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Jean-Marie François, un chauffaillon,
éminence grise de Fouché ministre de la Police de Napoléon

Joseph Fouché


Chaque soir, Napoléon Ier recevait du ministre de la Police un bulletin qui le renseignait en termes concis sur l'esprit public et les événements de la journée.

Qui était le rédacteur de ce bulletin ?

L'auteur des 5000 bulletins adressés de 1800 à 1815 à Napoléon était un ancien avocat de Mâcon, Jean-Marie François, né à Chauffailles en 1752 (*). Il avait défendu en 1790 le comte de Bussy, inculpé de conspiration, et l'avait ensuite accompagné à Turin, où il avait été admis à participer comme secrétaire à l'éducation des jeunes ducs d'Angoulême et de Berry. À partir de 1795, il devint un des agents les plus actifs du parti royaliste. Arrêté à Paris en novembre 1797, il fit une soudaine volte-face, dévoila toute l'organisation de ce parti qu'il avait servi avec dévouement, s'entendit condamner à mort et, ayant bénéficié d'une commutation de peine, obtint, après le 18 brumaire, sa libération définitive. Ce fut alors que, sans transition, il entra au ministère de la Police et fut chargé par Fouché de la rédaction du bulletin destiné au chef du gouvernement. Il remplit ponctuellement cet office pendant toute la durée de l'Empire. Éliminé en 1814, lors de la première Restauration, il revint avec Fouché, le 25 mars 1815, et trouva moyen de garder sa place sous la seconde Restauration. Il avait célébré le retour de l'Empereur, il célébra de même et avec une égale conviction celui des Bourbons. En 1817, le comte Decazes, alors ministre de la Police, crut s'apercevoir qu'il entretenait de secrètes relations avec l'entourage du comte d'Artois ; il le révoqua aussitôt. Ce fut la fin de cette singulière carrière qui offre des contrastes déconcertants : au début l'attachement à la maison royale, les voyages clandestins, les missions périlleuses, les années de prison, le peloton d'exécution en perspective ; puis, brusquement, après cette phase d'aventures et d'émotions, le reniement du passé, la vie sédentaire d'un cabinet de police, le travail méthodique du bureaucrate cramponné à son emploi et prêt à toutes les compromissions pour en garder le profit. C'est un curieux chapitre à ajouter à l'histoire des variations de l'époque.

D'après Paul Montarlot, membre de la société éduenne des lettres, sciences et arts, Mémoires de la société éduenne, Tome 40 (1912).

(*) Le 25-04-1752 Baptême de Jean-Marie FRANÇOIS fils de Jean FRANÇOIS, bourgeois à Chauffailles, et de Élizabeth DELEZAN. Parrain: Mr Jean FRANÇOIS avocat en parlement demeurant à Roanne, marraine: Demoiselle Catherine MORNAND femme de Sieur Nicolas DUPERRON bourgeois à Belmont.
BMS de Chauffailles, photo: http://aec.accary.free.fr/photos/BMS71120_1752/P014.jpg


Chronique de l'ascendance de Jean-Marie FRANÇOIS pdf

Autre document : Les Émigrés de Saône-et-Loire, par Paul Montarlot. T. I, 1922.

FRANÇOIS (Jean-Marie), né le 25 avril 1752, à Chauffailles1, de Jean, bourgeois de cette ville, et d'Élisabeth Delizon ; avocat, demeurant à Mâcon.

La biographie de cet équivoque personnage ajoute un curieux chapitre à l'histoire des variations de l'époque. Établi en 1778 à Mâcon, il y suivait la carrière du barreau. Le Ier mars 1781, il épousa, à Montbellet2, Antoinette Cortambert, fille de Jacques-Antoine, prévôt de la maréchaussée, et d'Anne Dufresne. Une affaire retentissante appela l'attention sur lui au début de la Révolution et l'aiguilla sur une voie nouvelle. Dans l'automne de 1790, le comte de Bussy3, seigneur de Villié (Rhône-et-Loire)4, ayant été l'objet de menaces, avait eu l'idée de rassembler une douzaine de volontaires et de les habiller d'un uniforme. La rumeur publique attribua à cette petite troupe le projet de se réunir à une armée de quarante mille hommes commandée par le marquis d'Autichamp, de marcher sur Paris, enlever le roi et dissoudre l'Assemblée nationale. Avertie le 16 octobre, la municipalité de Mâcon prit au sérieux ce bruit extravagant et dépêcha aussitôt à Villié deux cents hommes de la garde nationale, sans prendre garde qu'elle n'avait aucune juridiction sur une commune de Rhône-et-Loire. Le lendemain, le château était envahi et Bussy arrêté avec la douzaine d'amis ou voisins qui se trouvaient chez lui. Le 26, l'Assemblée nationale, saisie de l'affaire, décréta l'ouverture d'une instruction par son comité des recherches.

