Notes sur deux chemins anciens de Lyon au Charolais
Simple confrontation d'éléments disparates, ces notes se bornent à esquisser les contours d'un champ de recherches, à préciser quelques-unes des données d'un problème.
Dans l'apport du Charolais à la subsistance de Lyon, à la fin du XVIII° s., se manifeste la persistance d'une tradition déjà longue. Au XVI° s., les habitants du comté se flattent de pouvoir, quand la récolte est bonne, « en aider leurs voisins du Lionnois » [1]. Et si le sénéchal de Lyon nous est montré, en 1422, « réclamant son ravitaillement du Mâconnais par Belleville et Germolles » [2], il est permis de penser que le Charolais ne laissait pas d'être mis de même à contribution. Quant aux voies empruntées, il n'est pas douteux que l'une d'elles, dans un passé plus lointain encore, ait assumé des fonctions d'un autre ordre, et participé à des liaisons beaucoup plus étendues.
De nos jours, dans l'étroite vallée d'Azergues, ouverte au nord-ouest de Lyon vers le Haut-Beaujolais, une route et une voie ferrée se faufilent : « Nationale 485 », de Lyon à Clamecy, poursuivant depuis le col des Écharmeaux vers Chauffailles, la Clayette, Charolles, Toulon-sur-Arroux, Luzy, Saint-Honoré et Corbigny [3] ; ligne de Lyon à Paray-le-Monial, elle aussi tracée - au sortir du tunnel de Poule à Belleroche - par Chauffailles et la Clayette, avant d'obliquer vers Lugny-lès-Charolles [4].
En 1789, les paysans de Lamure-sur-Azergues demandaient à faire leurs corvées non pas sur les grandes routes (celles de Bourgogne, du Bourbonnais et « de Bresse en Bourbonnais ») [5], mais sur des chemins qui leur étaient d'une utilité plus immédiate : celui de Villefranche-sur-Saône à Roanne, et celui « de Lyon en Charolais » [6]. Ce dernier était demeuré tel que le décrivait en 1785 le seigneur de Chamelet : desservant un grand nombre de localités, « très fréquenté eu égard au commerce des toiles qui se fait dans le pays et aux blanchisseries et usines établies sur la rivière... », mais large de 4 à 5 pieds au plus, sinueux, praticable seulement à des convois muletiers, inapte à drainer vers Lyon le bois de la montagne beaujolaise, déserté depuis plusieurs années, au profit d'une route beaucoup plus longue, par le bétail que la boucherie de Lyon tire du Charolais [7].
Sur les antécédents de ce chemin, notre information est des plus indigentes. Que le nom du village de Létra (l'Etra , sur la carte de Cassini) perpétue le souvenir d'une voie romaine ou pré-romaine, c'est là une interprétation courante [8]. Pourtant, à notre connaissance, nulle part dans la vallée des vestiges d'une chaussée pavée n'ont été formellement reconnus. D'autre part, du fait qu'un pouillé rédigé vers 1225 et un compte de la fin du XIV° s. mentionnent, dans l'archiprêtré de l'Arbresle, une Ecclesia de Strata [9], que peut-on conclure ? Évocation probante, ou latinisation abusive ?
Dans la « voie de Lyon à Chamelet » (iter per quod itur de Chamaleto apud Lugdunum), que M.-C. Guigue jalonne sur sa carte par la Tour-de-Salvagny, Lozanne, Châtillon, le Bois-d'Oingt (et dans son texte par Châtillon, Alix et Oingt) [10], A. Steyert croit reconnaître un embranchement de l'antique voie de l'Océan. Selon lui, protégé au XII° s. par les forteresses de Chessy, Châtillon, Oingt, Ternand et Chamelet, ce compendium aurait abouti à Charlieu, le courant principal passant par Tarare et Roanne [11]. Or une communication directe entre Chamelet et Charlieu est à peu près invraisemblable ; de plus, il est à présent bien établi que le grand chemin de Lyon à Paris, d'abord confondu (par la Tour-de-Salvigny, Lentilly, l'Arbresle) avec celui de Roanne et du Bourbonnais, s'en séparait au Trêve de Bully, pour aller, par Saint-Clément-sous-Valsonne, Thizy et Charlieu, joindre la Loire près d'Iguerande [12].
En quête de petits hôpitaux à l'usage des voyageurs, M.-C. Guigue n'en découvre ni dans la moyenne, ni dans la haute vallée d'Azergues, où ne se révèle, par ailleurs, aucun établissement de Templiers, ni d'Hospitaliers [13]. Notons toutefois que Chamelet, siège d'une châtellenie, puis d'une prévôté (qui éveille une idée de police routière), le fut aussi d'un péage, dont on trouve trace au XVI° s. [14].
À n'en juger que par la carte de Cassini, le « Chemin de Lyon » qui descend des Écharmeaux pour longer l'Azergues, et le « Chemin de Charolles » qui part de la Clayette dans la direction opposée, seraient parfaitement étrangers l'un à l'autre. En réalité, ils pourraient provenir tous deux d'une seule et même ancienne voie, dont la partie intermédiaire, depuis les Écharmeaux jusqu'à Curbigny, aurait été jalonnée par Propières, Saint-Clément-de-Vers, Saint-Racho [15] et Varennes-sous-Dun. La Croix-Chemier [16] marquerait l'intersection, au pied de la montagne de Dun, du vieux chemin de Charlieu à Mâcon, que Cassini fait passer par Tancon, Anglure-sous-Dun, Aigueperse, Saint-Pierre-le-Vieux, Pontcharras et Tramayes. Simple maison forte au XIV° s., la Clayette ne devint bourg qu'après l'octroi, par le duc de Bourgogne, en 1437 de trois foires par an, en 1450 d'un marché hebdomadaire [17]. À l'origine, le chemin allait probablement tout droit de Dun à Curbigny par Varennes, où semblent avoir conflué deux autres voies : l'une venant de Cluny par le Bois-Sainte-Marie [18], l'autre de Mâcon par Tramayes, Trambly, Matour et Billebin [19].
Au-delà de Curbigny, le « Chemin de Charolles » se dirige vers « la Bazolle » (la Drée) [20], contourne Baubigny au nord-est, poursuit par Saint-Prix, les « Jean Vallets » (les Janvalots), Conches, « Mont » (Mans) et Terzé, où s'élevait au XIV° s. une maison forte [21]. Sur ce parcours il croisait, peut-être aux abords de Saint-Prix, la voie de Beaujeu à Digoin par le Bois-Sainte-Marie [22] ; et près de Terzé, à l'endroit où l'on remarque un oratoire, celui de Mâcon à Digoin, que la carte de Cassini détourne, à partir d'Ozolles, vers Charolles, mais qui, jusqu'au milieu du XVIII° s., tendait vers Marcilly-la-Gueurce, Epinassy, Lugny et Paray-le-Monial [23]. Dans son Mémoire de 1698, l'intendant Ferrand mentionne le pont de Terzé, sur l'Ozolette, « pour la route du Beaujolais ou chemin de Lyon » [24]. Ce pont est l'objet de réparations en 1689, en 1709, en 1746 (il est alors de cinq arches en pierre, très endommagées par la crue de novembre 1744) [25].
À Varennes-sous-Dun, en 1769, un pont franchit encore le Sornin. Rudimentaire, et en partie ruiné, il mérite pourtant d'être consolidé, « attendu qu'il est nécessaire de passer cette rivière... pour aller à Beaujeu et à Lyon » [26]. Lors de la grande épizootie de 1745, on a vu le curé de Saint-Racho former opposition au passage de 300 bœufs destinés à l'armée d'Italie [27].
Prendre à Varennes la direction de Lyon, cela n'implique nullement que l'on doive, par les Écharmeaux, s'engager dans la vallée d'Azergues. Ainsi François Ier, allant de Blois à Lyon en 1524, et ayant couché le 2 août à la Clayette, « ... a prins son chemin à Pourpières [Propières], et de là à Beaujeu et Lyon » [28]. Sans doute un raccourci permettait-il, par la Croix d'Ajoux et Chénelette - ou les Ardillats -, d'éviter le détour par les Écharmeaux.
En 1753, le chemin de Charolles à la Clayette est en partie impraticable, « ce qui interrompt l'une des routes les plus fréquentées du Charolais et des plus utiles au commerce ». On parle bientôt de le restaurer d'un bout à l'autre. Mais les partisans d'un tracé différent, par Pignère, Saint-Germain-en-Brionnais, la Fosse-Purcher et la Pouge, finissent par l'emporter, en 1767 [29].
Lorsqu'en 1770 le sous-ingénieur Émiland Gauthey suggère le prolongement de cette nouvelle route vers Chauffailles, les Écharmeaux et la vallée d'Azergues, il n'envisage rien moins qu'une « nouvelle communication entre Lyon et Paris », par Charolles, Autun et Saulieu. Moins ambitieux, les élus généraux de Bourgogne décident, en 1775, de la pousser d'abord jusqu'à Chauffailles (mais avec Charlieu pour objectif), cependant que le Mâconnais et l'intendant de Lyon s'entendent pour améliorer le chemin de Chauffailles à la Guillermière, et l'embrancher - au pont de Belleroche [30], non loin des Écharmeaux - sur la route de Bresse en Bourbonnais. L'ensemble deviendra, en 1793, partie intégrante de la « route d'Arnay-sur-Arroux à celle de Belleville à la Loire ». L'année précédente, le district de Charolles avait donné un avis favorable à l'établissement d'une ligne de poste d'Autun à Villefranche-sur-Saône, par Toulon-sur-Arroux, Charolles, la Clayette, Chauffailles, les Écharmeaux et Beaujeu [31]. Ainsi, l'ouverture de la nouvelle route de Charolles aux Écharmeaux par Chauffailles a entraîné la déchéance du chemin de Terzé, Saint-Prix, Varennes et Propières ; et sa capture, au pont de Belleroche, par la route de Pouilly-sous-Charlieu à Belleville et à Villefranche, est certainement responsable pour une grande part de l'abandon où s'est trouvé réduit celui de la vallée d'Azergues. Mais tandis qu'à ce dernier des conditions naturelles favorables permettront de survivre, un autre vieux chemin, dont nous allons maintenant parler, reçoit le coup de grâce et glisse dans l'oubli.
