Remarques du curé Delacroix sur les événements des années 1783 à 1787 à Azolette et en Europe
Source : Inventaire sommaire des Archives départementales du Rhône antérieures à 1790, Série E Supplément, Archives anciennes des communes, Tome 2 (1906) ; commune d'Azolette, E suppl. 81 (GG2), F° 219, 226, 233, 242 et 251.
Remarques sur l'année 1783
" L'année 1783 fut remarquable par plusieurs grands événemens, la paix fut conclue entre la France, l'Angleterre et les Etats-unis d'Amérique. La Sicile et la Calabre furent bouleversés par de fréquens et violens tremblements de terre. La ville de Messine fut presqu'entièrement abîmée ; on fait monter à environ cent mille âmes, le nombre de ceux qui périrent dans les différentes secousses qui bouleversèrent une grande partie de l'Italie méridionale, nous eumes ici en février de cette même année des vents très violens, qui se soutinrent depuis le commencement jusqu'à la fin de ce mois. C'est précisément à cette époque que le fond de l'Italie essuya les plus violentes commotions. Ces désastres ne pouvoient manquer de faire grand bruit dans toute l'Europe. Dans ce païs-ci, le peuple se persuada que nous allions être tous engloutis ; pleins de cette idée, quelques-uns se confessèrent comme devant bientôt mourir. J'en ai trouvé qui m'ont demandé très sérieusement si je ne savois pas qu'il devoit y avoir un tremblement de terre général qui devoit nous abîmer. Il est aisé de sentir que cette opinion du peuple avoit son origine dans les calamités qui désoloient l'Italie. Quoiqu'il en soit, il y eut effectivement dans ces montagnes une très légère secousse de tremblement de terre le dimanche 6 juillet, vers les dix heures du matin, elle fut si peu sensible que je ne m'en apperçus pas. Cependant plusieurs personnes, les bergers surtout qui étoient dans les champs, ceux qui gardoient pendant le service divin à Proprière, à Saint-Germain et ailleurs, dirent avois senti une secousse, et avoir entendu un bruit semblable à peu près à celui que feroit un char roulant. Je suspendis mon jugement à cet égard, je pris une connoissance exacte du jour et de l'heure et je fus convaincu de la vérité du fait, après avoir reçu plusieurs lettres de Bourgogne, qui toutes convenoient sur l'heure, le jour et le moment précis où la secousse s'étoit fait sentir ici ; la commotion fut bien plus sensible à Beaune, à Chalon, à Senecy, etc., que dans nos régions, et la frayeur aussi par conséquent. Cette commotion fust préceddée d'un phénomène singulier, lequel ne l'annonçoit pourtant pas. Dès le quinze juin l'air se couvrit d'une espèce de brouillard très peu dense qui n'empêchoit pas que le soleil ne dardât tous ses feux, mais il étoit d'une rougeur sanguinolente, cela dura ici environ quinze jours et près de trois semaines en Bourgogne ; personne ne se souvenoit d'avoir vu de semblable, en été surtout. Quelques physiciens prétendirent que ces vapeurs qui occasionnoient cette rougeur extraordinaire du soleil, étoient une suite des tremblements de terre de Messine et de la Calabre ; mais ce qui paroit détruire cette opinion, c'est que ces vapeurs et cette couleur écarlatte dans le soleil furent aussi sensibles à Stokolm et dans tout le nord de l'Europe qu'ici. La récolte de toutes les espèces de grain fut très médiocre, le froment valut cinq livres, mesure de Chauffaille, et le seigle, trois livres douze sols. On recueillit pourtant tout sans accident. "
Le phénomène singulier que décrit le curé d'Azolette est du à l'éruption du Laki, qui eut lieu le 8 juin 1783 en Islande. à l'époque,
ce brouillard était communément attribué aux tremblements de terre en Calabre. Le naturaliste français M. Mourgue de Montredon est considéré comme le premier, à l'extérieur de l'Islande, à avoir fait le lien entre le brouillard sec observé en Europe et l'activité volcanique du Laki, théorie qu'il exposa lors d'une communication à la société royale des sciences de Montpellier le 7 août 1783. La figure suivante présente les dates de juin 1783 et les sites des rapports relatant la première apparition en Europe du brouillard sec chargé de soufre. Les points montrent la localisation des observations ; les nombres représentent la date d'observation ; les points sans aucun chiffre indiquent des sites d'observation où la date d'observation n'est pas spécifiée.