Transférés à Paris, Bussy et ses co-détenus furent enfermés à l'Abbaye et y restèrent trois mois. François les avait suivis et, au cours de l'information, il prêta au châtelain de Villié l'appui de son expérience. Du reste, l'accusation était si ridicule qu'elle tomba d'elle-même. Le 8 janvier 1791, le rapporteur déclara que la conspiration ne présentait pas plus de vraisemblance « que les contes de fées ou les miracles de Mahomet, » et là-dessus, sans débat, l'Assemblée vota l'élargissement des prévenus. Bussy sortit de l'Abbaye le surlendemain ; mais le Beaujolais lui parut médiocrement sûr, et il ne tarda pas à se rendre à Turin5. François l'y accompagna et grâce à une recommandation, il fut admis à participer, avec le titre de secrétaire, à l'éducation des jeunes ducs d'Angoulême et de Berry, retirés à la cour du roi de Sardaigne, leur aïeul maternel. Quand cette éducation eut pris fin en 1792, il suivit les princes en Angleterre et ne les quitta en 1795 que pour devenir un des agents les plus actifs du parti royaliste. Dans l'intervalle, le département de Saône-et-Loire l'avait porté sur la liste du 9 frimaire, - François (Jean-Marie), homme de loi, et Antoinette Cortambert, sa femme, Mâcon.

Un autre émigré, Nicolas-François Dutheil6, possédait alors l'entière confiance du comte d'Artois, qui l'avait chargé de toute la correspondance avec son agence de Paris. François reçut de lui plusieurs missions et vit même le prétendant à Blankenbourg. Il était à Paris et s'associait aux projets de Brottier et de La Villeheurnois, quand ceux-ci furent arrêtés le 30 janvier 1797. Il réussit à échapper lui-même aux recherches de la police et à regagner l'Angleterre. Presque aussitôt les princes le renvoyèrent à Paris pour qu'il y continuât le service de la correspondance ; mais sa présence y fut promptement éventée. Le 4 frimaire an VI (24 novembre 1797), une perquisition, opérée par l'inspecteur général de police Veyrat dans la chambre d'un sieur Lespinasse de passage à Paris, fit découvrir une lettre qui paraissait écrite à une émigrée par son mari. Lespinasse dut avouer qu'elle lui avait été confiée par François. Veyrat le força de le conduire chez celui-ci, qui se cachait au domicile d'un citoyen Privé, rue de la Lune, 131. François s'y était machiné une retraite ingénieuse. Dans la chambre reculée où il était installé, il avait fait établir une armoire tournante qui donnait sur une autre pièce desservie par un escalier dérobé. L'œil subtil du policier saisit tout de suite cette disposition. Il appela deux agents qu'il avait laissés dehors et, après une courte résistance, François fut mis en arrestation. Le lendemain, 6 frimaire, il était écroué au Temple.

Alors commença une étonnante comédie. Ce fin limier de Veyrat voulait se réserver l'honneur d'avoir obtenu des révélations décisives. Il s'agissait de « cuisiner » François. Le policier s'y appliqua de son mieux, au propre comme au figuré. Son premier soin fut d'offrir au prisonnier un dîner succulent. Ses prévenances, son apparente cordialité, endormirent la défiance de François, qui se laissa aller à nommer plusieurs agents royalistes, le banquier Pollet7, son compatriote et ami, domicilié rue de Cléry, 90, et momentanément caché rue Helvétius8, Nicolas Marcuse, autre agent réfugié aux environs de Paris. Veyrat ne perdit pas de temps pour mettre à profit ces confidences. Muni d'un mot de François, il sut retrouver Pollet, dénicher Marcuse, se faire inviter à déjeuner par eux et les conduire au ministère de la police pour régulariser la mise en liberté de François. Ce fut dans le bureau du juge de paix que se joua la dernière scène de la comédie. Le ministre se trouva là comme par hasard ; il demanda aux survenants des explications qu'il jugea nécessairement insuffisantes, et donna l'ordre de les arrêter. Il restait à obtenir les noms des autres agents royalistes. Un nouveau subterfuge de l'insidieux Veyrat arracha ces noms au candide François et, dans la nuit même, dix-sept personnes désignées par lui étaient cueillies et coffrées.