Les habitants de Monsols, en 1789, souhaitaient « que la grande route déjà pratiquée sur une partie de la paroisse des Ardillats, [fût] continuée et exécutée sur leur paroisse..., pour atteindre la grande route d'Autun » [32]. Écho des espoirs qu'avait éveillés, dans cette partie de la montagne beaujolaise, le projet formé en 1783, par les élus de Bourgogne, d'une route directe d'Autun à Lyon par Montcenis, Saint-Bonnet-de-Joux, Saint-Léger-sous-la-Bussière, Beaujeu et Villefranche. Projet ardemment combattu et par le Mâconnais - qui parvint à faire triompher l'itinéraire Montcenis-Gourdon-Salornay-Cluny-Crêches -, et par Charolles qui en fut pour ses frais.
Dès que s'était précisé, en 1784, le plan des élus généraux, les notables charolais avaient élevé de vives protestations, objectant qu'il suffirait, pour les mêmes fins, d'améliorer certains chemins existants, et en particulier, depuis Charolles jusqu'à Beaujeu, « l'ancien chemin de traverse » par Vaudebarrier, Moulin-la-Cour, le Bois-Sainte-Marie, Gibles, Aigueperse, Monsols et les Ardillats ; aux avantages d'ordre général qu'on attendait de la communication projetée s'ajouteraient alors pour le Lyonnais celui d'un accès plus facile aux foires brionnaises et charolaises, pour le Beaujolais celui de véhiculer commodément ses produits jusqu'au canal du Charolais.
Enfin résignés à ce que la grande route leur échappât, ils se contentèrent de demander qu'on voulût bien leur accorder, tout au moins, l'aménagement d'un chemin « depuis Charolles à la ville de Bois Sainte Marie ou à Gibles par Moulin la Cour,... très nécessaire pour le transport de leurs denrées, le passage continuel de leur bétail destiné pour les boucheries de Lyon » [33]. Pour l'ancien chemin de Charolles à Beaujeu, comme pour celui qui, de Paray-le-Monial, venait le rejoindre au Bois-Sainte-Marie, toute chance de résurrection était désormais perdue.
Guillaume Paradin, au milieu du XVI° s., fait une description peu rassurante du « grand chemin », tortueux, rocailleux, périlleux, qui affronte les crêtes boisées d'Ajoux pour conduire de Beaujeu « au Bois Sainte Marie ou à la Clayette, au port Digoin, et par conséquent à Paris » [34]. Depuis Beaujeu, par les Ardillats et Monsols, ce grand chemin parvenait au col de Champjuin, puis descendait par le Vieux-Bourg de Saint-Bonnet-des-Bruyères sur Aigueperse [35], où il croisait la voie de Mâcon à Charlieu par Anglure et Tancon. Plus loin, il coupait celle de Mâcon à Varennes et à la Clayette par Matour.
Sur sa Carte du Duché de Bourgogne (1709), précieuse en dépit de criantes erreurs, Guillaume de l'Isle a figuré la partie de ce chemin qui mène du Bois-Sainte-Marie à Digoin : l'ayant dirigé au nord de Saint-Symphorien-des-Bois, il le maintient ensuite à mi-distance de Saint-Germain et de Dyo, de Saint-Julien-de-Civry et de Maringue, pour lui faire traverser l'Arconce entre Lugny et Nochize, et rencontrer la Bourbince au pont de Paray-le-Monial.
C'est à Paray que Louis XI, en route pour « Monseigneur Saint Claude », célèbre Pâques le 7 avril 1482 [36]. Arrivant du Plessis-lès-Tours par Bourges, Nevers et Decize, avec d'encombrants équipages et une escorte de quelque six mille hommes d'armes [37], il y séjourne du 6 au 8 avril. Pour se trouver le 10 à Beaujeu, d'où il gagne Belleville-sur-Saône le lendemain, il a dû, selon toute apparence passer par le Bois-Sainte-Marie et par Aigueperse. À son retour, il est à Lyon le 2 mai, le 16 à Aigueperse [38] (d'où il convoque son chancelier à « Marsilly [Marcigny] les Nonnains »), à la Clayette du 18 au 20, le 21 à Essertines (?), le 22 au château d'Arcy, avant de s'embarquer sur la Loire [39]. De tels déplacements, où rien n'est laissé au hasard, dont toutes les étapes doivent être soigneusement préparées, supposent des chemins relativement praticables, plutôt que de précaires sentiers.
« En l'an de grâce MCCXXVI, ou mois de may - disent les Grandes Chroniques de France -, le roy... et tous les croisiez de son royaume s'assamblerent en la cité de Bourges et se mistrent à la voie par la cité de Nevers et de Lyons, et vindrent à Avignon... » [40]. Pourquoi Louis VIII préféra-t-il conduire son armée en Languedoc par Lyon, plutôt que par l'Auvergne ? « Parce que - répond la Chronique de Maître Guillaume de Puylaurens - la plaine lui permettait de faire arriver plus facilement des chariots et que le fleuve du Rhône lui était fort commode pour transporter par bateaux les vivres et tout ce qui lui était nécessaire » [41]. Partis de Bourges vers le 28 mai, les croisés seraient parvenus à Avignon le 10 juin [42]. Passèrent-ils par Beaujeu, ou par Charlieu et Thizy ? Un jalon nous manque entre Nevers et Lyon. Même incertitude en ce qui concerne les expéditions de 1215 et 1209, qui, elles aussi, joignirent à Lyon la vallée du Rhône.
Par contre, l'itinéraire suivi en 1190 par l'armée de la 3° croisade nous est parfaitement connu [43]. Philippe-Auguste a rencontré Richard à Vézelay, le 2 juillet. À la tête de leurs troupes, le 4 juillet, les deux souverains atteignent « Sanctum Leonardum de Curbenai » (Corbigny). Ils sont le 5 à « Mulins » (Moulins-Engilbert) et s'avancent ensuite par « Mons Escot » (Montécot, près de Semelay), Perrecy, « Sancta Maria de Bosco » (le Bois-Sainte-Marie) [44], « Beljiu » (Beaujeu) [45] et « Villa Franca » (Villefranche), pour atteindre Lyon le 10 juillet [46], ayant ainsi parcouru 250 kilomètres en sept jours, soit une allure moyenne de 35 km. par jour.
C'est encore le chemin de la Loire à la Saône par le Charolais et le Beaujolais qu'évoque la geste de Garin le Lorrain, composée au XII° s. par Jean de Flagy [47] : partis de Bordeaux dans la direction de Paris, ses héros infléchissent leur marche vers l'est - « droit vers Bourgogne... » -, d'Issoudun à « Bourbon Lanceis » (Bourbon-Lancy), et de là gagnent Lyon par « Biaugiu » (Beaujeu) et « Belle ville » [48]. Si ce n'est point là une preuve, du moins l'itinéraire, pour la région qui nous intéresse, est-il conforme à une réalité.
M.-C. Guigue [49] est donc tombé juste, à peu de chose près, lorsque, tirant argument des petits hôpitaux fondés, à l'intention des pèlerins et des voyageurs, à Aigueperse (1100) [50], Beaujeu (1240), Quincié (1240), Saint-Georges-de-Reneins (1263), il a délibérément conclu : « voie antique », tendant « par Beaujeu, dans la direction d'Aigueperse ». Encore semble-t-il ne pas avoir connu cette particularité, bien propre à étayer sa conjecture : un compte de la fin du XIV° s. mentionne, dans le ressort de l'archiprêtré d'Anse, un prior Sancti Nicecii l'Etra [51], et le prieuré bénédictin de « Saint Nizier Lestra », proche de Quincié, est cité avec le titre de paroisse dans un document de 1469 [52]. La via strata aurait elle-même succédé à une piste paléolithique, partant de la Saône au gué de Grelonges, et, par le seuil de Poyabadou, Saint-Nizier, Montmay, atteignant le couloir de l'Ardière, pour se glisser par les cols d'Ajoux vers les vallées du versant ligérien [53].
Que l'on débouche de la montagne à Varennes-sous-Dun ou au Bois-Sainte-Marie, la même bifurcation se présente : d'une part, Charolles et le Morvan ; de l'autre, Digoin et le val de Loire. La zone où s'enchevêtrent et se combinent les deux systèmes porte les marques d'une occupation et d'une circulation fort anciennes, Courtépée [54], à qui le curé de Saint-Symphorien, en 1777, a montré « une branche de la voie romaine près de la grande route nouvelle, entre sa paroisse et Dyo », signale aussi la découverte, aux Champs-Barlets, d'une colonne sculptée [55] et de médailles romaines. Non loin de là, entre la colline de Vaux et Maringue, au lieu-dit « Champ Déchy », des traces d'un établissement romain important ont été relevées ; et dans le bois de Baye, où l'on a trouvé des monnaies du Bas-Empire, des vestiges d'une chaussée sont encore visibles [56].
Aux chemins qui l'abordent, le cours moyen de l'Arconce offre plusieurs points de passage, entre lesquels ils ont pu de tout temps hésiter et choisir, suivant les saisons et la hauteur des eaux, l'état des ponts et des gués, sans parler de la concurrence des seigneurs riverains.
