié du douzième siècle. Elle est bien orientée. Elle offre un plan particulier, le plus simple de tous, dont nous n'avons pas trouvé d'autre exemple dans la circonscription de l'ancien diocèse de Mâcon ; elle présente une seule nef immédiatement suivie de l'abside en hémicycle. Par suite de la disposition du clocher aucune travée ne vient s'interposer entre la nef et le chœur. C'est d'ailleurs à peu près le seul intérêt que présente l'intérieur de l'église. La nef est plafonnée et éclairée de chaque côté par deux fenêtres ; les fenêtres percées dans le mur méridional ont été refaites et agrandies, mais celles du côté nord, restées intactes, se présentent sous l'aspect de véritables fentes, amorties en plein cintre, non ébrasées à l'extérieur, et présentant vers l'intérieur un profond ébrasement. L'épaisseur des murs de la nef est considérable, nous ne saurions dire pourquoi ; elle est d'un mètre. L'arcade qui fait communiquer la nef et le chœur est en plein cintre ; ses sommiers reposent sur des tailloirs très simples présentant comme profil un méplat et un chanfrein. Le mur qui soutient le clocher, et qui sépare la nef et le chœur, a une épaisseur de 85 centimètres.

L'abside, composée d'une partie droite terminée par un hémicycle, est voûtée par un berceau et un cul-de-four plein cintre ; elle était éclairée primitivement par trois fenêtres en plein cintre : une seule est ouverte encore du côté nord ; elle a d'ailleurs été remaniée. Dans la partie droite du chœur s'ouvre au midi une arcade qui donne entrée dans une chapelle construite au quinzième siècle, ainsi qu'on le voit d'après le profil des moulures de l'arcade, de celles de la croisée d'ogives et le remplage de la fenêtre qui divise celle-ci en deux formes. Nous n'avons plus à signaler dans l'intérieur, outre la déclivité du sol de l'église qui descend vers la façade, qu'une pierre tombale placée devant l'autel, dans le chœur, et datée de 1485. Dans la chapelle du quinzième siècle est une petite piscine de la même époque.

La façade et l'élévation latérale de l'église ne donnent lieu à aucune remarque ; la corniche placée sous le toit de l'abside est portée par des modillons diversement sculptés : têtes grimaçantes, profils d'animaux.

Au-dessus du mur qui sépare la nef et le chœur se dresse un clocher-arcade à deux baies en plein cintre ; la retombée médiane des deux archivoltes repose sur un système de deux colonnettes dont la sculpture des chapiteaux paraît remonter à la première moitié du douzième siècle. Ces chapiteaux, qui ont beaucoup d'analogie avec ceux que l'on voit aux clochers de la Vineuse et de Pierreclos, sont à peu près le seul caractère qui permette de dater approximativement l'église.

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