Si crédule qu'eût été François, les faits lui dessillèrent les yeux. À partir de ce moment, un changement radical se produisit dans son esprit. Désespéré de voir échapper la planche de salut à laquelle il s'attachait, il fit les plus complets aveux et offrit même de réparer ses torts envers la République. Finalement, dans le cours des trente-deux interrogatoires qu'il subit pendant cinquante jours de mise au secret, il dévoila toute l'organisation royaliste. Cependant son affaire traînait en longueur. Ce fut seulement le 15 messidor (3 juillet) qu'il fut traduit devant la commission militaire. Il s'entendit condamner à mort pour émigration et conspiration ; mais ses révélations l'avaient sauvé par avance : sa peine fut aussitôt commuée en celle de la déportation, laquelle ne reçut pas même un commencement d'exécution. Il resta au Temple, et plus d'une année s'écoula sans qu'aucun des ministres successifs de la police prît une mesure quelconque à son égard.

Survint la révolution du 18 brumaire. Fouché, ministre depuis le 3 thermidor (21 juillet 1799), mit en liberté un certain nombre de détenus auxquels le nouveau gouvernement ne pouvait pas garder rancune d'avoir voulu renverser le Directoire. Déjà les prétendus complices de François avaient été élargis. Son tour vint enfin ; le 19 frimaire an VIII (10 décembre), les portes du Temple s'ouvrirent pour lui. Cette fois, il n'eut pas l'idée de repasser le détroit. Sa première visite fut pour le ministre de la police et, immédiatement, sans autre transition, l'agent accrédité des Bourbons, le condamné à mort pour complot royaliste entrait comme auxiliaire et confident intime au cabinet de Fouché. Le ministère comprenait alors six divisions. François prit place dans la première à laquelle était attribué le règlement de toutes les affaires dont le ministre se réservait la connaissance. Le travail y était réparti en trois sections : affaires secrètes, correspondance, analyse des pièces. Cette dernière section fut dévolue à François. Sa tâche consistait à extraire la substance des rapports et à rédiger chaque jour un bulletin qui était adressé au chef du gouvernement. Inamovible à son bureau et quelque fût le nom du ministre, il s'en acquitta ponctuellement depuis le 8 nivôse an VIII (29 décembre 1799) jusqu'au 5 juin 1814. Avec un parfait détachement de son passé, il découpait dans les rapports tout ce qui concernait les manœuvres des royalistes, les allées et venues de leurs émissaires, la saisie de leur correspondance, leurs pamphlets calomnieux, etc. La minute du bulletin, tracée d'une écriture élégante, passait d'abord sous les yeux de Desmarest, chef de la division, qui parfois biffait un passage ou ajoutait en marge une observation. Après quoi un copiste calligraphiait deux expéditions, dont l'une restait aux archives du ministère et dont l'autre, revue et signée par Fouché, était envoyée à la secrétairerie d'État.

François avait ainsi à résumer les nouvelles des départements, qui, en 1812, du Tibre aux Bouches-de-l'Elbe, se chiffraient par cent-trente. Dans les derniers mois de 1813, ces nouvelles prennent un caractère inquiétant. L'édifice impérial craque de tous côtés. Un esprit hostile souffle dans les pays annexés, à Rome, à Florence, à Amsterdam. En France, ce n'est pas seulement l'invasion progressive ce sont des rébellions de conscrits, de nombreuses désertions, des placards insultants pour l'Empereur ou annonçant le prochain retour des Bourbons, etc. Au commencement de 1814, chaque jour voit rétrécir le cercle des renseignements. Il en est ainsi jusqu'au 30 mars, date à laquelle Paris capitule. Le 4 avril, Napoléon abdique et, quarante-huit heures après, le comte de Provence est appelé au trône. Au milieu de ces graves événements. François continue avec sérénité la rédaction de son bulletin. Fouché n'est plus là pour l'envoyer, ni Napoléon pour le recevoir. N'importe, la police est provisoirement aux mains de Saulnier, qui, depuis 1802, remplit les fonctions de secrétaire général du ministère ; c'est lui qui transmet le bulletin, et le destinataire est maintenant le comte d'Artois en attendant l'arrivée du roi. Les rapports des préfets viennent toujours se condenser dans ces quelques feuillets ; mais le son de cloche est tout différent.