Cliquez sur la figure suivante pour une reconstitution :
D'après cette figure, le brouillard sec a été observé en Bourgogne du Sud le 17 juin. Le curé d'Azolette observe ce brouillard exactement à la même date.
Le curé de Verjux, au nord-est de Chalon-sur-Saône, observe également ces phénomènes et écrit dans le registre paroissial :
" Le six juillet mil sept cent quatre vingt trois, nous avons éprouvé à Verjux un tremblement de terre, très sensible,
sur environ les neuf heures trois quarts du matin, accompagné d'un bruit souterrain effrayant comparé à un coup de tonnerre continu
pendant plus de deux minutes. L'église où tous les paroissiens et beaucoup d'étrangers assistaient à la messe de paroisse,
celle du quatrième dimanche après la pentecôte, a été fort agitée, de manière que le peuple consterné a pris la fuite,
il n'y a cependant eu aucunes ruines dans la paroisse. Le même événement a été éprouvé a la même heure dans toutes les paroisses voisines.
Ce tremblement a été précédé par des brouillards extraordinaires en plein été, qui ont tenu durant plus de trois semaines,
à voiler chaque jour le soleil le plus ardent dans tout le cours de ces trois semaines ; à persévérer chaque nuit,
où la lune et toutes étoiles étaient pleinement voilées ; ils commencèrent à se dissiper le jour du tremblement,
où le soleil paru dans tout son éclat dès le grand matin, et dès le lendemain il paraissait en être plus mention,
quoiqu'ils aient continué quelque temps, mais moindres. Ce qui a été suivi de fièvres qui se sont déclarées dés le mois d'août,
sans être mortelles, pour le plus grand nombre mais qui abattaient toutes les forces et pour longtemps. Léger curé. "
(Registre paroissial de Verjux, 1770-1791, AD71, pages 148-149/250).
L'éruption du Laki a engendré une pollution atmosphérique d'échelle continentale. Elle a eu un impact grave sur l'environnement et a provoqué des maladies, de manière tout a fait similaire aux conséquences attendues en cas d'accident avec des polluants modernes.
Source : " Pollution atmosphérique volcanique et mortalité en France de 1783-1784, Volcanic air pollution and mortality in France 1783-1784 ", John Grattan, Roland Rabartin, Stephen Self, Thorvaldur Thordarson, Comptes Rendus Geoscience, 337, pp. 641-651 (2005). Remerciements à Michel Lecouteur.
