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Châteauneuf et l'ancienne auberge de la Croix-Blanche

Vieille hôtellerie de la Croix-Blanche à Châteauneuf Cadastre de Châteauneuf en 1829 (AD71) Ancienne auberge de la Croix-Blanche à Châteauneuf

Situation : bourg de Châteauneuf, près du pont qui franchit le Sornin, en montant vers Saint-Maurice-lès-Châteauneuf, Ligny-en-Brionnais et Marcigny
Dates de construction et principaux remaniements : XVIIe-XVIIIe siècle
Propriétaire : M. et Mme de Blois
Destination actuelle : privée ; réceptions, séminaires, dîners autorisés
État de conservation : dernière restauration achevée le 20 avril 1979
Protection : M. H. (Inv. Suppl. ou Cl.) Site inscrit le 20 mai 1941

Historique

Jean Auclerc, domicilié à Châteauneuf est, en 1830 (matrices cadastrales certifiées le 23 juin), propriétaire des parcelles A 261 à 267 de l'ancien cadastre englobant l'auberge de la Croix blanche (A 265) conservées dans le patrimoine familial jusqu'en 1858. À cette date, intervint une double mutation, en faveur de Pierre Auclerc, aubergiste au bourg, pour les parcelles A 263 à 266 (auberge et ses dépendances), de Pierre et Aimé Poyet, pour les parcelles voisines A 261, 262 et 267.

L'ancienne auberge devint à partir de 1870, et pour peu d'années (jusqu'en 1873) la propriété de Claude-Théodore Ducarre (voir : immeuble A 260) puis, à partir de 1873 celle de la famille Beluze alors représentée par Claudius Beluze ; les matrices certifiées le 31 décembre 1910 portent encore ce nom jusqu'en 1930.

Jean Auclerc, aubergiste et tonnelier à Châteauneuf, décéda le 2 octobre 1842 à l'âge de 57 ans. Il était fils de Pierre Auclerc, propriétaire-cultivateur à Saint-Maurice-lès-Châteauneuf et de Jeanne Augagneur ; Françoise Déal (fille de Jean et de Pierrette Fourchet) son épouse, née à Châteauneuf, décéda le 20 août 1845 à l'âge de 69 ans (l'acte d'état civil en date du 28 inscrit comme premier témoin, Antoine Déal, 34 ans).

C'est au domicile de Jean Auclerc qu'était décédé, le 24 mai 1829 Jean-Baptiste Auclerc, âgé de 31 ans ; né à Coublanc d'Étienne Auclerc et de Claudine Auclerc, propriétaires domiciliés à Coublanc (Étienne Auclerc, père du défunt et témoin de l'acte d'état civil est âgé de 62 ans); il ne peut s'agir là que de proches parents.

La famille Beluze est représentée à Châteauneuf vers le milieu du siècle dernier par Claude, époux d'Élizabeth Thivent qui décéda le 14 décembre 1849, âgé de 82 ans ; son fils Michel (26 ans) est témoin de l'acte d'état civil ; ce dernier épousa Pierrette-Philiberte-Clémentine Augoyat (fille de Claude et de Claudine Denojean, domiciliés à Tramayes) ; il eut dans sa descendance directe un fils prénommé Claudius, né le 17 février 1852 à Châteauneuf (sont témoins de l'acte de naissance : Benoît Renon, docteur en médecine, âgé de 30 ans, et Jean-Marie Dubreuil, propriétaire-rentier, âgé de 52 ans). Claudius Beluze est encore, vers 1930, propriétaire, à Châteauneuf, des parcelles A 67, 73-74 et, surtout, A 265, cette dernière représentant l'immeuble occupé par l'ancienne auberge de la Croix blanche.

Éléonore-Françoise Beluze, fille des époux Beluze-Thivend, et donc sœur de Michel, avait épousé en 1839 Jules-François-Louis Praton, propriétaire, fils de Claude-François et de Claudine Balouzet, autrefois propriétaires dans la commune de Saint-Just d'Avray (Rhône).