Construit en 1689 (peut-être sur l'emplacement d'ouvrages antérieurs), le pont de Changy est réparé en 1693, rebâti en 1697, consolidé en 1703, en 1715. Il menace ruine en 1728 [57]. Son rétablissement s'imposerait, en 1735, si l'on se décidait à perfectionner celui des deux chemins de Mâcon à Digoin (par Ozolles et Epinassy) qui l'emprunte ; mais c'est à l'autre, par Sainte-Cécile, le Terreau et Charolles, qu'est donnée la préférence [58], Vers 1770, le seigneur de Changy fera ouvrir à ses frais un embranchement jusqu'à la nouvelle route de Charolles à la Clayette [59].
C'est en 1476 que nous rencontrons pour la première fois le pont de bois de Lugny [60]. Un devis de 1566 le dit long de 22 toises, large de 5 pieds, pourvu de garde-fous, endommagé dans quelques-unes de ses membrures, que le seigneur péager devra rétablir sans retard [61]. L'administration bourguignonne, en 1742, laisse aux élus du Charolais, s'ils jugent « utile et praticable » la construction d'un pont à Lugny, le soin d'en traiter avec le marquis de Lévis, seigneur du lieu [62]. En 1770, elle admet le principe d'un embranchement qui, prenant près de Mazoncle sur la route de Paray à Charolles, pour joindre par Lugny et Maringue celle de Charolles à la Clayette, « communiquerait à Beaujeu et progressivement aux provinces du Lyonnais et du Forez... ». Mais la décision se fait attendre jusqu'en 1781. Et si le nouveau chemin, menacé d'être classé comme « finérot », est finalement inscrit au tableau des grandes routes (1784), il le doit au comte Marc-Antoine de Lévis, qui a fait édifier, pour la somme de 19.000 livres, trois arches de pierre sur l'Arconce, alors que les élus n'en accordaient que 2.400, pour un simple ponceau [63]. Du pont à Orcilly nous ne pourrions guère que présumer l'existence, si Cassini ne l'attestait pas formellement, sans d'ailleurs diriger par là le moindre chemin. La mention, dans un devis de 1684 (cité plus loin), de mauvais pas « au bas du village de Saint-Julien » [64], nous paraît être concordante, et rejoindre l'interprétation qui peut être tirée de la carte de G. de l'Isle.
Au milieu du XVIII° s., c'est - d'après Cassini - au gué de Vaux, par le « Moulin de Chamron » [65] et Nochize, que le grand chemin arrive de Paray, pour continuer vers la Clayette par Chevagny, Saint-Julien, la Noue, Saint-Germain, « les Bourlets » (les Champs-Barlets), la Fosse-Purcher et la Pouge [66].
Si, à la même époque, le Pont de Pierre n'est déjà plus qu'un « lieu-dit » (Cassini), le double trait figurant un pont apparaît encore sur des cartes de la fin du XVII° s., comme celles du p. Ménestrier (1697) [67] et de Sanson d'Abbeville (1699) [68]. Il s'agit du « pont de Chevenizet », dont les avenues, en 1537, sont en fâcheux état [69]. Dans les dernières années du XVII° s., si ce n'est tout au début du XVIII°, le marquis de Champrond s'offre à établir au bas de Chevenizet, « grand chemin du Mâconnais, Beaujolais, Brionnais et Lyonnais à Charolles, Paray, Autun, et par conséquent à Digoin », un pont « où les voitures à roues passeront en tout temps ». Là se trouvait autrefois, expose-t-il, « un pont de pierre dont les fondements sont merveilleux », au point de pouvoir supporter trois piles soutenant un tablier de bois. Pour l'entretien d'un tel ouvrage, il devrait disposer du revenu du péage que possédaient ses ancêtres. Il aménagerait en outre « un dépôt... aisé à charger, avec une chambre pour le garde ». De la sorte, les vins arrivant par la Clayette éviteraient deux ou trois dépôts ; ils seraient conduits directement à Chevenizet, et de là jusqu'à Digoin [70].
En 1684, les élus de Bourgogne adjugent l'entreprise « des ouvrages, constructions et réparations à faire aux grands chemins des paroisses de Saint Julien de Civry, Diou, Ouroux et Saint Symphorien des Bois..., pour la commodité et utilité du public allant de la ville de Charolles à Lyon et de celle de Paray à Mâcon... ». Afin d'en établir le devis [71], l'ingénieur Rouillié a dû parcourir, de part et d'autre de Saint-Julien [72], le « grand chemin de Paray à la Clayette et du port Digoin à Lyon » ; ensuite, le « grand chemin de la Clayette » jusqu'au « village du Faux » [73]. Après s'être rendu « au bas du château de Diou sur le grand chemin de Charolles à la Clayette », il a vérifié la nécessité d'un pont de deux arches sur la rivière de Lavaux, d'une levée du côté de Mans, « entre la Chapelle Saint Roch et la place de Tesure [Terzé ?].», d'un autre pont « plus avant... sur le chemin de Charolles à Mâcon et à la Clayette » [74], d'un autre encore « un peu plus avant dans le chemin qui va de Charolles au Bois Sainte Marie en un endroit appelé le Guay... » [75].
Le Bois-Sainte-Marie, jadis clos de murailles, était « considérable - constate Courtépée [76] - puisque les comtes de Mâcon y venaient souvent, tenaient des Officiers pour rendre la Justice, et y faisaient battre monnaie... » [77]. Aussi s'étonne-t-il a qu'un ancien Bourg, décoré d'un Hôtel des Monnaies, d'une Châtellenie Royale [78], d'un Prieuré, d'un Grenier à Sel [79], d'une Mairie, soit tombé dans un tel dépérissement, sans voie publique ni commerce... ».
Ce bourg, d'origine peut-être bénédictine, et dont le nom apparaît pour la première fois, dans une charte de 998, avec la mention d'une via regia de Vigoset ad S. Mariam [80], passe pour avoir hérité de la population, de l'archiprêtré, de la châtellenie et des foires de Dun, après que cette forteresse eût été rasée par Philippe-Auguste en 1180.
Que certains des chemins qui convergeaient sur Dun aient subi par la suite l'attraction du Bois-Sainte-Marie (comme plus tard celle de la Clayette), cela semble assez probable. En tout cas, il est hors de doute qu'aux XII° et XIII° s. deux voies importantes se croisent au Bois : celle de Villefranche à Digoin (et à Charolles), et cette via regia qui pourrait bien être essentiellement, au bas Moyen Âge, celle de Cluny à Charlieu [81], est rejointe au Bois-du-Lin (domus hospitalis du Bos Dolent, en 1248) [82] par le grand chemin de Mâcon à Digoin, si bien que, par elle, Mâcon communique à Marcigny, Iguerande et Charlieu [83].
Dans le « grant chemin tendent de Charroles à Bos Sainte Marie », qu'un terrier de la châtellenie d'Artus (1444) mentionne au finage de « Villequelleux » (Verquilleux), ne doit-on pas reconnaître un tronçon de la voie empruntée par la 3e croisade ? D'après le même terrier, deux autres grands chemins - qu'il est permis de supposer fort anciens - venaient, l'un du Mont-Saint-Vincent, l'autre (par Dondin) de Saint-Gengoux, se confondre près de Suin, pour prendre, par Artus, Beaubery et Cloudeau, la direction du Bois-Sainte-Marie [84].
Qu'un tel carrefour ait été pourvu d'un péage, rien de moins surprenant. Et le péage dont nous constatons l'existence à la fin du XIV° s., non seulement apparaît comme une survivance du siècle antérieur, mais pourrait bien être, lui aussi, un héritage de Dun.
Il ne nous est jusqu'à présent connu que par des copies (présentées en 1733) à l'appui d'une requête en maintien de ses droits, par Charlotte de Lorraine, princesse d'Armagnac, dame engagiste de la châtellenie royale du Bois) de deux tarifs, qui auraient été tirés : l'un, du terrier de cette châtellenie en 1396 : l'autre, « sur un extrait du terrier... étant en la Chambre des Comptes de Dijon, fait par les commissaires de sa Majesté en l'année 1466 » [85].
Voici quels en sont les « détroits », d'après la transcription de 1396 (nous donnons en italique les variantes de 1466) : « Le Péage du Bois appartenant au Roy notre Sire (a notre dit seigneur le Duc) dure et se estend du Bois (des ledit Bois) au bois de Quierre [86], et d'illec au Charne du Bois du Lin (au treue estant au dessus du village de Bosdulein) [87], et dudit Charne (treue) [88] a la grosse pierre du bois de Cavent (Crozan) [89], et d'illec au Pretour [90], et dudit Pretour à la grosse pierre du bois de Vers, et d'illec dessus la Vendenesse [91] a roche matin [92] et de la roche matin a la grosse pierre dessus la maison des costes (dessus Lespinay des costes) [93], et d'illec en Epinats de Mussie [94], et desdits Epinats a la pierre des foux [95], et d'illec a une grosse pierre dessous la maison Vignal (Vigneau) [96], et de ladite pierre a fausse porcher, et d'illec tendant par laut (le haut) des bois de Solail (Soleil) [97] a la Barberandiere [98], a Ozole et d'Ozole (et d'illec tirant) au bourg de Querre ».
Il se peut que la plupart des repères correspondent aux points où les chemins pénètrent dans le ressort de la châtellenie : le Bois-du-Lin, d'une part, Ozolles, de l'autre, sur celui de Mâcon à Digoin ; la grosse pierre des Côtes et les « bois de Soleil », sur celui de Propières à Charolles ; la Barbarandière et Quierre, respectivement sur ceux de Charolles et d'Artus au Bois-Sainte-Marie. Le Pretour pourrait se trouver sur le chemin de Mâcon à Charlieu par Aigueperse, les « Epinats » de Mussy marquant l'autre issue. À la Fosse-Purcher se rencontrent plusieurs chemins, venant du Bois-Sainte-Marie, de Varennes-sous-Dun, de la Clayette, de Charlieu par Baudemont, pour tendre de là vers Paray et Digoin, et vers Charolles.