Remarques sur l'année 1784
" L'année 1784 a complettement rempli les espérances du laboureur, toutes les récoltes ont été bonnes, celle du
bled, seigle surtout, aussi la diminution sur le prix de l'année précédente fut-elle de plus de vingt sols par mesure pour le seigle, d'abord après la récolte. La moisson du seigle s'ouvrit ici dès le cinq juillet, et la terre fut généralement précoce. Nous fumes sur le point de tout perdre vers les deux heures du soir, à un point qu'on n'y voyait à peine lire à l'église ; plusieurs paroisses éloignées à notre couchant, furent saccagées ; et une partie de la Dombe eut aussi beaucoup de mal, nous fumes heureusement préservés,
nous et nos environs. A ce danger près, la saison des chaleurs ne fut pas orageuse, les chaleurs ne furent pas non plus bien vives. Le mois de septembre fut le plus chaude de l'année, les dix huit premiers jours etoient étouffans, on ne s'attendoit à ne faire que du mauvais vin, à cause des fraicheurs du mois d'aoust, on fut trompé, et le vin eut une qualité très passable ; il y a même des provinces où elle fut très bonne. Cette année peut être regardée comme l'époque de l'établissement de la filature du coton dans nos régions, les toiles en coton ayant pris faveur, et la main d'oeuvre étant consèquemment chère, tous les manoeuvres voulurent avoir des rouets, les femmes pauvres quittèrent leurs quenouilles qui ne leur offroient plus qu'un bénéfice beaucoup inférieur à celui qu'elles trouvoient dans la filature du coton. Dans peu, la main-d'oeuvre de la filature du chanvre doubla de prix ; la raison de cette dernière augmentation est aisée à deviner ; cette cherté de la main d'œuvre contribua plus que tout le reste à répandre parmi le peuple une certaine aisance qui fut surtout sensible en 1785 et 1786 et qui ne dût son affaiblissement qu'à celui du commerce de toiles de toutes espèces, lesquelles tombèrent beaucoup de prix vers la fin de 1786. Les denrées ayant beaucoup diminué de valeur en 1784, 1785 et 1786, et la main-d'œuvre ayant été généralement chère pendant ces trois années, les petites gens devinrent singulièrement insolens. Les plus pauvres faisoient composer les riches, et n'étoient contents de rien, cette dépravation de la portion la plus misérable des habitants de la campagne fut portée à son comble à la fin de 1785 et les six ou sept premiers mois de 1786. La grande abondance de vin qu'on fit dans le Beaujollois en 1785 et le très bas prix de cette denrée donnèrent aux mendians eux-mêmes la facilité d'en avoir. On se porta à tous les excès de l'intempérance en 1786. Le peuple, yvre de sa prospérité, n'écoutoient plus les pasteurs, et je compris alors mieux que jamais que la famine, ou du moins une disette telle que celles de 1770, 1771 et 1774, étoit un moindre mal pour le peuple qu'une grande abondance, incrassatus, impinguatus, dilatatus dereliquit Deum, factorem suum, et recessit a deo salutari suo" Deuter. 32. C'est à quoi doivent s'attendre les pasteurs, toutes les fois que le peuple ne manque de rien. Voyês les remarques sur les années 1783 et 1786. "
Remarques sur l'année 1785
" L'hiver de 1785 sera longtemps mémorable par la grande abondance de ses neiges. La campagne fut couverte durant six mois, à peu près ; c'est-à-dire depuis le mois de décembre 1784 jusques vers la fin d'avril 1785. Comm'il en étoit beaucoup tombé durant l'hiver
de 1784, on n'eut jamais imaginé que le suivant en donneroit encore une plus grande quantité. On fut trompé. Il en tomba à deux
ou trois reprises jusqu'à 13 ou 14 pouces ; ce qu'il y a de singulier, c'est que le païs plat, à notre couchant et à notre levant,
en eut une plus grande quantité que nous. Il s'en fit partout en rase campagne, comme dans nos montagnes, des amas très considérables,
ces amas furent surtout occasionnés par une bize violente qui s'éleva le dimanche de la Passion, 13 mars, à la suite d'une grande chûte
