La seigneurie de Chassigny et son ancien château
La terre de Chassigny-sous-Dun a appartenu aux seigneurs de La Garde et La Garde-Marzac (commune de Saint-Igny-de-Vers, canton de Monsols, Rhône).
Selon le rôle des possédant fiefs en 1560 « Noble Adrien de La Garde a donné dénombrement pour sa seignorie de Chassegny deux cens cinquante livres de revenu anuel » (L. Lex, Les Fiefs du Mâconnais) (1) Les reprise de fief et dénombrement des 6 août 1679 et 19 janvier 1680 de la seigneurie de Chassigny-sous-Dun-le-Roi, par Antoine de Montchanin (2), seigneur de La Garde-Marzac, au nom et comme mari de dame Madeleine-Laurence de La Salle-Pélussieux, font apparaître qu'elle avait été constituée en dot à l'épouse par ses père et mère en son contrat de mariage du 3 mars 1674 (reçu Besson, notaire) (3). Le 20 décembre 1728 dame Eléonore de Fay-Maubourg reprenait de fief pour Chassigny « en qualité de veuve et héritière fidei-commise de Monsieur Antoine de Montchanin, comte de La Garde-Marzac, et mère et tutrice de demoiselle Françoise-Eléonore de Montchanin, leur fille unique » (L. Lex). Un extrait du testament olographe d'Antoine de Montchanin, en date du 20 mai 1710, insinué à Matour le 1er août 1710, et à Mâcon, permet à L. Lex de préciser que le testateur, chevalier, était fils des défunts Claude de Montchanin-Marzac, aussi chevalier, et de dame Anne de Foudras, et qu'il avait choisi sa sépulture en la chapelle de La Garde, en l'église paroissiale de Saint-Igny-de-Vers, « tombeau de ses prédécesseurs ».
(1) Un Châtard de La Garde est connu en 1212 ; Tristan de La Garde teste le 19 septembre 1519, et fonde une messe par semaine à Chassigny (Visite pastorale de 1746).
(2) Montchanin, toponyme disparu de la commune de Mussy-sous-Dun (Voir : Série B 1324, fol. 303, verso).
(3) B1281 (1673-1675). Publication de testament après décès de Madeleine-Laurence de La Salle, femme de messire (?) de Montchanin, chevalier, seigneur, comte de La Garde-Marzac, Les Feuillées, Chassigny-sous-Dun, Pélissieux et autres places.
Françoise-Eléonore de Montchanin devint l'épouse de Claude de Saint-Georges, marquis de Saint-André-en-Forez (Saint-André-d'Apchon, Loire), capitaine au régiment du Roi, lequel reprit de fief et donna le dénombrement de la seigneurie de Chassigny-sous-Dun-le-Roi, les 4 mai 1735 et 6 juin 1738, en qualité de mari de Françoise-Eléonore de Montchanin-Marzac, seule héritière selon l'attestation donnée le 6 avril 1735 par le lieutenant général du bailliage de Roanne. Le marquis de Saint-Georges testa le 13 décembre 1781, nommant héritier Gaspard-Félix de Vichy, son petit-neveu.
Le château de Chassigny fut vendu à la Révolution, son seigneur ayant émigré ; les visiteurs nationaux de 1794 le décrivent en ces termes : « Il avait des canonnières et canardières sur ses quatre faces, et une tour de 45 pieds de haut, garnie de meurtrières. Du côté du Nord était une porte décorée d'une inscription » (Mgr Rameau, Les fiefs du Mâconnais, p. 215-216). L'ancienne demeure seigneuriale des seigneurs de La Garde qui avaient même donné leur nom au bourg : Chassigny-la-Garde, fut complètement démolie et rasée après 1794.
Note : La famille de Rugny est également qualifiée de seigneur de Chassigny-sous-Dun au XVIIe siècle, en la personne de Aimé de Rugny, écuyer, seigneur de Lancray (Archives de Saône-et-Loire. Série B 1074 : 1632) et de Pierre de Rugny (ibidem, B 1271 : 1651-1653 ; apposition de scellés après décès).
[Source : AD71, Inventaire du patrimoine, Chassigny-sous-Dun, Généralités, 13 pages.]
Compléments :
- Tristan de la Garde, écuyer, seigneur de Chassigny en Maconnois, in "Noms féodaux, ou Noms de ceux qui ont tenu fiefs en France, depuis le XIIe siècle jusque vers le milieu du XVIIIe."
- Tristan de la Garde, écuyer, seigneur de Chassigny en Mâconnais, in "Les fiefs du Bourbonnais."
- Acte de mariage religieux de Claude de Saint-Georges, chevalier, seigneur de Saint-André, et de Françoise-Éléonore de Montchanin de la Garde-Marzac à Saint-Igny-de-Vers (69) le 29 septembre 1729.
- Ci-dessous plaque de cheminée représentant l'alliance de Claude de Saint-Georges et Françoise-Éléonore de Montchanin de la Garde-Marzac. Cette plaque pourrait provenir du château de Saint-André-d'Apchon (42), dont les biens ont probablement été dispersés à la Révolution (communication de M. Jalabert). Les armes présentes sur les armoiries sont : À senestre, "d'argent à la croix de gueule" qui sont de Saint-Georges ; à dextre, "de gueule au chevron d'or" qui sont de Montchanin.