gif

Généalogie de la Maison de Drée

Village de Drée (21)

Source : Dictionnaires des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Gustave Chaix d'Est-Ange.

DRÉE (de). Armes : de gueules à cinq merlettes d'argent, 2, 2, 1. (Alias 2, 1, 2). - Palliot fait observer qu'il a vu sur de vieux tombeaux une fasce accompagnée tantôt de sept merlettes 4 et 3, tantôt de trois, et quelquefois aussi d'un chef. - Couronne : de Marquis.

La maison DE DRÉE est une des plus distinguées de l'ancienne noblesse chevaleresque de Bourgogne. Son nom figure dans les anciens actes avec les formes les plus variées : Dréhes, Dré, Drés, Drées, etc.

On en trouvera des généalogies dans les manuscrits de Chérin et dans le Dictionnaire de la noblesse de la Chesnaye des Bois. Le comte H. de Jouvencel a donné les derniers degrés de la filiation, depuis le milieu du XVIe siècle, dans son Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Lyon en 1789.

Le comte de Drée fut admis aux honneurs de la Cour le 5 mai 1782. Chérin, chargé d'examiner les preuves de noblesse que la maison de Drée dut faire dans cette circonstance, écrivait au duc de Coigny, à la date du 13 février 1782 : « J'ai l'honneur de vous envoyer, en exécution de vos ordres, un mémoire sur la maison de Drée, en Bourgogne, qui est connue depuis 1131 et prouve sa filiation depuis 1332 avec des services et de bonnes alliances ». Le mémoire du célèbre généalogiste commence en ces termes : « La maison de Drée, une des plus anciennes de Bourgogne, qui joint à cet avantage des services et des alliances avec les meilleures races de cette province, a pris son nom d'une terre située au bailliage d'Arnay-le-Duc. Elle est connue depuis Aubert de Drée, Sgr du château de Drée, qui fut témoin de l'acte de fondation de l'abbaye de la Bussière, au diocèse d'Autun, en l'année 1131. La filiation n'est certaine que depuis Jean de Drée, damoiseau, Sgr de Drée et de Grosbois, qui reçut en 1332 l'aveu d'un fief mouvant de lui, mourut le 11 juillet 1343 et fut inhumé à l'abbaye de la Bussière dans un tombeau où il est représenté en habit militaire. Il avait épousé Guillemette de Mussey, morte au mois de juillet 1349 et inhumé avec lui. De leur mariage étaient issus deux fils, savoir : 1° Robert de Drée, damoiseau, Sgr de Drée, qui servait en 1358 en qualité d'homme d'armes dans la compagnie d'Eudes de Mussy et en 1359 dans celle de Léon du Chatel : on le croit père de Jean, Sgr de Drée, mort en 1452, dont le sort est ignoré ; 2° Guillaume de Drée, premier du nom, écuyer, Sgr de Voiseny qui partagea avec son frère en 1358 les successions de leurs père et mère, servait en 1386 dans les armées du roi Charles VI à la tête d'une compagnie de seize écuyers, donna, le 10 octobre de cette année, quittance de ses gages qu'il scella de son sceau, chargé de trois merlettes et d'un chef, et mourut vers l'année 1412. Il eut de Philiberte de Varennes, fille et héritière de Hugues, écuyer, et de Huguette de Saffrey, Sgr et dame de Varennes, au diocèse de Chalon, Pierre de Drée, écuyer, Sgr en partie de Varennes. Ce mémoire a été composé sur les titres domestiques et sur les livres manuscrits et imprimés du Cabinet de l'Ordre du Saint-Esprit. »

Jean de Drée et son fils, Guillaume, suivirent Hugues, duc de Bourgogne, à la troisième Croisade. Leur nom et leurs armes ont été inscrits aux Salles des Croisades du musée de Versailles.