de neiges, les chemins se trouvèrent obstrués partout dans la plaine comme dans les montagnes, c'est un fait dont je pourrois prendre à
témoin toutes les provinces qui nous environnent. Ces neiges du mois de mars ne furent pas les dernières, les chûtes du mois d'avril
ne furent guère moins abondantes. On m'en croira si l'on veut, mais je certifie que le 14 avril, étant à Chalon-sur-Saône, j'ai
vu de mes deux yeux, sur la place du Châtelet, un tas de neiges de la hauteur au moins de 14 pouces. Il y auroit à parier que pareille chose ne s'étoit vue depuis plus d'un et peut-être de deux siècles. Le mois de mars fut ici le plus froid de l'année et, au rapport de plusieurs personnes, le plus froid qu'elles eussent encore vu. L'été ne nous donna pas de grandes chaleurs, et ne fut du tout point orageux. Il y eu peu de paille, mais beaucoup de grain ; à tout prendre, la récolte de 1785 fut assez bonne, aussi les grains ne haussèrent-ils pas de prix. Jamais on ne vit une aussi grande quantité de vin, la Bourgogne ne savoit que faire des siens. Il y eut des particuliers dans cette province à qui les tonneaux et les frais d'amas coûtèrent plus que ne leur rendirent leurs vins. Ils étoient à rien ; personne en Bourgogne ne se souvient d'avoir vu une année aussi abondante. Le Beaujollois n'équivalut pas tout à fait pour la quantité des vins à la Bourgogne, cependant il en fit encore beaucoup plus qu'il n'auroit voulu. Il semble que l'abondance auroit du produire, dans ces provinces, la richesse, le contraire arriva. La futaille et les frais d'amas ruinèrent le cultivateur. Les vins furent à si bas prix que le vigneron ne fut que faiblement dédommagé de ses peines ; il ne lui resta presque rien sur sa vente, les prix des tonneaux et les frais de vendange défalqués. On avoit du vin, et du bon vin, tant qu'on en vouloit, pour quarante livres la botte, on en avoit même à moindre prix . L'avantage ne fut donc que pour les consommateurs, aussi les plus petites gens et les mendians eux-mêmes eurent-ils du vin ; et telle fut la principale source des désordres de tout genre qui inondèrent nos montagnes, et qui furent portés à leur comble depuis la fin de 1785 jusques vers le milieu de 1786 et même au-delà. Le commerce étant devenu florissant dès l'année 1784 et le vin étant à rien après la vendange de 1783, le menu peuple fut absolument indisciplinables (voyés les remarques sur 1784 et 1786). Les chanvres réussirent très bien en 1785 et passablement les deux années suivantes. L'automne fut singulièrement sèche, la plupart des sources tarirent, celles là même qui, de mémoire d'homme, n'avoient pas été desséchées. Ce qui étonnera, c'est que le 25 novembre, les sources n'étoient point émues, et qu'on ne savoit où prendre de l'eau. "
Evénements remarquables de 1786
" La récolte en bled seigle a été généralement bonne dans toute la montagne ; celle du froment médiocre, quoique les
autres menues graines n'aient été abondantes, que les avoines aient été presque nulles et les bleds noirs aux deux tiers égrenés
par les vents de l'automne, cependant le seigle a été à bas prix toute l'année. Le prix courant a été de quarante-deux à quarante-huit sols, le vin étoit si commun vers la fin de 1785 et au commencement de 1786, que les plus petits manoeuvres de cette paroisse et des paroisses des environs en avoient fait une provision. Aussi jamais l'intempérance et les désordres de toute espèce ne furent plus communs. Le peuple ne montra que trop que la prospérité est un fléau plus terrible pour lui que toutes les autres calamités. L'année qui s'annonçoit pour devoir être tardive, ne le fut pourtant pas. Les quinze derniers jours du mois de juin furent très orageux. Nous partageames la frayeur, mais non pas le malheur de bien des païs. La grêle emporta tout le 15 juin, jour de la fête Dieu, depuis les environs de St-Bonnet de Joux jusqu'à Baudrière, de l'autre côté de la Saône, douze lieux de terrain en longueur sur cinq-quarts de lieue en largeur furent écrasés. Senecey-le-Grand, en