L'emploi de François était assez fructueux, car il lui valait un traitement de 8,000 francs. Aussi le rédacteur du bulletin se trouva-t-il fort décontenancé, quand il se vit éliminer par le gouvernement de la Restauration. Le 5 juin, une lettre du comte Beugnot, directeur général de la police depuis le 18 mai, l'informa en termes très courtois que, par suite d'une organisation nouvelle, il ne serait pas maintenu dans les bureaux. François réclama aussitôt une pension ; elle lui fut accordée en principe, et il toucha même quelques acomptes ; mais le brevet, retenu par ordre supérieur ne fut pas signé.

Le 20 mars 1815, Napoléon rentrait aux Tuileries et, le lendemain, il rappelait Fouché au ministère de la police. François se glissa derrière ce dernier et reprit, le 25 mars, la rédaction de son bulletin. Ce qu'il rapporte maintenant, ce sont les cris de Vive l'Empereur, le drapeau tricolore planté sur les églises, les illuminations en l'honneur du glorieux revenant, l'exaltation du peuple, « si forte qu'il est nécessaire de la modérer », et surtout, conformément à un ordre du ministre, les intrigues royalistes. Ce n'est pas d'ailleurs que la situation soit très bonne ; les réfractaires sont en si grand nombre qu'on n'ose pas les poursuivre ; dans l'Ouest, les chouans prennent les armes, bref la lassitude et le découragement se lisent entre les lignes.

Le 18 juin, l'Empire s'effondre définitivement à Waterloo. Sans nulle allusion à cet événement décisif, le bulletin signale la joie des royalistes et la hausse des fonds publics. Dès les premiers jours de juillet, le drapeau blanc reparaît partout, signe du « bon esprit » des populations, alors que, trois semaines auparavant, sous la plume flexible des mêmes préfets, c'était la preuve indéniable d'un « mauvais esprit ».

Fouché rentra le 9 juillet au ministère de la police. Ce ne fut pas pour longtemps : le 29 septembre, il dut céder la place à Decazes. François partit avec lui ; mais, quelques mois après, recommandé par le comte d'Artois, il fut réintégré dans les bureaux et l'appelé à la rédaction du bulletin. Ce sont maintenant les manœuvres « napoléonistes », comme on dit, qui remplissent ces feuillets, les placards décorés d'un aigle, les cocardes tricolores portées avec ostentation, les faux bruits du retour de « l'usurpateur », etc. Mais ne voilà-t-il pas qu'au 1er mai 1817 le bulletin n'est plus de la main de François ? Le ministre de la police avait découvert qu'il entretenait des secrètes relations avec l'entourage du comte d'Artois. Il se priva aussitôt de ses services. Vainement François réclama-t-il sa pension : il lui fut répondu que le paiement en était ajourné. Personne, au reste, ne connut jamais l'exacte cause de sa destitution, tout ce que Decazes en révéla, c'est que François avait commis vis-à-vis de lui « le plus coupable des abus de confiance ».