L'ancien relais de diligence de la Croix-blanche était resté longtemps à l'abandon lorsqu'il fut acquis, dans les années 1970 à l'initiative de Mme de Beaumont, présidente de l'Association des Vieilles Maisons Françaises en Saône-et-Loire, par M. de Boissieu, père de Mme de Blois. L'immeuble, entièrement rénové par M. et Mme de Blois fut inauguré avec solennité le vendredi 20 avril 1979 en présence de nombreuses personnalités : MM. Philibert de Rambuteau, Raquin et Trouillet, Conseillers généraux de La Clayette, Semur et Chauffailles, MM. Gensoul et Lavenir, maires de Châteauneuf et de Saint-Maurice, le chanoine Grivot, MM. les curés de Boissieu, cousin de Mme de Blois, et Fargeton, etc. L'immeuble pourrait dès lors être affecté à des réceptions, séminaires, dîners. Il fait honneur à la place qui porte son nom et à ses abords englobant la croix et le vieux pont sur le Sornin ; site inscrit le 20 mai 1941 (parcelles cadastrales n°s 27 à 34, 81, 82, 86, 87, de la section A du cadastre le plus récent).

La seconde partie du tènement A 261 à 267, ayant appartenu, dans la première moitié du XIXe siècle à Jean Auclerc, et composée des parcelles cadastrales A 261 (jardin), A 262 (immeuble) et A 267 (terre), portée par mutation à Pierre et Aimé Poyet en 1858, est inscrite en 1858-1859 sous le seul nom d'Aimé Poyet ; François dit Francisque Poyet acquitte les redevances foncières afférentes au domaine pour l'année 1891-1892.

La parcelle bâtie A 262 passa, par mutation, vers 1899-1900, à la famille Weber, maréchal ferrant, puis fut indivise entre Étienne-Louis et Angèle-Louise-Antoinette Weber ; cette famille posséda également une partie de la parcelle contigüe, à l'Est et portant le numéro cadastral A 263, dont l'autre part fut occupée et bâtie, à partir de 1899 environ par Athanase Destre, notaire à Châteauneuf, puis possédée par Gabriel Destre ; ces immeubles sont en bordure de la RD 987 et à l'entrée orientale du bourg de Châteauneuf, du côté Sud.

Quant à la parcelle cadastrale A 267, propriété de François dit Francisque Poyet elle se caractérise aujourd'hui par la présence d'une maison-bloc à toiture d'ardoises à quatre pans, agrémentée d'une lucarne à l'Est et à l'Ouest ; construite vers la fin du XIXe siècle ou au début du XXe, elle est bien visible à l'entrée orientale de Châteauneuf, du côté Nord, en arrière de l'auberge de la Croix-blanche ; Francisque Poyet en était encore propriétaire en 1910.

Description

L'ancien relais de la Croix Blanche est un beau bâtiment quadrangulaire, haut d'un étage surmonté d'un étage de grenier éclairé par des baies plus petites ; la haute toiture aiguë, formant auvent sur la façade principale, est soutenue par des aisseliers courbes portés sur des corbeaux moulurés en quart-de-rond ; elle est creusée, à sa base, de trois lucarnes sans style défini qui éclairent le comble.

Les fenêtres qui ajourent la façade principale sont de forme rectangulaire, avec, pour certaines, un encadrement en trompe-l'œil rehaussé d'un fronton triangulaire ; deux portes en plein cintre s'ouvrent dans la partie gauche du rez-de-chaussée.

Ce logis, qui ne manque pas de majesté, est flanqué de deux constructions plus basses, qui non seulement sont en saillie sur la façade opposée à celle qui donne sur la place, mais délimitent une cour intérieure, fermée par un troisième bâtiment de dépendances, à l'Est ; l'une de ces constructions parallèle à la rivière du Sornin, est l'ancienne écurie de l'auberge.

Documentation

- Archives de Saône-et-Loire, matrices cadastrales de 1830 et de 1910.
- Article du Progrès de Saône-et-Loire, 23 avril 1979.

Sources

Fiche de repérage établie le 23 avril 1971 - 13 mai 1992 par Anne-Marie Oursel (AD71, inventaire départemental du patrimoine, commune de Châteauneuf).

Le Loto du patrimoine octroie 260 000 € à l’Auberge de la Croix-Blanche

Le collectif de onze amis qui a acquis l’ancienne Auberge de la Croix-Blanche, afin de la rénover, va pouvoir bénéficier de la somme de 260 000 € accordée par le Loto du patrimoine. La bâtisse, située à Châteauneuf et édifiée au XVIIe siècle, acquise en 2022 par ce collectif, avait été retenue en septembre par la mission Bern. Le JSL du 19/12/2023.