Bourgogne, fut hâché avec ses environs. Les 14 et 16 du même mois furent encore funestes à Tournus, à ses alentours et à d'autres paroisses de la Bourgogne. L'été ne nous donna pourtant presque point de chaleur. L'hiver ne nous donna de la neige qu'une seule fois et celle qui tomba les premiers jours de novembre 1786 fut à peu près la dernière. La température fut douce en janvier et février 1787. Le commencement de 1786 a été l'époque de la refonte de toutes nos monnoies en or. Le Beaujollois recueillit peu de vin, et le Mâconnois encore moins, la Bourgogne fut mieux partagée. "
Evénements remarquables de 1787
" La récolte en bled seigle a été, en 1787, très médiocre dans toute la montagne. Le froment a beaucoup mieux réussi,
les menues récoltes ont été honnêtes, le seigle, qui ne valoit en juillet que quarante-huit sols, a valu le 1er décembre
trois livres, et trois livres quatre sols, mesure de Chauffaille. Le printemps de cette année a été singulièrement pluvieux, l'été
peu chaud à la réserve des quinze premiers jours du mois d'août. L'automne venteuse et orageuse, l'hiver n'a commencé que vers la mi-novembre. Il n'y a pas eu, durant toute l'automne, une seule rosée blanche. Le 11 octobre, à une heure après minuit, il y eut des coups de tonnerre violent ; la grêle ravagea quatre ou cinq paroisses dans les environs de Charlieu, on étoit à la veille de la vendange. Les vents ont beaucoup égrené le raisin, dans le Beaujollois surtout, qui malgré cela a fait une bonne récolte en vin et d'autant meilleure que les vins se sont bien vendus. Le tems étoit si doux à la fin d'octobre et au commencement de novembre, que les limaçons ont considérablement endommagé les semailles près de Charlieu et sur les bords de la Loire, on a été obligé de resemer plusieurs terres. La Bourgogne a dû beaucoup souffrir de ces animaux. La montagne n'a pas tout à fait été exempte de ce fléau, il y a eu (chose absolument inouïe dans cette paroisse) quelques fonds où ces reptiles ont laissé des traces de leur passage meurtrier. Je n'ai pas ouï dire qu'ils aient fait du mal dans les paroisse voisines. Le dimanche onze novembre, jour de St-Martin, il y eut un ouragan terrible qui dura 6 ou 7 heures, brisa bien des arbres, et endommagea quantité de toits, la veille il tonnoit ici, et au dessous de Tancon, la terre fut couverte de grêle. Evénements particuliers. A la fin de février ou au commencement de mars, le feu a pris à une cheminée de la maison de M. de la Croix, la flamme étoit allarmante, mais heureusement te tems étoit calme et le moment favorable pour les secours ; ce fut un dimanche sur les huit heures et demi du matin que cet accident se manifesta, le peuple qui étoit tout rassemblé sur le cimetière, accourut en foule et en peu de tems on réussit à étouffer la flamme. Le 21 novembre, jour de la présentation de la Ste-Vierge, un gerbier appartenant au nommé Jacques Berthelier, fermier de Benoit Duvernay, habitant de Mussy, fut presqu'entièrement incendié entre les 6 ou 7 heures du soir, on ne sauva que soixante à quatre vingt gerbes qui étoient à moitié grillées. La perte, pour le particulier qui a essuyé cet accident, est d'environ quatre cent livres. Ce qu'il y a de plus douloureux c'est que le public s'est obstiné à dire que le feu a été mis de dessein prémédité à ce gerbier, et j'ai presque obligé de n'en pas douter. Cela prouve qu'il y a au milieu de nous des âmes bien noires. C'est au mois de septembre de cette année qu'a été décoré le retable du grand autel, qu'on a vernis les fonts baptismaux, et la balustrade en fer posée au mois de février de la même année. C'est au commencement de 1787 que s'est tenue l'assemblée des notables de la nation, à laquelle le déficit immense dans les finances avoit donné lieu, l'abîme de ce déficit fut assez bien approfondi, ce fut à peu près tout le fruit de cette assemblée qui dura depuis le jour des cendres 21 février jusqu'à la veille de la Pentecôte. "