La chute du ministère Decazes, le 18 février 1821, eut une heureuse conséquence pour l'ancien policier. Un des plus fidèles serviteurs de la maison royale, le comte de Bruges, s'entremit en sa faveur, et François put toucher à partir de 1822, les arrérages de sa pension. Il n'en jouit pas longtemps, car il mourut avant 1826. Certes, dans ces vingt dernières années, il n'avait pas été le seul à opérer de subites volte-face. Les convictions politiques avaient alors le revirement facile ; mais François l'avait poussé jusqu'à la traîtrise, et sa carrière offre ainsi des contrastes vraiment déconcertants : au début, rattachement à la dynastie déchue, les voyages clandestins, les missions périlleuses, les années de prison, le peloton d'exécution en perspective ; puis, brusquement, après cette phase d'aventures et d'émotions, le reniement du passé, la vie sédentaire d'un cabinet de police, le travail méthodique et routinier, d'un bureaucrate en sous-ordre, spectateur indifférent des crises qui bouleversent son pays, tant qu'elles ne l'atteignent pas dans ses intérêts. Si François, pendant la première période, avait fait preuve de dévouement, sacrifié son repos au service d'une cause qui semblait perdue, il avait pleinement réalisé, dans la seconde période, le type du plumitif cramponné à son emploi et prêt à toutes les compromissions pour en garder le bénéfice9.

1. Ch.-l. de canton, arr. de Charolles.
2. Canton de Lugny, arr. de Mâcon.
3. Né à Lancié (Rhône) de Louis Mignot, chevalier, comte de Bussy, et d'Antoinette-Marie-Nicolle de Bussière, dame de Châtelard, mariés en cette paroisse le 14 avril 1750.
4. Aujourd'hui Villié-Morgon (Rhône).
5. Il passa ensuite en Allemagne et avec un noyau de cavaliers formé en Savoie, constitua un régiment qui fit campagne, de 1792 à 1795, sous les ordres de Condé. À cette dernière époque, ayant eu des démêlés avec le prince, Il entra au service de l'Autriche comme colonel d'un régiment de chasseurs à cheval qu'il avait tirés de son précédent régiment. Dès le 31 juillet 1792, l'administration de Rhône-et-Loire l'avait inscrit sur la liste des émigrés.
6. C'était un ancien officier qui exerçait en 1789 un emploi dans les bureaux de l'intendance de Paris. Il émigra en 1790. Ayant été chargé, après le 10 août 1792, d'une mission auprès de Louis XVI, il parvint à s'introduire au Temple, mais fut arrêté avant d'avoir pu communiquer avec le roi. Il réussit à s'échapper, retourna en Allemagne, près du comte de Provence et se fixa ensuite en Angleterre d'où il dirigea l'action des royalistes. Il ne rentra qu'en 1814 avec les Bourbons.
7. Né le 24 mars 1750, à Mâcon, de Pierre, tailleur d'habits, et de Claudine Guichard.
8. Rue de Richelieu.
9. Principaux documents consultés : Archives nationales : F 7 5591 et 6147, dossier 486 ; F 7 3687 1 (affaire Mignot de Bussy) ; F 7 3701 à 3739 et A F IV 1329 et suivants (bulletins de police) ; Bib. nat.. Précis des faits relatifs au nommé François, L B 42 612. Cette notice ne pouvait recevoir ici le développement qu'elle comportait. On le trouvera dans une autre publication de l'auteur : Un agent de la police secrète, Jean-Marie François, qui a paru dans la Revue des Questions historiques les 1ers juillet et octobre 1913 et révélé l'identité jusqu'alors inconnue du rédacteur des bulletins.


CORTAMBERT (Antoinette), femme FRANÇOIS, née le 5 décembre 1757, à Mâcon, de Jacques-Antoine et d'Anne Dufresne ; demeurant à Mâcon et en dernier lieu à Turin.

Elle avait épousé, le 1er mai 1781, à Montbellet, Jean-Marie François, alors avocat. Celui-ci émigra en avril 1791 et se rendit à Turin, où il fut admis à participer, avec le titre de secrétaire, à l'éducation des deux fils du comte d'Artois. Sa femme vint l'y rejoindre et y trouva un emploi de femme de chambre chez la comtesse d'Artois. On verra la succession d'événements qui conduisirent François dans les prisons du Temple, puis, sans transition, au cabinet de Fouché, dont il devint le zélé collaborateur. Dans les derniers jours d'octobre 1798, Mme François revint à Paris et, quand son mari eut été libéré le 10 décembre 1799, elle partagea dès lors son existence. Devenue veuve en 1825, elle fut comprise, par arrêté du 1er avril 1826, dans le règlement de l'indemnité allouée aux émigrés et reçut de ce chef une rente de 410 fr. représentant un capital de 13,675 fr. 50. (F7 5591 et 6147, doss. 486).

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