La Chesnaye des Bois ne donne la filiation qu'à partir de Guillaume de Drée, décédé en 1412, dont il a été parlé plus haut. Le fils de ce gentilhomme, Pierre de Drée, écuyer, Sgr de Gissey-le-Vieux et en partie de Varennes, épousa Jeannette de Salins par contrat du 25 octobre 1424. Il en eut, entre autres enfants, Guillaume de Drée, écuyer, Sgr de Gissey, qui épousa à une date inconnue Jeanne de Saint-Julien de Baleure et qui continua la descendance. Le fils aîné de celui-ci, Guyard de Drée, n'eut qu'une fille, Jacquette, qui épousa Louis de Clugny, Sgr de Conforgien. Ce fut le puîné, Jean de Drée, Sgr de Gissey, marié à Christine de Mandelot, qui continua la lignée. L'arrière-petit-fils de ce dernier, Guillaume de Drée, Sgr de Gissey-le-Vieil, fut admis, en 1561, aux Etats de Bourgogne ; il fut plus tard capitaine de cent arquebusiers, fut créé par Henri III chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit et fut chargé par la noblesse des États de Bourgogne de présenter ses Mémoires aux États généraux de 1614. Il avait épousé en 1579 Claride de Gélan, fille du baron de Thénissey. Charles de Drée, petit-fils du précédent, marié en 1643 à Françoise de Foudras, fut maintenu dans sa noblesse en 1666 par jugement de Bouchu, intendant de Bourgogne, puis, le 17 octobre 1698, par jugement de Ferrand, un des successeurs de Bouchu. Son fils puiné, René de Drée, avait fait en 1662 des preuves de noblesse pour être admis dans l'Ordre de Malte ; mais il quitta la croix après la mort de ses frères aînés pour épouser Jeanne de Damas par contrat du 12 juin 1681. Deux des fils de celui-ci, Etienne et Antoine de Drée, furent les auteurs de deux branches qui se sont perpétuées jusqu'à nos jours. Un autre, Antoine, dit le chevalier de Drée, décédé à Metz en 1771, avait été nommé maréchal de camp l'année précédente.

L'auteur de la branche aînée, Etienne de Drée, né en 1692, marié en 1724 à Jeanne de Siry, obtint, par lettres patentes de mars 1767, l'érection en marquisat, sous le nom de Drée, de la seigneurie de la Bazole qu'il possédait en Mâconnais. On trouvera dans les Carrés d'Hozier les preuves de noblesse qu'il avait faites en 1744 pour obtenir l'admission à Saint-Cyr d'une de ses filles. Ce fut son petit-fils Etienne-Gilbert, comte, puis marquis de Drée, né à Roanne en 1760, qui fut admis en 1782 aux honneurs de la Cour. Ce gentilhomme prit part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à Lyon. Il fut député de Saône-et-Loire à la Chambre des Cent-Jours, puis sous la Restauration et sous la Monarchie de Juillet et mourut à Paris en 1848. Il avait épousé successivement Mlle de Clermont-Montoison et Mlle de Dolomieu et laissa de ces deux unions une nombreuse postérité. Le plus jeune de ses cinq fils, Alphonse, comte de Drée, décédé en 1859 sans avoir été marié, fut général de brigade.

L'auteur de la seconde branche, Antoine, connu sous le titre de baron de Drée, fut un marin très distingué. Il se fixa en Provence après le mariage qu'il contracta à Toulon en 1730 avec Mlle de Durand. Il fit en 1744 des preuves de noblesse pour obtenir l'admission à Saint-Cyr de sa fille, Marie, née à Toulon en 1736, décédée à Saint-Cyr en 1751. Il laissa deux fils : 1° Gilbert, né en 1740, connu sous le titre de comte de Drée, qui épousa Mlle de Joannis et dont la descendance subsiste ; 2° François, né en 1743, connu sous le titre de baron de Drée, contre-amiral, grand-cordon de Saint-Louis, qui n'eut qu'une fille, Mme d'Espérandieu.

La maison de Drée a fourni, en dehors des personnages mentionnés au cours de cette notice, des officiers de terre et de mer distingués, dont plusieurs ont été tués à l'ennemi, des gentilshommes de la chambre du Roi, etc.

Quatre de ses membres ont été admis dans l'Ordre de Malte en 1639, 1662, 1772 et 1786.

Principales alliances : de Salins 1424, de Salornay, de Clugny, de Saulx, de Vaudrey 1540, de Thiard de Bissy 1603, de Damas 1681, 1759, de Saint-Amour, de Lattre de Neuville 1755, de Rochechouart, de Courcelles, de Digoine 1644, de Foudras 1643, de Clermont-Montoison, Gratet de Dolomieu, de Meffray 1845, Morand de Callac 1864, de Laurencin, de Couffon de Kerdellech 1854, de la Rochefontenilles, de Monspey, de Beaurepaire 1822, Prévost de Sansac de la Vauzelle 1849, Cholier de Cibeins 1780, de Villeneuve-Esclapon 1891, de Boisgelin 1884, de Viry, de Pracomtal (de Normandie), etc.

gif