Le vieux pont de Châteauneuf sur le Sornin
Situation exacte : Sur le Sornin, entre Châteauneuf et Saint-Maurice-lès-Châteauneuf près de l'ancienne auberge de la Croix-Blanche.
Date de construction : XVIIe siècle, antérieure à 1709.
Propriétaire : la commune.
Destination actuelle : publique.
État de conservation : satisfaisant.
Historique
« Le 4 novembre 1744, le Sornin, grossi par d'abondantes pluies, poussait des ondes si furieuses que deux arches du pont de Châteauneuf furent emportées et que les eaux sortaient par la porte de l'écurie de l'hôtellerie de la Croix-Blanche avec tant de force qu'elles auraient pu faire marcher un moulin, nous dit une note écrite en marge sur le registre paroissial. Ce dégât ne fut réparé qu'en mai 1749 ; les deux arches emportées étaient celles placées du coté de St-Maurice » (abbé L. Pagani).
Ce n'était pas la première fois que l'ouvrage avait eu à souffrir des crues de la rivière. Les Archives de Saône-et-Loire conservent, pour l'année 1709, deux documents intéressants le concernant : un profil en long développant le profil des sept arches du pont, et un procès-verbal de réparations fourni par « Pierre Simon Laperrierre, entrepreneur et adjudicataire des ponts et chaussés du Lionnois » lequel précise : « je me suis transporté au pont de Chasteauneuf sur Sornin distance d'une bonne lieux de ma demeure pour visiter les debries faits par les groses eaux audit pont composé de sept arcades ; il y en a deux de ranversés entièrement par terre jusqu'au fondement du costé de Saint-Maurice les dits arcades faisant brèche de neuf toises et une autre joignante » (C 715, n°35 : 5 sept. 1709 ; C 478, n°33).
De nouvelles réfections furent adjugées le 7 avril 1717 par les États du Mâconnais à Hugues Meusnier, maître tailleur de pierres à Charolles, et à Antoine et Étienne Guilleminot père et fils, maçons à Charolles (C 715, n°45).
Ce pont est « de la plus grande utilité » écrivait, à la date du 22 janvier 1820 le maire de Châteauneuf et Saint-Martin-de-Lixy au sous-préfet de l'arrondissement ; l'un des éperons avait cédé, ce qui pouvait entraîner « la chute entière » de l'ouvrage. Des réparations furent exécutées sans tarder, pour la somme de 105 francs, ainsi qu'il ressort d'une correspondance adressée le 17 avril 1820 au Préfet par l'Ingénieur en chef (Série O 496).
Description
Pont de pierre, voûté, à quatre arches irrégulières visibles en cintre surbaissé, épaulé de culées triangulaires sur la face orientale. Les arches extrêmes sont aujourd'hui enterrées.
Documentation
- Abbé L. Pagani, Essai historique sur Châteauneuf en Brionnais. p. 197.
- Série C 715 n° 35 et 46, Arch. départ. de Saône-et-Loire.
- Série C 478, n° 33.
- Série O 496.
Sources
- Fiche de repérage établie le 23 avril 1971 par Anne-Marie Oursel, chargée de mission (AD71, inventaire départemental du patrimoine, commune de Châteauneuf).
- Inondation de 1744 : AD71, BMS Châteauneuf 1714-1759, vue 135/205.
Complément
Un pont à Châteauneuf est déjà mentionné en 1666 lors de l'enquête par l'intendant de Bourgogne. À la question « S'il y a une rivière, son nom, un pont, un passage », la réponse est « Il y a la rivière de Sornin qui ne peut être navigable, il y a un pont, ce n'est pas un passage » (ce qui signifie probablement qu'il n'y a pas de droit de passage pour franchir ce pont).