Les taxes péagères, identiques en 1466 à celles de 1396, s'appliquent à des objets très divers [99] : denrées de prix (épicerie, draps de couleur, cordonnet, sauvagines) ; gros draps, bure, toiles ; gros et menu bétail, bêtes chevalines ; chanvre, huile, sel, vin, blé, harengs (ou garance ?), poissons ; laine, fil, fer, acier, mercerie, fustaillerie, coutellerie, faux, parchemin; fromage, œufs, aulx, oignons, etc.. « Au surplus ledit péage se conforme au péage de Macon ». Cette dernière disposition révèle assez le lien étroit qui unit les deux péages, dont les origines communes sont, peut-être aussi, contemporaines [100].
Ne leur seraient-ils pas non plus contemporains, les péages de Tourvéon, du Pont de Pierre, de Lugny, de Charolles et de Paray, postés - avec celui du Bois - sur le chemin de Villefranche à Digoin ? Et comment ne pas les imaginer tous plus ou moins solidaires, dans une même communauté d'intérêts ? [101]
Le Tourvéon, chef-lieu d'un pagus jusqu'au IX° s., a reçu plus tard des sires de Beaujeu le titre de châtellenie [102]. Un acte de 1564 mentionne « la seigneurie et chastellenie de Torvéon, qui... conciste en rante, cens, servis, peaiges, laydes et aultres droits seigneuriaux... ». Un autre document du XVI° s. ajoute aux revenus que procurent la plupart des seigneuries du Beaujolais : « les foyres et péage de Beaujeu... Le péage des Chenellestes ou Poulle à cause de Torvéon... » [103]. Lors d'une visite, en 1602, des domaines que le duc de Montpensier se propose d'aliéner, les habitants de Poule signalent, sur leur paroisse, « ung droict de péage par terre, qui dépend de ladicte seigneurie de Tourvéon... » [104].
Pour toute preuve de l'ancienneté du « Péage de Beaujeu et Tourvéon », un mémoire de 1779 cite une transaction de 1399 d'après laquelle les habitants de Villefranche étaient exempts des péages dans toute la terre de Beaujeu [105]. On se préoccupe, en 1788, d'« interpréter la pancarte » du péage de Beaujeu [106] et notamment « de supprimer un droit de quatre deniers imposé sur la charge à dos d'homme, droit qui répugne à l'humanité, de réduire la monnoye parisis, inconnue à la plupart des redevables, en monnoye ordinaire... ». En attendant, la majeure partie des redevables refusent « opiniâtrement » d'acquitter les droits, la maréchaussée se dérobe, les préposés à la perception sont souvent victimes « des voyes de fait les plus violentes » [107]. Il y a loin de cette caricature à ce que l'on peut imaginer du vieux péage de Tourvéon, coiffant les cols du Haut-Beaujolais. Autant qu'on en puisse juger, les droits étaient jadis perçus : à Beaujeu, sur les marchandises transportées vers Aigueperse et le Bois-Sainte-Marie ; à Chénelette, sur celles qui montaient de Charlieu et de Chauffailles, ou, par Propières, de Dun et de la Clayette ; à Poule - si tant est qu'il y eût là une perception distincte de celle de Chénelette -, sur celles qui arrivaient par la vallée d'Azergues [108].
Tous les titres qui établissent les péages du comté de Charolais ne peuvent être justifiés, explique un mémoire de 1688, « la plus grande partie ayant été portée dans les Chambres des Comptes de Dijon et de Dole ou dans les archives du bureau des finances de Bruxelles pendant que ce Comté a été possédé par ceux de la maison d'Autriche... comme auparavant il l'avait été par les comtes de Chalon, par les anciens et derniers Ducs de Bourgogne et par les Comtes d'Armagnac... ». Mais outre que la possession légitime « n'est pas moins ancienne que le comté de Charolais », il n'est que de consulter les comptes produits de temps en temps par les receveurs du comté, en 1395, 1443, 1462, 1463, etc., ainsi qu'un livre où sont précisés les limites et le tarif du péage de Charolles en 1449 [109], « sans que par tous les titres ci-dessus énoncés il paraisse que Monsieur le Comte du Charolais soit obligé d'entretenir ni réparer aucuns ponts, chaussées ni chemin dans les limites desdits péages... » [110].
Du péage de Charolles, nous ne retiendrons ici que la limite méridionale, qui suit de près celle du comté : « .. .tyrant contre la maison Pasqua de Vernul [Verneuil], laquelle maison est située es rippes [les Rêpes] de Vernul entre Vernul et Chassaigne. Et d'illec au pas de Jarre [les « Places Jarts » de Cassini] et Villemartin. Et dudit pas de Jarre en tyrant à la maison Quarré de Nochise... ». Un commis à la recette est établi à Maringue [111].
En 1742, la princesse de Sens, affirmant ses droits sur les péages du Charolais, est à même de produire des titres suffisants en ce qui concerne ceux de Charolles, Toulon et Paray ; mais pour ceux du Mont-Saint-Vincent, de Sanvigne et de Lugny, « elle n'a en sa faveur que la possession actuelle et celle de ses auteurs de temps immémorial ». Les prétentions du prince de Condé, en 1771, ne seront pas plus solidement fondées [112]. Or l'enquête de 1688 sur les titres des propriétaires de péages nous révèle, d'après un terrier de 1566 portant déclaration des droits seigneuriaux de la baronnie de Lugny, une très opportune précision. Il existe, en effet, un « péage d'Arfeuille »[113] appartenant au seigneur de Lugny, péage « qui de tout temps s'est levé par ses fermiers et commis sur les passants et repassants..., sur les personnes conduisant marchandises, à la moitié du prix du péage du Seigneur comte du Charolais, pour raison de quoi ledit seigneur de Lugny doit maintenir et entretenir... [le] pont dudit Lugny... en sorte que l'on puisse passer et repasser à pied et à cheval... » [114].
Quant au péage de Paray-le-Monial, tout ce que nous en savons c'est qu'en 1271, Perrin, fils de Girard de Semur, en vendit à Hugues, duc de Bourgogne, « la tierce partie qui lui appartenait... pour le prix de quatre vingts livres viennoises » [115].
Digoin - une des étapes majeures de la navigation fluviale, port de transit et entrepôt, chantier de construction de bateaux - fut aussi, de bonne heure, au confluent de l'Arroux, de la Dheune-Bourbince et de portages relativement faciles depuis la Saône mâconnaise, le nœud d'un large éventail de voies terrestres, relié par des gués et des bacs au réseau d'outre-Loire. Non seulement les chemins de Lyon en Charolais [116] poursuivaient en direction de Bourbon-Lancy par une branche commune, mais ils avaient aussi, à la hauteur de Digoin, leurs prolongements au delà du fleuve. Sur la rive gauche, en effet, près d'Estrée (cne Molinet, Allier), s'opérait leur jonction avec la route de Lyon à Paris, d'où se détachaient, entre Pierrefitte et l'abbaye de Sept-Fons, les chemins de Moulins et de Bourges [117].
Une malencontreuse bévue (l'identification erronée de l'un des six péages que désigne la charte de 1190, octroyée aux marchands de Gênes par le duc de Bourgogne) [118] a donné lieu à d'étonnantes interprétations : itinéraire de Gênes aux foires de Champagne par le Mont-Cenis, Charolles, Beaune, Chalon-sur-Saône, Dijon, Châtillon-sur-Seine [119] ; choix offert, aux Flamands se rendant en Italie, entre la voie fluviale (Saint-Jean-de-Losne, Chalon) et une voie terrestre par Beaune et Charolles [120]. A ce propos, Henri Drouot, qui ne voyait aucune raison au « crochet » des Flamands par Charolles, admettait que les Génois aient pu « de Mâcon, ou même de Lyon, gagner Charolles (et Digoin ou Bourbon-Lancy), le val de Loire et le centre de la France » [121]. Force nous est toutefois de renoncer à la consécration, d'ordre international, qu'eût apportée au chemin de Villefranche à Charolles et à Digoin la charte de 1190. Car le péage en cause, « Chaegne », n'est évidemment pas Charolles, mais bien Chagny [122], sur l'artère maîtresse du transit entre le Nord et les pays méditerranéens.
Il n'en reste pas moins qu'au bas Moyen Âge un chemin relie directement Villefranche et Belleville à Charolles, à Digoin, à Bourbon-Lancy, par les cols du Beaujolais, les confins sud-occidentaux du Mâconnais, et les vallées du Charolais méridional. Chemin péager, par où communiquent les deux grands courants, à la fois terrestres et fluviaux (Loire et Saône), sur lesquels il s'embranche, et qui, selon toute vraisemblance, n'est pas sans tirer d'eux une partie du trafic dont il est parcouru. Grand chemin que viennent croiser d'autres chemins - comme lui péagers, semble-t-il -, tendant de Chalon, de Cluny, de Mâcon, vers Marcigny, Charlieu, le Forez, le Velay, l'Auvergne...
Groupant dans son enceinte fortifiée, autour de sa belle église à trois nefs, les institutions d'un puissant bourg féodal, le Bois-Sainte-Marie commande tout ce système routier, que conditionnent essentiellement deux courants de circulation, débordant de beaucoup le cadre régional : l'un, dirigé du nord-est au sud-ouest, celui des expéditions bourguignonnes en Espagne et des pèlerins de Compostelle, jalonné par des filiales clunysiennes [123] l'autre, du nord-ouest au sud-est, qui fut l'itinéraire d'une grande croisade, puis, bien plus tard, d'un royal pèlerin, et dont la fonction économique ne paraît pas douteuse.
