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L'ancienne église de Chassigny


Situation : Vieux Bourg, à l'est de la N 485 et du carrefour qui mène à Chassigny ; B 280 sur le cadastre de 1829.
Période gothique.
Eglise désaffectée, mais ouverte au public.
Photos pages 5-10/10.

Il n'existe que peu de documents anciens sur la paroisse Saint-Symphorien de Chassigny-sous-Dun : l'évêque nommait directement à cette église qui était en dernier lieu de l'archiprêtré de Charlieu après avoir fait partie de l'archiprêtré de Beaujeu ; il y avait quatre décimateurs : le seigneur, l'abbé de St-Rigaud, Montperroux, la dame de Chauffailles (d'après Mgr Rameau).

Dans l'acte de visite de 1672, « le curé déclare que les superstitions ont disparu... » La paroisse comptait 60 feux et 340 communiants.

Le 1er juillet 1746, la paroisse fut visitée par Mgr de Lort de Sérignan de Valras, qui donne la description suivante de l'église :

« Le sanctuaire est voûté en voûte à arêtes, éclairé d'un grand vitrail et d'un petit,.., très proprement cadetté, d'une grandeur médiocre. Le chœur est voûté en voûte forte, bien carrelé en carreaux de terre, petit, éclairé d'un vitrail... où il manque quelques vitres, renfermé entre deux arcs supportant le clocher qui forme une petite tour carrée qui se termine en flèche couverte de tuiles plates, en assez bon état... La nef est longue de quarante-deux pieds sur dix-neuf de large, elle est carrelée de carreaux de terre, qui ont besoin d'être relevés en plusieurs endroits ; elle est humide, éclairée de cinq petits vitraux, lambrissée d'un bois de sapin à compartiments ; le lambris souffre, les murs intérieurs paraissent bons... Les murs extérieurs de l'église souffrent, du côté de midi et bise, de même que la charpente dont nous n'avons pu connaître tous les défauts, parce que le lambris les cache ; la couverture de tuiles creuses ne paraît pas mauvaise. »

L'ancienne église désaffectée de Chassigny-sous-Dun, tronquée de sa nef, n'offre plus aujourd'hui qu'une travée sous clocher prolongée à l'Est par un chœur à chevet plat, et ouverte, au Sud, sur une chapelle.

Cette travée, fermée par une façade moderne, dans laquelle est percée une porte quadrangulaire, laisse voir l'arc en cintre brisé qui ouvrait sur la nef. Elle est surmontée par le clocher, non antérieur, lui non plus, à l'époque gothique, ajouré à l'Ouest par une fenêtre jumelle en cintre brisé à retombée sur un massif quadrangulaire étroit, et par une baie en plein cintre, sans ornement, sur les trois autres faces.

La travée, voûtée d'un berceau plein cintre dont la naissance est soulignée par deux cordons chanfreinés, communique, à droite, par une arcade surbaissée, avec une chapelle à voûte grossièrement cupuliforme, qui ne paraît pas antérieure au XVIe siècle ; elle est éclairée par une fenêtre en plein cintre, dont l'appui assez bas montre que le sol a dû être très sensiblement surélevé.

L'arc triomphal, très brisé, à retombée sur des impostes moulurées, donne accès au chœur, long d'une travée droite, et voûté d'ogives chanfreinées, arrêtées sur de petites impostes.

Un retable à deux colonnes cannelées et fronton triangulaire, dont le fond est ajouré d'un oculus à claire-voie, encadre l'autel du XVIIe siècle ; il recouvre presque totalement une peinture de trophées qui décorait le mur de fond percé d'une baie en cintre brisé ; autre baie de même forme, de chaque côté. Un lambris du XVIIe siècle, couronné par une frise de pampres, est décoré de statuettes de stuc et de médaillons circulaires ornés des initiales A M ; le tout aujourd'hui très dégradé : la plupart des motifs sculptés ont disparu, par incurie ou vandalisme.

Le dais à claire-voie de l'ancien tabernacle, conservé, encadre une statue de la Sainte Vierge, probablement contemporaine du meuble lui-même.

A droite de l'autel, statue d'un ou d'une jeune martyre, courtaude et bien musclée : XVIIe s.; hauteur, socle compris, 1,30.

A gauche de l'autel, Vierge à l'Enfant, bois doré a la feuille très écaillé, 1,10 de hauteur, sans le socle (la main droite de l'Enfant manque, l'autre main devait tenir le globe).

Sur la porte du tabernacle, image du Bon Pasteur portant une brebis sur ses épaules.

A remarquer, le culte de Saint Expédit, encore bien vivant dans ce sanctuaire, et représenté par une statuette moderne, très coloriée, qui est placée bien en évidence, à gauche, dans la travée sous clocher.

Documentation :

Visites pastorales de l'archiprêtré de Charlieu, par Mgr. de Lort de Sérignan de Valras, 1er juillet 1746, p. 39 et suiv.
Notes archéologiques de R. Oursel.

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