Châteauneuf, des habitants s'emploient à faire vivre cette commune classée Villages d'antiquaires

Depuis la disparition en octobre dernier d'Alain Mathus, véritable mécène de la commune, des habitants ont pris la relève pour redonner vie à Châteauneuf. Pendant près de 40 ans, Alain Mathus a œuvré pour le rayonnement de Châteauneuf, petite bourgade brionnaise de 120 habitants. Il a ainsi créé le Dénichoir, rassemblement de magasins d'antiquités qui parsèment le bourg du village et même obtenu, en 2001, le classement de Châteauneuf en tant que Village d'antiquaires. Le musée du temps retrouvé a vu le jour peu après, attirant ainsi les touristes et amoureux de la culture du Brionnais. Mais, en octobre dernier, le mécène a disparu en laissant derrière lui un projet qui aurait pu disparaître. Christiane Ambrosini, amie d'Alain et directrice du musée n'a pu s'y résoudre. Tombée amoureuse du village, cette Corse entend bien perpétuer l'œuvre du mécène. Si le musée a fermé (voir ci-dessous), elle fourmille d'autres idées pour valoriser la commune. Elle a ainsi créé en accord avec la mairie une galerie d'art qu'elle ouvrira prochainement ainsi que des circuits touristiques. Ainsi, à partir du 15 mai, et jusqu'au 30 septembre, des journées seront organisées dans le village afin d'en découvrir tous les secrets. Christiane vous conduira à travers les vieilles pierres du village, de l'église romane du XIIe siècle aux abords du château, en passant par l'atelier de restauration d'œuvres graphiques, les magasins d'antiquités, ainsi que la galerie d'art. Celle-ci sera ouverte tous les jours du 1er juin au 30 septembre avec une inauguration le 5 juin. Lors de cette soirée, trois peintres et un sculpteur inviteront les curieux à découvrir leur univers. « Je veux que cela soit un lieu consacré à l'art avec toutes sortes d'artistes. Je veux également organiser des soirées tous les vendredis soirs avec un orchestre et d'autres artistes de tous bords. » Avec un tel dévouement parmi ses habitants, Châteauneuf peut envisager l'avenir sereinement. Visites sur inscription tous les vendredis, minimum 10 personnes et les autres jours sur rendez-vous. Contact : 06.76.28.88.41 ou 06.19.05.22.19. Article rédigé par Florent Muller et paru dans le JSL du 17/04/2015.

Le Musée du temps retrouvé a fermé ses portes

Le musée de la Croix blanche, ou Musée du temps retrouvé, a vu le jour il y a six ans dans l'ancien relais des postes en plein centre du village. Sous l'égide d'Alain Mathus, mécène de la commune de Châteauneuf, et de Christiane Ambrosini, sa directrice, le musée a connu des heures glorieuses, comme ce mariage traditionnel brionnais qui a marqué les esprits. Retraçant des tranches de vie traditionnelles de la région, le musée habitait ainsi 10 pièces avec 10 ambiances différentes, allant du mariage, aux relevailles, en passant par les Blancs. Fin octobre 2014, Alain Mathus s'en est allé. Une semaine après, la rivière du Sornin a inondé de ses pleurs tout le bas du bâtiment, le contraignant à fermer provisoirement. Puis, la famille d'Alain a découvert que le bâtiment appartenait depuis des générations à la famille de la Comtesse de Blois. Celle-ci ayant disparu vers 2005, sa fille a d'abord laissé les commandes à Alain Mathus, mais n'a pas voulu renouveler le bail à sa mort. Le musée a donc fermé définitivement au grand dam de ses gérants et le bâtiment sera mis en vente à la fin de l'année. Article rédigé par Florent Muller et paru dans le JSL du 17/04/2015.

Nécrologie Châteauneuf : Alain Mathus n'est plus

Châteauneuf a appris avec tristesse le décès d'Alain Mathus, dimanche. Voilà plus de 30 ans qu'Alain a installé son premier magasin d'antiquités, Le Dénichoir, avec son ami Philippe Jarrige. Passionné, il a attiré des clients de la France entière mais aussi de l'étranger. En créant récemment un musée dans le bâtiment de la Croix Blanche, il voulait partager sa passion pour la vie brionnaise d'antan. Grâce à lui, Châteauneuf est devenu Village d'antiquaires et a compté jusqu'à quatre antiquaires. Plus qu'un administré, c'est un ami qui s'en va et qui laisse un grand vide dans les cœurs. Alain était et restera ce que l'on appelle une figure locale. Le conseil municipal et le personnel se joignent au maire, Franck Jeames, pour adresser ses sincères condoléances à Philippe Jarrige, ainsi qu'à toute la famille Mathus. Article paru dans le JSL du 01/11/2014.

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