L'apparente cohésion de cet ensemble ne résistera pas à certaines vicissitudes du XV° siècle : en particulier à la déchéance du grand chemin latéral à la Loire, rapidement supplanté par la route du Bourbonnais, à la ruine des remparts et des foires du Bois-Sainte-Marie, à la concurrence du nouveau bourg dont Louis de Chantemerle a fait, au lendemain du traité d'Arras, sa « ville neufve de La Clayete » [124].
D'après ce que laisse entrevoir, sur l'évolution du réseau d'entre Saône et Loire, une rapide enquête à bâtons rompus, n'est-il pas permis de penser qu'il y aurait beaucoup à attendre d'une recherche méthodique ?
Léon Blin
[Source : Annales de Bourgogne, Tome XXIX, n° 113, pp. 7-28, Janvier-Mars 1957]
Références
- 1. Briefve Description du Pays et Comté de Charolais, par Antoine Maleteste, lieutenant du Charolais pour le roi, 16 février 1571 (Bibl. Nat., ms. fr. 4078, f° 6 v°). Une allusion aux rapports du Lyonnais avec le Charolais par la vallée d'Azergues, « grâce à laquelle l'industrie de la soie, encouragée par nos monarques pour concurrencer l'Italie, a poussé une pointe jusqu'à Chauffailles » : G. Reuchsel, Mâconnais et Charollais sous les couleurs de Lyon (XVI° et XVII° s.), dans A A M, t. XLI, 1952-1953, p. 6-11.
- 2. J. Deniau, La commune de Lyon et la guerre bourguign. (1417-1435), Lyon, 1934 in-8°, XIX-651 p. (p. 39, note). Le chemin de Germolles à Belleville, par la vallée de la Grosne orientale (Ouroux-Saint-Antoine) et le Fut d'Avenas, fait partie de l'ancienne voie rom. d'Autun à Lyon, utilisée jusqu'au XVI° s. (M.-A. d'Aigueperse, Recherches sur les quatre grandes voies rom. de Lugdunum, dans Rev. du Lyonnais, 3° série, t. XV, 1873, p. 325-341 ; Ch. Perrat, L'autel d'Avenas..., Lyon, 1933, in-8°, 100 p.).
- 3. Antérieurement : chemin de gr. communicat. n° 7 bis, « de Lyon à Charolles » (cf. J. Germain, Routes du Rhône..., Paris, 1936, in-8°, 241 p., cartes ; p. 219-225).
- 4. La section Lamure-Paray est ouverte au public le 6 septembre 1900 : c'est la mort de « l'antique et grinçante diligence de Lyon aux Écharmeaux, la dernière de la région... » (Bull. Soc. Sc. et Arts du Beaujolais, t. I, 1900, p. 242).
- 5. Plus modestement : de la Saône (Belleville) à la Loire (Pouilly), par Beaujeu, les Écharmeaux et Charlieu (V. infra, p. 13, note 1).
- 6. J. Fayard, Cahiers des paysans beauj., dans Rev. Hist. Lyon, t. I, 1902 (p. 370).
- 7. Mémoire cité in ext. par J. Germain, op. cit., p. 222-225.
- 8. A. Steyert, Nouv. hist. de Lyon..., Lyon, 2 vol. gr. in-8°, II, 1897, p. 224 ; A. Devaux, Noms de lieux de la rég. lyonnaise, Lyon, 1898, in-8°, 48 p. (p. 21) ; E. Rolland et D. Clouzet, Dict. illustré des communes du Rhône, Lyon, 1901-1902, 1, p. 291. A. Grenier range « Létra » parmi les formes qui « apparaissent bien comme des dérivés authentiques de strata » (Archéol. gallo-rom., t. II, Paris, 1934, p. 246).
- 9. A. Longnon, Pouillés Prov. Lyon, Paris, 1904, in-8°, p. 9 et 40.
- 10. Voies antiques du Lyonnais..., Lyon, 1877, in-8° (p. 38, 70 et carte). Selon L. Jacquet : « Au sortir de Chessy la route suivait le haut de la vallée, traversait le Bois-d'Oingt et Oingt. Puis elle se dirigeait vers Létra, suivant vraisemblablement le tracé actuel du chemin, puis du sentier, qui d'Oingt passe au pied de Montgravais et s'en va à Létra ». Un château-fort avait été construit à Ternand vers la fin du XII° s. par l'archevêque de Lyon, Jean Bellesmains, pour contribuer, avec Châtillon, Chessy et Oingt, à la sécurité de la route qui remontait la vallée, et pour tenir en échec la place de Chamelet, ancienne possession du comté de Lyon, tombée au pouvoir des sires de Beaujeu (Notes hist. sur la paroisse de Ternand, dans La Croix du Rhône, 11 déc. 1927).
- 11. Op. cit., p. 351-352.
- 12. E. Fournial, La route de Paris à Lyon et l'importance commerc. de Charlieu au bas Moyen Âge, dans Bull. Diana, t. XXIX, 1946, p. 210-243. On pouvait d'ailleurs, en partant de Lyon, atteindre Charlieu aussi bien que Roanne après une brève incursion dans la vallée d'Azergues, c'est-à-dire en joignant à Dorieu (au confl. de la Brévenne) l'ter quadrigale, que les terriers désignent indifféremment comme tendant à Saint-Clément et à Tarare (V. Durand, Recherches sur la station gallo-rom. de Mediolanum dans la cité des Lyonnais, dans Recueil de mém. et doc. sur le Forez, publ. p. la Société de « La Diana », Saint-Etienne, 1873, in-8°, p. 71, note). Autre variante probable : par la vallée d'Azergues jusqu'aux Ponts-Tarrets, pour attendre Tarare par les Olmes, Saint-Clément par la vallée du Soanan.
- 13. C'est à tort que G. Lizerand (Dossier de l'affaire des Templiers, Paris, 1923, in-16) place à Lamure la commanderie de « La Muce » ; il s'agit de celle de « Laumusse », sur la route de Mâcon à Bourg-en-Bresse.
- 14. Cf. infra, p. 24, n. 6.
- 15. Nom donné en 1710 au nouveau siège de la paroisse de Dun-le-Roi (S.-et-L.).
- 16. D'une façon générale, nous renvoyons à la carte au 1/ 80.000° (E.M.), à défaut de la nouvelle carte au 120.000° de l'Institut géographique national, dont les feuilles de Beaujeu et Charolles n'ont pas encore paru.
- 17. H. Mouterde, La Clayette..., Paray-le-Monial, 1931, in-16, 80 p. 3.
- 18. Voir infra, p. 20.
- 19. Cassini donne le tracé de ce chemin, qui, sur la carte au 80.000°, apparaît encore dans une succession de sentiers, depuis Matour jusqu'à Varennes (sur son parcours : un Sermaise, près de Billebin).
- 20. « Maison forte de la B. », 1369 : L. Lex, Fiefs du Mâconnais, Mâcon, 1897, in-8°, (p. 23). En 1474, le seigneur est Édouard de Damas : G. Dumay, État milit. et féod..., dans M S E, t. XI, nouv. série, 1882. Érection en marquisat de Drée, 1768 (Arch. S.-et-L., B 1255).
- 21. R. du Corail (Terzé, Mâcon, 1944, in-8°) la considère comme « à l'écart de tout trafic », dans un pays « dépourvu de voies de communication » ; traitant des XVII°-XVIII° s., il ne mentionne pas une seule fois le pont sur l'Ozolette. A. Grenier cite le nom de Terzé parmi ceux qui peuvent rappeler une borne milliaire (ad tertium lapidem), ou tirer tout simplement leur origine du gentilice Tertiacum (Man. Arch. gallo-rom., 2° partie, Paris, 1934, in-8°, p. 251). À Mans se trouvait une maison abbatiale dépendant de Paray-le-Monial : « ...mansum quem appellant ad Montem », « ...mansum quem dicunt ad Mansum » (U. Chevalier, Cartul. du prieuré de Paray-le-Monial, Paris, 1870, in-8°, charte n° 42, p. 27).
- 22. V. infra, p. 14 et suiv.
- 23. Arch. S.-et-L., C 716, n° 54. Epinassy : siège d'une station de Templiers dépendant du Grand Prieuré d'Auvergne (cf. C. Lavirotte, Mém. statist. sur les établissements des Templiers..., Paris, 1853, in-8°, 72 p. ; A. de Charmasse, État des possess. des Templiers..., dans M S E, t. VII, 1878, p. 105-147 ; R. du Corail, Une commanderie... en Charolais : Epinassy, Mâcon, 1942, in-8°). La plupart des titres et des terriers sont aux Archives S.-et-L. (cf. Inv. somm. Arch. Rhône, H 2090).
- 24. Bibl. mun. Dijon, ms. 725, 437 ter, p. 105.
- 25. Arch. C-d'Or, C 3870, 4364, 7521, 7523, 7524.
- 26. Arch. S.-et-L., C 718, n° 14.
- 27. Arch. C.-d'Or, C 2. La présence de plusieurs chapelles dédiées à saint Roch le long du chemin « vallée d'Azergues-Terzé-Charolles » aurait pu témoigner de l'unité comme de la vitalité de cette voie à une époque déterminée. Les résultats de notre enquête à ce sujet sont jusqu'à présent peu probants. Citons simplement ces chapelles, d'après la carte de Cassini : Châtillon-d'Azergues (XII° s. ?), Grandris (XV° s.), Ferras (cne de Poule), Varennes (à l'intersection des chemins de Varennes à Curbigny et du Bois-Sainte-Marie à la Clayette, distincte de la chapelle de la Croix-Bouthier décrite par H. Mouterde, Paray-le-Monial, 1928, in-16, 14 p.), Mans (XIII° s. ?).
- 28. Arch. S.-et-L., B 712. Voy. aussi M. Besançon, Passage de François Ier à Villefranche, dans Bull. Soc. Sc. et Arts du Beauj., 1903, p. 42-46. Peut-être François Ier prend-il le même chemin en 1538 : à Lyon le 31 juill., à Paray le 3 août ; son séjour à la Clayette (sans quantième) doit se placer le 2 août (Catal. Actes François Ier, t. VIII, 503).
- 29. Arch. Côte-d'Or, C 4364 ; Arch. S.-et-L., C 718, n° 8. Le nouveau tracé paraît être dans la direction générale d'un vieux chemin de Charolles à Charlieu par Tourny, la Croix-Rosier, la Fosse-Purcher, la Pouge, Montgély, le Vieux Bourg de Baudemont, Verfay.
- 30. Sur le cours supérieur du Botoret, affl. r. g. du Sornin.
- 31. Cf. L. Blin, La route beaujolaise de Saône à Loire au XVIII° s., dans M S H D B, 1942, p. 84-126 ; et à part, Dijon, 1942, in-8°, 43 p., carte. Dans le compte-rendu qu'il donne de cette étude, M. L. Champier s'interroge sur la configuration de l'ancien Mâconnais, avec ses annexes charolaise et brionnaise : « Nous pensons - écrit-il - que le lien est surtout d'ordre stratégique : le contrôle du passage Saône-Loire, où les sires de Beaujeu assirent leur puissance comme aussi les Mâconnais leur particularisme tenace... » (Etudes Rhod., 1946, p. 86-88). Stratégie dont ou verra plus loin se dessiner le caractère fiscal.
- 32. J. Fayard, op. cit., p. 488.
- 33. Arch. C.-d'Or, C 4362 ; Arch. Rhône, C 72, pièces 76, 83, 94, 95. V. aussi : L. Blin, op. cit., p. 38-39.
- 34. V. aussi la Description de N. de Nicolay, 1573 (réf. Dans L. Blin, op. cit., p. 3-4). À partir de Digoin, descente de la Loire en barque jusqu'à Bonny, Briare ou Gien ; trajet par terre jusqu'à Montargis, où le Loing devient navigable.
- 35. Le chemin, dont les traces sont encore nettement visibles, passe un peu au-dessous du Vieux-Bourg de Saint-Bonnet, au lieu-dit « Creux de l'Agneau », et aboutit à la route d'Aigueperse à Saint-Bonnet à proximité du cimetière d'Aigueperse (communiqué par M. Carrichon, instituteur à Saint-Bonnet-des-B.).
- 36. G. Gros, Louis XI pèlerin à Saint-Claude..., Besançon, 1946, in-8°, 178 p.
- 37. Chron. de Jean de Troyes, dans Nouv. Coll. Mém. Hist. France, t. IV, p. 345.
- 38. G. Gros fait erreur en supposant qu'il remonte la Saône jusqu'à Mâcon, pour se diriger de là sur Marcigny (op. cit., p. 147).
- 39. Lettres de Louis XI..., publ. par J. Vaesen. Le 21, Louis XI écrit d'un lieu que J.V. identifie à «les Bardines » (cne du Bouchaud, Allier), bien que le mot lui semble commencer par un S (id., t. IX, p. 224). Ne s'agirait-il pas plutôt du château d'Essertines (les Sertines, cne de Briant, S.-et-L.), à mi-chemin entre la Clayette et Marcigny ? Sur les seigneuries d'« Essertenne » et d'Arcy, en 1474 : G. Dumay, op. cit., p. 111-112 et p. 118. Sur Arcy : Chartes du Forez, t. XIII, p. 332 et suiv.
- 40. Publ. par J. Viard, t. VII, Paris, 1932, in-8° (p. 20). V. aussi Extr. des Chron. de Saint-Denis, dans Rec. Hist. Fr., t. XVII, p. 421.
- 41. Trad. du lat. par Ch. Lagarde, Béziers, 1864, in-12 (p. 185-186).
- 42. Chronique latine de Guillaume de Nangis, Éd. Géraud, t. I, p. 175. Au départ de Lyon : « ...cinquante mille chevaliers et hommes d'armes à cheval, sans compter les fantassins dont le nombre dépasse tout calcul » (Grande Chronique de Matthieu Paris, trad. par A. Huillard-Breholles, t. III, p. 315).
- 43. Cf. L. Delisle, Cat. des Actes de Philippe-Aug., Paris, 1856 : actes datés de Vézelay (320-323), Corbigny (324), Perrecy (325), « Apud Moransium » (Morancé, con d'Anse: 326), Lyon (327). V. aussi : Itinerarium peregrinorum et Gesta regis Ricardi, éd. Stubbs, 1864 ; Ambroise, Estoire de la Guerre Sainte, éd. G. Paris (Doc. inéd. Hist. Fr., Paris, 1897, in-4°) ; A. Cartellieri, Philipp II August...,t. lI, Der Kreuzzug (1184-1191), Leipzig-Paris, 1906, in-8° ; L. Landon, The itinerary of king Richard I..., Londres, 1935, in-8°.
- 44. A. Longnon, Pouillés... : archiprêtré du B.-Ste-M. (p. 64 E, 65 F), « Boscus » (p. 72 C), « Prioratus Beate Marie de Bosco » (p. 76 D).
- 45. Stubbs lit « Belivi » et traduit Belleville. En faveur de Beaujeu : G. Paris, op. cit., p. LXVIII ; A. Cartellieri, op. cit., p. 117, n° 5 ; L. Landon, op. cit., p. 37.
- 46. D'après Ambroise (op. cit., p. 359) : à Lyon, l'armée comptait bien 100.000 hommes.
- 47. Li Romans de Garain le Loherain, publ. par p. Paris, Paris, 1833, 2 vol. in-12 ; J. de Flagy, Garain le Loherain, chanson de geste, éd. p. Paris, Paris, 1862, in-18.
- 48. Sur la carte dont il accompagne ses Französischen Verkehrstrassen nach den Chansons de Geste, W. Wilke, d'après ces seules indications, trace une transversale Issoudun-Belleville (Halle, 1910, in-8°, X-90 p., fasc. 22 des Beihefte zur Zeitschrift fur roman. Philologie).
- 49. Op. cit., p. 38 et carte.
- 50. Des religieux y furent établis « pour prendre soin des malades et des voyageurs » ; mais, devenu un refuge de « vagabonds et de gens mal famés », il fut converti en 1288 en une fondation purement religieuse. Cf. La Roche La Carelle, Hist. du Beaujolais, Lyon, 1852, t. II (p. 6-7), qui s'est inspiré des Mémoires de Pierre Louvet, publ. par L. Galle et G. Guigue, Lyon, 1903, 2 vol. in-8°.
- 51. A. Longnon, Pouillés..., p. 41.
- 52. Cartul. Savigny, t. II, p. 1026, n° 16. Saint Nizier Lestra sur la carte du Gouvernement général du duché de Bourgogne..., de H. Jaillot. En 1754, le prieuré de Saint-Nizier Lestra est attribué au curé de Quincié (Arch. Rhône, E suppl. S 30).
- 53. C. Savoye, Beaujolais préhist., Lyon, 1899, in-8°, 214 p.
- 54. Voyages de Courtépée..., dans M S E, t. XXI, 1893, p. 63-128 (p. 113 et 123).
- 55. Existe aujourd'hui encore, chez un habitant de Saint-Symphorien. Il s'agit vraisemblablement d'une colonne au dieu-cavalier, semblable à celles, assez voisines, de Chauffailles et de Varennes-Reuillon. M. E. Thevenot, qui lui consacre une notice, constate que les monuments de cette nature sont situés près de voies de communication importantes (Les monuments et le culte de Jupiter à l'Anguipède dans la cité des Éduens dans M C A C, t. XXI, 1938-1939, p. 427-498).
- 56. Renseignements communiqués par M. F. Lacroix, directeur d'école à Saint-Julien-de-Civry.
- 57. Arch. C.-d'Or, C 7521 à 7524.
- 58. Arch. S.-et-L., C 716, n° 54.
- 59. Courtépée, Description..., IV, 1779, p. 67.
- 60. Arch. S.-et-L., B 720.
- 61. V. infra, p. 26, note 2.
- 62. Arch. C.-d'Or, C 7524, et C 3360, f° 211.
- 63. Id., C 4366. Ce chemin figure sur la Carte itinér. du Duché de Bourg., de Seguin, mise à jour en 1780.
- 64. Voy. infra, p. 19, note 3.
- 65. Étang Charron (E.M.). En 1778, les propriétaires des bois de Champrond sont tenus d'arracher « les troncs d'arbres et souches... dans le nouveau chemin... par lequel on passe pour venir de Busseuil, Nochize et autres lieux à Paray » (Arch. S.-et-L., B 782).
- 66. La carte au 80.000° montre, depuis la Noue jusqu'à la Fosse-Purcher, des chemins de terre à direction rectiligne qui pourraient représenter un tracé antérieur, avec embranchements vers le Bois-Sainte-Marie, Curbigny et Varennes, la Clayette.
- 67. Le Gouvernement Général et Militaire du Lyonnais.
- 68. Bailliage de Mascon.
- 69. Arch. S.-et-L., B 758. Un texte de 1570 signale un mauvais pas « à l'endroit des prés appelés prés Thevenin..., qu'il est impossible de passer à char, charrette, ni à cheval, lequel... provient d'une conduite d'eau qu'on a fait de nouveau du chemin tendant de la Clayette à Amanzé » (Id., F, 29, n° 27). Or Cassini place au lieu-dit « l'Hôpital », tout près des Thevenins, les ruines d'une chapelle, qui s'élevait peut-être au bord d'un chemin de la Clayette au Pont-de-Pierre. Relevons enfin, dans un plumitif des audiences de la justice seigneuriale d'Amanzé, en 1526, la recommandation « de non enchérir les viandes aux romiers ny les troubler aucunement », Arch. S.-et-L., B 712).
- 70. Arch. S.-et-L., C 715. Sur le péage évoqué, peut-être consulterait-on utilement les papiers de la famille de Vichy, détentrice du fief de Champrond depuis 1371 (V. Inventaire arch. mun. Roanne, I, fonds Saint-André, Noëlas et Vichy, dressé p. 15. Fournial, Roanne, 1955, in-4°, 78 p.). Notons encore le passage (gué ou planche) indiqué par la carte déjà citée du p. Menestrier au « Moulin la Reconce » (Moulin d'Arconce ; apparemment sur une chemin de la Clayette à Paray, par Oyé et Poisson) ; et le « pont de Saint-Christophe » (construit en 1731 : cf. Courtépée, op. cit., t. IV, 1779, p. 307, restauré en 1746 : Arch. C.-d'Or, C 4359), que Cassini situe à la hauteur des Hayes, paroisse de Varenne-en-Brionnais (bifurcation possible : Paray, par Poisson ; Digoin, par Grand Sélore et Saint-Yan).
- 71. Arch. C.-d'Or, C 4364.
- 72. Nous n'avons pas pu identifier avec certitude : « un endroit... appelé les Ganaux ou il y a une fondrière et quantité d'eaux... » ; le « pont du Couteau » (?), où le chemin est « très mauvais pour les chariots et cavaliers, les gens de pied passant sur des planches de bois ». Entre le « moulin Gassot » (Moulin Cachot ?) et le chemin de Civry, le ruisseau doit être nettoyé.
- 73. « Fausse Purcher » (Cassini) ?
- 74. La partie commune à ces deux directions peut s'entendre : du pont de Terzé à l'oratoire déjà cité.
- 75. Peut-être un gué près de Moulin-la-Cour, sur un petit affluent r.g. de l'Ozollette.
- 76. Op. cit., t. IV, 1779, p. 256-268.
- 77. « ...seigneurie routière..., - écrit M. G. Duby - écartelée le long des antiques itinéraires dont le comte est toujours le gardien », en particulier celui que jalonnent Vigousset et Dun, et par la suite Châteauneuf (La société aux XI° et XII° s. dans la région mâconnaise, Paris, 1953, in-8°, 688 p., p. 454-455).
- 78. Succédant à la châtellenie comtale ; intitulée dès 1239, et pour plus d'un siècle, « Châtellenie de Bois et Dun » (J. Roussot, Essai sur l'orig. de qq. châtellenies roy. du baill. de Mâcon, dans A A M , 3° sér., t. XXXVIII, 1946-1947, p. 116-126). D'après un compte de 1398 : « ...affermée douze vingt livres... le roy [y] a une maison... où le chastellain tient sa court et où sont les prisons » (G. Jeanton, Les plus anciens comptes roy. et duc. du baill. de Mâcon, dans A A M, 3° sér., t. XVIII, 1913, p. 15-44). Des lettres pat. de Louis XI, 22 sept. 1477, portent reprise de fief à lui faite de cette châtell. (L. Lex, Fiefs du Mâc., Mâcon, 1897, in-8°, p. 21-23, 33, 164). Elle subsistera jusqu'en 1789 ; dernier engagiste, marquis de Drée, 1757 (Arch. Nat., O1 1009).
- 79. Transféré plus tard à la Clayette ; peut-être ravitaillé en sel de Nantes par Digoin ou Marcigny (le Beaujolais se fournissait alors, par le Rhône et la Saône, aux salines de Peccais : cf. p. Perroy, Fiscalité roy. en Beaujolais aux XIVe-XV° s., dans Moy. Âge, 2° sér. t. XXIX, 1928, p. 5-47).
- 80. Charte 517 du cart. d'Odilon ; n° 2458 des Chartes de Cluny. Voie de Feurs à Autun, pense Th. Chavot (Mâconnais, géogr. hist., Paris, 1884, in-16, p. 290, n. 2) ; se confondant probablement vers Suin, ajoute G. Jeanton, avec la branche occid. (par Brandon) de la voie Belleville-Autun (Mac. gallo-rom., rég. Cluny, Mâcon, 1906, in-8°, p. 5). M. Chaume fait siennes ces interprétations (Origines..., II, fasc. 2, p. 687). Vigousset, cne de Montmelard : dépendance des Templiers de Bois-du-Lin (v. infra, p. 21, n. 2).
- 81. Parmi les chemins mentionnés dans la bulle de Pascal II (1106) : celui de Cluny à « Sainte-Marie-du-Bois », par Jalogny, Saint-Léger, Bergesserin, Trivy (Th. Chavot, op. cit., p. 292), M. G. Duby prolonge la via regia : au N. par Cluny, Saint-Gengoux, Mellecey ; au S.-O. « en direction, de Feurs » (op. cit., p. 44). En 1340, deux nonces du pape passent à Charlieu, se rendant à Cluny (de La Rochette, Hist. des évêques de Mâcon, Mâcon, 1866-1867, in-8°, t. II, p. 305).
- 82. L. Niepce, Grand Prieuré d'Auvergne, p. 243, cité par Th. Chavot (op. cit., p. 74). « Boisdoleyn », dépendance d'Épinassy (cf. A. de Charmasse, État des Possess., p. 134). Chapelle de « Bosdulain », terrier du « membre de Bosdulain » : Arch. Rhône, H 2014 (Bois-du-Lin, cne de Dompierre-les-Ormes). Remarquer la « Maison rouge » placée par G. de l'Isle (op. cit.) sur le ruisseau de Trambly.
- 83. Un acte de 1529 délimite, au col de Tramayes, une terre « confrontée d'orient par le chemin allant du Bois Sainte Marie à Mâcon... » (de Chansiergues d'Ornano, Notes s. Tramayes, dans A A M, 3° sér., t. XL, 1950-1951, p. 31-38).
- 84. Du moins réduisons-nous à ce schéma les données suivantes (que nous devons à l'obligeance de M. Jean Richard) : « grant chemin tendent de Dondain à Bos-Sainte-Marie », sur les terres d'Artus, de la Roche près Charnay, hameaux de Beaubery (Arch. C.-d'Or, B 949, f° 131 v°), de Tillay, ham. de Suin (id. B 957 bis, f° 109 v°) ; « grant chemin... de Mont Saint [Vincent] à Bos Sainte Marie », sur Charentigny, ham. de Suin (id., B 949, f° 131 v°) ; « chemin tendant de Saint Jengou au Bois Sainte Marie », sur Chiddes (id., B 957 bis, f° 147). Non identifié : « Bacey », « grant chemin... du Bos Sainte Marie à Clugny » (id., B 949, f° 131 v°). M. L. Armand-Caillat suppose que la voie rom. de Chagny à Cersot se prolongeait au S. par Genouilly, coupait à Saint-Bonnet-de-Joux celle d'Autun à Belleville, « et gagnait Roanne en droite ligne par Beaubery et Charlieu » (Chalonnais gallo-rom., Chalon-s.-S., 1937, in-8°, p. 14). Ni Cassini, ni Demiège (Carte du Mâconnais, 1775) ne font aboutir une route au Bois-Sainte-Marie par le N. ; mais G. de l'Isle (op. cit., 1709) en trace une de Chalon à la Clayette par Genouilly, Saint-Bonnet, Artus, Cloudeau et le Bois-Sainte-Marie.
- 85. Copies collationnées à la Clayette, 29 fév. 1732 (Arch. Nat., H4 3118) ; mentionnées dans Arch. C.-d'Or, C 337 (de plus amples justifications sont vainement demandées en 1759 depuis de nombreuses années, ce péage n'est plus levé). Nous ne pensons pas que ces documents puissent être apocryphes.
- 86. « Quiert» (Cass.) ; « Quiart » (Nouv. État général... des Villes, Bourgs..., Dijon, 1783, in-40) ; Quierre, écart d'Ebouton, cne de Beaubery.
- 87. V. supra, p. 21, note 2.
- 88. « Charne » (syn. de « trêve »), dans le sens de charnière, lat. cardinem, accus. de cardo, gond (O. Bloch, Dict. étym.) ; « ce qui appartient au gond sur quoi la chose tourne » (Littré).
- 89. Ou de Saint-Cyr, à l'E. de Montmelard.
- 90. Non identifié. Peut-être sur les limites d'Aigueperse et de Saint-Bonnet-des-Bruyères.
- 91. cne de Saint-Igny-de-Vers.
- 92. La Roche, au N. de Vers (?).
- 93. Les Côtes (Cass.), dans la vallée du Sornin (cne de Saint-Igny-de-Vers). Sans doute une zone couverte de buissons épineux (ainsi : les Épinées, cne d'Anglure-sous-Dun).
- 94. Mussy-sous-Dun.
- 95. M. Aupècle, instituteur à Mussy, nous signale un lieu-dit « La Roche des Foux », sur le chemin de Mussy à Saint-Racho, tout près de l'emplacement de la chapelle de Perret, aujourd'hui disparue, à peu de distance de la jonction des communes de Mussy, Saint-Racho et Varennes, avant la délimitation de 1858. Sur les mégalithes, très nombreux dans cette région, et leur corrélation avec d'anciennes limites : G. Bonnet, Etudes sur le Charolais préhist., dans A A M, t. IX, 1904, p. 336-419.
- 96. Probablement : les Vigneaux (Cass.), le Vigneau, cne de Varennes-sous-Dun.
- 97. La Fosse Purcher, en Soleil : cne de Saint-Symphorien-des-Bois.
- 98. « La Barbarandière», ruines d'un prieuré (Cassini).
- 99. De même les laydes, perçues sur les marchés et foires de la châtellenie (outre les animaux domestiques : « curaterie, suraterie, ferraterie, tupinerie, corderie, draperie, tellaterie, saulnerie, paneterie, fripperie, batterie, fustaillerie, paisonnerie, graisse, huile, aulx, oignons, et autres telles menues denrées... »).
- 100. L'ordonnance du péage du roi à Mâcon, renouvelée en 1280, rappelait que ses engagistes l'avaient « longtemps auparavant... tenu et gouverné. » : Cf. Règlement général des Péages et Octroys qui se lèvent sur la Rivière de Saône..., Lyon, 1672, in-12, 213 p. (p. 113-131 : Péage du Roy à Mascon...). V. aussi M. Canat, Documents inéd. p. servir à l'hist. de Bourgogne, Chalon-s.-S., 1863, in-8°, p. 9 et note 35.
- 101. Nous ne pouvons que présumer la coexistence de ces divers péages, et le fonctionnement d'un système analogue - toutes proportions gardées - à celui qu'ont si pertinemment décrit MM. V. Chomel et J. Ebersolt, Cinq siècles de circulation internat. vue de Jougne, Paris, 1951, in-8°, 214 p., cartes (cf. notamment l'excellent chapitre consacré à l'organisation péagère à la fin du XIII° s., p. 45-60).
- 102. A. Bernard, Descript. du pays des Ségusiaves..., Paris, 1858, in-8°, 171 p. (p. 82-83). Sur le Pagus tolvedunensis : M. Chaume, Origines..., II, 3° fasc, p. 1170-1174.
- 103. E. Longin, Prise de possess. du Beaujolais... par la reine Cath. de Médicis..., Villefranche-Lyon, 1903, in-8°, 82 p. (p. 60,75) ; et Prise de possession... par le duc de Montpensier en 1561, dans Bull. Soc. Sc. et Arts du Beauj., 1903, p. 121-139.
- 104. E. Longin, Baux à ferme et vente des Chastellenies et Seigneuries du Pays de Beauj. de 1508 à 1604, Lyon, 1907, in-8°, t. XXXVI, 231 p. (p. 115-116). Dans le même p.v. sont mentionnés (p. 107) : « chemin tendant de l'orme de Trades à Beaujeu, de soir, aultre chemin tendant de Chanelettes à Allognet... » (ce dernier joignant près de Saint-Mamert la voie de Lyon à Autun par le Fut d'Avenas, Ouroux et Germolles).
- 105. Arch. Nat., H4 31212. En 1303, Guichard, sire de Beaujeu, reconnaît tenir en fief lige de Philippe le Bel 200 l. de rente sur son péage de Beaujeu (Huillard-Breholles, Titres Maison duc. Bourbon, n° 1113 A).
- 106. D'après un « vieux cartulaire », p. Louvet (op. cit., loc. cit.) mentionne : « C'est la manière de lever le péage de Tourvéon à Beaujeu ». Au XVIII° s., un seul et même droit est perçu, à Beaujeu, « pour tout ce qui passe, repasse et traverse par la Prévôté de Beaujeu et Châtellenie de Torvéon ». À la fin de l'Ancien Régime, l'anachronique pancarte énonce encore : « Pour toutes les marchandises... excepté les Toiles et avoir du Pays, qui seront portées à dos d'hommes, quatre deniers parisis. Pour chacune charge d'avoir du pays, c'est-à-dire Marchandises dudit Pays, douze deniers parisis, valant cinq liards ; et ce, lorsque lesd. Marchandises seront portées sur bêtes de somme. Pour chacune charge de toiles portées sur bêtes de somme, huit deniers parisis... Pour chacune charrette, par chaque roue, deux deniers parisis », (Arch. Nat., H4 31211).
- 107. Dans le bail de 1779-1788, le péage de B. compte pour 50 liv. par an ; la recette n'atteint pas le montant de la ferme. C'est pourtant ce droit qu'entend maintenir le duc d'Orléans, sire-baron du Beauj. (id., ibid. V. aussi J. Fayard, op. cit., p. 377).
- 108. Parmi les doc. que publie E. Longin, Prise possess. Cath. de Méd. : l'état du revenu, non daté (XVI° s.), mentionne « Des foyres de Claveissoles » (p. 75) ; celui de 1564, les péages et leides de la seigneurie et châtellenie de Chamelet (p. 60). Des sires de Beaujeu, après s'être rendus indépendants des comtes, dès la fin du X° s., sont devenus les maîtres absolus de la vallée de l'Ardière, des cantons montagneux d'Ouroux, Monsols, Avenas (G. Duby, op. cit., p. 458).
- 109. Ce document a été publié et commenté par E. Picard (Péages du comté de CharolIais en 1449, dans M S E, t. X, 1881, p. 251-267), qui donne la nomenclature des marchandises taxées, à la même époque, aux péages de Dijon et Chalon, et renvoie, pour les péages d'Autun, à A. de Charmasse, Comptes de la viérie d'Autan de 1433 à 1439, dans M S E, nouv. sér., t. V, p. 233 et suiv.
- 110. Arch. C-d'Or, C 2716 (9 nov. 1688). Cette dernière restriction (quand bien même les péages du Charolais n'eussent jamais été levés qu'au titre de conduit) ne fait que souligner l'abus que constituaient, depuis des siècles, tant de droits perçus sans contrepartie.
- 111. E. Picard, op. cit. Extrait collationné à l'original en 1737, dans Arch. C.-d'Or, C 2176. L'acte de 1367, portant acquisition par le comte d'Armagnac du tiers du péage de Charolles et du pré de Vaux situé sous le château de Charolles, ne comporte aucune indication sur le péage lui-même (Arch. C.-d'Or, B 956). Les taxes du Bois-Sainte-Marie sont différentes de celles de Charolles ; nous n'entrerons pas dans ce détail. D'après V. Chomel et J. Ebersolt, des péages peuvent se compléter malgré la diversité des modes de perception et les différences de tarifs (op. cit., p. 80).
- 112. Arch. nat., H4 30951.
- 113. « Arfeuil », hameau de Lugny (Etat gén. et alphab. Duché de Bourgogne..., 1783).
- 114. Arch. C.-d'Or, C 2716 (26 nov. 1688).
- 115. Id., ibid. (mém. du 9 nov. 1688), et B 960. Le texte de cet acte figure dans Pérard, Recueil de pièces curieuses... (Paris, 1664, in-8°, p. 151), et U. Chevalier, Cartul. de Paray-le-M., Paris, 1870, in-8°, n° 231 (p. 144-145).
- 116. Y compris celui qui, prenant à Marcigny sur le grand chemin de Lyon à Paris, arrivait à Digoin par l'Hôpital-le-Mercier et le Pont-à-Mailly.
- 117. Nous prenons la liberté de renvoyer à notre étude (à paraître) sur Le grand chemin de Lyon à Paris par la vallée de la Loire, au bas Moyen Âge.
- 118. Hist. Patriae Monum., VII, Liber iurium Reipublicae Genuensis, I, col. 354-355.
- 119. R. Doehaerd, Relations commerc. entre Gênes, la Belgique et l'Outremont..., Bruxelles, 1941, 2 vol. in-8°, 1.1, p. 201. Cet itinéraire, qui choquait à bon droit E. Coornaert, l'amenait à se demander si les convois acheminés du Midi par la vallée de l'Allier ne passaient pas près de Charolles (Rev. Hist., t. CXCV, 1945, p. 70-72).
- 120. H. Laurent, Un grand commerce d'export. au Moy. Âge : la draperie des Pays-Bas... Liège-Paris, 1935, in-8°, p. 51-52.
- 121. C.R. de l'ouvrage ci-dessus, dans A B, t. IX, 1937, p. 157-159.
- 122. Peut-être l'erreur initiale vient-elle de M.-G. Canale (Nuova istoria della republ. di Genova..., Florence, 1858-1864, 4 vol. in-16, I, p. 353). Reprise, avec référ. à Canale, par J. Finot, Etudes hist. s. les relat. commerc. entre la Flandre et la républ. de Gênes..., Paris, 1906, in-8° (p. 10), et par E. Barelli, Vie del commercio fra l'ltalia e la Francia nel med. evo, dans Boll. stor. bibliogr. subalp., t. XII, 1907, p. 65-140 (p. 113), elle est heureusement évitée par A. Schaube, Handelsgesch. der roman. Völker..., Munich, 1908, in-8°. XIX-816 p. (p. 339), et plus récemment par M. Oursel-Quarré, Orig. de la commune de Dijon, chap. III, dans M S H D B, 7° fasc, 1940-1941 (p. 67-68) et par J. Richard, Le « conduit y des routes..., dans A B, t. XXIV, 1952 (p. 88), Ces deux derniers auteurs donnent en note le texte du passage de la charte, relatif aux péages bourguignons.
- 123. La carte dont Mlle S. Berthelier accompagne son étude sur L'expansion de l'ordre de Cluny... du X°au XII° s. (dans Rev. archéol., avr.-juin 1938, p. 319-326) est à cet égard très suggestive. Elle montre - écrit L. Vaillat, Nouveau musée des monuments français, dans Le Temps, du 9 février 1938 - « que Cluny s'est d'abord développé dans les limites de l'ancien royaume de Bourgogne, puis par une sorte de traînée en diagonale allant de Cluny à l'Espagne : c'est le chemin suivi... par les chevaliers de Bourgogne, quand ils allaient porter secours aux chrétiens d'Espagne... ». Sur les relations de Cluny avec le Massif Central et l'Espagne, signalons, entre autres, les recherches de M. E. Magnien, Cluny et sa province d'Auvergne... (A A M, 3° série, t. XXXVIII, 1946-1947, p. LIII-LIV).
- 124. H. Mouterde, La Clayette... (cit. supra), p. 15-16, 25-27.